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  • Saint Dominique (8 août)

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    San-Domenico.jpgVoici la présentation qui nous est faite du fondateur des dominicains par Luc-Henri Gihoul sur leur site belge : (http://www.dominicains.be/)

    Pourquoi nous est-il moins familier et moins connu que St. François d’Assise, son contemporain et son ami ? C’est que St. Dominique, plus peut-être qu’aucun autre saint, apparaît inséparable de son œuvre, c’est-à-dire de l’Ordre qu’il a fondé. Il en résulte qu’à un regard superficiel, sa physionomie peut paraître moins attrayante que celles d’autres saints. On aurait tendance à oublier l’architecte en admirant le monument ! Sa sainteté est celle de l’homme et de l’œuvre mais, à l’origine, St. Dominique c’est son œuvre même. C’est pourquoi il mérite le titre que lui donne la piété filiale de ses fils : « Notre Père St. Dominique. » Comment naquit l’âme apostolique de Dominique ? Il s’identifie tellement à sa mission qu’avant l’inauguration de celle-ci, nous n’avons presque rien à dire de lui. Oui, comme notre Seigneur lui-même, il apparaît soudain au Moyen-Age, après une longue vie cachée, environ 35 ans. Mais nous savons que c’est dans le silence que s’est façonnée son âme. Dans cette obscurité, nous percevons quelques anecdotes qui révèlent déjà le cœur de cet apôtre.

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  • Portrait de saint Dominique

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    08_Angelico_detail_visage_pied_croixdpr26.jpgPortrait de St Dominique (source : missel.free)

    Le culte qui s'était spontanément développé, à Bologne, autour du corps de Dominique (mort le 6 août 1221), grandit encore lors de la translation (23-24 mai 1233) où l'on sentit un parfum surnaturel et où l'on vit de nombreux miracles. Les autorités de Bologne obtinrent de l'ouverture de son procès de canonisation où l'on entendit trois cents témoins (Bologne, Prouille et Pamiers). Saint Dominique fut canonisé par Grégoire IX le 3 juillet 1234. Le portrait qui suit est tiré des actes de canonisation.

    Dominique avait une telle intégrité morale, il était emporté par un tel élan de ferveur qu'on découvrait en lui de façon évidente un chef-d'œuvre de noblesse et de grâce. Il régnait en lui une parfaite égalité d'esprit, sauf quand il était bouleversé de compassion et de miséricorde. Et puisque le cœur en joie se reflète dans la gaîté du visage, il manifestait au dehors l'équilibre paisible de sa vie intérieure par l'amabilité et la sérénité de ses traits.

    En toute circonstance, par ses paroles et sa conduite, il se montrait un homme évangélique. Pendant la journée, avec ses frères ou ses compagnons, personne n'était plus simple et plus joyeux. Pendant la nuit, personne n'était plus adonné à toutes sortes de veilles et de prières. Il ne parlait guère qu'avec Dieu, dans l'oraison, ou de Dieu, et il exhortait ses frères à en faire autant.

    Il adressa fréquemment à Dieu cette demande particulière : qu'il daignât lui accorder une vraie charité, capable de rechercher et d'obtenir le salut des hommes ; il estimait qu'il serait véritablement un membre du Christ, s'il se dépensait avant tout, totalement et de toutes ses forces, à gagner des âmes, de même que le Seigneur Jésus, Sauveur de tous, s'est offert sans réserve pour notre salut. Et c'est pour cette œuvre que, selon le dessein prémédité par la Providence, il institua l'Ordre des Frère Prêcheurs.

    Il exhortait souvent les frères de cet Ordre, de vive voix et par lettres, à étudier sans cesse le Nouveau et l'Ancien Testament. Il portait toujours sur lui l'évangile de saint Matthieu et les lettres de saint Paul, et il les étudiait tellement qu'il les savait à peu près par cœur.

    Il fut désigné deux ou trois fois pour l'épiscopat et il refusa toujours, préférant vivre dans la pauvreté avec ses frères, plutôt que d'avoir un évêché. Il garda intacte jusqu'à la fin la délicatesse d'une chasteté absolue. Il désirait être flagellé, coupé en morceaux, et mourir pour la foi du Christ. Le pape Grégoire IX a dit de lui : Je l'ai connu comme un homme qui suivait parfaitement la règle des Apôtres, et je ne doute pas qu'il soit au ciel associé à leur gloire.

    Voir aussi : une très belle évocation par une soeur dominicaine de Chalais

  • JMJ : un indéniable regain de santé de l’institution catholique?

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    Il Sismografo publie les deux derniers articles de Jean-Marie Guénois consacrés aux JMJ sur le site du Figaro :

    L’indéniable regain de santé d’une Église catholique blessée par les scandales / JMJ: une semaine d’effervescence et de ferveur

    Les JMJ de Lisbonne marquent un indéniable regain de santé de l’institution catholique. -- Ce n’est pas une illusion ni de l’autopersuasion: les jeunes catholiques, tout comme les responsables de l’Église présents à Lisbonne - 800 évêques venus du monde entier, soit un quart des évêques actifs - ont pu réaliser que l’Église catholique traversait certes une crise profonde, celle des scandales sexuels, mais qu’elle était loin d’être abattue.

    Il est périlleux de tirer une conclusion générale d’un rassemblement mondial de plus de 1 million de jeunes, issus de tous les pays de la planète, mais ces 37es Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) 2023 marquent un indéniable regain de santé de l’institution catholique. Son quotidien n’est d’ailleurs pas celui des obscures déviances d’une minorité de ses prêtres - actuellement moins de 1 % à l’échelle mondiale sur 410 000 prêtres.

    La réalité ordinaire de l’Église est celle que l’on a pu constater dans les rues de la capitale portugaise: des prêtres qui ont donné leur vie à Dieu pour les autres, au service, bien dans leurs baskets. Des jeunes de leur temps, connectés technologiquement mais en impérieuse demande spirituelle face au vide existentiel. Le tout, sans naïveté sur les misères de l’Église - depuis vingt ans, ces jeunes n’ont entendu parler que de cela - mais dans la conscience réaliste des problèmes de ceux qui ne veulent pas en rester aux noirceurs et veulent aller de l’avant. Un autre facteur a été décisif de l’ambiance à Lisbonne. Il est venu des JMJistes espagnols et latino-américains, en masse au Portugal, qui ont le talent de mettre une ambiance de feu, partout où ils passent et qui étaient en communication linguistique et culturelle spontanée avec le pape argentin qui s’est le plus souvent exprimé dans sa langue maternelle. Ce furent majoritairement les JMJ de la grande péninsule ibérique - Portugal et Espagne - et de l’Amérique latine. Les prochaines, à Séoul (Corée du Sud) en 2027, auront peut-être du mal à rivaliser avec cette furia.

    Les JMJ de Lisbonne, avec les inévitables failles logistiques inhérentes à toutes les éditions, auront été une réussite éclatante. Un succès qui arrive à un moment où l’Église, encore plongée dans sa crise interne, doutait sérieusement d’elle-même.

    Un début de déclin pour un pape combatif mais usé

    À bientôt 87 ans, le pape François a accompli une sorte d’exploit physique et mental en affrontant le défi d’une rencontre de plusieurs jours avec des centaines de milliers de jeunes. Il a l’âge d’en être non pas le grand-père, mais l’arrière-grand-père. Après Lisbonne, il devient d’ailleurs le pape le plus âgé ayant présidé des JMJ. Ce risque, il l’a assumé, à peine sorti de la lourde convalescence liée à une opération chirurgicale aux intestins du… 7 juin dernier. Deux mois jour pour jour après sa sortie du bloc opératoire de l’hôpital Gemelli, il se retrouvait devant plus de 1 million de jeunes à Lisbonne!

    Malgré une volonté de fer et une vie spirituelle soutenue, sa fatigue, visible, l’a publiquement rattrapé au fil de ces cinq jours intenses de déplacements et de rencontres. Le programme n’avait pas été allégé, selon la volonté de François, comme lors des dernières JMJ de Jean-Paul II à Toronto, au Canada, en 2002. Mais au Portugal, il y a eu une surcharge évidente. Comme lors de la journée de samedi, où François s’est rendu en hélicoptère à Fatima - aller et retour dans la matinée -, enchaînant dans l’après-midi sa rencontre coutumière des voyages pontificaux avec ses frères jésuites, puis la veillée avec les jeunes jusqu’à 22 h 30.

    À quatre reprises, vendredi soir et samedi, le pape a laissé tomber son discours écrit, lisant au mieux le premier paragraphe puis improvisant, toujours de manière alerte et très éveillé, mais coupant au court. Tant et si bien que samedi soir, la belle exhortation, profonde et mystique, que François avait préparé pour les jeunes, s’est transformée en quelques conseils de vie, terre à terre, sur le fait de se «lever», «d’aider les autres», de «marcher ensemble», avec cet impératif: «l’unique moment où il est licite de regarder une personne de haut, c’est pour l’aider à se relever». François était fatigué d’une trop lourde journée.

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  • Hélène Carrère d’Encausse : la disparition d'une incarnation du bon sens et de l’intelligence

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    De Jean-Paul Brighelli sur Causeur :

    Hélène Carrère d’Encausse, ou la défense de la langue et de la culture françaises

    Disparition d'une incarnation du bon sens et de l’intelligence


    On a peu vu Hélène Carrère d’Encausse dans les médias depuis deux ans. Pourtant, cette grande spécialiste de la Russie aurait eu certainement des choses à dire sur la guerre en cours. Mais on préfère inviter des spécialistes auto-proclamés stipendiés par les Services américains, et des généraux qui ont glané leurs étoiles dans les cabinets ministériels et prédisent avec gourmandise l’effondrement de la Russie. Ah oui ?

    Peut-être la vieille dame était-elle moins glamour que les imbéciles frétillants qui se répandent sur les ondes. L’épidémie de jeunisme a frappé aussi les rédactions — et pourtant, la jeunesse aussi est un naufrage. La nôtre, en particulier. Et de façon plus générale, tous les jeunes qui vouent un culte à l’idéologie woke[1], mangent exclusivement des crudités et croient que Greta Thunberg pense. Ils n’ont plus des rendez-vous ou des rencarts, mais des dates. Quand ça marche, on ne parle plus d’atomes crochus, mais de crush. Et quand ça foire, c’est hard.

    D’ailleurs, tout est hard pour cette génération de crétins décervelés par un système scolaire qui a répudié les valeurs Travail et Transmission. Symptôme ultime du vide intellectuel, la certitude d’exister pleinement via Tik-Tok. L’individualisme triomphant est le signe le plus certain de l’absence de pensée, et le franglais est son véhicule.

    Avec Hélène Carrère d’Encausse, c’est l’une des dernières représentantes du bon sens et de l’intelligence française qui disparaît. Une génération s’étiole par la force et la faiblesse de l’âge. Qui pense encore, dans l’intelligentsia ? Elisabeth Badinter (79 ans), Régis Debray (82 ans), Sylviane Agacinski (78) ou Alain Finkielkraut (74 ans — un jeunot). La Faucheuse éteindra bientôt ces ultimes voix, et vous vous repaîtrez désormais de Sandrine Rousseau et de Caroline de Haas. Bon appétit.

    Hélène Carrère d’Encausse n’a pas chômé depuis son élection à l’Académie en 1990. Sous sa houlette, la vénérable institution qu’a jadis voulue Richelieu, qui avait compris que la France était certes un territoire, mais aussi une langue et une culture, a affirmé la suprématie du français sur les langues régionales (2008), a condamné l’écriture inclusive (2017), émis des réserves fondamentales sur la marche à féminisation forcée (2019), et la Secrétaire perpétuelle de cette assemblée de doctes a interpelé le Premier ministre Jean Castex en janvier 2022 sur la nouvelle carte d’identité bilingue. Le diable est dans les détails. Cette carte d’identité franco-anglaise (ou plus exactement franco-américaine, appelons les choses par leur nom) est significative d’une allégeance totale à l’Oncle Sam — et elle ne sert à rien sinon à entériner notre servitude, puisque pour entrer aux USA, il faut toujours un visa. À vrai dire, cette soumission, part de loin. Le wokisme n’est que l’un des multiples chevaux de Troie de l’impérialisme yankee.

    De Gaulle considérait déjà Jean Monnet comme le petit télégraphiste d’Eisenhower. En 1968, l’un des leaders du mouvement étudiant, Jacques Sauvageot, alors « patron » de l’UNEF (hier atlantiste en sous-main, aujourd’hui islamo-gauchiste), était financé par la CIA : c’est ce qu’affirme Yves de Gaulle dans un documentaire intitulé De Gaulle, un homme à abattre : le général gênait les Américains depuis 1940. Puis ce furent Giscard et sa dérive atlantiste, Juan Manuel Barroso extrait par la CIA de son groupuscule maoïste pour diriger l’Europe sous la houlette américaine, la France participant, sans déclaration de guerre, au bombardement criminel de Belgrade, Sarkozy rejoignant le commandement intégré de l’OTAN, et j’en passe. Oui, le mal vient de très loin. C’est en 1964 que le professeur Etiemble publie Parlez-vous franglais ?. Que dirait-il aujourd’hui, où les jeunes beuglent « Fuck you » au lieu de dire, en bon français, « Allez-vous faire foutre » — la seule réponse à lancer à tous ceux qui maltraitent la langue en croyant être originaux alors qu’ils sont esclaves volontaires.

    L’invasion de l’américain dans la langue française n’est pas anecdotique : elle est le véhicule d’une terreur idéologique dont la motivation ultime est la conquête de marchés : tout comme les attaques contre De Gaulle visaient à mettre la main sur les ressources énergétiques de l’Afrique du Nord et à transformer le Maghreb en base avancée de la lutté contre l’URSS, l’américanisation aveugle qui déferle sur les ondes sert les intérêts du bloc Atlantique dans tous les événements récents : qui niera que la guerre russo-ukrainienne, la rupture d’un gazoduc en Baltique, l’asservissement de la France au gaz de schiste américain ou à l’énergie allemande — le bon petit soldat de l’Amérique depuis le Plan Marshall — sont des coups de boutoir sur notre indépendance et notre existence même ?

    A lire aussi: Le wokisme ne passera pas!

    Hélène Carrère d’Encausse avait bien cerné le danger. Interrogée par Le Figaro en février 2022 sur le « risque de fracture sociale et générationnelle », elle répondait avec une acuité intellectuelle que je me souhaite si un jour j’atteins son âge : « La fracture est déjà doublement là. Il y a d’un côté les happy few, les sachants pour qui l’anglais apparaît comme la langue de la mondialisation et la voie unique du progrès. Il y a de l’autre côté le bon peuple condamné à admirer ou à adopter ce modèle. Les gens ont l’impression de vivre en dehors de cet univers où se décide leur destin. Les protestations auxquelles on assiste procèdent d’un sentiment de dépossession de leur identité réelle, qui est d’abord celle de la langue. L’insécurité linguistique est là ! Les gens ne savent plus comment parler. Si vous ajoutez au problème du franglais celui de l’écriture inclusive, les gens ne comprennent plus leur propre langue… ». Il faut réagir, et vite. Boycottons les produits qui croient intelligent de se vendre en parlant américain. Giflons nos enfants et nos petits-enfants quand ils baragouinent un anglais approximatif par ignorance — la qualité qu’ils partagent le mieux. Et dégageons à la première occasion un Président qui n’est que l’employé des multinationales de Wall Street.


    [1] Le numéro d’été de La Revue des deux Mondes est consacré au wokisme, et sa lecture réjouit l’esprit.

  • La vérité est toujours splendide : Veritatis Splendor du pape saint Jean-Paul II à 30 ans

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    De Samuel Gregg sur le Catholic World Report :

    La vérité est toujours splendide : Veritatis Splendor du pape saint Jean-Paul II à 30 ans

    La grande encyclique du défunt pontife, la plus controversée, sur la morale et la théologie morale, publiée le 6 août 1993, répond toujours à certaines des questions les plus cruciales de notre époque.

    6 août 2023

    En dehors du monde catholique, la publication des encycliques papales retient rarement l'attention. Ce n'était pourtant pas le cas lorsque, il y a 30 ans, Jean-Paul II a promulgué, le 6 août 1993, l'encyclique la plus controversée de son long pontificat.

    Son titre même, Veritatis Splendor (La splendeur de la vérité), jetait un gant à des sociétés - et à une Église - de plus en plus sous l'emprise du relativisme. Les grands journaux n'ont pas seulement accordé une couverture considérable à la publication de Veritatis Splendor ; ils ont ouvert leurs pages d'opinion aux partisans et aux détracteurs de l'encyclique, catholiques et non-catholiques se retrouvant dans les deux camps.

    Le fait que cette division ne se soit pas faite selon le schéma "catholiques contre tout le monde" est révélateur. Tout d'abord, il a mis en évidence le fait que certains universitaires catholiques avaient effectivement rejeté quelque chose que l'Église a enseigné sans ambiguïté depuis ses débuts : que certains actes sont intrinsèquement mauvais (intrinsece malum) et qu'ils ne doivent jamais être choisis. Deuxièmement, il est apparu que de nombreux non-catholiques comprenaient comment le fait de nier de tels absolus moraux touche au cœur de toute société qui aspire à être civilisée.

    J'avais à peine une vingtaine d'années lorsque l'encyclique a été publiée. Je n'oublierai jamais, cependant, le commentaire d'un ami juif qui la considérait comme une lecture indispensable pour tous ceux qui ne voulaient pas voir l'Occident s'effondrer davantage dans un marasme d'incohérence morale. Il n'y avait tout simplement, disait-il, aucun autre document contemporain comme celui-ci.

    Veritatis Splendor était certainement cette rareté : un texte postérieur aux années 1960 qui remettait en question le subjectivisme moral et le sentimentalisme qui avaient imprégné la plupart des institutions culturelles occidentales. Mais l'encyclique ne se contentait pas de réaffirmer l'enseignement moral catholique de base. Elle cherchait à présenter à une Église et à un monde qui se complaisent de plus en plus dans la médiocrité morale un récit convaincant sur ce que sont réellement la liberté et la bonne vie.

    L'essor de la nouvelle morale

    Le scepticisme quant à la capacité de l'homme à connaître la vérité remonte au philosophe grec Pyrrho d'Elis (vers 365-275 av. J.-C.). Le christianisme, cependant, a toujours insisté sur le fait que les humains peuvent connaître la vérité morale par la foi et la raison.

    Cela inclut la vérité, comme l'a écrit Jean-Paul dans son exhortation de 1984 Reconciliatio et paenitentia, qu'il y a "des actes qui, en soi et en eux-mêmes, indépendamment des circonstances, sont toujours gravement répréhensibles en raison de leur objet". La ligne suivante décrit cela comme "une doctrine, basée sur le Décalogue et sur la prédication du Nouveau Testament, assimilée au kérygme des Apôtres et appartenant à l'enseignement le plus ancien de l'Église" (RP 17).

    C'est à peu près tout ce qu'un pape peut faire de plus précis. Mais la réaffirmation sans ambiguïté par Jean-Paul de l'existence de ce que l'on appelle les normes morales sans exception indique qu'il était conscient que certains théologiens catholiques avaient pratiquement abandonné ce que Veritatis Splendor décrirait comme une question de "foi révélée" (VS 29).

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  • JMJ : l'Esprit Saint ne se tait jamais ! Et une poignée de jeunes complète le pape !

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    Les impressions du P. Walter Trautenberger sur kath.net/news :

    Mais l'Esprit Saint ne se tait jamais ! Et une poignée de jeunes complète le pape !

    7 août 2023

    Quel est le message de ces centaines de milliers de jeunes ? La confession, OUI - une autre église, NON. Adoration eucharistique, OUI - Pachamama ou autres idoles - NON - Impressions des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne - Par le 

    Cette acclamation si connue et si chaleureuse de 2011 (JMJ de Madrid) "Esta és - la juventud del Papa" ("Ceci est - la jeunesse de notre Pape") n'a jamais cessé et résonne partout, peut-être parce que les JMJ sont de retour dans la péninsule ibérique.
    Mais QUEL est le visage de cette jeunesse du pape aujourd'hui ? Tant de choses se sont passées depuis, et après 12 ans, il s'agit bien sûr d'une nouvelle génération de jeunes.

    Les jeunes sont venus de partout, de loin, et ne se sont pas laissés décourager par la pandémie. C'est comme s'il n'y en avait jamais eu, personne n'en parle plus... Beaucoup, beaucoup du continent africain, d'Asie, d'Amérique latine, moins que d'habitude de Pologne, d'Italie, beaucoup de pays éprouvés, difficiles, comme le Venezuela, l'Argentine, Cuba, la Chine (Macao)...

    Ce sont des jeunes exigeants, avec eux-mêmes et avec le monde et l'Eglise ; ceux qui veulent un divertissement léger sont tout de suite restés chez eux...
    La plupart des familles d'accueil ne sont pas vraiment "religieuses", vraiment "catholiques" ; on peut le comprendre et l'accepter, mais pas l'approuver.

    Les catéchèses du matin s'appellent maintenant "Rise - up" ; eh bien, rien de mal à cela, si elles nous élèvent vraiment. Le thème de la première catéchèse : le climat et l'environnement. Résultat : le lendemain, la moitié des élèves ne viennent pas. Car "nous ne sommes pas venus pour ça" ! Mais pour l'adoration, la visite des églises - oui.

    Les drapeaux multicolores aux couleurs de l'arc-en-ciel ? On sait qu'ils existent, mais sinon : silence embarrassé. On n'en parle pas, car "nous ne sommes pas venus pour ça".

    Quel est le message de ces centaines de milliers de jeunes ? La confession, oui - une autre Eglise, non. L'adoration eucharistique, oui - la Pachamama ou d'autres idoles - non. Des filles sympathiques et des garçons pleins de vitalité, oui - des insatisfaits de leurs "rôles" (qui sont leur nature et non quelque chose d'imposé !), non, merci.

    Et puis les rencontres avec le Pape : pendant et après la réception du Pape, sa parole résonne encore longtemps dans les oreilles "Tous, tous, tous ! L'Église est pour tous !" Já, c'est notre Église, pas une Église d'élite ! Mais tous comprennent immédiatement (et certains commentent aussi clairement) : tous, nous pouvons entrer, mais nous devons aussi faire quelque chose, ÊTRE d'Eglise, annoncer la couleur, être sel et lumière ! "Beaucoup sont appelés, mais moins.... élus !" La porte du paradis est étroite...

    Vendredi, le chemin de croix. Magnifique, une bénédiction, comment un million de jeunes regardent ensemble la croix, et pas seulement le téléphone portable par exemple. Já, c'est l'amour du Christ, só est le : crucifié ! Un beau discours, très émouvant... Nous prenons la résolution de regarder PLUS la croix à la maison, même si elle vient sans mise en scène ni beaux chants.....

    Beaucoup d'harmonie, de musique et de chants aussi pour la veillée de prière (bien qu'incompréhensible pour tous ceux qui ne sont pas portugais).... Mais nous sommes venus pour prier. L'adoration, voilà ce que nous voulons ! Passer la nuit en prière... Nous prenons la résolution de consacrer plus de temps à la prière, à l'adoration et à l'intercession ! Il n'y a pas d'alternative...

    Le lendemain matin, le Saint-Père arrive à la messe dès 8 heures et nous salue tous ! Il n'y a pas d'autre messe avec autant de jeunes et rarement ils ont aussi bien participé. Les jeunes ici VEULENT entendre la parole de Dieu et participer à la messe ! En parlant de la joie et de la gratuité de l'amour du Christ, le pape enfonce le clou - personne ne l'oubliera.

    Mais l'Esprit Saint ne se tait jamais ! Une poignée de jeunes complète ici aussi la parole du pape avec la sagesse qui leur est propre : l'amour du Christ coûte TOUT DE MÊME quelque chose, me disent-ils - et ils ont raison. Il coûte à l'égoïsme só "évident". Il coûte du temps. Coûte de la fierté, coûte quelques préférences... Coûte un peu de courage pour être différent. Coûte quelques résolutions...

    Et puis vient leur résolution : nous ne savons pas si nous irons en Corée du Sud en 2027, disent-ils. Mais une chose est sûre : d'ici là, nous compterons, investirons et annoncerons chaque jour l'amour du Christ - mais pas l'amitié du monde !  Je pense que c'est vraiment la "juventud del Papa", la jeunesse dês le pape, la jeunesse du Christ vivant ! Les semailles en valaient la peine, la récolte viendra !

    Le P. Walter Trautenberger est originaire du diocèse de Linz et vit depuis de nombreuses années au Brésil en tant que prêtre diocésain. Lors des Journées Mondiales de la Jeunesse, il a accompagné un groupe de jeunes brésiliens.

  • Le rideau tombe sur les JMJ, entre foi authentique et jeunisme mondain

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le rideau tombe sur les JMJ, entre vraie foi et jeunisme mondain

    Les trente-huitièmes Journées mondiales de la jeunesse se sont achevées hier, avec un million et demi de participants. Une confirmation : les jeunes apprécient le recueillement et la prière, pas l'Eglise qui imite le monde. Prochain rendez-vous : Séoul.

    07_08_2023

    Les 38èmes Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) sont déjà un souvenir. Hier, François les a clôturées en rencontrant les volontaires au Passeio marítimo d'Algés. Les cinq jours d'engagement et les quarante degrés de la capitale portugaise se lisaient sur le visage coloré du pape, qui a écouté les témoignages de trois jeunes, assis à côté du patriarche de Lisbonne, le cardinal Manuel Clemente, du préfet du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, le cardinal Kevin Joseph Farrell, et du cardinal élu Américo Aguiar, responsable de l'organisation des JMJ.

    Le souverain pontife a remercié, en espagnol, les volontaires, les comparant à des surfeurs parce qu'ils ont dû affronter ces jours-ci "une véritable vague : non pas d'eau, mais de jeunes qui se sont déversés dans cette ville", réussissant à tout gérer "avec l'aide de Dieu, avec tant de générosité et en se soutenant les uns les autres". "Vous avez surfé sur cette grande vague et elle vous a portés encore plus haut", leur a dit le pape.

    Le nombre très élevé de participants aux JMJ de Lisbonne a surpris même le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, qui a pu constater de ses propres yeux la vitalité de l'Église catholique, en commentant que la mobilisation d'un million et demi de participants représente "quelque chose de jamais vu au Portugal" et de "fou".

    Le matin, après avoir quitté la nonciature où il avait dormi ces derniers jours, François a présidé la messe de clôture au Parque Tejo, en la fête de la Transfiguration du Seigneur. La liturgie eucharistique a été confiée à l'hôte, le cardinal patriarche Manuel Clemente. Dans son homélie, le Pape a répété quelques-unes des rares paroles que Jésus, sur la montagne de la Transfiguration, a adressées à ses disciples : "Ne craignez pas". Puis l'invitation aux jeunes : "N'ayez pas peur". Il n'a pas cité son prédécesseur, mais ces trois mots font immédiatement penser à l'extraordinaire homélie de la messe d'inauguration du pontificat de saint Jean-Paul II, qui avait alors crié le nom du Christ. Le saint polonais a toutefois été mentionné dans l'Angélus avec le "remerciement spécial à ceux qui ont veillé sur les JMJ d'en haut". Lors de la récitation de la prière au Parque Tejo, François n'a pas manqué de lancer un appel à prier pour la paix. Il a parlé de "rêve de paix" et a invité les jeunes à remettre "entre les mains de Marie, Reine de la Paix, l'avenir de l'humanité".

    La cérémonie du matin a également été l'occasion d'annoncer la ville hôte de la prochaine édition, qui sera Séoul, la capitale de la Corée du Sud. Les JMJ, a fait remarquer le pape, "passeront de la frontière occidentale de l'Europe à l'Extrême-Orient, un beau symbole de l'universalité de l'Église et du rêve d'unité dont vous êtes les témoins". Parti de Lisbonne en fin d'après-midi, François a atterri à l'aéroport Fiumicino de Rome dans la soirée.

    Que reste-t-il aux jeunes pèlerins de l'expérience de ces JMJ ? Les jugements, comme souvent dans ces cas-là, sont mitigés, mais en général il reste la joie de l'avoir vécue dans le recueillement, dans la confession, et surtout la sensation de toucher de sa propre main ce que Benoît XVI a appelé la fécondité du mandat du Christ à l'Église d'aller dans le monde entier et d'y annoncer l'Évangile. Et ce, contrairement à ceux qui se sont bercés d'illusions en pensant impliquer davantage les nouvelles générations dans l'événement, en promettant de ne se convertir en aucune façon au Christ ou à l'Église catholique.

    Le pèlerinage à Fatima, les tentes avec l'adoration eucharistique perpétuelle, le silence de la prière nocturne avec tant d'autres frères et sœurs dans la foi, la confrontation sur des questions spirituelles sont les souvenirs les plus joyeux pour les vétérans des JMJ, tandis que l'aspect plus banal de l'événement ne parvient pas à être attrayant aux yeux des jeunes participants consultés : par exemple, le remix techno du "n'ayez pas peur" de saint Jean-Paul II.

    Bref, l'exaltation à tout prix du jeunisme et son imitation bâclée ne fonctionnent pas parce qu'ils ont un goût de "vieux" et que les jeunes qui vont aux JMJ préfèrent la prière, la réflexion et les moments de communauté non forcés. Pour autant, les Journées Mondiales de la Jeunesse, qui en sont à leur trente-huitième édition avec plus d'un million de participants, restent l'une des nombreuses intuitions réussies de Saint Jean-Paul II.

  • Sur le vol de retour de Lisbonne, la conférence de presse du pape

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    De Vatican News :

    François à Fatima, une prière pour la paix, sans bruit

    Sur le vol de retour de Lisbonne, le Pape explique aux journalistes pourquoi il a choisi de prier en silence dans le sanctuaire et pourquoi, devant les jeunes, il a préféré laisser de côté les discours préparés pour mieux s'adresser à eux. Il réitère sa «tolérance zéro» à l'égard des abus sur mineurs. Le Pape revient également sur les raisons de son prochain voyage à Marseille, et répète que l'Eglise est ouverte à tous, même à ceux qui ne peuvent pas recevoir certains sacrements.

    Depuis le vol papal

    Matteo Bruni, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège -Bonsoir Votre Sainteté, nous revenons rajeunis et joyeux de ces JMJ où nous avons pu nous confronter aux questions et aux attentes des jeunes, par rapport à l'Église, à la foi, mais aussi au monde. Et nous avons pu entendre sa réponse dans ses mots, dans sa présence. Il y a maintenant quelques questions des journalistes, mais vous vouliez d'abord dire un mot, Pape François…

    Bonsoir et merci beaucoup pour cette expérience. Aujourd'hui, c'est un anniversaire, de Rita Cruz, joyeux anniversaire ! Ensuite il y a aura un gâteau!

    Aura Maria Vistas Miguel, Radio Renascença - Votre Sainteté, je vous remercie tout d'abord pour votre visite au Portugal. Tout le monde considère déjà que c'est un succès. Tout le monde est ravi. Merci d'être venu. J'ai trouvé un important chef de police qui m'a dit qu'il n'avait jamais vu une foule aussi obéissante et pacifique. C'était magnifique.

    Ma question concerne Fatima. Nous savons que vous y êtes allés et que vous avez prié en silence dans la petite chapelle. Mais il y avait cette grande attente, à l'endroit même où la Vierge avait demandé de prier pour la fin de la guerre, et nous sommes malheureusement en guerre en ce moment, d'un renouvellement de votre Saint-Père, d’une prière publique pour la paix. Les yeux du monde entier étaient fixés sur vous samedi matin à Fatima. Pourquoi ne l'avez-vous pas fait?

    J'ai prié, j'ai prié. J'ai prié Notre-Dame et j'ai prié pour la paix.

    Je n'ai pas fait de publicité. Mais j'ai prié. Et nous devons continuellement répéter cette prière pour la paix. Elle l'avait demandée lors de la Première Guerre mondiale. Et cette fois-ci, je l'ai demandée à la Sainte Vierge. Et j'ai prié. Je n'ai pas fait de publicité.

    João Francisco Gonçalves Gomes, Observador - En février de cette année, un rapport a été publié sur la réalité des abus au Portugal, près de 5 000 enfants ont été victimes au cours des dernières décennies. Je vous pose la question: êtes-vous informé de ce rapport remis aux évêques? Que pensez-vous qu'il devrait arriver aux évêques qui étaient au courant des cas d'abus et qui ne les ont pas communiqués aux autorités?

    Comme vous le savez tous, j'ai reçu de manière très confidentielle un groupe de personnes qui avaient été abusées. Comme je le fais toujours dans ces cas-là, nous avons parlé de ce fléau, de ces coups terribles. Dans l'Église, nous avons suivi plus ou moins le même comportement que celui qui est actuellement suivi dans les familles et les quartiers: nous avons couvert... Nous pensons que 42% des abus ont lieu dans les familles ou les quartiers. Nous devons encore mûrir et aider à découvrir ces choses. Depuis le scandale de Boston, l'Église a pris conscience qu’elle ne pouvait pas avancer à l’aveuglette, mais qu'elle devait prendre le taureau par les cornes. Il y a deux ans et demi, une réunion des présidents des conférences épiscopales a eu lieu, au cours de laquelle des statistiques officielles sur les abus ont également été fournies.

    La situation est grave, très grave. Dans l'Église, il y a une phrase que nous utilisons tout le temps: tolérance zéro, tolérance zéro. Et les pasteurs qui, d'une manière ou d'une autre, n'ont pas assumé leur responsabilité doivent assumer cette irresponsabilité. Le monde des abus est très dur et c'est pour cela que je nous invite à être très ouverts à ce sujet. En ce qui concerne la question que vous m'avez posée sur le déroulement du processus dans l'Église portugaise, il se déroule bien. Cela se passe bien, et sereinement. Nous recherchons le sérieux dans les cas d’abus. Les chiffres finissent parfois par être exagérés, un peu pour les commentaires que nous aimons toujours faire, mais la réalité est que le processus avance, et cela me rassure.

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  • JMJ : le pape invite le million et demi de jeunes à "briller, écouter et ne pas craindre"

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    VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETE FRANCOIS AU PORTUGAL
    À L'OCCASION DE LA
    XXXVII JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE
    [2 - 6 AOÛT 2023].

    MESSE POUR LA JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

    HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

    "Parque Tejo (Lisbonne)
    Fête de la Transfiguration du Seigneur, dimanche 6 août 2023

    ________________________________________

    "Seigneur, il est bon que nous soyons ici" (Mt 17, 4). Ces paroles, que l'apôtre Pierre a adressées à Jésus sur la montagne de la Transfiguration, nous voulons aussi les faire nôtres après ces journées intenses.  C'est beau tout ce que nous vivons avec Jésus, ce que nous avons vécu ensemble, et c'est beau comment nous avons prié, avec une telle joie dans le cœur. Nous pouvons alors nous demander : qu'est-ce que nous emportons avec nous lorsque nous retournons à la vie quotidienne ?

    Je voudrais répondre à cette question par trois verbes, en suivant l'Évangile que nous avons entendu. Qu'allons-nous prendre avec nous ? Je réponds par ces trois mots : briller, écouter et ne pas craindre.

    Le premier : briller. Jésus se transfigure. L'Évangile dit : "Son visage resplendissait comme le soleil" (Mt 17,2). Il vient d'annoncer sa passion et sa mort sur la croix, brisant ainsi l'image d'un Messie puissant et mondain et décevant les attentes des disciples. Maintenant, pour les aider à accepter le plan d'amour de Dieu pour chacun d'entre nous, Jésus prend trois d'entre eux, Pierre, Jacques et Jean, les conduit sur la montagne et est transfiguré. Et ce "bain de lumière" les prépare à la nuit de la passion.

    Chers amis, chers jeunes, aujourd'hui encore, nous avons besoin d'un peu de lumière, d'un éclair d'espérance pour affronter tant d'obscurités qui nous assaillent dans la vie, tant de défaites quotidiennes, pour les affronter avec la lumière de la résurrection de Jésus. Car il est la lumière qui ne s'éteint pas, il est la lumière qui brille même dans la nuit. "Notre Dieu a fait briller nos yeux", dit le prêtre Esdras (Esdras 9,8). Notre Dieu illumine. Il illumine nos yeux, il illumine nos cœurs, il illumine nos esprits, il illumine notre désir de faire quelque chose dans la vie. Toujours avec la lumière du Seigneur.

    Mais je voudrais vous dire que nous ne devenons pas lumineux lorsque nous nous mettons sous les feux de la rampe, non, cela éblouit. On ne devient pas lumineux. Nous ne devenons pas lumineux quand nous montrons une image parfaite, bien ordonnée, bien finie, non ; ni si nous nous sentons forts et performants, forts et performants, mais pas lumineux. Nous devenons lumineux, nous rayonnons lorsque, en acceptant Jésus, nous apprenons à aimer comme Lui. Aimer comme Jésus : cela nous rend lumineux, cela nous conduit à faire des œuvres d'amour. Ne te trompe pas, mon ami, tu deviendras lumineux le jour où tu feras des œuvres d'amour. Mais quand, au lieu de faire des œuvres d'amour envers les autres, tu te regardes toi-même, comme un égoïste, là, la lumière s'éteint.

    Le deuxième verbe est celui d'écouter. Sur la montagne, une nuée lumineuse recouvre les disciples. Et cette nuée, d'où parle le Père, que dit-elle ? "Écoutez-le", "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le" (Mt 17,5). Tout est là : tout ce qu'il y a à faire dans la vie tient dans cette parole : écoutez-le. Écoutez Jésus. Tout le secret est là. Écoute ce que Jésus te dit. "Je ne sais pas ce qu'il me dit." Prends l'Évangile et lis ce que Jésus dit, ce qu'il dit à ton cœur. Car il a pour nous des paroles de vie éternelle, il nous révèle que Dieu est Père, il est amour. Il nous montre le chemin de l'amour. Écoutez Jésus. Car, même avec de la bonne volonté, nous nous engageons sur des chemins qui semblent être des chemins d'amour, mais qui, en fin de compte, sont de l'égoïsme déguisé en amour. Méfiez-vous de l'égoïsme qui se fait passer pour de l'amour ! Écoutez-le, car il vous dira quel est le chemin de l'amour. Écoute-le.

    Brillez est le premier mot, soyez lumineux ; écoutez, afin de ne pas vous égarer ; et enfin le troisième mot : n'ayez pas peur. N'ayez pas peur. Un mot qui revient si souvent dans la Bible, dans les Évangiles : "N'ayez pas peur". Ce sont les dernières paroles que Jésus a dites aux disciples au moment de la Transfiguration : "N'ayez pas peur" (Mt 17,7).

    À vous, jeunes, qui avez connu cette joie - j'allais dire cette gloire, et c'est en effet une sorte de gloire, notre rencontre - ; à vous qui cultivez de grands rêves mais qui êtes souvent assombris par la peur de ne pas les voir se réaliser ; à vous qui pensez parfois que vous n'y arriverez pas - un peu de pessimisme nous assaille parfois - ; à vous, jeunes, qui êtes tentés en ce moment de vous décourager, de vous juger peut-être insuffisants ou de cacher votre douleur en la masquant d'un sourire ; à vous, jeunes, qui voulez changer le monde - et c'est bien que vous vouliez changer le monde - et qui voulez lutter pour la justice et la paix ; à vous, jeunes, qui mettez dans votre vie de l'engagement et de l'imagination, mais il vous semble que cela ne suffit pas ; à vous, jeunes, dont l'Église et le monde ont besoin comme la terre a besoin de pluie ; à vous, jeunes, qui êtes le présent et l'avenir ; oui, à vous, jeunes, Jésus dit aujourd'hui : "N'ayez pas peur ! "N'ayez pas peur !

    Dans un petit silence, que chacun de vous se répète, dans son cœur, ces mots : "N'ayez pas peur".

    Chers jeunes, je voudrais regarder chacun d'entre vous dans les yeux et vous dire : n'ayez pas peur, n'ayez pas peur. En outre, je vous dis quelque chose de très beau. Ce n'est plus moi, c'est Jésus lui-même qui vous regarde maintenant, Lui qui vous connaît, Il connaît le cœur de chacun d'entre vous, Il connaît la vie de chacun d'entre vous, Il connaît les joies, Il connaît les peines, les succès et les échecs, Il connaît votre cœur. Et aujourd'hui, il vous dit, ici, à Lisbonne, en cette Journée mondiale de la jeunesse : "N'ayez pas peur, n'ayez pas peur, prenez courage, n'ayez pas peur !

  • Quand, à Fatima, le pape improvise

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro (via Il Sismografo) :

    «L'Église ouverte à tous, à tous, à tous» : à Fatima, le pape abandonne ses deux discours et préfère improviser

    Reportage - François a surpris les observateurs, en improvisant, loin des textes prévus, samedi matin et en priant silencieusement. Pris de court, le Vatican a dû s'expliquer. «L'Église ouverte à tous, à tous, à tous» : à Fatima, le pape abandonne ses deux discours et préfère improviser.

    François a surpris les observateurs, en improvisant, loin des textes prévus, samedi matin et en priant silencieusement. Pris de court, le Vatican a dû s'expliquer. Fatima c'est une atmosphère. Ce samedi matin une épaisse brume violacée couvre l'immense esplanade. Plus d'une centaine de milliers de fidèles portugais ont passé la nuit sur le macadam. Ils sont massés autour de la chapelle ouverte où se tient la statue vénérée de la Vierge dont la couronne contient la balle qui faillit tuer Jean-Paul II en 1981. Ils émergent éberlués de leur couverture mais n'ont qu'une seule attente. Celle de voir le pape François qui a quitté son programme des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne, le temps d'une matinée, pour venir implorer ici, la paix dans le monde et la conversion de l'Église.

    Au lever du soleil, l'étrange nuage sombre dégage de minuscules paillettes blanches évanescentes. Serait-ce un signe du Ciel ? Non, ce sont les retombées d'un incendie tout proche… Ce silence de l'aube est rompu par un lourd hélicoptère militaire aux couleurs de guerre. Il transporte le pape. Les cloches du sanctuaire s'animent. La foule se réveille d'un bond.

    François fend les allées dans sa papamobile mais le véhicule avance en escargot car le pape se fait porter tous les bébés qu'il voit pour les bénir. Une femme, au comble de l'émotion, lance un lit de pétale de roses sur son passage.

    L'homme blanc se présente devant la statue. Comme un amoureux, il vénère la Vierge dont l'Église a officiellement reconnu les apparitions en 1917. Il prie le chapelet, une prière millénaire de l'Église. Ce sont cinq dizaines de « Je vous salue Marie ». Lente litanie, chaque « Je vous salue Marie » est entamée par une personne laïque, d'une seule voix la foule poursuit la seconde partie.

    Un discours qui semble ennuyer le pape

    Le pape entame ensuite son discours. Il commence en méditant sur l'Église : « Elle est accueillante et sans portes comme ce sanctuaire à ciel ouvert. Qu'il en soit ainsi dans l'Église qui est mère : des portes ouvertes à tous pour faciliter la rencontre avec Dieu ; et de la place pour tous, parce que chacun est important aux yeux du Seigneur et de la Vierge ». Il n'ira pas plus loin dans la lecture de son discours qui semble l'ennuyer. Il improvise sur la façon de prier la Vierge en s'adressant à elle comme une à « mère ».

    Voici des extraits de ce que François devait dire : « Aujourd'hui, comme au temps des apparitions, il y a la guerre. La Vierge a demandé de prier le Rosaire pour la paix. Elle ne l'a pas demandé comme une courtoisie, mais avec une appréhension maternelle : 'Récitez le Rosaire chaque jour pour obtenir la paix dans le monde et la fin de la guerre'. Unissons nos cœurs, prions pour la paix, consacrons à nouveau l'Église et le monde au Cœur Immaculé de notre très tendre Mère ».

    Pour lui, en effet, « la prière change l'histoire » mais il ne prononce pas davantage une « prière du Saint-Père », intitulée comme telle, distincte de son discours, dont voici des extraits : « Ton cœur est sensible à nos difficultés. Nous les déposons en toi : prends une fois encore l'initiative pour nous, en ces temps marqués par les injustices et ravagés par les armes. Tourne ton regard maternel vers la famille humaine qui a perdu le chemin de la paix, le sens de la fraternité et qui ne retrouve pas l'ambiance familiale. »

    Il devait aussi dire : « Intercède pour notre monde en danger et dans la tourmente, afin qu'il accueille la vie et rejette la guerre, qu'il prenne soin de ceux qui souffrent et qu'il sauvegarde la création. (…) Convertis les âmes de ceux qui nourrissent la haine et attisent les conflits, de ceux qui croient que la guerre résout les problèmes ».

    Seule la « consécration » qui concluait cette « prière » officielle du pape sera publiée en début d'après-midi samedi, sur le compte tweeter du pape François : « Ô Marie, nous t'aimons et nous avons confiance en toi. Et, maintenant, nous nous confions à nouveau à toi. Avec un cœur d'enfant, nous te consacrons nos vies, chaque fibre de notre être, tout ce que nous avons et sommes, pour toujours. Nous te consacrons l'Église et le monde, en particulier les pays en guerre. Obtiens-nous la paix. Toi, Vierge du chemin, ouvres des routes là où il semble ne pas y en avoir. Toi qui défais les nœuds, desserre les enchevêtrements de l'égoïsme et les lacets du pouvoir. Toi qui ne te laisses jamais vaincre en générosité, remplis-nous de tendresse, comble-nous d'espérance et donne-nous de goûter la joie qui ne passe pas, la joie de l'Évangile. Amen »

    Sur la place, la foule, de 200.000 personnes, toute à sa prière et à sa dévotion, littéralement captivée par la présence exceptionnelle du pape ne se rend compte de rien. L'improvisation du pape, en espagnol, a d'ailleurs été comprise pour l'essentiel par les gens : les Portugais comprenant mieux l'espagnol que les Espagnols ne comprennent le portugais. C'est plutôt la paix, l'émotion, la joie intérieure qui règne quand la papamobile prend le chemin de la piste de l'héliport construit pour l'occasion.

    Une improvisation qui a connu peu de précédents

    Dans la salle de presse, c'est l'effervescence, car cette improvisation a connu peu de précédents et ils remontent à loin. Pourquoi donc le pape, 86 ans, n'a pas prononcé ses discours ? Il a déjà largement improvisé jeudi soir devant les jeunes mais pas à ce point. A-t-il un problème de vue ? Comment aurait-il pu oublier, sa prière finale à Marie, lui qui a spécialement interrompu les JMJ pour venir prier à Fatima ? Ne voulait-il pas la prononcer ? Que se passe-t-il ?

    Dans un premier temps le Vatican, comme il le fait toujours en pareilles circonstances, précisa sur un mode purement bureaucratique, à l'image des présidences de la République, que seul « le prononcé » faisait foi. Par conséquent, les discours, traduits en plusieurs langues et effectivement distribués à l'avance aux journalistes - deux milles accrédités sur ces JMJ - pour leur faciliter la tâche, ne devaient être ni utilisés et encore moins publiés.

    Passée cette réponse formelle, le directeur de la salle de presse, Matteo Bruni - dans l'entourage immédiat du pape dans les trois hélicoptères de retour de Fatima à Lisbonne – précisera oralement devant les journalistes : « Devant la Vierge, le pape a prié pour la paix, dans le silence et avec douleur. Le message publié sur son compte tweeter vous donne l'interprétation de cette prière silencieuse. » Mais pourquoi a-t-il laissé son texte de côté ? « Quand le pape parle, continue ce responsable, il se pose toujours comme pasteur et s'adresse avant tout aux gens qu'il a devant lui, à qui il s'adresse, avec des paroles adaptées selon son intuition de pasteur. Il n'a pas de problème de vue, il n'a pas oublié un texte, ce fut son choix de pasteur.» Quant à un éventuel problème de fatigue, le porte-parole du Vatican a reconnu qu'après quatre journées intenses, le pape était « fatigué comme tout le monde à ce moment des JMJ ».

    Fin du psychodrame. Ce n'est pas la première fois du pontificat que François, une fois qu'il a senti son public, élude ou laisse tomber les pages pourtant soigneusement préparées par lui et ses services, pour improviser. Il était coutumier du fait au début de son pontificat, puis il s'est discipliné au fil du temps en raison notamment de problème de traduction de ses expressions argentines, pas toujours faciles à comprendre même pour des Espagnols. Mais c'est une première depuis longtemps. L'avenir proche montrera si François, qui aura 87 ans à la fin de 2023, et qui apparaît de plus en plus facilement impatient, se comportera de la même façon.

    Une autre explication touche l'essentiel de son message. Jeudi soir François a fait répéter comme un mantra, à tous les jeunes réunis pour la soirée d'accueil : « L'Église est ouverte à tous, à tous, à tous, tous, todos, todos, todos ». Samedi à Fatima, il n'a conservé de son discours que la partie qui évoquait cette « ouverture » de l'Église à « tous ». Ce qui deviendrait un leit motiv de ces JMJ et qui sera le refrain du prochain synode sur la synodalité en octobre prochain : une Église ouverte à tous, pour tous, sans exclusion. Après tout, « todos, tous » est le message le plus simple qui soit, efficace quand on parle, seul, sans filet, face à des centaines de milliers de personnes.

  • Le pape aux jeunes : "la joie est missionnaire !", "marchez et, si vous tombez, relevez-vous"

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    VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETE FRANCOIS AU PORTUGAL
    À L'OCCASION DE LA
    XXXVII JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE
    [2 - 6 AOÛT 2023]

    VEILLÉE AVEC LES JEUNES

    DISCOURS DU SAINT-PÈRE

    "Parque Tejo (Lisbonne)
    Samedi 5 août 2023

    (traduit de l'italien avec deepl)

    _______________________________________

    Chers frères et sœurs, bonsoir !

    C'est une grande joie pour moi de vous voir ! Merci d'avoir voyagé, d'avoir marché, et merci d'être ici ! Et je pense que la Vierge Marie, elle aussi, a dû se déplacer pour voir Élisabeth : "Elle se leva et partit en hâte" (Lc 1,39). On se demande : pourquoi Marie se lève-t-elle et se précipite-t-elle chez sa cousine ? Certes, elle vient d'apprendre que sa cousine est enceinte, mais elle aussi : pourquoi donc aller la voir si personne ne le lui a demandé ? Marie fait un geste non demandé et indu ; Marie y va parce qu'elle aime, et "celui qui aime vole, court volontiers" (L'Imitation du Christ, III, 5). C'est ce que l'amour fait de nous.

    La joie de Marie est double : elle vient de recevoir l'annonce de l'ange qu'elle va accueillir le Rédempteur, et aussi la nouvelle que sa cousine est enceinte. C'est donc intéressant : au lieu de penser à elle, elle pense à l'autre. Pourquoi ? Parce que la joie est missionnaire, la joie n'est pas pour un seul, elle est pour apporter quelque chose. Je vous demande : vous, qui êtes ici, qui êtes venus pour rencontrer, pour trouver le message du Christ, pour trouver un beau sens à la vie, allez-vous garder cela pour vous ou allez-vous l'apporter aux autres ? Qu'en pensez-vous ? C'est pour l'apporter aux autres, parce que la joie est missionnaire ! Répétons-le tous ensemble : la joie est missionnaire ! Et donc j'apporte cette joie aux autres.

    Mais cette joie que nous avons, d'autres nous ont préparés à la recevoir. Regardons maintenant en arrière, tout ce que nous avons reçu : tout cela a préparé notre cœur à la joie. Si nous regardons en arrière, nous avons tous des personnes qui ont été un rayon de lumière dans notre vie : parents, grands-parents, amis, prêtres, religieux, catéchistes, animateurs, professeurs... Ils sont comme les racines de notre joie. Maintenant, faisons un moment de silence et pensons chacun à ceux qui nous ont donné quelque chose dans la vie, qui sont comme les racines de la joie.

    [moment de silence].

    Avez-vous trouvé ? Avez-vous trouvé des visages, des histoires ? La joie qui est née de ces racines est ce que nous avons à donner, parce que nous avons des racines de joie. Et de la même manière, nous pouvons être des racines de joie pour les autres. Il ne s'agit pas d'apporter une joie passagère, une joie du moment ; il s'agit d'apporter une joie qui crée des racines. Et je me demande : comment pouvons-nous devenir des racines de joie ?

    La joie ne se trouve pas dans la bibliothèque, fermée - même s'il faut étudier ! - mais se trouve ailleurs. Elle n'est pas gardée sous clé. La joie doit être recherchée, elle doit être découverte. Elle doit être découverte dans le dialogue avec les autres, où nous devons donner ces racines de joie que nous avons reçues. Et cela, parfois, nous fatigue. Je vous pose une question : vous arrive-t-il d'être fatigué ? Pensez à ce qui se passe quand on est fatigué : on n'a plus envie de rien, comme on dit en espagnol, on jette l'éponge parce qu'on n'a plus envie de continuer et alors on abandonne, on s'arrête de marcher et on tombe. Croyez-vous qu'une personne qui tombe, dans la vie, qui a un échec, qui commet même des erreurs graves, fortes, que sa vie est finie ? Non ! Que faut-il faire ? Se relever ! Et il y a quelque chose de très beau que je voudrais vous laisser aujourd'hui en souvenir. Les soldats alpins, qui aiment escalader les montagnes, ont une très belle chanson qui dit : "Dans l'art de l'escalade - sur la montagne - ce qui compte, ce n'est pas de ne pas tomber, mais de ne pas rester tombé". C'est magnifique !

    Celui qui reste à terre s'est déjà "retiré" de la vie, il s'est fermé, il s'est fermé à l'espoir, il s'est fermé aux souhaits, il reste à terre. Et quand nous voyons quelqu'un, un ami qui est tombé, que devons-nous faire ? Le relever. Avez-vous remarqué que lorsqu'il faut soulever ou aider une personne à se relever, que faites-vous ? On la regarde de haut. Le seul moment, le seul moment où il est permis de regarder une personne de haut, c'est pour l'aider à se relever. Combien de fois, combien de fois voyons-nous des gens nous regarder de haut en bas, par-dessus nos épaules ! C'est triste. La seule façon, la seule situation dans laquelle il est permis de regarder quelqu'un de haut, c'est pour l'aider à se relever.

    C'est un peu comme la marche, la constance dans la marche. Et dans la vie, pour réaliser des choses, il faut s'entraîner à marcher. Parfois, on n'a pas envie de marcher, on n'a pas envie de lutter, on redouble aux examens parce qu'on n'a pas envie d'étudier et on n'obtient pas le résultat. Je ne sais pas si certains d'entre vous aiment le football... Moi, j'aime ça. Derrière un but, qu'est-ce qu'il y a ? Beaucoup d'entraînement. Derrière un résultat, qu'est-ce qu'il y a ? Beaucoup d'entraînement. Et dans la vie, on ne peut pas toujours faire ce que l'on veut, mais ce qui nous amène à faire la vocation que nous avons à l'intérieur - chacun a sa propre vocation. En marchant. Et si je tombe, je me relève ou quelqu'un m'aide à me relever ; ne pas tomber ; et m'entraîner, m'entraîner à marcher. Et tout cela est possible, non pas parce que nous suivons un cours de marche - il n'y a pas de cours qui nous apprennent à marcher dans la vie - : cela s'apprend, appris des parents, appris des grands-parents, appris des amis, en se donnant un coup de main. Dans la vie, on apprend, et c'est un entraînement à la marche.

    Je vous laisse avec ces conseils. Marchez et, si vous tombez, relevez-vous ; marchez avec un objectif ; entraînez-vous chaque jour dans la vie. Dans la vie, rien n'est gratuit, tout se paie. Une seule chose est gratuite : l'amour de Jésus ! Alors, avec cette gratuité que nous avons - l'amour de Jésus - et avec la volonté de marcher, marchons dans l'espérance, regardons nos racines et allons de l'avant, sans peur. N'ayez pas peur. Je vous remercie ! Au revoir !

  • Pourquoi le pape s'éloigne des JMJ pour aller à Fatima

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Pourquoi le pape François quitte les JMJ pour aller prier à Fatima?

    DÉCRYPTAGE - Interrompant son programme des JMJ, François se rend samedi matin dans ce sanctuaire marial situé à 130 km de Lisbonne. Depuis Jean-Paul II, les papes sont profondément liés au secret de Fatima.

    Pourquoi le pape François interrompt, samedi matin, son programme des Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne pour emprunter un hélicoptère et se rendre, à 130 kilomètres au nord, dans le sanctuaire marial de Fatima ?

    Il a pourtant déjà visité ce haut lieu de prière le 13 mai 2017 pour le centenaire des apparitions de la Vierge, reconnues par l’Église. Qu’est ce qui le pousse à revenir au pied de cette statue blanche dont la couronne contient, comme un diamant serti, la balle qui aurait dû être fatale à Jean-Paul II, le 13 mai 1981? Le pape polonais estimant avoir été «sauvé de la mort par la Vierge de Fatima».

    Implorer la Vierge

    Est-ce la foi très vive de François en la Vierge Marie, qu’il va spécialement prier partout où elle est honorée pour implorer son secours dans la tâche surhumaine de pape? Il avait ainsi confié à la Vierge d’Aparecida, au Brésil, lors de son premier voyage pour les JMJ de 2013: «Je remets mes mains dans ta vie, tu n’as jamais hésité, moi, je ne dois pas hésiter.» En dix ans, de facto, François n’a pas beaucoup hésité dans sa façon, franche et ferme, de gouverner. Mais il aurait pu prier la Vierge dans l’une des 29 somptueuses églises de Lisbonne. Non, il a tenu à se rendre à Fatima où il ne restera qu’une petite heure, pour plus du double en trajet, afin de prier le rosaire (une prière faites de dizaines de récitation du Je vous salue Marie) avec des jeunes malades.

    Au-delà de sa dévotion personnelle à la Vierge, au moins aussi puissante que la dévotion de Jean-Paul II pour Marie, deux raisons motivent son déplacement. La première est géopolitique. C’est la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui pousse François à Fatima. Il cherche à tout prix un cessez-le-feu et un accord de paix. Sauf que ni Moscou ni Kiev n’acceptent de voir le Vatican se mêler d’un conflit qui ne regarde pas l’Église catholique, estiment-ils. François, éconduit, ne se résout pas. Il va implorer la Vierge de Fatima pour qu’elle débloque la situation.

    «Conversion de la Russie»

    Car il existe une longue histoire - assez vexatoire pour la Russie et l’Église orthodoxe russe - contenue dans le second secret de Fatima confié, selon l’Église, par la Vierge Marie à des petits bergers à partir du 13 mai 1917, jour de la première apparition. On y parle de «conversion de la Russie». Il faudrait pour l’obtenir que le pape et les évêques du monde entier «consacrent au Cœur immaculé» de la Vierge la «Russie».

    Ce que feront plusieurs papes dont… François. Le 25 mars 2022, jour de la fête de l’Annonciation de Marie, il a posé l’acte solennel dans la basilique Saint-Pierre de Rome devant la statue de Fatima qui avait été spécialement transportée. Le pape exécutait, en lien avec les évêques du monde entier, cette prière de consécration dans l’espoir d’obtenir l’arrêt du conflit. C’était presque un mois, jour pour jour, après l’ouverture des hostilités, le 24 février.

    La longue prière, dite à l’unisson de la voix des évêques présents ou absents, contenait cette phrase: «Mère de Dieu et notre Mère, nous confions et consacrons solennellement à ton Cœur immaculé nous-mêmes, l’Église et l’humanité tout entière, en particulier la Russie et l’Ukraine. Accueille cet acte que nous accomplissons avec confiance et amour, fais que cesse la guerre, assure au monde la paix.»

    Ce samedi à Fatima, le pape ne pourra pas renouveler aussi formellement une telle prière. L’intention y sera, car c’est en désespoir de cause que François vient supplier pour la paix dans ce lieu. Le message de la Vierge à Fatima, tel que publié par le Vatican, ne contient-il pas cette phrase, transcrite par sœur Lucie, l’une de trois voyants qui annonçait d’ailleurs la Seconde Guerre mondiale: «Pour empêcher cette guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites. À la fin, mon Cœur immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, qui se convertira, et il sera concédé au monde un certain temps de paix.»

    Le message est pris très au sérieux par François, qui le considère comme très actuel. Mais il parle aussi des souffrances du pape. Ce qui introduit le second niveau de réponse sur le pourquoi de cette nouvelle visite de François à Fatima, ce samedi. Il n’est plus géopolitique mais d’ordre mystique. Qu’en est-il de ces «souffrances» du pape? Plusieurs pontifes romains ont eu connaissance de ce texte mais sans avoir voulu le révéler. C’est Jean-Paul II qui finit par le publier, le 13 mai 2000, avec un commentaire théologique du cardinal Ratzinger.

    En 1917, ce texte annonçait, sur un mode symbolique mais explicite, qu’un évêque vêtu de blanc tomberait effectivement mort sous des coups de feu. Après l’attentat de 1981, le pape polonais s’était aussitôt fait livrer à l’hôpital Gemelli l’enveloppe cachetée de sœur Lucie - conservée au Vatican mais qu’il n’avait pas voulu ouvrir après son élection - pour en prendre connaissance. Mais c’est pour éviter tout sensationnalisme qu’il décida d’attendre toutefois deux décennies avant de le révéler.

    «Un lien puissant»

    Beaucoup se sont contentés de ce document lisible désormais en intégralité sur le site du Vatican. D’autres estiment que l’Église cacherait encore des choses. C’est peu probable. Car le «secret du secret serait plutôt dans son sens profond et pas seulement dans son texte littéral. Le message demande en effet des conversions qui sont toujours à accomplir en se tournant vraiment vers le Christ et non vers le monde», estime une spécialiste internationale de la question, Aura Miguel.

    Cette journaliste portugaise de renom est l’auteur de plusieurs ouvrages dont l’un est devenu classique traduit dans plusieurs langues, Le Secret de Jean-Paul II. Enquête sur un pontificat bouleversé par la révélation de Fatima (Mame-Plon). Elle explique: «Beaucoup se sont en effet étonnés que le secret annonçait la mort du pape mais que Jean-Paul II échappa à la mort de quelques millimètres, la balle évitant un organe vital qui l’aurait tué sur le coup. Le cardinal Ratzinger a donné cette interprétation qui me paraît être la clé théologique: s’il y a une menace de châtiment de la part de Dieu, elle n’est jamais définitive, elle peut s’infléchir, le cours de l’histoire peut s’inverser si l’on prie et si l’on se convertit.»

    Elle ajoute: «Il existe un lien puissant entre Fatima et les papes actuels. Le futur Pie XII, par exemple, a été ordonné évêque le 13 mai 1917, jour de la première apparition… Il ne pouvait pas le savoir. Paul VI est venu confier ici la conversion de l’Église après le concile Vatican II. Jean-Paul II est venu trois fois. François vient pour la second fois.» Aussi conclut-elle: «S’il n’y a plus de secret au sens strict, un mystère demeure: celui de la souffrance, celle du monde, celle de l’Église, portée par les papes. Le secret de Fatima n’est pas émotionnel, il appelle à la conversion personnelle, à la conversion de l’Église et du monde.» Et la «conversion» de l’Église est effectivement la priorité des priorités du pape François. D’où sa prière à Fatima.  (Le Figaro)