Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 9

  • Le Brésil pourrait perdre son titre de "pays le plus catholique du monde"

    IMPRIMER

    D'AICA.org :

    Le Brésil pourrait perdre son titre de "pays le plus catholique du monde"

    9 AOÛT 2023

    Selon le président de la conférence épiscopale brésilienne et archevêque de Porto Alegre, Mgr Jaime Spengler, la baisse du nombre de catholiques est un sujet de préoccupation pour l'Église.
    Le Brésil pourrait perdre le titre de "pays le plus catholique du monde" Mgr Jaime Spengler, président de l'épiscopat brésilien

    La possibilité que le Brésil perde le titre de pays le plus catholique du monde et que le nombre de fidèles tombe en dessous de 50 % de sa population totale inquiète la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), qui doit faire face à un scénario difficile pour lutter contre l'évasion des croyants et la migration des catholiques vers d'autres religions chrétiennes. 

    En même temps, la CNBB cherche à promouvoir le dialogue et à proposer un message adapté aux différents groupes d'âge, en particulier dans un contexte d'inégalités sociales dans le pays. Les métaphores "être sel de la terre" et "lumière du monde" (tirées de l'Évangile de Saint Matthieu, chapitre 5, versets 13-14) émergent comme des propositions pour faire face à ces défis.

    Le président de la CNBB et archevêque de Porto Alegre, Monseigneur Jaime Spengler, a révélé aux médias du Vatican que la diminution du nombre de catholiques est un sujet de préoccupation pour l'Église, et a mis en garde contre la possibilité que le pays sud-américain perde le titre de "plus catholique du monde" avec la publication des données du recensement de 2022 de l'Institut brésilien de géographie et de statistique (IBGE). En fait, on craint que le pourcentage de catholiques ne tombe en dessous de 50 %.

    "Nous devons tenir compte de ces chiffres", a déclaré le prélat brésilien, qui est également président du Conseil épiscopal d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAM). "Certains disent que, lorsque les résultats du recensement seront publiés, nous [les catholiques] représenterons probablement moins de 50 % de la population. C'est un fait inquiétant", a ajouté le président de la CNBB.

    Dans ce contexte difficile, l'archevêque Spengler a appelé les fidèles laïcs, les prêtres, les religieux et les religieuses à réfléchir à la manière d'être "le sel de la terre", "la lumière du monde" et "le levain dans la pâte", comme le décrit l'Évangile de Saint Matthieu. 

    La proposition, a ajouté l'archevêque, "est de trouver un langage capable de proposer le message aux adolescents, aux jeunes et aux adultes d'aujourd'hui, dans un contexte social marqué par d'immenses inégalités, mais aussi par d'extraordinaires avancées technologiques".

  • Entrée libre pour tous mais les églises sont vides... Rêves et réalité d’un pontificat à son crépuscule

    IMPRIMER

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de diakonos.be) :

    Entrée libre mais églises vides. Rêves et réalité d’un pontificat à son crépuscule

    L’Église « n’a pas de portes » et donc tous peuvent y entrer, mais vraiment « tous, tous, tous, sans aucune exclusion ». Tel est le message sur lequel le Pape François a le plus insisté lors de son voyage à Lisbonne, à la veille d’un synode qui – dans son « Instrumentum laboris » – place en tête de liste des invités à entrer « les divorcés remariés, les personnes vivant dans des mariages polygames et les personnes LGBTQ+ ».

    Mais entretemps, en Italie, là où François est évêque de Rome et primat, les églises se vident. Une enquête approfondie réalisée pour la revue « Il Timone » par Euromedia Research a confirmé qu’aujourd’hui à peine 58,4% des citoyens italiens de plus de 18 ans s’identifient encore comme « catholiques », face à pas moins de 37% de « non croyants ». Et ceux qui vont à la messe le dimanche forment à peine 13,8% de la population, en grande partie les plus de 45 ans, avec une présence encore plus basse en Lombardie et en Vénétie, dans des régions qui étaient pourtant historiquement le bastion du « monde catholique » italien.

    Et ça ne s’arrête pas là. Même chez les catholiques « pratiquants », c’est-à-dire ceux qui vont à la messe au moins une fois par mois, à peine un sur trois reconnaît encore dans l’Eucharistie « le corps réel du Christ », les autres la réduisent à un vague « symbole » ou à un « souvenir du pain de la dernière Cène ». Et à peine un sur trois se confesse encore au moins une fois par an, encore convaincu qu’il s’agit d’un sacrement pour la « rémission des péchés ». Il n’est donc pas surprenant que le théologien bénédictin Elmar Salmann ait déclaré, dans une interview le 14 juin à « L’Osservatore Romano » que plus encore que le nombre des fidèles, c’est le déclin de la pratique des sacrements qui l’inquiète, car elle est « sur le point de sombrer ».

    Un déclin qui va de pair avec une capitulation visible face à « l’esprit du temps » en matière de doctrine et de morale. Pas moins de 43% des catholiques pratiquants considèrent que l’avortement est un droit ; 41,6% pensent qu’il est juste d’autoriser le mariage entre homosexuels ; 61,8% nie que divorcer soit un péché ; 71,6% approuve la contraception. On ne constate une certaine résistance qu’au sujet de la location d’utérus, contre laquelle s’érigent deux pratiquants sur trois.

    Mais si telle est la réalité des faits, quel pourrait bien être l’effet de cette invitation insistante à accueillir dans l’Église « tous, tous, tous », c’est-à-dire également des personnes, notamment comme « « Les divorcés remariés, les personnes vivant dans des mariages polygames et les personnes LGBTQ+ » qui, si l’on s’en tient à ce que l’Église a toujours enseigné « ne peuvent pas recevoir tous les sacrements » ?

    C’est la question qu’Anita Hirschbeck, de la « Katholische Nachrichten-Agentur », a posée au Pape pendant la conférence de presse sur le vol de retour de Lisbonne, le 6 août. François lui a répondu qui oui, tout le monde doit être accueilli dans l’Église, « les laids et les beaux, les bons et les méchants », y compris les homosexuels. Mais « autre chose est la ministérialité de l’Église, qui est la manière de faire avancer le troupeau, et une des choses importantes est, dans la ministérialité, l’accompagnement des personnes pas à pas dans leur chemin de maturation… L’Église est mère, elle reçoit tout le monde, et chacun fait son chemin au sein de l’Église ».

    Dit comme cela, cette réponse du Pape donne un coup de frein à la fuite en avant du « chemin synodal » d’Allemagne, mais pas seulement, vers une révolution de la doctrine de l’Église sur la sexualité.

    Il s’agit d’une réponse tout à fait dans la ligne de ce qui est écrit dans la bien plus solide « Lettre pastorale sur la sexualité humaine » publiée par les évêques de Scandinavie pendant le Carême dernier : « Il se peut que les circonstances empêchent un catholique, pour un temps, de recevoir les sacrements. Il ou elle ne cesse pas pour autant d’être membre de l’Église. Faire, dans la foi, l’expérience d’un exil intérieur peut conduire à développer un sens d’appartenance plus profond ».

    Mais il faut souligner que François ne parle et n’agit pas toujours avec cohérence sur ces questions.

    La bénédiction des couples homosexuels, par exemple, bien qu’elle soit interdite – avec l’accord écrit du Pape – par le Dicastère pour la Doctrine de la foi présidé par le cardinal Luis Francisco Ladaria Ferrer, a été dans les faits approuvée par le même François à plusieurs reprises.

    Et à présent que Ladaria laisse la place à Victor Manuel Fernández, le théologien argentin controversé privilégié par Jorge Mario Bergoglio, il ne fait aucun doute que le temps des gardiens de la doctrine « qui pointent du doigt et qui condamnent » est révolu pour faire place à un irénique programme de « croissance harmonieuse » entre « les divers courants de pensée philosophique, théologique et pastorale », qui « préservera la doctrine catholique plus efficacement qu’un quelconque mécanisme de contrôle », comme on peut le lire dans l’inhabituelle lettre du Pape qui a accompagné la nomination du nouveau préfet.

    Un sérieux coup de barre dans cette direction a déjà été amorcé avec l’interview que « L’Osservatore Romano » a publiée le 27 juillet avec Piero Coda, 68 ans, secrétaire général de la Commission théologique internationale, membre de la Commission théologique du synode et professeur à l’Institut universitaire Sophia de Loppiano, appartenant au mouvement des Focolari dont il est un membre de tout premier plan.

    L’interview a pour titre « Il n’y a pas de réforme dans l’Église sans réforme de la théologie ». Et dans l’article, plus que les réponses, ce sont les questions qui sont révélatrices, de la part du directeur du quotidien du Vatican Andrea Monda et de Roberto Cetera, l’un et l’autre anciens professeurs de religion au lycée.

    Le présupposé de départ est que la théologie enseignée à ce jour dans les facultés et les séminaires est « vétuste ». Et elle l’est parce que « l’homme change », même dans les « relations entre les genres » et que nous « risquons de parler à un homme et à une femme qui n’existent plus », alors qu’un « renouvellement de la théologie devrait commencer précisément par une revisite de la pensée anthropologique ».

    Donc il faut même repenser l’homme Jésus dans une nouvelle forme, débarrassée de la « fixité » adoptée jusqu’ici. Voici ce que Coda déclare : « L’anthropologie théologique comme nous la représentons souvent est en grande partie à mettre au placard : certes pas dans sa substance, mais dans l’interprétation qui en est donnée. Parce qu’elle est abstraite et idéaliste. Elle présente une vision du monde et de l’homme d’exculturation. Il faut la revivre, la repenser et la reproposer ».

    D’où une série de propositions de réformes que les journalistes énumèrent de la sorte au terme de l’entretien : « Pour rembobiner le fil de cette conversation, nous sommes partis du péché originel : à repenser ; et ensuite la grâce : à repenser ; et puis la liberté : à repenser ; et puis les sacrements : à repenser. Si nous étions à votre place, Monseigneur Coda, en pensant au travail qu’il faudrait entreprendre – en partant du principe qu’il n’y a pas de réforme de l’Église sans réforme de la théologie – les veines et le sang nous en trembleraient. »

    Si tel est le chantier ouvert, dans lequel tout peut être changé, il est difficile d’imaginer un crépuscule de pontificat plus en révolution que l’actuel. Ou pour le dire mieux,  plus en confusion.

  • Les poèmes érotiques de l'archevêque Fernández : public, contexte, commentaires

    IMPRIMER

    Une analyse de John Smith sur le Catholic World Report :

    Les poèmes érotiques de l'archevêque Fernández : public, contexte, commentaires

    Si le livre de l'archevêque Víctor Manuel Fernández, Heal Me with Your Mouth : The Art of Kissing (L'art du baiser), l'incursion du futur préfet, atypique pour un ecclésiastique, dans la poésie érotique est plus intéressante que ses réflexions théologiques sur le baiser.

    9 août 2023

    Détail de la couverture de "Sáname con tu boca : El arte de besar" (Guéris-moi avec ta bouche : l'art du baiser, 1995), écrit par le père Víctor Manuel Fernández. (Image : Capture d'écran)

    Le 1er juillet, quelques heures après que le pape François a nommé l'archevêque Víctor Manuel Fernández nouveau préfet du Dicastère de la doctrine de la foi, Reuters a publié un article sur la nomination intitulé "Le pape nomme un évêque argentin, auteur d'un livre de baisers, à un poste de premier plan au Vatican".

    Le "livre de baisers" est 'Sáname con tu boca : El arte de besar' (Guéris-moi avec ta bouche : l'art du baiser, 1995). Une traduction anglaise est disponible en ligne.

    Ce livre a été publié lorsque Fernández avait 33 ans, dix ans après son ordination diaconale et neuf ans après son ordination sacerdotale dans le diocèse de Río Cuarto en Argentine. Précisant que "ce livre "n'a pas été écrit à partir de ma propre expérience, mais à partir de la vie des gens qui s'embrassent", Fernández a écrit qu'il espérait que les pages du livre "vous aideraient à mieux embrasser, qu'elles vous motiveraient à libérer le meilleur de votre être dans un baiser" (p. 9). Dans les pages qui suivent, Fernández fait de nombreuses déclarations sur le baiser et propose des réflexions théologiques sur le baiser.

    Plus intéressante que les réflexions théologiques de Mgr Fernández sur le baiser est l'incursion du futur préfet, atypique pour un ecclésiastique, dans la poésie érotique. Guéris-moi avec ta bouche comprend quatre poèmes de Mgr Fernández, dont deux signés "Víctor M. Fernández" et deux signés "Tucho" (le surnom de Mgr Fernández). Cinq poèmes non signés, qui peuvent ou non être de Fernández, figurent également dans le livre.

    En 1960, quatorze ans après son ordination sacerdotale, le futur pape saint Jean-Paul II a écrit 'La boutique de l'orfèvre', une pièce de théâtre en trois actes sur le mariage - également une incursion littéraire atypique pour un prélat. Cette pièce a certainement mérité l'attention des journalistes, des universitaires et des fidèles lors de l'élection de Karol Wojtyła à la papauté.

    Les poèmes érotiques de Fernández méritent une attention similaire aujourd'hui, compte tenu de sa nomination en tant que préfet du dicastère pour la doctrine de la foi et de son élévation au collège des cardinaux. Ils méritent une lecture attentive.

    Les poèmes érotiques de Fernández : le public visé

    Depuis sa nomination en tant que préfet du dicastère pour la doctrine de la foi, le cardinal désigné Fernández a défendu Guéris-moi avec ta bouche - et, par extension, les poèmes érotiques qu'il a inclus dans le livre - et a fourni des informations importantes sur le public visé par l'ouvrage.

    "J'essayais d'atteindre les jeunes", a-t-il rappelé dans un message publié sur Facebook le 3 juillet. "Il m'est alors venu à l'esprit d'écrire une catéchèse pour eux, basée sur la signification du baiser. J'ai écrit cette catéchèse avec la participation d'un groupe de jeunes qui m'ont donné des idées, des phrases, des poèmes, etc.

    Lire la suite

  • Nagasaki, ville symbole du catholicisme japonais

    IMPRIMER

    Datée d'hier, 9 août,  une dépêche de l'Agence Fides :

    Nagasaki, ville symbole du catholicisme japonais

    Tokyo (Agence Fides) - Aujourd'hui, 9 août, on célèbre le 78e anniversaire du bombardement atomique de Nagasaki, le deuxième (et, espérons-le, le dernier) de l'histoire, après celui d'Hiroshima, le 6 août 1945.

    Nagasaki était alors le centre le plus important de la communauté catholique japonaise, avec une histoire remontant au XVIe siècle, faite de persécutions mais aussi d'une communauté qui, pendant des siècles, a gardé la foi en silence, baptisant secrètement ses enfants alors qu'ils ne pouvaient accéder à l'eucharistie faute de prêtres.

    C'est à Nagasaki, en 1597, que 26 catholiques ont été martyrisés et c'est également dans cette ville que 56 autres fidèles ont été tués en 1622.

    La bombe nucléaire a explosé à 500 mètres de hauteur, à un demi-kilomètre de la cathédrale Urakami Tenshudo, la cathédrale de l'Immaculée Conception, dont les flèches avaient été prises comme repère par les pilotes du B-29 qui a largué la bombe au plutonium, appelée "Fat Man".

    À ce moment-là, il y a une trentaine de fidèles dans la cathédrale, qui se confessent pour se préparer dignement aux célébrations de l'Assomption. La cathédrale détruite était la plus grande église catholique d'Asie, construite en 30 ans.

    La bombe atomique de Nagasaki a tué 40 000 personnes sur le coup et en a blessé 75 000. Et à la fin de l'année 1945, 74 000 personnes étaient mortes. (LM) (Agence Fides 9/8/2023)

  • Les gens en auraient-ils marre du wokisme ?

    IMPRIMER

    De VAPlus sur youtube :

    L’adaptation en prise de vue réelle (live action) de Blanche-Neige a récemment fait parler d’elle. Plus de nains, plus de prince, une actrice métisse... Le public de Disney est en colère et il le fait savoir. Il en va de même avec Netflix qui voit son nombre d’abonnés diminuer drastiquement. Les gens en auraient-ils marre du wokisme ? 

  • Un prélat belge oublié : Xavier de Mérode, l'aumônier de Pie IX

    IMPRIMER

    De Fabio Piemonte sur la nuova Bussola Quotidiana :

    Xavier de Mérode, l'aumônier de Pie IX

    Xavier de Mérode

    Un grand protagoniste de son temps qui a réussi à sauver les catacombes et les cimetières chrétiens des premiers plans régulateurs du Royaume d'Italie, en jetant les bases de l'urbanisation de Rome et de la région pontine.

    10_08_2023

    "Je suis chargé d'une mission très sérieuse, celle de veiller aux besoins de l'armée pontificale. Je m'efforcerai de la remplir avec la plus tendre vénération pour le Saint-Père et la plus ardente sollicitude pour ses fils généreux, dont la fidélité, au milieu de si grandes épreuves, est un sûr garant de l'avenir". Tel est le programme auquel Xavier de Mérode (1820-1873) répond avec un zèle apostolique généreux. C'est ce que raconte François-Nicolas-Xavier-Louis Besson (1821-1888) dans une puissante biographie (Xavier de Mérode. Ministro della guerra ed elemosiniere nella Roma di Pio IX sous la direction de Guglielmo Gualandris, Ares, Milan 2023, pp. 416) du ministre de la guerre et de l'aumône du bienheureux Pie IX, qui reproduit abondamment des extraits des nombreuses épîtres de l'archevêque belge.

    Xavier reçut de sa mère le nom d'Apôtre des Indes dans l'espoir de devenir un jour prêtre. Alors qu'il est encore lieutenant, il mûrit sa vocation religieuse en écrivant : "Il n'y a que Dieu à aimer, il n'y a que Dieu à considérer dans cette vallée de larmes. J'espère que Dieu m'inspire, car maintenant je me sens parfaitement heureux".

    Dès son ordination diaconale, il "donne des preuves éclatantes de sa fidélité et de son dévouement à l'Église". Se faisant passer pour un touriste, de Mérode échappe à la surveillance et court récupérer les vases sacrés dans l'église de la Trinité des Monts au nez et à la barbe des sentinelles, défiant ainsi le gouvernement républicain. Défenseur acharné du pouvoir temporel de l'Église, il est appelé, grâce à son intelligence clairvoyante et à son habileté diplomatique, au service du dernier Pape-Re, Pie IX.

    Nommé aumônier du pape, il se préoccupe de la formation spirituelle, culturelle et professionnelle des plus jeunes et veille tout particulièrement à sauver les jeunes enfants en danger de mort grâce au pouvoir rénovateur des sacrements, se rendant personnellement, même la nuit, pour leur administrer l'onction. Dans le domaine caritatif, il consacra des ressources économiques considérables à la création de couvents de religieuses dédiés à l'assistance aux nécessiteux.

    Soucieux d'embellir Rome et les provinces pontificales, il contribue à redessiner le visage de la ville en prévoyant la construction de "routes, aqueducs, chemins de fer et télégraphes, casernes et prisons, écoles et couvents, établissements industriels et agricoles, hospices de toutes sortes". Entre autres travaux publics, il fait construire la route de Subiaco à Frosinone, une nouvelle prison, des écoles à Civitavecchia et la fontaine d'Anagni. Sur la place Termini à Rome, il ordonne que les travaux qu'il n'avait pas pu faire le jour soient réalisés la nuit. En effet, l'archevêque belge est à l'origine de la construction de ce qui deviendra la Piazza della Stazione Termini et des rues qui l'entourent, à savoir Via Firenze, Via Torino et Via Palermo. La via Nazionale elle-même, avant d'être appelée ainsi, était connue sous le nom de via de Mérode en hommage à sa figure.

    Il a également réussi à sauver de nombreuses catacombes et cimetières chrétiens de la destruction par les plans de réglementation du tout nouveau Royaume d'Italie et a donné une impulsion considérable aux études archéologiques visant à identifier ces sites, en collaboration avec le célèbre archéologue Giovanni Battista De Rossi. Accusé d'être un "palazzinaro" sans scrupules, il a en réalité jeté les bases d'une grande partie de l'urbanisation de Rome et de la région pontine, en réalisant des œuvres encore visibles aujourd'hui.

    Extrêmement critique à l'égard de la manipulation de la communication de masse, de Mérode apostrophe les journalistes comme "des écrivains anonymes, sans mission, sans droits qui, sans aucune responsabilité, mettront une chape de plomb sur tout ce qui leur déplaira et exerceront un empire absolu sur les hommes et les choses. Ce sera le triomphe de l'esprit moderne sous sa forme la plus oppressive et la plus hostile à l'esprit catholique, c'est-à-dire à l'autorité". Ces paroles sont extrêmement prophétiques de l'idéologie dominante d'aujourd'hui, le "politiquement correct".

    Le prélat belge aime chanter le Requiem dans sa chambre, déclarant ironiquement : "C'est ainsi qu'ils chanteront bientôt à Saint-Pierre, lors de mes funérailles ; mais ils chanteront mieux, car je n'y comprends pas grand-chose". Atteint d'une pneumonie aiguë, avant de mourir, il répète aux spectateurs : "Je suis heureux, je suis heureux, parce que je vais à l'éternité".

    En résumé, de Mérode était "un homme aux vues élevées, aux sentiments nobles, au grand esprit et au cœur magnanime" et témoignait avec une foi profonde et une charité laborieuse de ce qu'il enseignait : "L'Église n'est pas votre ennemie, mais votre bienfaitrice et votre mère".

    Espérons qu'une traduction française de ce livre sera bientôt publiée...

  • Guerre juste, paix juste et Ukraine

    IMPRIMER

    De George Weigel sur First Things :

    GUERRE JUSTE, PAIX JUSTE ET UKRAINE

    8 . 9 . 23

    Carl von Clausewitz, le théoricien militaire prussien du dix-neuvième siècle dont le chef-d'œuvre, 'De la guerre', est encore étudié aujourd'hui, n'est généralement pas considéré comme une ressource intellectuelle pour les philosophes et les théologiens moraux. C'est regrettable. Car l'affirmation fondamentale de Clausewitz, selon laquelle la guerre est l'extension de la politique par d'autres moyens, est en fait une affirmation morale. Pourquoi ? Parce que si la guerre n'est pas la politique par d'autres moyens - si l'utilisation de la force armée n'est pas dirigée vers la restauration ou l'établissement de la paix de la liberté, de la justice et de l'ordre - alors la guerre est simplement du brigandage et de la boucherie. 

    Cela fait plus de trente-cinq ans que j'essaie de faire valoir ce point, depuis que j'ai affirmé pour la première fois qu'en plus de ses principes classiques de ius ad bellum (décision de guerre) et de ius in bello (conduite de la guerre), la tradition catholique de la guerre juste, comprise comme une composante de la théorie catholique classique des relations internationales, contient également un ius ad pacem implicite : l'obligation de construire une paix juste au lendemain de la guerre. Clausewitz, je suppose, serait d'accord - bien qu'étant prussien, il aurait eu des idées assez différentes de celles d'Augustin et Thomas d'Aquin sur la paix à rechercher à la suite d'une guerre. Quoi qu'il en soit, je soutiens que l'obligation du ius ad pacem relie les principes catholiques classiques de la guerre juste sur l'utilisation d'une force armée proportionnée et discriminée au concept clausewitzien de la guerre en tant qu'exercice politique, et pas seulement militaire.

    Cette idée d'un ius ad pacem ancrée dans la tradition de la guerre juste n'est cependant pas très présente dans la pensée catholique contemporaine de la guerre juste. Pourquoi ? En partie parce que de nombreux penseurs catholiques de la guerre juste acceptent l'idée que la tradition de la guerre juste commence par une "présomption contre la guerre". Mais cela revient à introduire clandestinement une prémisse pacifiste dans le mode de pensée de la guerre juste et ce premier pas erroné conduit inexorablement à l'idée tout aussi erronée que les principes de la guerre juste sont une sorte de liste de contrôle que les éthiciens proposent aux hommes d'État (c'est-à-dire, cochez toutes les cases et vous pouvez aller à la guerre). La tradition de la guerre juste devient alors une caricature d'elle-même. En effet, la tradition de la guerre juste et ses principes constituent un cadre pour une réflexion morale collaborative entre les éthiciens et les responsables publics chargés de veiller au bien commun. Ces principes ne sont pas (pour varier l'imagerie) un ensemble de cercles que les chefs religieux et les théoriciens de la morale demandent aux hommes d'État de franchir, et limiter l'analyse de la guerre juste à des cercles tend à clore la discussion avant qu'elle n'aboutisse à la paix à rechercher. 

    Cette question est redevenue urgente en raison de la guerre menée par la Russie en Ukraine. 

    En effet, une sorte de "présomption contre la guerre" semble sous-tendre l'argument, malheureusement présent dans certains cercles catholiques, selon lequel le chemin vers la paix en Ukraine passera par un "dialogue" entre la Russie et l'Ukraine : un dialogue entre des parties politiquement et moralement symétriques, qui ont toutes deux des objectifs de guerre moralement défendables. Or, cela est manifestement faux. 

    Selon l'autorité de Vladimir Poutine, la guerre de la Russie est une guerre de conquête néocoloniale avec un sous-texte génocidaire : L'Ukraine n'est pas une véritable nation ; l'Ukraine n'a aucune revendication légitime de souveraineté nationale ; l'Ukraine est dirigée par des nazis déterminés à détruire la Russie sur ordre de l'Occident. Ce ne sont que des mensonges, propagés internationalement par une propagande russe incessante et étayés par les déclarations blasphématoires du patriarche orthodoxe russe de Moscou et de toutes les Russies, Kirill (un agent du KGB à Genève alors qu'il était jeune prêtre). Mais elles ont eu un effet en Occident, notamment en Italie.

    Une discussion sur le livre organisée le 4 juillet à Rome par la Communauté de Sant'Egidio a semblé tomber dans ce piège de la symétrie. J'admire les nombreux efforts de Sant'Egidio pour servir les pauvres de Rome, et je suis reconnaissant à la communauté pour le superbe travail qu'elle a accompli en créant un sanctuaire pour les martyrs modernes à la basilique de S. Bartolomeo sur l'île du Tibre à Rome. Mais lorsque les orateurs de la manifestation du 4 juillet à Sant'Egidio ont évoqué les complexités de l'histoire et la nécessité d'aller au-delà des solutions simples aux conflits, des questions se sont posées quant à la profondeur intellectuelle affichée, ces tropes étant des clichés usés jusqu'à la corde. Et lorsqu'un orateur a insisté sur le fait que chaque guerre laisse le monde dans un état pire qu'avant, je me suis demandé si l'une des personnes présentes, se souvenant du cimetière militaire américain voisin de Nettuno, pensait que l'Italie était dans un état pire après avoir été libérée par les armes des Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale. 

    La conception de la politique mondiale de Sant'Egidio, telle qu'elle a été exposée le 4 juillet, n'a pas grand-chose à voir avec la théorie catholique classique des relations internationales et la tradition de la guerre juste. Et cela vaut la peine d'être noté, car Sant'Egidio semble avoir assumé la direction de la mission de paix ukrainienne promue par le pape François, laissant la Secrétairerie d'État du Vatican dans un rôle subalterne.

    La chronique de George Weigel "La différence catholique" est syndiquée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques.

  • Saint Laurent, diacre et martyr (10 août)

    IMPRIMER

    497020.jpg

    Martyre de saint Laurent - Mausolée de Galla Placidia - Ravenne

    "Laurent serait né vers 210 ou 220 en Espagne, à Huesca, au royaume d'Aragon. Son père s'appelait Orence, et sa mère Patience. Afin de compléter ses études humanistiques et liturgiques il fut envoyé, tout jeune encore, dans la ville de Saragosse, où il fit la connaissance du futur pape Sixte II. Ce dernier, originaire de la Grèce, était investi d’une charge d’enseignant dans l’un des plus importants centres d’études de l'époque et, parmi ses maîtres, le pape était l’un des plus connus et des plus appréciés.

    Lire la suite

  • Saint Laurent (10 août) et les trésors de l'Eglise

    IMPRIMER

    LorenzoDetail.jpg

    (Source) Saint Laurent fut l'un des plus illustres martyrs de l'Église. Ses vertus, son mérite, lui gagnèrent l'affection du Pape Sixte II, qui le choisit comme son premier diacre. L'an 258, le Pape fut arrêté et condamné à mort. Comme on le conduisait au supplice, Laurent, son diacre, le suivait en pleurant : « Où allez-vous, mon père, disait-il, sans votre fils ? Où allez-vous, saint Pontife, sans votre diacre ? Jamais vous n'offriez le sacrifice sans que je vous servisse à l'autel. En quoi ai-je eu le malheur de vous déplaire ? ». Le saint Pape, ému, lui dit : « Je ne vous abandonne point, mon fils; une épreuve plus pénible et une victoire plus glorieuse vous sont réservées; vous me suivrez dans trois jours ». Puis il lui ordonna de distribuer aux pauvres tous les trésors de l'Église, pour les soustraire aux persécuteurs : mission que Laurent accomplit avec joie.

    Le préfet de Rome, à cette nouvelle, fit venir Laurent et lui demanda où étaient tous les trésors dont il avait la garde, car l'empereur en avait besoin pour l'entretien de ses troupes : « J'avoue, lui répondit le diacre, que notre Église est riche et que l'empereur n'a point de trésors aussi précieux qu'elle; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer ». Le préfet (Dacien ou Déce) accorda trois jours de délai. Pendant ce temps, Laurent parcourut toute la ville pour chercher les pauvres nourris aux dépens de l'Église; le troisième jour, il les réunit et les montra au préfet, en lui disant : « Voilà les trésors que je vous ai promis. J'y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu; l'Église n'a point d'autres richesses. – Comment oses-tu me jouer, malheureux ? dit le préfet; est-ce ainsi que tu outrages en moi le pouvoir impérial ? ». Puis il le fit déchirer à coups de fouets.

    Laurent, après ce supplice, fut conduit en prison, où il guérit un aveugle et convertit l'officier de ses gardes, nommé Hippolyte. Rappelé au tribunal, il fut étendu sur un chevalet et torturé cruellement; c'est alors qu'un soldat de la garde, nommé Romain, vit un Ange essuyer le sang et la sueur du martyr : « Vos tourments, dit Laurent au juge, sont pour moi une source de délices ». Laurent fut ensuite rôti à petit feu sur un gril de fer, et quand il eut un côté tout brûlé : « Je suis assez rôti de ce côté, dit-il au juge en souriant; faites-moi rôtir de l'autre ». Bientôt, les yeux au Ciel, il rendit l'âme.

    Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église (EAQ)

    Sermon 302, pour la fête de saint Laurent 

    « L'homme qui donne aux pauvres à pleines mains demeure juste pour toujours » (Ps 111,9)

          Saint Laurent était diacre à Rome. Les persécuteurs de l'Église lui demandaient de livrer les trésors de l'Église ; c'est pour obtenir un vrai trésor dans le ciel qu'il a souffert des tourments dont on ne peut entendre le récit sans horreur : il a été étendu sur un gril sur un feu... Cependant, il a triomphé de toutes les douleurs physiques par la force extraordinaire qu'il puisait dans sa charité et dans le secours de Celui qui le rendait inébranlable : « C'est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus Christ, pour que nos actes soient vraiment bons, conformes à la voie que Dieu a tracée pour nous et que nous devons suivre » (Ep 2,10). 

          Voici ce qui a provoqué la colère des persécuteurs... Laurent a dit : « Faites venir avec moi des chariots sur lesquels je puisse vous apporter les trésors de l'Église. » On lui a donné des chariots ; il les a chargés de pauvres et les a fait revenir, en disant : « Voici les trésors de l'Église. » 

          Rien n'est plus vrai, mes frères ; dans les besoins des pauvres se trouvent les grandes richesses des chrétiens, si nous comprenons bien comment faire fructifier ce que nous possédons. Les pauvres sont toujours devant nous ; si nous leur confions nos trésors, nous ne les perdrons pas.

    Voir également l'homélie de frère Elie (homelies.fr) (Archive 2010)

    Lire la suite

  • En quoi le pape a raison sur l'Europe - et que les grands médias de l'UE ne rapportent pas

    IMPRIMER

    De James Jeffrey sur Brussels Signal :

    En quoi le pape a raison sur l'Europe - et que les grands médias de l'UE ne rapportent pas

    8 août 2023

    Le mandat du pape François s'avère controversé : beaucoup lui reprochent d'être trop libéral et de saper la doctrine catholique traditionnelle. Certains suggèrent même qu'il peut être un peu "woke".

    Mais lorsqu'il s'agit de l'Europe, de ses maux et de sa politique, il n'y va pas par quatre chemins. Le pape semble être l'une des rares personnalités publiques à vouloir s'exprimer sur la myriade de problèmes qui minent le continent et le projet européen lui-même.

    Cette franchise à l'égard de l'Europe s'est manifestée lors de sa visite au Portugal à l'occasion des Journées mondiales de la jeunesse, le festival de la jeunesse catholique qui s'est déroulé du 1er au 6 août. (...)

    Certes, il a tenu les propos rhétoriques édifiants que l'on est en droit d'attendre d'un pape, exhortant l'Europe à retrouver son "cœur jeune" et "un élan d'ouverture universelle", rapporte Justin McLellan pour Our Sunday Visitor. Mais il a également abordé des questions réelles et concrètes, en particulier la guerre en Ukraine, soulignant que le monde "a besoin du rôle de l'Europe en tant que pont et artisan de la paix" et déplorant le manque de "moyens créatifs pour mettre fin à la guerre". Il a également déploré "l'utilitarisme rampant" du monde occidental moderne qui voit les enfants à naître et les personnes âgées abandonnés et jugés sans valeur, note M. McLellan.

    Étant donné qu'il participait aux Journées mondiales de la jeunesse, il a souligné les innombrables problèmes auxquels les jeunes sont confrontés lorsqu'ils entrent dans l'âge adulte : "le manque d'emplois, le rythme effréné de la vie contemporaine, l'augmentation du coût de la vie, la difficulté de trouver un logement et, plus inquiétant encore, la peur de fonder une famille et de mettre des enfants au monde".

    Certes, il n'a pas fait le lien entre cette litanie d'obstacles et la pression obsessionnelle de l'UE en faveur d'un programme vert qui fait grimper les coûts - sans parler du désespoir existentiel des jeunes générations - ou ses politiques progressistes qui font un pied de nez aux valeurs traditionnelles, mais il a au moins articulé un grand nombre de problèmes exacerbés par les formules utopiques de l'UE.

    Depuis que je suis arrivé à Bruxelles et que je me suis concentré sur les questions européennes, j'ai remarqué que si vous voulez savoir ce que le Pape a à dire sur l'Europe, ses problèmes et la direction qu'elle prend, vous devez vous adresser à des médias catholiques de niche - qui ne sont pas si mauvais que cela, d'ailleurs, et qui font du journalisme de qualité - que la plupart des gens, même les catholiques, ne rencontrent que très rarement.

    La couverture médiatique du pape par les grands médias de l'UE se contente généralement de sélectionner les commentaires qu'il fait pour les adapter à leur agenda éditorial, ou de les utiliser pour donner une mauvaise image des États membres qui ne suivent pas la ligne de conduite. Comme la Hongrie.

    La visite du pape en Hongrie, en mai dernier, en a été la parfaite illustration. En plus de faire une remarque similaire sur le manque d'"énergie créative" pour trouver une solution à la guerre en Ukraine, le Pape a audacieusement dénoncé la "voie funeste empruntée par ces formes de "colonisation idéologique" qui annulent les différences, comme dans le cas de la soi-disant théorie du genre, ou qui placent devant la réalité de la vie des concepts réducteurs de liberté, par exemple en vantant comme un progrès un "droit à l'avortement" insensé, qui est toujours une défaite tragique".

    Il s'agit d'une prise de position très peu woke - ce qui est plutôt ce que l'on espère entendre de la part d'un pape qui dirige l'Église catholique vieille de 2 000 ans, que l'on soit d'accord avec lui ou non - et qui va à l'encontre de certains des principaux piliers du libéralisme progressiste moderne.

    La couverture de ces commentaires, ainsi que de l'ensemble du voyage, par les grands médias européens a été révélatrice.

    France 24 s'est tellement investie dans ce voyage qu'elle a cité un article de l'Agence France-Presse (AFP) qui commençait la visite du Pape par un rejet de "la belligérance adolescente" dans un contexte de montée du nationalisme et de guerre en Ukraine. Aucune mention, naturellement, de ses commentaires sur la théorie du genre et l'avortement.

    "Le pape a réitéré ses appels à l'accueil des migrants après une rencontre avec le Premier ministre nationaliste Viktor Orban", a déclaré Deutsche Welle de manière très originale. A la moitié de l'article, alors que l'on pense que l'article pourrait s'aventurer sur d'autres sujets, il décide d'analyser "Quel est l'emploi du temps du pape ?

    La BBC a commencé par évoquer les tensions suscitées par la "position ferme du Premier ministre Viktor Orban contre les migrants" et les commentaires du pape sur la guerre en Ukraine - des sujets sûrs sur lesquels les élites métropolitaines et les libéraux peuvent hocher la tête de manière consensuelle. Plus loin, l'article mentionne la théorie du genre et les commentaires sur l'avortement dans un paragraphe de deux phrases.

    Reuters, une autre agence de presse vers laquelle se tournent de nombreux médias européens, a présenté sa couverture presque entièrement sous l'angle des préoccupations liées à la "montée du nationalisme" en Hongrie.

    Politico EU, de la même manière, a présenté la visite comme coïncidant avec les critiques adressées au gouvernement hongrois "à propos des politiques anti-immigration et de la rhétorique qui a attisé la xénophobie" - sans mentionner, bien sûr, la fermeté avec laquelle le pape s'est exprimé sur la théorie du genre et sur l'avortement.

    Les médias grand public font actuellement l'objet de nombreuses critiques injustes et malsaines car, en fin de compte, on ne peut jamais tout inclure dans un article et dans sa couverture. Néanmoins, de nombreuses publications n'en démordent pas : les préjugés sur les questions de guerre culturelle sont endémiques, et lorsque quelqu'un s'y oppose, comme Orban, il se fait tancer, ou lorsqu'il s'agit du pape de 86 ans - pour qui il est moins facile de se faire tancer par les médias - la tactique déployée est tout simplement de ne pas couvrir les commentaires.

    Eduard Habsburg, ambassadeur de Hongrie auprès du Saint-Siège et de l'Ordre souverain de Malte, a dénoncé la couverture biaisée et myope de la visite en Hongrie par les médias grand public.

    "Il nous a parlé de nombreuses choses que le gouvernement hongrois fait bien", a remarqué M. Habsburg, comme le soutien à la formation des familles, tout en reconnaissant que le Pape "a bien sûr évoqué quelques points sur lesquels la Hongrie peut s'améliorer".

    Aldous Huxley a écrit son classique dystopique 'Le meilleur des mondes' en 1931, à une époque où le capitalisme et la culture de masse prenaient leur essor en Europe et devenaient plus accessibles et plus abordables pour le grand public. Cela inclut l'émergence des médias de masse, ainsi que la technologie - radio, télévision - facilitant leur propagation. En 1958, Huxley a écrit Brave New World Revisited, un commentaire non fictionnel intriguant sur son célèbre roman et sur la mesure dans laquelle ses prédictions dystopiques s'étaient réalisées.

    "Cette élite du pouvoir emploie directement plusieurs millions de travailleurs dans ses usines, ses bureaux et ses magasins, en contrôle plusieurs millions d'autres en leur prêtant l'argent nécessaire à l'achat de ses produits et, grâce à sa propriété des moyens de communication de masse, influence les pensées, les sentiments et les actions de pratiquement tout le monde", écrit Huxley. "Pour parodier les mots de W. Churchill, jamais autant de personnes n'ont été manipulées à ce point par un petit nombre.

    Depuis lors, les progrès technologiques et scientifiques qui ont influencé les idées - et les préoccupations - de Huxley sur le progrès technologique moderne, les médias de masse et la propagande se sont développés de manière exponentielle et à un degré que même Huxley n'aurait peut-être pas pu envisager.

    Il est bon de s'en souvenir lorsque l'on s'efforce de se tenir au courant des événements qui se déroulent dans l'UE.

  • Le pape François a modifié mardi le droit canonique concernant la gouvernance de l'Opus Dei et de toute prélature personnelle future

    IMPRIMER

    De Courtney Mares sur le National Catholic Register :

    Le pape François modifie le droit canonique sur l'Opus Dei et les prélatures personnelles à venir

    Le motu proprio modifie les canons 295 et 296 du Code de droit canonique sur les prélatures personnelles et est entré immédiatement en vigueur le jour de sa publication.

    8 août 2023

    Le pape François a modifié mardi le droit canonique concernant la gouvernance de l'Opus Dei et de toute prélature personnelle future.

    Dans un motu proprio publié le 8 août, le pape a assimilé la prélature personnelle à des "associations cléricales publiques de droit pontifical ayant la faculté d'incardiner des clercs". Il a également défini le rôle du prélat comme un "modérateur doté des facultés d'un ordinaire".

    Le motu proprio modifie les canons 295 et 296 du Code de droit canonique sur les prélatures personnelles et est immédiatement entré en vigueur le jour de sa publication.

    Les canons mis à jour précisent désormais que les statuts qui régissent une prélature personnelle peuvent être "approuvés ou édictés par le Siège apostolique".

    À ce jour, l'organisation catholique internationale Opus Dei est la seule prélature personnelle de l'Église catholique. Les statuts du groupe doivent encore être approuvés par le Saint-Siège à la suite de son congrès extraordinaire en avril.

    L'Opus Dei est une prélature personnelle composée de laïcs et de prêtres, fondée par saint Josémaria Escriva en 1928. Escriva a appelé l'organisation Opus Dei pour souligner sa conviction que sa fondation était une " œuvre de Dieu " - ou, en latin, " opus Dei ".

    Le canon 296 sur l'implication des laïcs dans la prélature personnelle inclut désormais une référence au canon 107 et souligne que "le mode de cette coopération organique et les principaux devoirs et droits qui y sont liés seront déterminés de manière appropriée dans les statuts".

    Ces changements s'appuient sur le précédent décret du pape sur la supervision de l'Opus Dei, publié l'année dernière dans le motu proprio " Garder le charisme ", qui déclarait que son dirigeant, le prélat, ne pouvait plus être un évêque.

    Dans le texte du décret, le pape François rappelle également que la constitution apostolique Praedicate Evangelium a transféré la compétence sur les prélatures personnelles au Dicastère du Vatican pour le clergé.

    Réagissant aux changements les plus récents, le porte-parole de l'Opus Dei, Manuel Sanchez, a déclaré à CNA que l'organisation "étudiera les conséquences que ces changements peuvent avoir sur la configuration juridique de l'Opus Dei, également dans le contexte du travail qui est mené avec le dicastère du clergé sur l'adaptation des statuts requis par le motu proprio Ad Charisma Tuendum, dans un climat de communion avec le Saint-Père."

    L'Opus Dei compte environ 90.000 membres, dont 98% sont des laïcs, majoritairement mariés. Outre ses membres laïcs, quelque 1 900 prêtres incardinés dans différents diocèses du monde entier appartiennent à la Société sacerdotale de la Sainte-Croix, une association de clercs intrinsèquement unie à la prélature de l'Opus Dei.

  • "La religion n'est pas quelque chose pour un petit coin tranquille"

    IMPRIMER

    "Naturellement, la religion n'est pas quelque chose pour un petit coin tranquille, ou pour quelques heures de célébration; mais elle doit, comme vous l'avez déjà ressenti, être la racine et la base de toute la vie, et cela, non pour quelques rares élus, mais pour tout vrai chrétien (à vrai dire, il n'y en a toujours qu'un petit troupeau) ...

    Dans la période qui a précédé immédiatement ma conversion, et encore longtemps après, j'ai pensé que mener une vie chrétienne signifiait renoncer à tout ce qui est de la terre et ne penser qu'aux choses de Dieu. Mais peu à peu j'ai compris qu'en ce monde autre chose nous est demandé, et que même dans la vie la plus contemplative le lien avec le monde ne peut être entièrement rompu. Je crois même que, plus quelqu'un est profondément absorbé en Dieu, plus il doit en un certain sens, 'sortir de soi' pour pénétrer le monde et y apporter la vie divine.

    Il s'agit seulement d'avoir concrètement un petit coin tranquille où l'on puisse converser avec Dieu comme si rien dl autre n'existait - et cela chaque jour. Les heures du matin me semblent les plus favorables, avant de commencer le travail de la journée; ensuite, il faut que l'on trouve là sa mission particulière, si possible pour chaque jour, et non par choix personnel; enfin, que l'on se considère entièrement comme un instrument ; et spécialement que l'on regarde les forces avec lesquelles on doit travailler - dans notre cas, l'intelligence comme quelque chose dont nous ne nous servons pas nous-mêmes, mais dont Dieu se sert en nous.

    Vous avez là ma recette. Chaque matin ma vie commence à nouveau, et chaque soir elle se termine. D'autres plans et projets, je n'en ai pas - naturellement, il y en a qui font partie du travail quotidien de la journée : la profession d'enseignante, par exemple, est impraticable autrement. Mais du souci pour le lendemain, il ne faut jamais en avoir. Vous comprendrez donc que je ne puis laisser passer ce que vous dites : que je suis "devenue quelque chose". Il me semble que le rayon de mon travail doive s'étendre, mais cela ne change rien pour moi, je le pense réellement. On m'a demandé cela, et je l'ai entrepris, sans savoir encore ce que cela comporte et quel sera pratiquement le chemin."

    [Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein) lettre du 12 Février 1928, à Soeur Callista Kopf, Dominicaine (Lettres I, p.54ss)]

    http://www.homelie.biz/article-sainte-edith-stein-la-priere-dans-la-vie-55417871.html