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  • Inde : le cardinal Gracias critiqué pour ses propos sur les violences antichrétiennes au Manipur

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Le cardinal Gracias critiqué pour ses propos sur les violences au Manipur

    05/08/2023

    Après trois mois de violences au Manipur, le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai a commenté les tensions entre la majorité hindoue Meitei et la minorité chrétienne Kuki dans la région. Selon le cardinal indien, il ne s’agit pas d’un conflit religieux mais ethnique entre deux tribus historiquement hostiles. Plusieurs responsables chrétiens, dont l’évêque d’Imphal, capitale du Manipur, ont réfuté ses propos en évoquant des destructions d’églises et d’institutions chrétiennes comme preuves d’attaques ciblées contre les chrétiens.

    Le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai, a publié une déclaration vidéo sur les violences qui durent depuis trois mois au Manipur, dans le nord-est de l’Inde.

    Le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai, fait face à de nombreuses critiques pour avoir affirmé que les violences qui se poursuivent depuis trois mois dans l’État du Manipur, dans le nord-est du pays, « ne constituent pas un conflit religieux ». Plusieurs responsables chrétiens ont réagi en soulignant que sa position s’oppose à ce qu’ont vécu les chrétiens de la région, qui auraient perçu les violences comme une attaque planifiée contre le peuple Kuki, un groupe indigène majoritairement chrétien.

    Les violences ont éclaté le 3 mai entre la communauté Meitei, majoritairement hindoue, et le groupe Kuki. À ce jour, on compte au moins 181 décès et plus de 50 000 personnes déplacées. La plupart des victimes seraient parmi les Kukis. En s’adressant aux catholiques de Mumbai dans un message vidéo, le cardinal Gracias a déclaré que « c’est un conflit interethnique. Les deux tribus étaient historiquement hostiles l’une envers l’autre, et les violences ont explosé à cause de certaines législations qui sont entrées en vigueur ».

    « On veut y voir une dimension religieuse, mais ce n’est pas un conflit entre deux religions, mais entre deux tribus », a-t-il insisté. La vidéo du cardinal a été utilisée par le BJP, le parti pro-hindou du Premier ministre Narendra Modi, afin d’affirmer que les violences au Manipur formaient un conflit ethnique et qu’elles ne visaient pas particulièrement les chrétiens.

    Des propos « injustifiés » par plusieurs responsables chrétiens

    « Ce n’est pas correct de la part du cardinal Gracias de faire une telle déclaration », a réagi un prêtre du diocèse d’Imphal, qui couvre tout le territoire du Manipur. « J’aimerais dire au cardinal que ce n’est pas un seulement conflit entre deux groupes indigènes, mais entre la puissante communauté hindoue Meitei et les pauvres chrétiens Kukis », a-t-il assuré le 3 août, en préférant rester anonyme.

    De son côté, A. C. Michael, président de la Fédération des associations catholiques de l’archidiocèse de Delhi, estime que les propos « injustifiés » du cardinal indien ont semé la confusion parmi les chrétiens indiens. Melwyn Fernandes, secrétaire général d’une organisation chrétienne basée dans l’archidiocèse de Mumbai (Association of Concerned Christians), pense quant à lui que l’archevêque « aurait dû dire la vérité plutôt que de déformer la réalité ».

    Mgr Dominique Lumon, archevêque d’Imphal, interrogé le 1er août sur un portail d’information en ligne, a réfuté les affirmations du cardinal en estimant que ce dernier « n’est pas bien informé sur la réalité sur le terrain ». Mgr Lumon a également évoqué les destructions d’églises et d’institutions chrétiennes dans la région comme preuves d’attaques ciblées contre les chrétiens.

    « Le parti au pouvoir a échoué lamentablement à maintenir l’ordre au Manipur »

    « Les réseaux sociaux du parti au pouvoir font circuler ouvertement la déclaration vidéo du cardinal », renchérit A. C. Michael. « Je suis sûr que le cardinal est tout à fait conscient de la façon dont ses propos seront détournés par le parti au pouvoir, qui a échoué lamentablement à maintenir l’ordre et à faire respecter la loi au Manipur. »

    Il reconnaît que des lieux de culte non seulement chrétiens mais aussi hindous ont été ciblés. « Mais affirmer qu’il n’y a aucune dimension religieuse au conflit est contraire à la réalité. » Il ajoute que le cardinal Gracias, âgé de 78 ans, considéré comme un des principaux responsables religieux catholiques du pays, a « toujours eu les intérêts de l’Église et de ses fidèles à cœur ». Mais « malheureusement, cette fois-ci, il a déçu sa communauté ».

    Plusieurs évêques indiens ont émis des avis différents sur les violences au Manipur, dont Mgr Joseph Pamplany, archevêque de Tellicherry, qui a même parlé de « nettoyage ethnique des chrétiens » en juin dernier. Les chrétiens forment près de 41 % de la population du Manipur, sur environ 3,2 millions d’habitants. Au moins 249 églises ont été incendiées et pillées depuis début mai dans la région. Beaucoup de chrétiens ont trouvé refuge dans des camps d’urgence, et certains se seraient cachés dans la forêt. Des prêtres catholiques d’Imphal ont signalé des attaques contre des églises, des écoles, des couvents, des centres sociaux et des maisons de chrétiens.

    (Avec Ucanews)

  • François : une "victime de l'Esprit Saint" qui a fort à faire...

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    Une nouvelle - et significative - interview du pape est publiée par Vida Nueva.

    "Vida Nueva" se définit ainsi : Vida Nueva est un magazine hebdomadaire d'information religieuse qui se veut une voix engagée au sein de l'Église. Il a une vocation universelle et un regard sur le particulier ; il navigue sur la mer en offrant une parole opportune, véridique, professionnelle, conciliante et toujours encourageante. Après presque 60 ans d'expérience, Vida Nueva continue d'être à l'avant-garde de l'information religieuse en Espagne et dans le monde, avec rigueur et objectivité, offrant information, analyse, évaluation, approche et point de vue. Nous sommes une voix au sein de l'Église. Nous ne sommes pas la voix de l'Église. Nous cherchons à être une voix engagée dans l'Église, une voix significative dans la société et une voix libre, claire, respectueuse et proactive.

    De Vida Nueva :

    Le pape François à Vida Nueva : "Je suis victime de l'Esprit Saint...".

    Le souverain pontife accueille l'équipe de la revue pour une rencontre dans le cadre de notre 65e anniversaire.

    "Le Synode est le rêve de Paul VI", partage-t-il lors du dialogue à Santa Marta

    Jorge Mario Bergoglio estime que "les temps ne sont pas mûrs pour un troisième concile du Vatican".

    "Cela a commencé par une idée folle et nous voilà". C'est ainsi que commence l'accueil du pape François. Par le naturel avec lequel il a pénétré tous les recoins d'un pontificat qui a déjà dépassé une décennie et qui ne sent ni l'usure ni la liquidation par fermeture. C'est du moins ce que l'on ressent. Non seulement au premier coup d'œil, mais aussi lorsque la conversation s'engage sur n'importe quel sujet.

    Malgré ses limites physiques dues à son mauvais genou, ses forces ne lui font pas défaut. Encore moins son enthousiasme. C'est pourquoi la nécessité de lui poser la question de sa démission ne se fait même pas sentir dans la conversation avec lui. Elle n'est ni vue ni attendue. Surtout, en raison de sa lucidité et de son agilité à supporter un troisième degré, pendant plusieurs heures, en sautant d'un sujet à l'autre. Il les connaît tous, comme un prêtre de bidonville habitué à traiter aussi bien avec une femme qui travaille de l'aube au crépuscule pour élever sa famille qu'avec un trafiquant de "paco" qui tente d'accrocher les enfants du bidonville.

    François réagit. Il réfléchit. Il pose des questions. Il propose. Il plaisante. Et il rit. Il rit beaucoup. Il ne relativise pas, mais donne l'importance qu'il faut aux problèmes qui se posent. Brutal avec tout ce qui ronge en s'accumulant. Miséricordieux quand quelqu'un ouvre son cœur en dehors de l'interrogatoire journalistique. Il caresse les blessures. Il console. Il conjugue des verbes d'action. Mais aussi de contemplation. Il écoute. Il accueille. Surtout, il accueille. Dès la minute zéro. Faire voir aux autres qu'ils ne se sentent pas étranges, aliénés ou jugés. C'est ce que perçoit l'équipe de Vida Nueva dès qu'elle franchit la barrière qui s'élève inévitablement lorsqu'on se sait reçu par le successeur de Pierre.

    À l'occasion du 65e anniversaire de la revue, François partage la table avec ceux qui, jour après jour, semaine après semaine, font avancer les éditions imprimées et numériques de ce projet de communication qui a commencé alors qu'une brise commençait à souffler en prévision d'un coup de vent conciliaire et qui, aujourd'hui, semble se renouveler avec un vent frais qui continue à pointer vers Jésus de Nazareth et l'Évangile. Sans règles du jeu ni restrictions, un dialogue s'est instauré au cours de plusieurs séances d'une rencontre où se sont entrecroisés un regard sur le passé, une analyse du présent et des rêves pour l'avenir.

    De la même manière, les préoccupations de ceux qui s'expriment non seulement en tant que rédacteurs, mais aussi en tant que simples chrétiens, alternent avec celles des non-croyants. Ou en tant que non-croyants. (...) Ceux qui prennent la parole sont ceux qui sont sur le terrain : répondant au téléphone aux abonnés -qui appellent tantôt sous les applaudissements, tantôt en se faisant taper sur les doigts-, ou réclamant à cor et à cri que les annonceurs leur confient un bout de chemin de plus sur la route commune. Un à un, les invités se présentent. Quelqu'un lance que, depuis cette fumée blanche du 13 mars 2013, il croit un peu plus à l'Esprit Saint. L'interpellé relève le gant, comme s'il devait lui aussi justifier sa présence dans la salle. Mais il le fait sans sourciller.

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  • Un Islam de plus en plus influent en Europe ?

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    De zenit.org :

    L’influence de l’Islam en Europe ?

    Le Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies ratifie les lois criminalisant le blasphème

    Le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU adopte une résolution prévoyant des sanctions pour la diffamation de la religion, y compris l’incinération du Coran. Le Royaume-Uni défend la liberté d’expression à l’étranger à la suite d’une controverse nationale sur la prière publique, l’endommagement des livres saints, etc.

    Un coup dur pour les normes internationales de liberté d’expression, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté une résolution qui  » souligne la nécessité  » de demander des comptes aux individus responsables de blasphème, notamment en profanant le Coran. La résolution, intitulée « Lutte contre la haine religieuse constituant une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence », indique que de telles sanctions seraient « conformes aux obligations des États découlant du droit international des droits de l’homme ».

    Cette décision fait suite à l’incendie public d’un Coran en guise de protestation en Suède. La police suédoise avait accordé une autorisation pour la manifestation, conformément à ses lois sur la liberté d’expression.

    Cette action a suscité des menaces de mort et de vives réactions internationales, en particulier dans les pays à majorité musulmane où des manifestations ont eu lieu devant les ambassades suédoises. Les gouvernements turc, égyptien et autres ont condamné l’incendie et critiqué les autorités suédoises pour avoir autorisé la manifestation. La police suédoise a déclaré par la suite que l’incident faisait l’objet d’une enquête pour incitation à la haine.

    Depuis le Conseil des droits de l’homme à Genève, Giorgio Mazzoli, directeur du plaidoyer auprès des Nations unies de l’ADF International, a commenté l’adoption de la résolution : « L’incendie délibéré de livres sacrés, qu’il s’agisse du Coran, de la Bible ou de la Torah, est un acte de provocation qui peut susciter des émotions et offenser gravement de nombreuses personnes. Toutefois, dans une société démocratique, le coût de la sauvegarde de notre droit fondamental à nous exprimer librement réside parfois dans l’inconfort d’être offensé par les actions d’autres personnes avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord.

    Quelle que soit la forme qu’elle prend, personne ne devrait être passible de sanctions pénales pour avoir exprimé ses convictions profondes ou pour avoir exprimé son désaccord avec une religion ou un système de croyances. La résolution anti-blasphème adoptée par le Conseil des droits de l’homme constitue une régression inquiétante pour les protections internationales de la liberté de religion. Elle doit être un appel à tous ceux qui croient en l’importance de la liberté d’expression pour qu’ils s’engagent à nouveau à défendre ce droit humain fondamental sur la scène mondiale et à s’opposer fermement aux lois sur le blasphème ».

    Le Royaume-Uni défend la liberté d’expression à l’étranger

    La résolution, qui a été adoptée par 28 voix contre 14 (et 7 abstentions), s’est heurtée à l’opposition du gouvernement britannique : « Le droit international des droits de l’homme nous fournit des paramètres étroitement définis sur lesquels la liberté d’expression peut être limitée, et nous n’acceptons pas que, par définition, les attaques contre la religion, y compris contre les textes ou les symboles religieux, constituent un appel à la haine.

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  • Lumumba : une histoire encombré de mythes

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    De Paul Vaute sur son blog "Le Passé belge" :

    Lumumba, « une histoire encombrée de mythes »

    La « responsabilité morale » du gouvernement belge dans l’assassinat du Premier ministre congolais demeure la vérité « officielle » depuis qu’une commission d’enquête parlementaire a conclu en ce sens. Mais la responsabilité des acteurs locaux et les crimes que suscita le « héros de l’indépendance » sont absents de ce récit (1960-1961)

    Le retour d’un héros: sous ce titre, un film récemment promotionné relate les manifestations et célébrations qui ont accompagné et suivi la restitution aux représentants de la République démocratique du Congo (RDC), le 20 juin 2022, d’une relique supposée de Patrice Lumumba. Le documentaire donne largement la parole au sociologue Ludo De Witte, auteur d’un livre qui fit grand bruit, il y a plus de vingt ans, en présentant l’assassinat du leader du Mouvement national congolais (MNC) et de deux de ses compagnons, le 17 janvier 1961, comme le résultat d’un complot fomenté par les milieux dirigeants politiques et économiques belges [1]. En dépit du fait que la commission d’enquête parlementaire mise sur pied à la suite de cette parution arriva, quant à elle, à de tout autres conclusions…

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  • "Le Soir" n'aime pas les JMJ

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    Le quotidien vespéral n'apprécie apparemment pas les JMJ, préfèrant relayer les propos de Christian Terras qui stigmatise des jeunes dont la majorité viendrait "de la droite, voire de l'ultra-droite" :

    4 août 2023, p. 9:

    « Aux JMJ, la majorité sont des jeunes catholiques d’ultra-droite »

    Plus d’un million de jeunes déferlent à Lisbonne pour les JMJ. Majoritairement des catholiques de droite, voire d’ultra-droite, selon Christian Terras, le rédacteur en chef de la revue « Golias ».  …. «  Il y a aussi des jeunes catholiques, genre Guides et Scouts de France, qui sont engagés dans le développement, sur la question du genre, qui sont « au cœur des périphéries » comme dit le pape François ; bref, des progressistes ou des « conciliaires », c’est-à-dire qui sont dans la lignée du concile de réforme qu’était Vatican II. Mais ils sont minoritaires. La majorité, ce sont des jeunes catholiques d’ultra-droite, identitaires, anti-avortement, comme ceux qu’on a vus en France pour le pèlerinage de Chartes, à la Pentecôte, ou dans la mouvance de La Manif pour tous, contre le mariage gay. » … « Dans la foulée de ce que Jean-Paul II a inventé et a créé, l’Eglise affiche un mouvement de force pour montrer au monde que le catholicisme est encore vivant, qu’il occupe l’espace social, ecclésial, politique, culturel, etc. Mais en fait, on est dans une crise importante du catholicisme en Europe, et même aux Etats-Unis. Et que ces JMJ cachent. Il y a certainement une dynamique, mais comme je l’ai dit, du côté identitaire, ultra-droite. »

  • Le synode : un "parlement" catholique ?

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    De Thomas R. Ascik sur le Catholic World Report :

    Le Synode vu comme un Parlement catholique

    Le document de travail récemment publié pour la prochaine session du Synode en octobre est modelé sur les préoccupations et les griefs politiques et d'opinion publique des démocraties libérales post-modernes de l'Occident.

    2 août 2023  The Dispatch 13Imprimer

    Logo du document synodal du Vatican "Élargissez l'espace de votre tente".

    Dans son langage et dans ses objectifs, explicites et implicites, le document de travail récemment publié pour la prochaine session du Synode en octobre, Instrumentum Laboris (IL), est modelé sur les préoccupations et les griefs politiques et d'opinion publique des démocraties libérales post-modernes de l'Occident.

    Le document contient des avertissements isolés et maigres selon lesquels " [une] assemblée synodale ne peut être comprise comme représentative et législative, analogue à une structure parlementaire avec sa dynamique de construction de la majorité " et " (l')union n'est pas un rassemblement sociologique en tant que membres d'un groupe identitaire ".

    Mais il contient ensuite une auto-description plus précise de son objectif général et de sa méthode :

    Que pouvons-nous apprendre de la manière dont les institutions publiques et le droit public et civil s'efforcent de répondre au besoin de transparence et de responsabilité de la société (séparation des pouvoirs, organes de contrôle indépendants, obligation de rendre publiques certaines procédures, limitation de la durée des mandats, etc.)

    Et les résultats du "voyage synodal" seront, comme il est dit à plusieurs reprises, orientés vers et dépendants de "notre temps".

    Présenté sous forme de questions du début à la fin, le document de travail se veut indirect. Mais, malgré la définition plus large de la "synodalité" comme "rencontre et dialogue", les questions les plus importantes contiennent les réponses, explicites ou implicites.  Ainsi, une "question" ne porte pas sur l'acceptation ou non du sujet et du contenu de cette question particulière mais, comme le dit une question représentative, sur "les mesures concrètes" à mettre en œuvre pour réaliser le contenu.  Deux questions de ce type sont examinées dans le présent document.

    Les principaux sujets ou questions sont le statut et le rôle des femmes, les guerres, le changement climatique, "notre maison commune", les pauvres et les migrants. En fait, ils sont tous traités comme des questions parlementaires nécessitant une action. Parmi ces sujets, celui qui est le plus mis en avant, dans la plus longue sous-section du document et à de nombreux autres endroits, est celui des femmes.  Le document appelle à un examen non seulement de la place des femmes dans l'Église, mais aussi dans la "société".

    Un objectif majeur est "la promotion de la dignité baptismale des femmes". Il ne faut rien de moins qu'un changement du "langage" de l'Église.  Le "langage utilisé par l'Église" doit être "renouvelé" afin de le rendre "accessible et attrayant pour les hommes et les femmes de notre temps, plutôt qu'un obstacle qui les maintient à distance".  "Les Assemblées continentales ont été unanimes à demander que l'on prête attention à l'expérience, au statut et au rôle des femmes, nonobstant les différentes perspectives présentes sur chaque continent.

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  • JMJ : quand le pape s'adresse aux jeunes rassemblés

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    VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETE LE PAPE FRANCOIS AU PORTUGAL À L'OCCASION DE LA

    XXXVIIIème JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

    CÉRÉMONIE D'ACCUEIL

    DISCOURS DU SAINT-PÈRE

    Parque Eduardo VII, Lisbonne
    Jeudi 3 août 2023

    (traduit avec deepl.com)

    ________________________________________

    Bem-vindos ! Bienvenue et merci d'être ici, c'est bon de vous voir ! Je suis heureux d'entendre le beau bruit que vous faites et de pouvoir être contaminé par votre joie. C'est beau d'être ensemble à Lisbonne ; vous avez été appelés par moi, par le Patriarche - que je remercie pour ses paroles - par vos évêques, vos prêtres, vos catéchistes et vos animateurs ; remercions tous ceux qui vous ont appelés et tous ceux qui ont travaillé pour que cette rencontre soit possible, et faisons-le avec une salve d'applaudissements ! Mais surtout, c'est Jésus qui vous a appelés. Remercions-le par une nouvelle salve d'applaudissements.

    Vous n'êtes pas ici par hasard. Le Seigneur vous a appelés, non seulement ces jours-ci, mais depuis le début de votre vie. Il nous a tous appelés dès le début de la vie. Il vous a appelés par votre nom. Nous entendons la Parole de Dieu nous appeler par notre nom. Essayez d'imaginer ces mots écrits en grosses lettres ; et puis pensez qu'ils sont écrits à l'intérieur de chacun de vous, dans votre cœur, comme formant le titre de votre vie, le sens de ce que vous êtes : vous avez été appelés par votre nom : vous, vous, vous, vous, ici, nous tous, moi, nous avons tous été appelés par notre nom. Nous n'avons pas été appelés automatiquement, nous avons été appelés par notre nom. Pensons-y : Jésus m'a appelé par mon nom. Ce sont des mots écrits sur le cœur, et puis pensons qu'ils sont écrits à l'intérieur de chacun de nous, dans notre cœur, et qu'ils forment une sorte de titre de votre vie, le sens de ce que nous sommes, le sens de ce que vous êtes. Vous avez été appelé par votre nom, vous avez été appelé par votre nom, vous avez été appelé par votre nom. Aucun d'entre nous n'est chrétien par hasard, nous avons tous été appelés par notre nom. Au début du tissu de la vie, avant les talents que nous avons, avant les ombres des blessures que nous portons en nous, nous avons été appelés. Pourquoi avons-nous été appelés ? Parce que nous sommes aimés. Nous avons été appelés parce que nous sommes aimés. C'est beau. 

    Aux yeux de Dieu, nous sommes des enfants précieux, qu'il appelle chaque jour à embrasser, à encourager, à faire de chacun de nous un chef-d'œuvre unique et original. Chacun de nous est unique et original, et la beauté de tout cela nous échappe.

    Chers jeunes, en cette Journée mondiale de la jeunesse, que ces jours soient des échos vibrants de l'appel aimant de Dieu, parce que nous sommes précieux à ses yeux, malgré ce que nos yeux voient parfois, parfois nos yeux sont obscurcis par la négativité et éblouis par tant de distractions. Que ces jours soient ceux où mon nom, ton nom, ton nom, à travers les frères et sœurs de tant de langues, de tant de nations (nous avons vu tant de bannières) qu'ils prononcent amicalement, résonne comme une nouvelle unique dans l'histoire, parce que unique est le battement de cœur de Dieu pour vous. Que ces jours soient ceux où nous gravons dans nos cœurs que nous sommes aimés tels que nous sommes. Non pas comme nous voudrions être, mais comme nous sommes maintenant. C'est le point de départ des JMJ, mais surtout le point de départ de la vie. Garçons et filles, nous sommes aimés tels que nous sommes, sans maquillage. Comprenez-vous cela ? Et nous sommes appelés par le nom de chacun d'entre nous.

    Appelé par son nom : il ne s'agit pas d'une figure de style, mais de la Parole de Dieu (cf. Is 43:1 ; 2 Tim 1:9). Ami, ami, si Dieu t'appelle par ton nom, cela signifie que pour lui, aucun de nous n'est un numéro. Il est un visage, il est un visage, il est un cœur. Je voudrais que chacun voie une chose : beaucoup de gens aujourd'hui connaissent ton nom, mais ils ne t'appellent pas par ton nom. En fait, votre nom est connu, il apparaît sur les réseaux sociaux, il est élaboré par des algorithmes qui l'associent à des cris et à des préférences. Mais tout cela ne remet pas en cause votre unicité, mais votre utilité pour les études de marché. Combien de loups se cachent derrière des sourires de fausse gentillesse, disant qu'ils savent qui vous êtes, mais qu'ils ne vous aiment pas ; ils insinuent qu'ils croient en vous et promettent que vous deviendrez quelqu'un, pour ensuite vous laisser seul quand ils ne s'intéressent plus à vous. Ce sont les illusions du virtuel et nous devons faire attention à ne pas nous laisser tromper, parce que beaucoup de réalités qui nous attirent aujourd'hui et nous promettent le bonheur plus tard se révèlent être ce qu'elles sont : des choses vaines, des bulles de savon, des choses superflues, des choses qui ne servent à rien et qui nous laissent vides à l'intérieur. Je vous dis une chose : Jésus n'est pas comme ça, il n'est pas comme ça ; il vous fait confiance, il fait confiance à chacun de vous, à chacun de nous, parce que pour Jésus chacun de nous compte pour lui, chacun de vous compte pour lui. Et c'est cela, Jésus.

    Et c'est pourquoi nous, son Église, sommes la communauté de ceux qui sont appelés ; nous ne sommes pas la communauté des meilleurs - non, nous sommes tous pécheurs, mais nous sommes appelés comme nous sommes. Pensons-y dans notre cœur : nous sommes appelés tels que nous sommes, avec nos problèmes, avec nos limites, avec notre joie débordante, avec notre désir d'être meilleurs, avec notre désir de réussir. Nous sommes appelés tels que nous sommes. Pensez-y : Jésus m'appelle tel que je suis, et non tel que je voudrais être. Nous sommes une communauté de frères et sœurs de Jésus, fils et filles du même Père.

    Chers amis, je voudrais être clair avec vous qui êtes allergiques au mensonge et aux paroles creuses : dans l'Église, il y a de la place pour tout le monde. Pour tous. Dans l'Église, personne n'est superflu. Personne n'est superflu. Il y a de la place pour tout le monde. Comme nous sommes. Chacun d'entre nous. Et Jésus le dit clairement. Lorsqu'il envoie les Apôtres convoquer le banquet du Seigneur qui l'a préparé, il dit : "Allez chercher tout le monde", jeunes et vieux, bien portants et malades, justes et pécheurs. Tout le monde, tout le monde, tout le monde ! Dans l'Église, il y a de la place pour tous. "Père, mais je suis un misérable" ... "Je suis un misérable, y a-t-il de la place pour moi ? Tous ensemble, chacun dans sa langue. Chacun dans sa langue, répétez après moi : tous, tous, tous. On ne l'entend pas! encore ! 

    Tous. Tous. Tous. Et c'est l'Église, la Mère de tous. Il y a de la place pour tous. Le Seigneur ne montre pas du doigt, mais il ouvre les bras. C'est curieux : le Seigneur ne sait pas comment faire cela (il montre du doigt), mais il fait cela (il fait le geste d'embrasser). Il nous embrasse tous. Il nous montre Jésus sur la croix, qui a ouvert si grand les bras pour être crucifié et mourir pour nous.

    Jésus ne ferme jamais la porte, jamais, mais il vous invite à entrer ; entrez et voyez, Jésus reçoit, Jésus accueille En ces jours, chacun de nous transmet le langage d'amour de Jésus. Dieu t'aime, Dieu t'appelle, que c'est beau ! Dieu m'aime, Dieu m'appelle. Il veut que je sois proche de lui. Toi aussi, cet après-midi, tu m'as posé des questions, beaucoup de questions. Ne vous lassez pas de poser des questions. Ne vous lassez pas de poser des questions. Poser des questions, c'est bien ; c'est même souvent mieux que de donner des réponses, parce que celui qui pose des questions reste "agité" et l'agitation est le meilleur remède contre la routine, parfois une sorte de normalité qui anesthésie l'âme. Chacun de nous a ses questions à l'intérieur de lui. Portons-les avec nous et dans notre dialogue commun avec les autres. Portons-les avec nous lorsque nous prions devant Dieu. Ces questions qui deviennent des réponses au cours de la vie, nous n'avons qu'à les attendre. Et quelque chose de très intéressant : Dieu aime par surprise. Il n'est pas programmé. L'amour de Dieu est une surprise. C'est une surprise. Il surprend toujours. Il nous tient toujours en haleine et nous surprend.

    Chers garçons et filles, je vous invite à réfléchir à cette belle chose : Dieu nous aime, Dieu nous aime tels que nous sommes, et non pas tels que nous voudrions être ou tels que la société voudrait que nous soyons. Tels que nous sommes ! Il nous appelle avec les défauts que nous avons, avec les limites que nous avons et avec le désir que nous avons d'avancer dans la vie. C'est ainsi que Dieu nous appelle. Confiance, parce que Dieu est un Père et un Père qui nous aime et un Père qui nous aime. Ce n'est pas facile. Et pour cela, nous avons une grande aide, la Mère du Seigneur. Elle est aussi notre Mère, elle est notre Mère.

    C'est tout ce que je voulais vous dire : n'ayez pas peur, ayez du courage, allez de l'avant, en sachant que nous sommes "amortis" par l'amour que Dieu a pour nous. Dieu nous aime. Disons-le tous ensemble : Dieu nous aime. Plus fort, je ne vous entends pas. On ne l'entend pas ici, hein... Merci. Au revoir.

  • Le saint curé d'Ars (4 août)

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    Vianney-St-Jean-Marie.jpgLors de l'audience générale du mercredi 5 août 2009, Benoît XVI a consacré sa catéchèse au saint curé d'Ars :

    Chers frères et sœurs,

    Dans la catéchèse d'aujourd'hui, je voudrais reparcourir brièvement l'existence du saint curé d'Ars en soulignant certains traits de celle-ci, qui peuvent servir d'exemple aux prêtres de notre époque, assurément différente de celle où il vécut, mais marquée, sous de nombreux aspects, par les mêmes défis humains et spirituels fondamentaux. C'est précisément hier que l'on fêtait les cent cinquante ans de sa naissance au ciel: il était en effet deux heures du matin le 4 août 1859, lorsque saint Jean Baptiste Marie Vianney, au terme de son existence terrestre, alla à la rencontre du Père céleste pour recevoir en héritage le royaume préparé depuis la création du monde pour ceux qui suivent fidèlement ses enseignements (cf. Mt 25, 34). Quelle grande fête il dut y avoir au Paradis pour l'arrivée d'un pasteur si zélé! Quel accueil doit lui avoir réservé la multitude des fils réconciliés avec le Père, grâce à son œuvre de curé et de confesseur! J'ai voulu saisir l'occasion de cet anniversaire pour proclamer l'Année sacerdotale qui, comme on le sait, a pour thème: Fidélité du Christ, fidélité du prêtre. C'est de la sainteté que dépend la crédibilité du témoignage et, en définitive, l'efficacité même de la mission de chaque prêtre.

    Jean-Marie Vianney naquit dans le petit village de Dardilly le 8 mai 1786, dans une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d'humanité et de foi. Baptisé, comme le voulait le bon usage à l'époque, le jour même de sa naissance, il consacra les années de l'enfance et de l'adolescence aux travaux dans les champs et à paître les animaux, si bien qu'à l'âge de dix-sept ans, il était encore analphabète. Mais il connaissait par cœur les prières que lui avait enseignées sa pieuse mère et il se nourrissait du sentiment religieux que l'on respirait chez lui. Les biographes racontent que, dès sa prime jeunesse, il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles. Il nourrissait dans son âme le désir de devenir prêtre, mais il ne lui fut pas facile de le satisfaire. Il parvint en effet à l'ordination sacerdotale après de nombreuses adversités et incompréhensions, grâce à l'aide de sages prêtres, qui ne s'arrêtèrent pas à considérer ses limites humaines, mais surent regarder au-delà, devinant l'horizon de sainteté qui se profilait chez ce jeune homme véritablement singulier. Ainsi, le 23 juin 1815, il fut ordonné diacre et le 13 août suivant, prêtre. Enfin, à l'âge de 29 ans, après de nombreuses incertitudes, un certain nombre d'échecs et beaucoup de larmes, il put monter sur l'autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie.

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  • Pastorale LGBT : Oui à l’accompagnement pastoral, non aux changements de l’enseignement de l’Église

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    De zenit.org :

    Pastorale LGBT : Oui à l’accompagnement pastoral, non aux changements de l’enseignement de l’Église

    Déclaration de Mgr William Lori, archevêque de Baltimore

    La réponse de l’Église doit toujours être celle du Christ, qui incarne l’amour.

    Dans un nouveau fascicule sur la pastorale des personnes LGBT et leurs familles, l’archevêque William Lori de Baltimore a affirmé que les personnes qui s’identifient comme LGBT ou en désaccord avec leur genre doivent être accompagnées par une pastorale catholique qui fasse preuve de charité, de sensibilité, de compréhension et d’un accompagnement authentique à la lumière de la révélation et de l’enseignement de l’Église. Le fascicule, intitulé « Comme tout disciple », compte quatorze pages et a été publié le 20 juillet dernier dans son archidiocèse.

    Dans l’introduction de ce fascicule, Mgr Lori souligne que tous les croyants sont appelés à se rapprocher du Seigneur tout au long de leur vie, en cherchant à le connaître et à l’aimer plus profondément chaque jour. Le guide évoque également les valeurs communes à tous les catholiques et la diversité des points de vue et des situations de ceux qui se définissent comme LGBT, y compris ceux qui se sentent rejetés par leur famille ou par l’Église. En outre, il souligne les qualités requises pour les responsables de pastorale et pour les associations qui cherchent à accompagner les personnes LGBT et leurs familles, tout en restant fidèles à l’enseignement de l’Église.

    Mgr Lori a souligné que le point de départ du cheminement chrétien n’est pas une décision que nous prenons ou quelque chose que nous choisissons, mais l’appel de Dieu : il nous a aimés le premier et, par le baptême, il nous reconnaît comme ses propres fils et filles, faisant de nous une nouvelle création avec une nouvelle identité : des fils et des filles bien-aimés du Père.

    Dans le contexte des changements culturels, Mgr Lori a souligné la sensibilisation accrue de l’Église envers la situation des personnes ayant une attirance pour le même sexe, ainsi que l’attention plus récente portée aux personnes qui éprouvent un désaccord de genre ou qui se considèrent comme non conformes au genre. L’archevêque a fait remarquer que les personnes qui vivent ces situations s’identifient souvent comme LGBT, l’acronyme désignant les lesbiennes, les homosexuels, les bisexuels et les transsexuels.

    Le document insiste sur le fait que la pastorale LGBT devrait se consacrer à l’accompagnement pastoral plutôt qu’encourager des changements dans l’enseignement de l’Église. Selon les conseils de Mgr Lori, la révélation du Christ et l’enseignement de l’Église ne sont pas un obstacle à l’épanouissement humain, mais une invitation à la vie en abondance que Dieu a promise.

    Il est essentiel qu’une telle pastorale LGBT ait un désir de charité, qu’elle accueille et entoure véritablement les minorités sexuelles, qu’elle écoute leurs histoires et les accompagne dans leurs difficultés. En outre, qu’elle reconnaisse la souffrance et le rejet que de nombreuses personnes LGBT ont pu ressentir de la part de leur famille, du clergé et des membres de leur communauté paroissiale. La réponse de l’Église doit toujours être celle du Christ, c’est-à-dire l’amour.

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  • Frère Pablo, aujourd'hui au ciel, montre le chemin aux jeunes des JMJ

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    D'Ermes Dovico sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Frère Pablo, aujourd'hui au ciel, montre le chemin aux jeunes des JMJ

    L'histoire de Pablo, décédé d'un sarcome le 15 juillet dernier, à moins de 22 ans, après être devenu carme in articulo mortis. La lettre au Pape et la vie offerte pour convertir les jeunes au Christ et "bannir la peur de la mort".

    03_08_2023

    Fra Pablo riceve la Comunione nel giorno della sua professione (foto Diocesi di Salamanca)

    Frère Pablo reçoit la communion le jour de sa profession (photo Diocèse de Salamanque)

    "Par la souffrance dans la maladie, j'ai rencontré Dieu, et par la mort dans la maladie, j'irai à Lui. Et je l'en remercie". C'est ce qu'on peut lire dans le mémorial des funérailles du frère Pablo María de la Cruz Alonso Hidalgo, un jeune Espagnol originaire de Salamanque, qui est mort comme carme, à presque 22 ans (il aurait eu 26 juillet), le samedi 15 juillet, veille de Notre-Dame du Mont-Carmel.

    Pablo avait fait sa profession de carme in articulo mortis, le 25 juin dernier, trois semaines seulement avant de rentrer à la maison du Père. Quatre jours auparavant, il avait été admis au noviciat, après une cérémonie présidée par le supérieur provincial, le frère Salvador Villota Herrero, à l'hôpital universitaire de Salamanque.

    Une vocation, celle de la vie religieuse, à laquelle Pablo avait dit à plusieurs reprises qu'il se sentait appelé, pendant la période pleine d'épreuves qui a marqué les six dernières années de son existence terrestre, c'est-à-dire depuis qu'on lui a diagnostiqué un sarcome d'Ewing, une tumeur qui peut affecter diverses parties du corps (en particulier les os ou les tissus mous qui les entourent).

    Pablo aurait aimé participer aux Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) qui se déroulent actuellement à Lisbonne, mais il savait déjà que ses forces ne lui permettraient pas d'être physiquement présent. Il l'a écrit lui-même dans une lettre à François, datée du 12 juillet 2023, que ses frères ont envoyée au Pape samedi dernier, en la fête de Sainte-Marthe. "Je ne sais pas si, lorsque je recevrai cette lettre, je pourrai vous accompagner dans la prière, ou si Dieu, dans son infinie miséricorde, m'aura déjà appelé. Dans ce cas, j'espère qu'il me permettra de vous donner un coup de main - et c'est tant mieux - depuis le Ciel".

    Dans sa lettre au Pape, Pablo retrace ce que la maladie a signifié pour lui, une expérience sans doute douloureuse, mais qui prend tout son sens lorsqu'elle est vécue à la lumière du mystère de la Rédemption, en collaborant à l'œuvre salvatrice de Jésus. "Je suis conscient que tout a une raison d'être dans le plan de Dieu. Entre les hauts et les bas, les jours meilleurs et pires, et avec beaucoup de purification par la maladie, aujourd'hui je regarde ma vie et je peux confesser que j'ai été et que je suis heureuse". Et cela parce que, assure le carme, "j'ai découvert que le centre de ma vie n'est pas la maladie, mais le Christ".

    Cette découverte a conduit le jeune homme, que nous imaginons aujourd'hui contemplant le visage de Dieu, à ressentir l'urgence d'évangéliser, afin que d'autres puissent également comprendre les merveilles que le Seigneur accomplit chez ceux qui le cherchent avec un cœur sincère : "Je sais par expérience que personne ne peut éteindre le feu intérieur que peut avoir un jeune amoureux de Jésus. Je prie le Seigneur pour que ce feu de l'amour de Dieu brûle à Lisbonne, et comme j'aimerais que les jeunes connaissent Jésus, mon Bien-Aimé ! Il m'a tant donné, tant consolé, tant rendu heureux. Physiquement, je n'ai pas de force, mais la communion des saints, a ajouté le frère Pablo, me permettra de participer avec vous d'une manière plus profonde et non moins proche".

    (...)

    Pablo a voulu s'offrir avec trois intentions particulières. Tout d'abord, "pour la conversion des jeunes, afin qu'ils rencontrent l'amour de Dieu à travers Jésus dans l'Eucharistie". Deuxièmement, "pour l'Église, notre Mère", en particulier pour son unité. Troisièmement, "je m'unis à la Passion du Seigneur pour que l'offrande de ma pauvre vie (...) nous aide à bannir la peur de la mort. Le paradis existe", écrit Pablo, qui assure à tous, en adressant une pensée particulière aux familles des malades, que la vie fragile "est précieuse aux yeux de Jésus".

    L'évêque de Salamanque, Mgr José Luis Retana, a décrit dans un article la grâce qu'il a ressentie en rendant visite à Pablo avant sa profession religieuse (il présidait alors la célébration eucharistique correspondante dans l'église Carmine de Abajo à Salamanque). "Il nous a accueillis avec une joie et une paix difficiles à décrire chez un jeune homme de cet âge, crucifié par la maladie pendant plusieurs années". Pablo, poursuit l'évêque, était capable d'élever l'esprit et d'évangéliser les jeunes qui lui rendaient visite, "avec sa manière simple et extraordinaire d'affronter la maladie, en protégeant la douleur de ses parents [sur la photo ci-contre, tirée du site Internet des Carmélites] en parlant lui-même aux médecins après les consultations, avec son amour pour l'Eucharistie, sa paix et aussi sa joie face à la mort, parce qu'il comprenait qu'en elle s'accomplit le grand dessein pour lequel nous avons été faits".

    Tels sont les fruits pour ceux qui s'approchent de la mort comme il l'a fait, en pleine adhésion à la volonté de Dieu. Pablo lui-même a réitéré cette vérité dans un court audio diffusé en ligne : "Ce que je voudrais communiquer, c'est l'incroyable beauté de la mort dans le Christ, c'est quelque chose qui n'est pas effrayant, qui est surprenant, et c'est un tabou qui, je pense, devrait être brisé". À un monde qui considère la croix comme un scandale et une folie, Pablo révèle au contraire que c'est en suivant le Maître, sur le chemin douloureux, que l'homme obtient le centuple dès ici-bas et la félicité dans l'éternité. C'est pourquoi il avait choisi comme nom religieux Fray Pablo María de la Cruz (Paul Marie de la Croix), désireux qu'il était de s'unir - rapportent ses frères - "à notre Mère, la Vierge Marie, et au Christ crucifié", sachant que "sa seule gloire est "la croix du Christ"". Le paradis existe et Pablo nous en rappelle le chemin.

  • Le message d'Olivier Giroud, footballeur international, aux jeunes Français présents aux JMJ

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  • De Westerplatte à Lisbonne... et partout ailleurs

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    De George Weigel sur le Catholic World Report :

    De Westerplatte à Lisbonne... et partout ailleurs

    À de très nombreuses reprises au cours des deux dernières décennies, on m'a demandé d'expliquer le magnétisme unique de Jean-Paul II pour les jeunes. Ma réponse a toujours été double.

    2 août 2023

    Le pape Jean-Paul II lors de son premier voyage en Pologne en juin 1979. (Image : Wikipedia)

    Westerplatte, une étroite péninsule encadrant la baie de Gdańsk, a été le théâtre de l'une des premières batailles de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Le 1er septembre 1939, le cuirassé allemand Schleswig-Holstein a ouvert le feu sur la petite garnison polonaise de Westerplatte, espérant que les Polonais, largement inférieurs en nombre et en armement, hisseraient le drapeau blanc. Cette impression est erronée. Les Polonais - pour la plupart des jeunes sans expérience du combat - ont non seulement résisté au bombardement en mer, mais ont également repoussé les assauts amphibies des marines allemands, subissant de ce fait de lourdes pertes. Finalement, le 7 septembre, la garnison polonaise se rendit, mais elle avait tellement impressionné les agresseurs que le commandant allemand autorisa l'officier polonais à la tête de la garnison de Westerplatte à conserver son épée de cérémonie.

    Lors de la célébration de la liturgie de la parole avec une foule de jeunes Polonais à Westerplatte, au cours de son pèlerinage pastoral de 1987 dans son pays natal, Jean-Paul II, s'exprimant lentement et avec force dans son beau polonais sonore, a invoqué la mémoire de la génération de Westerplatte tout en lançant un défi mémorable :

    C'est ici, à Westerplatte, en septembre 1939, qu'un groupe de jeunes Polonais, sous le commandement du major Henryk Sucharski, a résisté avec une noble obstination, s'engageant dans une lutte inégale contre l'envahisseur. Une lutte héroïque.

    Ils sont restés dans la mémoire de la nation comme un symbole éloquent.

    Il faut que ce symbole continue à parler, qu'il soit un défi... pour les nouvelles générations...

    Chacun de vous, jeunes amis, trouvera aussi sa propre "Westerplatte". Une dimension des tâches qu'il doit assumer et remplir. Une cause juste, pour laquelle on ne peut que se battre. Un devoir, une obligation, à laquelle on ne peut se soustraire, qu'il n'est pas possible de déserter. Enfin, un certain ordre de vérités et de valeurs qu'il faut "maintenir" et "défendre" : en soi et au-delà de soi...

    En un tel moment (et ces moments sont nombreux, il ne s'agit pas de quelques exceptions) ... souviens-toi ... [que] le Christ passe et qu'il dit : "Suis-moi". Ne l'abandonnez pas.

    À de très nombreuses reprises au cours des deux dernières décennies, on m'a demandé d'expliquer le magnétisme unique de Jean-Paul II pour les jeunes - en particulier lorsque, dans ses dernières années, il ne ressemblait en rien au "Jean-Paul Superstar" de l'article de couverture du magazine Time du 15 octobre 1979, le pape de 59 ans qui venait de faire vibrer le Madison Square Garden. Ma réponse a toujours été double.

    Premièrement, Jean-Paul était d'une honnêteté transparente. Il pouvait parler comme il l'a fait à Westerplatte en 1987 parce que ses interlocuteurs savaient qu'il ne leur demandait pas de prendre un risque qu'il n'avait pas pris, qu'il ne leur demandait pas de porter un fardeau qu'il n'avait pas porté, qu'il ne leur demandait pas de faire preuve d'un courage qu'il n'avait pas montré. Cette transparence a fait de lui un personnage incontournable, non seulement sur la côte baltique de la Pologne en 1987, mais aussi lors des Journées mondiales de la jeunesse, de Buenos Aires en 1987 à Toronto en 2002.

    Deuxièmement, Jean-Paul II n'a pas cherché à plaire aux jeunes. Pour les jeunes adultes de la culture occidentale contemporaine, il n'y a que de la flatterie, tout le temps : dans l'éducation, dans les divertissements populaires, dans la publicité, et même dans la religion. Le message implicite de ce flatterie est qu'une vie sans sacrifice, discipline ou courage est possible. Mais de quel genre de vie s'agit-il ? Jean-Paul, qui a eu plus de contacts pastoraux avec les jeunes adultes que n'importe quel pape dans l'histoire moderne, savait que les jeunes voulaient quelque chose de plus que la facilité : il a compris par expérience qu'au plus profond du cœur des jeunes se trouve une aspiration au sens, à la noblesse, à la grandeur.

    Ainsi, au lieu de se montrer complaisant, Jean-Paul a lancé un défi. Dans une infinité de variations sur un même thème, il a dit aux jeunes de toutes les situations culturelles imaginables : "Ne vous contentez jamais de moins que la grandeur spirituelle et morale que la grâce de Dieu rend possible dans votre vie. Vous échouerez. Mais n'abandonnez jamais. Relevez-vous, dépoussiérez-vous, cherchez la réconciliation et la pénitence. Mais n'abaissez jamais, au grand jamais, la barre de vos attentes. Le Christ est avec vous et il ne vous abandonnera jamais. Ne l'abandonnez pas".

    Les ministères sur les campus qui fleurissent aujourd'hui dans le monde entier sont ceux qui suivent ce modèle et qui interpellent au lieu de flatter. Les associations de jeunes adultes qui assument avec succès la tâche d'être des catholiques en mission permanente sont celles qui offrent un catholicisme complet plutôt qu'un catholicisme allégé. Alors que les Journées mondiales de la jeunesse 2023 se déroulent cette semaine à Lisbonne, j'espère qu'un défi similaire à la conversion, au courage et à la mission évangélique retentira. Car le message de Westerplatte est un message pour tous ceux qui sont rassemblés dans la capitale du Portugal et, en fait, pour les catholiques du monde entier.

    (La chronique de George Weigel "The Catholic Difference" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver).

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, où il est titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont Witness to Hope : The Biography of Pope John Paul II (1999), The End and the Beginning : Pope John Paul II-The Victory of Freedom, the Last Years, the Legacy (2010), et The Irony of Modern Catholic History : Comment l'Église s'est redécouverte et a poussé le monde moderne à se réformer. Ses ouvrages les plus récents sont The Next Pope : The Office of Peter and a Church in Mission (2020), Not Forgotten : Elegies for, and Reminiscences of, a Diverse Cast of Characters, Most of Them Admirable (Ignatius, 2021), et To Sanctify the World : The Vital Legacy of Vatican II (Basic Books, 2022).