Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 13

  • Est-ce la dernière ligne droite du pontificat ou son apothéose ?

    IMPRIMER

    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Le pape François et son regard vers l'avenir

    2 octobre 2023

    Sommes-nous vraiment dans la dernière ligne droite du pontificat ? La question circule depuis un certain temps et est devenue encore plus persistante depuis que le pape François a subi sa première hospitalisation et son intervention chirurgicale il y a plus d'un an. Le pape François a cependant voulu démontrer par les faits que son pontificat n'est pas en phase de déclin. Il a multiplié ses activités. Il ne s'est jamais retenu. Il a commencé à accélérer les décisions. Mais s'agit-il d'une longue ligne droite ou d'un pontificat en apothéose ?

    Ces questions sont légitimes, alors que le pape célèbre un nouveau consistoire et publie une exhortation apostolique sur l'écologie. Il semble en effet que le pape François n'ait jamais été aussi actif. Pourtant, les signes semblent être ceux d'un pontificat qui, en phase de déclin, cherche par tous les moyens à se montrer vivant, actif et présent. Un pontificat qui, d'une certaine manière, tente de s'accaparer l'avenir de l'Église.

    Le consistoire du 30 septembre, à l'issue duquel il y aura 136 cardinaux habilités à voter au conclave, est un signal fort. Le pape François a tenu neuf consistoires en dix ans de pontificat, alors que Jean-Paul II en avait tenu neuf en vingt-sept ans. Le pape a été confronté à un important renouvellement des générations et l'a utilisé pour modifier et façonner le collège des cardinaux. Ce n'est pas seulement une question de bonnets rouges. Même certains épiscopats, comme l'épiscopat italien, ont connu une profonde transformation sous le pape François.

    Ce consistoire, du point de vue des profils, est un consistoire classique du pape François. Il y a une attention portée aux périphéries (Malaisie) et aux pays en guerre (Soudan du Sud). Pour la première fois dans l'histoire, il y a un patriarche résident de Jérusalem. Il y a aussi des archevêques de sièges traditionnellement considérés comme cardinaux (Bogota et Madrid). Et il y a deux nonces (trois, si l'on compte Mgr Marchetto, qui ne vote toutefois pas au conclave), signe de l'attention constante que le pape François porte au monde diplomatique depuis avant son élection. On dit qu'aux congrégations générales, le pape n'a pas seulement prononcé le discours publié, mais aussi une intervention sur le rôle des diplomates qui a été très appréciée par ceux qui estimaient que, sous Benoît XVI, la partie diplomatique avait été négligée ou, du moins, mise sous tutelle.

    Trois cardinaux de la Curie (Prevost, Gugerotti et Fernandez) auront également de l'influence lors d'un conclave ultérieur. Prévost avec tous les dossiers des évêques en main et Gugerotti avec une compétence diplomatique acquise et une connaissance des Églises orientales. Fernandez, cependant, semble être un choix pour l'avenir immédiat, dicté par le besoin du pape François d'avoir un ami qui interprète sa pensée.

    Ce qui frappe dans ce consistoire, ce sont les chiffres. Il y a 136 cardinaux électeurs à la fin de ce consistoire, soit 16 de plus que la limite de 120 établie par Paul VI. Le nombre de cardinaux électeurs ne repassera sous la barre des 120 qu'à la fin de l'année 2024, lorsqu'ils seront 119. Parmi eux, 91 seront ceux créés par le pape François, 22 seront ceux créés par Benoît XVI et six seront ceux de Jean-Paul II. Au cours de l'année à venir, le pape François pourrait donc ne convoquer aucun consistoire parce qu'il a achevé le changement de génération et parce que chaque conclave à venir sera toujours un conclave avec les membres voulus par le pape François.

    Lire la suite

  • Déboulonner Albert Camus ?

    IMPRIMER

    D'Eugénie Bastié sur Le Figaro (via artofuss.blog) :

    Eugénie Bastié: «Et maintenant, ils veulent déboulonner Albert Camus»

    27 septembre 2023

    Telle est la loi de l’intersectionnalité: le mâle blanc hétérosexuel est un monstre protéiforme. Voilà ce qui ressort du dernier essai de l’universitaire américain Olivier Gloag, Oublier Camus.  Le Figaro

    CHRONIQUE- Dans Oublier Camus (La Fabrique), Olivier Gloag prétend démythifier l’auteur de L’Étranger. Il serait colonialiste, raciste, machiste et munichois. Un livre purement à charge où la littérature est absente et l’idéologie omniprésente.

    Déboulonneur de statues : voilà un métier en tension dont on parle peu. Pourtant, dans les facs anglo-saxonnes, il n’est pas de situation plus enviable. Faire chuter les DWEMs («Dead White European Males», pour «Mâles européens blanc et morts») de leurs piédestaux est devenu un département à part entière de la recherche occidentale. La littérature y est enseignée comme une branche des «postcolonial studies» . Olivier Gloag, professeur à l’université de Caroline du Nord, fait partie de cette espèce qui a de commun avec les virologues de se faire spécialistes d’un sujet qu’on a pour ambition de détruire. «Oublier Camus» : tel est son programme. Et on ne parle pas de Renaud, mais bien d’Albert.

    On ouvrait cependant ce livre, sinon avec bienveillance, du moins avec curiosité. Il y a en effet quelque chose d’agaçant dans le consensus mou autour d’Albert Camus, une sorte de confort intellectuel, de culte du juste milieu, où l’injonction à la nuance masque parfois une tentation de la dérobade. Mais l’auteur ne se livre pas, dans un esprit de libre examen, à une mise à l’épreuve des contradictions de Camus. Il mêle procès d’intention, citations tronquées, malhonnêteté intellectuelle la plus crasse pour dénaturer sa vie et son œuvre.

    À lire aussi : Eugénie Bastié : «Il était une fois au Wokistan, quand l’idéologie envahit la fiction»

    Il ne reproche pas à Camus de ne pas avoir été anticolonialiste. C’est vrai, Camus a cru et plaidé jusqu’à la fin de sa vie contre l’indépendance de l’Algérie qu’il jugeait insupportable. Il lui reproche d’avoir été un colonialiste forcené. Ses reportages sur la misère en Kabylie ? Habillage humanitaire destiné à montrer qu’il pourrait exister un «colonialisme à visage humain». L’Étranger ? Un chef-d’œuvre de racisme qui nie l’existence même des Arabes. La Peste ? Un roman dont la métaphore n’est pas l’Occupation allemande mais la peur du basculement démographique en Algérie. L’Homme révolté ? Un texte «fondamentalement réactionnaire» parce qu’il cible principalement le communisme. La Chute ? Un plagiat hanté par le ressentiment envers Sartre. Le Premier Homme ? Un livre de propagande, «le roman d’un écrivain colonial».

    Substitution de pensée

    Prenons un exemple parmi d’autres de la malhonnêteté intellectuelle de l’auteur. P 87 de son livre, il met en exergue de son chapitre cette phrase de Jean Grenier, très proche ami de Camus qui rapporte une conversation qu’il a eue avec lui : «Pourquoi ne choisissez-vous pas d’habiter une belle maison à la campagne ou au bord de la mer en Algérie, puisque vous êtes maintenant à même d’acheter une résidence de votre choix et que vous êtes si attaché à votre pays. Il me répondit, d’un air contraint : c’est parce qu’il y a les Arabes».

    Olivier Gloag coupe sciemment la phrase après «Arabes». Il ne cite pas la suite : «ne voulant pas dire que les Arabes le gênaient par leur présence, mais par le fait qu’ils avaient été dépossédés.» Il substitue donc sciemment à la délicatesse de Camus sa propre interprétation raciste. Il ose écrire, sans doute pour vanter la largesse d’esprit de la dictature algérienne, que «Camus est enseigné en Algérie» alors que la propagande algérienne l’a banni des mémoires.

    Lire la suite

  • Cinq "dubia" formulés par cinq cardinaux à la veille du Synode ont été adressés au pape

    IMPRIMER

    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (traduction de Diakonos.be) :

    Les cinq « dubia » de cinq cardinaux sur des points essentiels du Synode. Auxquels le Pape n’a pas répondu

    Plus de quarante jours se sont écoulés depuis que cinq cardinaux ont remis au Pape François et au Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi, ce 21 août, cinq « dubias » portant sur autant de points essentiels de la doctrine et de la morale.

    Mais ils n’ont pas reçu de réponse. Ils ont donc décidé de les rendre publics.

    Les cinq cardinaux sont issus d’autant de continents. Il s’agit de l’Allemand Walter Brandmüller, de l’Américain Raymond Leo Burke, du Mexicain Juan Sandoval Íñiguez, du Guinéen Robert Sarah et du Chinois Joseph Zen Ze-Kiun. Ceux-ci se disent à leur tour convaincus que même feu le cardinal George Pell « partageait ces ‘dubia’ et aurait été le premier à les signer ».

    Les cinq « dubia » qu’ils ont formulés touchent en plein cœur le Synode qui s’ouvre à Rome ce 4 octobre.

    Ces évêques demandent au Pape si l’Église peut, oui ou non, enseigner le contraire de ce qu’elle a toujours enseigné en matière de foi et de morale, et si un synode tel que celui qui est en train de se dérouler, rassemblant également de simples baptisés, peut être investi de l’autorité qui a toujours appartenu exclusivement au Pape et aux évêques.

    Plus précisément, ils demandent que la clarté soit faite sur trois points aujourd’hui controversés : la bénédiction des couples homosexuels, l’ordination des femmes au sacerdoce et l’absolution sacramentelle donnée à tous et toujours, sans conditions.

    Le document publié intégralement sur cette page est la lettre que les cinq cardinaux ont remise au Pape le 21 août.

    Mais elle a tout de même un précédent. Parce que le 10 juillet, les cinq cardinaux avaient remis au Pape François et au Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi une première formulation de ces mêmes « dubia » :

    > “Il est demandé si…” – 10 juillet 2023

    Mais les cardinaux avaient trouvé cette réponse aussi redondante (sept pages dans l’original en langue espagnole) qu’elle était vague et évasive, bien loin de dissiper les cinq « dubias ».

    Bien que signée par François, cette lettre était empreinte du style d’écriture de son théologien de confiance, l’Argentin Victor Manuel Fernández, qui était sur le point de prendre ses fonctions comme nouveau préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi.

    Les cinq cardinaux ont donc décidé de présenter à nouveau au Pape leurs « dubia », reformulés de manière plus rigoureuse, de sorte qu’il faille y répondre par « oui » ou par « non », sans échappatoire, comme c’est l’usage et comme cela avait déjà été le cas en 2021, sous la signature du préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi Luis F. Ladaria, justement en réponse à un « dubium » sur la bénédiction des couples homosexuels :

    > “Responsum” à un “dubium” au sujet de la bénédiction…

    Lire la suite

  • Conseils pour maintenir la paix et la confiance en Dieu lorsque les inquiétudes nous pèsent.

    IMPRIMER

    Cet article (site web National Catholic Register) est basé sur le dernier livre de dévotion d'Edward Sri (*) « Quand vous priez : confiance, abandon et transformation de votre âme »:

    « Pour moi, la prière est un élan du cœur, c'est un simple regard jeté vers le ciel, un cri d'action de grâce et d'amour dans les moments d'épreuve comme dans les moments de joie (Sainte Thérèse de Lisieux).

    Y a-t-il quelque chose qui vous perturbe en ce moment : une certaine relation, un problème au travail, un défi avec un de vos enfants, un stress financier ? Y a-t-il quelque chose qui vous fait perdre la paix ? 

    Jésus dit : « Ne vous inquiétez pas » (Matthieu 6 :35), mais comment pouvons-nous maintenir notre paix et notre confiance en Dieu alors que tant de soucis nous accablent ?

     L'anxiété ne vient pas de Dieu

    Bien entendu, Dieu veut que nous accordions l’attention voulue à nos responsabilités dans la vie et à nos projets d’avenir. Cela fait partie de la vertu de la prudence. 

    Mais chaque fois que nous perdons notre paix intérieure, c'est le signe que nous tombons dans l'anxiété. C'est comme si le voyant moteur de notre voiture s'éteignait. C'est une indication que quelque chose ne va vraiment pas. 

    De la même manière, lorsque nous perdons notre paix intérieure, c'est le signe que quelque chose d'important ne va pas bien dans notre vie spirituelle. Nous sommes trop attachés à quelque chose et nous nous abstenons de confier cet aspect particulier de notre vie entre les mains du Père. Nous voulons garder cette partie de notre vie entre nos mains. Ainsi, nous nous retrouvons à essayer de contrôler et de gérer les choses par nous-mêmes et nous finissons par « nous inquiéter et nous inquiéter de beaucoup de choses » (Luc 10 : 41). L'anxiété ne vient pas de Dieu.

    Saint Thomas d’Aquin enseigne même que notre anxiété peut être un péché lorsque nous accordons trop d’importance à une préoccupation – lorsque nous craignons de manquer de ce dont nous avons besoin ou que nous pensons que nous devons absolument avoir quelque chose pour être heureux : « À moins que je n’obtienne ceci. travail, garder cette relation ou obtenir cette opportunité, ma vie est ruinée. J’ai peur de ne jamais être heureux si cela n’arrive pas.

     Faire confiance à Dieu

    La plupart de nos peurs s’avèrent imaginaires. Les choses ne finissent généralement pas aussi mal que nous le redoutions au début. Mais même si nos plus grandes craintes se réalisaient, nous devons garder à l'esprit les paroles de saint Paul : « En toutes choses, Dieu œuvre au bien de celui qui l'aime » (Romains 8, 28). 

    Le croyons-nous vraiment ? Croyons-nous vraiment qu’en toutes choses – peu importe ce qui se passe actuellement et peu importe ce qui pourrait arriver dans le futur – Dieu peut l’utiliser pour notre bien ? 

    Avons-nous confiance que notre Père céleste travaille toujours pour notre bien ? Avons-nous confiance que même si nous devons faire face à une certaine perte, à un chagrin ou à une déception dans la vie, Dieu peut toujours en tirer du bien : du bien pour les autres, du bien pour l'Église, du bien pour le monde et même du bien pour nous. ? Nous disons croire en Dieu, mais dans les différentes épreuves qui se présentent à nous, notre confiance en Lui est souvent complètement ébranlée. 

    Thomas d'Aquin enseigne que la clé pour lutter contre l'anxiété est de faire davantage confiance aux soins providentiels de Dieu pour nos vies. Mais comment?

    S'abandonner dans la prière

    S'il y a quelque chose qui vous pèse, une inquiétude qui vous cause de l'anxiété, il y a quelques choses pratiques que vous pouvez faire pour confier davantage cette préoccupation à Dieu.

    Tout d’abord, nommez votre peur. Parlez-en à Dieu dans la prière. Admettez-lui humblement votre faiblesse, votre manque de confiance, votre anxiété. 

    Deuxièmement, dites au Seigneur que vous voulez lui faire davantage confiance. Dites-lui que vous ne voulez pas être si anxieusement attaché à votre projet ou à votre rêve. Demandez-lui de vous aider à vous abandonner à son projet pour votre vie. 

    Troisièmement, même si vous ne pouvez pas contrôler votre émotion de peur, vous pouvez toujours faire un acte de volonté – dès maintenant – et exprimer votre désir de faire davantage confiance à Dieu : « Jésus, je veux te faire davantage confiance . … Je ne veux pas être l'esclave de cette peur. … Je veux faire confiance à ton projet pour ma vie plus qu’à mon propre projet. S'il vous plaît aidez-moi." Dites-lui que, même si cette souffrance que vous pouvez prévoir devait survenir, vous voulez avoir confiance qu'il vous donnera la grâce de vous aider à la surmonter et qu'il pourra en tirer du bien pour votre vie.

    Quatrièmement, armez-vous d'un verset biblique comme « Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien » (Psaume 23 :1) ou Romains 8 :28 cité ci-dessus ou la prière du chapelet de la Divine Miséricorde : « Jésus, j'ai confiance en toi. .» Remplir notre esprit de vérité aide à percer les pensées les plus sombres qui conduisent à l’anxiété.

    Le « Et si ? » Je

    Enfin, vivez le moment présent. Chaque fois que je tombe dans le piège de m’inquiéter pour l’avenir, ma femme me rappelle ce point important. Elle ne me laisse jamais jouer à ce qu’elle appelle le jeu « Et si » (« Et si cela arrivait à nos enfants ?… Et si cela arrivait avec nos finances ?… Et si cela arrivait au travail ? »). Elle dit souvent : « Si ce scénario finit par se produire, nous pouvons nous en inquiéter à ce moment-là. Dieu nous donnera la grâce d’y faire face lorsque nous en aurons besoin. Mais cela n’est pas encore arrivé, donc nous n’avons pas la grâce de nous en occuper maintenant. Cela ne vaut tout simplement pas la peine de consacrer trop de temps à y réfléchir en ce moment.»

    En effet, vivre le moment présent est un autre moyen essentiel d’éviter de sombrer dans l’anxiété face à l’avenir. »

    (*) Edward Sri Edward Sri est un théologien, auteur et conférencier catholique bien connu qui apparaît régulièrement sur EWTN. Il a écrit plusieurs livres à succès, dont À son image : Soyez transformé en disciple , Marcher avec Marie et Qui suis-je pour juger ? Répondre au relativisme avec logique et amour . Sa dernière publication est Quand vous priez : un chemin clair vers une relation plus profonde avec Dieu . Il est l'un des dirigeants fondateurs de FOCUS avec Curtis Martin, où il est actuellement vice-président de la formation. Il est titulaire d'un doctorat de l'Université pontificale Saint-Thomas d'Aquin à Rome et est professeur adjoint à l'Institut Augustin. Il réside avec sa femme Elizabeth et leurs huit enfants à Littleton, Colorado.

  • Synode : le pape serait inquiet face aux divisions de l'Eglise

    IMPRIMER

    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro (via Il Sismografo) :

    Inquiet par les divisions de l’Église, le pape François prône l’unité à la veille du synode

    Vingt et un nouveaux cardinaux ont été promus ce samedi matin par le souverain pontife, dont deux Français.
    À Rome, on dit de plusieurs sources concordantes, le pape « inquiet » pour l'unité de l'Église. En particulier à la veille du synode sur la gouvernance de l'Église. François lance ce qui s'apparente à des États Généraux de l'Église, ce samedi 30 septembre lors d'une veillée œcuménique organisée par la communauté de Taizé.

    365 délégués vont échanger et débattre au Vatican tout au long des mois d'octobre 2023 et 2024 sur des sujets sensibles comme celui du diaconat féminin, de l'ordination presbytérale d'hommes mariés, de la bénédiction de couples homosexuels, du contrôle de la gestion des diocèses par les évêques notamment. Ce qui suscite autant d'enthousiasme que de troubles chez les fidèles catholiques. Et chez bon nombre de prêtres et évêques car c'est l'autorité cléricale qui est mise en cause. François est très informé de ces tourments, on le dit lui-même, préoccupé.

    Un rôle de garant

    D'où, ce samedi matin, sur une place Saint-Pierre baignée d'une chaude lumière d'automne, la forte insistance de François sur les risques de divisions et sur l'unité de l'Église. S'adressant aux 21 nouveaux cardinaux qu'il a promus tout de rouge vêtu, lors de ce « consistoire » du nom de cette cérémonie, le pape a comparé l'Église à un orchestre jouant une symphonie avec ses différences mais dans l'unité, et surtout sous la coupe du chef d'orchestre. Lui-même en l'occurrence dans son rôle de garant.

    « Le Collège Cardinalice est appelé à ressembler à un orchestre symphonique, a lancé le pontife romain, représentant la symphonie et la synodalité de l'Église. Je dis aussi “synodalité”, non seulement parce que nous sommes à la veille de la première Assemblée du Synode, qui porte précisément sur ce thème, mais aussi parce qu'il me semble que la métaphore de l'orchestre peut bien éclairer le caractère synodal de l'Église. »

    Le mot « synode » vient du grec et signifie « marcher ensemble ». Il désigne une tradition de l'Église chrétienne que les orthodoxes et les protestants ont conservée, un mode de gouvernance collégial et non hiérarchique. L'Église catholique a gardé cette tradition, avec des « synodes canoniques » mais elle en a perdu l'usage. C'est le Concile dans les années 70 et le pape Paul VI qui ont voulu réhabiliter les synodes.

    Jean-Paul II et Benoît XVI en ont organisé une vingtaine. François a poursuivi mais il voudrait, par ce nouveau synode, changer la méthode de décision dans l'Église pour la rendre moins hiérarchique et plus collégiale. Ce qui pose, de facto, le problème de l'unité car la voie synodale veut donner la parole à tous, de façon démocratique et décentralisée. D'où l'insistance de François, à la veille du lancement de ce synode s'adressant à ses nouveaux cardinaux : « Une symphonie vit de la composition savante des timbres des différents instruments : chacun apporte sa contribution, parfois seul, parfois uni à un autre, parfois avec tout l'ensemble. »

    Certes, a-t-il ajouté à propos des différences : « La diversité est nécessaire, elle est indispensable. Mais chaque son doit concourir au dessein commun. Et pour cela, l'écoute mutuelle est fondamentale : chaque musicien doit écouter les autres. Si l'on écoutait que soi-même, aussi sublime que puisse être son propre son, cela ne servirait en rien la symphonie ; et il en serait de même si une partie de l'orchestre n'écoutait pas les autres mais jouait comme si elle était seule, comme si elle était le tout. »

    Lire la suite

  • Karabakh : les réfugiés à la recherche de leurs proches disparus

    IMPRIMER

    De "Nouvelles d'Arménie" :

    Les réfugiés du Karabakh recherchent leurs proches disparus

    1er octobre 2023

    Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est engagé à aider les habitants du Haut-Karabakh fuyant vers l’Arménie à rechercher leurs proches disparus après l’offensive militaire lancée par l’Azerbaïdjan le 19 septembre.

    Les combats brefs mais violents qui ont suivi ont fait des centaines de morts et de disparus parmi les Arméniens du Karabakh, et ont séparé de nombreux autres de leurs proches. Cela est particulièrement vrai pour les familles qui vivaient dans des communautés coupées du reste de la région par l’avancée des troupes azerbaïdjanaises.

    La catastrophe humanitaire a été aggravée par la forte explosion survenue lundi dans un dépôt de carburant à l’extérieur de Stepanakert. L’explosion a fait au moins 68 morts et plus de 100 disparus.
    C’est à cause de cette explosion qu’Anzhela Hovannisian a perdu le contact avec l’un de ses fils et son petit-fils de 14 ans avant de fuir vers l’Arménie avec des dizaines de milliers d’autres personnes.
    « Je ne sais pas où ils se trouvent. Mon cœur est coupé en morceaux », a déclaré cette femme âgée au service arménien de RFE/RL peu après avoir franchi la frontière arménienne. « A quoi bon venir ici sans mes enfants ? », a-t-elle demandé en pleurant.

    Les correspondants de RFE/RL ont entendu ces derniers jours des dizaines d’autres réfugiés raconter des histoires similaires. Le CICR, la seule organisation humanitaire internationale autorisée à opérer au Karabakh, tente maintenant d’aider ces personnes. « Si vous avez un membre de votre famille qui a disparu ou que vous pensez avoir été arrêté [par les autorités azerbaïdjanaises], ou si vous avez dû laisser derrière vous un être cher ou son corps, veuillez nous contacter », a déclaré le bureau du CICR à Erevan dans un avis écrit. « Nous recevons des dizaines d’appels téléphoniques chaque jour », a déclaré la porte-parole du bureau, Zara Amatuni. "Des personnes se rendent également à notre bureau.

    Les collaborateurs de la Croix-Rouge recueillent les données avant de les vérifier auprès des autres bureaux du CICR dans la région et de contacter les autorités arméniennes et azerbaïdjanaises, a indiqué Mme Amatuni. Elle n’a pas précisé combien de résidents du Karabakh portés disparus avaient été identifiés ou retrouvés par le CICR jusqu’à présent.

    En visite en Arménie mardi, la directrice de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), Samantha Power, a déclaré qu’une partie des 11,5 millions de dollars alloués par les États-Unis aux réfugiés du Karabakh soutiendra « les efforts de réunification des familles ». « De nombreux enfants non accompagnés ont traversé la République d’Arménie et il est absolument urgent qu’ils soient réunis avec leurs familles », a déclaré Mme Power après s’être entretenue avec des réfugiés dans la ville frontalière de Goris.

    Selon le gouvernement arménien, le nombre total de réfugiés entrés en Arménie depuis le 24 septembre a atteint près de 98 000 vendredi soir. Ce chiffre représente plus de 80 % de la population estimée du Karabakh.

  • Octobre, mois du Rosaire

    IMPRIMER

    Octobre, le mois du Rosaire!

    Octobre, le mois du Rosaire - BELGICATHO

    belgicatho.hautetfort.com/.../10/.../octobre-le-mois-du-rosaire-5458911.ht...
    1 oct. 2014 - Octobremois du rosaire ! ( source ) Le rosaire est le nom d'une prière composée de quatre chapelets d'oraisons....

    Octobre: mois du Rosaire. - BELGICATHO

    belgicatho.hautetfort.com/.../09/.../octobre-mois-du-rosaire-5184436.ht...
     
    30 sept. 2013 - Sur le blog du « Petit Placide », ce texte (extraits) du Père Garrigou-Lagrange (1877-1964) ) : « Parmi les formes...

    Mois d'octobre, mois du Rosaire - BELGICATHO

    belgicatho.hautetfort.com/archive/.../mois-d-octobre-mois-du-rosaire.ht...
     
    1 oct. 2012 - Sur prierenfamille.com : OCTOBRE, LE MOIS DU ROSAIRE Dans la tradition de l'Eglise, le mois d'octobre est plus...

    Octobre, mois du rosaire : "Récite ton chapelet, dit Dieu ...

    belgicatho.hautetfort.com/.../octobre-recite-ton-chapelet-dit-dieu.html
     
    2 oct. 2011 - Récite ton chapelet, dit Dieu, et ne te soucie pas de ce que raconte tel écervelé : que c'est une dévotion passée et qu'on va...
  • Nouveau cardinal : l’évêque d’Ajaccio ne mâche pas ses mots pour défendre l’unité de l’Église

    IMPRIMER

    De Samuel Pruvot sur Famille Chrétienne (via le Forum Catholique) :

    Mgr Bustillo : « Certains commencent déjà à célébrer les funérailles de l’Église de France ! »

    Franciscain jusqu’au bout des pieds, l’évêque d’Ajaccio, qui va recevoir le chapeau de cardinal le 30 septembre, ne mâche pas ses mots pour défendre l’unité de l’Église.

    28/09/2023

    Dans son bureau qui donne sur le boulevard Jean-Baptiste Marcaggi à Ajaccio, le futur cardinal a accroché une reproduction d’un célèbre Giotto (Le Songe d’Innocent III), où saint François soutient à bout de bras l’église du Latran qui s’écroule. Tout un programme ! C’est vrai que du haut de son mètre quatre-vingt-dix, avec sa bure grise de franciscain conventuel, François Bustillo en impose naturellement. Sa parole est sans détour : « Je n’ai pas postulé ! L’Église a appelé un franciscain. » « Voilà l’homme, dit-il en secouant son scapulaire, “ecce homo” ! Je ne suis pas plus beau ou plus spirituel que les autres ! Je suis arrivé à l’épiscopat avec mon patrimoine religieux, c’est tout… » C’est tout, mais ça n’est pas rien quand même, trente années de vie religieuse à l’école du Poverello. Né à Pampelune, au Pays basque espagnol, en 1968, il a comme épousé la France dès son petit séminaire près d’Espelette. Formé au noviciat de Padoue, en Italie, il a étudié ensuite à l’Institut catholique de Toulouse avant de cofonder le couvent Saint-Bonaventure à Narbonne, puis de diriger le couvent Saint-Maximilien-Kolbe de Lourdes.

    Et le chapeau de cardinal alors ? Mgr Bustillo pratique volontiers l’autodérision : « Je vais devenir une écrevisse ! », s’amuse-t-il en faisant allusion à la couleur écarlate de l’habit cardinalice. S’il reste fidèle à sa vocation franciscaine, il réfute tout romantisme facile : « Nous, les franciscains, on a toujours prêché la fraternité, mais nous sommes les champions de la division entre nous ! Tout au long de notre histoire, on a joué à être les “plus vrais”, les “plus pauvres”… »

    Carrure de superman

    Celui que certains surnomment déjà le « cardinal Sandalettes » – à cause de ses sandales 100% franciscaines – martèle que l’habit ne fait pas le moine : « Vous trouverez toujours quelqu’un pour dire : “Dans cette communauté, ils sont trop mous !” ou: “Il faut être plus authentique : pieds nus l’hiver, tête rasée toute l’année, barbe épaisse, etc.” Beaucoup de gens s’attachent à la forme, mais l’essentiel est d’adhérer au Christ. Certains jeunes veulent être de “vrais mecs”. Ils imaginent la vocation religieuse comme un défi sportif. Mais, à la fin, cette démarche volontariste finit par craquer. » Mgr Bustillo ajoute en guise d’avertissement : « Beaucoup des familles religieuses qui voulaient sauver l’Église sont tombées dans la rigidité, et l’Église a dû les sauver ! » Le cardinal pourrait jouer de sa carrure de superman, mais il sait pertinemment qu’il n’est pas le Sauveur.

    Fraternité évangélique

    Son obsession est de délivrer l’Église de ses propres démons. Nommé évêque pour la Corse en 2021, il a conscience de se trouver sur une île au tempérament volcanique. À l’entrée de l’évêché, un pochoir représentant Yvan Colonna rappelle les relations tourmentées avec le continent. « On a besoin d’unité, se désole François Bustillo. Il suffit de regarder la situation politique actuelle : partout la crispation et la violence ! On est tout le temps en train de s’accuser. » L’évêque évoque ce joueur de l’équipe française de rugby – Bastien Chalureau, deuxième ligne du XV de France – contraint de se justifier devant les médias à propos de son supposé racisme : « Pourquoi cette cruauté médiatique qui démolit les personnes ? »

    Lui se veut le chantre de la fraternité évangélique : « Attention, la fraternité n’est pas d’abord une valeur de gauche ! C’est l’Église qui a donné au monde une vision ascétique de la fraternité. Saint Jean dit : “C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples.”» Sa bête noire, c’est le jugement assassin : « Nous vivons dans une société de la méfiance. Celui qui est différent de moi est perçu comme un danger. Cette méfiance engendre une attitude fratricide. Je sens la société française divisée, sectorisée et sectarisée…» Il s’emporte quand cette maladie affecte l’Église de Dieu : « Ces jugements sont en train de profaner l’Église ! Nous sommes, nous aussi, dans la logique des étiquettes : un tel est “tradi”, tel autre est “charismatique” ou “progressiste”… Quel manque de maturité spirituelle ! On est dans le monde de l’émotion, comme des gamins dans une cour de récréation. »

    Lire la suite

  • Ce que Dieu cherche c’est notre cœur

    IMPRIMER

    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 26e dimanche A (1er octobre 2023) :

    C’est donc à des responsables religieux très énervés par son rayonnement et par la façon dont la foule le considère que Jésus s’adresse maintenant. Il prend en exemple ceux qui avaient un mauvais comportement et qui ont changé de vie à la parole de Jean le Baptiste. Pour les grands prêtres et les anciens, c’est l’inverse : ils se croient de dignes enfants de Dieu, mais en réalité ils ne font pas ce qu’il demande et en plus, la vue de ceux qui se convertissent ne les interpelle même pas. Si on veut faire une transposition rapide, on peut penser aux prêtres d’aujourd’hui, à qui le pape François lance souvent l’appel à se convertir, car il ne s’agit pas d’annoncer l’évangile de l’extérieur de nous-mêmes, mais du fond de notre cœur, d’un cœur qui se laisse transformer par l’appel de Dieu. Vous, les fidèles du Christ, n’hésitez pas à secouer les prêtres, lorsque vous voyez qu’ils ne vivent pas selon l’Évangile. Faites-le pour leur bien et pour le bien de l’Église : qu’ils n’encourent pas la colère de Jésus pour avoir mal conduit ses brebis, pour avoir été mous, tièdes, exploiteurs, pactisant avec l’esprit du monde ou avec leur égoïsme et leur orgueil !

    Si maintenant nous étendons à tous l’appel du Christ, nous constatons que vraiment, ce que Dieu cherche c’est notre cœur. Il n’a que faire des apparences. Il n’a que faire de la quantité de bonnes actions ou de réussites que nous pourrions étaler devant lui pour cacher la négligence de notre cœur. Ce qu’il cherche, c’est un cœur brûlant d’amour, un cœur qui est toujours prêt à l’aimer davantage.

    Quand je dis un cœur brûlant, peut-être certains s’inquiètent en se disant : mais je ne sens rien de brûlant en moi, je me sens tiède plutôt ! Ne nous laissons pas emporter par nos impressions et nos sentiments. Ce qui compte n’est pas comment nous nous sentons, mais ce que nous donnons de nous-mêmes au Seigneur. Veux-tu rendre ton cœur plus brûlant ? Regarde toutes les fois où tu dis : il ne faut pas exagérer, le Seigneur ne demande pas tout ça. Voilà la tiédeur : non dans le sentiment, mais dans le désintérêt de la volonté. Seigneur, pardonne-moi toutes les fois où j’ai dit secrètement dans mon cœur : bien que je pourrais prier davantage, bien que je pourrais davantage rendre service, je ne vais pas le faire parce que je préfère mon confort et mes petites occupations ! Seigneur, fais-moi revenir ! Fais-moi vivre comme ton Église me le demande, car elle connaît tes chemins !

    Finalement, quoi de plus grand que d’imiter le Christ ? « Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus », vient de nous dire saint Paul. Ne soyons pas fille et fils de Dieu en paroles seulement, mais en imitant le Fils Unique ! Son chemin a été de devenir serviteur, obéissant à son Père. C’est ainsi qu’il a trouvé la joie et la gloire. Ne cherchons plus notre bonheur par nous-mêmes, mais dans notre fidélité toujours plus grande au Père dans l’Église de son Fils. À l’heure du nouveau synode, ne rêvons pas que l’Église transforme son enseignement, mais laissons-nous transformer par son enseignement. Ainsi nous serons heureux.

  • Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu (26e dimanche du T.O.)

    IMPRIMER

    PAROLES DE CHOC

    « Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. » (Mt 21, 31). Rarement dans l'Evangile on ne trouve parole aussi dure à l'encontre des « bons croyants » de l'époque de Jésus. Les publicains, ces collaborateurs au service de l'occupant romain, les prostituées, ces femmes qui ont toute une vie organisée à l'encontre du sixième commandement, vous précèdent, vous les chefs des prêtres, qui chaque jour vous tenez dans le Temple du Seigneur, vous les pharisiens, qui essayez de conformer votre vie en toute chose à la loi de Dieu. En quoi vous précèdent-ils ? En ce qu'« ils ont cru », tandis que vous, « vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole » (v. 32). Ce n'est pas leur qualité de pécheurs publics qui fait la grandeur des publicains et des prostituées, mais le fait qu'« ils ont cru », qu'ils ont reçu la foi dans leur pauvre vie, et que cette foi les a transformés. Jésus ne fait pas l'éloge du péché, mais de la foi qui convertit au plus profond de l'être. Avertissement à ceux qui se disent croyants. On peut être croyant, on peut même être prêtre, et avoir perdu la foi. Cela arrive quand la foi devient une habitude, une tradition, une obligation, et qu'elle n'est plus appel radical à la conversion, une transfiguration de tout l'être. « Vous ne vous êtes pas repentis ». La désertion du sacrement de la Réconciliation de la part même de bons croyants ne montre-t-elle pas que les paroles de Jésus concernent les pharisiens de tous les temps ?

    Chanoine Roland Jaquenoud

    Abbaye Saint-Maurice (CH)

    Lire aussi : Miséricorde et conversion, les armes de Dieu

  • 1er octobre : sainte Thérèse de l'Enfant Jésus

    IMPRIMER

    Aleteia.org propose aujourd'hui de nombreuses notes consacrées à sainte Thérèse de Lisieux :

  • Thérèse de Lisieux : une sainteté acquise à travers l'épreuve (1er octobre)

    IMPRIMER

    Therese1896.jpgUne réflexion parue sur missel.free.fr :

    Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus souffre, si l’on peut dire, d’une iconographie mièvre, propre à l’époque où son culte se développa, et beaucoup, s’arrêtant là, se refusent à faire plus ample connaissance avec elle et, ce faisant, abusés par un vocabulaire obsolète, d’en obtenir des lumières bien nécessaires à leur vie spirituelle. Or, la vie toute entière de cette carmélite que Seigneur dispensa de vieillesse, conjugue la ravissante image de l’Enfant Jésus et la douloureuse figure de la Sainte Face. Devant ces représentations affectées, sous des flots de couleurs doucereuses et des torrents de roses, beaucoup oublieront qu’elle gagna la sainteté par la souffrance, un souffrance insoupçonnée, une souffrance héroïque, telle que le Seigneur la réclame : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. »

    Certes, la piété populaire ne se trompe pas qui voit en Thérèse de l’Enfant Jésus une sainte aimable, sympathique et attirante, toute de grâce et de paix. Nul ne doute qu’elle a pris le bon Dieu par ses caresses et qu’elle a conquis les âmes par le rayonnement de sa simplicité. Dans sa mission singulière qui entend convaincre nos consciences que la véritable paix et le bonheur durable ne sont que dans la fidélité à Dieu, pour nous monter que la sainteté n’est ni impossible ni renfrognée, elle nous présente assurément le visage de la joie douce. Recourant au patronage de saint François de Sales, elle écrivit souvent, sur ses cahiers d’écolière : « Un saint triste et un triste saint » ; elle se refusait d’imiter les saints qui « étaient sérieux même en récréation » et, dans cet exercice, elle ne manquait jamais de réjouir le cloître de sa jeunesse, de ses réparties et de sa gaîté au point que, lorsque c’était son tour de vaisselle, les autres carmélites disaient à regret : « Alors, nous n’allons pas rire aujourd’hui. »

    Or, cette joie, loin d’être une antithèse de la souffrance, se conjuguait avec elle, selon l’exemple qu’elle avait trouvé dans la vie du futur martyr Théophane Vénard[7] dont elle écrivit : « C’est une âme qui me plaît, parce qu’il a beaucoup souffert et qu’il était gai toujours. » Derrière la clôture du Carmel, elle est sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, par la joie, le sourire, l’épanouissement de paix et de bonheur parce qu’elle sainte Thérèse de la Sainte Face, par sa souffrance, ses épreuves, son acceptation et son offertoire. Son doux sourire épanoui et sa joyeuse vie ensoleillant, n’est pas seulement l’effet d’un bon naturel ou d’un heureux caractère, voire d’un optimisme à toute épreuve, comme si son tempérament l’avait insensibilisée à toutes les souffrances de la vie et à tous les renoncements de la vie religieuse.

    Lire la suite