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  • Synode : allons-nous arriver bientôt à croire au synode plus qu’à l’Église, au monde et à l’homme plus qu’à Dieu ?

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    Du sur le site de la revue Catholica :

    Un synode qui vient de très loin

     
    14 septembre 2023

    Le texte suivant, dont l’original en italien vient de paraître dans le dernier numéro de la revue Fides catholica, est présenté ici dans une traduction effectuée par nos soins, agréée par son auteur.

    Il n’était jamais arrivé qu’un synode discute du synode, c’est-à-dire de lui-même. C’est le cas aujourd’hui, avec un long synode encore en cours, qui a commencé en 2021 et devrait se conclure en 2024 par deux assemblées romaines. Il s’agit d’une réflexion sur la « synodalité », qui est un processus, un programme d’action et une construction de l’Église en marche, passant d’une Église statique, hiérarchique et pyramidale à une Église en mouvement, qui se construit au fur et à mesure, mais en partant de la base et en inversant l’ordre : ceux qui sont en haut doivent être en bas et ceux qui sont en bas doivent être en haut. Le pape François l’a dit dans son discours à l’occasion du 50e anniversaire de l’institution du Synode des évêques (17 octobre 2015) : « […] dans cette Église, comme dans une pyramide inversée, le sommet est en dessous de la base [1] ». La justification théologique serait donnée par le sensus fidei de tous les fidèles [2]. Puisque tous adhèrent immédiatement aux vérités de la foi, celles-ci, et la doctrine en tant que telle, devraient trouver en eux les premiers référents, c’est-à-dire en ceux qui, par le dialogue et la discussion synodale, en renvoyant à Rome des questionnaires bien remplis, s’emploieraient à faire part à la hiérarchie de leurs souhaits pour qu’elle puisse évoluer avec son temps – le temps du monde plutôt que celui de Dieu.

    En réalité, on oublie que le sensus fidei est l’adhésion à la foi de l’Église et non une recherche de la doxa. On oublie aussi que l’Église, avec la révélation divine, précède l’acte de foi subjectif des croyants. Si la foi n’est pas sauvegardée dans sa vérité avant tout par celui qui confirme ses frères dans la foi, elle ne peut même pas être crue sans erreur. L’infaillibilité in credendo précède l’infaillibilité in docendo, mais croire est un acte subjectif du croyant dans une vérité objective, jamais une adaptation de la vérité objective (fides quae) à l’acte subjectif de croire (fides qua).

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  • Retour sur la réponse du pape aux doutes des cinq cardinaux conservateurs

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    Bénédiction des couples homosexuels, ordination des femmes... La réponse du pape aux doutes des cinq cardinaux conservateurs

    Des cardinaux ont partagé leurs « doutes » sur les évolutions voulues par le synode sur l'avenir de l'Église, qui débute ce mercredi. Le pape leur a répondu. -- Le synode sur l'avenir de l'Église, qui débute ce mercredi pour un mois à Rome, devait mettre au premier plan le silence et la prière. Une polémique théologique vient de rompre cette sérénité avec fracas. Cinq cardinaux se sont opposés frontalement aux évolutions souhaitées par ce synode et l'ont fait savoir publiquement. Ils récusent notamment la perspective d'une bénédiction de couples homosexuels et l'ordination de femmes à la prêtrise. Ils rappellent aussi qu'un synode n'a qu'un pouvoir consultatif, pas celui de changer la doctrine.

    Ce synode - le terme signifie « marcher ensemble » - voulu par François est un rassemblement de 365 délégués chargés de faire des propositions au pape pour une gouvernance plus démocratique et plus décentralisée de l'Église. D'abord baptisé « synode sur la synodalité », puis « synode sur l'avenir de l'Église », il se réunit au Vatican en deux sessions, aux mois d'octobre 2023 et 2024. Beaucoup voient en cette initiative le couronnement du pontificat réformateur de François, 86 ans, élu il y a dix ans sur le siège de Pierre.

    Tout avait pourtant bien commencé. Samedi soir, à la lumière du soleil couchant sur la place Saint-Pierre, le pape introduisait ce rassemblement par une prière œcuménique, organisée par la communauté de Taizé, en présence d'une douzaine de hauts responsables chrétiens non catholiques. Le pape avait expliqué : « À travers cette prière commune, nous demandons d'apprendre à nouveau à faire silence pour écouter la voix du Père. Nous demandons que le synode soit une manifestation, un moment décisif de fraternité, un lieu où l'Esprit saint purifie l'Église de commérages, des idéologies, des polarisations. »

    « La prudence pastorale »

    C'est l'exact contraire qui s'est produit lundi. Le site diakonos.be, du journaliste italien Sandro Magister, rendait public la requête que ces cinq cardinaux avaient envoyée au pape au cours de l'été, sous la forme de « dubia » (« doutes », en latin). Cette formule juridique existe dans le droit de l'Église pour permettre à des prélats de faire part de leurs « doutes » au pape sur des matières graves.

    Les cardinaux posent ainsi cinq questions, dont deux très concrètes - sur la bénédiction des couples homosexuels et l'ordination des femmes - et des interrogations touchant à la source de l'autorité doctrinale dans l'Église. Voici leur « doute » sur la bénédiction de couples homosexuels, effectivement prévue dans la réflexion du synode : « Est-il possible qu'un pasteur puisse bénir des unions entre personnes homosexuelles, laissant ainsi entendre que le comportement homosexuel en tant que tel ne serait pas contraire à la loi de Dieu (…) ? L'enseignement constant du Magistère ordinaire universel, selon lequel tout acte sexuel en dehors du mariage, et en particulier les actes homosexuels, constitue un péché objectivement grave contre la loi de Dieu (…) est-il toujours valable ? »

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  • La joie parfaite selon saint François d'Assise

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    Comment Saint François, cheminant avec frère Léon, lui exposa ce qu'est la joie parfaite :

    saint François 220px-StFrancis_part.jpgComme saint François allait de Pérouse à Sainte Marie des Anges avec frère Léon, au temps d'hiver, et que le froid très vif le faisait beaucoup souffrir, il appela frère Léon qui marchait un peu en avant, et parla ainsi : « O frère Léon, alors même que les frères Mineurs donneraient en tout pays un grand exemple de sainteté et de bonne édification, néanmoins écris et note avec soin que là n'est pas point la joie parfaite. »

    Et saint François allant plus loin l'appela une seconde fois : « O frère Léon, quand même le frère Mineur ferait voir les aveugles, redresserait les contrefaits, chasserait les démons, rendrait l'ouïe aux sourds, la marche aux boiteux, la parole aux muets et, ce qui est un plus grand miracle, ressusciterait des morts de quatre jours, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »

    Marchant encore un peu, saint François s'écria d'une voix forte : « O frère Léon, si le frère Mineur savait toutes les langues et toutes les sciences et toutes les Écritures, en sorte qu'il saurait prophétiser et révéler non seulement les choses futures, mais même les secrets des consciences et des âmes, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »

    Allant un peu plus loin, saint François appela encore d'une voix forte : « O frère Léon, petite brebis de Dieu, quand même le frère parlerait la langue des Anges et saurait le cours des astres et les vertus des herbes, et que lui seraient révélés tous les trésors de la terre, et qu'il connaîtrait les vertus des oiseaux et des poissons, de tous les animaux et des hommes, des arbres et des pierres, des racines et des eaux, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »

    Et faisant encore un peu de chemin, saint François appela d'une voix forte : « O frère Léon, quand même le frère Mineur saurait si bien prêcher qu'il convertirait tous les fidèles à la foi du Christ, écris que là n'est point la joie parfaite. »

    Et comme de tels propos avaient bien duré pendant deux milles, frère Léon, fort étonné, l'interrogea et dit : « Père, je te prie, de la part de Dieu, de me dire où est la joie parfaite. » et saint François lui répondit : « Quand nous arriverons à Sainte-Marie-des-Anges, ainsi trempés par la pluie et glacés par le froid, souillés de boue et tourmentés par la faim, et que nous frapperons à la porte du couvent, et que le portier viendra en colère et dira : « Qui êtes-vous ? » et que nous lui répondrons : « Nous sommes deux de vos frères », et qu'il dira : « Vous ne dites pas vrai, vous êtes même deux ribauds qui allez trompant le monde et volant les aumônes des pauvres ; allez-vous en » ; et quand il ne nous ouvrira pas et qu'il nous fera rester dehors dans la neige et la pluie, avec le froid et la faim, jusqu'à la nuit, alors si nous supportons avec patience, sans trouble et sans murmurer contre lui, tant d'injures et tant de cruauté et tant de rebuffades, et si nous pensons avec humilité et charité que ce portier nous connaît véritablement, et que Dieu le fait parler contre nous, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite.

    Et si nous persistons à frapper, et qu'il sorte en colère, et qu'il nous chasse comme des vauriens importuns, avec force vilenies et soufflets en disant : « Allez-vous-en d'ici misérables petits voleurs, allez à l'hôpital, car ici vous ne mangerez ni ne logerez », si nous supportons tout cela avec patience, avec allégresse, dans un bon esprit de charité, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite.

    Et si nous, contraints pourtant par la faim, et par le froid, et par la nuit, nous frappons encore et appelons et le supplions pour l'amour de Dieu, avec de grands gémissements, de nous ouvrir et de nous faire cependant entrer, et qu'il dise, plus irrité encore : « ceux-ci sont des vauriens importuns, et je vais les payer comme ils le méritent », et s'il sort avec un bâton noueux, et qu'il nous saisisse par le capuchon, et nous jette par terre, et nous roule dans la neige, et nous frappe de tous les noeuds de ce bâton, si tout cela nous le supportons patiemment et avec allégresse, en pensant aux souffrances du Christ béni, que nous devons supporter pour son amour, ô frère Léon, écris qu'en cela est la joie parfaite.

    Et enfin, écoute la conclusion, frère Léon : au-dessus de toutes les grâces et dons de l'Esprit-Saint que le Christ accorde à ses amis, il y a celui de se vaincre soi-même, et de supporter volontiers pour l'amour du Christ les peines, les injures, les opprobres et les incommodités ; car de tous les autres dons de Dieu nous ne pouvons nous glorifier, puisqu'ils ne viennent pas de nous, mais de Dieu, selon ce que dit l'Apôtre : « Qu'as-tu que tu ne l'aies reçu de Dieu ? et si tu l'as reçu de lui, pourquoi t'en glorifies-tu comme si tu l'avais de toi-même ? ». Mais dans la croix de la tribulation et de l'affliction, nous pouvons nous glorifier parce que cela est à nous, c'est pourquoi l'Apôtre dit « Je ne veux point me glorifier si ce n'est dans la croix de Notre-Seigneur Jésus Christ. » : à qui soit toujours honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen.

    (Thomas de Celano, biographie de saint François d’Assise)

    Ref. la joie parfaite selon saint François d’Assise

    Le pape Benoît XVI a écrit : « En disant que la souffrance est une face intérieure de l’amour nous comprenons pourquoi il est si important d’apprendre à souffrir et, inversement, pourquoi éviter à tout prix la souffrance rend l’homme inapte à la vie : il connaîtrait le vide de l’existence qui ne peut entraîner qu’amertume et refus, et non acceptation et maturation : celui qui a intérieurement accepté la souffrance mûrit et devient compréhensif envers les autres et plus humain. Celui qui a toujours évité la souffrance ne comprend pas les autres : il devient dur et égoïste ». En ce sens, nous pouvons répéter cette parole si mal comprise de saint Josémaria Escriva : « bénie soit la douleur, aimée soit la douleur, sanctifiée soit la douleur » (Chemin, n° 108) qui accomplit en nous l’Homme nouveau. Car depuis le matin de Pâques, nous le savons : sa croix et ses plaies sont devenues glorieuses. Alleluia.

    JPSC

  • CQFD : voilà le pape réputé favorable à des bénédictions pour les couples de même sexe

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    Les propos ambigus de François répondant aux dubia des cardinaux produisent leur effet et sont déjà relayés dans tous les médias.

  • Le Vatican répond aux dubia du cardinal Duka sur les catholiques divorcés et remariés.

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    De Jonathan Liedl sur CNA :

    Le Vatican répond aux dubia du cardinal Duka sur les catholiques divorcés et remariés.

    2 oct. 2023

    Le jour où cinq cardinaux ont publié une série de "dubia" au pape François et où le Vatican a publié les réponses du pape, le Dicastère pour la doctrine de la foi a également publié une autre série importante de "responda" ("réponses") à la demande de clarification d'un prélat de premier plan sur une doctrine morale controversée.

    Le Vatican a publié lundi les réponses à 10 dubia soumis par le cardinal tchèque Dominik Duka concernant "l'administration de l'Eucharistie aux couples divorcés vivant dans une nouvelle union". 

    Initialement soumise par l'archevêque émérite de Prague le 13 juillet au nom de la Conférence épiscopale tchèque, la réponse de la DDF - signée à la fois par le pape François et le nouveau préfet, le cardinal Victor Fernández - avait été transmise au cardinal tchèque le 25 septembre.

    Au cœur du dubia de Duka et de la réponse du Vatican se trouve l'application pratique d'Amoris Laetitia ("La joie de l'amour"), l'exhortation apostolique du pape François publiée après le Synode sur la famille de 2015, et en particulier ses conseils pastoraux pour la réception de la communion par les personnes sacramentellement mariées mais "divorcées et remariées" à une autre personne que leur conjoint.

    L'auteur présumé de l'exhortation du pape de 2015 et maintenant chef du bureau de doctrine de François, Fernández n'a pas hésité à peser avec autorité sur les questions qui lui ont été posées par le prélat tchèque - un changement notable par rapport à l'engagement précédent du DDF avec les questions sur Amoris Laetitia, qui comprenait le fait de ne pas répondre aux dubia précédemment soumis.

    Sur la question de l'admission à l'Eucharistie d'un catholique divorcé de son conjoint sacramentellement marié mais civilement remarié à un autre, Mgr Fernández a écrit que, bien que les prêtres doivent fournir un accompagnement pastoral à l'individu, "c'est chaque personne, individuellement, qui est appelée à se mettre devant Dieu et à lui exposer sa conscience, avec ses possibilités et ses limites", et à évaluer sa disposition à recevoir.

    "Cette conscience, accompagnée par un prêtre et éclairée par les orientations de l'Église, est appelée à se former pour évaluer et donner un jugement suffisant pour discerner la possibilité d'accéder aux sacrements."

    Les orientations d'Amoris Laetitia sur ce sujet ont suscité la controverse lors de leur promulgation. Cinq dubia soumis en 2016 par quatre cardinaux - dont deux des cinq cardinaux qui ont envoyé des dubia au pape plus tôt cet été, le cardinal américain Raymond Burke et le cardinal allemand Walter Brandmüller - ont demandé au pape de clarifier si l'enseignement de saint Jean-Paul II dans Veritatis Splendor ("La splendeur de la vérité") "sur l'existence d'une vérité absolue" avait été respecté ou non. Jean-Paul II dans Veritatis Splendor ("La splendeur de la vérité") "sur l'existence de normes morales absolues qui interdisent les actes intrinsèquement mauvais et qui sont contraignantes sans exceptions" était toujours valable dans le sillage d'Amoris Laetitia, et d'autres questions connexes sur la conscience et les circonstances. Le pape François n'a jamais répondu.

    Aujourd'hui, Mgr Fernández a écrit que, en tant que réponse du pape aux synodes successifs sur la famille en 2014 et 2015, Amoris Laetitia "était le résultat du travail et de la prière de toute l'Église". 

    Ses orientations sur la communion pour les personnes divorcées et remariées se fondent également sur le magistère des deux prédécesseurs du pape François, écrit le préfet de la DDF, bien que ces deux papes aient reconnu que les catholiques divorcés et remariés pouvaient participer à l'Eucharistie s'ils étaient "engagés ... à s'abstenir des actes propres aux époux" (saint Jean-Paul II), ou s'ils s'engageaient à vivre leur relation comme des amis (Benoît XVI); François "admet qu'il peut y avoir des difficultés à pratiquer la continence et permet donc dans certains cas, après un discernement adéquat, l'administration du sacrement de réconciliation même s'il n'est pas possible d'être fidèle à la continence proposée par l'Église". 

    Amoris Laetitia "ouvre également la possibilité d'accéder aux sacrements de la réconciliation et de l'Eucharistie lorsque, dans un cas particulier, il existe des limitations qui atténuent la responsabilité et la culpabilité" - bien que Fernández note que "ce processus d'accompagnement ne se termine pas nécessairement avec les sacrements" mais pourrait indiquer d'autres formes non sacramentelles de communion et d'inclusion.

    S'inspirant directement d'Amoris Laetitia, la réponse de la DDF précise que dans le nécessaire processus de discernement, "les divorcés remariés doivent se demander comment ils se sont comportés envers leurs enfants lorsque l'union conjugale est entrée en crise ; s'il y a eu des tentatives de réconciliation ; comment la situation du partenaire est abandonnée ; quelles conséquences la nouvelle relation a sur le reste de la famille et sur la communauté des fidèles ; quel exemple elle offre aux jeunes qui doivent se préparer au mariage". "Une réflexion sincère peut renforcer la confiance dans la miséricorde de Dieu, qui n'est refusée à personne", peut-on lire dans la réponse du Vatican, citant Amoris Laetitia.

    La réponse affirme également que les évêques devraient développer dans leurs diocèses des critères basés sur Amoris Laetitia qui "peuvent aider les prêtres dans l'accompagnement et le discernement des personnes divorcées vivant dans une nouvelle union", et que l'application d'Amoris par les évêques de la région pastorale de Buenos Aires, que François a qualifiée d'"unique interprétation", devrait être considérée comme un "magistère authentique" et qu'aucune autre explication complète ne serait fournie.

    Les réponses évitent de répondre directement à la question de savoir si les actes commis dans la vie sexuelle du couple composé d'au moins un catholique divorcé et remarié doivent "être mentionnés dans le sacrement de réconciliation", mais le préfet de la DDF écrit que la vie sexuelle du couple doit être "soumise à un examen de conscience pour confirmer qu'elle est une véritable expression de l'amour et qu'elle aide à grandir dans l'amour".

    "Tous les aspects de la vie doivent être placés devant Dieu.

    Enfin, en réponse à la question de Mgr Duka sur la manière dont les évêques tchèques pourraient "procéder pour établir l'unité interne" sur la question de l'orientation pastorale pour les divorcés et les remariés, "mais aussi pour éviter de perturber le magistère ordinaire de l'Église", Mgr Fernández a écrit que les évêques tchèques pourraient "établir l'unité interne" sur la question des divorcés et des remariés en "se mettant d'accord sur des critères minimaux pour mettre en œuvre les propositions d'Amoris Laetitia" afin d'aider les prêtres "dans le processus d'accompagnement et de discernement concernant l'accès possible aux sacrements des divorcés dans une nouvelle union, sans préjudice de l'autorité légitime que chaque évêque a dans son propre diocèse".

  • Les réponses du Pape aux Dubia ? Une mystification retentissante

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    De Roberto Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Les réponses du Pape aux Dubia ? Une mystification retentissante

    Pour parer le coup de la publication des Dubia des cinq cardinaux, le Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi et la Communication du Vatican ont monté une opération pour faire croire que le Pape a répondu et qu'il n'y a plus rien à dire.

    2_10_2023

    Si vous n'avez pas les raisons, vous essayez la ruse et la tromperie. C'est la seule façon d'expliquer la démarche du nouveau Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Victor Manuel Fernández, qui a publié sur le site du Dicastère les premiers Dubia envoyés au Pape par les cinq cardinaux le 10 juillet dernier et la réponse signée par le Pape François. Mais les questions et les réponses font partie d'un seul document qui porte la date du 25 septembre. En fait, cette date se réfère à la demande que Fernández lui-même a faite au Pape de publier les parties saillantes de sa réponse, qui date du 11 juillet. Cela donne l'impression que le 25 septembre est bien la date de la réponse.

    Cet effet était clairement voulu, à tel point que la date du 11 juillet n'apparaît pas au bas de la réponse du pape. En outre, Mgr Fernandez ignore totalement la deuxième demande d'éclaircissement des cinq cardinaux, datée du 21 août, dans laquelle il est expressément indiqué que la lettre du pape du 11 juillet ne répond pas du tout à leurs questions. Et en effet, disent les cardinaux, vos réponses n'ont pas résolu les doutes que nous avions soulevés, mais les ont plutôt approfondis".

    De plus, la lettre publiée par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi n'est pas la lettre complète (voici le pdf de la lettre complète) reçue uniquement par les cardinaux Burke et Brandmüller, qui comporte également une introduction et une conclusion qui ne figurent pas dans le document proposé par le cardinal Fernandez. Dans la partie manquante, outre l'agacement évident perçu à l'initiative des cinq cardinaux, le Pape les réprimande en affirmant qu'"il n'est pas bon d'avoir peur" des "questions" et "interrogations" recueillies dans le processus de préparation du Synode. Nous savons très bien comment elles ont été recueillies (voir ici et ici).

    En tout cas, ce qui est évident, c'est que pour parer le coup des Dubia rendus publics ce matin, un colossal travail de mystification a été mis en place au Vatican pour tromper l'opinion publique catholique et faire passer pour close une question qui est au contraire plus ouverte que jamais. Et toutes les structures vaticanes possibles ont été mobilisées à cette fin.

    C'est ainsi que Vatican News titre d'emblée : " Le pape répond à la dubia de cinq cardinaux ", voulant donner l'impression que la réponse est pour aujourd'hui. A tel point que ni dans le titre, ni dans le résumé, ni dans le corps de l'article, une seule date n'est mentionnée. Un véritable tour de passe-passe digne d'un professionnel, qui ne manque certainement pas au sommet de la communication vaticane.

    Et des sources bien informées nous disent aussi que la Secrétairerie d'État s'est déplacée pour obtenir de Channel 5 - pouvant compter sur un vaticaniste "ami" - un service qui, dès ce soir, rendra compte de la réponse du Pape aux Dubia.

    Voici donc le récit officiel que le Saint-Siège promeut : les Dubia ont déjà reçu une réponse, l'affaire est close, le Synode peut se dérouler tranquillement comme prévu.

    De cette manière, le pape François voudrait éviter définitivement de donner une réponse claire aux Dubia reformulés après sa lettre. Et ce n'est pas tout : la version du Vatican insiste seulement sur le fait qu'il y a eu une réponse, mais ce n'est pas vrai, même si l'on examine la lettre du Pape, elle a un contenu problématique et inquiétant, comme l'ont souligné les cinq cardinaux.

    Nous sommes donc confrontés à un nouveau mensonge colporté par les dirigeants du Saint-Siège qui, malgré leurs déclarations d'ouverture à l'Esprit Saint, semblent bien plus intéressés par la promotion de leur propre agenda.

  • Fin de vie : que dit l'Eglise ?

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    De Pierre-Olivier Arduin sur le site de La Nef :

    Que dit l’Église sur la fin de vie ?

    L’Église catholique est bien seule, en nos temps de postmodernité, à maintenir une vision anthropologique stable et cohérente et, ainsi, à éclairer les âmes de bonne volonté, notamment par son enseignement sur la fin de vie. Que dit donc l’Église sur la fin de vie ?

    Les tentatives d’adoption de lois légitimant des formes de suicide assisté et d’euthanasie des malades les plus vulnérables se multiplient, n’épargnant aucun pays, y compris la France où leurs promoteurs demeurent actifs et comptent bien parvenir à leurs fins lors du prochain quinquennat. Le président Macron ne s’en cache pas ; après le saccage des lois de bioéthique, l’allongement du délai de l’IVG et la volonté d’inscrire le droit à l’avortement dans la Charte européenne des droits fondamentaux, ce sera le dernier chantier « sociétal » de l’actuelle majorité.

    Face à de telles dérives qui ébranleraient tous les fondements de la médecine hippocratique occidentale, l’enseignement de l’Église constitue non seulement une boussole fiable, rappelant sans ambiguïté le devoir de protéger la vie des patients jusque dans les phases les plus critiques de la maladie, mais également un GPS particulièrement élaboré pour éviter les chemins de traverse qui fragilisent l’interdit de tuer. La promulgation le 14 juillet 2020 par la Congrégation pour la Doctrine de la foi (CDF) de la Lettre Samaritanus bonus « sur le soin des personnes en phase terminale de la vie » représente à ce titre un aboutissement du Magistère sur ce thème (1). Le pape François qui a suivi de près les travaux préparatoires a ordonné la publication d’un texte qui développe et éclaire une réflexion de l’Église courant sur soixante-cinq années, depuis l’allocution fondatrice du pape Pie XII en février 1957 à des médecins sur les bonnes pratiques analgésiques en fin de vie.

    Il est toutefois étonnant de constater que Samaritanus bonus (SB) qui constitue un véritable vade-mecum n’a toujours pas reçu l’accueil qu’il mériterait en France, tant ce document d’une richesse exceptionnelle peut éclairer tous ceux qui ont à cœur le respect de la vie des malades. Aussi voudrions-nous ici en présenter les lignes de force pour donner le goût de l’étudier, de le mettre en pratique et de le faire connaître, y compris au sein de cercles non ecclésiaux.

    Un jugement sévère sur l’euthanasie

    Premier fait d’importance à rappeler, qui peut sembler couler de source, la sévérité du jugement de l’Église sur l’euthanasie, SB affirmant sans la moindre équivoque qu’elle est « un crime contre la vie humaine », un « acte meurtrier intrinsèquement mauvais, quelles que soient les circonstances », qu’« aucune fin ne peut légitimer et qui ne tolère aucune forme de complicité ou de collaboration, active ou passive » (V, 1). Il ne s’agit pas que de mots. Cette fermeté a trouvé une traduction concrète dans une affaire peu connue qu’a eue à trancher la Congrégation pour la Doctrine de la foi il y a quelques mois, alors même qu’elle avait pratiquement achevé la rédaction de la Lettre.

    En mars 2017, sur le site de la branche belge de la Congrégation des Frères de la Charité, un document était publié admettant à certaines conditions la pratique de l’euthanasie des malades accueillis dans leurs structures hospitalières psychiatriques. On le sait, la Belgique est l’un des premiers États au monde à avoir légalisé le suicide assisté et l’euthanasie des malades, des enfants, des personnes âgées et handicapées, et avoir instauré une « société de l’euthanasie » dont souhaiteraient s’inspirer de nombreux responsables politiques. Dès le mois de mai 2017, la CDF avait alerté le Saint-Père de la gravité du cas qui avait alors demandé au supérieur général des Frères de la Charité des éclaircissements urgents. Entre juin 2017 et mars 2020, pas moins de huit réunions rassemblant les représentants des Frères avec les préfets et secrétaires des dicastères concernés eurent lieu à Rome, sans compter les échanges épistolaires et la nomination d’un visiteur apostolique, leur demandant de récrire leur charte et de réaffirmer leur « adhésion sincère aux principes de sacralité de la vie humaine avec comme conséquence l’impossibilité de collaborer avec les institutions civiles belges, l’inacceptabilité de l’euthanasie et le refus absolu de l’exécuter dans les institutions qui dépendent d’eux » (2). Aucun pas en avant n’ayant été effectué, les religieux belges s’obstinant à envisager le meurtre de leurs patients « psychiatriques », la CDF avec l’approbation du pape François a dès lors signifié à la province belge des Frères de la Charité qu’ils « ne pourront plus, dorénavant, se considérer comme des institutions catholiques ».

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  • Le Pape a-t-il répondu aux «dubia» des cinq cardinaux ?

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    Selon Vatican News, le pape aurait répondu aux dubia des cinq cardinaux mais il s'agirait d'une manoeuvre malhonnête (voir la note de Sandro Magister sous l'article de Vatican News reproduit  ci-dessous) :

    2 octobre 2023

    "Le Pape répond aux «dubia» de cinq cardinaux"

    Les cardinaux Brandmüller, Burke, Sandoval Íñiguez, Sarah et Zen Ze-kiun ont présenté au Pape cinq questions demandant des éclaircissements sur certains points relatifs à l'interprétation de la Révélation divine, à la bénédiction des unions des personnes de même sexe, à la synodalité comme dimension constitutive de l'Église, à l'ordination sacerdotale des femmes et au repentir comme condition nécessaire à l'absolution sacramentelle.

    Le Pape François a répondu à cinq questions, des «dubia» ou «doutes» en latin, qui lui ont été adressées en juillet dernier par les cardinaux Walter Brandmüller et Raymond Leo Burke, avec le soutien de trois autres cardinaux, Juan Sandoval Íñiguez, Robert Sarah et Joseph Zen Ze-kiun. Les questions des cardinaux, en italien, et les réponses du Pape, en espagnol, ont été publiées aujourd'hui sur le site du Dicastère pour la Doctrine de la Foi. Vous trouverez ci-dessous le texte et notre traduction en français des réponses du Pape:

    1) Dubium sur l'affirmation selon laquelle la Révélation divine devrait être réinterprétée en fonction des changements culturels et anthropologiques en cours.

    Suite aux affirmations de certains évêques, qui n'ont été ni corrigées ni rétractées, la question se pose de savoir si la Révélation divine dans l'Église doit être réinterprétée en fonction des changements culturels de notre temps et de la nouvelle vision anthropologique que ces changements promeuvent ; ou si la Révélation divine est contraignante pour toujours, immuable et donc à ne pas contredire, selon ce qui a été dicté au Concile Vatican II et qui stipule qu’à Dieu qui révèle est due «l'obéissance de la foi» (Dei Verbum 5) ; que ce qui est révélé pour le salut de tous doit rester «à jamais intact» et vivant, et être «transmis à toutes les générations» (7) et que le progrès de l'intelligence n'implique aucun changement dans la vérité des choses et des mots, parce que la foi a été «transmise une fois pour toutes» (8), et que le Magistère n'est pas supérieur à la Parole de Dieu, mais n'enseigne que ce qui a été transmis (10).

    Réponse du Pape François

    Chers frères,

    Bien qu'il ne me semble pas toujours prudent de répondre aux questions qui me sont directement adressées, et qu'il me serait impossible de répondre à toutes, dans le cas présent, j'ai jugé opportun de le faire en raison de la proximité du Synode.

    Réponse à la première question

    a) La réponse dépend du sens que l'on attribue au mot «réinterpréter». S'il est compris comme «mieux interpréter», l'expression est valable. En ce sens, le Concile Vatican II a affirmé qu'il est nécessaire que, par le travail des exégètes - et j'ajouterais, des théologiens – «le jugement de l'Église mûrisse»  (Concile œcuménique Vatican II, Constitution dogmatique Dei Verbum, 12).

    b) Par conséquent, s'il est vrai que la Révélation divine est immuable et toujours contraignante, l'Église doit être humble et reconnaître qu'elle n'épuise jamais son insondable richesse et qu'elle a besoin de grandir dans sa compréhension.

    c) Par conséquent, elle grandit aussi dans sa compréhension de ce qu'elle a elle-même affirmé dans son Magistère.

    d) Les changements culturels et les nouveaux défis de l'histoire n'altèrent pas la Révélation, mais peuvent nous stimuler à mieux exprimer certains aspects de sa richesse débordante et qui offre toujours plus.

    e) Il est inévitable que cela puisse conduire à une meilleure expression de certaines affirmations passées du Magistère, et cela s'est effectivement produit au cours de l'histoire.

    f) D'autre part, il est vrai que le Magistère n'est pas supérieur à la Parole de Dieu, mais il est également vrai que tant les textes de l'Écriture que les témoignages de la Tradition ont besoin d'une interprétation qui permette de distinguer leur substance pérenne du conditionnement culturel. Cela est évident, par exemple, dans les textes bibliques (comme Exode 21:20-21) et dans certaines interventions magistérielles qui ont toléré l'esclavage (cf. Nicolas V, Bulle Dum Diversas, 1452). Il ne s'agit pas d'un argument secondaire, vu son lien intime lié à la vérité éternelle de la dignité inaliénable de la personne humaine. Ces textes doivent être interprétés. Il en va de même pour certaines considérations du Nouveau Testament sur les femmes (1 Corinthiens 11 : 3-10 ; 1 Timothée 2 : 11-14) et d'autres textes de l'Écriture et témoignages de la Tradition qui ne peuvent être répétés tels quels aujourd'hui.

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  • RDC : « Denis Mukwege sera le facteur X de l’élection de 2023 »

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    La "Libre Afrique" de ce jour commente :

    "Les cadors congolais se bousculent pour s’inscrire sur la liste de départ avant le 8 octobre...

    Félix Tshisekedi, qui entend rempiler (”en étant enfin élu et non désigné”, persifle un proche de Jean-Pierre Bemba, pourtant proche du président en exercice), Martin Fayulu, qui veut récupérer le mandat qu’il prétend avoir gagné en 2018 dans les urnes, Moïse Katumbi, qui espère enfin être qualifié pour cette course à la magistrature suprême, et Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018, qui rêve de décrocher la présidence pour son entrée en politique, ont tous rendez-vous dans les locaux de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) cette semaine pour le dépôt de leur candidature.

    Delly Sesanga, le patron du parti Envol, devrait aussi en être, Muzito et Matata Ponyo, deux anciens Premiers ministres sous Joseph Kabila, eux, ont déjà rempli cette formalité.

    Aucune surprise dans ce casting, dans lequel se sont invités quelques seconds couteaux capables de réunir les 160 millions de francs congolais (soit approximativement 60 000 dollars) nécessaires pour le dépôt de la caution non remboursable.

    Les deux dernières confirmations

    Dans cette liste de candidats présidents ne subsistaient en fait que deux demi-surprises : Martin Fayulu et Denis Mukwege. Le camp du Front Commun pour le Congo de Joseph Kabila ayant lui toujours affirmé qu’il ne présenterait pas de candidat, mettant en avant “l’absence de crédibilité de ce suffrage”, selon un des lieutenants de l’ancien président.

    Entre Fayulu et Mukwege, le premier à trancher a été le patron de la plate-forme Lamuka. Martin Fayulu, qui avait pourtant appelé les membres de son parti Ecidé à boycotter le scrutin législatif organisé le même jour que la présidentielle, le 20 décembre prochain, a laissé entendre un certain temps qu’il pourrait ne pas concourir si la Ceni ne mettait pas en place un audit international et indépendant du fichier électoral qui reprend l’ensemble des Congolais qui se sont inscrits pour ces élections.

    Samedi 30 septembre, lors de l’annonce de sa candidature, Martin Fayulu a justifié son revirement en expliquant : “ayant entendu la demande pressante de la population, la coalition Lamuka, a décidé de déposer ma candidature pour la présidentielle de décembre 2023. Comme nous n’avons pas eu la transparence par l’audit du fichier électoral, nous l’aurons dans la surveillance des élections”.

    Selon lui, sur 43,9 millions d’électeurs inscrits, il y en aurait “10 millions de fictifs”. “Cette fois-ci, ça ne passera pas… Nous refusons de blanchir la fraude […], nous devons nous mobiliser pour empêcher que la parodie électorale en préparation ne se réalise”, a-t-il lancé ce samedi 30 septembre.

    Mais l’ancien cadre Exxon, 68 ans, estime malgré tout que sa position a permis certaines avancées du côté de la Ceni, qui tout en refusant cet audit indépendant du fichier, a annoncé, explique-t-il, la publication des résultats électoraux bureau de vote par bureau de vote.

    On se souviendra que lors de l’annonce de la victoire de Félix Tshisekedi en janvier 2019, et jusqu’à ce jour, aucun procès-verbal d’aucun bureau de vote n’a été publié par la Commission électorale nationale indépendante, ce qui ne fait qu’accentuer les doutes sur la victoire de Félix Tshisekedi.

    Martin Fayulu a demandé à la Ceni de rouvrir les inscriptions pour les élections législatives afin que nos membres puissent quand même déposer leur candidature”, explique un cadre de son parti. “Mais nous ne nous faisons guère d’illusion. Denis Kadima, le patron de la Ceni ne nous fera pas ce cadeau”. Martin Fayulu part donc à la conquête de la magistrature suprême en sachant pertinemment bien qu’il devra gérer le pays, s’il est élu, sans un seul membre de son parti à l’Assemblée nationale.

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  • Synode : un nouveau désastre médiatique se profile à l'horizon

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    Du blog "Il Sismografo" :

    Un synode sans transparence - "sans parresia et sans censure" - est voué au désastre médiatique parce qu'il brouille la frontière entre le vrai et le faux.

    - Le pape François a déclaré aux pères synodaux lors du Synode de 2014 : il faut "parler avec parresia et écouter avec humilité". Le souverain pontife a rappelé le synode de 2001 : "On a voulu un synode avec la censure, une censure curiale qui bloquait les choses".

    - Des journalistes silencieux. Être catholique et en même temps journaliste - ce qui est plus que légitime - ne signifie pas que l'on soit professionnellement subordonné à la hiérarchie.

    - Les prochains jours seront problématiques pour le pontificat car tout ce qui sera dit aux journalistes sur l'évolution des discussions synodales posera toujours la même question : vrai ou faux ?

    ***

    (L.B. - R.C. - édité par la rédaction de "Il sismografo") Depuis que le pape Benoît XVI, dans l'un de ses derniers discours (13 février 2013), a parlé d'un "concile virtuel" (celui des médias) et d'un autre qu'il a appelé "le concile réel", cette analyse de sa part s'est largement répandue. En particulier, les membres de la hiérarchie de l'époque ont utilisé ces termes pour critiquer les médias qui - selon eux - inventent des désaccords, des polémiques, des rangs et des interdictions, des contrastes et de probables schismes dans l'Église. Certes, cette critique dans de nombreux cas, même aujourd'hui, est tout à fait vraie, mais il est également vrai que souvent, à l'origine de ce phénomène de distorsion, il y a quelque chose de beaucoup plus précis et grave : le manque de vérité et de transparence de la part de l'Église et de sa hiérarchie. D'après ce que François a déclaré récemment et ce que d'autres autorités du Vatican ont répété ces derniers jours, la prochaine XVIe Assemblée du Synode des évêques sera un événement "virtuel-médiatique" par choix des dirigeants de l'Église, et il ne sera donc pas possible cette fois de dire que le Synode est le résultat de soi-disant fictions journalistiques. Dans les semaines à venir, tandis que l'Église rendra compte de "son" (confidentiel) Synode, la presse, du moins les moins enrôlées, devra puiser les informations sur le "vrai" Synode à d'autres sources, et non pas directement auprès de ses protagonistes. Les informations fournies par ces sources intra-muros ne seront pas du tout vérifiables. Au mieux, il sera possible de dire : "le Vatican dit que...".

    Pourquoi ?

    Parce que le Pape a décidé qu'au cours de cette première session du Synode sur la synodalité, aucun résumé nominatif des orateurs ne serait distribué. Dans le passé, pendant 60 ans, la presse connaissait le nom et le prénom de l'orateur et les médias disposaient d'un bref résumé du discours dans différentes langues. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le souverain pontife ne veut pas de cela.

    Des synthèses globales, anonymes et indifférenciées.

    Chaque jour ouvrable, en fin de soirée, le dispositif de presse mis en place pour l'occasion - semble-t-il avec les conseils de grands experts en communication (mais on ne sait pas qui ils sont) - diffusera un résumé global, anonyme et indifférencié. C'est un changement majeur qui ne signifie qu'une chose : pas de transparence et pas de véritable communication avec les médias. Seulement une communication institutionnelle. Pas de dialogue, mais un monologue, au moment même où l'on parlait d'une "Église en dialogue avec le monde, ouverte et en mouvement".

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  • Haut Karabagh : la honte pour l'Europe

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    De Maxime Tandonnet sur son blog :

    Haut Karabagh, une honte européenne

    Une épuration ethnique est en cours au Haut Karabagh avec plus de 100 000 réfugiés qui ont dû fuir les massacres, les viols, la torture, à la suite de l’invasion de cette enclave arménienne par l’Azerbaïdjan. Mais cette fois, l’Europe des droits de l’homme a fait quasi silence, a lâchement fermé les yeux en dehors de quelques coups de menton ou communiqués verbeux. Mais il y a pire. C’était il y a un an, le 18 juillet 2022, Mme Ursula Von den Layen présidente de la Commission européenne rencontrait à Bakou le dictateur et bourreau des Arméniens, Ilham Aliev et se pavanait devant les caméras de télévision en signant un accord gazier avec ce dernier. L’idée était de remplacer médiatiquement le gaz russe par du gaz d’Azerbaïdjan. Depuis, Cette dame a-t-elle démissionné pour autant? Non, elle parade plus que jamais. Pourtant, par cette signature, les Européens donnaient une sorte de feu vert au massacre en cours et à nouvelle crise humanitaire. Mais celle-ci n’intéresse pas grand monde. Alors aujourd’hui, silence motus. Tabou sur les agissements de cette dame: il n’en est pas question, aucune critique à son encontre dans les médias officiels. Pourtant, le génocide arménien par les Turcs de 1915 (plus d’un million de morts) pourrait servir de leçon. Mais non, l’Europe ferme les yeux, cette fois-ci, pas de sanctions, pas de soutien militaire significatif à l’Arménie menacée à son tour. Peut-être que la haine de soi a encore frappé: dès lors que ce sont des musulmans qui massacrent des chrétiens, et non l’inverse, quelle importance? Ou bien encore, le Haut Karabagh et l’Arménie ne font-ils pas partie des projets de l’Occident, comme l’Ukraine? En tout cas, nous assistons à un formidable ballet d’hypocrisie: les droits de l’homme et l’indignation sélective: quand cela nous arrange, conformément à nos intérêts. Et quand cela ne nous arrange pas, on ferme les yeux, voire pire, non seulement on ne fait rien pour s’y opposer, mais on encourage le massacre par la signature d’un accord gazier scandaleux.

  • Synode : beaucoup de bruit pour (presque) rien ?

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    D'Almudena Martínez-Bordiú sur CNA

    Le chef de la doctrine du Vatican prédit que le synode de cette année n'apportera pas grand-chose de nouveau.

    1er octobre 2023

    Le cardinal Víctor Manuel Fernández, nouveau chef de la doctrine du Vatican, prédit que "ceux qui s'attendent à de grands changements" à l'issue du Synode des évêques de ce mois-ci seront "déçus".

    Mais le prélat argentin, qui s'est exprimé samedi lors d'une interview exclusive avec ACI Prensa, le partenaire de CNA pour les informations en langue espagnole, a laissé la porte ouverte à l'éventualité de tels changements à une date ultérieure.

    Mgr Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, a fait ces remarques lors des traditionnelles visites de courtoisie qui ont eu lieu après que le pape François lui ait remis, ainsi qu'à 20 autres cardinaux, leurs "chapeaux rouges" lors d'un consistoire sur la place Saint-Pierre le 30 septembre.

    S'exprimant quelques jours avant l'ouverture, le 4 octobre, de la 16e assemblée générale ordinaire du synode des évêques, il a prédit que ceux qui se trouvent des deux côtés des ailes polarisées de l'Église n'obtiendront pas ce qu'ils veulent, ou ce qu'ils craignent.

    "Les personnes qui ont peur d'avancées doctrinales étranges ou déplacées, et celles qui, d'un autre côté, attendent de grands changements, vont être vraiment déçues", a-t-il déclaré.

    Le Synode sur la synodalité, a-t-il dit, "n'est pas conçu dans cette veine".

    "En tout cas, pas cette année", a-t-il ajouté. "Par la suite, nous verrons ce qui émerge, et l'année prochaine nous verrons ce qui se passera, mais pour ce synode, cette année, nous ne pouvons pas en attendre trop.

    Rien pour les gros titres

    Ce que l'on peut attendre, a assuré le nouveau cardinal, c'est "un approfondissement de notre conscience de nous-mêmes, de ce que nous sommes en tant qu'Église, de ce que le Seigneur nous demande, de ce que le monde d'aujourd'hui attend également, et de la manière dont nous pouvons mieux atteindre les gens avec le même message que celui que nous avons toujours eu".

    "Si nous parvenons à atteindre une lumière qui nous guide, qui nous oriente, pour l'avenir de ce que nous devons être devant le peuple de Dieu et devant le monde, je pense que ce serait déjà immense, mais cela n'attirera l'attention de personne. On ne peut pas en faire un gros titre", a-t-il réfléchi.

    L'ancien archevêque de La Plata, en Argentine, qui occupe depuis septembre ce qui est peut-être le poste le plus puissant au Vatican après le Saint-Père, suggère que "tout le monde, y compris les journalistes", devrait "réduire ses attentes" car, affirme-t-il, "il n'y aura pas grand-chose de nouveau" lors de ce synode.

    Un appel profondément spirituel

    En ce qui concerne sa nomination au titre de cardinal, M. Fernández, 61 ans, a déclaré à ACI Prensa que sa nomination au dicastère pour la doctrine de la foi était "plus choquante".

    "Cela implique un travail très intense, que je fais avec plaisir, car il s'agit en grande partie de théologie, qui me passionne", explique-t-il. "Je rêvais qu'après mes 65 ans, je me remette à étudier et à enseigner. En réalité, [avec ce poste,] je ne vais pas enseigner, mais je dois étudier, et c'est quelque chose que j'aime".

    Le cardinal a ensuite fait l'éloge de sa "très bonne équipe" de spécialistes et de théologiens au sein du dicastère, ce qui, selon lui, lui donne "plus de sécurité".

    Mais le chapeau du cardinal, "il me semble, n'était pas indispensable", a ajouté Mgr Fernández. Comme le pape François a "ses propres idées", il aurait pu me laisser préfet sans ce titre.

    Néanmoins, l'appel à devenir cardinal a "la signification symbolique du don de sang", a-t-il déclaré. "Un appel à un [abandon] plus complet, plus courageux, plus libéré de son propre ego et de ses propres besoins."