Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Un nouveau livre de George Weigel se concentre sur les universités, la vérité, la foi et la raison

    IMPRIMER

    De sur le CWR :

    Le nouveau livre de George Weigel se concentre sur les universités, la vérité, la foi et la raison

    « Le culte du scepticisme », dit l’auteur prolifique, en discutant de Pomp, Circumstance et Unsolicited Advice, « est profondément ancré dans l’ADN de l’establishment universitaire du XXIe siècle. »

    Pomp, Circumstance, and Unsolicited Advice (Ignatius Press, 2025) rassemble une vingtaine de discours de remise de diplômes et de conférences universitaires de George Weigel, donnés depuis le début du siècle. Ces discours et conférences, donnés dans un cadre universitaire, sont à la fois solides et accessibles. Ils visent à inciter auditeurs et lecteurs à mieux apprécier la véritable nature de l'apprentissage et à mieux comprendre les vérités fondamentales d'une grande tradition.

    M. Weigel a récemment correspondu avec CWR au sujet du livre, des graves problèmes rencontrés aujourd’hui dans de nombreuses universités d’élite, de la relation entre la foi et la raison, et de certains géants intellectuels des deux derniers siècles.

    CWR : Les discours de fin d’études sont souvent oubliables, ou mémorisés pour de mauvaises raisons. Comment avez-vous procédé pour sélectionner les discours de fin d’études de ce volume ? Et quels critères (ce qu’il faut inclure et ce qu’il faut éviter) utilisez-vous pour rédiger un discours de fin d’études ?

    Weigel :  Un discours de remise de diplôme ne doit pas être tiré d’un dossier intitulé « discours générique de remise de diplôme ». Il doit refléter la situation particulière de l’établissement d’origine. Ce serait la règle n° 1.

    Ensuite, une pincée d'humour, quelques réflexions sur les défis du moment pour le discipulat missionnaire et de sincères remerciements aux parents des diplômés, souvent ignorés.

    J’espère que les discours de fin d’études contenus dans mon livre, qui ont été prononcés dans divers environnements universitaires – tous catholiques, mais dans un paysage diversifié, allant de l’Europe de l’Est au pays cajun jusqu’aux Rocheuses – présentent ces qualités.

    CWR : Comme vous le soulignez dans la préface, on assiste à une implosion dans de nombreuses universités autrefois prestigieuses. Quelles en sont les causes ? Et comment vos essais dans ce volume abordent-ils certains des problèmes essentiels et leurs solutions ?

    Weigel : Je crois que j'ai abordé la cause profonde – pardonnez-moi l'expression ! – de la dégénérescence des « élites » dans cette préface : la perte d'emprise sur la notion de vérité, que la présidente Drew Faust de Harvard a déclaré lors de son investiture comme étant une « aspiration », et non une « possession ».

    Pourtant, l’ensemble de l’entreprise universitaire telle que nous la comprenons aujourd’hui a été lancée par des catholiques au XIIIe siècle qui croyaient être en « possession » de vérités connues à la fois par la révélation et par la raison – non pas des vérités à enterrer dans le sable, mais des vérités à recevoir comme un don et à déployer ensuite dans de nouvelles recherches de la vérité des choses.

    Quand il n'y a que « votre » vérité et « ma » vérité, et rien que nous reconnaissions tous deux comme la  vérité, qu'obtient-on ? On se retrouve avec des antisémites sur-privilégiés qui déchaînent leurs passions sur les campus « d'élite ». J'espère qu'ils l'ont compris à Harvard et ailleurs, mais j'ai des doutes : le culte du scepticisme est profondément ancré dans l'ADN de l'establishment universitaire du XXIe siècle.

    CWR : Quels sont certains de vos discours ou conférences de fin d’études les plus mémorables, en termes de discours et de circonstances ?

    Weigel : Six mois après avoir prononcé mon discours de remise des diplômes à l’Université catholique ukrainienne de Lviv et lancé un défi à ses diplômés : rester fidèles à l’héritage des martyrs de l’Église gréco-catholique ukrainienne du XXe siècle, nombre de ces étudiants ont risqué leur vie pour protester contre l’autoritarisme croissant lors de la Révolution de la Dignité de Maïdan de 2013-2014 à Kiev. J’en ai été profondément touché. J’ai prononcé le discours de remise des diplômes de ma fille à l’Université de Dallas et celui de mon petit-fils à Raleigh, deux discours où je me suis inspiré de mon expérience personnelle du pape Jean-Paul II.

    CWR : Est-il exact de dire que la plupart, voire la totalité, des interventions de ce volume portent sur la vérité et la relation entre foi et raison ? Quels sont les points sur lesquels vous revenez souvent lorsque vous abordez ces sujets importants ?

    Weigel :  Oui, la plupart d'entre eux abordent ce sujet, et j'espère que ce n'est pas dû à un manque de créativité ou d'imagination de ma part, mais parce que je pense que cette relation est essentielle pour sauver la civilisation occidentale de sa ruée actuelle vers Gadara vers la falaise du wokery.

    La raison purifie la foi afin qu'elle ne se décompose jamais en superstition. La foi met la raison au défi d'ouvrir le champ de ses préoccupations et de ne pas se contenter de s'attarder sur les petites questions, mais plutôt de s'attaquer aux grandes questions : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Comment discerner la vérité dans un monde de mensonges ? Qu'est-ce qui fait une vie digne d'intérêt ?

    CWR : Dans une conférence donnée en Pologne en 2018, vous vous êtes concentré sur l’encyclique Veritatis Splendor de Jean-Paul II . Pourquoi cette encyclique conserve-t-elle toute son importance ? Et pensez-vous que le pape Léon XIII devra, d’une manière ou d’une autre, réaffirmer les points forts de Jean-Paul II concernant la vérité, le mal intrinsèque, la conscience et les questions connexes ?

    Weigel :  Déconstruire  Veritatis Splendor et l'insistance de cette grande encyclique sur certaines vérités morales fixes que nous ignorons à nos risques et périls était un projet majeur de plus d'une force au cours du pontificat qui vient de s'achever.

    Dans un monde en proie à une hémorragie de sang due aux effets catastrophiques du relativisme né du nihilisme et du scepticisme, il faut bien que quelqu'un défende le fait que certaines choses sont bonnes et vivifiantes, point final, et que d'autres sont mauvaises et mortifères, point final. Les gens normaux le comprennent intuitivement.

    Il faut une certaine bêtise académique pour se déformer au point de prétendre qu'il n'existe pas d'actes « intrinsèquement mauvais » : qu'en est-il du viol ? De la torture des enfants ? Du génocide ? Allez, amis de la théologie morale, soyez sérieux !

    L'Église est le dernier grand défenseur institutionnel de la capacité de l'humanité à saisir la vérité des choses, y compris la vérité morale des choses, et j'espère vivement que le pape Léon XIV suivra l'exemple de son noble homonyme, Léon XIII, et réaffirmera cela.

    CWR : Il est frappant de constater que les cinq essais sous la rubrique « Hommes de génie » concernent un philosophe et pape polonais, un théologien et pape allemand, un converti et cardinal français, un converti et cardinal anglais, et un théologien américain passé du progressisme au conservatisme. Quels sont les points communs entre ces hommes ? Et qu’est-ce qui vous intéresse chez eux et dans leur pensée ?

    Weigel :  Karol Wojtyła, Joseph Ratzinger, Jean-Marie Lustiger, John Henry Newman et Michael Novak étaient tous des penseurs de premier ordre qui sont restés ouverts à de nouvelles questions et perspectives tout au long de leur vie.

    Leur curiosité intense et incessante, leur détermination à ne jamais se contenter de produits intellectuellement médiocres, était et est une source d’inspiration : une source d’inspiration que, dans quatre cas, j’ai eu la grande chance de vivre personnellement.

    CWR : Qu’espérez-vous que les lecteurs gagneront et apprécieront davantage en lisant ces essais ?

    Weigel :  Le sentiment que la vie de l’esprit peut être amusante.

  • Poutine s'entretient avec le pape américain; réouverture de la ligne Rome-Moscou

    IMPRIMER

    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    Poutine s'entretient avec le pape américain, réouverture de la ligne Rome-Moscou

    C'est le pontife originaire de Chicago lui-même qui débloque les canaux avec le président russe qui a défié l'Occident. Léon XIV demande un signe de paix et sait que sur le chemin du Kremlin se trouve aussi Kirill, qui n'a pas pardonné les paroles de François. 

    6_6_2025

    Ligne ouverte entre Moscou et Rome. Léon XIV et Vladimir Poutine se sont parlés pour la première fois au téléphone. Et pour un pape qui a ouvert son pontificat en appelant à la paix, il était inévitable d'axer la conversation sur la situation en Ukraine. Le pape Prevost a demandé au président russe un signe de paix et a évoqué la situation humanitaire, en mentionnant également l'engagement du cardinal Matteo Zuppi à faciliter l'échange de prisonniers.

    L'aspect le plus intéressant de cet appel téléphonique est qu'il est sans précédent depuis le début du conflit. Depuis le 24 février 2022, malgré les nombreux signaux publics d'ouverture envoyés par Santa Marta, François n'a pas parlé à Poutine. Moins d'un mois après l'élection, Léon XIV y est parvenu.

    Encore plus pertinent si l'on considère les positions exprimées en 2022 par celui qui était alors Monseigneur Robert Prevost, selon lequel ce qui avait lieu en Ukraine était « une invasion impérialiste, dans laquelle la Russie veut conquérir un territoire pour des raisons de puissance, pour son propre bénéfice, pour sa position stratégique et sa grande valeur (...) culturelle, historique et productive ». Bref, pour Prévost, il n'y a pas d'« aboiements de l'OTAN » pour justifier - même partiellement - l'offensive de Moscou. Une opinion aussi tranchée n'est certainement pas inconnue du Kremlin, mais elle n'a pas été un motif d'obstruction. Après la conversation, Moscou s'est à nouveau efforcé de minimiser son poids en précisant, par la voix du porte-parole présidentiel Dmitri Peskov, que les deux hommes « n'ont pas discuté concrètement du rôle de médiation du Vatican dans la résolution du conflit ukrainien ».

    Le souci russe de nier l'hypothèse de négociations au Vatican est compréhensible compte tenu de l'influence du Patriarcat de Moscou qui n'est pas enclin à accorder une telle scène au chef des catholiques. Le choix de « Vatican » au lieu de « Saint-Siège » dans la déclaration de M. Peskov n'est pas fortuit. Le Kremlin s'efforce de limiter le rôle du pape à celui de simple chef d'un petit État plutôt qu'à celui d'organe suprême de l'Église catholique. Poutine et les siens sont bien conscients qu'ils avancent sur un terrain miné pour la sensibilité de l'Église orthodoxe russe, un allié de plus en plus indispensable du pouvoir politique après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

    Léon XIV, malgré la différence de mandat, a été cohérent avec le point de vue exprimé publiquement il y a trois ans. Dans sa demande, adressée à la seule Russie, de donner un signe de paix, on semble entrevoir sa volonté de ne pas paraître ambigu quant à la responsabilité du conflit. Est-il possible que le président russe qui a défié l'Occident préfère s'adresser au premier pape américain de l'histoire plutôt qu'à son prédécesseur tiers-mondiste et farouchement anti-américain ? Il faut dire que cet appel téléphonique doit être replacé dans le contexte du début d'un nouveau pontificat et ne pas être lié exclusivement à la question ukrainienne. Mais il s'agit certainement d'un signe de respect de la part de Poutine. 

    Il a été rapporté que le pape Prévost a souligné avec son interlocuteur « comment les valeurs chrétiennes partagées peuvent être une lumière qui aide à rechercher la paix, à défendre la vie et à poursuivre la véritable liberté religieuse ». Ces mots rappellent le travail effectué par Benoît XVI pour créer un canal privilégié avec le Patriarcat de Moscou dans la défense des principes dits non négociables, en particulier au sein des instances internationales où les instances laïques trouvaient de plus en plus d'espace. Ce n'est pas un hasard si cet engagement souterrain de Ratzinger a permis l'établissement de relations diplomatiques entre la Fédération de Russie et le Saint-Siège en 2009.

    Dans l'axe Rome-Moscou, les aspects politiques et spirituels se rencontrent et s'entrecroisent continuellement, et il ne peut en être autrement si l'on tient compte de la « symphonie » qui existe entre le trône et l'autel en Russie.

    François, premier pape à rencontrer un patriarche à Cuba, a été l'homme des grands gestes d'amitié, mais il s'est déplacé maladroitement sur un terrain délicat, comme cela a été évident lorsqu'il a qualifié Kirill d'« enfant de chœur » de Poutine. Des mots que les hiérarchies ecclésiastiques russes n'ont jamais oubliés et qui n'ont pas été pardonnés malgré les nombreuses déclarations de Bergoglio qui ont même été qualifiées de « pro-russes » en Occident.

    Il en a donné un premier aperçu avant-hier lors de son appel téléphonique avec Poutine, remerciant le patriarche pour ses bons vœux au début de son pontificat. Le nouveau pape sait très bien que la création d'un canal utile avec le Kremlin passe nécessairement par le Patriarcat. 

  • Beauraing, 28-29 juin : Pèlerinage des Sacrés Coeurs de Jésus et Marie

    IMPRIMER

    2025_06_06_08_26_04_Greenshot.png

  • Election de Léon XIV : un "plantage" en direct sur la RTBF

    IMPRIMER

    Lu sur Linkedin :

    Un échec en direct, devant des millions de gens.

    Le 8 mai dernier, vers 19h, le monde entier regarde la télévision pour savoir qui va être le nouveau pape.

    Cela fait déjà près d'1h que la fumée blanche est sortie. À la RTBF comme sur toutes les chaînes de télé du monde, on est dans les starting blocks.

    Si la tension est importante, la formule est rituelle : un cardinal va annoncer en latin le prénom de naissance du nouveau pape, quelques instants avant de donner son nom de famille.

    Du coup, si on est bien préparé, la seule annonce du prénom permet de révéler qui est le pape élu, avec quelques secondes d'avance sur tous les autres médias.

    19h14, le cardinal chargé de l'annonce arrive au micro : "habemus papam".

    Tension maximale. Et craquage en direct sur la RTBF !

    Quand vient le moment de dire le prénom du pape, le cardinal dit "Robertum Franciscum". Le journaliste belge traduit "Robert François". Jusque là, on est bons.

    Pourtant, ça part en vrille. Quelqu'un en plateau chuchote "Américain. Burke". Le cardinal Burke existe, il est américain et c'est l'antithèse du pape François. Chouchou des conservateurs, il n'a jamais eu aucune chance d'être élu. Stupeur et tremblements. "C'est une catastrophe" dit quelqu'un (il semble que ce soit Gabriel Ringlet, le chouchou de la RTBF ndB).

    Tout à la surprise de cette élection imprévisible, en plateau on commente péniblement l'élection du cardinal Burke sans écouter l'annonce du nom de famille du "cardinalem Prevost" faite à la tribune de Saint-Pierre. Dommage, cela aurait permis de se corriger tout de suite.

    En l'occurence, il faudra 2 (très) longues minutes pour que quelqu'un (l'évêque de Liège) corrige : "Il s'agit de Robert François Prevost". "Ah, c'est mieux !"

    Les pauvres ! 

    La vidéo (sur X) : https://x.com/HendroM/status/1927089223938568361

  • Norbert, fondateur des Prémontrés (6 juin)

    IMPRIMER

    szentnorbert_1.jpgNorbert, archevêque, fondateur de l’Ordre des Prémontrés (1080-1134) (source)

    Norbert, né en 1080, près de Cologne, fut engagé dès son jeune âge dans la cléricature ; mais il fréquentait plus la cour que l’Église et reculait devant les Ordres sacrés, afin de suivre la voie des plaisirs.

    Il avait déjà trente-trois ans, quand, traversant à cheval une belle prairie, accompagné d’un seul serviteur, il fut assailli par une soudaine et horrible tempête. La scène de saint Paul sur le chemin de Damas se renouvela ; car Norbert entendit une voix céleste lui dire : "Pourquoi Me fuis-tu ? Je te destinais à édifier Mon Église, et tu scandalises Mon peuple." En même temps, la foudre éclate et le renverse par terre, où il demeure évanoui pendant une heure entière. Quand il eut recouvré ses sens, il dit à Dieu : "Seigneur, que demandez-Vous de moi ?" Et la réponse à sa question lui fit comprendre qu’il devait quitter le monde et vivre dans la pénitence.

    La conversion fut immédiate et complète, et bientôt l’on put voir, non sans étonnement, le brillant gentilhomme échanger ses riches vêtements contre la bure du moine. Il se prépara pendant quarante jours, dans un monastère, à offrir pour la première fois le Saint Sacrifice de la Messe.

    Norbert obtint du Pape les pouvoirs de missionnaire apostolique et commença à prêcher la pénitence. Ses oeuvres étaient plus éloquentes encore que sa prédication : il marchait nu-pieds, même en plein hiver, au milieu de la neige, n’avait pour vêtement qu’un rude cilice en forme de tunique et un manteau de pénitent ; il observait perpétuellement le carême selon la rigueur des premiers siècles, et y ajoutait de ne manger presque point de poisson et de ne boire du vin que très rarement : on eût dit un nouveau Jean-Baptiste, par son zèle et ses austérités.

    Cependant Dieu réservait à Norbert la gloire de fonder l’Ordre des Prémontrés, ainsi nommé parce que le Saint avait eu révélation du lieu où il devait l’établir. Saint Augustin lui ayant apparu, une Règle d’or à la main, il comprit qu’il devait adopter pour son Ordre la règle de ce grand docteur. Il fut lui-même la règle vivante de ses frères.

    En 1126, se réalisa une vision que sa mère avait eue avant sa naissance : Norbert fut obligé d’accepter l’archevêché de Magdebourg, et il eut désormais outre le souci de son Ordre, le soin de son diocèse, où son apostolat fut traversé par de grandes persécutions et couronné d’abondants fruits de salut. Rien du reste, n’avait changé dans sa vie, et jusqu’à sa mort il mena dans son palais la vie d’un moine dans sa cellule.

    Pour aller plus loin, nous vous conseillons de visiter le site web de l'Abbaye Notre-Dame de Leffe.

  • Comment la science confirme la vision chrétienne de la création du monde

    IMPRIMER

    D'Antoine de Montalivet sur 1000 raisons de croire :

    Comment la science corrobore la vision chrétienne de la création du monde

    L’expression « fine tuning » (« réglage fin ») désigne l’extrême précision des constantes physiques qui rendent la vie possible dans l’Univers. Ce constat scientifique, reconnu par la communauté académique, révèle qu’une infime variation de ces constantes aurait empêché toute structure biologique complexe. Ni la nécessité physique ni le hasard ne peut expliquer ce réglage précis. La seule hypothèse raisonnable est celle d’un dessein intelligent. Cela rejoint pleinement l’enseignement chrétien selon lequel Dieu est l’origine de tout ce qui existe, le Créateur de l’Univers visible et invisible. Pour la foi chrétienne, Dieu a créé l’Univers avec amour et intention pour accueillir non seulement l’homme, mais la Vie véritable : Jésus-Christ.

    Les raisons d'y croire :

    • Les lois de l’Univers témoignent d’un ordre rigoureux et d’une intelligence prodigieuse. Cette précision renvoie à un Dieu qui agit avec sagesse, « avec poids, mesure et nombre » (Sg 11,20). La foi chrétienne affirme justement que la création reflète la raison divine.
    • Toutes les constantes physiques semblent réglées en vue de permettre l’apparition de la vie. Cela suggère une intention derrière la création : faire exister des êtres vivants. La foi chrétienne enseigne que la vie est un don de Dieu, voulu et aimé, et que toute la création est tournée vers la vie.
    • Tout semble indiquer que l’Univers a été préparé pour permettre non seulement la vie, mais l’émergence d’êtres capables de conscience, de liberté et d’amour. Cela rejoint la conviction chrétienne que l’homme est « créé à l’image de Dieu » (Gn 1,27), couronnement et finalité de toute la création.
    • L’extrême soin avec lequel l’Univers a été réglé manifeste non seulement la puissance divine, mais surtout son amour. Un amour tendre, fidèle et patient, comme l’exprime si bien cette parole : « Depuis toujours je t’ai aimé » (Jr 31,3). L’Univers tout entier devient alors le berceau d’une histoire d’amour entre Dieu et l’homme. La foi chrétienne affirme même que Dieu n’aime pas l’humanité de manière générale, mais qu’il aime et connaît chaque personne individuellement. « Avant même de te façonner dans le ventre de ta mère, je te connaissais » (Jr 1,5). Le réglage fin de l’Univers devient ainsi un signe de cette attention unique de Dieu pour chacun de nous.
    • Selon l’Évangile, Jésus dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6). Dès lors, si l’Univers est orienté vers la vie, il est aussi, mystérieusement, orienté vers le Christ. Le réglage fin de l’Univers prend alors une dimension christocentrique : tout a été créé pour accueillir la Vie divine elle-même.

    Synthèse :

    Parmi les nombreuses preuves de l’existence de Dieu et de la vérité de la foi chrétienne, l’une occupe une place à part. Par sa force de persuasion auprès des scientifiques les plus éminents et les calculs stupéfiants qui la soutiennent, l’argument du « fine tuning » (réglage fin de l’Univers) unit d’une manière tout à fait singulière la lecture scientifique du monde et la foi chrétienne.

    Le fine tuning n’est pas, à l’origine, un argument en faveur de l’existence de Dieu, mais un constat objectif, reconnu par l’ensemble de la communauté scientifique : certaines constantes fondamentales de l’Univers doivent posséder une valeur d’une précisionextrême, et être réglées avec une finesse inouïe, pour que l’Univers soit en mesure d’accueillir la vie.

    Parmi ces constantes fondamentales, on retrouve par exemple la constante gravitationnelle, la constante cosmologique, la constante de Planck, la vitesse de la lumière, la charge de l’électron, la densité initiale de la matière, le taux d’expansion de l’Univers, etc.

    Chacune de ces constantes possède une valeur si précise que, si l’une d’elles avait varié, ne serait-ce que d’une infime fraction, la vie n’aurait tout simplement pas pu exister dans l’Univers. Attention, il ne s’agit pas seulement des formes de vie que nous connaissons, mais de toute forme de vie, quelle qu’elle soit. Plus encore : non seulement la vie, mais aucune structure un tant soit peu complexe n’aurait pu voir le jour.

    Prenons un exemple. Si la densité de la matière au moment du Big Bang avait varié de seulement 1 sur 10⁶⁰, c’est-à-dire 0,000000… avec soixante 0 avant le 1, alors soit l’Univers se serait effondré sur lui-même presque instantanément, soit il se serait dilaté à une telle vitesse qu’aucune structure complexe n’aurait jamais pu se former. De même, si la constante cosmologique, responsable de l’accélération de l’expansion de l’Univers, avait varié ne serait-ce que d’une valeur de 1 sur 10¹²¹, l’Univers aurait connu, là encore, un tout autre destin. Il se serait soit effondré sur lui-même en un instant, soit dilaté si rapidement que les particules auraient été séparées par des distances de plusieurs années-lumière, rendant impossible toute forme de structure complexe.

    Une telle analyse peut être faite pour de nombreuses autres constantes qui régissent le cosmos – une vingtaine environ –, comme celles que nous avons citées tout à l’heure.

    Lire la suite

  • Les inconvénients du "pétrocentrisme"

    IMPRIMER

    De George Weigel sur le CWR :

    Le pétrocentrisme : un problème ?

    Ce qui se passe à Rome ne commence même pas à épuiser ce qui se passe dans, à et avec l’Église catholique dans le monde entier.

    Il y a cent cinquante-cinq ans, lorsque le Royaume d’Italie fraîchement créé conquit le reste des États pontificaux et que le pape Pie IX se retira derrière le mur léonin en tant que « prisonnier du Vatican », l’opinion publique européenne déclara que la papauté était terminée en tant que facteur de l’histoire – et, comme on le supposait souvent, l’Église catholique également.

    Bien.

    Le mois dernier, l'élection du douzième successeur de Pie IX a captivé l'attention du monde comme aucun autre changement de direction institutionnelle ou gouvernementale n'aurait pu le faire. Le mérite en revient en grande partie au pape Léon XIII, qui, entre 1878 et 1903,  a inventé la papauté moderne, en tant que ministère d'enseignement moral mondial et instrument de témoignage moral mondial. Parallèlement, Léon a lancé la dynamique qui a conduit à la croissance de l'Église catholique en une communion mondiale de 1,4 milliard de personnes – une communauté mondiale de diversité et d'inclusion sans pareille.

    Le pape Léon XIV est trop intelligent, trop attaché aux bonnes manières et trop rusé pour l'avoir dit, mais lorsqu'il est sorti sur la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre dans la nuit du 8 mai, ce fils du Midwest américain aurait bien pu dire, en jouant des variations sur un thème de Mark Twain : « Les rumeurs de la disparition de l'Église ont été grandement exagérées. »

    Ceux d'entre nous qui étaient à Rome en ces jours électrisants n'ont pu qu'être impressionnés par l'enthousiasme qui a accueilli le 267e évêque de Rome. Pourtant, j'ai été frappé alors, comme je le suis encore aujourd'hui, par les inconvénients potentiels du pétrocentrisme – cette focalisation sur la papauté et le pape comme symbole de toute chose catholique – qui sévit dans le monde catholique depuis un certain temps déjà.

    Il y a là, assurément, de bonnes nouvelles. Le monde a besoin d'un adulte qui s'exprime en termes adultes dans un écosystème de communication mondial trop souvent dominé, et donc gâché, par les phrases courtes et les tweets – et Léon XIV a déjà montré comment y parvenir. Le monde a besoin de quelqu'un capable de faire briller la lumière de la vérité dans l'obscurité des conflits et des guerres, et Léon XIV l'a déjà fait. 1,4 milliard de catholiques ont besoin d'un point de référence pour l'unité qui est l'une des quatre marques de l'Église – et en nous rappelant que cette année marque le 1700e anniversaire du Credo de Nicée, Léon XIV nous a montré précisément où se trouve le modèle de cette unité dans la vérité.

    Le pétrocentrisme a cependant ses inconvénients.

    Ce qui se passe à Rome n'est qu'une infime partie de ce qui se passe dans, pour et avec l'Église catholique à travers le monde. Dans l'encyclique Redemptoris Missio de 1990, Jean-Paul II enseignait que l'Église n'a pas  de  mission, comme si la mission était l'une des nombreuses tâches de l'Église. Non, l'Église  est  une mission, une mission évangélique définie par le Christ lui-même dans Matthieu 28, 19 : « Allez, de toutes les nations faites des disciples. »

    Ainsi, ce qui se passe dans la mission du Père Bill Ryan au Togo, ou sur les campus desservis par la  Fellowship of Catholic University Students, ou dans la vie pastorale dynamique de l'archidiocèse de  Bamenda au Cameroun, ou parmi les prêtres et les membres héroïques de l'Église gréco-catholique ukrainienne, ou dans les centres de crise pour grossesses et les centres de soins palliatifs soutenus par l'Église, ou dans le témoignage solitaire de Jimmy Lai dans une cellule de la prison de Hong Kong - ce qui se passe dans votre paroisse locale - est au moins aussi important, et souvent plus important, que ce qui se passe à Rome.

    Lors de la fondation des États-Unis, on comptait environ 25 000 catholiques, et il y a fort à parier que moins d'une centaine d'entre eux connaissaient le nom du pape (Pie VI, en l'occurrence) ou ses activités. Le pendule a aujourd'hui basculé dans la direction opposée, si bien que trop de catholiques sont préoccupés – intensément, voire frénétiquement – ​​par ce qui se trame à Rome : une conjonction malheureuse, à mon avis, entre la politisation de tous les aspects et la culture du divertissement du XXIe siècle.

    S'intéresser à la vie au cœur de l'administration de l'Église est une bonne chose ; en être obsédé, alimenté par des blogs et des réseaux sociaux mal informés, ne l'est pas. Cela déforme la réalité catholique mondiale, tout en suscitant des inquiétudes injustifiées et des espoirs déçus.

    Le pape Léon XIV a une tâche immense devant lui. Portons-le chaque jour dans nos prières. Rendons-lui également service de ne pas décortiquer chacune de ses phrases, chacune de ses initiatives, chacune de ses nominations, comme si l'avenir de l'Église était en jeu. Cela ajoute un fardeau supplémentaire à celui que Robert Prevost portait lorsque, supporter des White Sox de Chicago et donc familier de la souffrance, il a dit « Accepto » dans la chapelle Sixtine il y a un mois.


    George Weigel est chercheur principal distingué au Centre d'éthique et de politique publique de Washington, où il est titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont « Témoin de l'espoir : la biographie du pape Jean-Paul II » (1999), « La fin et le commencement : le pape Jean-Paul II : la victoire de la liberté, les dernières années, l'héritage » (2010) et « L'ironie de l'histoire catholique moderne : comment l'Église s'est redécouverte et a mis le monde moderne au défi de se réformer » . Ses ouvrages les plus récents sont « Le prochain pape : l'office de Pierre et une Église en mission » (2020), « Pas oubliés : élégies et souvenirs d'une distribution diversifiée de personnages, la plupart admirables » (Ignace, 2021) et « Sanctifier le monde : l'héritage vital de Vatican II » (Basic Books, 2022).
  • « La bioéthique a oublié l’éthique », déclare le président de la Fondation Lejeune

    IMPRIMER

    D'Edgar Beltran sur The Pillar :

    « La bioéthique a oublié l’éthique », déclare le président de la Fondation Lejeune

    « Nous avons des comités de bioéthique pour lesquels la seule question est : la loi le permettra-t-elle ? »

    Jean-Marie Le Mene à la troisième Conférence internationale de bioéthique, le 31 mai 2025. Crédit : Iván W. Jaques/Fondation Jérôme Lejeune.

    Le pape a appelé les participants à « privilégier des approches de la science toujours authentiquement plus humaines et respectueuses de l’intégrité de la personne » et à « persévérer dans l’étude et l’application des connaissances scientifiques au service de la vérité et du bien commun ».

    Après la conférence, Le Pillar s'est entretenu avec le président de la Fondation Jérôme Lejeune, Jean-Marie Le Méné, sur la bioéthique, le Vénérable Jérôme Lejeune et l'Académie Pontificale pour la Vie.

    Le Méné est président de la Fondation Jérôme Lejeune depuis 1996 et est devenu membre de l'Académie pontificale pour la vie en 2009.

    Pensez-vous que la bioéthique contemporaine reflète les vérités les plus profondes de l'existence humaine ? Quel devrait être le fondement anthropologique de la bioéthique 

    La bioéthique est née après la Seconde Guerre mondiale d’une intuition juste à l’époque, visant à voir comment la morale pouvait s’appliquer à des situations découlant de nouvelles technologies, comme la bombe atomique.

    Mais aujourd'hui la bioéthique a oublié que dans la bioéthique il y a « bio » et « éthique », on a surtout oublié l'éthique.

    Au moins dans les pays développés, nous avons des comités de bioéthique où la seule question est : la loi le permettra-t-elle ou non ? Mais à aucun moment nous ne nous demandons vraiment si c’est bien ou mal. La bioéthique ne répond plus à cette question.

    Il existe des comités d'éthique dans les hôpitaux, par exemple, pour évaluer si un traitement, un protocole ou une intervention chirurgicale est bénéfique ou néfaste pour le patient. C'est bien, mais au niveau macro, nous appliquons la loi et constatons simplement qu'une majorité de personnes souhaitent la procréation médicalement assistée ou l'euthanasie. Nous votons donc pour, et le comité d'éthique donne son accord.

    Et en 1984, lorsque ces comités sont devenus à la mode, le docteur Lejeune a joué sur les mots en parlant d’« éthique étatique », signifiant que l’éthique était conduite par l’État et non par la conscience.

    Lire la suite

  • Huit bienheureux seront bientôt élevés aux autels

    IMPRIMER

    D'Almudena Martínez-Bordiú sur ACI Prensa via CNA :

    8 bienheureux prévus pour être élevés aux autels

    Le pape Léon XIV réunira les cardinaux au Vatican le 13 juin pour donner l'approbation finale aux canonisations de huit bienheureux dont les causes ont été promues par le pape François.

    Cet événement, connu sous le nom de consistoire public ordinaire, sera le premier du pontificat du pape Léon XIV. Il convient de noter que le pape François l'a convoqué fin février, alors qu'il était hospitalisé à l'hôpital Gemelli de Rome, mais aucune date n'a été fixée.

    Cette cérémonie détermine l'étape finale du processus de canonisation par un vote pour fixer la date à laquelle le bienheureux sera proclamé saint.

    Mercredi, l'Office des célébrations liturgiques a confirmé la liste des bienheureux.

    Parmi eux se trouve le bienheureux Bartolo Longo , laïc et avocat italien, fondateur du sanctuaire de Notre-Dame du Rosaire à Pompéi, en Italie.

    Après avoir abandonné le spiritisme et les sectes satanistes, il embrassa le catholicisme, devint un fervent catéchiste et un homme dévoué à l'aide aux plus démunis. Il est également reconnu comme l'un des plus grands propagateurs de la dévotion au rosaire du XXe siècle.

    Le consistoire du 13 juin devrait également voter sur la date de canonisation du « docteur des pauvres », le Vénézuélien José Gregorio Hernández .

    Sur la liste figure également Peter To Rot , le premier bienheureux de Papouasie-Nouvelle-Guinée, tué pendant la Seconde Guerre mondiale pour avoir défendu le mariage.

    Les cardinaux décideront également de la date de canonisation de Vincenza Maria Poloni , fondatrice des Sœurs de la Miséricorde de Vérone, à qui l'on attribue la guérison inexplicable d'Audelia Parra, une Chilienne.

    Ignazio Choukrallah Maloyan , évêque martyrisé lors du génocide arménien de 1915, sera également canonisé prochainement.

    María del Monte Carmelo Rendiles Martínez , fondatrice de la Congrégation des Servantes de Jésus, est appelée à devenir la première sainte du Venezuela. « Mère Carmen », comme beaucoup la connaissaient, restera dans les mémoires pour son immense bonté et sa sagesse.

    Maria Troncatti , religieuse professe de la Congrégation des Filles de Marie Auxiliatrice. Cette future sainte était une missionnaire italienne qui passa une grande partie de sa vie en Équateur.

    Enfin, il y a Pier Giorgio Frassati, laïc du Tiers-Ordre de Saint Dominique, dont la canonisation est prévue le 3 août. Cet aventurier et alpiniste a développé dès son plus jeune âge un amour profond pour le Christ dans l'Eucharistie et la Vierge Marie.

    Dans sa jeunesse, il se consacra entièrement au service des pauvres et chercha à évangéliser par la politique, rapprochant ses amis de la foi.

    Cet article a été initialement publié par ACI Prensa, le partenaire d'information en espagnol de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.

  • Retour sur la victoire du catholique pro-vie Karol Nawrocki dans un thriller électoral polonais

    IMPRIMER

    De kath.net/news :

    Victoire du catholique pro-vie Karol Nawrocki dans un thriller électoral polonais

    2 juin 2025

    « C'est une excellente nouvelle pour l'ensemble du mouvement pro-vie, car Nawrocki s'est exprimée à plusieurs reprises en faveur de la vie, de sa naissance à sa mort naturelle. »

    Varsovie (kath.net/Blog Holizont/vs) C'était probablement le plus beau cadeau pour la Journée des enfants : en Pologne, l'opposant à l'avortement Karol Nawrocki a remporté dimanche une élection présidentielle extrêmement serrée. Le candidat libéral de la Coalition civique (KO), parti au pouvoir, qui avait annoncé la légalisation de l'avortement dans son discours suivant la publication des résultats du premier tour il y a deux semaines, a été battu : « Dès le lendemain de ma victoire, je me mettrai au travail et je vous garantis une loi qui abolira cette loi anti-avortement médiévale ! »

    Ce furent des minutes et des heures dramatiques pour les Polonais. Les premières projections après la fermeture des bureaux de vote à 21 heures donnaient un résultat de 50,7 % contre 49,3 % en faveur du candidat libéral à la présidence Trzsaskowski. Un résultat très serré avait déjà été prédit avant le scrutin. Au premier tour, Trzsaskowski a remporté 31,36 %, devançant de peu Karol Nawrocki (29,54 %). Aucun des 13 candidats n'ayant obtenu la majorité des voix au premier tour, un second tour était nécessaire dimanche pour départager les deux candidats arrivés en tête. L'euphorie initiale dans le camp gouvernemental s'est dissipée au bout d'environ deux heures, avec la publication des premiers résultats officiels, en faveur de Nawrocki. Le résultat final a finalement été annoncé lundi matin : le candidat conservateur de droite Karol Nawrocki, soutenu par le principal parti d'opposition, Droit et Justice (PiS), a obtenu de justesse la majorité des voix avec 50,89 % des voix contre 49,11 %, devenant ainsi le nouveau chef de l'État polonais. Le taux de participation de 71,63 % a établi un nouveau record pour une élection présidentielle. 

    Toute la campagne électorale a été marquée par la controverse. Tout d'abord, le principal parti d'opposition, le PiS, s'est vu refuser tout financement de campagne. Il a qualifié cette décision de honte et de tentative d'éliminer le parti d'opposition le plus puissant. La victoire du candidat, qui n'a bénéficié d'aucun financement public pour sa campagne et a dû compter uniquement sur des dons, est donc particulièrement sensationnelle et témoigne de l'immense mobilisation de l'électorat. De nouvelles informations sur le nouveau candidat à la présidence, jusqu'alors inconnu en politique, concernant son passé et ses liens présumés avec le monde des gangsters et des néonazis, ont été révélées sans cesse, mais elles ne reposaient que sur des accusations et aucune preuve. Le parti d'opposition, quant à lui, a accusé le parti au pouvoir d'avoir utilisé illégalement des fonds pendant la campagne électorale. Une campagne financée par des fonds publics, destinée uniquement et objectivement à promouvoir la participation aux élections, a diffusé des publicités ridiculisant les électeurs de droite. 

    Malgré toutes ces difficultés, Nawrocki a réussi à fédérer l'électorat de droite. C'est une excellente nouvelle pour l'ensemble du mouvement pro-vie, car Nawrocki a plaidé à plusieurs reprises pour la vie, de sa naissance à sa mort naturelle, tandis que son adversaire, durant la campagne électorale, a promis d'assouplir les lois sur l'avortement, fortement axées sur la sauvegarde de l'enfant. Par ailleurs, Nawrocki s'est également présenté comme un opposant à l'idéologie LGBT et a annoncé une politique axée sur la famille. Durant sa campagne, il a principalement parlé de politique de sécurité. Il a également signé une déclaration selon laquelle il agirait en accord avec les valeurs catholiques en tant que président. Nawrocki s'oppose au Pacte vert pour l'Europe, à l'introduction de l'euro et au Pacte migratoire.

    Karol Tadeusz Nawrocki a grandi dans une famille modeste d'un quartier de Gdańsk. Passionné d'histoire depuis toujours, il a suivi une formation de boxeur. Après une licence et un doctorat en histoire, il est passé du statut de simple fonctionnaire à celui de président de l'Institut de la Mémoire nationale. Marié et père de trois enfants, il a adopté son fils aîné, Daniel, que sa femme Marta a adopté. Catholique pratiquant, il devrait accéder à la présidence le 6 août prochain.

    Photo : Karol Nawrocki (2025) (c) Wikipédia/La Maison Blanche/domaine public

  • Léon XIV : Le mariage n'est pas "un idéal", mais le canon du véritable amour entre l'homme et la femme

    IMPRIMER

    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana :

    Léon XIV : Le mariage n'est pas un idéal, mais le canon du véritable amour entre l'homme et la femme 

    Le sens de cette phrase ne doit pas être négligé, car aujourd'hui trop souvent la loi morale est réduite à un idéal difficilement atteignable. Le mot « canon », dans le langage religieux, désigne une règle officielle de l'Église, une norme juridique et morale, une loi objective, que tous les chrétiens sont tenus d'observer.

    Le mariage, un et indissoluble, formé par un homme et une femme, est une institution divine et naturelle, voulue par Dieu lui-même et élevée par Jésus-Christ à la dignité de sacrement. La famille, fondée sur le mariage, est donc une véritable société dotée d'une unité spirituelle, morale et juridique, dont Dieu a établi la constitution et les droits. Quiconque observe cette loi reçoit de Dieu toutes les grâces nécessaires à son respect. 

    Présenter le mariage comme un idéal, et non comme une loi à laquelle serait liée une grâce, revient à affirmer que ce modèle n'appartient pas au monde de la réalité, mais à celui des désirs, parfois inaccessibles. C'est donc tomber dans le relativisme moral. Les hommes, pour vivre, ont besoin de principes qui peuvent et doivent être vécus : l'un d'eux est le mariage. L'idée, au contraire, que « le mariage est un idéal » transparaît dans l'exhortation apostolique Amoris Laetitia de 2016, dans laquelle le pape François insiste sur le fait que cet idéal doit être proposé progressivement, en accompagnant les personnes sur leur chemin. Or, la morale catholique n'est pas graduelle et ne souffre aucune exception : elle est absolue ou elle ne l'est pas. La possibilité d'« exceptions » à la loi naît précisément de l'idée d'un idéal impraticable. Telle était la thèse de Luther, qui soutenait que Dieu avait donné à l'homme une loi impossible à suivre. Luther a donc développé le concept de « foi fiduciaire » qui sauve sans œuvres, précisément parce que les commandements ne peuvent être observés. À la conception luthérienne de l'impraticabilité de la loi, le Concile de Trente a répondu que l'on est sauvé par la foi et les œuvres. Le Concile a anathématisé quiconque affirmait que « pour l'homme justifié et constitué en grâce, les commandements de Dieu sont impossibles à observer » (Denz-H, n. 1568) et a affirmé : « Dieu, en effet, ne commande pas l'impossible ; mais lorsqu'il commande, il nous exhorte à faire ce que nous pouvons, à demander ce que nous ne pouvons pas, et il nous aide afin que nous puissions » (Denz.H, n. 1356).

    On peut se trouver confronté à des problèmes apparemment insurmontables, mais dans ce cas, il faut tout mettre en œuvre, de toutes ses forces, pour observer la loi naturelle et divine et demander l'aide de Dieu pour surmonter le problème. La foi catholique est que cette aide ne manquera pas et que tout problème sera résolu. Dans des cas exceptionnels, Dieu nous offrira une aide extraordinaire de grâce, précisément parce qu'il ne nous a pas donné une loi impraticable. La doctrine n'est pas un idéal abstrait et la vie d'un chrétien n'est rien d'autre que la pratique des commandements, selon l'enseignement de Jésus : « Celui qui garde mes commandements et les observecelui-là m'aime » ( Jn 14, 21).   

    C'est pourquoi, dans une interview de 2019 rapportée par Corrispondenza Romana, le cardinal Burke expliquait : « Quelqu'un a dit qu'en fin de compte, nous devons comprendre que le mariage est un idéal que tout le monde ne peut pas atteindre et que nous devons donc adapter l'enseignement de l'Église aux personnes qui ne sont pas en mesure de respecter leurs vœux de mariage. Mais le mariage n'est pas un « idéal ». Le mariage est une grâce et lorsqu'un couple échange ses vœux, tous deux reçoivent la grâce de vivre un lien fécond et fidèle pour la vie. Même la personne la plus faible, la moins formée, reçoit la grâce de vivre fidèlement l'alliance du mariage » ( ici ).

    Mais lisons attentivement les paroles de Léon XIV : « Ces dernières décennies, nous avons reçu un signe qui nous réjouit et nous fait réfléchir : je fais référence au fait que des époux ont été proclamés bienheureux et saints, non pas séparément, mais ensemble, en tant que couples mariés. Je pense à Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ; ainsi qu’aux bienheureux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi, dont la vie familiale s’est déroulée à Rome au siècle dernier. Et n’oublions pas la famille polonaise Ulma : parents et enfants unis dans l’amour et le martyre. Je disais que c’est un signe qui nous fait réfléchir. Oui, en désignant les époux comme des témoins exemplaires, l’Église nous dit que le monde d’aujourd’hui a besoin de l’alliance conjugale pour connaître et accueillir l’amour de Dieu et pour vaincre, par sa force unificatrice et réconciliatrice, les forces qui désintègrent les relations et les sociétés . »

     « C'est pourquoi, le cœur rempli de gratitude et d'espérance, je vous dis, chers époux : le mariage n'est pas un idéal, mais le canon du véritable amour entre un homme et une femme : un amour total, fidèle et fécond (cf. saint Paul VI, Encyclique Humanae vitae , n. 9). En vous transformant en une seule chair, ce même amour vous rend capables, à l'image de Dieu, de donner la vie ».

     « Je vous encourage donc à être des exemples de cohérence pour vos enfants, en vous comportant comme vous le souhaitez, en les éduquant à la liberté par l'obéissance, en recherchant toujours en eux le bien et les moyens de le développer. Et vous, les enfants, soyez reconnaissants envers vos parents : dire « merci » pour le don de la vie et pour tout ce qu'elle nous donne chaque jour, est la première façon d'honorer votre père et votre mère (cf. Ex 20, 12) . »

    Au début et à la fin de son homélie, le Pape est revenu sur un thème qui lui est cher : la prière de Jésus au Père, tirée de l'Évangile de Jean : « Que tous soient un » ( Jn 17, 20). Non pas une uniformité indistincte, mais une communion profonde, fondée sur l'amour de Dieu lui-même ; « uno unum », comme le dit saint Augustin ( Sermo super Ps.  127) : un dans l'unique Sauveur, embrassé par l'amour éternel de Dieu. « Bien-aimés, si nous nous aimons ainsi les uns les autres, sur le fondement du Christ, qui est « l'Alpha et l'Oméga », « le commencement et la fin » (cf.  Ap  22, 13), nous serons signe de paix pour tous, dans la société et dans le monde. Et n'oublions pas : l'avenir des peuples se construit dans les familles . » 

  • Provocation : quand l'affiche d'un colloque assimile l'Incarnation à une GPA

    IMPRIMER

    De Baudoin Moucadel sur le Journal du Dimanche :

    La GPA illustrée… par la Vierge Marie ? L’affiche polémique d’un événement organisé à l'université Paris-Panthéon-Assas

    Un tableau de Fra Angelico, représentant la Vierge Marie et l’ange Gabriel, a été utilisé pour illustrer l’affiche d’un colloque sur la GPA organisé au sein de l’université parisienne. Face à la polémique, la direction de la fac assure ne pas avoir été consultée.

    Les nouvelles résistances à la gestation pour autrui | CNRS Sciences  humaines & sociales

    La Vierge Marie a eu recours à une gestation pour autrui (GPA). C’est en tout cas ce que suggère sans ambiguïté l’affiche du colloque « Les nouvelles résistances à la gestation pour autrui ». Cet évènement, qui se tiendra au sein de l’université Paris-Panthéon-Assas mardi 10 juin prochain, est organisé entre autres par le CNRS. Afin de faire la promotion du colloque, un célèbre tableau de Fra Angelico a été choisi. Il représente la scène de l’Annonciation, où l’Ange Gabriel vient annoncer à la Vierge Marie qu’elle attend un enfant : Jésus Christ.

    Sous-entendu explicite : Jésus est le fruit d’une GPA, Marie ayant porté un enfant sans qu’il n’y ait de fécondation naturelle. De quoi heurter de nombreuses personnes et susciter la polémique, aussi bien au sein qu’en dehors de l’université. « J’ai été blessé de voir être comparé l’annonciation à la GPA, qui est une pratique menant à la marchandisation du corps humain. Je l’ai vu comme une provocation lancée aux chrétiens », dénonce par exemple Louis, étudiant en licence de droit à Assas.

    Une affiche « provocatrice »

    Plusieurs personnalités ont également réagi sur les réseaux sociaux à ce détournement. « « C’est une provocation blessante et une erreur : Marie est vraiment la mère de Jésus. Elle l’a conçu, porté, mis au monde, nourri, élevé et elle vivait même encore avec lui quand il avait plus de 30 ans. Rien à voir avec la GPA », cingle ainsi l’abbé Amar, auteur de nombreux livres sur la foi chrétienne, sur X.

    Cet évènement a pour objectif de réfléchir à la lutte contre la GPA, en France et dans le monde. Au programme de la journée : différentes prises de paroles, effectuées par des personnalités du milieu juridique. On retrouve ainsi parmi les intervenants Benjamin Moron-Puech, secrétaire général de l’association Alter Corpus, qui « promeut les droits des minorités corporelles ». Mais aussi l’avocate Caroline Mecary, candidate de la Nupes aux législatives en 2022.

    Réponse ferme de l’université

    Ce mercredi matin, le président de l’université Paris-Assas, Stéphane Braconnier, a annoncé sur LinkedIn avoir demandé la suppression de l’affiche polémique. « La manière dont a été faite, ces derniers jours, la promotion d’une rencontre universitaire consacrée à la GPA […] a pu légitimement heurter ou choquer, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Université », affirme-t-il.

    « Un choix inutilement provocateur »

    Le président de l’université parisienne déplore le « choix inutilement provocateur du support de communication utilisé pour cette rencontre, conçu hors de l’université et qui n’a pas été soumis, en amont, à la direction de la communication, ni formellement autorisé en aval ». En conséquence, l’affiche a été supprimée des sites internets dépendants de la fac. Le président a également demandé que le logo et « toute mention de l’établissement » soient retirés du visuel.

    Une décision qui satisfait certains élèves de l’université. « La réponse du président est à la hauteur selon moi. La conférence en elle-même ne me pose pas de problème, il faut bien que tous puissent s’exprimer sur des sujets », se réjouit Victor, étudiant en deuxième année de sciences politiques.

     

    Belgicatho relaie cette proposition de protestation :

    OBJET : Un blasphème public contre la Vierge Marie. Ne restons pas silencieux.

    Le 10 juin, un colloque sur la GPA se tiendra à l’université Paris-Panthéon-Assas. Le scandale vient surtout de l’affiche choisie pour l’annoncer : une reproduction du tableau de l’Annonciation de Fra Angelico, comme si Marie était une mère porteuse.

    Marie s’est consacrée à Dieu, non à un dessein humain. Assimiler sa maternité à une GPA est un détournement sacrilège de l’un des plus grands mystères catholiques : l’Incarnation du Fils de Dieu.

    Signez ici pour protester : https://action.st-padre-pio.fr/je-ne-tolere-pas-linjure-faite-a-la-sainte-vierge

    Merci de transférer ce message à vos proches pour que la voix des chrétiens se fasse entendre.