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Un de Nous s’oppose au financement de l’avortement par des fonds européens.
Alors que le nouveau président américain a rétabli la « politique de Mexico » stipulant qu’aucun financement fédéral ne devrait aider des organisations internationales ou étrangères qui pratiquent ou promeuvent l’avortement (cf. Donald Trump supprime le financement des ONG soutenant l’avortement), la ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au développement, Liliane Ploumen, a lancé une initiative pour le contrer sous le nom de « She decides ». Elle a annoncé la semaine dernière que ce fonds financerait des projets visant à« accroitre l’accès à la contraception et à l’avortement ainsi qu’à l’éducation des femmes dans les pays en développement ». Ce fonds est ouvert aux gouvernements, entreprises ou institutions sociales membres de l’UE ou non, dont certains ont déjà annoncé leur contribution (cf. « She decides » : une conférence pour lancer un fond européen de promotion à l’avortement).
« ‘She decides’ est très nettement opposée à l’initiative citoyenne européenne la plus réussie » a réagi la Fédération One of Us, qui s’apprête le 14 mars devant la Cour de Justice de l’UE à porter la voix des presque deux millions de citoyens européens ayant demandé à l’UE une politique respectueuse de la vie humaine de la conception à la fin naturelle : « Nous sommes fermement opposés au financement de l’avortement par le budget commun de l’UE. Cette question ne relève pas de la compétence de l’Union européenne et doit rester strictement de la compétence des gouvernements nationaux » (cf. « Un de nous » : Des experts du droit, de la santé et de la politique s’engagent pour défendre l’embryon humain).
Carlo Casini, président honoraire de la Fédération One of Us a rappelé que «la Cour européenne des droits de l’homme n’a jamais reconnu le droit à l’avortement ; elle a imposé à l’Europe la neutralité à ce sujet(…) Offrir de l’argent aux organisations qui font de la propagande et mettent en œuvre l’avortement dans le monde, signifie sortir de cette neutralité, encourage l’avortement et viole le principe de la dignité humaine (Article. 2 du traité de l’Union européenne) ».
Thierry de la Villejegu, vice-président de cette même Fédération a fait état du « premier devoir de l’UE envers les femmes enceintes» qui est de « leur permettre de donner naissance à leur enfant dans des conditions de dignité ». Il exhorte « les pays européens à développer rapidement des soins médicaux de haute qualité pour chaque femme enceinte. Le financement par l’UE de programmes de promotion et d’avortement dans les pays en développement est un acte de violence pure, une violation de la conscience des femmes et une violation de la souveraineté nationale. Ces programmes doivent être condamnés ». Les données de l’OMS sur l’année 2012 montrent que 91% des décès maternels peuvent être évités. « Les femmes souffrent en raison de l’absence scandaleuse de soins efficaces pendant la grossesse et l’accouchement, dont 333 000 meurent chaque année (99% dans les pays en développement) ».
BePax, c'est plus "progressiste"; "Christi", cela faisait ringard, faut-il croire...
Pax Christi devient BePax
Au terme d’une réflexion participative de plusieurs mois, l’Assemblée générale de Pax Christi a décidé de modifier le nom de l’association. Pax Christi devient BePax. Sous ce nouveau nom, nous souhaitons poursuivre notre mission : sensibiliser les citoyens et décideurs aux conflits qui divisent les différentes populations établies en Belgique, et les amener à devenir des acteurs de paix.
Notre association veut vivre avec son temps et s’ancrer dans notre époque en proposant une image progressiste de son action et de ses volontaires. Nous voulons que notre nom reflète notre mission, traduise notre personnalité et évoque les valeurs qui guident notre action. Ensemble, nous avons fait le choix de BePax pour allier notre histoire et notre souhait de modernité.
Les membres de BePax sont des acteurs de paix
« BePax » peut littéralement être lu comme « Sois la paix ». Ce nom reflète donc parfaitement la mission de l’association : sensibiliser les citoyens et décideurs aux conflits qui divisent les différentes populations établies en Belgique, et les amener à devenir des acteurs de paix.
BePax évolue dans la continuité
En conservant le mot « Pax », nous ne renions pas notre histoire et l’identité chrétienne de notre association, nous les emportons avec nous. BePax reste donc une association d’éducation permanente d’inspiration chrétienne qui promeut le dialogue, l’ouverture aux différences et l’espoir d’un monde meilleur.
BePax s’intègre dans un réseau international
BePax est une association qui réfléchit en réseau au niveau national et international sur les problématiques de paix et de justice pour amener à agir dans une dynamique de réconciliation.
Le nom « BePax » permet à notre association d’être identifiée comme la section belge francophone du réseau international de Pax Christi, Très proche du choix opéré par nos collègues hollandais (PAX), notre nouveau nom nous permet donc d’évoluer sans couper les liens forts que nous entretenons au niveau international.
La Croix et l’épée du Japonais Otohiko Kaga, proche de Shûsaki Endô, a pour héros Justo Ukon Takayama (1552-1615), seigneur féodal japonais, qui a été béatifié ce 7 février. Entretien avec Roger Mennesson, traducteur de ce roman d’Otohiko Kaga.
Qui est Justo Ukon Takayama, le héros du roman d’Otohiko Kaga, La Croix et l’épéeque vous avez traduit ?
Roger Menesson : Justo Ukon Takayama est un daimyô, un seigneur féodal japonais, né en 1552, à Haibara.
Le père de Justo Ukon, Dario Hida no Kami Takayama, bouddhiste à l’origine, avait rencontré des missionnaires jésuites portugais et espagnols venus à la suite de François-Xavier évangéliser le Japon. Il invita le frère japonais non-voyant Lorenzo à venir l’entretenir lui et les siens de la foi chrétienne. C’est ce dernier qui le baptisa avec sa famille, et, comme c’était le cas à l’époque, un certain nombre de feudataires. Son fils Ukon reçut comme nom de baptême Justo, le juste.
Il convient de rappeler que l’histoire de cette famille se déroule à la fin de la période dite des Royaumes combattants (1477-1568), où le pouvoir central devenu inexistant, les princes féodaux se faisaient la guerre pour agrandir leur fief. Le prince Nobunaga Oda (1534-1582) entreprit la réunification du pays dès 1560.
Pour se consacrer entièrement à la mission, Dario, le père de Ukon confia le fief de Takatsuki en 1573 à son fils Justo âgé seulement de 21 ans. Marié très jeune à Justa, une chrétienne, il lui resta fidèle. Il vécut la vie d’un seigneur féodal et prenait soin des gens de son fief en vivant les œuvres concrètes de miséricorde jusqu’à enterrer aussi les morts avec son père. À son contact nombre de samouraïs et d’intellectuels se convertirent. Justo Ukon suivit Nobunaga en participant comme samouraï à toutes les batailles de cette époque.
Il fut confronté à trois grandes épreuves durant sa vie qui lui ont fait approfondir sa foi. Durant la première en 1578, Justo Ukon se trouva devoir choisir entre Murashige Araki son suzerain qui avait pris en otage son fils aîné et sa sœur et lui demandait de résister à Nobunaga en défendant le château de Takatsuki que ce dernier lui demandait de lui rendre.
Laisser entrer Nobunaga c’était trahir Murashige et donc risquer la vie des deux otages, mais garder le château c’était la mort assurée de nombreux chrétiens, que Nobunaga avait promis de massacrer. À l’époque, un chef réduit à toute extrémité, n’avait que deux moyens de sauver son honneur : faire seppuku en s’ouvrant le ventre, ou bien quitter le monde et devenir bonze. Justo Ukon, sur les conseils du Père Organtino, choisit de se livrer à Nobunaga.
En 1587, la seconde épreuve eut lieu lorsque Hideyoshi Toyotomi (1537-1598) publia un édit bannissant les missionnaires car l’emprise que le christianisme commençait à avoir dans le pays l’inquiétait fortement. Il envoya un émissaire à Justo Ukon en lui demandant d’abjurer la foi. Il ne renia pas sa foi, mais abandonna honneur, château et terres pour partir sur les routes avec ce qu’il portait sur le dos. Sa femme et ses enfants le suivirent dans ce qui est devenu une vie errante, parsemée d’épreuves. Il fut accueilli par Toshiie Maeda (1539-1599) le daimyô suzerain du pays de Kaga (Kanazawa). Durant quelque vingt années, il vécut sous la protection du clan Maeda. Mais quand en 1614, Iesayu Tokugawa interdit le christianisme, Justo Ukon vécut la troisième épreuve en étant banni aux Philippines le 8 novembre 1614 en compagnie de 300 missionnaires et chrétiens japonais. Parvenu à Manille pour Noël il mourut le 5 février 1615.
Justo Ukon était par ailleurs un homme de culture, maître de thé, pratiquant la calligraphie, très attaché à la culture de son pays en cherchant à la valoriser. Parlant les langues étrangères (portugais et latin), il avait également travaillé à la construction de châteaux grâce à ses connaissances en architecture.
Le parcours de Justo dans l’évolution de sa foi l’a conduit à renoncer à tout pour l’amour de Dieu et c’est cela que les évêques japonais ont retenu comme exemplaire pour les croyants du Japon en demandant sa béatification comme martyr.
Justement, Justo Ukon a été béatifié comme martyr alors qu’il est mort de maladie et en exil. Comment expliquer ce fait ?
En partant en exil, Justo Ukon a choisi délibérément de tout laisser. Il s’est dépouillé de son honneur, de ses titres, de ses terres, de tous ses biens pour le Christ. En fait, c’est l’Église japonaise qui a demandé qu’il soit déclaré martyr. Selon Mgr Kikuchi, évêque de Niigata, « Ukon n’a pas été mis à mort comme ont pu l’être les autres martyrs du Japon. Nombreux sont les catholiques japonais aujourd’hui à penser que le martyre n’a rien à voir avec leur vie dans le Japon contemporain car ils ne risquent pas d’être mis à mort au nom de leur foi en Christ. Mais ce que nous dit la vie d’Ukon, c’est que la mort par haine de la foi “in odium fidei” n’est pas la seule voie vers le martyre : une vie de martyr, c’est aussi une vie par laquelle on donne tout à Dieu, on renonce à tout pour l’amour de Dieu. »
Ce roman historique qu’est La Croix et l’épée, constitue-t-il une exception dans l’œuvre d’Otohiko Kaga, romancier catholique japonais ?
Plus qu’une exception dans son œuvre, les ouvrages littéraires de Otohiko Kaga de ces dernières années sont plutôt dans le prolongement de sa conversion au christianisme. Il dit lui-même que c’est grâce à son ami Shûsaku Endô (cf. p. 15), autre romancier catholique, qu’il s’est fait baptiser avec son épouse en 1987, à l’âge de 58 ans. Kaga avait déjà écrit la plus grande partie d’une œuvre littéraire très engagée, notamment avec La condamnation, également traduite en français. Comme médecin psychiatre, il a étudié auprès des condamnés à mort l’influence qu’avait sur eux cette condamnation. En devenant catholique (moins de 1 % des 127 millions de Japonais) il a choisi la situation de la minorité.
Quelles sont selon vous les ressemblances et les dissemblances entre Kaga et Endô ?
Shûsaku Endô a écrit une œuvre où il s’interroge pour savoir si le Japon peut faire une place au christianisme. Ainsi dans Silence, il cherche jusqu’où la foi exige que s’engage le croyant, en se demandant si le christianisme ne s’ajuste pas au Japon comme une veste mal taillée et si les « lapsi », les chrétiens qui ont foulé une image pieuse et ainsi renié leur foi, peuvent être sauvés, etc.
Otohiko Kaga souhaite offrir, à travers la vie de Justo Ukon, un exemple pour les gens d’aujourd’hui en retraçant la vie de ce personnage à son époque et dans son milieu. Il n’a pas vis-à-vis de la foi chrétienne la même approche qu’Endô. Kaga considère la foi chrétienne telle qu’elle est, telle que l’a vécue Justo Ukon, telle que les catholiques japonais essayent de la vivre aujourd’hui et telle que le Japon ferait bien, selon lui, de la découvrir. Malgré ces différences, la filiation existe réellement entre les deux écrivains.
«Un splendide spectacle réalisé par des jeunes, pour les jeunes de 7 à ….99 ans
Un témoignage parmi d’autres, à lire ci-dessous …
De la page aux images!
"Ma vocation, don et mystère", c'est d'abord un ouvrage de saint Jean-Paul II. Il y raconte comment le Seigneur a touché Karol Wojtyla au plus intime de lui-même, le conduisant à se donner tout entier à son Créateur à travers les joies, les doutes, les épreuves.
Les jeunes de la Fraternité franciscaine de Bitche ont repris le flambeau. A partir du texte de Jean-Paul II, ils ont créé et monté un jeu scénique. J'ai eu la joie d'en voir l'avant-première en Lorraine, au printemps 2016. Depuis lors ce spectacle a fait les beaux jours des JMJ à Cracovie et d'autres rencontres. Chants, danses, dialogues, textes de Jean-Paul II en patchwork: ce jeu scénique offre un feu d'artifice de jeunesse, d'enthousiasme, de couleur et de lumière. Mais pas seulement. Il s'imprime dans le cœur et donne envie de marcher, par monts et par vaux, avec l'Etoile pour guide.
Mettez-vous en route, vous aussi : les jeunes de la Fraternité franciscaine montent sur leurs tréteaux dans l'église Notre-Dame de Stockel le mercredi 15 février prochain à 20.30h.
De la fin de la vie privée au transhumanisme, le monde selon Google
Présentée par Stéphanie Gallet
LE TEMPS DE LE DIRE - MARDI 7 FÉVRIER À 9H03 - DURÉE ÉMISSION : 55 MIN
Fin de la vie privée, transhumanisme, eugénisme, totalitarisme économique, voitures connectées autonomes, intelligence artificielle... Christine Kerdellant décrit le monde selon Google.
"Aujourd'hui, quand vous faites une recherche sur Google, en 1/120.000è de seconde, votre profil est mis aux enchères: on vend à des annonceurs qui vous êtes, votre adresse, votre âge, votre catégorie socio-professionnelle... tout ce que Google sait sur vous." Et l'annonceur prêt à débourser le plus d'argent remporte ces données vous concernant. Le livre de Christine Kerdellant fait froid dans le dos. Avec "Dans la Google du loup" (éd. Plon) la journaliste tente de "rendre concret" le monde que nous prépare Google. Après avoir écrit ce livre, elle a changé certaines de ses habitudes...
"Google sera inclut dans le cerveau des gens. Vous aurez un implant et quand vous penserez à quelque chose, il vous donnera automatiquement la réponse."
LE MONDE SELON GOOGLE / GEORGE ORWELL AVAIT TOUT COMPRIS
Fin de la vie privée, transhumanisme, eugénisme, totalitarisme économique, voitures connectées autonomes, intelligence artificielle et robots... Les chapitres du livre de Christine Kerdellant explorent un à un les domaines que le géant californien a peu à peu investis. L'auteur y injecte des phrases de Georges Orwell (1903-1950), cet écrivain visionnaire connu pour son excellent roman, "1984".
"Imaginez un État qui vous demande de porter en permanence sur vous une boîte qui dirait où vous êtes, avec qui vous parlez, quasiment ce que vous pensez: vous diriez que c'est un État totalitaire." Or, ces données nous concernant, Google les a. Et entretient des liens "très très proches avec la Maison blanche".
"Ils ne se rendent absolument pas compte que c'est pas parce qu'on a rien à cacher qu'on a envie de tout dire tout le temps."
HUMANITÉ SOUS SURVEILLANCE
"Si vous faites des choses que vous ne voulez pas que les autres sachent, peut-être devriez-vous simplement ne pas les faire."
Eric Schmidt, PDG de Google (2009)
La vie privée et la confidentialité semblent inconcevable dans l'univers Google. Une pression de la transparence vue comme normale. "Ils ne se rendent absolument pas compte que c'est pas parce qu'on a rien à cacher qu'on a envie de tout dire tout le temps." Eric Schmidt disait lui-même, avec un drôle d'humour, qu'à 20 ans les gens devraient être capable de changer d'identité, car Google conserve des traces de tout, y compris des bêtises d'adolescent.
"Nous savons où vous êtes, nous savons où vous étiez, nous savons plus ou moins ce que vous pensez."
Youtube, Picasa, Gmail... Google est partout et cherche à coloniser tous les espaces de la connaissance. Qui n'a pas vu les encarts publicitaires vanter des chaussures après avoir justement acheté des chaussures via internet? Google, qui est une filiale de la société Alphabet depuis août 2015, se veut désormais l’alpha et l’omega de nos vie numériques. Les sommes en jeux sont immenses et les projets engagés défient l’imagination. Christine Kerdellant raconte même que Google a déposé un brevet pour une lentille intra-oculaire. "Vous injectez une sorte de liquide dans l'œil, ça durcit et ça devient à la fois une petite caméra, un GPS, etc."
"Nous voulons que Google soit la troisième moitié de votre cerveau."
Sergueï Brin, confondateur de Google (2010)
INVITÉS
Christine Kerdellant , journaliste
BIBLIOGRAPHIE
Dans la Google du loup, Christine Kerdellant, éd. Plon (2017)
Benoît XVI présent par la prière aux côtés de François
(RV) Il y a quatre ans, Benoît XVI annonçait à la surprise générale qu’il renonçait au trône de Pierre. C’était le 11 février 2013. Depuis, le pape émérite vit retiré dans le monastère Mater Ecclesiae dans les jardins du Vatican. A cette occasion, Radio Vatican a interrogé celui qui fut son porte-parole pendant plusieurs années, le père Federico Lombardi, ancien directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège et actuellement président de la Fondation vaticane Joseph Ratzinger-Benoît XVI.
Benoît XVI vit « son service d’accompagnement dans la prière de la vie de l’Église et de solidarité avec son successeur » « dans la prière, en retrait, d’un point de vue spirituel et avec une discrétion extrême », explique le père Lombardi.
Concernant la santé du pape émérite, le père Lombardi, qui a l’occasion de le rencontrer assez souvent, confie qu’il l’a trouvé « parfait du point de vue de la lucidité, de la présence spirituelle, mentale ». « C’est un vrai plaisir d’être avec lui », ajoute-t-il, reconnaissant que ses « forces physiques s’affaiblissent un peu ». Mais, rassure-t-il, « il est sur pied, il peut marcher chez lui ». « C’est une personne âgée devenue un peu plus fragile avec le temps mais qui est parfaitement présente et qu’il est très agréable de rencontrer ».
Dieu au centre
Depuis quatre ans, Benoît XVI vit « dans la prière », avec « Dieu au centre, la foi comme sens de notre vie », « ce sens de la proximité de la rencontre avec Dieu, sa façon de vivre le vieil âge comme un temps de préparation et de familiarisation avec le Seigneur que l’on se prépare à rencontrer ».
Le père Lombardi estime qu’il s’agit là d’un « très beau témoignage ». « Je crois que c’est vraiment très d’avoir le pape émérite qui prie pour l’Église, pour son successeur. Il est une présence que nous ressentons, nous savons qu’il est là même si nous le voyons pas souvent, et nous sommes tous très contents quand nous le voyons parce que nous l’aimons tous. Nous le sentons donc comme une présence qui nous accompagne, qui nous réconforte, qui nous rassérène ».
Concernant ses relations avec le Pape François, le père Lombardi souligne que Benoît XVI respecte parfaitement ce qu’il avait dit avant le conclave : « obéissance » et « respect ». L’ancien directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège explique aussi que François « sent certainement le soutien de cette présence et de cette prière », cultivant cette relation par des visites, des coups de fil, et certainement avec de nombreux signes de familiarité, de respect et d’attente d’un soutien spirituel. Le père Lombardi reconnait que l’on vit « une réalité inédite » mais « belle » et « consolante ». « Quand on voit des images du Pape François et de son prédécesseur ensemble, c’est une grande joie pour tous, c’est une bel exemple d’union dans l’Église, dans la variété des conditions ». (XS)
Approfondir la situation pastorale et les besoins des pèlerins
Le pape François a nommé un « envoyé spécial du Saint-Siège » pour le sanctuaire de Medjugorje, en Bosnie Herzégovine, le 11 février 2017. Il s’agit de Mgr Henryk Hoser, archevêque de Varsovie-Praga en Pologne, dont la mission sera pastorale. Cette décision fait suite aux conclusions de l’enquête demandée par le Vatican sur les phénomènes d’apparitions mariales présumées en ce lieu.
Mgr Hoser, précise un communiqué du Saint-Siège, devra « acquérir des connaissances approfondies sur la situation pastorale de cette réalité et surtout sur les besoins des fidèles qui s’y rendent en pèlerinage et, sur cette base, suggérer d’éventuelles initiatives pastorales pour l’avenir ».
La mission, qui aura « un caractère exclusivement pastoral », durera quelques mois : Mgr Hoser, qui continuera à avoir la charge du gouvernement de son diocèse, achèvera son mandat « d’ici l’été prochain ».
En 2010, le pape Benoît XVI avait créé une Commission d’enquête internationale, au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi. La responsabilité de statuer sur ces apparitions présumées qui auraient commencé en 1981, passait ainsi de la juridiction de l’évêque local à celle de la congrégation romaine.
En juin 2015, le pape François a annoncé lui-même, lors d’une conférence de presse de retour de Sarajevo, que les conclusions de l’enquête lui avaient été récemment remises.
Rappelons que selon une lettre de la Congrégation pour la doctrine de la foi – signée par Mgr Tarcisio Bertone, alors secrétaire du dicastère – à Mgr Gilbert Aubry (Saint-Denis de La Réunion) du 26 mai 1998 – , « en ce qui concerne les pèlerinages à Medjugorje qui se déroulent de manière privée, cette Congrégation retient qu’ils sont permis à condition qu’ils ne soient pas considérés comme une authentification d’événements en cours et qui demandent encore un examen par l’Église ».
L’histoire clandestine de l’Opus Dei pendant la guerre civile espagnole
Sorti le 25 janvier, le film "Au prix du sang" traverse la guerre avec Josémaria Escrima de Balaguer.
Intitulé « Au prix du sang » dans sa version française, le film, paru en 2011 en Espagne, a débarqué en France le 25 janvier 2017, avec parmi les personnages centraux le jeune prêtre Josémaria Escriva de Balaguer. Le film fait le choix malin de ne pas traiter frontalement la vie du saint mais d’en parler « par la bande », en employant un deuxième personnage, fictif, qui serait né dans le même village que lui. Au fil des scènes on découvre la fondation de l’Opus Dei, dans le creuset de la guerre civile espagnole.
« Pas un anti Da Vinci Code »
Bien que sa description des Jésuites dans Mission demeure dans toutes les mémoires, le réalisateur Roland Joffé se déclare agnostique. Il souhaite « réaliser un travail qui parle sérieusement de la religion dans ses propres termes et ne s’amuse pas à en parler selon une approche qui en nie la validité ». Dans Au prix du sang, il présente l’Opus Dei sous un jour favorable, mais ce film, assure-t-il, n’est pas qu’une simple réponse au Da Vinci Code « il est bien trop cher pour ça ».
L’Espagne arrivée à un point critique
Le personnage qui témoigne de la vie de Josémaria Escriva, Manolo, rassemble les tourments de l’Espagne du début du XXe siècle. Partagé entre les deux camps, il cumule la colère, la trahison… « Fais attention à la colère et à où elle pourrait te mener », avertit Josémaria. Face à cette personnalité tourmentée, Josémaria continue, tant qu’il le peut, à exercer son métier de prêtre en refusant le piège mortel posé devant l’Église : devoir choisir son camp.
Un regard authentique sur la guerre d’Espagne
L’historien Benoît Pellistrandi, spécialiste de la guerre d’Espagne salue la qualité du point de vue du film : « Le réalisateur est parvenu à sortir de la vision manichéenne sur cette période historique ». Ce conflit résulte d’une ligne de fracture profonde, dans tout le pays. Il a été marqué par des exactions, des deux côtés. La tension grandissait depuis longtemps, entre l’Espagne traditionnaliste et libérale. Peu après la victoire des forces de gauche en 1931, le président de la République avait déclaré que : « L’Espagne a cessé d’être catholique ». Après ces paroles et jusqu’à la victoire des nationalistes menés par Franco, une série de vexations ont été imposées aux catholiques. Certains élus locaux ont interdit aux cloches de sonner, d’autres ont interdit les processions religieuses… La tension est montée jusqu’en 1936, date de la tentative de soulèvement militaire.
L’irréparable est commis en 1936
De juillet à septembre 1936, des massacres sont commis dans les deux camps. Il ne s’agit pas de massacres organisés et planifiés mais de mouvements locaux, d’une rare violence. Côté républicain, on s’en prend aux membres du clergé dont 7000 sont tués. Côté nationaliste, les professeurs sont visés, avec un nombre de victimes encore inconnu, à cause de l’omerta qui a longtemps régné sur cette question. Après cela, la guerre devient totale et sa violence préfigure le deuxième conflit mondial, encore en préparation.
L’Opus Dei
C’est ce contexte de violence et de persécution à l’égard du clergé qui explique que la jeune institution de l’Opus Dei ait cultivé la clandestinité. Une caractéristique qui lui sera reprochée par la suite. Pourtant, aux yeux de Benoît Pellistrandi, les facteurs politiques ne sont pas les plus déterminants pour expliquer la venue au monde de cette institution qui avait été créée avant la guerre d’Espagne.
Une œuvre de prêtres et de laïcs
Il s’agissait à l’origine d’une œuvre de prêtres qui a été élargie aux laïcs. Josémaria Escriva était persuadé qu’ils devaient jouer un rôle déterminant dans la rénovation de l’Église espagnole. Cette Église se sclérosait en raison des relations incestueuses qu’elle entretenait avec le pouvoir, analyse l’historien. Le roi d’Espagne, un Bourbon, était conçu comme un monarque de droit divin par une grande partie du clergé. « Bossuet aurait pu faire un sermon dans l’Espagne de 1920 sans choquer les évêques », s’amuse Benoît Pellistrandi. Dans ce contexte, le besoin d’approches différentes se faisait sentir. D’où l’utilité de l’Opus Dei, qui ne fut pas la seule œuvre, mais qui demeure la plus connue, pour aller à la rencontre des personnes.
Attention à la musique !
S’il n’aborde pas le fond de cette thématique, Au prix du sang a le mérite de présenter la complexité de la guerre d’Espagne et la nécessité d’avoir une grande âme pour ne pas s’empêtrer dans un tel conflit. Il pèche toutefois par manque de sobriété, une vertu devenue une denrée rare dans le monde cinématographique, appuyant outrageusement les scènes dramatiques. Au premier plan du grief, une musique trop présente, trop pressante, cassant l’émotion de certaines scènes au lieu de la souligner.
Du Père Simon Noël, moine bénédictin de Chevetogne, sur son « blog » :
« Suite à des commentaires reçus à propos demon dernier article, je voudrais préciser qu'en parlant de conservateurs et de progressistes, je n'ai fait qu'utiliser une terminologie courante dans la presse actuelle. La crise actuelle de l'Eglise est d'une nature beaucoup plus grave que les crises du passé. Il s'agit d'un affrontement entre la foi catholique et l'apostasie pure et simple. A ce sujet voici ce que Paul VI confiait à son ami Jean Guitton: “Il y a un très grand trouble en ce moment dans le monde et dans l’Église, et ce qui est en question, c’est la foi. Il arrive maintenant que je me redise la phrase obscure de Jésus dans l’Évangile de saint Luc : ‘Quand le Fils de l’Homme reviendra, trouvera-t-il encore de la foi sur la terre ?’ Il arrive que paraissent des livres où la foi est diminuée sur des points importants, que l’épiscopat se taise, qu’on ne trouve pas ces livres étranges. Et c’est cela qui, à mes yeux, est étrange. Il m’arrive de relire l’Évangile de la fin des temps et de constater qu’il y a en ce moment certains signes de cette fin. Est-ce que nous sommes proches de la fin ? c’est ce que nous ne saurons jamais. Il faut toujours nous tenir prêts à la fin, mais tout peut durer très longtemps. Ce qui me frappe quand je considère le monde catholique, c’est qu’à l’intérieur du catholicisme une pensée de type non-catholique semble parfois avoir le dessus, et il se peut que cette pensée non catholique à l’intérieur du catholicisme devienne demain la plus forte. Mais elle ne représentera jamais la pensée de l’Église. Il faut que subsiste un petit troupeau, même si c’est un troupeau tout petit”. Il se tait, puis il dit : “Ce qui manque au catholicisme en ce moment, c’est la cohérence”, et il répète plusieurs fois ce mot « cohérence ». Il semble dire: “C’est au Pape qu’il appartient de redresser, de réunir, de rendre cohérent ce qui est incohérent”. Il se tait. » (Jean Guitton, Paul VI secret, pp. 168-169.)
C'est dans Paris-Match de cette semaine, aux pages 74-79 :
Le patron de l’église Belge n’exprime aucun tabou
Le 19 novembre dernier, il était fait cardinal par le pape François. Joseph De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles (il a succédé à André Léonard en décembre 2015), s’est déjà bâti une réputation d’ouverture. Ses positions, sur le célibat des prêtres notamment, ont marqué les esprits. En ce début d’année, nous avons demandé au grand primat de Belgique, connu pour sa proximité de vues avec le pape François, quel était son regard sur le monde. Il nous accueille dans son fief de Malines. « Nous avons une série impressionnante de questions pour vous », lui dit-on. « Et moi, je vais vous donner une série impressionnante de réponses ! » enchaîne-t-il, pratique. Laïcité, islam, divorce, avortement, euthanasie, pédophilie, nature, éthique... Loquace, le débit rapide, l’apôtre de la simplicité n’exprime aucun tabou, même si son message se fait, talent de philosophe oblige, souvent éthéré.
Le pape François s’est adressé en italien à 1100 acteurs de l’Économie de communion, samedi 4 février, à l’occasion des vingt-cinq ans de ce mouvement initié sous l’impulsion de Chiara Lubich, la fondatrice des Focolari. Les alertant sur le danger d' « idolâtrer » l’argent, le pape les a encouragés à « combattre les structures de péché qui produisent brigands et victimes » et à travailler à « changer les règles du jeu du système économico-social ». Texte intégral sur le site web de « Famille chrétienne »
« Chers frères et sœurs,
Je suis heureux de vous accueillir en tant que représentants d’un projet auquel je m’intéresse sincèrement depuis longtemps. J’adresse à chacun mon salut cordial et je remercie tout particulièrement le coordinateur, le professeur Luigino Bruni, pour ses aimables paroles. Je vous remercie aussi pour les témoignages.
Économie et communion. Deux mots que la culture actuelle tient pour séparés et considère bien souvent comme opposés. Deux mots que, au lieu de cela, vous avez choisi de réunir, en accueillant l’invitation formulée voici vingt-cinq ans par Chiara Lubich [la fondatrice du mouvement des Focolari, Ndlr], au Brésil, face au scandale de l’inégalité dans la ville de San Paolo, lorsqu’elle demanda aux entrepreneurs de devenir des agents de communion. Elle vous invitait à être créatifs, compétents, mais pas seulement : elle voyait l’entrepreneur comme un agent de communion. En introduisant dans l’économie le bon grain de la communion, vous avez entrepris un profond changement dans la façon de voir et de vivre l’entreprise. Non seulement l’entreprise peut ne peut pas détruire la communion entre les personnes, mais elle peut la construire, la promouvoir. On voit bien, à l’aune de votre vie, que l’économie et la communion sont toutes deux plus belles quand elles vont de pair. Plus belle est l’économie certainement, mais plus belle aussi la communion. Parce que la communion spirituelle des cœurs est plus profonde encore quand elle devient communion des biens, des talents et des profits.
En pensant à votre engagement, je voudrais vous dire trois choses aujourd’hui.
La première concerne l’argent.
Il est très important qu’au cœur de l’Économie de communion figure la communion de vos bénéfices. L’Économie de Communion est aussi communion des profits, expression de la communion de la vie. J’ai souvent parlé de l’argent comme d’une idole. La Bible l’affirme de différentes manières. Sans surprises, la première action publique de Jésus, dans l’Évangile selon saint Jean, est l’expulsion des marchands du temple (cf. 2, 13-21). On ne peut pas comprendre le nouveau royaume apporté par Jésus si on ne se libère pas des idoles, dont l’argent figure parmi les plus puissantes.
Comment donc être de ces marchands que Jésus ne chasse pas ? L’argent est important, surtout quand il n’y en a pas et de lui dépend la nourriture, l’école et l’avenir des enfants. Mais il devient une idole quand il devient une fin en soi… L’avarice, qui n’est pas un péché capital par hasard, est un péché d’idolâtrie parce que l’accumulation de l’argent pour lui-même devient la finalité de l’agir personnel. C’est Jésus lui-même qui a donné à l’argent le nom de « maître ». « On ne peut pas servir deux maîtres, deux patrons. » Il y en a deux : Dieu ou l’argent, l’anti-Dieu, l’idole. Voilà ce qu’a dit Jésus. Un tel choix entre deux options situées au même niveau. Pensez-y.
Le dialogue du Pape avec les supérieurs des ordres religieux rendu public
(RV) La Civilta Cattolica, revue culturelle animée par les jésuites fête son 4000 ème numéro. Fondée en 1850, il s’agit de la plus ancienne revue encore en fonction en Italie. Pour ce numéro anniversaire exceptionnel, la revue a publié ce jeudi 9 janvier la transcription d’une rencontre que le Pape François a eu le 25 novembre dernier avec les supérieurs des ordres religieux, à l’occasion de leur assemblée générale à Rome. Cette rencontre de trois heures fut un dialogue à bâton rompu, comme le Pape les affectionne, fait de questions-réponses, et abordant des thématiques très diverses.
La première question a porté sur les jeunes et la manière dont François leur parle, les invite à réfléchir à leur vocation dans l’Eglise et le monde. Le Pape a insisté sur l’importance de la formation et du discernement. «Dans la formation nous sommes habitués aux noirs et aux blanc et non au gris de la vie» a-t-il expliqué. Pour le pape, «la logique du noir et blanc peut conduire à l’abstraction casuistique, tandis que le discernement est d’aller de l’avant dans le gris de la vie, selon la volonté de Dieu». Ce discernement est un point-clé, toujours dynamique, comme l’est la vie, a précisé François, qui a critiqué les choses « statiques ». « Les jeunes trouvent le Seigneur dans l’action » a-t-il dit. Le pape a mis en évidence deux mots importants : « écoute » et « mouvement », soulignant que l’écoute des jeunes était un devoir fondamental pour l’Eglise.
Charisme de l'Esprit Saint contre charisme humain
Interrogé sur ses espérances concernant le prochain synode sur la vocation des jeunes, alors que celles-ci diminuent dans les pays occidentaux, le Pape a fait part de son inquiétude :« la diminution de la vie religieuse en Occident me préoccupe » a-t-il dit. Mais, il n'a pas caché son non plus sa préoccupation face à l’émergence de nouveaux instituts religieux qui posent question. « Certains d’entre eux semblent d’une grande nouveauté, ils semblent exprimer une grande force apostolique en entrainant tant de jeunes, mais finissent par s’effondrer ». Parfois on y découvre derrière une chose scandaleuse, a noté François. Même s’il y a de nouvelles petites fondations qui font un travail bon et sérieux, d’autres ne naissent pas d’un charisme de l’Esprit Saint mais d’un charisme humain, d’une personne qui attire et fascine.
Certaines de ces nouvelles communautés a poursuivi le Saint-Père sont "restaurationistes" et apportent rigidité plutôt que sécurité. L’Esprit Saint ne fonctionne pas avec la logique du succès humain, a-t-il souligné, mettant en garde de ne pas s’aveugler sur le « succès » de ces instituts, mais plutôt de suivre le chemin humble de Jésus. « l’Eglise ne grandit à travers le prosélytisme, mais l’attraction » a –il dit en citant son prédécesseur Benoît XVI.
Le Pape en paix et serein malgré les tensions
Les supérieurs religieux ont ensuite demandé au Pape comment faisait-il pour affronter les défis immenses de l’Eglise tout en gardant sa sérénité et sa confiance.« Je ne prends pas de tranquillisants ! » a répondu en rigolant le Saint-Père, expliquant combien sa charge pontificale était vécue avec paix. Le souverain pontife a même admis qu’il était beaucoup plus anxieux lorsqu’il était à Buenos Aires. «J’ai vécu une expérience très particulière de paix profonde depuis mon élection. Cela ne me lâche plus. Je ne saurais l’expliquer ».