Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Actualité - Page 935

  • François : un miracle pour l'Eglise de France ?

    IMPRIMER

    D'Isabelle de Gaulmyn sur le site du journal La Croix :

    Et s’il y avait un miracle du pape François sur le catholicisme français ?

    La question mérite d’être posée, à lire divers ouvrages qui viennent de sortir autour du catholicisme en France. Prenons François Huguenin. Voilà un auteur qui a beaucoup écrit sur le catholicisme de droite, spécialiste de l’Action française, et qui, de son propre aveu, serait plus « tendance Benoît XVI » que naturellement pape François.

    Or son nouveau livre « Le pari chrétien », chez Tallandier, est un plaidoyer, argumenté, réfléchi, et aussi lumineux, en faveur du pape actuel. Et aussi un appel à une nouvelle manière d’être catholique en France. Sur l’immigration, et l’impératif d’accueil de l’étranger, l’auteur affirme que « le non de principe aux immigrés est absolument en contradiction avec le texte biblique, sa lettre et son esprit ». Et de renvoyer tous les contempteurs du pape François, les tenants d’une identité chrétienne à préserver et les nostalgiques d’une chrétienté d’antan, à leurs classiques évangéliques.

    De même, on connaissait l’engagement de Patrice de Plunkett pour l’écologie. Mais la trajectoire de ce catholique, passé un temps du côté des traditionalistes, ex-directeur du Figaro magazine, est significative. Le titre de son livre est déjà tout un programme : « Cathos, ne devenons pas une secte », chez Salvator. Ce que François Huguenin dit aussi, d’une autre manière : « il est important de ne pas absolutiser une sorte de non possumus qui condamnerait les chrétiens à n’être plus acteurs de leur monde, à s’enfermer dans la critique stérile, à se couper de leurs frères en humanité ».

    Mariage pour tous et Sens commun

    En réalité, la séquence douloureuse que vient de vivre le catholicisme français oblige à reconsidérer la question de sa présence dans la société. Ce à quoi l’un et l’autre s’attachent. L’opposition au mariage pour tous, qui a montré aux catholiques que leur anthropologie n’était plus acceptée par une majorité de Français, l‘impasse d’une incarnation politique du catholicisme avec Sens commun, le soutien, malheureux, à François Fillon, puis l’hostilité irrationnelle à Emmanuel Macron, sont passés par là. Au final, il ne reste que le goût de cendre amère d’un combat perdu, et de la violence qui a marqué les échanges à l’intérieur de l’Église. François Huguenin s’inquiète de cette dérive d’une partie d’entre eux vers une extrême droite intransigeante, se mettant volontairement hors d’un système honni. « La droite les ayant encore déçus, pourquoi ne pas glisser (une fois de plus) vers l’ultra droite qui ose arborer les drapeaux de l’identité ? » s’interroge aussi Patrice de Plunkett. Évolution d’ailleurs fort bien retracée par Jérôme Fourquet dans son ouvrage, « à la droite de Dieu » (au Cerf).

    Héritage de l’Action Française

    Il existe de fait une sorte de « tradition » française, héritage de l’Action française, qui veut qu’une partie du catholicisme ait toujours entretenu avec la République un rapport fait d’intransigeance et de refus. « Les chrétiens ont pris l’habitude de confondre l’affirmation de leur foi avec l’exercice du pouvoir » écrit encore François Huguenin.

    Un courant qui a désigné le pape François comme tête de turc, déversant sur les réseaux sociaux, comme le montre Patrice de Plunkett, un torrent de haine contre l’actuel évêque de Rome. Or c’est justement à partir du pape François, de sa prédication, que nos deux auteurs ont choisi de revisiter le rapport du catholicisme au politique. Ils ont pris au sérieux, quitte à choquer leur propre camp, les propos du pape actuel : sa critique de l’économie, des marchés, ses injonctions à donner la priorité aux pauvres, aux migrants, aux plus faibles, bousculent, provoquent mais aussi réveillent. Pour peu qu’on le prenne au sérieux, le pape François trace une perspective pour les chrétiens et leur action dans la société, montrent-ils, avec cette phrase clé du pontificat : « tout est lié ». On ne peut pas être exigeant sur le plan de l’éthique morale, adversaire de l’IVG, et refuser le droit au logement et aux biens les plus primaires aux migrants, et aux nécessiteux, et approuver le libéralisme sans merci qui creuse chaque jour un peu plus d’inégalités. Tout est lié. Nos auteurs ne sont pas devenus de dangereux gauchistes, mais simplement tirent les conclusions, pour les catholiques français, d’une forme de prophétisme venu de Rome et qui s’appuie sur l’Évangile. Ils refusent de voir ainsi le même Évangile instrumentalisé par la politique, dans une impossible quête d’un royaume chrétien.

    Ces auteurs s’effraient des dérives d’une certaine droite catholique, mais leurs ouvrages, et le succès qu’ils rencontrent, démontre en eux-mêmes que cette dérive reste le fait d’une minorité, qui a pris le pouvoir sur les réseaux sociaux, mais non sur les bancs de l’Église. De ce point de vue, ces deux réflexions sont une invitation à sortir de cette interminable guerre idéologique des deux catholicismes – celui de gauche et celui de droite –, qui déchirent l’Église de France depuis trop longtemps. L’un comme l’autre appellent en effet à un dialogue apaisé au sein de l’Église, dans la diversité de ses composantes, autour des vrais enjeux de notre XXIe siècle. Peut-être un miracle François pour l’Église de France…

  • Liturgie : plus qu’« une légitime diversité »

    IMPRIMER

    Dans l’Eglise dite latine, quarante ans de préventions réciproques ont éloigné les uns des autres les fidèles (clercs et laïcs) acquis à l’une ou l’autre des deux formes légitimes de célébration de la messe romaine. Au mieux, ils se tolèrent, tout en s’ignorant : les uns sont imperméables à la sacralité propre à la forme extraordinaire (tout en s’extasiant parfois lorsqu’ils assistent à une liturgie orthodoxe grecque ou slavonne) et à la richesse de ses symboles, les autres se raidissent face à l’effacement excessif de la verticalité du culte et de son aspect sacrificiel dans la forme ordinaire, telle qu’elle est couramment célébrée.

    Dans son motu proprio « Summorum Pontificum » du 7 juillet 2007 et la lettre qui accompagne celui-ci,  le pape Benoît XVI, après avoir reconnu l’égale légitimité des deux formes du rite romain, plaidait pour qu’elles s’enrichissent mutuellement. C’est à ce titre que le cardinal Robert Sarah, actuel préfet de la congrégation romaine du culte divin et des sacrements,  espérait initier une réforme de la réforme de Paul VI. Il s’est malheureusement heurté à une opposition frontale du pape actuel qui souhaite, au contraire, diversifier encore davantage les célébrations dites ordinaires et barrer ainsi la route à toute convergence centripète.

    La décentralisation préconisée a néanmoins ceci de positif qu’elle n’empêche pas les évêques diocésains de suivre l’intuition de Benoît XVI et du Cardinal Sarah. Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon a généreusement appliqué dans son diocèse la lettre et l’esprit du motu proprio « Summorum Pontificum ». Dans le n° 294 du mensuel « La Nef » , il évoque cette expérience avec Christophe Geffroy  (JPSC):  

    Mgr-Rey-bis.jpg

    La Nef – Comment avez-vous reçu en 2007 le Motu proprio Summorum Pontificum ?

    Mgr Dominique Rey – J’ai reçu Summorum Pontificum filialement. Cet acte juridique visait à mettre un terme aux souffrances de ceux qui, dans l’Église, désiraient prier avec les anciens rites liturgiques et qui en avaient été privés jusque-là. Il s’agissait aussi de faire un acte de réconciliation pour apaiser les divisions du passé. Comme évêque, il était clair pour moi que le Motu proprio établissait de nouvelles dispositions juridiques pour le rite ancien, valables pour toute l’Église de rite latin, et par conséquent pour mon propre diocèse.

    Quel bilan tirez-vous, dix ans après, de son application ?

    Dans le diocèse de Fréjus-Toulon et dans beaucoup d’endroits il a été appliqué largement et sans susciter de controverse. Les fruits sont réels. La liturgie ancienne nourrit des communautés ou des paroisses en croissance numérique, et attire des jeunes. Cela participe d’une légitime diversité parmi toutes les communautés chrétiennes en communion avec leur évêque. Bien sûr, Summorum Pontificum n’a peut-être pas été parfaitement appliqué partout en France. Ma propre expérience m’a montré que la confiance et la générosité ne vont pas sans reconnaissance, et ont créé une fraternité et une communion plus profondes dans le diocèse. Je m’efforce d’accompagner personnellement les groupes qui vivent de la forme extraordinaire. Ces communautés rencontrent des défis. Mais ma conviction est claire : elles font partie de la solution dans l’Église d’aujourd’hui, pas du problème.

    Lire la suite

  • Vivre le carême grâce aux retraites en ligne sur le web

    IMPRIMER

    D'Agnès Pinard Legry sur aleteia.org :

    Retraite en ligne : vivre le carême à l’heure d’internet 

    Depuis quelques années les retraites en ligne se multiplient afin d’accompagner les chrétiens sur leurs chemins de foi. À une semaine du carême, qui débute mercredi 14 février, Aleteia revient sur ce phénomène. Quand la méditation de la parole de Dieu se fait virtuelle.

    « Il est grand le mystère de la foi ». Chaque semaine, les catholiques le professent dans le symbole des apôtres et le célèbrent dans la liturgie sacramentelle. Ce mystère exige d’eux qu’ils y croient, le louent et en vivent dans une relation vivante et personnelle avec Dieu. Cette relation a un nom : la prière. Que ce soit par des paroles, des mélodies, des gestes ou encore une iconographie, la prière est une rencontre. Mais encore faut-il la vouloir : facebook, twitter, instagram, snapchat… Dans un monde toujours plus connecté, quelle place reste-t-il pour la méditation, le recueillement ?

    Et si la réponse se trouvait tout simplement en inversant le rapport « moyens déployés – fins visées » ? Autrement dit, et s’il suffisait de mettre cette connectivité au service de la prière ? « Notre Dame du Web a été créée en 1999, avec l’intention de faire vivre les Exercices Spirituels de saint Ignace de Loyola, en bénéficiant de tout le potentiel du numérique, on parlait d’ailleurs à l’époque de multimédia », détaille le père Grégoire Le Bel, envoyé en mission sur l’apostolat spirituel jésuite. « L’idée est d’aider les internautes à faire une véritable expérience spirituelle, notamment à l’aide de la méditation de la parole de Dieu », souligne encore le jésuite qui fait partie de l’équipe d’animation de Notre Dame du Web.

    Alors que les chrétiens se préparent doucement à entrer en Carême le 14 février, les retraites en ligne permettent de préparer son cœur et de se mettre en chemin vers Pâques. La rédaction d’Aleteia en a sélectionné quatre.

    Carême dans la ville : Proposée par les Dominicains de Lille, cette retraite en ligne invite à se mettre en route vers la fête de Pâques en méditant sur le cri du Psalmiste : « Tu m’as relevé » (psaume 29). Chaque jour, du 14 février au 1er avril 2018, Carême dans la ville permet de recevoir sur sa boite mail une méditation, sept vidéos-témoignages ainsi que l’enregistrement du temps de prière.

    Notre Dame du Web : Fondé par les sœurs du Cénacle et les jésuites, le site Notre Dame du Web se présente comme le portail de la famille ignatienne sur internet. « Chaque jour une méditation guidée audio (avec Prie en Chemin) et un bonus (un enseignement, une œuvre d’art à contempler, une frise de BD inédite Malt et Dorge, un clip, un fond d’écran etc.) sont proposés, explique le père Grégoire Le Bel. L’idée est de ne pas trop charger la barque, pour que le chemin se fasse durant tout le temps du Carême. » Une des particularités des propositions de Notre Dame du Web et des retraites qui y sont proposées, est « d’inviter l’internaute e-retraitant à entrer en “exercice”, c’est à dire expérimenter quelque chose (à partir de la Parole de Dieu, d’un tableau, d’un clip, d’un kit spirituel etc.), puis de prendre le temps de relire ce qui a été vécu ». Ensuite, « nous nous efforçons de voir comment notre vie spirituelle peut se déployer au plus concret de notre vie, au travers “d’exercices pratiques”. En effet, saint Ignace nous invite à “chercher et trouver Dieu en toutes choses” », explique encore le père Grégoire Le Bel.

    Œuvre des vocations : Depuis 2011, l’Œuvre des vocations propose une retraite en ligne pour l’avent et le carême. Celle du carême comprend des méditations audio (2 minutes) de Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris et directeur de l’Œuvre des vocations. Concrètement, celui qui s’y inscrit recevra un mail trois fois par semaine invitant à écouter ou à lire la méditation. Elle sera également disponible sur Aleteia.

    L’ordre des Carmes déchaux : Depuis l’avent 2011, les Carmes déchaux de la Province de Paris proposent des « retraites en ligne » pour Noël et Pâques. Cette année, les Carmes de Paris proposent une retraite en ligne de carême avec frère Laurent de la Résurrection (1614–1691). « Cet humble frère cuisinier puis cordonnier a eu un grand rayonnement de son vivant et son message est passé à la postérité. Il nous aide à vivre notre quotidien le plus banal sous le regard de Dieu, souligne les Carmes de Paris. La prière n’est plus réduite à des temps spécifiques. C’est toute notre existence qui devient une relation vivante avec le Seigneur. Pendant ce carême, nous nous laisserons façonner par ce Mystère ! ».

  • Lourdes : un septantième miracle reconnu

    IMPRIMER

    Du site de RTL.be :

    Un 70e miracle est annoncé à Lourdes: invalide, "Soeur Bernadette a maintenant une vie parfaitement normale"

    L'Eglise reconnaît un miracle à Lourdes après la guérison de Soeur Bernadette

    La guérison en 2008 de Sœur Bernadette Moriau, atteinte d'une grave invalidité et alors âgée de 69 ans, a été reconnue "comme miraculeuse" dimanche par l'évêque de Beauvais, ce qui constitue le 70e miracle survenu à Lourdes.

    "Observant que ladite guérison, fut soudaine, instantanée, complète, durable et reste inexpliquée dans l'état actuel de nos connaissances scientifiques", Mgr Jacques Benoît-Gonnin déclare "le caractère prodigieux-miraculeux et la valeur de signe divin de la guérison de Sœur Bernadette Moriau obtenue par l'intercession (...) de la vierge Marie", peut-on lire dans un communiqué transmis à l'AFP.

    Sœur Bernadette Moriau, née dans le Nord en 1939, est entrée à 19 ans au couvent dans une congrégation de franciscaines et devient infirmière en 1965. Dès 1966, à 27 ans, elle ressent des douleurs lombo-sciatiques et malgré quatre interventions chirurgicales ne peut plus exercer comme infirmière et marcher normalement.

    En juillet 2008, elle participe au pèlerinage à Lourdes de son diocèse et reçoit le sacrement des malades. À son retour en Picardie, le 11 juillet 2008, "elle ressent une sensation inhabituelle de relâchement et de chaleur dans tout son corps" et "perçoit comme une voix intérieure qui lui demande d'enlever l'ensemble de ses appareils, corset et attelle", d'après le communiqué du diocèse. Sœur Moriau interrompt le jour même tous ses traitements.

    De nouveaux examens médicaux, des expertises et trois réunions collégiales à Lourdes (2009, 2013 et 2016) ont permis au Bureau des constatations médicales d'affirmer collégialement "le caractère imprévu, instantané, complet, durable et inexpliqué de la guérison".

    En novembre 2016 à Lourdes, lors de sa réunion annuelle, le Comité médical international de Lourdes (CMIL) confirme "la guérison inexpliquée, dans l'état actuel des connaissances scientifiques".

    "Oser dire que Dieu est intervenu par la voix d'un miracle dans une existence, c'est quelque chose de redoutable. J'ai bien conscience que j'agis comme évêque de Beauvais et que, en même temps, ça retentit sur l’Église en France et dans le monde", a réagi à l'AFP Mgr Benoît-Gonnin.

    Dans l’Oise, trois miracles avaient déjà été reconnus en 1908 (sœur Joséphine Marie, Aurélie Huprelle et Clémentine Malot).

    "Sœur Bernadette Moriau a maintenant une vie parfaitement normale, elle est en très bonne santé et visite elle-même des malades régulièrement", a indiqué à l'AFP le Dr Alessandro de Franciscis, le 15e président du Bureau des constatations médicales de Lourdes depuis la création de cette instance à vocation scientifique en 1883.

    "Je suis l'avocat du diable", dit ce pédiatre napolitain d'une soixantaine d'années qui en 2009 a eu à se pencher le premier sur la guérison de sœur Bernadette Moriau dans le cadre du processus de reconnaissance des miracles.

    Il explique que son travail est de rechercher "la faute" éventuelle dans le dossier médical de la personne, "examens neurologiques, psychiatriques, imageries médicales..." qui permettrait d'écarter un cas de guérison.

    "Notre méthode de travail est très rigide, il n'y a pas de place au mirobolant" affirme encore le médecin, ajoutant : "Lourdes est reconnu comme un lieu de guérison pas forcément comme un lieu de miracle".

    Jusqu'à la fin de 2016, sur les 7.200 guérisons répertoriées comme ayant eu lieu à Lourdes, seulement 69 avaient été reconnues par l’Église comme miracles.

    Une conférence de presse est prévue mardi matin à Beauvais en présence de Sœur Bernadette, de l'évêque de Beauvais et du président du Bureau des constatations médicales de Lourdes.

    Le précédent miracle survenu à Lourdes (le 69e), la guérison en 1989 d'une Italienne victime de graves crises d'hypertension, avait été reconnu en 2013.

  • Kinshasa : l’archevêque coadjuteur nommé par le pape François assure être dans la même ligne que l’emblématique cardinal Monsengwo

    IMPRIMER

    Fridolin Ambongo.jpgMgr Fridolin Ambongo, nommé par le Pape archevêque coadjuteur de Kinshasa, au côté de Mgr Laurent Monsengwo, a indiqué dans une interview à la Deutsche Welle diffusée vendredi qu’il était dans la droite ligne du cardinal. Un article de Marie-France Cros sur le site de « La Libre Afrique » :

    « Mgr Ambongo a souligné que sa mission religieuse au côté du cardinal Monsengwo était une « évangélisation en profondeur » des Congolais, qui comprend un appui pour que « les enfants de Dieu (…) vivent mieux ». N’est-ce pas s’immiscer dans les affaires politiques? Quand les politiciens congolais « ont besoin de l’Eglise, ils nous cherchent », a ironisé l’archevêque, avant d’expliquer que « l’Eglise ne se mêle pas de politique, elle assure sa mission évangélique dans toutes ses dimensions ». La politique « n’est qu’une des dimensions de la vie de l’homme »; « comment l’Eglise pourrait-elle s’occuper de tous les aspects » de celle-ci « sauf celui-là? ». Mgr Monsengwo accomplit sa mission de pasteur, a dit son coadjuteur, « je continue la même mission ».

    Interrogé sur la formule utilisée le mois dernier par le cardinal Monsengwo, qui avait enjoint aux « médiocres » gouvernant le pays de « dégager », Mgr Ambongo « ne comprend pas qu’on s’offusque ». Quand un enseignant qualifie de « médiocre » le travail scolaire d’un enfant, « les parents ne s’offusquent pas », a-t-il dit, ajoutant que l’important était de savoir si ce qu’avait dit son aîné était « vrai » ou non.

    Le Pape accepte ou non la démission

    Comme on lui faisait remarquer que Mgr Monsengwo, 78 ans, avait dépassé l’âge de l’éméritat (75 ans), l’archevêque a précisé que la règle était qu’un prélat, à 75 ans, offre sa démission au Pape, « qui est libre d’accepter » ou non. Mgr Monsengwo « aura terminé sa mission quand le Pape aura accepté sa démission ».

    Enfin, questionné sur le soutien apporté par l’Eglise aux marches pacifiques de chrétiens organisées par le Comité laïc de coordination (CLC) pour réclamer l’application par le régime du président hors mandat Joseph Kabila de l’Accord de la Saint Sylvestre signé sous l’égide de la Conférence épiscopale congolaise (accord qui balise le chemin vers des élections consensuelles), Mgr Ambongo a précisé que « ce que font les catholiques » au travers du Comité laïc de coordination, « c’est l’application de notre message Le pays va très mal, debout Congolais! » de juin dernier.

    Lire aussi:
    RDC : Les évêques se repositionnent face au pouvoir de Kabila

    Et l’archevêque de qualifier d' « inacceptables » les violences exercées par les forces de l’Etat contre ces marcheurs pacifiques (au moins 12 morts, des dizaines de blessés et plus de cent arrestations).

    MFC »

    RDC: Mgr Ambongo dans la ligne de Mgr Monsengwo

    Mais pourquoi cette désignation soudaine d'un successeur ? L’archevêque coadjuteur nommé par le pape François rappelle que ce dernier peut en effet à tout moment lui passer la main en  acceptant la démission de Mgr Monsengwo qui a atteint l’âge de l’éméritat… voici près de quatre ans déjà : une remarque qui n’aura pas échappé au président Kabila et que, toutes proportions gardées, le général Jaruselski eût peut-être été heureux d’entendre à propos du cardinal  Wyszyński auquel saint Jean-Paul II se garda bien de désigner un successeur avant son décès.

    JPSC

  • L'évêque de Liège aborde la question de l'accueil des immigrés sur la 1ère (RTBF)

    IMPRIMER
    LogooLogo
     
    Broadcasting - EGLISE CATHOLIQUE
    RTBF La Première - Matin Première 06h00

    Durée de l'extrait : 12 min 9 s

     
    Réfugiés : Comment mieux les accueillir ?

    Une brochure qui aide à comprendre, à travailler, et à vivre la réalité de ce grand défi.

    Depuis 2015, de nombreuses personnes migrent vers l'Europe à la suite de différentes guerres civiles, des situations politiques et économiques et de l'aggravation de conflits internationaux. Ne sachant obtenir directement un statut (réfugié, protection subsidiaire, et...) à travers les ambassades, les migrants sont obligés de rémunérer des passeurs pour se rendre sur le territoire de l'Union européenne, en prenant de grands risques.

    La Foi chrétienne et l'accueil de l'étranger sont des réalités indissociables. Le pape François l'a montré dès son élection par un voyage sur l'île de Lampedusa, et l'a souvent répété devant les plus hautes autorités en Europe et dans le monde. « Tout immigré qui frappe à notre porte est une occasion de rencontre avec Jésus-Christ, qui s'identifie à l'étranger de toute époque accueilli ou rejeté (Mt, 25, 35.43) ».

    Les évêques de Belgique lui ont emboité le pas par différentes initiatives.

    Question & réponse

    Pour aider les communautés chrétiennes qui, à Bruxelles, se sentent concernées, la brochure clarifie les nombreuses questions. « Qui est qui ? » - « Qui fait quoi ? »  Elle explique la procédure d'asile et propose des pistes pour « Comment aider et avec quel partenaire ? ».

    On y trouve une liste de propositions pour aider à la constitution d'un groupe d'accueil en unité pastorale et les différentes manières d'entrer dans un bénévolat.

    Une liste des associations d'aide de proximité est mentionnée ainsi que les manières de réaliser des dons en nature ou de proposer un logement à des conditions solidaires.

    Infos pratiques

    Cette brochure de 12 pages est gratuite et est disponible au Centre Pastoral, 14 rue de la Linière, 1060 Bruxelles, soldiarite@vicariat-bruxelles.be<mailto:soldiarite@vicariat-bruxelles.be>, 02 533 29 60.

    Plus d'infos concernant l'engagement de l'Église catholique à Bruxelles en faveur des migrants et réfugiés sur : http://www.catho-bruxelles.be/solidarite

  • 17-18 février : forum Jésus le Messie à Lille

    IMPRIMER

    17-18 février : forum Jésus le Messie à Lille

    Affiche Lille 2018 Voici le programme et le lien pour s'inscrire.

  • Les Jeunes pour la Vie visés par un acte de vandalisme

    IMPRIMER

    Vandalisme en pleine nuit : les JPV visés

    12/2/2018

    Picture

    Etrange réveil...

    ​C'est avec ce tag que les voisins du local des JPV se sont réveillés ce matin. Une injonction à se suicider alors que nous défendons les plus faibles. Les pneus de la voiture garée devant ce garage qui ont étés percés à coups de couteau et la boîte aux lettres de JPV a été arrosée d'huile de moteur. 

    ​Comme d'habitude, quand les pro-morts s'en mêlent, ce sont les innocents qui payent...

    ​Le résultat de cette nuit? Du travail pour le garagiste, quelques heures de nettoyage pour l'équipe de bénévoles arrivés rapidement sur place et une motivation d'autant plus forte pour les JPV de continuer à défendre les plus faibles et un appel à vos dons afin de payer les dégâts matériels et de nous soutenir dans l'aide que nous apportons aux plus faibles. Tout don est donc le bienvenu : BE35 0882 1425 7837.

  • Le cardinal Müller met en garde contre une « modernisation suicidaire de l’Eglise ».

    IMPRIMER

    Lu sur le site de notre confrère « diakonos.be » :

    « Au cours d’une récente conférence sur l’Encyclique “Veritatis Splendor” de Saint Jean-Paul II donnée dans le cadre de la Conférence des évêques de Slovaquie et de l’Université Comenius de Bratislava, le cardinal Gerhard Müller a déclaré que « séparer l’enseignement dogmatique de l’enseignement moral revenait à transformer l’Eglise en une ONG soumise à ceux qui ne prétendent qu’à l’amélioration des conditions de vie ici-bas. » dans le monde intérieur. Et le cardinal d’ajouter qu’une telle façon de faire était « suicidaire » dans la mesure où l’on trompe les fidèles en les empêchant d’avoir accès à la vérité divine.

    Interrogé sur “Amoris laetitia”, l’ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi a répondu qu’il déplorait les différentes interprétations que font les Conférences épiscopales du document de François : « Pour ce qui touche aux questions dogmatiques, il ne saurait y avoir de pluralisme. Ainsi, le huitième chapitre d’ “Amoris laetitia” doit être compris d’une façon “orthodoxe”. Par conséquent, ceux qui vivent en état de péché mortel ne peuvent pas recevoir la communion eucharistique. »

    Enfin, le cardinal a révélé qu’il avait dit lui-même au pape François que « si les conférences des évêques donnent des interprétations différentes d’ “Amoris laetitia”, alors l’Eglise sera dans une situation similaire à celle que connaissent les communautés issues de la Réforme. » Et au passage, il a ajouté qu’ « on ne peut pas célébrer la Réforme qui a conduit à la division de l’Eglise. »

    Source : “Tagespost”.

    Ref. Franziskus deuten durch Johannes Paul

    JPSC

  • La nouvelle évangélisation, si chère à Jean-Paul II, a-t-elle été mise en veilleuse ?

    IMPRIMER

    Si vous introduisez les mots "nouvelle évangélisation" dans votre moteur de recherche, vous vous apercevrez qu'il faut remonter à plusieurs années en arrière pour voir évoquée cette nouvelle évangélisation si chère à Jean-Paul II et qu'un article de La Croix, en octobre 2012, définissait par le recours à cinq mots clefs :

    La nouvelle évangélisation en cinq mots

    Kérygme

    La nouvelle évangélisation tend à recentrer l’annonce de la foi sur le kérygme (du grec kêrygma, « proclamation »), c’est-à-dire sur le noyau central de la confession chrétienne : l’annonce de « Jésus-Christ, mort, ressuscité et vivant en son Église ». L’une des formes les plus visibles (et parfois les plus caricaturées) de ce retour à une affirmation plus explicite est à l’évidence l’évangélisation de rue. 

    Mais il est bien plus large : il s’agit de la prise de conscience que dans une société où un tiers des moins de 35 ans n’a pas été baptisé et où un quart des catholiques n’a pas fait ou ne fera pas baptiser leurs enfants, il n’est plus possible de se vivre en chrétien sans en rendre compte. La prédication du kérygme est donc, selon Mgr Rino Fisichella « le but premier du ministère que les chrétiens sont appelés à exercer ».

    Cela dit, cette prédication, qui se situe en amont de la catéchèse, comme porte d’entrée vers l’Église, ne doit pas faire l’économie d’une recherche sur la manière d’annoncer le message chrétien dans un langage compréhensible pour nos contemporains. Cela demande tout « un travail de recherche anthropologique », relève Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

    Charisme

    Puisant aux sources de Vatican II, la nouvelle évangélisation insiste sur le rôle missionnaire de chaque baptisé, dans le droit fil de l’appel universel à la sainteté. Aussi met-elle l’accent sur la vocation spécifique de chaque chrétien, vocation qui va bien au-delà du seul état de vie (prêtre, religieux ou marié) : il s’agit de découvrir ses propres charismes ou talents – des dons reçus gratuitement – et la manière de les mettre au service de l’Église.

    Ce qui demande aux communautés chrétiennes de devenir des lieux de discernement et d’appel, de miser sur la formation et l’accompagnement. Cela passe aussi, pour les responsables d’Église ou de groupes d’évangélisation, par une nouvelle forme de gouvernance pastorale : une gouvernance plus participative, qui délègue et accompagne.

    L’accent mis sur les charismes personnels a suscité un élan de créativité ces dernières années chez certains jeunes laïcs qui ont mis sur pied des initiatives de nouvelle évangélisation, des groupes de prière comme Abba aux colocations avec les sans-abri de la fraternité Lazare.

    Communion

    La plupart des évangélisateurs en conviennent : il ne peut y avoir de mission authentique sans communion, à plus forte raison dans une société où les catholiques sont devenus une minorité. C’est la prise de conscience que dans un monde individualiste, les communautés chrétiennes ne peuvent être de simples lieux de prestation cultuelle, mais doivent rayonner par la qualité de leur ferveur spirituelle, de leur charité et de leur ouverture à autrui.

    Autrement dit : comment former une communauté qui rassemble des croyants aux sensibilités et aux parcours de plus en plus éclatés ? Inspirée par l’exemple des premières communautés chrétiennes, cette communion fraternelle repose sur l’accueil, l’écoute et l’hospitalité, comme en témoigne l’immense succès des cours Alpha.

    Elle nécessite aussi une Église à taille humaine, où chacun est connu et reconnu : ainsi depuis quelques années se développent des cellules d’évangélisation, fraternités paroissiales, ou groupes de quartiers qui favorisent ce partage et cet accueil mutuel. Du reste, une vraie fraternité peut être la réponse au besoin de sécurité des nouvelles générations tentées par un certain repli identitaire. « La nouvelle évangélisation cherche à faire grandir le sens de l’identité personnelle en lien avec le sens de l’appartenance à la communauté », résume Mgr Rey.

    Vision

    Le terme de vision est emprunté au monde évangélique, en particulier au pasteur américain Rick Warren, fondateur de la « megachurch » de Saddleback (Californie) et auteur d’un best-seller intitulé « L’Église, une passion, une vision ». L’idée de Warren est qu’une Église ne peut grandir que si elle est conduite par un projet pastoral clairement défini.

    À première vue, cette approche pourrait passer pour du marketing, mais cela va plus loin : Warren conseille aux responsables d’Église d’élaborer « leur » vision en méditant l’Écriture et en étudiant le milieu propre de leur communauté, afin de la recevoir dans la prière et en prise avec la réalité locale. Cette approche n’est d’ailleurs pas absente de l’Église catholique : la devise que chaque évêque choisit au moment de son ordination est en soi « une vision ».

    Pour Warren, il faut toutefois aller plus loin : il ne suffit pas qu’un pasteur d’Église ait défini sa vision, encore lui faut-il la communiquer à chaque membre de sa communauté pour le mobiliser spirituellement et matériellement dans le projet missionnaire. Sans cela, la communauté chrétienne perd son souffle, disperse ses énergies, et n’attire pas.

    Ce qui demande au pasteur d’Église d’exercer un nouveau « leadership », qui conjugue ferveur spirituelle et une gouvernance empruntant aux disciplines du coaching, du management et de la communication. Ce qui lui demande également une certaine vigilance pour respecter la diversité des approches au sein de sa communauté.

    Mission

    Au-delà du charisme personnel de quelques-uns, la nouvelle évangélisation, telle qu’encouragée par les derniers papes, ne se réalise véritablement que si chaque membre de la communauté parvient à se mobiliser autour du projet missionnaire. Qu’elle soit portée par une paroisse, un mouvement ou un groupe, la mission est avant tout une œuvre collective qui s’inscrit dans l’Église en tant que corps unifié. Elle n’est jamais un acte isolé.

    D’où l’importance de mettre en place des formations adaptées pour les laïcs. Dans les universités catholiques, les centres spirituels, les paroisses et les mouvements, ces parcours connaissent un succès considérable, signe de la prise de conscience par les baptisés de leur responsabilité missionnaire.

    De la formation approfondie des responsables (FAR) proposée dans le diocèse de Versailles à la formation des animateurs en pastorale (CIPAC) dans ceux de Lille, Arras et Cambrai, en passant par l’École de charité et mission (ECM) mise en place par la communauté de l’Emmanuel et l’École du Verbe Éternel et Nouveau (Even), ces formations ont pour but d’affermir la foi de ceux qui s’engagent. Ainsi formés, les nouveaux acteurs ne s’expriment non pas en leur nom propre, mais se font la voix de l’Église tout entière.

    C.H. et F.-X. M.

  • Divorce, remariage : quand la confusion s'installe dans l'Eglise

    IMPRIMER

    Décidément, Amoris Laetitia a ouvert une grave crise dans laquelle le discours de l'Eglise ne semble ni clair ni unanime. Ce qui se passe au sein de l'Eglise portugaise en est une illustration. Comme quoi la brèche ouverte dans la doctrine traditionnelle concernant le mariage au nom de la miséricorde débouche sur une cacophonie que le Magistère devra bien régler malgré son parti-pris de faire la sourde oreille...

    Lu sur rfi.fr :

    Portugal: les déclarations d'un évêque sur le divorce font polémique

    Le Portugal est secoué par les déclarations de l’évêque de Lisbonne, qui donne de surprenants conseils aux couples désireux de se remarier.

    Dom Manuel Clemente, l’évêque de Lisbonne, a déclaré que les couples divorcés voulant se marier pourraient le faire à condition d’observer l’abstinence sexuelle. La seule manière, selon lui, de contourner le problème du mariage antérieur non annulé. En effet, l’Eglise ne reconnaît pas le divorce, en tant que tel. Les catholiques sont contraints de demander l’annulation du mariage à l’Eglise. La pratique est peu courante, mais lorsqu’il y a remariage, le couple est alors exclu des sacrements. Il ne peut pas communier ni parrainer un enfant lors d’un baptême. Les déclarations de l’évêque ont provoqué d’immenses réactions au Portugal, pays catholique à 90%, mais où les pratiquants ne représentent que 20% de la population, soit 2 millions de personnes.

    Les déclarations de l’évêque moquées sur les réseaux sociaux

    Plus provocantes et amusantes les unes que les autres, les réactions sur les réseaux sociaux ne se sont pas fait attendre. Les Portugais se demandent vraiment quel serait l’intérêt de se remarier si le couple est contraint d’observer le jeûne sexuel. Surtout, la recommandation de l’évêque Dom Clemente parait venir d’un autre âge, teintée d’obscurantisme. D’ailleurs, de nombreux évêques se sont démarqués, précisant que l’évêque de Lisbonne n’avait parlé que pour son épiscopat. A l’opposé de cette frilosité, la position de l’évêque de Braga, une ville au nord du pays, très catholique, considérant que le sexe dans un couple est un bien, met en évidence les divergences d’opinions au sein même de l’Eglise. Dans son évêché, les divorcés vont pouvoir être réadmis au sein de l’église, ainsi que le recommande le pape François dans son exhortation appelée Amoris Laetitia.

    Vers une scission au sein de l’Eglise portugaise ?

    Le pape a provoqué une mini révolution, en ouvrant une brèche dans la doctrine concernant ces questions de mariages et de divorces, néanmoins, l’aile plus conservatrice du synode fait barrage. L’évêque portugais Dom Manuel Clemente est loin d’être un intégriste, et il est respecté pour son intelligence et sa culture. Mais il représente un courant conservateur. Et si l’Eglise est encore importante au Portugal, elle est en perte de vitesse, et la crise des vocations est réelle. De plus, le Portugal détient le record européen de divorces par nombre de mariages : 70%. Cela augmente la proportion de pécheurs du point de vue de l’Eglise. Une Eglise qui s’empêtre parfois dans la gestion de cas hors-normes, comme celle d’un jeune prêtre qui a reconnu sa paternité et qu’on a simplement changé de paroisse. L’abstinence sexuelle des couples légitimes que recommande l’évêque de Lisbonne paraît, de ce fait, bien sévère.

  • Le départ de Benoît XVI : cinq ans déjà

    IMPRIMER

    De Jean-Marie Guénois sur le site du figaro.fr :

    Il y a cinq ans, Benoît XVI renonçait à sa charge de pape

    Le 11 février 2013, Benoît XVI créait un tremblement de terre dans l'Eglise et suscitait l'émoi de la planète catholique.

    La nouvelle tombe comme un coup de canon, ce 11 février 2013. Benoît XVI renonce à sa charge de pape! Jamais ou presque un pape n'avait osé démissionner. Les lointains précédents - Benoît XI en 1045 ; Grégoire VI en 1046, Célestin V en 1294, Grégoire XII en 1415 - décidés en période de fortes crises et d'agitation interne de l'Eglise catholique - ne sont pas comparables. La tradition voulait en effet qu'un pape était élu à vie. Jusqu'à sa mort donc.

    D'où l'émoi de la planète catholique: un milliard quatre cent millions de fidèles présents dans tous les pays du globe et dans toutes les cultures. D'où la révolution pour le Saint-Siège: cette entité morale reconnue par le droit international dont le territoire, 44 ha, de la cité du Vatican est aussi l'une des plus anciennes administrations du monde.

    » LIRE AUSSI - Cinq après sa renonciation, l'héritage silencieux de Benoît XVI

    Benoît XVI, pape considéré comme conservateur, ouvrait là une brèche très moderne dans l'édifice de la Curie romaine. Ses us et coutumes, inscrites dans le marbre depuis des siècles, se trouvaient chamboulés à l'extrême. Ce pape frêle provoquait un tremblement de terre. Il le savait mais ne voulait une révolution pour autant.

    Ce qu'il ne pouvait pas prévoir fut sa succession. Il s'en remit à la «providence divine». Dans la foi chrétienne, ce mot exprime la confiance en l'intervention constante de Dieu dans la conduite des affaires de l'Eglise et du monde.

    Benoît XVI avait un penchant pour l'archevêque de Milan, le cardinal Scola, mais les cardinaux italiens se montrèrent trop divisés pour l'élire pape. Après avoir élu deux non italiens - le polonais Jean-Paul II en 1978 et l'allemand Joseph Ratzinger, Benoît XVI, en 2005 -, une première depuis des siècles, les 120 cardinaux tournèrent leur regard vers l'hémisphère sud.

    L'Afrique ne proposait pas, cette fois, de candidat apte à une telle charge. L'Asie, avec le cardinal Tagle, archevêque de Manilles aux Philippines, était trop jeune. Ce fut donc le tour de l'Amérique Latine - 40 % des catholiques du monde. On savait qu'elle donnerait tôt ou tard un pape.

    » LIRE AUSSI - La première journée du pape François

    Depuis, le pape François, un argentin qui avait déjà été en lice lors du conclave de 2005 (cardinal Jorge Bergoglio opposé au cardinal Joseph Ratzinger) opère une réforme fondamentale de l'Eglise catholique.

    Il l'appelle la «révolution de la tendresse». Il veut changer le visage de l'Eglise catholique, perçu comme sévère, par une main tendue vers tous ceux qui ne veulent plus, ou n'osent plus y entrer. Il appelle cela «se rendre vers les périphéries». Avec un mot clé, une sorte de programme du pontificat: «La miséricorde».

    L'Eglise, comparée à un «hôpital de campagne» ne doit donc plus détailler qui entre ou n'entre pas en son sein. Il n'y a plus de «garde-barrière» dit-il. L'Eglise catholique doit être une ville ouverte. Ce qu'elle a toujours été du reste, mais elle donnait l'impression du contraire.

    D'où par exemple la possibilité ouverte pour certains divorcés remariés, très motivés, d'accéder à la communion eucharistique, votée par un synode sur la famille en 2015.

    Le synode est l'assemblée des évêques. Le pape François, plutôt autoritaire à titre personnel, voudrait - autre réforme - s'appuyer davantage sur ce synode pour gouverner dans une perspective plus collégiale de la fonction papale, plus démocratique.

    » LIRE AUSSI - Guerre secrète au Vatican: comment le pape François bouleverse l'Église

    Benoît XVI avait-il prévu de telles évolutions? C'est assez improbable puisque son pontificat a été marqué par un retour aux fondamentaux de la doctrine catholique classique. Avec un fort accent mis sur l'orthodoxie de la liturgie et un renforcement de la centralité romaine.

    Mais jamais Benoît XVI, au cœur de sa retraite monastique installée dans une maison des jardins du Vatican, n'a critiqué son successeur, ni émis un seul regret. Homme de prière et d'unité, il entend chasser toute division par le haut.

    Le 16 avril prochain, il devrait fêter ses 91 ans. S'il est diminué physiquement par une arthrose, il a gardé toute sa tête, lit beaucoup et prie intensément. A la manière d'un moine qu'il aurait rêvé d'être… Le 5 février il a confié au Corriere della Sera, premier quotiden italien: «Face au lent déclin des forces physiques je suis intérieurement en pèlerinage vers la Maison». La «Maison» pour lui, n'est pas la mort dont il ne parle pas mais pour cet homme d'une grande foi, «la vie éternelle».

     

    A lire également : 5 ans après la renonciation de Benoît XVI, l’Eglise face au bilan contrasté de François