Il fut un temps où l'on n'évoquait le concept d'objection de conscience que dans le cadre de l'obligation du service militaire où il était entendu que l'on ne pouvait contraindre un appelé à porter les armes si sa conscience le lui interdisait. Ce statut était reconnu et l'objecteur pouvait alors opter pour un service civil.
Aujourd'hui, il est d'autres lois génératrices de pratiques auxquelles une conscience respectueuse des droits et devoirs fondamentaux de l'être humain, de sa conception à sa mort naturelle, ne peut prêter son concours. Ainsi en va-t-il du médecin obstétricien qui se refuse à pratiquer des avortements, du pharmacien qui ne peut délivrer des "kits" d'euthanasie, de l'infirmière qui ne peut s'associer à des pratiques qui ne respectent pas la vie, du chercheur qui ne peut se résoudre à utiliser des embryons pour la recherche sur les cellules souches, de l'officier d'état-civil qui se refuse à unir par le mariage des gens du même sexe, de parents qui s'opposent à ce que leurs enfants participent à des cours ou des informations banalisant les pratiques sexuelles, les pratiques contraceptives et abortives, l'homosexualité, etc, leur seront données. On peut évoquer en même temps l'objection de conscience qui a conduit chez nous le roi Baudouin à refuser de sanctionner une loi dépénalisant l'interruption volontaire de grossesse.