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Ethique - Page 323

  • L'Université de la Vie 2017 sera présente en janvier à Bruxelles, Liège et Mons

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    Formation Université de la vie 2017 : FONDER LA BIOPOLITIQUE

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    La 12ème édition de l’Université de la vie, cycle de formation en bioéthique d’Alliance VITA, aura lieu les lundis 9, 16, 23 et 30 janvier 2017. Dans le contexte du débat électoral français, mais aussi des enjeux internationaux des débats bioéthiques, cette session aura pour thème : Fonder la BiopolitiqueComment agir pour une politique au service de la vie. Cette formation se déroulera en visioconférence dans une centaine de villes, en France et dans une demi-douzaine d’autres pays.

    Déjà suivie par plus de 25 000 personnes les années précédentes, l’Université de la vie 2017 s’adresse autant à ceux qui y ont déjà participé qu’aux « nouveaux arrivants ».


    Cette année, la formation propose un passage de la politique vers la biopolitique.
    L’enjeu clé des années à venir est la place de l’homme dans la société. Le thème «Fonder la Biopolitique» permet de s’interroger sur :

    • ce qui fonde la dignité humaine, entre l’animal et le robot.
    • l’impact du statut du début de la vie humaine, dès l’embryon, sur l’ensemble d’un projet de société.
    • le rôle politique de la famille, dans la société liquide.
    • l’importance clé du statut du corps humain dans le corps social face à l’explosion des biotechnologies et au défi transhumaniste.

    Pour rendre possibles des options biopolitiques humaines, les seules dignes de l’homme, il faut se former pour pouvoir ensuite agir. C’est le but de ces quatre soirées, qui permettront à chacun de réfléchir et de prendre position personnellement face aux défis humanitaires, politiques et culturels à relever.

    Le thème 2017 sera abordé avec l’approche spécifique d’Alliance VITA nourrie d’une part, de l’expérience de ses services d’écoute, et d’autre part, de son travail de sensibilisation du public et des décideurs.

    François-Xavier Pérès, Tugdual Derville, Caroline Roux, Henri de Soos et Valérie Boulanger partageront leurs analyses et expliciteront les convictions et les façons d’agir de l’association, avec une animation globale assurée par Blanche Streb.

    Leurs interventions seront complétées, comme chaque année, par de très nombreux invités : philosophes, sociologues, ainsi que par les témoignages de personnalités engagées sur le terrain.

    Pour​ la quatrième fois, l’Université de la vie sera diffusée dans toute la France en simultané dans une centaine de salles, par un système de visioconférence depuis une salle parisienne. L’Université de la vie sera également proposée à l’international. Les villes de Bruxelles, Liège, Mons, Lausanne, Zurich, notamment, assureront une retransmission. Un effort particulier sera de plus effectué pour faciliter l’interactivité au sein des salles et entre elles.

    ​​Dates des soirées : les lundis 9, 16 et 23 et 30 janvier, de 20h15 à 22h30.

    ​​Informations et inscriptions sur : http://www.universitedelavie.fr

  • Pour une politique de prévention de l’avortement en Europe

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    Europe: pour une politique de prévention de l’avortement

    « Droit et prévention de l’avortement en Europe »

    Le Centre européen pour le droit et la justice vient de publier « Droit et prévention de l’avortement en Europe« .

    En comparant la situation dans les différents pays européens, nous avons constaté que certains pays sont parvenus à réduire très fortement le taux de recours à l’avortement, y compris auprès des jeunes.

    L’Allemagne, par exemple, a réduit le recours à l’avortement de 20 % en 10 ans.

    L’Italie plus encore est parvenue à réduire l’avortement de 50 %, alors que, en France, le taux d’avortement demeure très élevé, à plus de 200 000 avortements par an ; le double de ce qui est pratiqué en Allemagne, le double de ce qui est pratiqué en Italie ; et l’avortement continue d’augmenter auprès des jeunes.

    Ce livre fait ce constat objectif. Plus encore il présente quels peuvent être, et quels sont les fondements d’une politique réelle de prévention de l’avortement en Europe.

    Le droit européen et le droit international font obligation aux États de prévenir l’avortement.

    Nous souhaitons par ce livre donner une fondation à la fois factuelle, juridique et politique pour mettre en œuvre une politique de prévention de l’avortement.

    À cette fin, nous lançons un appel aux élus et aux responsables politiques pour qu’ils sortent de l’approche purement idéologique et dogmatique de l’avortement et s’engagent volontairement dans une démarche de prévention de l’avortement sous l’angle d’une politique de santé publique de prévention, en particulier auprès des jeunes.

    Le texte de l’Appel se trouve ici.

  • Poser un regard critique sur les évidences du moment...

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    Extrait de la chronique d'Eric de Beukelaer ("Le temps est supérieur à l'espace") parue dans la Libre (p. 45) de ce jour :

    « Je reste consterné par la pauvreté intellectuelle de l’argument soi-disant progressiste qui m’est régulièrement servi dans des débats éthiques : " On vit tout de même au XXIe siècle ! " Je réponds à chaque fois : "Et alors ? Cela n’interdit pas de poser un regard critique sur les évidences du moment. Ce qui semble naturel à une époque, n’en est pas pour la cause justifié." Heureusement donc que la raison humaine nous ancre dans un espace de valeurs qui résiste au temps et aux modes. La "spatialisation" conceptuelle peut néanmoins devenir un piège : si je confonds le mental et la réalité, j’en viens à considérer l’existence comme la reconquête d’un espace idéal et figé, que le temps dégrade. Ce fut le cas du philosophe Platon et de ses émules. C’est aussi la réaction des traditionalistes de tous genres - religieux ou politiques. Ils pleurent le "bon vieux temps" et tout changement leur paraît une perte. Pour eux, le temps devrait s’arrêter et la morale être de marbre. C’est ici que la réflexion du Pape prend tout son sens : "le temps est supérieur à l’espace". Le temps rythme l’écoulement de la vie. L’humain est temporel. Seul un cadavre cesse de vieillir et donc d’évoluer. En morale, cela signifie que - si notre mental classifie les actes humains, en distinguant les actions bonnes et mauvaises - le sujet concret est un pèlerin, un voyageur qui prend du temps pour se trouver. Ainsi, le chrétien chemine en se convertissant sur les sentiers d’un Royaume présent mais futur, où rien n’est jamais acquis. Celui qui se croit arrivé a perdu le chemin. »)

  • France : Alliance Vita dénonce un débat caricatural sur l’IVG, loin des réalités

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    Communiqué d'Alliance Vita :

    Primaires de droite : un débat caricatural sur l’IVG, loin des réalités

    Les attaques que se renvoient les deux candidats finalistes concernant l’IVG sont indignes du débat politique français ; elles montrent comment l’idéologie libertaire muselle depuis des années un véritable débat sur la prévention de l’IVG.

    Quand près de 40 % des Françaises recourront à l’avortement une fois dans leur vie, traiter cette question sanitaire et sociale majeure sous forme d’invectives personnelles, en référence à une loi votée en 1975 qui a été maintes fois remaniée, est lamentable.

    Pour Caroline Roux, coordinatrice des services d’écoute d’Alliance VITA,  spécialiste des questions de grossesse et de maternité : « Cette querelle montre combien les politiques sont encore loin du terrain. Il s’agit d’un débat caricatural sur l’IVG, loin des réalités.  La France connait deux fois plus d’avortements que l’Allemagne. C’est un sujet sensible et douloureux, personne ne peut souhaiter à une femme d’avorter. On a tant parlé de l’avortement comme de la revendication à un droit fondamental, qu’on laisse sur le bord du chemin toutes celles qui en souffrent et qui préféreraient l’éviter, spécialement quand elles sont soumises aux pressions de leur compagnon, parfois très violentes, ou de leur environnement professionnelC’est la réalité d’aujourd’huiLes conséquences psychologiques de l’IVG sur les femmes sont largement déniées. Et nous manquons d’études objectives, comme l’a reconnu la Haute Autorité de Santé. »

    Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, insiste : « Nous attendons de nos responsables politiques qu’ils s’occupent des réels traumatismes liés à l’IVG. Le gouvernement annonce aujourd’hui un 5ème plan ministériel de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes, il serait temps de s’interroger sur les violences subies par les femmes enceintes. Plusieurs enquêtes reprises par le Haut Conseil à l’Egalité Femme Homme montrent que, dans 40% des cas, les violences du conjoint débutaient à la première grossesse.  Une étude avance que 27% des demandes d’IVG sont directement liées à des violences. Durant ce quinquennat, les maigres mesures censées protéger les femmes face à l’IVG ont été supprimées : notion de détresse, délai d’une semaine de réflexionLa société s’est progressivement déresponsabilisée. Tout responsable politique qui prétend à l’alternance devrait se libérer des injonctions idéologues libertaires pour aborder ce sujet avec lucidité, sans calcul, ni caricature. »

    A l’heure où le gouvernement de gauche s’apprête à imposer un nouveau délit d’entrave menaçant des associations qui refusent la banalisation de l’avortement et apportent aux femmes une information sur les aides et droits qui peuvent aider celles qui le souhaitent à éviter l’IVG, nous attendons des futurs présidentiables des prises de position courageuses pour libérer la parole sur ce sujet délicat et proposer une véritable prévention de l’IVG.

  • L'interprétation d'"Amoris Laetitia" crée de graves divisions dans l'Eglise

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    Voici une synthèse de la longue note consacrée à la question par le vaticaniste Sandro Magister :

    Le pape a approuvé l'exégèse d’"Amoris lætitia" faite par les évêques argentins de la région de Buenos-Aires. Cette exégèse envisage que des divorcés remariés civilement puissent recevoir la communion même s’ils continuent à vivre "more uxorio". Mais cela n'a pas empêché quatre cardinaux d'écrire au pape pour que soient levés cinq "doutes" graves suscités par les passages les plus controversés d’"Amoris lætitia". Ils n'ont reçu aucune réponse mais de nombreux ecclésiastiques proches du pape se sont mis à parler à sa place, dont le cardinal Schönborn. Ils ont répété, à qui mieux mieux, que l'exhortation post-synodale "Amoris lætitia" était déjà très claire en elle-même, qu’elle ne pouvait pas donner lieu à des doutes et que, par conséquent, quiconque faisait état de ces doutes attaquait en réalité le pape et désobéissait à son magistère. Un autre cardinal, l’Américain Kevin J. Farrell, tout récemment élevé à la pourpre, a déclaré dans une interview accordée au "National Catholic Reporter" : "Dans 'Amoris lætitia' c’est le Saint-Esprit qui parle. Ce texte doit être pris tel qu’il est. C’est le document-guide pour les années à venir. Honnêtement, je ne vois pas pourquoi certains évêques pensent qu’il doit être interprété". Il s'en est pris tout particulièrement à Charles J. Chaput, l’archevêque de Philadelphie. Chaput est capucin et il est le premier évêque des États-Unis à être né dans une tribu d’Amérindiens. La pastorale familiale est l’un des domaines dans lesquels il a des compétences reconnues. Il a participé au synode consacré à la famille et, à la fin de la seconde et dernière session de ce synode, il a été élu, avec un très grand nombre de voix, comme l’un des douze membres du conseil de cardinaux et d’évêques qui sert de pont entre un synode et le suivant. D’après Farrell, il a toutefois le défaut d’avoir donné aux prêtres et aux fidèles de son diocèse des lignes directrices "fermées" et non pas "ouvertes" comme le veut le pape François. Chaput a réagi à cette attaque par une contre-interview lapidaire qu’il a accordée à "Catholic News Service". Les lignes directrices données par l'archevêque de Philadelphie correspondent à celles qui ont été énoncées par l'ancien archevêque de Florence, le cardinal Antonelli, lequel a lui aussi déclaré qu’il était "dans l’attente d’indications faisant autorité, qui seraient souhaitables" de la part du pape, afin que soient éclaircis les points obscurs de l'exhortation.

    Lire la note de Sandro Magister dans son intégralité avec la traduction des lignes directrices de Mgr Chaput.

    De son côté, Arnaud Dumouch analyse les raisons pour lesquelles, d'après lui, le pape ne peut répondre aux questions des cardinaux :

  • L'avortement est un péché grave qui met fin à une vie innocente mais chaque prêtre (même "lefèbvriste") pourra donner l'absolution pour cette faute

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    De Cécile Chambraud sur le site du Monde.fr (Religions) :

    Le pape permet à tous les prêtres d’absoudre l’avortement

    Le souverain pontife n’avait initialement accordé cette faculté aux prêtres que le temps de l’Année sainte, qui s’est achevée le 20 novembre.

    L’Année de la miséricorde s’est achevée, dimanche 20 novembre, mais il en demeurera quelque chose pour l’Eglise catholique. Le pape François a en effet décidé, lundi 21 novembre, de « concéder » à tous les prêtres « la faculté d’absoudre le péché d’avortement » commis par ceux qui s’en repentiraient. Cela peut concerner les femmes qui ont recouru à une interruption volontaire de grossesse (IVG), mais aussi les personnels soignants qui l’ont pratiquée.

    Pour l’Eglise catholique, l’avortement est un acte jugé si grave qu’il entraîne l’excommunication de ceux qui le commettent. Jusqu’à présent, le pouvoir d’absoudre ce « péché » était réservé aux évêques, qui pouvaient le déléguer aux prêtres de leur diocèse. En septembre 2015, le pontife argentin avait accordé cette faculté aux prêtres pour l’Année de la miséricorde. C’est cette mesure, initialement transitoire, qui est aujourd’hui pérennisée.

    LA MESURE PROPOSÉE À L’OCCASION DE L’ANNÉE DE LA MISÉRICORDE EST AUJOURD’HUI PÉRENNISÉE

    Dans une lettre apostolique intitulée Misericordia et misera, François rappelle « de toutes [s]es forces » qu’il n’est pas question pour l’Eglise de modifier son jugement sur l’IVG : « L’avortement est un péché grave, parce qu’il met fin à une vie innocente. »

    Mais, justement parce qu’il est grave, la réponse de l’Eglise catholique doit pouvoir témoigner du caractère inépuisable de pardon divin. « Je peux et je dois affirmer avec la même force qu’il n’existe aucun péché que ne puisse rejoindre et détruire la miséricorde de Dieu quand elle trouve un cœur contrit », affirme la lettre. « Que chaque prêtre se fasse donc guide, soutien et réconfort dans l’accompagnement des pénitents sur ce chemin particulier de la réconciliation », ajoute le pontife.

    La miséricorde mise en avant

    Ce texte de seize pages incite l’Eglise à conserver de cette année écoulée l’idée que la miséricorde, entendue comme un amour qui pardonne, n’est pas pour elle une « parenthèse », mais qu’elle « en constitue l’existence même ». Il doit aussi se lire dans la continuité des deux synodes des évêques sur la famille de 2014 et de 2015. A cette occasion, le pape François avait tenté d’assouplir un tant soit peu l’approche par l’Eglise des vicissitudes de la famille contemporaine, qui la conduit à juger illicites des états de vie pourtant aujourd’hui répandus.

    Mais à l’issue des travaux, que ce soit sur les couples non mariés, la contraception, les couples homosexuels, le statu quo avait prévalu. En avril, cependant, le pontife jésuite avait publié une exhortation apostolique (Amoris Laetitia) qui semblait ouvrir la possibilité aux prêtres « dans certains cas » d’envisager que les divorcés remariés puissent accéder à l’eucharistie (la communion).

    En tout état de cause, depuis le début de son pontificat, mettant en avant la miséricorde, le pape ne cesse de demander aux prêtres de faire preuve d’une certaine souplesse dans le confessionnal, qui « ne doit pas être une salle de torture ». Cette fois encore, il les exhorte à ne pas « s’arrêter à la loi » : « Même dans les cas les plus difficiles, où l’on est tenté de faire prévaloir une justice qui vient seulement des normes, on doit croire en la force qui jaillit de la grâce divine », insiste François.

    Dimension sociale

    Cette approche peu « disciplinaire » du rôle du clergé continue cependant de provoquer des crispations au sommet même de l’Eglise. Dans un entretien au quotidien catholique italien Avvenire, vendredi 18 novembre, François a d’ailleurs dénoncé la persistance de « certains rigorismes [qui] naissent d’un manque, d’une volonté de cacher dans une armure sa propre triste insatisfaction ». Quelques jours auparavant, le site du vaticaniste Sandro Magister avait publié une lettre de quatre cardinaux, classés conservateurs, dans laquelle ils faisaient part au pape de leur « profonde préoccupation » et du « grave désarroi » qu’ils perçoivent chez des fidèles jugés en pleine « confusion » en raison « d’interprétations contradictoires » d’Amoris Laetitia. « Certains continuent à ne pas comprendre, c’est noir ou blanc, même si c’est dans le flux de la vie qu’il faut faire un discernement », a affirmé le pape dans l’entretien à Avvenire, sans toutefois se référerexplicitement à leur missive.

    Fidèle à l’approche qui le caractérise, Jorge Bergoglio incite les chrétiens à prendre aussi en compte la dimension sociale de la miséricorde. « Etre sans travail et ne pas recevoir un juste salaire, ne pas avoir une maison ou une terre où habiter, subir des discriminations pour la foi, la race, le statut social… Ces réalités et d’autres encore sont des conditions qui attentent à la dignité de la personne face auxquelles l’agir miséricordieux des chrétiens répond avant tout par la vigilance et la solidarité. »

    Enfin, dans un autre registre, le pape François prolonge une seconde disposition qu’il avait prise à l’ouverture de l’année de la miséricorde. Il s’agit de la possibilité pour les fidèles de recevoir validement le sacrement de la confession de la part d’un prêtre de la ­Fraternité Saint-Pie X, pourtant ­séparée de Rome. C’est une main tendue à ces traditionalistes que Benoît XVI avait tenté, en vain, de ramener dans le giron de l’Eglise romaine, tâche que François voudrait pouvoir mener à bien.

  • Juppé se dit plus proche du pape François que de la Manif pour tous

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    Lu sur bfmtv.com :

    Contrairement à Fillon, Juppé est plus proche "du pape François que de la Manif pour tous"

    Alain Juppé a dénoncé mardi devant ses soutiens parisiens la vision "extrêmement traditionaliste" de son adversaire à la primaire de la droite, François Fillon, se disant "plus proche de la parole de Pape François" que de la "Manif pour tous". Le maire de Bordeaux, nettement distancé au premier tour par M. Fillon, a évoqué devant ses soutiens parisiens réunis à son QG "la vision extrêmement traditionaliste, pour ne pas dire un petit peu rétrograde sur le rôle des femmes, sur la famille, sur le mariage (...)" de son adversaire. Il a opposé "sa plus grande ouverture d'esprit" sur le sujet. "Je dis à mes co-religionnaires catholiques que moi, je suis plus proche de la parole du Pape François que de la Manif pour tous!"

    Mais (source) :

    Quelques instants plus tard, sur la chaîne voisine, François Fillon a riposté : « Je ne suis pas sûr qu’il ait totalement écouté et lu le pape François. Sur la plupart des sujets sur lesquels Alain Juppé semble vouloir me contester, le pape François dit la même chose que moi. »

  • Madeleine de Jessey : « Beaucoup d'électeurs ont la conviction que François Fillon peut apaiser la France »

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    « Avec François Fillon, ce serait une première étape du dé-tricotage de la loi Taubira : si Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé passaient, le volet de la loi Taubira aurait été clos pendant cinq ans au moins, cinq ans durant lesquels la loi se serait enracinée dans les mœurs. On aurait alors toute la peine du monde à ouvrir de nouveau le débat » : la porte-parole de Sens commun, courant des Républicains issu de la Manif Pour Tous, revient sur la très large victoire de François Fillon au premier tour de la primaire. Pour elle, le pari de Sens commun de soutenir l'ancien Premier ministre est gagnant. Une interview réalisée par Hugues Lefèvre pour « Famille chrétienne » :

    « Au lendemain de la victoire de François Fillon au premier tour, quel est votre sentiment ?

    Le sentiment que c'est la France silencieuse qui s'est exprimée. C'est une belle victoire des Français. Cette France silencieuse a plébiscité trois caractéristiques de François Fillon. D'abord, son programme qui est sérieux et le plus abouti de tous. C'est son travail, mûri durant trois ans, qui a été largement récompensé. Ensuite, sa vision. Une vision qui refuse l'atlantisme, qui entend libérer les Français des contraintes qui pèsent sur eux et sur l'emploi. Une vision qui entend défendre la souveraineté de la France et réaffirmer ses valeurs fondamentales. Enfin, la personnalité même de François Fillon a fait la grande différence.

    Les Français ont exprimé leur besoin d'être à nouveau gouvernés par quelqu'un dont ils puissent être fiers. C'est un homme intègre qui n'a jamais été inquiété par la justice. Il est un homme d'État, à rebours de la « politique spectacle » et des présidents communicants et manœuvriers ; un homme qui a su imposer le respect à tous, par sa droiture, son calme et sa hauteur de vue. François Fillon est un homme serein, qui peut aborder des sujets très sensibles mais de manière rationnelle, ce qui permet de désamorcer toutes polémiques. Beaucoup d'électeurs ont la conviction que cet homme peut apaiser la France tout en engageant des actions très fortes et absolument nécessaires pour notre pays.

    Etes-vous étonnée par l'ampleur du résultat ?

    C'était au-delà de toutes nos espérances. C'est ce que nous nous disions tous hier soir. Mais nous ne sommes pas étonnés dans le sens où nous savions qu'il était le meilleur candidat, avec un programme exceptionnel et une stature d'homme d'État.

    Sens commun a réussi son pari ?

    Lorsque Sens commun a déclaré son soutien à François Fillon, il était entre 8% et 10% dans les sondages. Ce n'était pas gagné à ce moment-là. Mais nous avons fait un choix en pariant sur l'homme, son programme et sa vision. Nous étions convaincus que la France avait besoin de lui.

    Vendredi dernier, François Fillon a indiqué sur RMC que les couples homosexuels pourraient continuer à adopter dans le cadre de l'adoption simple. Comprenez-vous l'incompréhension de certains catholiques ?

    Je comprends que la formule puisse surprendre mais François Fillon reste sur sa ligne. Il a toujours dit qu'il supprimerait l'adoption plénière pour les couples homosexuels. Cela revient à dire qu'il laisse la possibilité de l'adoption simple. L'idée est de faire en sorte qu'un enfant ne puisse pas être né de deux pères ou de deux mères sur le papier. C'est l'idée de reconnecter la politique avec le réel.

    Chez Sens commun, nous aimerions qu'à terme la loi Taubira ne reste pas en vigueur parce qu'elle est mauvaise pour la société. Il n'empêche qu'avec François Fillon, ce serait une première étape du dé-tricotage de la loi Taubira. Si Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé passaient, le volet de la loi Taubira aurait été clos pendant cinq ans au moins, cinq ans durant lesquels la loi se serait enracinée dans les mœurs. On aurait alors toute la peine du monde à ouvrir de nouveau le débat.

    C'est donc la logique du « petit mieux » qui s'impose ?

    Du petit pas ! C'est la stratégie du petit pas. Il faut bien comprendre aussi que la loi Taubira est l'aboutissement de soixante ans de défaites intellectuelles et culturelles. De la même manière, si nous voulons faire en sorte que cette loi soit définitivement écartée un jour, il va falloir reconquérir le terrain des médias et de la culture. Et nous sommes loin du compte aujourd'hui.

    S'il est élu en 2017, Sens commun veillera à ce que François Fillon applique ce point précis de son programme ?

    Bien sûr. Mais nous ne sommes pas inquiets. Ces derniers mois nous ont permis de le connaître davantage, d'apprécier sa constance. C'est un homme de parole. Nous ne sommes pas du tout inquiets.

    François Fillon est perçu comme un candidat économiquement très libéral et qui peut être en contradiction avec la Doctrine sociale de l'Eglise, notamment sur la notion d'option préférentielle pour les pauvres. Qu'en pensez-vous ?

    Je comprends ces inquiétudes car nous les avions nous-mêmes lorsque nous avons rencontré François Fillon en juin dernier. Nous lui avions parlé de cet ultra-libéralisme dont on l'accuse parfois. Il nous avait répondu que la première cause de pauvreté en France était le chômage, que les mesures drastiques qu'il proposait n'étaient pas une fin en soi mais uniquement un moyen pour libérer l'emploi, et redonner confiance, notamment aux jeunes générations très affectées par le chômage. Il y a chez lui une volonté de remettre l'homme au cœur de notre économie.

    Je pense qu'il faudrait trouver un nouveau terme pour faire la distinction entre un libéralisme égoïste et consumériste et un libéralisme qui vise à libérer l'emploi en mettant l'homme, son autonomie et sa fierté au cœur de son action. Les questions de la dette, du refus de l'étatisme et des suppressions de postes dans la fonction publique s'inscrivent dans un souci réel de faire en sorte que la France n'ait pas les mains liées par des investisseurs étrangers, Qataris, Saoudiens ou Américains par exemple. Car sinon, ces pays détiennent des pans entiers du régalien et peuvent exercer une pression sur nos décisions politiques et diplomatiques.

    Avec François Fillon, nous avons une dimension souverainiste qui s'inscrit complètement dans la vision économique de Sens commun. Lorsqu'on demande à François Fillon s'il est libéral, il répond qu'il est d'abord pragmatique. On ne pourra pas redonner la fierté d'être Français aux jeunes si la France ne leur donne aucune espérance.

    Chez Sens commun, comment comptez-vous peser sur le programme et la personnalité de François Fillon ?

    Nous n'allons pas peser sur son programme. Il est fait et il nous satisfait sur l'immense majorité des sujets. Nous allons continuer à faire campagne, en parfaite collaboration avec les équipes de François Fillon. »

    Ref. Madeleine de Jessey : « Beaucoup d'électeurs ont la conviction que François Fillon peut apaiser la France »

    JPSC

  • Accès des divorcés remariés aux sacrements: "amour et vérité", le point de vue de Mgr Léonard

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    IMG_6912.JPG« Je suis partisan d’une pastorale très chaleureuse et proactive à l’égard des personnes qui se sont remariées civilement après un divorce civil ou qui vivent en concubinage. L’Eglise doit chercher le contact avec ces personnes, comprendre ce qui s’est passé dans leur vie et les aider à assumer leur situation, en conjoignant, comme le fait un psaume, amour et vérité.

    Autrement dit, je décourage les pastorales qui font comme si cette nouvelle union civile ou ce concubinage étaient ou pouvaient être un mariage sacramentel : non. Et il ne faut pas faire des choses qui y ressemblent car c’est autre chose. Oui, il y a, bien sûr, des éléments positifs qui se vivent mais ce ne sont pas des situations qu’il faut demander au Seigneur de bénir sacramentellement.

    Il n’y a que deux manières de répondre à ce que le Seigneur attend. Lorsqu’on se trouve dans une situation qui ne correspond pas à ce qu’il demande, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvions, pécheurs que nous sommes, il y a toujours un chemin de salut. Mais il n’y a que deux manières tout à fait acceptables, comme chrétiens, de vivre cette situation :

    D’abord, c’est de se dire : au fond, l’homme ou la femme avec qui je vis n’est pas mon conjoint dans le Seigneur puisque mon conjoint, avec lequel je suis marié sacramentellement, est toujours là. Je ne peux pas en avoir deux. Cette seconde union ne peut pas être un signe sacramentel de l’alliance nouvelle et éternelle.

    Alors, première solution possible : j’en tire les conséquences. Je suis un chrétien à part entière, je participe à l’Eucharistie mais au moment d’exprimer sacramentellement, publiquement, objectivement, l’alliance nouvelle et éternelle, librement je m’abstiens de poser le geste sacramentel, parce que celui-ci est un geste objectif que contredit publiquement ma situation objective d’alliance rompue. Et je connais des gens qui font cela en sachant pourquoi, qui le font par amour et qui, dans cette abstention même, communient à la personne du Seigneur avec une intensité qui souvent m’émeut. En voyant cela, je me dis qu’ils communient au Seigneur peut-être plus profondément que moi quand il m’arrive (le plus rarement possible) d’être distrait en communiant et de me rendre compte que j’ai communié au Corps du Seigneur en pensant à ce qui allait suivre dans l’heure prochaine. Et bien, cela, c’est une conclusion qu’on peut tirer : si elle est tirée avec amour, en ayant compris la profondeur de ce geste d’abstention, elle porte du fruit. J’en ai fait l’expérience chez toutes les personnes qui vivent cela.

    Il existe une autre voie possible, plus exceptionnelle et qui n’est pas recommandable sans une grande préparation, mais je la cite parce que cela existe et je connais des couples qui ont en effet tiré cette conclusion : après une conversion, ils se sont dit voilà, je vis avec une personne qui n’est pas mon conjoint dans le Seigneur. Je vais continuer de vivre avec cette personne, car on ne peut pas se séparer, il y a les enfants etc., mais je vais vivre avec mon conjoint une amitié qui s’exprime autrement que si c’était ma femme ou mon mari, qui trouve une autre forme d’expression, une tendresse qui n’est pas typiquement conjugale. Mais pour cela, il faut être bien préparé, bien motivé.

    Être dans d’autres situations qui ne sont pas telles que le Seigneur et l’Eglise le demandent cela ne veut pas dire que l’on est abandonné. Quand je reçois des personnes que ne peuvent vivre aucune des deux choses que j’ai évoquées, je vis avec ces personnes avec respect, car je suis aussi un pécheur et je vis avec elles un chemin de conversion, d’espérance et de supplication adressée à la miséricorde de Dieu dans ma vie. Cela peut aussi se vivre positivement »

     « Toujours, il faut l’amour et la vérité. L’amour sans la vérité flatte les gens mais cela ne les construit pas et la vérité sans l’amour les détruit, les écrase et ce n’est pas bon non plus. Tout l’art dans ces formations, c’est de conjuguer les deux : le coeur et la vérité, avec cela je pense qu’on peut aller loin ».

    Extraits d’une conférence prononcée à l'Ulg par Mgr Léonard un an avant la publication de l’exhortation papale « Amoris laetitia ».

    JPSC

  • Effet Trump ? Deux conservateurs élus à la tête de la Conférence de Evêques Catholiques des Etats-Unis d’Amérique

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    Lu sur « Riposte Catholique » :

    « Le cardinal Daniel N. DiNardo, archevêque de Galveston-Houston (Texas), a été élu président pour trois ans de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (United States Conference of Catholic Bishops), hier 15 novembre lors de l’assemblée plénière d’automne des évêques, qui s’est tenue à Baltimore (Maryland). Le cardinal a été élu au premier tour de scrutin avec 113 voix (sur 215 votants).

    Le cardinal occupait, depuis trois ans, les fonctions de vice président de la conférence. Pour lui succéder à cette fonction, les évêques ont élu Mgr José H. Gómez, archevêque de Los Angeles (Californie). Ce dernier a été élu au troisième tour de scrutin avec 131 voix.

    L’archidiocèse de Galveston-Houston compte environ 1,7 millions de catholiques soit 26 % de sa population totale. C’est le diocèse le plus important du Texas et le 11ème aux États-Unis, et en pleine croissance notamment en raison du développement de la population d’origine hispanique.

    L’archidiocèse de Los Angeles est le plus important en terme de population catholique aux États-Unis puisqu’il compte 11,8 millions de fidèles, soit 36,1 % de la population totale.

    Le cardinal DiNardo et l’archevêque Gómez sont plutôt à classer parmi les évêques “conservateurs” aux États-Unis. Ils ont, en particulier, toujours été très explicites sur les questions de défense de la vie et de la liberté religieuse, mises à mal pendant les deux mandats d’Obama. Le cardinal DiNardo s’est interrogé sur les réformes promues par le pape François, tandis que l’archevêque Gómez fut ordonné prêtre pour l’Opus Dei… Toutefois, et du fait de la démographie particulière de leurs diocèses, les deux élus sont également très sensibles aux questions liées à l’immigration hispanique – les deux diocèses sont frontaliers avec le Mexique – et ils sont favorables à une réforme complète des dispositions sur l’immigration aux États-Unis. L’archevêque Gomez, né au Mexique en 1951, n’est devenu citoyen des États-Unis qu’en 1995…

    La première interview donnée par le cardinal DiNardo après son élection exprime le désir du président que l’Église catholique soit un partenaire, exigeant mais ouvert, du nouveau gouvernement de Donald Trump qui va se mettre en place comme du nouveau Congrès issu du scrutin du 8 novembre dernier. »

    Ref. Deux conservateurs élus à la tête de la Conférence de Evêques Catholiques des Etats-Unis d’Amérique

    Commentaire de La Croix avant même leur élection : « le pape est plus prophétique que les évêques d’ici aujourd’hui ». 

    JPSC

  • Deux causes qui n'ont pas bonne presse : défendre le droit de l’enfant à la vie et militer pour un environnement culturel et médiatique sain

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    De Benoît A. Dumas sur le site de France Catholique :

    Avortement et libéralisme sexuel avancé - les droits de l’enfant, les Nations Unies et l’ « l’Evangile de la Vie »

    Parmi les 0NGs, Associations, Comités (aux divers noms et statuts) qui s’engagent pour le développement de tout l’homme et de tous les hommes ou qui militent pour l’accès de tous et de chacun aux droits humains fondamentaux, il est deux groupes qui ne jouissent pas à l’égal des autres du soutien actif ou, à défaut, d’une approbation consensuelle minimale du public. Ce sont ceux qui défendent le droit de l’enfant à la vie, dès sa conception, et ceux qui militent pour un environnement culturel et médiatique, audio-visuel, publicitaire... qui soit moralement sain, préservant d’abord les enfants. Voici de façon synthétique quelques observations majeures sur cette réalité.

    • Ces deux causes appartiennent aux droits de l’enfant, l’une en première position - droit de vivre, premier des droits -, l’autre très proche car appartenant au domaine de l’éducation : le droit à un environnement culturel et moral sain.

    • Ces deux causes figurent dans les déclarations universelles des Nations Unies.

    • Malgré cela, elles sont ignorées par la plupart des législations nationales en Europe ; elles sont souvent moquées et activement combattues, ces deux causes, par des groupes militants ou des lobbies puissants qui récusent leur caractère naturel et universel et ne veulent y voir que des positions religieuses archaïques, contraires aux libertés publiques.

    • De fait, ce sont très majoritairement des chrétiens, qualifiés de traditionnels ou conservateurs (et autres religieux) qui soutiennent ces causes. Ils le font certainement entraînés et éclairés par la foi, mais aussi formellement déterminés par leur adhésion aux droits de l’homme - tels que discernés en conscience - et confortés par les déclarations internationales de droit. Leur combat est donc essentiellement laïque et républicain ; il est pleinement fondé à repousser l’accusation d’ingérence du religieux dans la sphère publique et profane. [1]

    • Majoritaires au sein de leurs associations, ces chrétiens se trouvent plus ou moins noyés dans la masse, composée de croyants et non croyants, dont la plupart sont devenus relativement indifférents à ces valeurs. Dans cette société occidentale, marquée par l’athéisme et le relativisme moral, dominent en effet l’acceptation de l’avortement et le libéralisme sexuel avancé (qui n’est pas sans rapport avec la déréglementation libérale de l’économie de marché)

    • L’Eglise officielle interpelle de temps à autre, et en général de façon plutôt molle, ses fidèles, les pouvoirs publics et l’opinion, en défendant la valeur absolue de la vie humaine ainsi que la dignité de l’amour d’expression corporelle ainsi que le respect et la considération qui lui sont dus.

    • On pourrait, sans forcer, imaginer Jésus à l’Heure du Jugement, poursuivant ainsi l’énumération de nos attitudes à l’égard des plus petits d’entre ses frères, ces “petits” qui parfois dans l’Evangile désignent précisément les enfants (Mt 18, 1-7) : “J’étais un petit enfant dont les parents voulaient se défaire par avortement et vous m’avez sauvé...”, ou encore : “J’étais un enfant (de zéro à 18 ans) abîmé par la pornographie et une image dégradée de l’amour humain... et vous ne m’avez pas délivré de ce fléau...”

    * * *

    Mais comment opérer ce salut et cette délivrance ? Conversations, accompagnement individuel, discussions, aide concrète aux personnes, réunions de formation, catéchèse et prédication pertinentes et courageuses, enseignement... sont évidemment les premiers moyens à mettre en oeuvre. Mais on s’aperçoit sans tarder qu’il faut se rassembler et entrer dans un mouvement qui porte spécifiquement le souci de ces graves problèmes, soit capable d’argumenter, d’éclairer, d’entraîner un public anesthésié, d’interpeller les pouvoirs publics... C’est ce que font des mouvements, associations, ONGs telles que Alliance Vita, Fondation Jérôme Lejeune, AFC (associations familiales catholiques), CLER, Action pour la Dignité Humaine, CitizenGo, Laissez-les-vivre - SOS futures mères, Mère de miséricorde, Avenir de la Culture, la Manif pour tous... Ces organisations agissent premièrement au sein de leur milieu associatif dont elles entretiennent la veille et mobilisent les membres ; et elles entreprennent des actions directes au niveau politique, national et européen, alertant les pouvoirs publics et mettant en oeuvre une pression de signe contraire à la pression exercée par de puissants lobbies. Ce qui en partie dément ce constat désabusé du Christ, visant à faire réagir les siens (à la fin de la parabole de l’intendant infidèle) : “les fils de ce monde-ci sont plus avisés envers leurs propres congénères que les fils de la lumière” (Luc 16, 8)

    Lire la suite sur le site de France Catholique

  • L'avènement d'un eugénisme consensuel, mou et compassionnel

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    Lu sur genethique.org "Le coin des experts" :

    JACQUES TESTART DÉNONCE LA FABRIQUE DE L'HUMAIN

    Jacques Testart était l’invité des 4e assises Technologos, organisées avec la collaboration du CRIIGEN[1], les 16 et 17 septembre dernier, qui se tenaient à Paris à l’Ecole des Hautes études en sciences sociales. Il est intervenu  pour présenter les  considérations éthiques et des conséquences anthropologiques du recours à la logique techno-industrielle dans le domaine de la procréation humaine. Gènéthique reproduit le contenu de son intervention.

    On peut définir une fabrique de l'humain comme un ensemble de dispositifs techniques permettant de formater des individus conformes à un projet, personnel ou collectif. Les interventions réglementaires ou biomédicales dans la procréation constituent le premier pas dans l'ontogenèse des personnes.

    La sélection des individus

    Historiquement c'est l'eugénisme qui, depuis les temps les plus anciens et dans toutes les cultures, a permis la sélection des individus à la naissance, l'eugénisme négatif permettant de refuser les nouveau-nés non conformes selon des critères évalués par la médecine. Depuis moins de deux siècles, l'apparition et l'évolution de techniques de plus en plus sophistiquées a conduit à affiner mais aussi à étendre les pratiques eugéniques. Après l'infanticide historique, la stérilisation des femmes a concerné des centaines de milliers de personnes dès le début du vingtième siècle, puis le fœticide sélectif s'est imposé bien après la deuxième guerre mondiale et les capacités d'enquête génétique (analyse chromosomique) ou morphologique (échographie) sur le fœtus. Enfin la conjonction de la fécondation hors du corps (1978) et de l'examen de l'ADN embryonnaire (1990) a permis de développer le diagnostic préimplantatoire (DPI) sur les embryons issus de la fécondation in vitro (FIV) depuis les années 1990. Certaines recherches portent désormais sur une phase antérieure à la fécondation, les gamètes (spermatozoïde et ovules), mais rencontrent des limites techniques (le gamète est détruit par son analyse) et logistiques : les loteries génétiques qui précèdent et accompagnent la fécondation (méiose puis appariement des gamètes) ne permettent pas de prévoir l'identité de l'œuf avant sa conception. Des études chez l'animal portent sur la culture de lignées cellulaires (cellules souches) transformables en gamètes, éventuellement après avoir été génétiquement modifiées.

    Avant même la disposition des outils génétiques, l'eugénisme s'est développé dans les années 1970 grâce à la possibilité de congeler le sperme des hommes, permettant ainsi la création de banques de sperme et la sélection de donneurs selon des critères morphologiques, médicaux ou esthétiques. Des évaluations comportementales sont aussi pratiquées depuis que tous les traits humains sont réputés dépendre de la génétique. Ainsi, en 2016, la plus grande banque de sperme britannique recommandait d'éviter les donneurs présentant un déficit d'attention, une hyperactivité, des signes d'autisme ou de dyslexie... L'« appariement de couples reproducteurs », selon l'expression des médecins des Cecos (Centres d'étude et de conservation du sperme), prétend éviter de conjuguer les mêmes facteurs de risques pathologiques chez le donneur et la receveuse du sperme. Sélection et appariement du donneur ont constitué une pratique fondatrice du nouvel eugénisme de l'après-guerre : rompant avec l'eugénisme nazi ou même avec l'eugénisme autoritaire d'avant-guerre, le nouvel eugénisme a pris en compte l'évolution des sociétés, les obligations faites à la médecine (procès de Nuremberg) et les droits des personnes. La fabrique de l'humain relève désormais d'un eugénisme consensuel, mou et compassionnel.