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Ethique - Page 325

  • L'archevêque de Paris dénonce la dictature d'une vision totalitaire sur l'avortement

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    De Clémence Houdaille sur le site du journal La Croix :

    Le cardinal Vingt-Trois dénonce « la dictature d’une vision totalitaire sur l’avortement »

    L’archevêque de Paris s’exprimait, vendredi 30 septembre, sur l’amendement au projet de loi égalité et citoyenneté, destiné à étendre le délit d’entrave aux sites Internet se rendant coupables d’« allégations » ou de « présentations faussées » sur l’avortement.

    Dans son entretien hebdomadaire sur les ondes de Radio Notre-Dame, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, s’est exprimé vendredi 30 septembre sur l’amendement au projet de loi égalité et citoyenneté, destiné à étendre le délit d’entrave aux sites Internet se rendant coupables d’« allégations » ou de « présentations faussées » sur l’avortement (rejeté jeudi 29 septembre par la commission spéciale du Sénat chargée du projet de loi).

    Le cardinal Vingt-Trois appelle à une « prise de conscience que l’avortement n’est pas un progrès » mais « un échec social », puisque « la société ne permet pas à des femmes de mener à bien leur grossesse », et « un échec personnel, parce que des femmes sont dans des situations de détresse d’où elles ne pensent pas pouvoir sortir autrement que par l’avortement ».

    « Essayer de faire croire que l’avortement est une intervention banale sous prétexte qu’elle peut être conduite sans grand risque physiologique, c’est une plaisanterie, a poursuivi l’archevêque de Paris. Parce que toutes les personnes qui ont subi un avortement savent que ce n’est pas un acte banal, que c’est un acte traumatisant non pas premièrement physiologiquement mais humainement et psychologiquement et que c’est un acte grave qu’on ne peut pas prendre à la légère. » « En ayant supprimé le temps de réflexion qui était prévu par la loi originelle, on a déjà fait sauter un verrou de prise de conscience, a encore déclaré le cardinal Vingt-Trois. Si on arrive à interdire de s’exprimer sur les conséquences de l’avortement, on entrera complètement dans la police des idées et dans la dictature d’une vision totalitaire sur l’avortement. »

    Interrogé sur le fait que ce sujet n’est pas abordé par les candidats aux prochaines élections, l’archevêque de Paris a estimé que c’était « une question trop difficile et trop délicate, trop nuancée pour en faire un thème de campagne ».

    « Porter atteinte à la vie d’autrui n’est pas un droit, a-t-il encore affirmé. Ça peut être une contrainte, une situation sans issue, mais on ne peut pas en faire un droit ni surtout un signe de progrès. »

    Mercredi 28 septembre, c’est le porte-parole de la Conférence des évêques de France qui s’était exprimé sur le sujet sur le réseau social Twitter. « A-t-on encore le droit de dire qu’il existe des alternatives à l’avortement et que ce dernier n’est pas sans conséquences pour les femmes ? » s’était-il interrogé.

  • La Belgique a perdu un de ses meilleurs connaisseurs du monde des entreprises, un chrétien et un grand humaniste

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    De Christian Laporte sur le site de lalibre.be :

    Philippe de Woot, pionnier de la responsabilité sociétale des entreprises, est décédé

    Avec le décès jeudi du Pr Philippe de Woot, la Belgique perd un de ses meilleurs connaisseurs du monde des entreprises. Pionnier de la Responsabilité sociétale de l’Entreprise, ce grand humaniste, chrétien engagé, n’a cessé de plaider pour mettre l’humain au cœur de sa réflexion et de ses décisions. Docteur en droit et en sciences économiques, co-créateur et doyen de l’Institut d’Administration et de Gestion (aujourd’hui Louvain School of Management) de l’UCL, Philippe de Woot y a formé plusieurs générations d’étudiants à la stratégie et au management des entreprises, en intégrant la réflexion économique dans la perspective plus vaste des enjeux sociétaux. Penseur éclairé au rayonnement international, il a enseigné entre autres à Louvain, à l’INSEAD, était Harvard Faculty Associate et Docteur honoris causa de l’Université de Bologne.

    Conseiller de la Commission européenne

    Etant un Européen convaincu, il a œuvré au dynamisme de l’Union comme conseiller de la Commission pour les programmes Esprit et Fast et comme membre de l’Académie européenne des Sciences et des Arts. Le thème majeur de sa pensée et de son action est celui du sens, des valeurs et de la finalité de l’entreprise. Ses nombreux travaux ont mis en évidence les liens entre le système de valeurs et les performances à long terme. "L’entreprise" disait-il "doit être une organisation humaine génératice d’innovation et de progrès, un lieu d’exercice de la responsa bilité individuelle et collective face aux enjeux éthiques et sociétaux". S’il reconnaissait l’efficacité de l’économie de marché, il s’éleva contre la croyance en la vertu de "la main invisible", s’opposant à Milton Friedman qui réduisait la finalité de l’entreprise à l’enrichissement de l’actionnaire.

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  • Une chaire d’enseignement et de recherche en soins palliatifs à l'UCL

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    Du bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique (29 septembre)

    Belgique : création d’une chaire en soins palliatifs

    Dans notre pays, de plus en plus de patients sont susceptibles de relever de la médecine palliative, et pourtant, des études européennes ont pointé du doigt les carences dans la formation des médecins en ce domaine. C’est dans ce contexte que l’Université Catholique de Louvain vient de signer une convention en vue de créer une Chaire d’enseignement et de recherche en soins palliatifs.

    Créée sous l’égide de la Fondation Louvain, avec l’Ordre de Malte-Œuvre du Calvaire, cette Chaire se donne trois missions. La première est l’enseignement ; notamment par un programme de cours en soins palliatifs qui sera proposé dès cette année aux étudiants de la faculté de médecine, mais aussi des cours pour candidats spécialistes en gériatrie et oncologie ainsi que des formations continues.

    Sa seconde mission portera sur la recherche, notamment en définissant les compétences à acquérir, nécessaires pour gérer les situations de fin de vie, ainsi que leurs méthodes d’enseignement et d’apprentissage. Sa troisième mission visera à la transmission des connaissances par le biais de conférences, séminaires et au moyen de publications.

    Cette Chaire, qui sera inaugurée au cours de cette année académique 2016-2017 sera attribuée pour une période de 5 ans. Elle sera portée par l’équipe de la professeure Marianne Desmedt, rejointe par le professeur Laurent Knoops, titulaire de la Chaire.

    Source : UCLouvain

  • Avortement : le témoignage pathétique d'une star de la télé-réalité

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    Via Famille Chrétienne :

    Voir aussi : un homme raconte son expérience de l'avortement

  • La naissance du premier bébé à trois parents

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    NAISSANCE DU PREMIER "BÉBÉ À TROIS PARENTS" : UN PRÉCÉDENT DANGEREUX ET IRRESPONSABLE

     de genethique.org

    Le New Scientist a révélé hier la naissance du « premier enfant avec trois parents », une information confirmée par l’American Society for Reproductive Medicine (ASRM). L’enfant, Abrahim Hassan, est né le 6 avril au Mexique : « L’équipe médicale dit ouvertement être allée au Mexique ‘où il n’existe aucune réglementation’ pour échapper aux législations existantes aux Etats-Unis ».

    L’équipe de médecins internationaux était menée par le Dr John Zhang du centre New Hope Fertility, « spécialiste libéral bien connu dans le marché de la PMA et connecté dans de nombreux pays ». Les médecins ont transféré l’ADN nucléaire de la mère dans cinq ovocytes d’une donneuse dont les noyaux avaient été retirés. Ces ovocytes génétiquement modifiés ont été fécondés par le sperme du père. Sur les cinq embryons créés, « quatre étaient viables, et parmi eux un était normal et a été réimplanté ». Cette technique est « destinée à prévenir la naissance d’enfants atteints de maladies mitochondriales », transmises par la mère. Ici, « cette procréation expérimentale visait dans une famille jordanienne à prévenir le risque de transmission du syndrome de Leigh », dont deux de leurs précédents enfants sont morts. Par ailleurs, les chercheurs « ont fait en sorte que l’enfant soit un garçon », pour que le changement génétique ne se transmette pas à la génération suivante.

    Le couple avait auparavant refusé une technique autorisée en Grande Bretagne, au prétexte que« cette approche aurait détruit deux embryons ». Dans ce pays, les « premiers bébés à trois parents naitront cet automne ».

    Cette annonce est controversée. Nombre de chercheurs regrettent le « manque de recul sur une question aux enjeux aussi lourds » : « plusieurs données expérimentales incitent à la plus grande prudence, le risque principal résidant dans des altérations progressives des fonctions mitochondriales et une apparition retardée des symptômes de la maladie ». D’autres estiment que « l’équipe aurait dû soumettre préalablement une étude clinique compète avec toutes les données pour être examinées par des experts », car cette technique est « risquée avec des conséquences imprévisibles sur la santé de l’enfant et des futures générations ». Cette action « irresponsable et non éthique créé un précédent dangereux », a déclaré Marcy Darnovsky, directrice du Center for Genetics and Society, une ONG basée à Berkeley, en Californie.

    L’équipe médicale en cause répondra aux interrogations lors de la conférence annuelle de l’ASRM au mois d’octobre.

    Sources:  AFP (27/09/2016); Huffington Post, Grégory Rozières (27/09/2016); Jean-Yves Nau (27/09/2016)

    Lire aussi : Naissance d’un bébé par la technique de la FIV-3 parents - « Une transgression sans précédent »

  • Pologne : vers une plus grande protection de la vie

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    De genethique.org :

    VERS UNE PLUS GRANDE PROTECTION DE LA VIE HUMAINE EN POLOGNE 

    En avril 2016, la Pologne s’émeut de l’avortement raté d’un bébé trisomique, né vivant à 24 semaines de grossesse. Il pleure une heure, abandonné, avant de mourir.

    L’évènement a eu un fort retentissement et a suscité les réactions des mouvements pro-vie et pro-avortement. Ils se sont mobilisés pour saisir le gouvernement par le biais de la démocratie participative, qui autorise, par l’intermédiaire d’au moins 100 000 citoyens, à proposer une réforme législative.

    Dans ce cadre, le comité citoyen « Let’s help Women » a recueilli 220 000 signatures pour demander la légalisation de l’avortement jusqu’à la douzième semaine de grossesse, puis sa limitation pour la suite de la grossesse aux trois exceptions en vigueur actuellement.

    Le comité citoyen pro-vie « Stop Abortion » a, quant à lui, recueilli presque 500 000 signatures de citoyens demandant une complète protection de la vie humaine en supprimant les exceptions. Sa proposition vise à instaurer un régime de sanction, sauf en danger pour la mère, qui peuvent aller jusqu’à 5 ans de prison une femme ayant avorté et les médecins concernés.

    Ce projet de sanction divise les mouvements pro-vie : la Fédération polonaise des mouvements pro-vie, qui partage la volonté du comité citoyen « Stop Abortion » de protection totale de la vie humaine, a cependant déposé devant le comité parlementaire des pétitions, une version miroir n’intégrant pas la pénalisation des femmes. Les évêques polonais, qui condamnent l’avortement, considèrent qu’il serait immoral de réprimer les femmes « deuxièmes victimes de l’IVG ».

    Aujourd’hui, la loi, appelée « Status Quo », en vigueur depuis 1993 et modifiée en 1997, autorise l’avortement dans trois cas : l’avortement autorisé en cas danger pour la mère, de viol ou d’affection médicale sérieuse du fœtus. Les statistiques montrent qu’en Pologne, le nombre d’avortements liés aux deux premières raisons (risque pour la mère et viol) a toujours été très bas. « Il n’en est pas de même pour l’exception eugéniste qui est chaque année responsable d’un nombre croissant d’avortements légaux : plus de 90% des avortements. Ainsi en 2015, sur 1040 avortements légaux, 996 étaient eugénistes », précise Jakub Baltroszewicz, Président de One of Us Pologne. Cette dernière option autorise l’avortement jusqu’à la veille de la naissance.

    Vendredi 23 septembre, les parlementaires ont écarté la proposition pro-avortement et ont transmis la proposition pro-vie à la commission parlementaire Justice et droits de l’homme, où la proposition va être retravaillée et débattue. Si le statu quo semble désormais impossible, il est difficile de savoir quels seront la durée du débat et le contenu de la proposition qui reviendra devant le Parlement. Mais il parait assez probable qu’elle sera orientée vers une plus grande protection des vies humaines.

  • Le Patriarche russe Kirill a signé un texte appelant à l'interdiction de l'avortement

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    De RT.com :

    Le Patriarche russe part en guerre contre l'avortement

    Le Patriarche russe Kirill a signé un texte appelant à l'interdiction de l'avortement, soutenu par le Grand mufti musulman. Le texte relance le débat sur la question, alors que la Russie reste un des pays ayant le plus recours à l'IVG dans le monde.

    Le texte, qui a été approuvé par la Commission Patriarcale pour la famille, la maternité et la protection de la petite enfance, appelle notamment à ce que le statut d'un enfant «conçu naturellement soit protégé par la loi en tant qu'individu ayant le droit à la vie, à la santé et au bien-être».

    Le document propose par ailleurs d'interdire l'avortement chirurgical et médical, les contraceptifs à action abortive (pilule du lendemain), ainsi que la procréation médicalement assistée, considérée comme «une humiliation de la dignité humaine et un encouragement au meurtre d'enfants, dans les premiers stades du développement embryonnaire.»

    La proposition approuvée par le patriarche suggère également de fournir une aide financière du budget fédéral aux femmes enceintes et aux familles nombreuses à hauteur «au moins» du minimum vital.

    Le leader musulman en renfort

    La démarche du Patriarche Kirill a été approuvée et soutenue par le leader spirituel de la communauté musulmane de Russie, le Grand Mufti et chef de l'administration spirituelle centrale des musulmans (TsDUM) Talgat Tajuddin qui a déclaré être prêt à signer le document, comme l'a indiqué l'agence RIA Novosti.

    «Pour nous aussi Musulmans, [l'IVG] est un acte d'assassinat d'enfants. Je l'ai d'ailleurs rappelé lors des festivités de l'Aïd al-Adha», a déclaré le leader musulman.

    A la question de savoir s'il serait prêt à signer le document, Talgat Tajuddin a répondu : «Oui, sans aucun doute, comme tout croyant devrait le faire [...] notre pays n'est pas si immense par rapport au reste du monde, nous ne sommes que 145 millions d'habitants.»

    Le Grand mufti a par ailleurs rappelé que dans l'Islam, l'IVG n'était autorisée qu'en cas de problèmes médicaux graves pouvant porter atteinte à la vie de la mère et était proscrit dans tous les autres cas de figure qui constituent un meurtre d'enfant.

    Le porte-parole du patriarche clarifie la question

    Alors que la position du chef religieux et spirituel du pays a immédiatement suscité une controverse en Russie, premier pays au monde à avoir légalisé l'avortement dès 1920, le porte-parole du patriarcat, le prêtre Alexandre Volkov a tenu a préciser que le Patriarche Kirill entendait soutenir uniquement «l'interdiction du remboursement de la procédure d'IVG par la sécurité sociale du pays» qui prend en charge intégralement les procédures d'avortement.

    Cela encourage selon lui une banalisation de l'IVG sans réflexion au préalable. Ainsi, rendre la procédure payante, favoriserait une remise en question chez les couples ou femmes seules attendant un enfant, avant de mettre un terme à une grossesse non désirée. Cependant, le Patriarche ne rejette pas selon sa parole le concept même de l'avortement, notamment en cas de danger pour la vie d'une femme attendant un enfant.

    Alexandre Volkov a ajouté qu'à l'heure actuelle, le texte avait reçu l'approbation de 500 000 citoyens. S'il atteint un million de signatures, il pourra être soumis à un vote à la Douma, le Parlement russe.

    La Russie, déjà leader mondial en matière d'avortement

    En Russie, l'avortement est une procédure médicale légale entièrement prise en charge par l'Etat jusqu'à 12 semaines de grossesse en cas de grossesse non désirée. Ce délai peut-être étendu jusqu'à 22 semaine à la demande de la femme si la grossesse est le résultat d'un viol, avec preuves à l'appui. En cas d'urgence médicale pouvant porter atteinte à la vie de la mère, l'IVG peut-être appliquée à tout moment de la grossesse.

    La Russie (à l'époque, la «République socialiste fédérative de Russie») est devenu le premier pays au monde à légaliser l'avortement en 1920. A titre de comparaison, en Grande-Bretagne l'avortement a été légalisé en 1967, aux Etats-Unis en 1973, en France en 1975 et en Allemagne de l'Ouest en 1976. De 1936 à 1955, l'IVG a été interdite par la constitution de l'Union soviétique sauf en cas de danger pour la vie de la mère.

    Au niveau mondial, la Russie reste un des pays ayant le plus recours à l'IVG derrière la Chine et les Etats-Unis. Chaque année, plus d'un million de femmes ont recours à l'IVG sur le territoire de la Fédération de Russie, contre plus de 9 millions en Chine, en raison de la politique de l'enfant unique pour endiguer la sur-population.

  • Les évêques du Canada vent debout contre l'euthanasie et le suicide assisté

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    D'après le journal La Croix (Clémence Houdaille), "les évêques canadiens refusent les funérailles religieuses à ceux qui ont choisi l’euthanasie. Les évêques des diocèses canadiens d’Alberta et des Territoires-du-Nord-Ouest ont publié des directives à propos du suicide assisté et de l’euthanasie dans un document publié le 14 septembre 2016." Selon ce texte, lorsque des personnes malades font connaître publiquement leur volonté de mettre fin à leurs jours par euthanasie ou par suicide assisté, « il ne sera pas possible de célébrer des funérailles chrétiennes » au lendemain de leur décès, énoncent les six évêques catholiques de l’Alberta et des Territoires-du-Nord-Ouest dans cette série de directives remises aux prêtres de leurs diocèses.

    « Une telle demande doit être gentiment mais fermement refusée »

    Si la famille du défunt n’a pas encouragé le recours à l’aide médicale à mourir et« à condition que cela ne provoque pas de scandale public, les rites des funérailles peuvent alors être célébrés », précisent toutefois les évêques, appelant à être attentif à ne pas transformer les funérailles en une « occasion de célébrer la décision de la personne aimée de mourir par suicide assisté ou par euthanasie ».« Cela serait véritablement scandaleux », puisque la cérémonie religieuse serait interprétée « comme un encouragement pour d’autres à recourir à ce mal », poursuivent-ils, prévenant qu’« une telle demande doit être gentiment mais fermement refusée ».

    L’Église accorde pourtant des funérailles chrétiennes aux personnes qui, apprend-on après leur décès, se sont suicidées, reconnaissent les signataires de ces directives, d’après la radio chrétienne Radio VM. Dans ces cas, « nous ne pouvons pas juger les raisons qui ont mené un individu à prendre cette décision, pas plus que nous ne connaissons les dispositions de son cœur », écrivent-ils. Par contre, dans le cas de l’aide médicale à mourir, le consentement de la personne est préalable à son décès. La personne doit être consciente que son geste « est contraire à la foi chrétienne ».

    « Reconnaître une décision qui l’a entraînée à poser un geste contraire à la foi chrétienne »

    En refusant la tenue de funérailles religieuses, le but de l’Église n’est pas de punir la personne décédée mais bien « de reconnaître sa décision, une décision qui l’a entraînée à poser un geste contraire à la foi chrétienne », expliquent encore les évêques des diocèses d’Edmonton, Calgary, Grouard-McLennan, Saint-Paul et Mackenzie-Fort Smith.

    Ce texte s’intéresse aussi au sacrement des malades. Dans le cas des personnes mourantes qui demandent l’euthanasie, les prêtres doivent « implorer avec délicatesse et fermeté la personne malade » de renoncer à ce recours. « Si elle maintient sa décision, l’onction ne peut être offerte », écrivent les évêques.

    Avant l’adoption du projet de loi, l’archevêque canadien d’Ottawa, Mgr Terrence Prendergast, avait déjà souligné que ceux qui demandaient à mourir ainsi n’étaient pas en mesure de recevoir les derniers sacrements. « Demander à être tué est gravement désordonné et constitue un rejet de l’espoir que le rite (de l’onction des malades, NDLR) demande et essaie d’apporter », avait assuré l’archevêque d’Ottawa, Mgr Terrence Prendergast, dans une interview à l’agenceCanadian Catholic News reprise par la presse spécialisée le 27 février 2016.

    Par ailleurs (source), l'Assemblée plénière 2016 de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a débuté hier et se poursuivra jusqu'au 30 septembre au Centre Nav Canada, à Cornwall, en Ontario. La réunion est présidée par Mgr Douglas Crosby, O.M.I., évêque de Hamilton et président de la CECC, qui a présenté son rapport annuel pendant la séance d'ouverture. En cette première journée de réunion, les évêques ont principalement réfléchi aux conséquences de la loi C-14, qui a légalisé le suicide assisté et l'euthanasie au Canada. Son Éminence le cardinal Willem Eijk, archevêque d'Utrecht, aux Pays-Bas, a donné une conférence sur les répercussions sociales et culturelles de la légalisation du suicide assisté et de l'euthanasie aux Pays-Bas et ailleurs. La journée a commencé par la célébration de l'Eucharistie, présidée par Mgr Crosby avec la participation de l'école secondaire catholique Holy Trinity.

    À titre de théologien moraliste, éthicien médical et médecin, le cardinal Eijk a donné un aperçu de l'expérience vécue dans son pays. Il a dit qu'au début, des arguments en faveur de l'euthanasie et du suicide assisté ont été exprimés en 1969 ; ensuite, l'euthanasie médicale a été fréquemment pratiquée dans les années 1970, puis la première loi réglementant provisoirement l'euthanasie a été adoptée en 1993. Depuis ce temps, dit-il, le sentiment populaire permet l'euthanasie et le suicide assisté par un médecin pour les personnes souffrant de troubles affectifs et de maladies psychiatriques, y compris la dépression, ainsi que le fait d'enlever la vie aux nouveau-nés ayant des handicaps. En même temps, les médecins qui pratiquaient fréquemment l'euthanasie reçoivent maintenant moins de demandes en raison de l'accessibilité croissante des soins palliatifs et du fait que le public en est mieux informé.

    « Qu'est-ce que l'expérience des Pays-Bas peut apprendre aux politiciens, aux décideurs et aux travailleurs des soins de santé des autres pays? » a-t-il demandé. Il a répondu que tout d'abord, on n'a aucun besoin d'une « nouvelle éthique médicale » en plus de celle qui est offerte par les soins palliatifs : « ramener à un degré supportable les souffrances des gens ayant des maladies incurables, et aider ceux-ci à redécouvrir la dignité de leur vie en leur prodiguant avec amour des soins professionnels : des soins humains, médicaux, socio-psychologiques et pastoraux; bref, des soins qui s'adressent à toute la personne ». Deuxièmement, l'expérience des Pays-Bas offre la preuve empirique qu'une fois qu'on ouvre un petit peu la porte, elle s'ouvre davantage très facilement. « Une fois qu'on permet de mettre fin à la vie pour un certain genre de souffrances, pourquoi ne le permettrait-on pas pour des souffrances un tout petit peu moins grandes? » La troisième leçon à apprendre, a-t-il dit, est que les soins palliatifs respecte la capacité des gens qui souffrent grandement, soit d'une maladie, soit de handicaps, de retrouver la dignité de leur vie et de continuer de vivre malgré leur situation.

    Dans son rapport annuel, Mgr Crosby a souligné plusieurs initiatives auxquelles la Conférence a participé, notamment pour promouvoir les soins palliatifs et les soins à domicile et pour mobiliser les appuis locaux en faveur de tels soins, en plus de presser les politiciens fédéraux et provinciaux de respecter la liberté de conscience et de religion des fournisseurs de soins de santé ainsi que des établissements.

    En Suisse également, l'épiscopat a pris fermement position : http://www.eveques.ch/documents/communiques/etude-sur-le-suicide-assiste-des-aines

  • Pourquoi l'avortement ne pourra jamais être ni un droit fondamental ni une liberté

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    L’AVORTEMENT NE POURRA JAMAIS ÊTRE UN « DROIT FONDAMENTAL », NI UNE « LIBERTÉ »

    GRÉGOR PUPPINCK Interview 27 septembre 2016

    Peut-on parler de droit à l’IVG ? Ultime question en cette « Journée mondiale pour le droit à l’avortement ». Pour y répondre, Gènéthique a interrogé Grégor Puppinck qui publie « Droit et prévention de l’avortement en Europe »[1] chez LEH Edition[2].

    Gènéthique : Le Gouvernement français s’est engagé dans la promotion d’un « droit  universel à l’avortement » et dans la répression de la liberté d’opinion des opposants à l’avortement. Qu’en pensez-vous ; existe-il un droit à l’avortement ?

    Grégor Puppinck : L’actuel gouvernement français s’est effectivement engagé dans un militantisme en faveur de l’avortement. Son action est fortement idéologique et n’a pas permis de réduire le taux d’avortement qui demeure très élevé en France, en particulier chez les jeunes.

    Le livre que nous publions se veut au contraire réaliste, pragmatique, et fonde ses développements juridiques sur une étude factuelle approfondie des causes et des conséquences de l’avortement réalisée à la lumière de nombreuses recherches scientifiques récentes. Ces causes et ces conséquences incitent à considérer l’avortement non pas comme une liberté abstraite, mais bien plus comme un problème social et de santé publique exigeant une politique de prévention. Une telle politique de prévention était d’ailleurs voulue par Simone Veil, laquelle, refusant tout droit à l’avortement, n’entendait en tolérer la pratique que comme un moindre mal, en ultime recours. C’est aussi et encore l’approche du droit international et du droit européen, l’un et l’autre offrant un support juridique solide à une politique de prévention et même à un « droit de ne pas avorter ».

    Certes, en France, l’avortement est dépénalisé sous certaines conditions, mais du fait même de ces conditions, l’avortement demeure une dérogation au principe du droit à la vie. On ne peut pas avorter « librement », comme on exercerait une véritable liberté ou un véritable droit.

    Au plan européen, on observe souvent une forte volonté politique de faciliter l’accès à l’avortement, notamment dans les pays où il est interdit, néanmoins, et c’est important, on demeure dans une logique de dérogation : l’avortement n’est pas un droit, ou un « bien », mais une tolérance, un moindre mal. C’est cette logique du moindre mal qui était déjà celle de Simone Veil.

    La Cour de Strasbourg a clairement affirmé que la Convention européenne des droits de l’homme ne contient pas de « droit » à l’avortement. Elle a indiqué que les pays peuvent cependant permettre l’avortement pour des motifs proportionnés. En Europe, pas plus que dans le reste du monde, il n’y a d’obligation pour les Etats de légaliser l’avortement. De même, au sein des Nations Unies, toutes les tentatives pour affirmer l’existence d’un droit universel à l’avortement échouent depuis quarante ans.

    Il y a une raison fondamentale à cela : l’IVG se distinguera toujours d’un droit. En effet, un droit vise à garantir la faculté pour une personne d’agir pour son bien en tant que personne humaine. Tout ce que nous reconnaissons comme des droits fondamentaux : penser, s’associer, prier, s’exprimer, sont des facultés par lesquelles chaque individu exprime son humanité. Des facultés que les animaux n’ont pas et qui définissent les droits « humains ». Les droits fondamentaux protègent l’exercice de ces facultés nobles, spécifiquement humaines, ils protègent ce qui en chaque individu réalise son humanité. Ce qui signifie qu’en exerçant ces droits fondamentaux, l’individu s’humanise.

    Mais peut-on dire qu’une femme s’accomplit et s’humanise en avortant, comme elle le fait en se mariant ou en s’exprimant ? Entre un droit fondamental et l’IVG, la différence de nature est patente. De ce fait, l’IVG ne pourra jamais être un « droit fondamental ».

    D’ailleurs, la résolution adoptée par les parlementaires français à l’occasion du 40e anniversaire de la loi Veil est révélatrice. Alors qu’elle présente dans le premier article l’avortement comme un droit universel, elle en recommande la prévention dans le second article. Mais si l’avortement était réellement un droit fondamental, il serait absurde et injuste d’en prévenir l’usage. C’est bien parce que c’est toléré comme un moindre mal qu’il devrait effectivement faire l’objet d’une politique de prévention.

    G : Peut-on dire alors que l’avortement est une liberté ? Comment situer la liberté par rapport au droit ?

    GP : Nous connaissons bien cet adage qui dit en substance que la liberté des uns est limitée par celle des autres. La liberté n’a pas de limite interne, elle n’est pas limitée par son objet mais uniquement par les circonstances extérieures. Par exemple : la pensée est sans limite ; ce qui la limite, ce sont les circonstances dans lesquelles elle est amenée à s’extérioriser, à s’exprimer. La liberté est une expression de la personne qui ne peut être limitée que de l’extérieur. S’agissant de l’avortement, sa pratique est à l’inverse limitée de l’intérieur : c’est son objet même, l’embryon ou le fœtus, qui constitue sa première limite. Dire que l’avortement est une liberté impliquerait d’annihiler la valeur de l’embryon ou le fœtus humains. Autrement dit, on ne peut affirmer un droit à l’IVG que si l’embryon ou le fœtus ne sont rien. D’où les débats qui portent sur le statut de l’embryon. Dès lors que l’on reconnaît à l’embryon a une valeur en soi, même minime, on ne peut plus alors parler de l’avortement comme d’une « liberté ».

    Ainsi, l’avortement ne pourra jamais être un « droit fondamental », ni une « liberté ».

    Au-delà, les souffrances qu’il cause chez la majorité des femmes qui ont le malheur d’y recourir suffisent à démontrer que c’est un mal, qu’il faut prévenir. Il ne sert à rien de le déguiser en un bien, comme un droit ou une liberté.

    [1]  Le livre peut-être commandé dès aujourd'hui sur le site de l'éditeur.

    [2]  Editeur français de référence en droit de la santé.

    Lire aussi : Les femmes ont aussi le droit de ne pas avorter

  • Pays-Bas : le DPNI remboursé ou le choix de l'exclusion prénatale

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    De genethique.org :

    LE DPNI REMBOURSÉ AUX PAYS-BAS OU LE CHOIX DE L’EXCLUSION PRÉNATALE

    Le 20 septembre, le ministre de la Santé néerlandais a annoncé que le DPNI[1] serait mis à disposition de toutes les femmes enceintes à partir du 1er avril 2017, et en grande partie remboursé par la sécurité sociale[2]. Cette décision se base sur un rapport technique du conseil de la santé, qui compare le DPNI aux méthodes de dépistage plus anciennes et/ou invasives.

    Renate Lindeman, présidente du collectif Downpride, déplore le report du débat éthique promis, décalé au mois de décembre 2016. Une pétition, lancée par son collectif au printemps 2015, avait recueilli en moins d’un an les 40 000 signatures nécessaires pour constituer une initiative citoyenne examinée par le Parlement. Mais la discussion n’a pas suivi. Les actions du collectif ont été ignorées.

    D’autres associations expriment leurs préoccupations, mais peinent à être entendues : 

    • Blackbook Downsyndrome a rassemblé des témoignages de parents d’enfants atteints de trisomie 21 : ces familles ont reçu un accompagnement inadapté ou estiment avoir subi des pressions pour le dépistage ou l'avortement. Leurs témoignages révèlent combien les craintes initiales, à l’annonce du diagnostic, ne reflètent pas la réalité et la joie qu'ils éprouvent aujourd’hui. Blackbook Downsyndrome a été présenté au ministre de la Santé néerlandais en février 2016, ainsi qu’à la télévision nationale.
    • Une campagne d’affichage est lancée ce 27 septembre, devant le Parlement, pour sensibiliser à l’effet négatif de la politique de dépistage néerlandaise sur les personnes atteintes de trisomie 21 et leurs familles.

    « Nous craignons, explique Renate Lindeman, que le DPNI - focalisé à détecter la trisomie 21 - devienne la norme en matière de ‘soin prénatal’. Déjà, la question la plus fréquemment posée à une mère et son enfant atteint de trisomie 21 est : ‘N’avez-vous pas pu faire le test ?’. Certaines mères, moi y compris, se sont vues à plusieurs reprises demander : ‘Pourquoi avez-vous choisi d'avoir un enfant atteint de trisomie 21?’ et même ‘Pourquoi n’avez-vous pas choisi d'avorter ?’. Ainsi, avoir un enfant atteint de trisomie 21 serait le résultat d'un choix personnel plutôt que d'origine naturelle ».

    Cette logique est dangereuse : « Nous voyons de plus en plus de commentaires sur les réseaux sociaux, critiquant le fait d’avoir un enfant demandant des soins onéreux. S’il s’agit d’un ‘choix’ personnel, pourquoi la société paierait ? ». Les médias répandent cette opinion. Mais « les investissements dans la recherche, le développement et la mise en œuvre du dépistage prénatal avec le DPNI se chiffrent aussi par centaines de millions d'euros », rétorque Renate Lindeman, et « à l’inverse, peu de programmes de recherche existent pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de trisomie 21. C’est un signal clair de la société qui a chois la solution de l'exclusion prénatale ».

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    [1] Dépistage prénatal non invasif

    [2] Le coût total du DPNI est de 460€, les femmes paieront 175€ et les 285€ restant seront remboursés par le gouvernement.

  • France : l'étau du totalitarisme anti-vie se resserre

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    De genethique.org :

    NOUVEAU TOUR DE FORCE DU GOUVERNEMENT POUR IMPOSER UN DÉLIT D’ENTRAVE NUMÉRIQUE À L’IVG

    La ministre des droits des femmes, Laurence Rossignol annonce à l’AFP ce jour que « Le gouvernement va introduire un amendement au projet de loi égalité et citoyenneté, afin d'élargir le délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) aux sites internet qui véhiculent des informations "biaisées" sur l'avortement ».

    Cette annonce n’était attendue que demain (cf. IVG : Laurence Rossignol souhaite créer un « délit d’entrave numérique) pour la journée internationale sur le droit à l’avortement. Mais sans surprise, comme à son habitude, le gouvernement communique et explique qu’il forcera le débat parlementaire sur ce sujet, dans un texte déjà en cours de discussion.

    Le délit d’entrave subrepticement intégré dans le projet de loi égalité et citoyenneté

    Le projet de loi égalité et citoyenneté a déjà été discuté à l’Assemblée nationale fin juin, début juillet (voir le dossier législatif), et le Sénat le discutera en séance dans une semaine, le mardi 4 octobre. Le texte est fleuve, 41 articles, et une fois encore, comme dans la loi santé, le gouvernement présentera un amendement in extremis en séance, un amendement qui sera noyé dans un flot de sujets divers et variés.

    Il faut noter que le projet de loi égalité et citoyenneté a comme objectif d’« aller plus loin, faire vivre l’égalité, renforcer la citoyenneté, […] chercher sans répit, sans fausses excuses, à nous hisser à la hauteur des exigences des Français. C’est porter toujours plus haut nos ambitions », exposait le Premier ministre, Manuel Valls, au premier comité interministériel à l’égalité et à la citoyenneté (CIEC). Il poursuit aussi l’objectif de réaffirmer et de rassembler « autour des valeurs de la République », d’incarner ces valeurs « dans le quotidien de tous nos compatriotes », enfin, de faire vivre « une République en actes », notamment auprès de « La jeunesse de France [qui] est particulièrement en proie au doute ».

    On peut penser que le délit d’entrave numérique pourrait trouver sa place dans plusieurs parties du projet de loi consacré à « l’émancipation des jeunes » (chapitre 1er), ou plus probablement dans le  titre III consacré à faciliter « la répression des délits de provocation, de diffamation ou d’injures fondées sur les origines, l’identité ou l’orientation sexuelle ainsi que, plus généralement, la répression de tous les crimes et délits commis pour des raisons racistes ou discriminatoires fondées sur l’identité ou l’orientation sexuelle ».

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  • Cette troisième guerre mondiale qui fait rage : la guerre contre la Vie

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    La troisième guerre mondiale est celle contre la vie

    Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana (traduction par nos soins)

    C’était en février 1995, lors de la Conférence internationale des Nations Unies sur le développement social à Copenhague, la Première Dame des Etats-Unis à l’époque, Hillary Clinton, haranguait le public des délégués en réclamant le droit à l'avortement "rare, légal, sûr". Ce n’était certes pas une nouvelle prise de position ; quelques mois plus tôt déjà, lors de la Conférence du Caire, elle avait essayé d'insérer l'avortement parmi les moyens recommandés pour le contrôle des naissances.

    Mais la chaire d'où partait l'appel et l'autorité de celle qui le lançait lui conférait objectivement une force qui ne pouvait pas passer inaperçue. À 21 ans de distance, il apparaît clairement que ce discours n'était pas été un simple exercice de rhétorique, mais l’explicitation d'une priorité politique pour les États-Unis, destinée à avoir un effet profond sur la réalité de nombreuses populations. Au point que si nous voulons utiliser l'expression «troisième guerre mondiale», celle-ci serait mieux adaptée à la guerre contre la vie qui est menée sans quartier partout dans le monde, avec un bilan annuel de 50 millions de victimes tant il y a d'avortements qui sont pratiqués. Aucune autre guerre n'a jamais été plus sanglante et plus globale que celle-là.

    Ce n’est pas un hasard si la Sainte Mère Teresa de Calcutta affirmait que l'avortement est le plus grand destructeur de la paix. Mais vous savez ce qui se passe avec les saints: on exalte l’aspect qui plaît le plus au monde, et on oublie tout ce qui pourrait paraître plus gênant pour le monde lui-même.

    De toute façon, la guerre est menée sur plusieurs fronts: le premier est immédiat et consiste à attaquer la législation des pays qui interdisent encore l'avortement, en totalité ou à quelques exceptions près. Dans le viseur, ce sont surtout les pays d'Amérique latine, mais comme nous le voyons dans l’actualité de ces derniers jours, même en Europe on ne plaisante pas: ce qui est arrivé en fin de semaine pour l'Irlande, avec des manifestations dans le monde entier pour appuyer la demande d’un référendum constitutionnel, est tout de même inquiétant. La Pologne est également dans le collimateur, et il ne se passe pas une session des agences de l'ONU à Genève sans qu’une condamnation ne soit prononcée à l’encontre de Varsovie. Tandis qu’ici (en Italie), des gens se mobilisent, récoltant des centaines de milliers de signatures pour présenter un projet de loi qui réintroduirait le crime de l'avortement provoqué.

    L'Irlande et la Pologne, connues comme des terres de solide tradition catholique, ont une valeur symbolique forte, ce qui explique les ressources que le lobby pro-avortement investit pour renverser la législation. Du reste, il suffit de se rappeler la façon dont a été accueilli dans le monde le vote du référendum irlandais qui a sanctionné la reconnaissance du mariage homosexuel.

    L'autre aspect est celui de l'objection de conscience, une institution que l’on voudrait supprimer, encore une fois au son des jugements et des recours devant les tribunaux internationaux. Pour ceux qui prétendent que l'avortement est une chose naturelle et évidente, il est évident que l'objection de conscience les gêne: elle indique que la pratique en question a au moins quelque chose de moralement discutable, qui n’est pas normal. C’est une pensée intolérable pour ceux qui veulent imposer un système de pensée unique.

    À l'appui de l'élimination de l'objection de conscience des législations concernées dans le monde, il y a aussi un autre front, à savoir celui de la revendication d'un prétendu «droit à l'avortement», qui devrait être compté parmi les droits humains fondamentaux. Dans ce cadre, les agences de l’ONU mais aussi les organisations humanitaires connues (le cas le plus flagrant étant celui d’Amnesty International) jouent un rôle de premier plan.

    Il y a au moins un autre front qui doit être souligné, celui de la propagande éco-catastrophique. Réussir à convaincre de l'existence d'une urgence climatique, par exemple, rend plus acceptable la suspension de certaines libertés et garanties personnelles. Elle fait aussi passer par-dessus tout l'idée que la population excessive - et excessivement consumériste - conduit à la destruction de l'environnement, la Terre. Et c’est la vieille idée malthusienne de l'insuffisance des ressources pour une population croissante qui est de retour. "La population source de pollution" fut un slogan à succès lors des années 70 qui a contribué énormément à la croissance des mouvements écologiques. Mais aujourd'hui, il est remplacé par un message encore plus direct: «Plus de monde = plus d’émissions de dioxyde de carbone."

    Il n'y a rien qui soit laissé au hasard dans cette guerre; ce n’est pas l'esprit du temps qui conduit inévitablement à ces conséquences, mais bien une politique précise poursuivie systématiquement et de façon persistante, par un pouvoir qui n’est pas réductible aux intérêts et aux actions d'un seul État.

    Saint Jean Paul II désignait tout cela sous le vocable de "culture de la mort", qui s’oppose à la "culture de la vie", deux catégories qui ont été pourtant abandonnées, qui sait pourquoi. Ce qui est sûr, c’est que ce faisant - ou en perdant de vue les dimensions réelles des enjeux – on fragilise encore davantage la position de ceux qui, dans cette guerre mondiale, se rangent du côté de la défense de la vie humaine.