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Ethique - Page 321

  • Le décès de Norma Mc Corvey, alias Jane Roe, figure emblématique de la libéralisation de l'avortement aux USA

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    La RTBF, annonçant le décès de Norma Mc Corvey - alias Jane Roe - qui fut à la base de la légalisation de l'avortement aux Etats-Unis, se garde bien de préciser qu'elle se convertit par la suite et milita jusqu'à sa mort contre le droit à l'avortement. En revanche, FranceTVInfo se montre beaucoup plus honnête :

    Norma McCorvey, la femme grâce à laquelle l'avortement a été légalisé aux Etats-Unis, est morte à l'âge de 69 ans

    La Cour suprême avait reconnu le droit de la jeune femme a avorté, en 1973. Cette décision avait fait jurisprudence dans tout le pays.

    Elle était la fameuse Jane Roe de l'affaire "Roe contre Wade". Norma McCorvey, la femme grâce à laquelle l'avortement a été légalisé aux Etats-Unis, est morte samedi 18 février à l'âge de 69 ans, rapporte le Washington Post (en anglais). La Cour suprême avait reconnu en 1973 le droit fondamental de cette Texane d'interrompre sa grossesse, rendant illégales toutes les lois américaines s'opposant à l'avortement.

    Opposée au droit à l'avortement après une conversion

    Norma McCorvey avait 22 ans lors qu'elle a entamé, en 1970, une procédure judiciaire pour obtenir le droit de mettre un terme à sa grossesse. La jeune femme, qui affirmait avoir été violée, a intenté ce procès sous l'alias de "Jane Roe", de peur que son vrai nom ne soit révélé dans les médias. Comme la plupart des Etats américains, le Texas interdisait alors l'avortement sauf en cas de risque pour la vie de la mère. Mais, dans un jugement historique rendu trois ans plus tard, la Cour Suprême du Texas a estimé que le choix d'interrompre une grossesse relevait du droit fondamental à la vie privée.

    Norma McCorvey a toutefois connu un changement radical d'opinion dans les années 1980, rapporte Vanity Fair (en anglais). Après s'être convertie au christianisme, elle a milité contre le droit à l'avortement, estimant que l'IVG revenait à tuer des êtres humains. La Texane est morte d'une défaillance cardiaque dans un centre de soin de Katy, au Texas.

  • Carême 2017: double initiative de la Fraternité Saint-Pierre

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     Témoignage de l'association Mère de Miséricorde

     http://www.meredemisericorde.org/qui-sommes-nous/

    A Banneux, le samedi 18 mars:

    "journée des familles" autour du thème de la femme, sa vocation, son être et comment elle peut l'être au XXIème siècle. Avons-nous conscience que la femme est au coeur de la famille, donc de la société ? Si la société va si mal, ne serait-ce pas parce que la femme ne peut plus vraiment assumer ce rôle car elle doit faire face à tout ? Cette journée, chez la Sainte Vierge des Pauvres à Banneux est ouverte à toutes nos familles et plus largement à toutes celles que vous pourrez inviter.

    Journée des familles 2017.3-page-001.jpg

    A Herstal, le dimanche 19 mars:

    à l'église de la Licour (Place de la Licour 4040 Herstal), rencontre consacrée à la femme mais dans une blessure et une souffrance spécifiques et souvent profondément cachées et d'autant plus douloureuses mais aussi parfois niées : celles de l'avortement ou plus généralement de l'enfant non-né (fausse-couche et mort in utero). Si l'avortement est un tabou dans notre société, la souffrance post-avortement l'est plus encore.Rarement les femmes ou les jeunes filles sont averties de cette souffrance avant de commettre l'irréparable...

    Carême 2017.3-page-001.jpg

     JPSC

  • France : la Fondation Lejeune poursuivra sa mission d'information malgré l'adoption du "délit d'entrave à l'avortement"

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    Délit d’entrave à l’avortement définitivement adopté : la Fondation Jérôme Lejeune continuera de délivrer des informations justes (source)

    Le Parlement vient d’adopter le nouveau délit d’entrave à l’avortement, dans sa version la plus liberticide, au terme d’un processus législatif accéléré et bâclé. L’avortement aura été l’un des premiers marqueurs de l’action de ce gouvernement. La vérité en aura été la première victime.  

    Le Parlement a inscrit dans la loi une punition de 30 000 euros d’amende ou 2 ans d’emprisonnement dès lors que seront considérées comme exercées des « pressions morales et psychologiques » sur une femme cherchant à s’informer sur une IVG. Qu’est-ce qu’une « pression morale ou psychologique » ? Sur le plan juridique, ce texte laisse à peu près toutes les interprétations possibles. Le 14 février, Madame Laurence Rossignol a précisé sa pensée en affirmant que « produire des témoignages émotifs et angoissants ne relève pas de la liberté d’expression ».

    Un avortement est-il, pour madame la ministre, un acte à ce point anodin qu’il n’y a ni émotion, ni angoisse à le pratiquer ? La Fondation Jérôme Lejeune se demande sur quels critères sera basé le catalogue de ce qu’on peut dire et de ce qu’on ne peut pas dire. Le gouvernement ne montre pas l’exemple de l’objectivité scientifique sur la question de l’avortement : Laurence Rossignol affirme par exemple qu’« avorter, ce n’est pas enlever une vie » (à l’Assemblée Nationale le 26 janvier 2017). Sur le site de son gouvernement (ivg.gouv. fr) on peut également lire que la description de l’IVG instrumentale se limite à « une aspiration de l’œuf ».

    Ces exemples constituent des allégations mensongères ou incomplètes, qui occultent la réalité de l’acte d’avorter, et contribue de ce fait à le banaliser. Pour Jean-Marie le Méné, Président de la Fondation Jérôme Lejeune, « Ce qui est dissuasif de l’avortement, ce n’est pas l’information fausse, c’est l’information juste. Une information objective sur l’avortement – capable de nommer les choses – est par nature et à juste titre dissuasive. Proposer la vie, il faut le savoir, c’est dissuader de la mort ». La Fondation Jérôme Lejeune est confiante : des députés ont saisi le Conseil Constitutionnel. Ce dernier devrait censurer cette loi liberticide. 

  • Le parlement européen adopte une résolution pour financer les avortements dans le monde

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    LE PARLEMENT EUROPÉEN VOTE UNE RÉSOLUTION POUR FINANCER LES AVORTEMENTS DANS LE MONDE

    synthèse de presse bioéthique de genethique.org

    Le 14 février, le Parlement européen a adopté une résolution non contraignante demandant à l’UE de prendre en charge le financement des avortements dans le monde, pour pallier la « politique de Mexico » remise en place par le président américain Donald Trump (cf. Donald Trump supprime le financement des ONG soutenant l’avortement).

    L’amendement en question a été déposé par des féministes radicales des groupes communistes, socialistes et verts du Parlement européen. Il est ainsi rédigé :

    Le Parlement européen « Condamne fermement la règle du ‘bâillon mondial’ qui interdit aux organisations internationales de recevoir des fonds américains pour la planification familiale s'ils donnent des conseils, réalisent des consultations ou du lobbying pour des services d'avortement ; Considère cette règle comme une attaque directe et un revers pour les progrès réalisés concernant les droits des femmes et des jeunes filles ; Appelle de toute urgence l'UE et ses États membres à lutter contre l'impact de la règle du bâillon en augmentant de manière significative le financement de la santé et des droits en matière de sexualité et de reproduction et en lançant un fonds international pour financer l'accès au contrôle des naissances et à l'avortement, via un financement national et européen, afin de combler l'écart de financement qui subsiste après que l'administration Trump ait cessé de financer toutes les organisations d'aide à l'étranger qui fournissent des services de santé sexuelle et reproductive ».

    Pourtant la Commission européenne « a confirmé à maintes reprises, en réponse aux questions écrites du Parlement européen, que l'UE n'avait absolument aucune compétence juridique sur la question de l'avortement » (cf. Avortement : One of Us s'oppose au fonds "She decides").

    Sources: Agenda Europe (15/02/2017)

  • Pologne : un projet de loi pour rendre la pilule du lendemain accessible uniquement sur ordonnance

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    POLOGNE : LA PILULE DU LENDEMAIN DISPONIBLE UNIQUEMENT SUR ORDONNANCE ?

    synthèse de presse bioéthique de genethique.org

  • Un divorce en trois secondes

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    Du site de la RTBF (Maryse Jacob) :

    En Egypte, on divorce en trois secondes

    En Egypte, le torchon brûle entre l’Université d’Al-Azhar, une haute autorité religieuse et le président Al-Sissi. L'université refuse de remettre en cause la tradition du divorce verbal que le président voudrait voir évoluer.

    Il suffit de dire "tu es divorcée" 

    Le divorce verbal est largement répandu en Egypte. Il est pratiqué chez les musulmans depuis toujours. Quand on divorce verbalement, on ne doit pas signer de papiers, il ne faut pas de témoins. Il suffit que l’homme dise trois fois de suite "tu es divorcée" pour qu’une femme se retrouve répudiée par son mari. Autant le dire tout de suite, c’est valable quand l’homme le dit, mais pas dans l’autre sens. Si une femme veut divorcer, elle doit passer devant un tribunal; et la procédure est lourde. 

    Une hausse spectaculaire des divorces 

    Officiellement, le président égyptien aurait été choqué par les derniers chiffres publiés en matière de divorce. Ils ont explosé ces dernières années. 40% des 900 000 mariages enregistrés chaque année en Egypte aboutiraient rapidement à un divorce. Il ne s’agit pas des divorces prononcés oralement, au contraire. Ces chiffres reprennent les divorces enregistrés officiellement, mais la pratique de la répudiation orale existe bel et bien, et elle est largement pratiquée. Autrement dit, les divorces verbaux s'ajoutent aux officiels. Ceux qui veulent que cette pratique évolue soulignent les dangers qu’elle représente. En quelques minutes , la femme répudiée se retrouve seule, sans moyens de subsistance, avec des enfants parfois traumatisés. Les partisans des réformes voudraient que même en cas de divorce oral, il faille ensuite signer un document, devant témoins. De quoi faire réfléchir peut-être un mari trop impulsif!

    Un divorce plus moderne

    Seulement voilà: en Egypte, le président ne modifie pas les pratiques islamiques comme il le veut. C'est la raison pour laquelle il a recherché le soutien de l’université d’Al-Azhar. La proposition fait polémique et secoue le monde religieux. Abdel Fattah Al Sissi qui a lancé une vaste répression contre les Frères musulmans, avant même d'être président, a préféré prendre les devants de la contestation en interrogeant les responsables de l’université. Mais le conseil des sages d'Al-Azhar ne lui a pas donné raison. Il estime qu’il faut garder la pratique en cours. Le bras de fer risque toutefois de se poursuivre. Al Sissi, qui est régulièrement pointé du doigt pour les nombreuses violations des droits de l’homme commises dans son pays,  essaye de donner une image de modernité face aux traditionalistes religieux. Le divorce lui donne une occasion de plus. Malgré l’avis négatif de l’université, il pourrait quand même être tenté de faire passer la loi sur la réforme du divorce verbal, une loi en préparation depuis plusieurs mois.

  • Pays-Bas : trois cent cinquante médecins ont signé une pétition exprimant leur refus de mettre fin à la vie d’êtres humains sans défense

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    PAYS-BAS : UNE « MOBILISATION SANS PRÉCÉDENT » CONTRE L’EUTHANASIE DES PERSONNES DÉMENTES

    synthèse de presse bioéthique de genethique.org

    Au Pays-Bas, une « mobilisation sans précédent » prend forme contre l’euthanasie des personnes démentes. Trois cent cinquante médecins ont signé une pétition exprimant leur refus « de mettre fin à la vie d’êtres humains sans défense ». Parmi les signataires, « beaucoup de médecins généralistes et de gériatres, mais aussi un certain nombre de médecins du SCEN, l’agence de consultation et de soutien pour l’euthanasie ». Cette agence conseille les patients et les médecins face aux demandes d’euthanasie et fournit « souvent » le deuxième avis obligatoire.

    Dans ce pays, la « loi sur le contrôle de l’interruption de la vie sur demande et de l’aide au suicide », entrée en vigueur en 2002, a été petit à petit « assouplie ». Elle rend possible l’euthanasie pour « des patients conscients et victimes de ‘souffrances insupportables’ et sans perspectives d’amélioration ». La démence est « considérée comme une ‘souffrance psychique’ sans rémission possible ». L’euthanasie en cas de démence, au départ conditionnée à une « demande anticipée »  confirmée par le patient, est depuis 2015 possible sans cette confirmation : « Ces patients peuvent être aidés à mourir, même s’ils ne sont plus capables d’exprimer leur volonté à partir du moment où ils étaient encore lucides lors du dépôt de leur déclaration anticipée ».

    Les 34 médecins à l’origine de la protestation ont lancé un site internet, « ne pas agir en catimini en cas de démence ». Ils expriment ainsi leur message : « Donner une injection mortelle à un patient atteint de démence avancée, sur la simple base d’une déclaration anticipée ? À quelqu’un qui n’est pas en mesure de confirmer qu’il veut mourir ? Non, nous nous y refusons. Notre réticence morale à mettre fin à la vie d’un être humain sans défense est trop grande ».

    Les « pro-euthanasies » estiment que le débat n’a pas lieu d’être car ces cas d’euthanasies « restent isolés » et les médecins peuvent exercer leur clause de conscience. Mais la remise en cause de la loi rencontre un « fort écho », et les signataires « espèrent un vrai débat sur la portée des déclarations anticipées ».

    Sources: La Croix, Raphaëlle d'Yvoire (13/02/2017)

  • Un statut légal pour l'embryon et le foetus ?

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    BELGIQUE : VERS UN STATUT LÉGAL POUR L’EMBRYON ET LE FŒTUS ?

    synthèse de presse bioéthique de genethique.org 

    Le 9 février, le Parlement fédéral belge a voté une proposition de loi (PPL) visant à « permettre la reconnaissance de la filiation paternelle hors mariage dès le début de la grossesse ». Ainsi, « la reconnaissance d’un enfant conçu peut avoir lieu à tout moment de la grossesse sur la base d’une attestation de grossesse réalisée par un médecin ou par une sage-femme ».

    Le terme d’ « enfant » employé par l’auteur de la PPL, Stéphanie Thoron, n’est pas anodin. Avec cette loi, il peut être établit un lien de filiation et un document d’état civil, « deux des quatre attributs nécessaires à l’attribution d’une personnalité juridique ».

    Dans la même lancée, le ministre de la Justice prévoit de supprimer le délai légal de reconnaissance d’un enfant mort-né, actuellement fixé à six mois de grossesse.  

    Ces mesures font réagir le Conseil des Femmes Francophones de Belgique (CCFB), qui estime que ces « tentatives de donner un statut à l’embryon et au fœtus » sont des « attaques de plus en plus directes » à l’IVG. 

    Sources: Belga (13/02/2017); CCFB (10/02/2017)

    Lu également sur le bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Belgique : modification du Code civil : reconnaissance prénatale par le papa

    Jeudi dernier, la Chambre a adopté une proposition de loi visant à permettre la reconnaissance de la filiation paternelle (ou maternelle dans un couple homosexuel) sans délai minimal de grossesse. Son objectif : clarifier les dispositions du Code civil en la matière face aux pratiques disparates des autorités communales. En effet, tandis que certaines communes imposent un délai de six mois, d’autres acceptent la reconnaissance quel que soit le stade de la grossesse.

    De plus, cette disposition légale rétablit une certaine égalité pour l’enfant in utero puisque les couples non-mariés ne seront plus discriminés par rapport aux couples mariés. La filiation paternelle prénatale peut désormais être établie même en dehors du cadre du mariage.

    Les députés socialistes, de concert avec le CFFB (conseil des femmes francophones de Belgique), se sont violemment élevés contre cette disposition, craignant qu’elle ne remette en question la possibilité pour les femmes d’avorter.

    La Députée MR, Stéphanie Thoron, principale auteur du texte de loi, a toutefois indiqué qu’il s’agissait d’une simple reconnaissance conditionnelle. Elle ne sera effective que si l’enfant naît et reste en vie et n’accorde donc aucun droit supplémentaire au père avant la naissance de l’enfant. 

    Cette disposition légale permet d’autre part de mieux prendre en compte la responsabilité du père vis-à-vis de l’enfant à naître. Sonia Becq, député CD&V, a saisi l’occasion pour rappeler combien il était important d’accorder une certaine reconnaissance au fœtus, bien que jusqu’ici, les libéraux aient toujours bloqué toute tentative d’évolution sur le sujet.

    Selon le député DéFi Olivier Maingain, la formule juridique employée dans cette proposition de loi n’est pas adaptée car elle crée selon lui une « reconnaissance civile de l’enfant conçu ». Francis Delpérée (cdH) lui a objecté que l'enfant conçu et à naître pouvait toutefois déjà être considéré comme un sujet de droit puisqu’il était actuellement déjà possible de faire une donation à ce dernier.

    La nouvelle disposition légale souligne la réalité du lien affectif entre l’homme et l’embryon-fœtus, lien essentiel à l’heure où les femmes expriment leur solitude et le manque de soutien du compagnon, comme cause première les poussant à avorter.

    Source : La LIbre  - Projet de loi adopté : ICI

  • La publication d'un livre consacré au chapitre 8 d'"Amoris laetitia"

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    De zenit.org (Anita Bourdin) :

    Le card. Coccopalmerio, canoniste, consacre un livre au ch. 8 d’ «Amoris laetitia»

    Ou comment «accompagner, discerner et intégrer la fragilité»

    « Le huitième chapitre de l’exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia » : c’est le titre du livre du  cardinal italien, canoniste, Francesco Coccopalmerio, président du Conseil pontifical pour les textes législatifs, qui a été présenté à Rome, à Radio Vatican, ce mardi 14 février 2017, par Mgr Maurizio Gronchi, professeur ordinaire de christologie à l’Université pontificale Urbanienne et consulteur de la Congrégation pour la doctrine de la foi, par le journaliste italien, « vaticaniste », Orazio La Rocca, et par le p. Giuseppe Costa, directeur de la Librairie éditrice vaticane, éditeur de l’ouvrage. Une invitation à remettre « le Christ au centre ».

    «Accompagner, discerner et intégrer la fragilité»

    Le huitième chapitre d’Amoris Laetitia – intitulé « Accompagner, discerner et intégrer la fragilité »est consacré aux « unions irrégulières », est celui qui a suscité le plus d’intérêt et d’interrogations sur l’exhortation apostolique post-synodale : le pape François y invite à « une pastorale plus attentive aux personnes individuelles, caractérisée par l’accompagnement, le discernement et l’intégration de la fragilité » sans pour autant entamer la doctrine traditionnelle de l’Église sur le sacrement du mariage, validement célébré.

    Le journaliste italien Orazio La Rocca s’avoue convaincu par le livre du canoniste: « Les doutes soulevés avaient suscité en moi quelques interrogations. Parmi celles-ci, l’idée que la doctrine était blessée. En fait, non : avec ce texte, le cardinal (Coccopalmerio) explique sous une forme didactique très pénétrante que la doctrine n’est pas touchée mais en même temps, les personnes blessées sont filles de l’Église qui s’ouvre comme une mère ».

    La question de la conversion

    Pour sa part, Mgr Gronchi montre, au micro de Radio Vatican, comment le card. Coccopalmiero aide à comprendre ce que le pape a écrit dans Amoris laetitia et qu’il existe des conditions sérieuses pour l’éventuel accès aux sacrements de baptisés mariés à l’Eglise puis divorcés et remariés : « Les choses « en plus » que dit le cardinal se trouvent page 27 et page 29 du livret. Ce sont exactement : « … l’Église pourrait donc admettre à la Pénitence et à l’Eucharistie les fidèles qui se trouvent dans une union non légitime, mais qui remplissent deux conditions essentielles : ils désirent changer de situation mais ils ne peuvent pas réaliser leur désir ». Et page 29 : « … cette intention est exactement l’élément théologique qui permet l’absolution et l’accès à l’Eucharistie, toujours, nous le répétons, en présence de l’impossibilité de changer immédiatement la situation de péché ». Ce sont les expressions avec lesquelles le cardinal fait un pas d’interprétation dans la ligne de l’exhortation. »

    Il précise : « Ici, changer est compris comme le désir de conversion. Il ne précise pas si cela signifie revenir à la situation précédente, en commettant peut-être une nouvelle faute, cela, le cardinal le dit ; il ne précise pas si cela veut dire chercher à s’abstenir des relations conjugales, comme indiqué dans Familiaris Consortio au numéro 84. Il est question de conversion. Et par conséquent, l’intention d’être plus conformes au Christ rend légitime, parce que c’est l’intention, l’accès à la grâce sanctifiante des sacrements. Cela ne contredit pas la doctrine du repentir, ni non plus la doctrine de la grâce sanctifiante. Ce sont les expressions du cardinal. »

    Hôpital de campagne et sécurité de doctrine

    Pour lui, « Accompagner, discerner et intégrer la fragilité » pourrait constituer un modèle culturel pour la société « … et aussi pour la politique. Que signifie, pour une communauté civile, sociale, politique, prendre en charge les situations de plus grande fragilité ? Je pense aux immigrés, aux pauvres, aux personnes handicapées, aux personnes socialement exclues… c’est le devoir de toute société, de la politique, de l’Église. Pensons à ce que cela signifie pour l’économie, pour les relations internationales, etc. »

    Il affirme aussi que l’Église comme « hôpital de campagne » mais qui n’est pas une alternative à la sécurité de la doctrine traditionnelle… « parce que l’Église a toujours été le refuge des pécheurs : « Je ne suis pas venu pour juger mais pour donner la vie ». Il faut comprendre si Jésus est considéré absolument comme le centre, et si sa mort et sa résurrection sont le centre de la doctrine autour desquelles les aspects doctrinaux s’organisent selon une hiérarchie de vérité, ou si nous mettons au centre un aspect quelconque qui, au contraire, est à la périphérie. Le pape met très souvent en évidence l’importance des périphéries quand il s’agit de situations de marginalité. Par conséquent, il invite à un décentrement. Mais il est intéressant que parfois, ce discours vaut aussi en sens inverse : il y a certaines périphéries doctrinales qui se font mettre au centre, en oubliant que le centre est Jésus. »

    Avec uen traduction de Constance Roques

  • Encore « Amoris Laetitia » : les ex-anglicans ralliés à Rome disent non à la communion aux divorcés-remariés

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    pape écoute.jpgLu sur le site « diakonos.be » :

    Le Pape François n'a jamais caché qu'il n'aimait pas les anglicans qui se sont convertis au catholicisme. Il préfère qu'ils restent là où ils sont, comme il l'a déclaré ouvertement.

    Il a cependant hérité, de son prédécesseur Benoît XVI, d'un ordinariat spécial érigé en 2012 qui est chargé d'accueillir les fidèles anglicans d'Amérique du Nord et du Canada convertis au catholicisme.

    Cet ordinariat a reçu le nom d'Ordinariat personnel de la Chaire de Saint-Pierre et fonctionne comme un immense diocèse dont le siège central se trouve à Houston au Texas. Il regroupe plus de quarante paroisses. Ses liturgies préservent le trésor de la tradition anglicane qui n'est pas très différente de la tradition catholique la plus attachée à la tradition. Son évêque est Mgr Steven J. Lopes, 42 ans, né en Californie d'un père Portugais et d'une mère polonaise qui siégeait depuis 2005 à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et qui a été nommé à cette nouvelle fonction par le Pape François le 24 novembre 2015.

    Il se fait qu'en janvier, Mgr Lopes a écrit à ses prêtres et à ses fidèles une lettre pastorale avec des instructions sur la façon d'interpréter et de mettre en pratique "Amoris Laetitia".

    Naturellement, beaucoup se sont empressés d'aller lire ce que cette lettre préconisait sur la question controversée de la communion des divorcés remariés.

    Ils y ont trouvé cette réponse:

    "Un couple civilement remarié, pour autant qu'il s'engage à l'abstinence complète, peut accéder à l'eucharistie après un discernement sérieux avec son pasteur et après avoir recouru au sacrement de la réconciliation".

    Une réponse parfaitement en ligne aussi bien avec le titre donné à la lettre pastorale "Une fidélité à toute épreuve" qu'avec ce que l'Eglise enseigne depuis toujours, de Saint Paul au Concile de Trente en passant par les derniers papes qui ont précédé le pape actuel.

    Voici la traduction du passage qui concerne la communion aux divorcés remariés:

    *

    La formation de la conscience peut inclure "dans certains cas l'aide des sacrement", y compris la réconciliation et, sous certaines conditions, l'Eucharistie (Amoris Laetitia, n. 351, n. 336). Comme l'Eglise l'enseigne et l'affirme depuis toujours, étant donné que la réception de l'Eucharistie consiste à recevoir le Christ lui-même, "Celui qui est conscient d’un péché grave doit recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d’accéder à la communion." (Catéchisme de l'Eglise Catholique, n. 1385). Saint Paul avertissait déjà que: "Celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur." (1 Cor 11, 29) comme le pape Jean-paul II l'a réaffirmé: "Je désire donc redire que demeure et demeurera toujours valable dans l'Église la norme par laquelle le Concile de Trente a appliqué concrètement la sévère admonition de l'Apôtre Paul, en affirmant que, pour une digne réception de l'Eucharistie, « si quelqu'un est conscient d'être en état de péché mortel, il doit, auparavant, confesser ses péchés »." (Ecclesia de Eucharistia, 36).

    Lire la suite

  • Un de Nous s’oppose au financement de l’avortement par des fonds européens

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    Un de Nous s’oppose au financement de l’avortement par des fonds européens.

    Alors que le nouveau président américain a rétabli la « politique de Mexico » stipulant qu’aucun financement fédéral ne devrait aider des organisations internationales ou étrangères qui pratiquent ou promeuvent l’avortement (cf. Donald Trump supprime le financement des ONG soutenant l’avortement), la ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au développement, Liliane Ploumen, a lancé une initiative pour le contrer sous le nom de « She decides ». Elle a annoncé la semaine dernière que ce fonds financerait des projets visant à« accroitre l’accès à la contraception et à l’avortement ainsi qu’à l’éducation des femmes dans les pays en développement ». Ce fonds est ouvert aux gouvernements, entreprises ou institutions sociales membres de l’UE ou non, dont certains ont déjà annoncé leur contribution (cf. « She decides » : une conférence pour lancer un fond européen de promotion à l’avortement).

    « ‘She decides’ est très nettement opposée à l’initiative citoyenne européenne la plus réussie » a réagi la Fédération One of Us, qui s’apprête le 14 mars devant la Cour de Justice de l’UE à porter la voix des presque deux millions de citoyens européens ayant demandé à l’UE une politique respectueuse de la vie humaine de la conception à la fin naturelle : « Nous sommes fermement opposés au financement de l’avortement par le budget commun de l’UE. Cette question ne relève pas de la compétence de l’Union européenne et doit rester strictement de la compétence des gouvernements nationaux » (cf. « Un de nous » : Des experts du droit, de la santé et de la politique s’engagent pour défendre l’embryon humain).

    Carlo Casini, président honoraire de la Fédération One of Us a rappelé que «la Cour européenne des droits de l’homme n’a jamais reconnu le droit à l’avortement ; elle a imposé à l’Europe la neutralité à ce sujet(…) Offrir de l’argent aux organisations qui font de la propagande et mettent en œuvre l’avortement dans le monde, signifie sortir de cette neutralité, encourage l’avortement et viole le principe de la dignité humaine (Article. 2 du traité de l’Union européenne) ».

    Thierry de la Villejegu, vice-président de cette même Fédération a fait état du « premier devoir de l’UE envers les femmes enceintes» qui est de « leur permettre de donner naissance à leur enfant dans des conditions de dignité ». Il exhorte « les pays européens à développer rapidement des soins médicaux de haute qualité pour chaque femme enceinte. Le financement par l’UE de programmes de promotion et d’avortement dans les pays en développement est un acte de violence pure, une violation de la conscience des femmes et une violation de la souveraineté nationale. Ces programmes doivent être condamnés ». Les données de l’OMS sur l’année 2012 montrent que 91% des décès maternels peuvent être évités. « Les femmes souffrent en raison de l’absence scandaleuse de soins efficaces pendant la grossesse et l’accouchement, dont 333 000 meurent chaque année (99% dans les pays en développement) ».

  • Quand le monde occidental ne sait plus ce qu'il est

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    Lu sur Figaro Vox (lefigaro.fr) :

    Philippe Bénéton : «Le monde occidental ne sait plus qui il est»

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - A l'occasion de la sortie de son essai Le dérèglement moral de l'Occident, Philippe Bénéton a accordé un entretien fleuve au FigaroVox. Le philosophe en appelle à trouver un équilibre libéral-conservateur entre liberté et enracinement.


    Philosophe, agrégé et docteur en Science politique, Philippe Bénéton est professeur émérite à l'Université de Rennes-1 et à l'Institut Catholique d'Etudes Supérieures. Auteur de plusieurs classiques sur les régimes politiques, les classes sociales et le conservatisme, il vient de publier Le dérèglement moral de l'Occident (éd. Le Cerf, 2017).


    FIGAROVOX. - Comment expliquez-vous la crise des démocraties libérales que nous traversons? Est-elle liée à ce que vous appelez «le dérèglement moral de l'Occident»?

    Philippe BENETON. - Oui, il me semble. La raison première est celle-ci: la pensée dominante ne reconnaît au fond que deux catégories légitimes d'êtres humains, l'humanité et l'individu. La société politique ne saurait donc s'appuyer sur ce qui est commun à tous ses membres: des mœurs, une histoire, des références. Au contraire la diversité est une richesse comme ne cessent ou ne cessaient de le dire le président Obama, le Premier ministre Trudeau et tant d'autres. Mais plus la diversité s'entend, plus se réduit ce que les hommes ont en commun. Comment alors faire en sorte que des hommes, qui à la limite ne partagent rien sinon une égale liberté, s'accordent pour vivre en paix et coopérer les uns avec les autres? La réponse élaborée par les Modernes et radicalisée à l'époque contemporaine est celle-ci: puisqu'il faut renoncer à tout accord sur les règles de vie, il faut tabler sur des règles du jeu. La démocratie libérale prend alors un nouveau sens, elle devient une simple mécanique, elle se définit uniquement par des procédures.

    Le multiculturalisme suppose que tout le monde peut s'entendre avec tout le monde, l'accord sur les règles du jeu suffit. Tout le monde vraiment? Voyez les Serbes et les Croates, les Israéliens et les Palestiniens, les Flamands et les Wallons, les Grecs et les Turcs, les hindous et les musulmans etc. Prenez par ailleurs l'exemple donné par l'Union européenne telle qu'elle est pensée à Bruxelles depuis les années 2000: ce qui unit les Européens, ce sont seulement les règles qu'impliquent les droits de l'homme et le principe sacro-saint de la «concurrence libre et non faussée». Pour le reste, qui fut une civilisation commune, la table rase s'impose. L'Europe a vocation à devenir l'Europe des individus, elle se doit d'être ouverte à tous les vents. Mais les peuples font de la résistance.

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