Le miracle, je trouve qu’on peut très bien le comprendre à partir du Christ en gloire, on peut le comprendre comme une échappée à l’intérieur de ce monde sur la nouveauté du monde nouveau ; loin d’être, comme on le dit parfois, une dérogation aux lois de la nature, il est au contraire l’annonce à mes yeux des lois supérieures et pleinement harmonieuses du monde plus réel qui a commencé avec la résurrection du Christ. Je m’aventure peut-être sur le terrain, sur les plates-bandes d’un autre, mais je me souviens du titre de l’ouvrage de Boutroux : De la contingence des lois de la nature. Les lois présentes de la nature sont justement les lois du monde tel qu’il est maintenant, où le mal est inévitable, où il est incontournable. C’est peut-être l’ensemble du monde qui est contingent, qui est comme il aurait pu ne pas être, comme il devrait ne pas être et, espérons-le, ne sera plus un jour. Est-ce que le miracle n’est pas une petite échappée, un petit clin d’œil adressé à l’ancien monde, comme dirait l’Apocalypse, par le nouveau ? Les apparitions - je sais bien qu’il faut du discernement pour voir celles qui sont authentiques et celles qui ne sont que des créations purement humaines - les apparitions, celles qui sont reconnues, et celles qui peuvent encore l’être, ne sont-elles pas à l’intérieur de ce monde-ci, un regard qui s’ouvre vers nous à partir de la réalité du monde nouveau ?
J’ai été amené récemment à participer à un débat à la télévision sur « Et après la mort ? » où l’on a évoqué les expériences qui se produisent dans certains états à l’approche de la mort, l’élargissement de la perception du monde et toute la métaphysique qui s’en dégage. Oh ! je sais qu’il faut beaucoup de prudence sur le plan épistémologique quant à la manière dont on parle de ces expériences ; mais elles ont au moins le mérite de suggérer que quand nous approchons de la limite de l’existence terrestre, la perception que nous avons du monde réel s’élargit . Nous sommes actuellement des myopes, nous sommes actuellement des taupes qui ne percevons qu’une infime partie d’une réalité, d’une réalité débordante et qui s’entrouvre à notre regard probablement quand nous approchons de la limite du temps et de l’existence terrestres. Ce qui m’a impressionné aussi dans cette perspective, c’est la coexistence de deux mondes : le monde où nous sommes, qui est réel, d’une réalité probablement déficiente mais réelle, tragiquement réelle même ; et le monde nouveau, qui existe, j’oserais même dire, plus réellement que le monde visible.
Soit dit en passant, ce qui fait la beauté de l’eucharistie qu’on célèbre chaque jour, c’est que l’eucharistie est à l’intérieur de ce monde la présence réelle et réalisante du monde nouveau. Chaque fois que nous célébrons l’eucharistie, nous débarquons en quelque sorte pour un temps dans ce qui est au-delà du temps, nous débarquons sur le sol ferme de l’éternité, un petit peu comme dans le dernier chapitre de l’évangile de Jean, les disciples qui sont sur les eaux mouvantes de l’existence terrestre débarquent sur le sol ferme où se tient le ressuscité qui leur a préparé la nourriture : « Venez déjeuner ».
Extrait de la conférence donnée par Monseigneur Léonard à la réunion inaugurale du Projet Nouveau Regard, à l’abbaye bénédictine Saint-Paul de Wisques (Nord-Pas de Calais).
Dans les années 1960, la France comme la Belgique a tout à coup jeté les populations d’Afrique centrale dans le bain de l’indépendance, un peu comme on jette les jeunes chiens à l’eau. L’idéologie « tiers-mondiste » était à la mode. Mais voilà, les hommes ne sont pas des chiens. Ils ont besoin d’apprendre. Après un demi-siècle de déconvenues et de régression sociale, le spectacle est désolant, de part et d’autre de l’Oubangui et de l’Uélé. L’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga (photo), fait actuellement le tour des capitales européennes pour plaider la cause de la Centrafrique, en proie aux violences tribales sur fond de guerre de religions. 

Madame, Monsieur,
Le Forum de cette année permettra d’approfondir un des thèmes les plus importants de l’enseignement social chrétien, à savoir qu’il n’est de véritable richesse… que d’hommes.
Pour découvrir de façon plus détaillée la réflexion que nous vous proposons, voyez le programme du Forum 2014 sur le site 
Rédigée par Jean-Pierre Snyers et éditée par l’asbl Sursum Corda, une brochure vient de paraître présentant le mystérieux visage de Sierck-Les-Bains.