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Eglise - Page 1518

  • Qu’en termes Galand ces choses sont dites

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    La « Libre » a cru bon de publier jeudi dernier un pensum « homaisien » du Président du Centre d’Action Laïque contre Monseigneur Léonard : digne  des propos de banquets anticléricaux de la « Belle Epoque ». Voici ce morceau d’anthologie : 

    " Le forcing des clergés pour imprimer leur marque sur la société n’a d’égal que la concurrence féroce qu’ils se livrent. Cette situation conduit à une surenchère dans la hardiesse des prises de position : c’est à qui exigera le plus pour les siens, au mépris des lois civiles - contre les lois civiles. Dans cet exercice, si les islamistes radicaux encore largement minoritaires parmi les musulmans de nos contrées, ont dégainé les premiers en exigeant, par exemple, de la viande halal dans les écoles et en cherchant l’épreuve de force en matière de port du voile, les autres dignitaires religieux ont vite compris que l’outrance et la polémique pouvaient se révéler porteuses et rallier à eux quelques brebis égarées sur le chemin infernal de la sécularisation. A ce petit jeu, l’impayable André-Joseph Léonard est passé maître. Non content de sacrifier les malades du sida sur l’autel du châtiment divin, d’excommunier les hommes coupables du crime de pédérastie, d’encourager les morbides ennemis de la liberté des femmes en matière de naissance, foulant aux pieds les lois de notre démocratie, le voici qui s’attaque à présent au Parlement, l’enceinte ultime de la représentation du peuple souverain, coupable à ses yeux de se montrer indocile aux préceptes spirituels chers à son dogme.

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  • Célébration de la messe : non, Rome n’a pas accordé de dérogation au Chemin néo-catéchuménal

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    L’association « Pro Liturgia » attire notre attention sur l’information erronée qui circule et selon laquelle le pape aurait consenti aux « particularités » du mouvement néo-catéchuménal dans la célébration de la messe et, de fait, dans le communiqué de Vatican Information Service (V. I. S.) que nous avons publiée ici La  liturgie latine s’est-elle « enrichie » aujourd’hui d’un nouveau rite ? il fallait lire avec plus de soin : le Conseil pontifical pour les laïcs, avec l’avis favorable de la Congrégation pour le culte divin et les sacrements approuve les célébrations du Directoire catéchetique de ce mouvement  « non encore fixées par les livres liturgiques de l’Eglise » Ce qui exclut donc certainement la célébration de la messe.

     Voici le commentaire que publie utilement à ce sujet le site « Pro Liturgia »

     20/1/12 : Chemin néocatéchuménal : un nouveau rappel à l'ordre ?
    « Le Pape Benoît XVI a appelé les membres du Chemin Néocatéchuménal à une plus grande obéissance à l’égard des évêques diocésains et à une meilleure insertion dans la vie ecclésiale locale.
    Lors d’une rencontre avec 7 000 membres de ce mouvement au Vatican, le Pape a déclaré que l’unité au sein de l’Eglise, et les rapports harmonieux entre ses membres étaient un témoignage capital en faveur du message chrétien. Le Chemin Néocatéchuménal devra constamment veiller à rester en communion avec le Saint Siège et l’Ordinaire du lieu. Ses membres ne devront pas se mettre en marge de la paroisse qui les accueille pour mener une vie à part.Le Pape autorise le néocatéchuménat à célébrer la messe dominicale dès le samedi soir, et en petits groupes ; ceci pour attirer des personnes qui se sont éloignées de l’Eglise, ou d’autres qui ne seraient pas encore suffisamment formées aux richesses de la vie sacramentelle. La célébration de l’Eucharistie, sommet de la vie chrétienne, devra pourtant, par principe, rester ouverte à tous les fidèles. Même au cours des parcours de formation organisés par ce mouvement, il n’y aura pas lieu de se mettre à part de la communauté paroissiale. Les célébrations devront suivre la « forme ordinaire » de la liturgie.Parallèlement, le Pape a reconnu la contribution des membres du Néocatéchuménat au renouveau de la foi chrétienne. En suivant le Christ, ils font éclater l’individualisme et l’égoïsme qui imprègne la société actuelle.
    Benoît XVI a ensuite précisé qu’avec cette approbation des célébrations telles qu’elles sont prévues par le « Directoire catéchétique du Chemin Néocatéchuménal » l’Eglise entendait accompagner le Mouvement avec intérêt et esprit de discernement. L’Eglise reconnait la grande valeur du Néocatéchuménat, mais reste attentive à son enracinement dans l’Eglise universelle. Par le décret publié ce vendredi par le Conseil Pontifical pour les laïcs, certaines « célébrations » ont été autorisées qui, bien que non strictement liturgiques, représentent un chemin pour la croissance de la Foi. »Décidément, Benoît XVI est très habile ; il poursuit la "réforme de la réforme" liturgique en faisant rentrer le Chemin NC dans le rang. Sera-t-il suivi ?(On notera en passant que l'agence Zenit donne une information erronée visant à faire croire que le Pape a approuvé les célébrations liturgiques du Chemin NC.)  Chemin néocatéchuménal : un nouveau rappel à l'ordre ?

     

     

  • L’Eglise de Belgique : une organisation criminelle ?

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    C’est la question posée en première page du journal bruxellois « Le Soir » qui commente la relance de l’opération « calice » avec les nouvelles perquisitions, effectuées par le juge d’instruction De Troy dans tous les évêchés de Belgique. Ce magistrat, dont toutes les perquisitions antérieures (à part le forage des caveaux d’archevêques à la cathédrale Saint-Rombaut) ont été annulées, chercherait-il obstinément à identifier des protecteurs de prêtres pédophiles mais aussi à incriminer l’Eglise catholique belge en tant qu’organisation criminelle (sur base des articles 322 et 324 bis combinés du code pénal)? Cette hypothèse est exposée par Ricardo Guttiérrez en pages 1 et 9 du "Soir", dans son édition du 20 janvier.

    Sur son blog, le Doyen de Liège (rive-gauche), Eric de Beukelaer, ancien porte-parole des évêques, commente un autre article, moins sensationnaliste, signé la veille par le même journaliste du quotidien vespéral:

    « L’édito de jeudi dernier, paru dans le quotidien « le Soir » est de la plume de Ricardo Gutierrez. Comme souvent, il explique avec intelligence et un détachement de bon aloi la raison des récentes perquisitions dans chaque évêché du royaume. J’invite chacun à le lire.

    Une remarque : C’est un édito que je salue et que je pourrais signer. A une exception près. Quand je lis : « Il faut saluer l’engagement récent de l’Eglise catholique belge à assumer pleinement sa responsabilité morale », je trouve que c’est faire un peu trop l’impasse sur le travail remarquable de la Commission Adriaenssens. A l’époque, une certaine presse murmurait que cette commission n’était pas suffisamment indépendante. Pourtant, son rapport fut salué par tous – à commencer par la commission parlementaire. Donc – oui – cette Commission ecclésiale travaillait en toute indépendance (j’en ai été témoin). Ceci démontre que l’Eglise assumait déjà sa responsabilité morale. Que l’actuelle démarche de dédommagement aille plus loin et qu’il faille s’en réjouir, est également vrai. (lire « Soutien à nos évêques ») Mais cela ne signifie pas que rien n’était mis en place avant.

    Une question : pourquoi de nouvelles perquisitions ? Pourquoi ne pas simplement demander les dossiers recherchés aux évêchés ? Le juge a certainement ses raisons et – comme le dit Ricardo –il n’agit pas en cow-boy solitaire, mais sous contrôle du procureur fédéral Delmul. Mais moi, je ne comprends pas. Mis à part le fait que l’info a ouvert les JT, trois jours en suivant, quel avantage y avait-il à débarquer à l’improviste dans un évêché pour demander des dossiers que les responsables catholiques auraient pu préparer s’ils en avaient reçu la demande ?

    Une inquiétude : oui, la justice doit rechercher jusqu’au bout les éventuelles responsabilités. Elle le doit aux victimes. Elle le doit aussi à l’Eglise : ce n’est que si la justice enquête jusqu’au bout, que celle-ci sera éventuellement lavée du soupçon d’encore cacher des cadavres dans ses placards de sacristie. L’instruction enquête à charge et à décharge, mais avec toute cette médiatisation, ceux qui ont en charge l’instruction ont-ils encore le recul nécessaire pour arriver à la conclusion – le cas échéant – que la justice n’a personne à inculper ? Vu les attentes créées, la tentation ne deviendra-t-elle pas très forte de faire en sorte que – coûte que coûte – un procès voie le jour? ».

    Nous souscrivons sans réserve à ce point de vue, en saluant par ailleurs –une fois n’est pas coutume- la discrétion d'un autre grand quotidien bruxellois, « La Libre », face à ce nouveau tapage induit par les méthodes d’un magistrat instructeur, qui heureusement n’est pas le chef d’une bande de cow-boys au sein de la magistrature.

     

  • L’éléphantiasis des conférences épiscopales

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    À ce propos, Jeanne Smits signale sur son blog « une interview de Mgr Bux publiée mercredi par La Bussola quotidiana (dont Frédéric Mounier, de La Croix, a donné quelques extraits un peu atténués par sa traduction, ici) »  Mgr Bux qui est théologien et consulteur à la Congrégation pour la doctrine de la Foi pose son diagnostic dans les termes suivants: « L'autocéphalie est une sorte de virus qui devient un principe de destruction de l'Eglise, et par malheur il s'est attaqué aussi à l'Eglise catholique. Il suffit de penser à l'éléphantiasis des conférences épiscopales (nationales, régionales, territoriales) qui veulent pratiquement dicter des lois, y compris au Siège apostolique de Rome. Le risque est grave : la réalité – elle n'est pas d'aujourd'hui – est qu'il existe une tentative de la part de certaines conférences épiscopales de se constituer en alter ego du Saint-Siège, oubliant que les conférences épiscopales ne sont pas d'institution divine. Ce sont des organismes ecclésiaux qui ont, de ce fait, toutes les limites des organismes humains. Même l'autorité d'un seul évêque ne peut être supplantée par une conférence épiscopale. Mais aujourd'hui c'est ce à quoi on assiste, à la sape lente et directe de l'autorité de l'évêque individuel de la part des conférences épiscopales. Celles-ci, entre autres choses, n'ont pas de prérogatives doctrinales, mais malgré cela, nous voyons très fréquemment des prises de position quasi contestataires par rapport à l'autorité de l'évêque de Rome, sans laquelle l'autorité des organismes collégiaux ne subsiste pas non plus. Comme l'enseigne le Concile Vatican II, le collège des évêques n'existe jamais sans sa tête. Si nous n'essayons pas de soigner rapidement ce virus, nous courons le risque de nous trouver, nous aussi, dans des situations analogues – et je dirai à chaque fois plus difficiles – à celles de ceux qu'on appelle les frères séparés. » Mgr Bux pense notamment ici à l’autocéphalie des Eglises orthodoxes.

    Voir sur ce sujet  le blog de Jeanne Smits : Les excès des conférences épiscopales : une interview de Mgr Nicola Bux

     

  • La liturgie latine s’est-elle « enrichie » aujourd’hui d’un nouveau rite?

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    CITE DU VATICAN, 20 JAN 2012 (VIS). Le Conseil pontifical pour les laïcs a rendu public le décret du 8 janvier approuvant les célébrations contenues dans le directoire catéchistique du Chemin néocatéchuménal. En voici la substance: Par son décret du 11 mai 2008, ce Conseil "a définitivement approuvé les statuts du Chemin néocatéchuménal. Puis, après consultation de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il a autorisé par décret du 26 décembre 2010 la publication du directoire catéchistique" du mouvement. "Par conséquent, vus les articles 131 et 133,1 - 2 de la Constitution apostolique Pastor Bonus relative à la Curie Romaine, et avec l'avis favorable de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, ce même Conseil approuve les célébrations du Directoire non encore fixées par les livres liturgiques de l'Eglise".

  • Intervention du Vatican à propos du spectacle de Castellucci.

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    Le Secrétariat d’Etat répond à un théologien : « Le Pape souhaite que chaque manque de respect suscite une réaction ferme et décisive de la part de la communauté chrétienne ». Le Père Lombardi réagit aussi.

    Article de Andrea Tornielli, dans Vatican Insider, traduit par notre amie B.T.

    Le Pape "souhaite que chaque manque de respect envers Dieu, les Saints et les symboles religieux suscite une réaction ferme et décisive de la communauté chrétienne, éclairée et enseignée par ses guides spirituels (pasteurs)". Voilà la réponse du Secrétariat d’Etat du Vatican à la lettre  envoyée au Pape le 8 janvier par le Père Dominicain Giovanni Cavalcoli du couvent Saint Dominique de Bologne.  Dans cette lettre adressée au nom d’une communauté, le Père Cavalcoli exprime leur ressenti à propos du spectacle « Représentation du visage du Fils de Dieu » de Romeo Castellucci annoncé au programme du Théâtre Parenti de Milan. La réponse du Vatican date du 16 janvier et est signée par l’Adjoint au Secrétariat l’Américain Brian B. Wells.

    Le Père Cavalcoli définit « indigne et blasphématoire » le spectacle de Castellucci la qualifiant d’œuvre « gravement offensante envers la personne de notre Divin Sauveur Jésus-Christ ».  « Nous sommes particulièrement attristés et conscients que cet acte d’une impiété inqualifiable blesse même indirectement Votre Sainteté en tant que Vicaire du Christ. »

    Le Père Cavalcoli fait observer que l’évènement ne représente pas un phénomène occasionnel, isolé et sans fondement » mais s’insère dans «  une hostilité croissante envers le christianisme qui va se répandant à travers le monde, mais est aussi l’expression d’un malaise et d’une crise spirituelle profonds et répandus depuis quelques dizaines d’années déjà, même en Italie, en partie à cause d’une mauvaise ou mal comprise application du Concile Vatican II ».

    Après avoir cité les forces qui dans l’Eglise « agissent contre » le Pape, le Père Cavalcoli affirme que des épisodes comme le controversé spectacle de Castellucci « sont rendus possibles non seulement par les attaques de la soi-disant « christianophobie » mais aussi par de graves manques (vides) doctrinaux et éducatifs qui ne sont pas nécessairement corrigés par les personnes directement responsables.

    « Nous pensons particulièrement – écrit le dominicain faisant référence aux cas de pédophilie du clergé – au scandale subi par des enfants, à l’égard des auteurs de ces crimes le Seigneur a des paroles d’extrême sévérité. »  «  Nous sommes préoccupés – conclut Père Cavlacoli – pour ceux qui comme Castellucci essayent de tirer profit d’une situation qui exigerait une plus grande vigilance des autorités civiles et ecclésiastiques. »

    Huit jours après l’envoi du courrier et donc dans les justes délais de la poste, voici donc la réponse du Secrétariat d’Etat. Cette réponse cite la lettre du père dominicain qui parle de la pièce de théâtre « offensante à l’égard de Notre Seigneur Jésus-Christ et des chrétiens. »  « Sa Sainteté, poursuit la lettre vaticane signée par l’adjoint au Secrétariat M.Wells, remercie vivement pour ce geste de proximité spirituelle, souhaite que chaque manquement de respect envers Dieu, les saints et les symboles religieux suscite une réaction ferme et décisive de la communauté chrétienne éclairée et enseignée par ses guides spirituels (pasteurs), souhaite à l’expéditeur tout le bien pour son ministère et lui adresse de tout cœur la bénédiction apostolique. »

    Le texte original de la lettre vaticane est mis en ligne par le Père Cavalcoli sur le site "Riscossa Cristiana" et par le comité Saint Charles Borromée.

    Dans la soirée, le porte-parole du Vatican, le Père Lombardi intervient directement à propos de l’évènement: «  Le sens de la lettre de la Secrétairie d’Etat est très clair – explique en détail le père Lombardi – prenant acte du fait qu’il s’agit d’une œuvre qui offense les convictions religieuses des chrétiens; la lettre souhaite que chaque manque de respect de cette sorte rencontre une réaction ferme et décisive de la communauté chrétienne, éclairée et enseignée par ses pasteurs.

    En même temps le communiqué de l’Office de Communication Sociale du diocèse de Milan daté du 14 janvier, précise le père Lombardi, demandait que soit reconnue et respectée la sensibilité des citadins Milanais qui voient dans le Visage du Christ l’Incarnation de Dieu, la plénitude de l’être humain et la raison de sa propre existence. » Le message continue rappelant qu’au moment de la programmation du spectacle, la direction du Théâtre Parenti aurait pu être plus attentive à la « dimension sociale de la liberté d’expression » et conclut en observant que «  la prière pour manifester son propre désaccord ne peut s’accompagner d’excès de quelque type que ce soit, même si uniquement verbaux. » Il y a assez d’éléments, conclut le père Lombardi, pour orienter l’évaluation de l’œuvre, sa programmation et la façon adéquate de manifester son désaccord. »

    Il apparaît évident que le Père Lombardi a l’intention d’éviter des interprétations déviantes de la lettre vaticane, mettant en évidence la concordance entre le Saint Siège et la curie milanaise.

  • Vatican II superdogme ? la réponse de l’évêque de Bayonne

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     Lu sur  Le Salon Beige

    A la veille du consistoire du 18 février, qui verra la création de 22 nouveaux cardinaux, Benoît XVI a convoqué l'ensemble du collège cardinalice pour discuter des sujets touchant la vie de l'Eglise. Il est fort probable que celui concernant la régularisation canonique de la Fraternité Saint Pie X soit abordé. De quoi donner de l'urticaire aux observateurs superficiels.

    Dans La Vie, Mgr Aillet déclare à propos de l'adhésion au Concile Vatican II :

    "Il est légitime que le pasteur de l’Église universelle ait le souci d’une réconciliation pour tous les fils et filles de l’Église. Une partie de cette réconciliation porte sur la réception de Vatican II. Est-ce qu’on ne risque pas de crisper les choses en faisant de l’adhésion à Vatican II la condition de la communion ? Le principe même d’adhérer au Concile est source de malentendu, car il en existe des interprétations qui s’opposent, et pour cette raison, il vaudrait mieux dire : “J’adhère à l’enseignement de l’Église dont Vatican II est la dernière expression solennelle, que je reçois dans le cadre de la tradition bimillénaire catholique, sous la conduite du pontife romain, et en harmonie avec les assemblées synodales qui se sont réunies depuis 40 ans.”

    Il est vrai qu’il y a une nouveauté de Vatican II par rapport aux 20 conciles précédents, qui avaient défini des énoncés de foi ou condamné des erreurs. Ce n’est pas le parti qu’a pris Jean XXIII, qui voulait présenter la foi de manière plus accessible à un monde éloigné de Dieu. Les textes ont donné lieu à des formulations équilibrées qui ont rencontré une quasi-unanimité à l’époque dans les votes des Pères. Ces textes sont une interprétation autorisée des énoncés de foi, sur laquelle il n’est pas utile de se crisper. Dans l’Église, on peut avoir des sensibilités spirituelles différentes tout en étant en communion, et il doit exister la possibilité de discuter tel ou tel point du Concile sans que cette communion soit en danger. L’important est donc d’adhérer à ce qui me semble être la meilleure interprétation globale, celle qu’en fait Benoît XVI, celle de la réforme et du renouveau dans la continuité de l’unique sujet qu’est l’Église."

    Il paraît bien difficile d'adhérer à des textes en laissant ouverte la question de leur sens: "hic iacet lepus", comme on disait jadis au collège...

     

     

  • La semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18-25 janvier)

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    Sur son blog, le chanoine Eric de Beukelaer, Doyen de Liège-rive gauche, explique son approche de l’œcuménisme. Extraits :

    « (…) Des siècles durant, catholiques, orthodoxes et protestants se sont forgés une identité par opposition à l’autre (…). Depuis près de cent ans, le mouvement œcuménique renverse cette tendance (…mais il)  bute cependant aujourd’hui sur des obstacles d’ordre dogmatique et disciplinaire : sens des sacrements, culte marial, communion des saints, rôle du pape, critères d’accès aux ministères ordonnés, etc. Je ne vois pas comment ces divergences théologiques pourraient être surmontées – du moins pour l’instant. Pour ne pas faire du surplace, l’élan œcuménique est donc invité à également explorer d’autres chemins (…)

    Je ne prône pas un syncrétisme qui créerait l’unité chrétienne sous la forme d’un melting pot, empruntant quelque chose à chaque tradition. Il s’agit plutôt pour chaque baptisé de se mettre en condition d’accueil et d’émerveillement devant d’autres réalités chrétiennes et de se laisser ainsi convertir par ce que l’Esprit y révèle. En tant que catholique romain, je crois que la plénitude de l’Esprit subsiste dans mon Église, mais cela ne signifie pas que pareille plénitude y soit toujours à l’œuvre. En scrutant avec discernement la vie des autres Églises et communautés chrétiennes, je pourrais fort bien découvrir de vastes trésors spirituels que le poids des habitudes ou du péché a fait oublier au catholique que je suis.(…).

    Concrètement? Chacune des trois grandes traditions chrétiennes met davantage en relief certains aspects de la vie en Esprit. A nous de les découvrir et d’en tirer les leçons qui s’imposent (…)Appliquons le discernement œcuménique à notre situation concrète de catholiques occidentaux. Je trouve que – trop souvent – nous nous épuisons dans un débat sur les structures. Combien de fois est-ce que je n’entends pas dire : « je rêve d’une Eglise plus démocratique ? ou – au contraire – plus centralisée autour de Rome » ? A cela, je réponds : « Je rêve d’une Eglise où tout baptisé se sent acteur de l’Evangile, où les laïcs prient en famille, partagent la Parole de Dieu, demandent à leur clergé : parlez-nous de Dieu… et où ce clergé répond à cette légitime demande ». La fréquentation de nos frères protestants nous rappelle que toute vie chrétienne trouve sa source dans la rencontre spirituelle avec le Ressuscité, aidé en cela par la rumination de l’Ecriture sainte. La rencontre de nos frères orthodoxes nous enseigne que pareille expérience conduit à la célébration et à l’adoration du Dieu trois fois saint. Avec les protestants, apprenons donc à d’abord « rechercher le Royaume de Dieu et sa justice » (Matthieu 6, 33) ; avec les orthodoxes « poussés par l’Esprit, crions vers le Père en l’appelant : Abba! » (Romains 8, 15) et ceci avec notre corps, cœur et esprit. Bref, en écoutant ce que l’Esprit dit à nos frères protestants et orthodoxes, peut-être découvrirons-nous mieux ce que l’unique Esprit murmure en ce début de XXIe siècle, aux catholiques occidentaux que nous sommes. « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises »  (Apocalypse, 2, 11).

     Tout le « post » ici : Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens: « Ce que l’Esprit dit aux Églises » (Apocalypse, 2, 11)

     

  • Cinquante ans de controverses : comment lire ou relire Vatican II ?

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    C’est la question examinée par Sandro Magister sur son site « Chiesa ». Voici quelques raccourcis du document :

    ROME, le 19 janvier 2012 – Lorsqu’il a proclamé une Année de la foi qui coïncidera avec le cinquantième anniversaire de l'ouverture du concile Vatican II, Benoît XVI a insisté une fois encore sur la nécessité d’une "juste herméneutique" de cet événement. (…). Dans un long essai qui a été publié en deux parties par "La Rivista del Clero Italiano" [La Revue du clergé italien], Gilles Routhier professeur à l’Université Laval (Québec) a reconstitué tout le parcours de la controverse entre Rome et les Lefebvristes. Il en a analysé les rapprochements, les ruptures, les changements de ligne. Pour en arriver à cette conclusion : l'herméneutique "de la discontinuité et de la rupture", aussi bien que celle "de la continuité", qui ont été toutes les deux soutenues, à des moments différents, par les Lefébvristes et par d’autres courants traditionalistes, restent invinciblement éloignées de l'herméneutique "de la réforme" qui est proposée par Benoît XVI, avec sa conception dynamique de la tradition.(…) 

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  • Un imprimatur pour les publications électroniques ?

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    Le bimensuel « L’Homme Nouveau » a interrogé le Vicaire Général du diocèse de Paris sur cette idée qui a germé dans l’appareil épiscopal :

     « Mgr Michel Aupetit est vicaire général du diocèse de Paris. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont le dernier en date est L'Homme, le sexe et Dieu (éditions Salvator). Il a bien voulu nous accorder un entretien après la circulation sur Internet d'une déclaration concernant l'abbé Pagès et plus largement la prise de parole sur Internet au nom de l'Église.

      Vous avez souligné, dans une déclaration du 15 décembre sur l'abbé Pagès, les difficultés liées à l'absence d'imprimatur pour les documents circulant sur Internet, spécialement les vidéos. Tout d'abord, qu'est-ce que l'imprimatur ? Par qui est-il délivré et en quoi se distingue-t-il du nihil obstat ?

     L'imprimatur, c'est l'autorisation de l'autorité hiérarchique pour imprimer un ouvrage. Le nihil obstat indique simplement que dans le texte rédigé il n'y a rien de contraire à la foi. Ce sont des théologiens désignés par l'évêque et sous l'autorité de celui-ci qui les délivrent.

     Quelles sont les difficultés que pose cette prolifération de documents fournis par des catholiques soucieux, pour beaucoup, de transmettre leur foi ?

    On peut tout d’abord se réjouir de cette prolifération qui montre l’intérêt croissant du public pour la question religieuse et la volonté des fidèles d’évangéliser avec les outils modernes mis à leur disposition. La difficulté essentielle est la même que pour tous les documents publiés sur Internet. Elle concerne la validité et la fiabilité de ce qui est ainsi proposé et la manière dont une personne de bonne volonté va pouvoir exercer son jugement dans cette abondance.

    Faut-il envisager un élargissement du droit canonique concernant un imprimatur puisqu’il ne porte actuellement que sur certains imprimés, comme son nom l’indique d’ailleurs ?

    On peut toujours imaginer un élargissement de reconnaissance de la valeur théologique des différentes productions. Aujourd’hui, on assiste à des controverses via internet qui finissent sur le bureau de l’official du diocèse, délégué par l’évêque pour exercer la juridiction contentieuse. Dans l’état actuel, il me semble exagéré de recourir à l’officialité quand il s’agit seulement d’une « disputatio », aucun des auteurs ne pouvant se dire, malgré ses titres et son savoir, représentant attitré du magistère.

    Comment, sur le plan purement pratique, un tel « label de catholicité » pourrait-il être mis en place et qui pourrait donner ce fameux label ?

    Actuellement, il est difficile d’envisager la mise en place par l’évêque d’une équipe capable de visionner et d’étudier l’abondance des productions sur le web. Ce qui serait souhaitable n’est pas toujours possible.  Il faudra donc pour tous ceux qui souhaitent éclairer leur intelligence de la foi, consulter les documents officiels comme, par exemple, le Catéchisme de l’Église catholique.

    Au-delà des difficultés pratiques, comment cette idée pourrait-elle être recevable alors qu’elle contredit l’esprit de liberté d’expression qui caractérise Internet ?

    Chacun est absolument libre de s’exprimer comme il le veut. Mais dans ce cas, il donne une opinion personnelle, parfaitement respectable, mais qui n’engage que lui et en rien la foi de l’Eglise. Celle-ci repose sur la foi de Pierre et des Apôtres du Seigneur et de leurs successeurs, à savoir les évêques chargés de sa transmission et de son intégrité (Mt, 16, 18 ; Lc, 22, 32 ; Eph 4, 11 ; Col 2, 7 ; 1 Tm 4, 6). Retour ici.

    Un label « catholique garanti » délivré  par les autorités ecclésiales à certains sites ou productions électroniques qu’elles ne contrôle pas ?  Sur base de quels critères : la soumission à la ligne d’un évêché ou d’une conférence épiscopale, à moins de créer une commission de contrôle doctrinal au sein de la congrégation romaine de la doctrine de la foi?… Bonne chance dans la jungle. Et si on vérifiait déjà ce qui sort de certaines officines médiatiques appartenant aux structures de l’Eglise ?

  • Vœux pieux pour l’année de la foi ?

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    Lu sur le site « Riposte Catholique » :

    « C’est une demande répétée de la Congrégation pour la doctrine de la foi dans la note envoyée aux évêques pour l’Année de la Foi :

    Il est souhaitable de vérifier les catéchismes locaux et les différents instruments de travail catéchétiques en usage dans les Églises particulières, pour assurer leur pleine conformité avec le Catéchisme de l’Eglise catholique. Au cas où certains catéchismes ou instruments de travail pour la catéchèse ne seraient pas en plein accord avec le Catéchisme ou manifesteraient des lacunes, on commencera à en élaborer de nouveaux, éventuellement selon l’exemple et avec l’aide d’autres Conférences épiscopales qui ont déjà pris le soin d’en rédiger.

    Et juste après :

    En collaboration avec la Congrégation pour l’Éducation Catholique, qui est compétente, il sera opportun de vérifier la présence des contenus du Catéchisme de l’Eglise catholique dans la Ratio de formation des futurs prêtres et dans le cursus de leurs études théologiques.

    Et au cas où l’on n’aurait pas bien compris :

    Il sera opportun de vérifier la réception du Concile Vatican II et du Catéchisme de l’Église catholique dans la vie et la mission de chaque Église particulière, surtout dans le domaine de la catéchèse. Pour ce faire, on espère que, soutenus par les Commissions des Conférences épiscopales pour la catéchèse, les Services diocésains de la catéchèse, qui ont le devoir de veiller à la formation des catéchistes sur le plan des contenus de la foi, feront un nouvel effort. »

     Référence ici : L’année de la foi verra-t-elle des catéchismes catholiques dans nos diocèses ?

     

     

  • Mario Monti : la foi ne peut être réduite à une niche intime personnelle

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     Le nouveau président du gouvernement italien Mario Monti s’est rendu en  visite officielle chez Benoît XVI samedi 14 janvier. Répondant, le 18 janvier, aux questions de Radio Vatican et de   L’Osservatore Romano  , le président Monti s’est livré à une analyse précise des relations possibles entre Église et État, ainsi qu’à une évaluation éthique de la crise. Ses propos vont au-delà d’une simple évaluation de la situation italienne 

     « La relation entre les États et l’Église peut être considérée comme un pont, une ouverture qui abat les murs des égoïsmes nationaux, en affirmant le sens d’une appartenance qui signifie respect, responsabilité et solidarité », a-t-il tout d’abord déclaré (…) La crise est pour lui « de plus en plus une crise sociale ». Chacun doit s’interroger, selon Mario Monti, sur la manière de « mettre un terme au temps de la pauvreté, caractérisé par les exclusions, la perte d’espérance, la dénatalité, la désagrégation de la communauté, de la famille, des réalités associatives, tout en s’interrogeant sérieusement sur ce qu’est la véritable richesse » (…)

    À la question « Que signifie être crédible ? », Mario Monti répond : « Avant tout prendre en compte le bien commun face aux intérêts particuliers ». « Le sens de l’État, poursuit-il, se mesure à la volonté et au souci de cohérence de chacun pour traduire la conscience démocratique en règle de vie, exigeante pour soi-même et solidaire de tous » (…)

     S’appuyant sur l’expression utilisée par Benoît XVI peu après son élection (« Ne pas fuir, par peur, devant les loups »), le président du Conseil italien pense que « dans la tempête, nous devons cultiver, avec sagesse et patience, l’espérance ». Face à la crise, « les citoyens et les institutions ne doivent pas s’enfuir comme devant les loups, mais rester solidement unis ».

    Évoquant le rôle possible de la foi dans l’action publique, il confie : « La foi ne peut être réduite à une niche intime et personnelle. Au contraire, tout en respectant la nécessaire autonomie du politique, la foi ne peut pas être, comme le dit Joseph Ratzinger, “un simple corollaire théorique à une certaine vision du monde” ».

    Pour ce qui concerne la formation, l’intégration, la responsabilité civile et morale, la contribution de l’Église est, aux yeux de Mario Monti, « vraiment précieuse ». Il voit enfin dans « les mains du pape, des mains fortes, qui soutiennent les poids portés par beaucoup ».

     L’article complet dans « La Croix », sous la signature de Frédéric Mounier : Selon Mario Monti, « la foi ne peut être réduite à une niche intime et personnelle  Pourrait-on imaginer un tel propos dans la bouche d’un ministre du gouvernement belge ?