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Eglise - Page 52

  • Patriarcats de Jérusalem : l'évacuation forcée de la ville de Gaza est une « condamnation à mort »

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    Patriarcats de Jérusalem : l'évacuation forcée de la ville de Gaza est une « condamnation à mort »

    Les patriarcats latin et grec orthodoxe de Jérusalem ont publié un message conjoint le 26 août.

    Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, et le patriarche grec orthodoxe Théophile III quittent l'église après une visite à la paroisse de la Sainte Famille à Gaza le 18 juillet 2025.
    Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, et le patriarche grec orthodoxe Théophile III quittent l'église après une visite à la paroisse de la Sainte Famille à Gaza le 18 juillet 2025. (photo : Caritas Jérusalem)

    Dans un message conjoint publié le 26 août, les Patriarcats orthodoxes latin et grec de Jérusalem ont dénoncé l’évacuation de la ville de Gaza face à une opération israélienne imminente comme « une condamnation à mort ».

    Le texte précise qu'à la lumière de l'annonce répétée d'une « mobilisation militaire massive et des préparatifs d'une offensive imminente » par l'armée israélienne pour prendre le contrôle de la ville de Gaza, les premiers ordres d'évacuation ont été émis pour les civils, y compris les chrétiens, qui doivent être relocalisés dans la partie sud de la bande de Gaza.

    Le communiqué dénonce également que ces derniers jours, « il y a davantage de destructions et de morts dans une situation qui était déjà dramatique avant cette opération », et note qu'« il semble que l'annonce du gouvernement israélien selon laquelle « les portes de l'enfer s'ouvriront » prenne effectivement des formes tragiques ».

    Pour les Patriarcats grec-orthodoxe et latin de Jérusalem, l’offensive annoncée et « les rapports qui nous parviennent maintenant du terrain montrent que l’opération n’est pas seulement une menace mais une réalité qui est déjà en train d’être mise en œuvre ».

    Les patriarcats ont souligné que le complexe grec-orthodoxe Saint-Porphyre et le complexe latin de la Sainte-Famille sont situés dans la ville de Gaza, et sont devenus « un refuge pour des centaines de civils », dont des personnes âgées, des femmes et des enfants. Le complexe latin accueille également des personnes handicapées, prises en charge par les sœurs des Missionnaires de la Charité.

    Le message conjoint stipule que « les réfugiés vivant dans les installations devront décider en toute conscience ce qu’ils feront », en tenant compte du fait que « beaucoup sont affaiblis et mal nourris en raison des difficultés des derniers mois ».

    « Quitter la ville de Gaza et tenter de fuir vers le sud équivaudrait à une condamnation à mort. C'est pourquoi le clergé et les religieuses ont décidé de rester et de continuer à prendre soin de tous ceux qui se trouveront dans les camps », confirme le communiqué.

    Face à l’incertitude qui entoure la situation, les deux patriarcats ont réitéré qu’« il ne peut y avoir d’avenir basé sur la captivité, le déplacement des Palestiniens ou la vengeance » et ont fait écho aux paroles du pape Léon XIV prononcées le 23 août : « Tous les peuples, même les plus petits et les plus faibles, doivent être respectés par les puissants dans leur identité et leurs droits, en particulier le droit de vivre sur leurs propres terres ; et personne ne peut les forcer à l’exil. »

    « Ce n'est pas la bonne approche. Rien ne justifie le déplacement massif, délibéré et forcé de civils. Rien ne justifie le maintien de civils prisonniers et en otages dans des conditions dramatiques », souligne le communiqué.

    Les patriarcats grec et latin ont souligné qu'« il est temps de mettre fin à cette spirale de violence, de mettre un terme à la guerre et de donner la priorité au bien commun des peuples. Les dévastations ont été suffisantes, tant dans les territoires que dans la vie des populations. Rien ne justifie le maintien de civils prisonniers et otages dans des conditions dramatiques. Il est temps désormais de guérir les familles qui souffrent depuis si longtemps, de tous côtés. »

    Enfin, ils ont appelé de toute urgence la communauté internationale à agir pour mettre fin « à cette guerre insensée et destructrice, et pour le retour des personnes disparues et des otages israéliens ».

  • Monique et Augustin : nous étions seuls, ma mère et moi...

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    saint_22.jpgSainte MONIQUE. – 27 AOUT (source)

    Monique (331-387) est la mère de saint Augustin. Lorsque Augustin perdit la foi, les larmes de Monique montèrent vers Dieu comme une prière silencieuse. Sa conversion le remplit de joie. Elle n’avait plus rien désormais à attendre sur terre. Aussi le Seigneur l’appela-t-il à lui alors qu’à Ostie elle se préparait à regagner son Afrique natale.

    DES CONFESSIONS DE S. AUGUSTIN :

    A l’approche de ce jour où ma mère allait sortir de cette vie et tu connaissait ce jour, mon Dieu; nous, nous l’ignorions -il arrive l’effet de tes arrangements mystérieux, à ce que je crois, qu’elle et moi, nous nous trouvions seuls, appuyés à une fenêtre d’où l’on voyait le jardin, dans la maison que nous habitions. C’était à Ostie, à l’embouchure du Tibre. Loin de la foule, après la fatigue d’un long voyage, nous reprenions nos forces en vue de la traversée. Nous causions donc, seuls, avec une grande douceur. Oubliant le passé et tendus vers l’avenir, nous cherchions ensemble, auprès de la Vérité, c’est-à-dire auprès de toi, ce que serait la vie éternelle des saints, que l’oeil n’a pas vue, que l’oreille n ‘a pas entendue, que le coeur n ‘a pu concevoir.

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  • La prière de saint Augustin pour le repos de l'âme de sa mère, sainte Monique

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    La prière de saint Augustin pour le repos de l'âme de sa mère, sainte Monique

    Source

    O mon Dieu, je ne laisse pas de pleurer en votre présence pour celle qui vous a si fidèlement servi, pour celle qui, après m'avoir porté dans son sein pour me faire naître à la lumière passagère de ce monde, me porta depuis dans son coeur, afin de me faire renaître à votre lumière éternelle.

    O Dieu de mon coeur, Dieu de miséricorde, quelque sujet que j'aie de me réjouir en vous et de vous rendre grâces de tout le bien que fit ma mère pendant sa vie, je veux laisser à part, quant à présent, toutes ses bonnes oeuvres, et je viens implorer auprès de vous le pardon de ses péchés.

    Exaucez-moi, je vous en conjure, par les mérites de celui qui fut attaché pour nous à une croix, et qui, maintenant assis à votre droite, ne cesse d'intercéder pour nous.

    Je sais que votre servante a pratiqué les oeuvres de miséricorde, et qu'elle a pardonné du fond de son coeur à ceux qui l'avait offensée : pardonnez-lui donc aussi, mon Dieu, les fautes qu'elle a pu commettre envers vous pendant tout le temps qui s'est passé depuis son baptême jusqu'à sa mort. Pardonnez-lui, Seigneur, je vous en supplie ; que votre miséricorde l'emporte sur votre justice, parce que vous êtes fidèle dans vos promesses, et que vous avez promis la miséricorde à ceux qui auront été miséricordieux.

    Je crois que vous avez déjà fait pour mère ce que je vous demande ; et cependant, Seigneur, puissent les prières que je vous offre être agréables à vos yeux. Elle-même nous recommanda de vous les adresser, et de nous souvenir d'elle à l'autel du Seigneur.

    N'oubliez pas, mon Dieu, que celle pour qui je vous prie avait fortement attaché son âme, par les liens d'une foi inébranlable, à cet admirable mystère de notre rédemption. Que rien ne puisse donc l'arracher à la protection de son Dieu ! Que l'ennemi ne réussisse, ni par la ruse, ni par la force, à la séparer de vous ; que son âme repose dans la paix éternelle. Amen.

  • Sainte Monique (27 août)

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    Vie de Sainte Monique, mère de saint Augustin (source)

    Monique fut la mère de Saint Augustin à double titre, puisqu’elle l’enfanta sur la terre et pour le ciel. Sainte Monique naquit en 332, d’une famille où régnaient la piété et la crainte de Dieu. Lorsqu’elle fut en âge d’être mariée ses parents lui firent épouser Patrice, bourgeois de Tagaste, homme d’honneur, mais païen de religion. Elle eut toujours pour lui une soumission parfaite et travaillait de toutes ses forces à le gagner à Jésus-Christ. Le principal moyen qu’elle employait pour le retirer de ses vices était une conduite irréprochable, qu’elle soutenait constamment. Elle supportait ses infidélités avec patience, sans jamais les lui reprocher avec amertume, espérant toujours que Dieu aurait pitié de lui. En général, Patrice était d’un excellent caractère, mais en même temps, il était violent et emporté. Lorsque Monique le voyait en colère, elle observait de ne le contredire, ni par ses actions, ni par ses discours. La fougue étant passée, elle lui parlait avec douceur. Quand des femmes maltraitées par des maris violents ou débauchés venaient lui faire part de leurs peines, elle avait coutume de leur répondre : « Vous ne devez vous en prendre qu’à vous-mêmes et à vos propres paroles. » 

    Son mari embrassa le christianisme un an avant de mourir (371). Il renonça à ses débauches et passa le reste de sa vie dans la pratique de la vertu. Elle gagna aussi sa belle-mère à Jésus-Christ, après l’avoir fait revenir des préventions qu’elle avait conçues contre elle. Elle mettait au nombre de ses principaux devoirs le soin de soulager les pauvres ; elle assistait tous les jours à la Divine Liturgie ; elle allait à l’église le matin et le soir, afin de se trouver à la prière publique et d’entendre la Parole de Dieu. Mais son exactitude à remplir les devoirs de la religion était réglée sur les vrais principes; elle ne l’empêchait point de veiller au soin de sa maison, et surtout à l’éducation de ses enfants. La Sainte avait deux fils, Augustin et Navigius, et une fille dont on ignore le nom.

    Après la mort de son époux, elle passa son veuvage dans la chasteté et l’exercice des œuvres de miséricorde. Elle ne cessait de répandre d’abondantes larmes dans ses prières à Dieu pour son fils, qui avait été séduit par la secte des Manichéens. Elle le suivit pourtant à Milan, où elle l’exhortait souvent à fréquenter saint Ambroise, qui en était évêque. Cédant à ses désirs, il reconnut la vérité de la foi catholique par suite des discours publics et des entretiens particuliers de ce saint docteur, et reçut le baptême de ses mains (387).

    Elle, lui ménagea alors un bon parti, dans l’espérance que le mariage le fixerait et le préserverait du malheur de la rechute. Mais Augustin lui apprit qu’il était résolu de vivre le reste de ses jours dans la continence. Elle le suivit dans une maison de campagne où il alla passer les vacances avec quelques-uns de ses amis. Elle eut part aux entretiens les plus relevés qu’ils eurent ensemble, et y montra un jugement et une pénétration extraordinaires. Saint Augustin nous a conservé plusieurs de ses réflexions, qui décèlent beaucoup d’esprit et de piété.

    Peu après, la mère et le fils, revenant en Afrique, s’arrêtèrent au port d’Ostie, Monique fut prise de la fièvre. Un jour qu’elle perdit connaissance, elle revint à elle en disant : « Où étais-je ?... » Et regardant ceux qui l’entouraient, elle ajouta : « Vous enterrerez ici votre mère. Je vous demande seulement de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur. »

    Cette sainte femme rendit son âme à Dieu en 387, à la cinquante-sixième année de son âge, après neuf jours de maladie, et fut inhumée dans l’église d’Ostie. Plus tard, sous le pontificat de Martin V, ses restes furent transportés à Rome et placés avec honneur dans l’église qui porte le nom de Saint Augustin.

    Au Livre V de ses Confessions, chapitre 12, Saint Augustin, parlant de la mort de sa mère, s’exprime ainsi : 

    « Nous ne pensâmes pas qu’il fût convenable de célébrer ses funérailles par des plaintes, des pleurs et des gémissements, parce que ce n’était point dans la peine qu’elle mourait, et qu’elle ne mourait pas non plus tout entière. C’était en conséquence de sa vie innocente et de sa foi sincère que nous avions raisonnablement cette pensée. Ensuite, j’étais ramené insensiblement à ma première douleur au sujet de cette servante du Seigneur ; je me rappelais sa dévotion envers Dieu, envers nous sa piété, sa tendresse, ses bons avis, dont je me trouvais tout à coup privé; et ce fut pour moi un amer plaisir de pleurer sur elle et pour elle. Si quelqu’un venait à trouver blâmable que, durant quelques instants, j’eusse pleuré ma mère..., ma mère que j’avais vue morte devant mes yeux !… elle qui pendant tant d’années, m’avait tant pleuré pour que je fusse vivant devant les siens !... qu’il ne se rie pas de moi ; mais que plutôt, s’il a quelque charité, il pleure aussi pour mes péchés devant Toi, Seigneur, Qui es le Père de tous les frères de Ton Christ Jésus! »

    Sainte Monique, prie Dieu pour nous et pour les enfants de la terre d'Algérie!

  • Monique : la sainteté d'une mère

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    On célèbre aujourd'hui la fête de sainte Monique, mère de saint Augustin. Elle occupe une large place dans les Confessions. Nous reproduisons ci-dessous un entretien entre cette mère et son fils sur le bonheur de la vie éternelle (chapitre X):

    A l’approche du jour où elle devait sortir de cette vie, jour que nous ignorions, et connu de vous, il arriva, je crois, par votre disposition secrète, que nous nous trouvions seuls, elle et moi, appuyés contre une fenêtre, d’où la vue s’étendait sur le jardin de la maison où nous étions descendus, au port d’Ostie. C’est là que, loin de la foule, après les fatigues d’une longue route, nous attendions le moment de la traversée.

    Nous étions seuls, conversant avec une ineffable douceur, et dans l’oubli du passé, dévorant l’horizon de l’avenir ( Philip. III, 13), nous cherchions entre nous, en présence de la Vérité que vous êtes, quelle sera pour les saints cette vie éternelle « que l’oeil n’a pas vue, que l’oreille n’a pas entendue, et où n’atteint pas le cœur de l’homme (I Cor. II, 9). » Et nous aspirions des lèvres de l’âme aux sublimes courants de votre fontaine, fontaine de vie qui réside en vous (Ps. XXXV, 10), afin que, pénétrée selon sa mesure de la rosée céleste, notre pensée pût planer dans les hauteurs.

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  • Sainte Monique ou l'obstination d'une mère (27 août)

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    Archive 2008

    Le 27 août 2008, (ZENIT.org) Benoît XVI a évoqué le grand saint Augustin et sa mère, Monique, dont l'Eglise célèbre aujourd'hui la fête liturgique : son fils est fêté demain, 28 août.

    A la fin de l'audience, comme c'est la tradition, Benoît XVI a salué les jeunes, les malades et les jeunes mariés, leur présentant l'exemple de sainte Monique.

    « Que l'exemple de sainte Monique dont nous célébrons aujourd'hui la mémoire, disait Benoît XVI, et celui de son fils saint Augustin, que nous célébrerons demain, vous aident à regarder, avec une confiance indéfectible, vers le Christ, lumière dans les difficultés, soutien dans les épreuves, guide à tout moment de l'existence humaine ».

    Sainte Monique est connue pour sa persévérante intercession pendant plus de quinze ans pour la conversion de son fils Augustin.

    Voici un beau témoignage de piété filiale que cette prière composée par saint Augustin pour le repos de l'âme de sa mère, Monique, décédée à Ostie en  387, après une expérience spirituelle intense:

    « O mon Dieu, je ne laisse pas de pleurer en votre présence pour celle qui vous a si fidèlement servi, pour celle qui, après m'avoir porté dans son sein pour me faire naître à la lumière passagère de ce monde, me porta depuis dans son coeur, afin de me faire renaître à votre lumière éternelle.

    « O Dieu de mon coeur, Dieu de miséricorde, quelque sujet que j'aie de me réjouir en vous et de vous rendre grâces de tout le bien que fit ma mère pendant sa vie, je veux laisser à part, quant à présent, toutes ses bonnes oeuvres, et je viens implorer auprès de vous le pardon de ses péchés.

    « Exaucez-moi, je vous en conjure, par les mérites de celui qui fut attaché pour nous à une croix, et qui, maintenant assis à votre droite, ne cesse d'intercéder pour nous.

    « Je sais que votre servante a pratiqué les oeuvres de miséricorde, et qu'elle a pardonné du fond de son coeur à ceux qui l'avait offensée : pardonnez-lui donc aussi, mon Dieu, les fautes qu'elle a pu commettre envers vous pendant tout le temps qui s'est passé depuis son baptême jusqu'à sa mort. Pardonnez-lui, Seigneur, je vous en supplie ; que votre miséricorde l'emporte sur votre justice, parce que vous êtes fidèle dans vos promesses, et que vous avez promis la miséricorde à ceux qui auront été miséricordieux.

    « Je crois que vous avez déjà fait pour mère ce que je vous demande ; et cependant, Seigneur, puissent les prières que je vous offre être agréables à vos yeux. Elle-même nous recommanda de vous les adresser, et de nous souvenir d'elle à l'autel du Seigneur.

    « N'oubliez pas, mon Dieu, que celle pour qui je vous prie avait fortement attaché son âme, par les liens d'une foi inébranlable, à cet admirable mystère de notre rédemption. Que rien ne puisse donc l'arracher à la protection de son Dieu ! Que l'ennemi ne réussisse, ni par la ruse, ni par la force, à la séparer de vous ; que son âme repose dans la paix éternelle. Amen. »

  • Cameroun : des prêtres « prêts à mourir pour l'Évangile »

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    De Ngala Killian Chimtom sur Crux :

    L'archevêque du Cameroun déclare que les prêtres sont « prêts à mourir pour l'Évangile »

    25 août 2025

    YAOUNDÉ, Cameroun – L’archevêque Andrew Nkea Fuanya de Bamenda, dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, déclare que les prêtres qui servent dans les régions anglophones du Cameroun ravagées par la guerre « sont prêts à mourir pour l’Évangile ».

    Nkea s'adressait à Crux en marge de la 78e réunion ordinaire des évêques de la Conférence épiscopale de Bamenda qui s'est tenue à Bamenda du 16 au 22 août.

    L'archidiocèse de Bamenda supervise les diocèses suffragants de Buea, Mamfe, Kumba et Kumbo et couvre l'ensemble des régions anglophones du Cameroun, zones dévastées par près de neuf ans de conflit en cours.

    Le conflit découle de l’héritage colonial complexe et des arrangements politiques post-indépendance du pays.

    En 1961, un plébiscite organisé par l'ONU a abouti à la réunification du Cameroun méridional britannique avec l'ancien territoire français pour former la République fédérale du Cameroun.

    La structure fédérale a été démantelée en 1972 à la suite d'un référendum controversé en faveur d'un État unitaire centralisé dominé par un gouvernement majoritaire francophone.

    Le ressentiment s’est intensifié face à la nomination systématique de francophones à des postes clés dans les régions anglophones, à l’exploitation de leurs riches ressources naturelles et à l’imposition perçue de la langue et des pratiques françaises dans les écoles et les tribunaux anglo-saxons.

    Les frustrations accumulées ont éclaté en manifestations à grande échelle en 2016, menées par des avocats et des enseignants exigeant des réformes.

    Le gouvernement a adopté une ligne dure, transformant finalement la crise en un conflit armé violent avec des groupes séparatistes déclarant l’indépendance de la république autoproclamée d’« Ambazonie ».

    Selon l'International Crisis Group, le conflit a fait au moins 6 500 morts. Près d'un million de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer, et plus de 70 000 d'entre elles ont cherché refuge au Nigéria.

    Le conflit a également rendu difficiles les investissements dans les infrastructures, aggravant un réseau routier déjà délabré.

    Nkea a déclaré à Crux qu'au milieu du conflit et des difficultés sociales, les prêtres et les évêques catholiques de la région ont gardé foi en leur mission de diffuser la Bonne Nouvelle.

    « Les prêtres ont donné leur vie pour la foi. Ils sont prêts à mourir pour l'Évangile, et donc, là où il y a un chrétien, il y a un prêtre », a déclaré l'archevêque à Crux .

    « Les prêtres sont déterminés, et nous avons des prêtres et des religieuses très héroïques qui dirigent des hôpitaux, des centres de santé, des écoles et d’autres services sociaux », a-t-il déclaré.

    L’archevêque a noté que même si les conflits et l’inaccessibilité présentent de réels défis, ils sont extérieurs à la mission fondamentale de l’Église.

    « Ces deux problèmes ne sont pas des problèmes d'évangélisation. Ce sont des problèmes sociaux, mais ils n'affectent pas notre diffusion de l'Évangile », a-t-il déclaré à Crux .

    « Personnellement, lorsque je me déplace dans des zones inaccessibles en voiture, je gare mon véhicule et je continue à vélo. Dans les endroits inaccessibles même à vélo, nous continuons à pied. Nous voyons des vidéos et des témoignages de prêtres et d'évêques parcourant de longues distances à pied pour rejoindre leurs communautés. Je tiens à souligner que ces difficultés de transport sont des problèmes sociaux, et non des obstacles à l'évangélisation elle-même », a expliqué l'archevêque.

    « Partout où il y a un chrétien, nous mettons tout en œuvre pour l’atteindre », a-t-il déclaré, soulignant la détermination des clercs et des religieux des deux régions à ne laisser aucun croyant « sans soutien spirituel », quels que soient leur localisation ou les défis à relever pour l’atteindre.

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  • « L'Église des gerbes » — préparer les prêtres à la réévangélisation de l'Occident

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    D'Edgar Beltran sur le Pillar :

    « L'Église des gerbes » — préparer les prêtres à la réévangélisation de l'Occident

    Le secrétaire à l'évangélisation du Vatican sur la formation des prêtres pour les diocèses occidentaux et l'héritage des premiers missionnaires

    Archevêque Fortunatus Nwachukwu. Crédit : Association chrétienne du Nigéria.

    Dans un discours prononcé plus tôt ce mois-ci, Nwachukwu a proposé de créer des « centres d’accueil missionnaires » pour les prêtres étrangers arrivant dans les pays occidentaux, dans lesquels « le clergé entrant d’Afrique et d’autres Églises plus jeunes pourrait apprendre la langue, la culture, les sensibilités et les attentes pastorales de leurs diocèses d’accueil ».

    Le Pillar s'est entretenu avec l'archevêque Nwachukwu, nommé à son poste au Vatican en 2023, au sujet de sa proposition, de l'héritage des missionnaires occidentaux, des défis plus larges des missionnaires non occidentaux dans un Occident sécularisé et des priorités du Dicastère pour l'évangélisation au début du pontificat du pape Léon.

    Né à Ntigha, au Nigéria, et ordonné prêtre en 1984, Nwachukwu est entré dans le corps diplomatique du Vatican en 1994, servant dans des nonciatures à travers le monde et dans la section des relations avec les États de la Secrétairerie d'État, jusqu'à ce qu'il devienne chef du protocole de la Secrétairerie d'État en 2007.

    En 2012, il a été nommé nonce apostolique au Nicaragua, poste qu'il a occupé jusqu'en 2017, date à laquelle il a été nommé nonce apostolique aux Caraïbes anglophones, au Suriname et aux Antilles néerlandaises. En 2021, il est devenu observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à Genève, en Suisse, et occupe ce poste depuis 2023.

    L'interview a été éditée pour plus de clarté et de longueur.

    Vous avez récemment fait une proposition visant à créer des centres d’accueil missionnaires pour les prêtres africains en Occident.

    D'où vient cette idée ?

    Tout vient de l’idée du pape François d’une Église synodale.

    Une Église synodale comporte trois éléments principaux : la communion, la participation et la mission. Mais j’ai décidé de les envisager dans un ordre différent : mission, communion et participation, car l’Église elle-même commence par une mission, puisque Jésus envoie ses disciples.

    Mais avant de les envoyer, il appelle ses disciples à être ensemble, à être avec lui. Ils sont donc ensemble (« syn » en grec) en chemin (« hodos » en grec). D'où le mot « synode ».

    Mais on ne peut penser à une syn-hodos, à une Église synodale, sans penser à un « ex » (sortie), un « hodos » (chemin, route, sentier), une Église de l'« Exode ». Une Église qui marche ensemble est une Église envoyée en chemin.

    Et cela, bien sûr, nous ramène aux Israélites pendant l'Exode. Ils ne se contentaient pas de marcher quelque part, ils étaient en chemin ensemble. Leur voyage impliquait d'être ensemble, d'agir ensemble, de travailler ensemble, voire de courir ensemble, lorsqu'ils traversèrent la mer Rouge.

    Donc, toutes ces choses sur le fait d’être ensemble sur le chemin, de voyager ensemble, m’ont fait penser à l’Église comme à une communauté d’exode.

    On retrouve également cette « unité » de l'Église dans le Nouveau Testament. Les disciples sont réunis avant la Résurrection avec Jésus lui-même, ils sont ensemble à la Pentecôte. Ils étaient ensemble sur le chemin.

    Voilà donc tous les éléments qui aident à comprendre ce que signifie « être ensemble ». Et le pape François nous a donné le mot clé : communion. Il doit s'agir d'une communion avec la participation de tous les membres de la communauté.

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  • Ces dix-neuf martyrs d’Algérie, si chers au pape Léon XIV

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Ces dix-neuf martyrs d’Algérie, si chers au pape Léon

    Le meeting que Communion et Libération organise fin août à Rimini, cette année sous le thème « Dans les lieux déserts nous construirons avec des briques neuves », se distingue cette année par une exposition consacrée aux martyrs d’Algérie, par ailleurs évoqués dans un livre qui sortira prochainement à la Libraire éditrice du Vatican.

    Très peu savent que le 8 mai, jour de l’élection du pape Léon, était le jour de la mémoire liturgique propre de ces martyrs et que c’est en Numidie, l’Algérie actuelle, qu’Augustin est né et a vécu, lui dont Léon se définit comme étant son « fils ».

    Et en effet, dans le message qu’il a adressé aux organisateurs de ce meeting, signée par le cardinal-secrétaire d’État Pietro Parolin, il a tenu à mettre cette proximité en lumière :

    « Le Saint-Père a apprécié que l’une des expositions qui caractérisent le meeting de cette année soit consacrée au témoignage des martyrs de l’Algérie. En eux resplendit la vocation de l’Église à habiter le désert en profonde communion avec toute l’humanité, en surmontant les murs de la méfiance qui opposent les religions et les cultures, dans l’imitation intégrale du mouvement d’incardination et de don de soi du Fils de Dieu. C’est ce chemin de présence et de simplicité, de connaissance et de ‘dialogue de la vie’ qui est la véritable voie de la mission. Non pas une exhibition de soi, dans l’opposition des identités, mais le don de soi jusqu’au martyre de ceux qui adorent, jour et nuit, dans la joie et dans les tribulations, Jésus comme seul Seigneur ».

    Les martyrs d’Algérie dont on célèbre la mémoire sont les dix-neuf personnes représentées sur l’icône reproduite ci-dessus, peinte par sœur Odile, une religieuse des Petites Sœurs de Nazareth, tous massacrés entre 1994 et 1996, au plus fort de la « décennie noire » de la guerre civile qui fit 150 000 morts en Algérie.

    Il y avait parmi eux un évêque, Pierre-Lucien Claverie, un Dominicain pied-noir, c’est-à-dire un Français né en Algérie, du diocèse d’Oran, abattu le 1er août 1996 en compagnie de son ami et chauffeur musulman Mohamed Bouchikhi, représenté lui aussi sur l’icône, le seul sans auréole.

    Parmi ces dix-neuf martyrs, il y les plus connus : les sept moines trappistes du monastère de Tibhirine, sur les contreforts de l’Atlas, enlevés avec leur prieur Christian de Chergé la nuit du 26 au 26 mars 1996 et déclarés morts le 21 mai suivant quand leurs corps décapités furent retrouvés près de Médéa. Leur histoire a été retracée dans le film « Des hommes et des dieux » réalisé par Xavier Beauvois, primé au festival de Cannes en 2010 et à présent projeté au meeting de Rimini.

    Mais la mémoire et la vénération s’adresse également aux quatre « pères blancs » — ces missionnaires d’Afrique fondés aux XIXe siècle par l’évêque et cardinal d’Alger Charles Lavigerie – tués à Tizi Ouzou ; aux deux sœurs vêtues de blanc missionnaires de Notre-Dame des Apôtres ; aux deux sœurs missionnaires augustiniennes tuées en compagnie d’une Petite Sœur de Charles de Foucauld ; et enfin au frère mariste gardien d’une bibliothèque et à la religieuse des Petites Sœurs de l’Assomption abattue avec lui, représentée à genoux sur l’icône.

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  • CNA vous explique qui est Jimmy Lai

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    De Tessa Gervasini sur CNA :

    CNA explique : Qui est Jimmy Lai ?sharethis sharing button

    Jimmy LaiJimmy Lai, lauréat du prix Bradley 2025. | Crédit : Avec l'aimable autorisation de la Fondation Bradley.

    Jimmy Lai, entrepreneur catholique autodidacte et magnat des médias, a bâti un empire sur la liberté d'expression et le journalisme véridique. Mais aujourd'hui, il est derrière les barreaux, l'un des prisonniers politiques les plus en vue de Chine.

    Jimmy Lai Chee-ying, connu sous le nom de Jimmy Lai, est né à Guangzhou, en Chine, en 1947, pendant la guerre civile chinoise. Après la prise du pouvoir par le Parti communiste chinois (PCC), la mère de Lai a été envoyée dans un camp de travail, le laissant seul, lui et ses frères et sœurs, durant sa jeunesse.

    À 12 ans, Lai s'est embarqué clandestinement sur un bateau à destination de Hong Kong, fuyant la Chine continentale dans l'espoir d'une vie meilleure. Arrivé sans le sou, il a trouvé du travail dans une usine de confection, où il a finalement accédé à un poste de direction.

    À Hong Kong, Lai a constaté un besoin de vêtements de qualité et abordables. Il a créé une chaîne de magasins de vêtements, Giordano, très rentable, qui lui a apporté une richesse qui a financé le lancement de son conglomérat médiatique, Next Digital. L'entreprise est devenue la plus grande société de médias cotée en bourse de Hong Kong, et a publié un hebdomadaire populaire, Next Magazine.

    Suite au succès du magazine, Lai a fondé Apple Daily en 1995. Le tabloïd était connu pour sa position pro-démocratie et ses reportages critiques sur la Chine et le gouvernement de Hong Kong.

    Entre son succès dans l'industrie de la mode et la popularité de son entreprise médiatique, l'histoire de Lai est celle d'une vie de misère à la richesse. En 2008, il a été qualifié de « milliardaire Forbes », sa fortune étant estimée à 1,2 milliard de dollars. Malgré sa fortune, ce mari et père de famille accordait la priorité à la famille, à la foi et aux principes de la démocratie et d'une société libre.

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  • Au Soudan du Sud : des conflits persistants et une situation humanitaire désastreuse

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    Soudan du Sud : conflits persistants et situation humanitaire désastreuse

    La fin de la guerre civile en 2018 n'a pas apporté la paix à ce pays, indépendant depuis 2011, extrêmement pauvre et confronté à une situation sanitaire désastreuse, aggravée par les récentes inondations du Nil. À cette situation s'ajoutent la menace du fondamentalisme islamique et les rumeurs selon lesquelles Israël envisage d'expulser des Palestiniens de Gaza. L'évêque de Bentiu s'exprime.

    26_08_2025

    Conflits incessants, famines, épidémies, inondations : le Soudan du Sud traverse une situation humanitaire désastreuse, aggravée par l’instabilité politique. De plus, des rumeurs circulent selon lesquelles le gouvernement israélien ciblerait ce pays dévasté pour expulser les Palestiniens de Gaza.

    Les espoirs suscités par la décision d’indépendance, décidée lors du référendum du 9 juillet 2011, après deux guerres civiles entre le nord à majorité musulmane et le sud à majorité chrétienne, étaient bien différents. Après seulement deux ans d’indépendance, une guerre civile à caractère ethnique a éclaté, qui s’est officiellement conclue par un accord de paix en 2018, après des centaines de milliers de victimes et environ 4 millions de déplacés.

    Le pays souffre actuellement d’instabilité politique, d’une grave crise humanitaire – due à la présence massive de réfugiés soudanais – et d’une crise écologique, provoquée par les récentes crues du Nil.   La Nuova Bussola Quotidiana en parle avec Monseigneur Christian Carlassare, prêtre combonien et évêque du nouveau diocèse de Bentiu depuis juillet 2024, qui s'est exprimé lors du Meeting de Rimini.

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  • "Le manque de prêtres en France, dans le monde, est un grand malheur !" (Léon XIV aux servants d'autel)

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    PÈLERINAGE NATIONAL DES SERVANTS D’AUTEL

    DISCOURS DE SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIV

    Salle Clémentine
    Lundi 25 août 2025

    Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. La paix soit avec vous !

    Chers Servants d’Autel, venus de toute la France, Bonjour !

    Je vous souhaite la bienvenue à Rome, et je suis très heureux de vous rencontrer, avec tous vos accompagnateurs : laïcs, prêtres, évêques que je salue chaleureusement.

    Vous savez que cette année est particulière : c’est une “Année sainte” – qui n’a lieu que tous les 25 ans – au cours de laquelle le Seigneur Jésus nous offre une occasion exceptionnelle. En venant à Rome et en franchissant la Porte Sainte, Il nous aide à nous “convertir”, c’est à dire à nous tourner vers Lui, à grandir dans la foi et dans son amour, pour devenir de meilleurs disciples afin que notre vie soit belle et bonne sous son regard, en vue de la vie éternelle. C’est donc un grand cadeau du Ciel que vous soyez ici cette année ! Je vous invite à le saisir en vivant intensément les activités qui vous sont proposées, mais surtout en prenant le temps de parler à Jésus dans le secret du cœur et de l’aimer de plus en plus. Il n’a pour seul désir que de faire partie de votre vie pour l’illuminer de l’intérieur, devenir votre meilleur ami, le plus fidèle. La vie devient belle et heureuse avec Jésus. Mais Il attend votre réponse. Il frappe à la porte et Il attend pour entrer : « Je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (Ap 3, 20). Être “près” de Jésus, Lui le Fils de Dieu, entrer dans son amitié ! : quel destin inespéré ! Quel bonheur ! Quelle consolation ! Quelle espérance pour l’avenir !

    L’espérance est justement le thème de cette Année Sainte. Peut-être percevez-vous à quel point nous avons besoin d’espérer. Vous entendez certainement que le monde va mal, confronté à des défis de plus en plus graves et inquiétants. Il se peut que vous soyez touchés, vous-mêmes ou dans votre entourage, par la souffrance, la maladie ou le handicap, l’échec, la perte d’un être cher ; et, face à l’épreuve, votre cœur est dans la tristesse et dans l’angoisse. Qui viendra à notre secours ? Qui aura pitié de nous ? Qui viendra nous sauver ?... Non seulement de nos peines, de nos limites et de nos fautes, mais aussi de la mort elle-même ?

    La réponse est parfaitement claire et retentit dans l’Histoire depuis 2000 ans : Jésus seul vient nous sauver, et personne d’autre : parce que seul Il en a le pouvoir – Il est Dieu-tout-puissant en personne –, et parce qu’Il nous aime. Saint Pierre l’a dit avec force : « Il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés » (Ac 4, 12). N’oubliez jamais cette parole, chers amis, gravez-la dans votre cœur ; et mettez Jésus au centre de votre vie. Je vous souhaite de repartir de Rome plus proches de Lui, plus que jamais décidés à L’aimer et à Le suivre, et ainsi mieux armés d’espérance pour parcourir la vie qui s’ouvre devant vous. Cette espérance sera toujours dans les moments difficiles de doute, de découragement et de tempête, comme une ancre solide, jetée vers le ciel (cf. He 6, 19), qui vous permettra de continuer la route.

    Il y a une preuve certaine que Jésus nous aime et nous sauve : Il a donné sa vie pour nous en l’offrant sur la croix. En effet, il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (cf. Jn 15, 13). Et voilà la chose la plus merveilleuse de notre foi catholique, une chose que personne n’aurait pu imaginer ni espérer : Dieu, le créateur du ciel et de la terre, a voulu souffrir et mourir pour les créatures que nous sommes. Dieu nous a aimés à en mourir ! Pour le réaliser, Il est descendu du ciel, Il s’est abaissé jusqu’à nous en se faisant homme, et Il s’est offert sur la croix en sacrifice, l’évènement le plus important de l’histoire du monde. Qu’avons-nous à craindre d’un tel Dieu qui nous a aimés à ce point ? Que pouvions-nous espérer de plus ? Qu’attendons-nous pour l’aimer en retour comme il le mérite ? Glorieusement ressuscité, Jésus est vivant auprès du Père, il prend désormais soin de nous et nous communique sa vie impérissable.

    Et l’Église, de génération en génération, garde soigneusement mémoire de la mort et de la résurrection du Seigneur dont elle est témoin, comme son trésor le plus précieux. Elle la garde et la transmet en célébrant l’Eucharistie que vous avez la joie et l’honneur de servir. L’Eucharistie est le Trésor de l’Église, le Trésor des Trésors. Dès le premier jour de son existence, et ensuite pendant des siècles, l’Église a célébré la Messe, de dimanche en dimanche, pour se souvenir de ce que son Seigneur a fait pour elle. Entre les mains du prêtre et à ses paroles, “ceci est mon Corps, ceci est mon Sang”, Jésus donne encore sa vie sur l’Autel, Il verse encore son Sang pour nous aujourd’hui. Chers Servants d’Autel, la célébration de la Messe, nous sauve aujourd’hui ! Elle sauve le monde aujourd’hui ! Elle est l’événement le plus important de la vie du chrétien et de la vie de l’Église, car elle est le rendez-vous où Dieu se donne à nous par amour, encore et encore. Le chrétien ne va pas à la Messe par devoir, mais parce qu’il en a besoin, absolument !; le besoin de la vie de Dieu qui se donne sans retour !

    Chers amis, je vous remercie de votre engagement : il est un très grand et généreux service que vous rendez à votre paroisse, et je vous encourage à persévérer fidèlement. Lorsque vous approchez de l’Autel, ayez toujours à l’esprit la grandeur et la sainteté de ce qui est célébré. La Messe est un moment de fête et de joie. Comment, en effet, ne pas avoir le cœur dans la joie en présence de Jésus ? Mais la Messe est, en même temps, un moment sérieux, solennel, empreint de gravité. Puissent votre attitude, votre silence, la dignité de votre service, la beauté liturgique, l’ordre et la majesté des gestes, faire entrer les fidèles dans la grandeur sacrée du Mystère.

    Je forme aussi le vœu que vous soyez attentifs à l’appel que Jésus pourrait vous adresser à le suivre de plus près dans le sacerdoce. Je m’adresse à vos consciences de jeunes, enthousiastes et généreux, et je vais vous dire une chose que vous devez entendre, même si elle doit vous inquiéter un peu : le manque de prêtres en France, dans le monde, est un grand malheur ! Un malheur pour l’Église. Puissiez-vous, peu à peu, de dimanche en dimanche, découvrir la beauté, le bonheur et la nécessité d’une telle vocation. Quelle vie merveilleuse que celle du prêtre qui, au cœur de chacune de ses journées, rencontre Jésus d’une manière tellement exceptionnelle et le donne au monde !

    Chers Servants d’Autel, je vous remercie encore de votre visite. Votre nombre et la foi qui vous habite sont un grand réconfort, un signe d’espérance. Persévérez courageusement, et témoignez autour de vous de la fierté et de la joie que vous donne de servir la Messe.

    Je vous donne de grand cœur, ainsi qu’à vos accompagnateurs, vos prêtres et vos familles, la Bénédiction Apostolique.

    Merci!