De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana en traduction française sur "Benoît et moi" :
Pour eux, quiconque ose mettre en doute les orientations de ce pontificat est immédiatement étiqueté comme « ennemi du Pape ». Mais pour un catholique, explique Riccardo Cascioli, cette classification n’a pas de sens: il n’y a pas d’ennemis du Pape, seulement des ennemis de la vérité.
Le problème, ce sont les ennemis de la Vérité, pas du Pape.
4 août 2019
Au sommet de l’Église, il existe un mouvement révolutionnaire qui, pour consolider son pouvoir, étiquette quiconque s’y oppose comme « ennemi du Pape ». Le cas de l’Institut pontifical Jean-Paul II est emblématique en ce sens, mais ce n’est pas le seul. Le vrai conflit, cependant, n’est pas entre ceux qui sont pour ou contre le Pape, mais entre ceux qui veulent vivre et témoigner de la Vérité et ceux qui veulent établir une Église nouvelle faite par la main de l’homme
Pour pouvoir s’affirmer, toute révolution a besoin de désigner des présumés contre-révolutionnaires à éliminer; c’est de cette façon qu’elle justifie la main de fer, qu’elle resserre le peuple autour des vainqueurs et décourage quiconque d’exprimer publiquement son désaccord.
Ce fut le cas avec la Révolution française de 1789: avec Robespierre, elle établit la Terreur qui finit par frapper aussi les autres acteurs de la Révolution et élimina même le vieux compagnon Danton.
Ce fut le cas avec la Révolution bolchévique de 1917 puis tout au long de l’Union soviétique: quiconque s’écartait de la ligne imposée par le Parti, même les vieux camarades de la révolution, était accusé d’être contre-révolutionnaire et finissait mal.
C’est encore le cas en Chine populaire, où quiconque remet en question la ligne du président (et les intérêts de « sa » cour) est un espion réactionnaire, bourgeois, impérialiste, et gagne un beau voyage dans quelque lieu mystérieux.
Une autre caractéristique des mouvements révolutionnaires est de considérer la victoire de la révolution comme le début d’une nouvelle ère qui mérite un nouveau calendrier: ce fut le cas pour la Révolution française (de nouveaux noms ont même été inventés pour les mois), pour le fascisme en Italie et aussi au Cambodge de Pol Pot.
Il est triste de constater que ce phénomène touche maintenant l’Église catholique.
Jusqu’à il y a quelques années encore, les prêtres et les théologiens qui enseignaient des choses contraires à la foi catholique ou qui faisaient des choix de vie en contradiction flagrante avec l’enseignement de l’Église pouvaient être sanctionnés, et de toute façon, ceci passait par un processus interne dans lequel les raisons de l' »accusé » étaient entendues, et il était invité à changer sa conduite avant de se résigner à une sanction publique. Ce n’est plus le cas: autour du Pape François un mouvement « révolutionnaire » s’est créé – ou l’a précédé – qui interprète le début du pontificat actuel comme l’aube d’une ère nouvelle: il ne parle plus de l’Église catholique mais de l’Église de François, il traite les documents du pontife comme la Constitution de la nouvelle Église, il pratique la justice sommaire envers ceux qui, même de façon simple, rappellent une vérité fondamentale de l’Église catholique: la nécessaire continuité du magistère du pape – donc également de François – avec la Tradition Apostolique.