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Foi - Page 783

  • Chrétiens d’Irak : vœux pieux et inertie de la « communauté » internationale

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    Sous le titre  « Qaraqosh : les croix ôtées des églises, les manuscrits brûlés » le site web aleteia rapporte :

    « Fidèles à eux-même, les jihadistes prennent possession des lieux de cultes chrétiens de la ville. En profanant et en détruisant.

    "C'est une des plus grandes tragédies pour les chrétiens d'Irak depuis 2003", estime Faraj Benoit Camurat, président de l'association Fraternité Irak. En effet, alors que la communauté chrétienne d'Irak est estimée à environ 400 000 personnes, un quart à un tiers d'entre elle se retrouve prise dans la tourmente d'un nouvel exode, encore pire que celui connu à Mossoul il y a quelques semaines de cela, du fait du recul des troupes kurdes. L'Etat Islamique a pour sa part diffusé jeudi à Mossoul un communiqué victorieux pour saluer  "unenouvelle libération dans la province de Ninive, qui servira de leçon aux Kurdes profanes".

    C'est le patriarche chaldéen Louis Sako qui le confie : après la fuite des chrétiens et des minorités de la ville durant la nuit du 6 au 7 août,  les combattants de l'Etat Islamique n'ont pas tardé à prendre possession de Qaraqosh, désormais ville ouverte. Selon Mgr Sako, ils ont immédiatement entrepris d'ôter les croix d'églises, et de brûler documents et manuscrits chrétiens. Plus de 1500 manuscrits antiques seraient partis en fumée. Autant de pertes irrémédiables pour la mémoire des descendants directs de l'Eglise du Christ.

    Au désastre culturel s'ajoute un désastre humanitaire, avec plus de 100 000 chrétiens d'Irak, dont de nombreux réfugiés de Mossoul, de nouveau jetés sur les routes. Sans oublier, plus au nord, à Sinjar, les membres de la minorité Yezidi isolés dans les montagnes après la prise de la ville par les islamistes. "Les villes de Qaraqosh, Tal Kayf, Bartella et Karamlesh ont été vidées de leurs habitants et sont maintenant sous le contrôle des insurgés", a déclaré à l'AFP Mgr Joseph Thomas, archevêque chaldéen de Kirkouk et Souleimaniyeh. A Tal Kayf, tant les chrétiens que les membres de la minorité chiite Chabak onrt dû fuir dans la soirée, avant que l'Etat Islamique ne prenne le contrôle de la ville.

    Mais à qui profite cette défaite des Peshmergas et cet exode des chrétiens ? Comment ne pas se poser la question d'un double jeu de la part du pouvoir central irakien ? En effet, au-delà de l'erreur stratégique des forces kurdes, qui se sont attaquées à l'EI sur plusieurs fronts à la fois, l'absence de soutien aérien des forces gouvernementales irakiennes affaiblit les indépendantistes kurdes. Le pouvoir irakien, ou ce qu'il en reste, peut aussi laisser aux combattants islamistes le soin de mettre un terme aux rêves d'autonomie des kurdes tout en se débarrassant des minorités, tels des dommages collatéraux inévitables. Quitte à devoir, demain, s'en remettre à l'aide de la Ligue Arabe pour réduire les troupes de l'Etat Islamique. Fasse que la communauté internationale se réveille avant que le pire ne soit arrivé. Mais, en fait, il est déjà arrivé."

     

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    Ref. Qaraqosh : les croix ôtées des églises, les manuscrits brûlés 

    Du pape au secrétaire général de l’Onu et des « puissances » qui se réclament de cette communauté mythique, que fait-on exactement?

    JPSC 

  • La Chine veut créer sa propre «théologie chrétienne»

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    L'État chinois a décidé de construire sa propre «théologie chrétienne», sur fond de tensions entre les autorités et les communautés chrétiennes. Lu sur le site du « Figaro » :

    « La Chine entend établir une «théologie chrétienne» compatible avec la «culture chinoise» et le «socialisme». Le dirigeant de l'Administration d'État pour les affaires religieuses, Wang Zuo'an, a en effet déclaré dans le journal China Daily que sera construite une «théologie chrétienne chinoise […] adaptée aux conditions nationales», devant «intégrer la culture chinoise» et «être compatible avec le chemin du socialisme» défini par le Parti communiste.

    Cette annonce survient dans un contexte de tensions croissantes entre les communautés chrétiennes de Chine - protestantes et catholiques - et les autorités du pays. Actuellement, les autorités chinoises enquêtent notamment sur un couple de militants chrétiens canadiens engagé auprès des réfugiés nord-coréens et soupçonné d'espionnage.

    L'établissement d'un dogme chrétien officiel pourrait être l'occasion pour les dirigeants chinois d'intensifier leur encadrement - déjà très strict - des organisations religieuses, perçues comme des contre-pouvoirs potentiels.

    La religion chrétienne strictement encadrée

    En Chine, les pratiques cultuelles sont étroitement surveillées: seuls les lieux religieux reconnus officiellement par l'État chinois sont autorisés, et les forces de l'ordre dissolvent régulièrement des églises chrétiennes «souterraines». Ce contrôle rigoureux n'empêche pas le Parti communiste chinois de s'inquiéter du développement du christianisme dans le pays: en avril, une église monumentale pourtant reconnue par les autorités a été détruite dans la ville de Wenzhou, où résident un million de chrétiens, sur ordre du gouverneur local.

    Cette crispation des dirigeants chinois sur la question religieuse s'accompagne d'un essor bien réel de la population chrétienne. Actuellement, la Chine compte entre 23 et 40 millions de protestants et 12 millions de catholiques, appartenant à l'Église catholique reconnue par l'État ou à celle, souterraine, fidèle à Rome.

    Ces chiffres restent relativement faibles au regard de la population totale du pays, supérieure à 1,4 milliard d'individus. Toutefois, selon une étude de l'université de Purdue (Indiana) relayée par le Telegraph en avril, le nombre de fidèles du Christ en Chine pourrait dépasser 247 millions en 2030 - soit plus qu'au Mexique, au Brésil ou aux États-Unis.

    Des mesures anti-islam dans le Xinjiang

    La religion chrétienne n'est pas la seule à préoccuper Pékin. L'islam fait également l'objet d'un contrôle particulier de la part des représentants de l'État, allant parfois jusqu'à l'interdiction de coutumes et d'usages vestimentaires liés à cette religion.

    La ville de Karamay, dans le Xinjiang (nord-ouest de la Chine), a par exemple décidé de prohiber le temps d'une compétition sportive locale le port du voile islamique - le niqab, couvrant tout le visage hormis les yeux, mais également le hijab, couvrant les cheveux et le cou. Cette année, au début du ramadan en juillet, les autorités dans cette région ont également fortement limité la possibilité pour les musulmans d'observer certains rites: les fonctionnaires, enseignants et étudiants se sont vu interdire de pratiquer le jeûne durant la journée en se forçant à se rendre à la cantine, et l'accès aux mosquées a été restreint.

    Ces mesures anti-islam sont justifiées par les autorités chinoises par la lutte contre les revendications indépendantistes d'une partie des Ouïghours - une ethnie musulmane turcophone qui compte entre neuf et dix millions d'individus dans la région. Pékin accuse les militants ouïghours d'être responsables des attentats sanglants commis ces derniers mois dans le Xinjiang. Dernièrement, lundi 28 juillet, des affrontements ont causé la mort de 59 «terroristes» et 37 civils.

    Thomas Eustache »

     Ref. La Chine veut créer sa propre «théologie chrétienne»

    Sale temps pour les chrétiens sur la planète. Il leur manque aujourd’hui une grande voix prophétique pour les confirmer dans la foi reçue du Seigneur. Demeure la petite fille Espérance, dont a si bien parlé le poète Péguy mort au front, voici juste un siècle,  à l’aube d'une guerre qui fit des millions de morts...

     JPSC

  • Chrétiens d’Irak : Le Pape François prie pour "que surgisse de toute l’Eglise une prière incessante pour invoquer de l’Esprit Saint le don de la paix"

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    Le père Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a fait part aujourd’hui des inquiétudes du Pape concernant « la situation des Irakiens en fuite au nord du pays » :

    « Lors d’un point presse organisé ce jeudi dans la perspective du prochain déplacement apostolique en Corée du Sud, le père Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a fait part des inquiétudes du Pape concernant la situation des Irakiens en fuite au nord du pays. « Les communautés chrétiennes en particulier sont touchées : c’est un Peuple en fuite de ses propres villages à cause de la violence qui ces jours-ci se déchainent et bouleversent la région (…).

    A la lumière des événements angoissants, le Pape renouvelle ce jeudi« sa proximité spirituelle à tous ceux qui sont en train de traverser cette très douloureuse épreuve et il s’unit aux appels des évêques sur place, pour demander avec eux et pour leurs communautés qui souffrent, que surgisse de toute l’Eglise une prière incessante pour invoquer de l’Esprit Saint le don de la paix », a poursuivi le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège. »

     L’article complet sur le site aleteia  Pape François : "que surgisse de toute l’Eglise une prière incessante pour invoquer de l’Esprit Saint le don de la paix"

    sources: Radio Vatican

    Ne quid nimis...

    JPSC 

  • Chrétiens d’Orient persécutés : échos de la manifestation du 6 août à Bruxelles

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    Une amie nous adresse les échos et ambiances de cette manifestation d’hier à Bruxelles, en solidarité avec nos frères persécutés du Moyen-Orient . Beaucoup de familles, de jeunesse, de vigueur chrétienne qui devraient nous stimuler !

    Voir ici :

     

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=Y9e1LwkH7-k

     

    https://www.facebook.com/photo.php?v=10203269528793883

     

    http://www.dhnet.be/actu/belgique/un-djihadiste-arrete-a-la-manifestation-de-soutien-aux-chretiens-d-irak-a-bruxelles-53e228be3570667a6390f5d5#0ab39

     

    JPSC

  • Quand de jeunes réfugiés chrétiens d’Irak découvrent en Europe un monde relativiste et indifférent

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    Lu sur le site de l’hebdomadaire  Famille chrétienne  sous le titre  « Réfugiés en France, les chrétiens d’Irak se heurtent à l’indifférence ». Extraits.

    Réfugiés politiques en France depuis l’attentat contre la cathédrale syriaque de Bagdad, en octobre 2010, trois jeunes Irakiens racontent sans concession la manière impersonnelle, voire glaciale, dont ils ont été accueillis en France.

    Leur parole est franche envers le pays qui les a accueillis en octobre 2010, après l’attentat perpétré contre la cathédrale syriaque de Bagdad. La France, Pierre, Mariam et Benoît, jeunes réfugiés politiques irakiens, lui doivent énormément. Ils le savent. Le mouvement de solidarité qui s’est mis en place ces dernières semaines pour soutenir les chrétiens d’Orient les touche. « Je veux dire merci aux chrétiens, ici, en France, qui organisent des manifestations. Si elles ne changent rien à la situation en Irak, au moins elles ont le mérite de dire : on ne vous oublie pas. C’est très important », témoigne Pierre.

    Comme Michèle Alliot-Marie l’avait fait en 2010, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, et son homologue de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, ont proposé le 28 juillet l’asile aux chrétiens irakiens. « Si Mgr Sako a raison de dire que les chrétiens d’Irak doivent rester sur leur terre historique, explique Benoît, les familles doivent aussi prendre une décision pour sauver leur vie ! La meilleure solution pour les chrétiens, aujourd’hui, c’est de partir », poursuit le jeune hommene cachant pas les faibles chances qu’il a un jour de revoir son pays.

    Mariam, jeune lycéenne qui vient de passer son bac de français avec un brillant 19 à l’oral, se montre plus sceptique :« La France accepte de les accueillir. Mais comment pourront-ils venir ici ? », s’interroge-t-elle. Et surtout, comment seront-ils réellement accueillis ?

    Car pour eux, comme pour de nombreuses autres familles irakiennes, arriver à Paris à l’automne 2010 ne fut pas simple. Loin de là. Ce fut, d’abord, le choc de découvrir une France qui n’est pas celle où ils avaient cru se réfugier. Non pas une société chrétienne, mais multiculturelle et athée. « J’avais imaginé la France et quand je suis arrivé à Paris, j’ai trouvé tout autre chose… », témoigne Benoît.

    Ce choc, dont ils parlent volontiers, cache une autre amertume : celle de ne pas se sentir accueillis par les Français, particulièrement les chrétiens. Sur place, ils ont trouvé le traitement de l’administration française « froid et compliqué ». Aucune structure performante n’était présente pour les aider à s’insérer. Mariam se souvient : « On a trouvé de l’aide auprès des Arabes, qui croyaient que nous étions musulmans. Mais quand ils apprenaient que nous étions chrétiens, ils partaient ».

    Est-ce plus difficile pour un chrétien de s’installer en France ? « Nous rencontrons beaucoup de difficultés, alors que nous sommes chassés de notre pays », répond la lycéenne. « Nous ne sommes pas venus par envie, mais parce que nous y étions obligés. Les Algériens, les Marocains, les Turcs viennent ici pour trouver un travail, et ils sont presque mieux traités par l’État », dénonce-t-elle sans concession.

    Alors, quand ils entendent certains discours politiques, comme la réaction de Louis Aliot (FN) à la proposition de M. Fabius d’ouvrir l’asile aux chrétiens orientaux, les jeunes Irakiens voient rouge. « Selon lui, il n’y a plus de place en France pour les immigrés. Il nous a comparés à la misère, alors que nous n’étions pas pauvres dans notre pays. Étrangement, il y a toujours de la place pour les autres mais pas pour les chrétiens, alors qu’eux, ils ont vraiment besoin de se réfugier. J’ai toujours de la famille en Irak : ils sont morts de peur, et ne savent pas quoi faire. » (…)

    Les beaux discours sont aussi souvent synonymes, ensuite, d’abandon. C’est l’avis d’Arnaud Duroyaume, qui s’occupe d’aider les Irakiens chrétiens. « Combien de fois on leur a dit : « On s’occupe de vous » ? Mitterrand a fait la même chose avec les Libanais : « Venez dans les hôpitaux ». Et après, c’était « Débrouillez-vous ». Combien de Libanais se sont retrouvés à la rue, alors qu’on leur avait fait miroiter un vrai accueil ? » Selon lui, cette froideur s’explique par une gêne envers les Arabes chrétiens.

    Du coup, les Irakiens souffrent de vivre dans un contexte très éloigné du leur, déspiritualisé et parfois violent, comme les banlieues. Pour Arnaud Duroyaume, la solution consiste à sortir du ghetto communautaire, à s’ouvrir à la diversité dans l’Église. « Les Irakiens envoyés dans les banlieues, s’ils ne vont pas à la messe à côté de chez eux, au bout d’un moment, ils n’y vont plus. Je vois plein de jeunes livrés à eux-mêmes. Le père de famille, dans la culture orientale, est très important. Il y a un gros problème d’adaptation : soit le père verrouille tout, et ce n’est pas bon dans la société où l’on vit, soit il abandonne. Il y a beaucoup de jeunes qui sont livrés à eux-mêmes, et commencent à avoir des comportements choquants. » Et Mariam de confirmer : « On était dans un pays avec énormément de règles. Vivant en France, je découvre qu’en fait, les règles, j’aimais bien ».

    Quand Arnaud Duroyaume est allé à la rencontre des rescapés de la cathédrale, il a réalisé qu’il était l’un des seuls chrétiens non orientaux à avoir eu cette démarche. L’accueil dans les paroisses n’a pas été non plus à la hauteur. « J’ai essayé de les intégrer dans diverses structures comme le scoutisme ou les Béatitudes, mais ça n’a pas marché », regrette-t-il. Ceux qui les reçoivent souvent et avec joie font partie de la frange la plus traditionnelle, comme la paroisse Saint-Eugène, le centre Saint-Paul ou encore la communauté Saint-Martin. « Au pèlerinage de Chartres, je me suis dit : enfin, je suis en France. Je me suis sentie intégrée ! On est mieux accueillis chez les traditionnalistes qu’ailleurs », confirme Mariam. « Je ne sais pas pourquoi, mais on a senti quelque chose de différent. » (…) . Pauline Quillon.

    Ref. Réfugiés en France, les chrétiens d’Irak se heurtent à l’indifférence

    C’est que la mentalité « traditionaliste » est, comme dirait Monsieur de la Palice, la plus proche de celle des chrétientés traditionnelles…

    JPSC 

  • Chrétiens d’Irak : le patriarche Sako a écrit hier au Pape pour dénoncer l’inaction de la Communauté internationale

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    Dans un courrier notamment adressé au Pape François, le patriarche chaldéen dénonce l’inaction de la Communauté internationale devant une situation de plus en plus dramatique.

    Sur le site « aleteia » :

    946943_344454189014198_1679769375_n.jpg"Les chrétiens d’Irak affrontent une tragédie énorme". Pour Louis Raphaël Sako, la solution se trouve "uniquement dans la main de la communauté internationale, à commencer par les super puissances ".Le Patriarche chaldéen appelle à une prise de conscience, et exige de véritables actions : " Nous sommes devant une crise existentielle : le fait que nous existions ou que nous n'existions plus." " Nos chrétiens ont un besoin vital d'une aide humanitaire urgente", ainsi que d’une protection efficace et permanente.

    Voici un extrait de son courrier en date du 5 Août 2014 :

     A Sa Sainteté le Pape François,

    A Leurs Béatitudes les Patriarches d’Orient,

    A Leurs Excellences Les Présidents des conférences Épiscopales,

    Les chrétiens de l’Irak affrontent une tragédie énorme. Les chrétiens de Mossoul (province Irakienne de Ninive), horrifiés, ont quitté la ville avec seulement leurs habits sur eux. Leurs églises ont été profanées. Le 2 août, une migration de masse a eu lieu depuis les villages de Telkef, Batnaya et Telleskuf. La petite ville de Sinjar et d’autres villes voisines sont tombées et 70 personnes ont été massacrées. Hier, lundi 4 août, l'EI a commencé à bombarder le village Telkef, et une jeune chrétienne a été tuée.
    (…) Il est évident qu’il n’a y pratiquement pas de collaboration entre le Gouvernement central et celui de la Région Kurde, d'autant plus que le nouveau gouvernement n’est pas encore formé ! Nos partis politiques ont échoué à mener toute action tangible. Quant à l’Église, elle se trouve toute seule, plus qu’en tout autre temps. Néanmoins, il faut que ses leaders réagissent, quand bien même il serait trop tard, en exerçant la pression nécessaire sur la communauté internationale ainsi que sur ceux qui détiennent le pouvoir de décider, afin de faire cesser ces crimes scandaleux et ces destructions, qui touchent surtout des citoyens désarmés.

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  • Scouts d’Europe : venite et videte !

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    L’ Eurojam, c’est le plus gros rassemblement scout de l’été 2014 en France. Il a lieu une fois tous les 30 ans en France, c’est l’Eurojam des Guides et Scouts d’Europe, du 3 au 10 août 2014 à Saint-Evroult-Notre-Dame-du-Bois, en Normandie.

    Découvre dans ces interviews l’enjeu du rassemblement, le système de sélections mis en œuvre et les défis incroyables relevés pour construire une ville de 12 000 habitants au milieu des bois, là où aujourd’hui, il n’y a rien.

    A noter : La 1ère Liège "Saint-Jean Baptiste" participe à cet évènement exceptionnel rassemblant plus de 12.000 scouts et guides d'Europe en Normandie. Le chef scout liégeois est Romain Bolly (Mangouste) - 0499/15.45.34. Et,comme titre le quotidien de l’Eurojam, « Venite et videte » !

     Le mouvement de jeunesse chrétien qui monte :  

    Un ancien scout d’Europe nommé évêque d’Amiens cette année

    Ce rappel, lu sur le site d’Aleteia :

    Olivier-Leborgne1.JPGUn ancien scout vient d'être nommé évêque ! Le père Olivier Leborgne, jusqu’à présent vicaire général du diocèse de Versailles, a été nommé évêque d’Amiens par le pape François jeudi 20 février 2014. Son ordination épiscopale sera célébrée le dimanche 6 avril à 15h30 en la cathédrale d’Amiens.
     
    Olivier Leborgne a été scout à la 1ère Aubergenville, puis routier et chef d’équipe pilote au clan Saint Germain, rapporte le site des Scouts d’Europe, qui se réjouit de sa nomination et l’assure de ses prières. Il s’est engagé comme chef de troupe de la première Aubergenville en 1984. Ordonné prêtre le 29 juin 1991 à Versailles, pour le diocèse de Versailles, il a accepté la charge de conseiller religieux pour le district Yvelines Ouest en 1995.
     
    L’association des Guides et Scouts d’Europe (A.G.S.E.) est le 2e mouvement de scoutisme en France avec plus de 30000 adhérents, et le premier appliquant la pédagogie originelle telle que conçue par Baden Powell et adaptée par le Père Sevin. Elle fait partie de la Fédération du Scoutisme Européen (F.S.E.), lancée en 1956 par quelques dizaines de jeunes chrétiens allemands qui voulaient participer à la reconstruction d’une Europe chrétienne et unie. 

     sources: Scouts d'Europe

    Ref Un ancien scout d’Europe nommé évêque d’Amiens

     Mgr Leborgne fut scout, routier puis conseiller religieux des scouts d'Europe

    JPSC 

  • Irak : deux nouvelles villes prises par les djihadistes, 200 000 personnes en péril

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    Lu sur le site web « aleteia » aujourd’hui :

    Les peshmerga kurdes ne sont pas parvenus ces deux derniers jours à empêcher les islamistes de l'auto proclamé Etat Islamique de s'emparer de deux nouvelles villes du nord de l'Irak. Selon l'ONU, ces deux défaites risquent de renvoyer jusqu'à 200 000 personnes sur les routes, ce qui ne pourrait que déboucher sur une nouvelle catastrophe humanitaire. Les islamistes de l'EI ont également pris le contrôle de deux gisements pétroliers, Aïn Zalah et Batma, près de Zoumar.

    C'est un grave revers pour les forces kurdes en Irak. La prise de Sinjar, ville de 310 000 habitants située à 50 km de la frontière syrienne, vient renforcer la constitution d'un califat islamique à cheval sur l’Irak et la Syrie. Sinjar accueillait par ailleurs plusieurs dizaine de réfugiés chassés des villes prises par les islamistes, notamment des Turcomans chiites, qui ont de nouveau dû fuir vers Dohouk, au Kurdistan irakien.

    Par ailleurs, dans la nuit de vendredi à samedi, 23 soldats des forces gouvernementales irakiennes ont été tués à Jourf al-Sakhr, sur la route reliant les bastions insurgés aux villes saintes chiites au sud de Bagdad.

    Pour l'instant, les forces kurdes se seraient repliées dans les montagnes, en attendant de recevoir des renforts. Selon certaines sources sur place, mais cette information reste à confirmer, les forces de l'Etat Islamique auraient peu après leur arrivée détruit le sanctuaire de Sayyeda Zeinab, fille de l’imam Ali et figure vénérée de l’islam chiite.

    Ici Irak : deux nouvelles villes prises par les djihadistes, 200 000 personnes en péril

    Et, pour mémoire :

    Affiche MANIFESTATION 6-08-14.jpg

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  • Jean-Marie Vianney, saint curé d'Ars (4 août)

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    Le 5 août 2009, Benoît XVI consacrait sa catéchèse au saint curé d'Ars :

    Dans la catéchèse d'aujourd'hui, je voudrais reparcourir brièvement l'existence du saint curé d'Ars en soulignant certains traits de celle-ci, qui peuvent servir d'exemple aux prêtres de notre époque, assurément différente de celle où il vécut, mais marquée, sous de nombreux aspects, par les mêmes défis humains et spirituels fondamentaux. C'est précisément hier que l'on fêtait les cent cinquante ans de sa naissance au ciel: il était en effet deux heures du matin le 4 août 1859, lorsque saint Jean Baptiste Marie Vianney, au terme de son existence terrestre, alla à la rencontre du Père céleste pour recevoir en héritage le royaume préparé depuis la création du monde pour ceux qui suivent fidèlement ses enseignements (cf. Mt 25, 34). Quelle grande fête il dut y avoir au Paradis pour l'arrivée d'un pasteur si zélé! Quel accueil doit lui avoir réservé la multitude des fils réconciliés avec le Père, grâce à son œuvre de curé et de confesseur! J'ai voulu saisir l'occasion de cet anniversaire pour proclamer l'Année sacerdotale qui, comme on le sait, a pour thème: Fidélité du Christ, fidélité du prêtre. C'est de la sainteté que dépend la crédibilité du témoignage et, en définitive, l'efficacité même de la mission de chaque prêtre.

    Jean-Marie Vianney naquit dans le petit village de Dardilly le 8 mai 1786, dans une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d'humanité et de foi. Baptisé, comme le voulait le bon usage à l'époque, le jour même de sa naissance, il consacra les années de l'enfance et de l'adolescence aux travaux dans les champs et à paître les animaux, si bien qu'à l'âge de dix-sept ans, il était encore analphabète. Mais il connaissait par cœur les prières que lui avait enseignées sa pieuse mère et il se nourrissait du sentiment religieux que l'on respirait chez lui. Les biographes racontent que, dès sa prime jeunesse, il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles. Il nourrissait dans son âme le désir de devenir prêtre, mais il ne lui fut pas facile de le satisfaire. Il parvint en effet à l'ordination sacerdotale après de nombreuses adversités et incompréhensions, grâce à l'aide de sages prêtres, qui ne s'arrêtèrent pas à considérer ses limites humaines, mais surent regarder au-delà, devinant l'horizon de sainteté qui se profilait chez ce jeune homme véritablement singulier. Ainsi, le 23 juin 1815, il fut ordonné diacre et le 13 août suivant, prêtre. Enfin, à l'âge de 29 ans, après de nombreuses incertitudes, un certain nombre d'échecs et beaucoup de larmes, il put monter sur l'autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie.

    Le saint curé d'Ars manifesta toujours une très haute considération du don reçu. Il affirmait: "Oh! Quelle grande chose que le sacerdoce! On ne le comprendra bien qu'une fois au Ciel.. si on le comprenait sur la terre, on mourrait, non d'effroi mais d'amour!" (Abbé Monnin, Esprit du Curé d'Ars, p. 113). En outre, dans son enfance, il avait confié à sa mère: "Si j'étais prêtre, je voudrais conquérir beaucoup d'âmes" (Abbé Monnin, Procès de l'ordinaire, p. 1064). Et il en fut ainsi. Dans le service pastoral, aussi simple qu'extraordinairement fécond, ce curé anonyme d'un village isolé du sud de la France parvint si bien à s'identifier à son ministère, qu'il devint, également de manière visible et universellement reconnaissable, alter Christus, image du Bon Pasteur, qui à la différence du mercenaire, donne la vie pour ses brebis (cf. Jn 10, 11). A l'exemple du Bon Pasteur, il a donné la vie au cours des décennies de son service sacerdotal. Son existence fut une catéchèse vivante, qui trouvait une efficacité toute particulière lorsque les personnes le voyaient célébrer la Messe, s'arrêter en adoration devant le tabernacle ou passer de longues heures dans le confessionnal.

    Au centre de toute sa vie, il y avait donc l'Eucharistie, qu'il célébrait et adorait avec dévotion et respect. Une autre caractéristique fondamentale de cette extraordinaire figure sacerdotale, était le ministère assidu des confessions. Il reconnaissait dans la pratique du sacrement de la pénitence l'accomplissement logique et naturel de l'apostolat sacerdotal, en obéissance au mandat du Christ: "Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus" (cf. Jn 20, 23). Saint Jean-Marie Vianney se distingua donc comme un confesseur et maître spirituel excellent et inlassable. En passant "d'un même mouvement intérieur, de l'autel au confessionnal", où il passait une grande partie de la journée, il cherchait par tous les moyens, par la prédication et par le conseil persuasif, à faire redécouvrir aux paroissiens la signification et la beauté de la pénitence sacramentelle, en la montrant comme une exigence intime de la Présence eucharistique (cf. Lettre aux prêtres pour l'Année sacerdotale).

    Les méthodes pastorales de saint Jean-Marie Vianney pourraient apparaître peu adaptées aux conditions sociales et culturelles actuelles. Comment en effet un prêtre d'aujourd'hui pourrait-il l'imiter, dans un monde qui a tant changé? S'il est vrai que les temps changent et que de nombreux charismes sont typiques de la personne, et donc inimitables, il y a toutefois un style de vie et un élan de fond que nous sommes tous appelés à cultiver. A bien y regarder, ce qui a rendu saint le curé d'Ars a été son humble fidélité à la mission à laquelle Dieu l'avait appelé; cela a été son abandon constant, empli de confiance, entre les mains de la Providence divine. Il a réussi à toucher le cœur des personnes non en vertu de ses dons humains, ni en s'appuyant exclusivement sur un effort, même louable, de la volonté, il a conquis les âmes, même les plus réfractaires, en leur communiquant ce qu'il vivait de manière intime, à savoir son amitié avec le Christ. Il fut "amoureux" du Christ, et le vrai secret de son succès pastoral a été l'amour qu'il nourrissait pour le Mystère eucharistique, annoncé, célébré et vécu, qui est devenu amour pour le troupeau du Christ, les chrétiens et pour toutes les personnes qui cherchent Dieu. Son témoignage nous rappelle, chers frères et sœurs, que pour chaque baptisé, et plus encore pour le prêtre, l'Eucharistie "n'est pas simplement un événement avec deux protagonistes, un dialogue entre Dieu et moi. La Communion eucharistique tend à une transformation totale de notre propre vie. Elle ouvre avec force le moi tout entier de l'homme et crée un nouveau nous" (Joseph Ratzinger, La Communion dans l'Eglise).

    Alors, loin de réduire la figure de saint Jean-Marie Vianney à un exemple, même admirable, de la spiritualité dévotionnelle du XIXe siècle, il est nécessaire au contraire de saisir la force prophétique qui distingue sa personnalité humaine et sacerdotale d'une très grande actualité. Dans la France post-révolutionnaire qui faisait l'expérience d'une sorte de "dictature du rationalisme" visant à effacer la présence même des prêtres et de l'Eglise dans la société, il vécut, d'abord - pendant sa jeunesse - une clandestinité héroïque en parcourant des kilomètres dans la nuit pour participer à la Messe. Puis - comme prêtre - il se distingua par une créativité pastorale singulière et féconde, en mesure de montrer que le rationalisme, qui régnait alors sans partage, était en réalité loin de satisfaire les authentiques besoins de l'homme et qui, en définitive, n'était pas vivable.

    Chers frères et sœurs, à 150 ans de la mort du saint curé d'Ars, les défis de la société d'aujourd'hui ne sont pas moins difficiles, ils sont même devenus peut-être plus complexes. Si à l'époque régnait la "dictature du rationalisme", à l'époque actuelle, on note dans de nombreux milieux, une sorte de "dictature du relativisme". Elles apparaissent toutes deux comme des réponses inadaptées au juste besoin de l'homme d'utiliser pleinement sa propre raison comme élément distinctif et constitutif de son identité. Le rationalisme fut inadapté parce qu'il ne tint pas compte des limites humaines et prétendit élever la seule raison comme mesure de toute chose, en la transformant en déesse; le relativisme contemporain mortifie la raison, parce que, de fait, il en vient à affirmer que l'être humain ne peut rien connaître avec certitude au-delà du domaine scientifique positif. Mais aujourd'hui, comme alors, l'homme "assoiffé de signification et d'accomplissement" va à la recherche constante de réponses exhaustives aux questions de fond qu'il ne cesse de se poser. (...)

  • Seul l'amour est digne de foi (18e dimanche du temps ordinaire)

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    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (fsJ) (homelies.fr)

    Jésus vient d’apprendre l’exécution de Jean le Baptiste. Cette mort dramatique le bouleverse : Jean était son cousin ; il lui était attaché par de profonds liens d’affection. De plus, Notre-Seigneur pressent que cette mort annonce la sienne. Aussi cherche-t-il la solitude, le silence. Jésus est certes le Fils unique de Dieu, mais il est aussi pleinement homme, partageant nos interrogations devant le grand mystère de la mort - surtout lorsque celle-ci apparaît comme le triomphe insolent du mal. N’est-il pas légitime que Notre-Seigneur veuille s’abstraire quelques instants de son ministère surchargé pour se retrouver seul ?

    Pourtant tout se passe comme si Dieu son Père ne le lui permettait pas : les foules ont deviné l’intention du Rabbi, et le précèdent sur le lieu qu’il a choisi pour s’y retirer « à l’écart ». S’oubliant lui-même, Jésus ne voit plus que la détresse de ces hommes et de ces femmes qui affluent de toute part vers lui : « saisi de pitié envers eux, il guérit les infirmes ». Matthieu ne le précise pas, mais il ne fait pas de doute que Notre-Seigneur « se mit à les enseigner longuement » (Mc 6, 34).

    Comme le jour baisse, les disciples réagissent avec bon sens et exhortent leur Maître à renvoyer la foule. Mais Jésus ne l’entend pas ainsi ; croisant tous ces regards posés sur lui, il se souvient du Psaume 144 : « Les yeux sur toi, tous ils espèrent : tu leur donnes la nourriture au temps voulu ; tu ouvres ta main : tu rassasies avec bonté tout ce qui vit ». Renonçant encore à son désir si légitime de solitude, Jésus, dans un geste anticipant l’institution de l’Eucharistie, offre le pain du ciel à cette foule nombreuse qui erre au désert, prémisse du nouveau peuple de Dieu marchant à la suite du nouveau Moïse. Le Verbe se donne en nourriture dans la Parole et dans le Pain : « Ecoutez-moi donc : mangez de bonnes choses ! Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Ecoutez, et vous vivrez » (1ère lect.).

    Etonnant contraste entre le banquet célébré dans le palais luxueux d’Hérode, qui coûtât la vie au Baptiste, et la simplicité de ce repas pris au désert, un soir de printemps peu avant la Pâque, et qui donne la vie à la multitude. La réponse que Jésus cherchait aux questions qui se bousculaient en lui suite au décès de son ami, lui est donnée dans l’obéissance aux événements : c’est en allant toujours plus loin sur le chemin du don désintéressé de soi, qu’il sera vainqueur de la mort, car l’amour ne peut mourir ; en lui, la vie triomphe toujours.

    Notre-Seigneur aura le courage d’aller jusqu’au bout de cette voie apparemment sans issue et de livrer sa vie par amour pour nous, afin que toutes les générations puissent partager la certitude de Saint Paul : « ni la mort, ni la vie (…) rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ notre Seigneur » (2nd lect.). Telle est notre confiance et notre espérance : la Croix est l’Arbre de vie divine dont la sève est le Pur Amour, et dont le fruit eucharistique nous donne part à la vie filiale de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

    Dès lors, si « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mt 20, 28), nous devons nous aussi faire comme lui. « Donnez-leur vous-mêmes à manger » : Jésus invite ses disciples à le suivre sur le chemin déconcertant du « davantage » de l’amour. La charité s’oublie ; elle ne se décharge pas sur les autres pour servir : elle se met en peine, même lorsque la tâche semble impossible, dans la certitude que Dieu fera sa part. Le seul pouvoir que Jésus transmet à son Eglise, est celui de se livrer à sa suite pour la vie du monde. « Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 12-13).

    Nous n’avons rien de plus à proposer que « cinq pains et deux poissons » : le don dérisoire de nos pauvres humanités marquées par le péché ; mais si dans la foi nous les « apportons à Jésus » pour qu’il en dispose selon son bon plaisir, il en fera un pain rompu pour la vie du monde. C’est en suivant notre Maître sur ce chemin du don total de soi, que nous le rejoindrons là où il nous précède : dans le Royaume de Dieu son Père ; mais en passant par le même porche : celui de la Croix. « Nous les vivants, écrit Saint Paul, nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre existence mortelle » (2 Co 4, 10). Tel est le mystérieux échange auquel il nous faut consentir dans la foi, car l’amour vrai ne se purifie des scories de l’égoïsme qu’au creuset de la souffrance librement consentie.

    Pourquoi donc venons-nous nous rassasier à la Table du Corps et du Sang de Notre-Seigneur, sinon pour pouvoir vivre à notre tour notre Pâques d’amour au cœur de notre existence quotidienne ? Si nous croyons qu’en toutes choses « nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés » (1ère lect.), alors ne renvoyons plus notre prochain qui nous sollicite, mais prenons autorité au nom de Jésus-Christ sur nos égoïsmes et sur nos peurs, et mettons-nous généreusement au service de ceux qui ont faim : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger ».

    « “Il est temps que tous reconnaissent le christianisme comme la religion de l’amour” : Seigneur, donne-nous de ne pas faire mentir cette parole de Jean-Paul II, qui résonne comme un testament confié en ton Nom à l’Eglise du troisième millénaire. Car “seul l’amour est digne de foi” (Saint Augustin) ; à condition que ce soit un amour vrai, un amour fort, un amour grand, qui se donne sans compter ; un amour qui puise sa générosité dans l’Esprit de charité que tu répands en abondance, Père, sur tous ceux qui invoquent avec foi le Nom de ton Fils bien-aimé, Jésus-Christ notre Seigneur. »

    Père Joseph-Marie

  • Abbé Grosjean : «Les chrétiens doivent investir la cité »

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    Le grand entretien sur « Figaro-Vox » :

    PHO9c6d70f6-197b-11e4-8bee-3fa0b97b13ef-805x453 (1).jpgFigaro Vox: Que vous inspire la situation des Chrétiens d'Orient? Trouvez-vous que les politiques français se mobilisent assez sur le sujet?

    Pierre-Hervé Grosjean: La persécution des chrétiens d'Orient, et particulièrement ceux d'Irak, est une tragédie qu'on ne peut ignorer. Le Cardinal Barbarin a posé un geste prophétique et fortement symbolique en se rendant lui-même sur place, à leurs côtés. Le Primat des Gaules rappelle ainsi non seulement la communion spirituelle, mais aussi le lien historique qui existe entre la France et les chrétiens d'Orient. Je me réjouis de voir se mobiliser peu à peu des politiques de tout bord. Mais comme le disait l'un d'eux, les paroles ne suffisent plus, il faut des actes pour sauver ces chrétiens et leur permettre de rester dans leur pays. C'est maintenant au Président de la République de s'engager. Nous savons défendre nos intérêts économiques et stratégiques partout dans le monde, et c'est bien. Mais saurons-nous protéger nos frères persécutés? Leurs regards sont tournés vers la France, protectrice des minorités.

     L'Opinion a titré le 28 Juillet «le lobby catho sur tous les fronts» pour décrire la mobilisation intense des catholiques français au sujet des chrétiens d'Irak. Reconnaissez-vous l'existence de ce lobby catho? Les catholiques français ont-ils aussi tendance à se «communautariser»?

    Ce mot lobby n'est pas tout à fait juste, car les catholiques ne défendent pas des intérêts particuliers, mais le bien commun. Ils ont conscience que leur foi les engage à servir la dignité de la personne humaine, à protéger les plus fragiles, du migrant à l'enfant à naître, en passant par le malade en fin de vie, le chômeur ou l'enfant au cœur des débats sur la famille. Les catholiques, loin de tout communautarisme qui les ferait se replier sur eux-mêmes, ont au contraire moins de complexes à assumer ce qu'ils sont et le message qu'ils portent. Ils prennent leur place dans la vie de la cité et dans les débats qui peuvent l'animer. C'est leur droit, et même leur devoir.

    Vous animez l'association «Acteurs d'avenir», qui a pour ambition de former des jeunes chrétiens des grandes écoles à une conscience politique, en les faisant notamment rencontrer des «décideurs publics». Quel est l'objectif à long terme? Former des chrétiens politisés qui puissent envahir la cité et se réapproprier le débat public?

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  • Revisiter Péguy (1873-1914)

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    4133_peguy_440x260 (1).jpgLu sur le site du « monde des religions ». Questions au philosophe Camille Riquier  (extraits) :

    Il y a cent ans mourait Charles Péguy (1873-1914). Camille Riquier, agrégé de philosophie, docteur en philosophie et maître de conférences à l’Institut Catholique de Paris, oriente actuellement ses recherches sur la figure de l’écrivain, socialiste sincère et catholique passionné (…)

    Comment caractériser en quelques mots les rapports de Péguy à la foi et à la religion ? On le présente souvent comme un écrivain « catholique ». Peut-on dire qu’il était un mystique ?

    Ces rapports sont complexes comme le reste ; et en lisant l’œuvre de Péguy, l’athée comme le croyant trouveront de quoi ébranler leurs siennes convictions plus encore que celles de leur adversaire. On m’a rapporté un jour d’un vieux péguyste qu’il disait n’avoir pas de religion, à moins, ajoutait-il, qu’on ne l’entende au sens de la religion de Péguy ! Péguy s’est converti d’abord au socialisme et baigna dans un climat familial et culturel qui favorisait la libre-pensée. La maison Baudouin/Péguy avait accueilli l’anarchiste féministe Louise Michel comme l’une des leurs et vivait encore du souvenir de la Commune. Parce qu’il rejetait l’Église et son autorité, Péguy pensait devoir rejeter le christianisme et la foi, sans s’apercevoir encore combien le combat qu’il mena avec les dreyfusards et plus généralement combien ses convictions de jeunesse étaient portés par un élan d’enthousiasme qui le rapprochait bien plus de la religion que de la politique.

    Le socialisme était alors un mouvement d’idées et de sentiments si intenses que Péguy investissait spontanément un vocabulaire religieux pour s’exprimer. Par la suite, après avoir trouvé la foi, entre 1905 et 1909, il dira de son socialisme et de son dreyfusisme qu’ils étaient déjà une mystique, et que ce ne fut qu’au bout du socialisme qu’il avait trouvé le christianisme – par « voie d’approfondissement », – non pas en rebroussant chemin. Aussi, peut-on dire naturellement de Péguy qu’il est un mystique, qu’il fut un mystique, mais au sens qu’il a lui-même donné au mot, à prendre dans une acception très large que d’aucuns ont fini par dire vague, puisqu’à ses yeux il existait autant de mystiques qu’il y avait d’idées : une mystique républicaine, une mystique royaliste, une mystique hébraïque, une mystique chrétienne, etc. Par mystique, il entend moins un contenu de pensée que le moment inaugural de sa venue dans le monde, accompagné de l’émotion qu’il suscite. Pour Péguy, seul le commencement est digne, parce qu’il est jeune, frais et vif tout à la fois.

    Une mystique indique un mouvement d’idées ou de sentiments à son point de naissance, quand les idées, encore incandescentes, brûlent des hommes qui s’apprêtent à mourir pour les défendre. Elle déborde donc très largement la religion confessionnelle, et loin de s’opposer à elle, la mystique s’oppose bien plus généralement à la politique, aux politiques qui vivent de leur mystique propre, comme des parasites : « Tout commence en mystique et finit en politique », retient-on de Notre jeunesse (1910). Et parce qu’il voulait rester fidèle au commencement, à tous les commencements, Péguy fut bien au bout un catholique, mais il fut avant tout et pour tout un mystique, de bout en bout.

    Si vous deviez conseiller un seul livre de Péguy à quelqu’un qui ne l’aurait jamais lu, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?

    L’œuvre de Péguy présente de nombreuses poignées pour s’y accrocher et autant de portes par où y entrer, tant les sujets abordés sont nombreux et variés. Malheureusement, peu de ses ouvrages sont encore disponibles en poche, ce qui limite également le choix de celui qui veut la découvrir. L’édition Pléiade, bien souvent, consacre l’homme mais enterre l’œuvre, désormais à prendre ou à laisser, d’un bloc. Celle de l’œuvre en prose, réalisée par Robert Burac (en trois volumes), n’en est pas moins remarquable à tous points de vue et très vite indispensable, chacun de ses livres nous invitant à ouvrir les autres et à la fin à étreindre l’homme lui-même qui se raconte en tous. L’édition des œuvres poétiques et dramatiques viendra en septembre prochain la rejoindre avec bonheur.

    S’il faut désigner un ouvrage néanmoins, Notre jeunesse (1910) ressort, souvent désigné comme son chef-d’œuvre, y compris par ses amis, par les frères Tharaud, par l’historien Daniel Halévy lui-même contre qui il l’avait pourtant été écrit – sursaut d’orgueil de Péguy, fier du combat qu’il avait mené pour l’innocence de Dreyfus et réagissant aux remords qui assaillaient Halévy et beaucoup d’autres anciens dreyfusards. Publié en « Folio », accessible même en ligne, le texte est plus qu’un plaidoyer pro domo. En parlant de lui-même et de sa maison (« Les Cahiers de la Quinzaine »), il offre également à cette période de l’histoire de France – la fin du XIXe siècle et le début du XXe – l’un de ses témoignages les plus émouvants et passionnés. Péguy y a la même puissance évocatrice que Jules Michelet, le modèle du vrai historien à ses yeux, l’auteur de Ma jeunesse à qui il rendait par son titre indirectement hommage.

    Pour aller plus loin 

    > « Charles Péguy, l’éternel marginal », un article d'Henri de Monvallier paru dans Le Monde des Religions de juillet-août 2014, p. 58-61.
    Charles Péguy, Camille Riquier (dir.), Éditions du Cerf, « Les Cahiers du Cerf », 300 p., 29 €.

    Ref. : Lire Péguy aujourd’hui : trois questions au philosophe Camille Riquier

    Elève admirateur du philosophe Henry Bergson et apprécié lui-même par son maître, Péguy, poète mystique, retrouve la foi de son enfance en 1907. Le 16 janvier 1910 paraît Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, qui manifeste publiquement sa conversion. La réaction du public catholique est plutôt méfiante, même si La Croix fait une critique élogieuse de l'ouvrage. Son intransigeance et son caractère passionné le rendent suspect à la fois aux yeux de l'Église, dont il attaque l'autoritarisme, et aux yeux des socialistes, dont il dénonce l'anticléricalisme ou, un peu plus tard, le pacifisme, pour lui inopérant et, qui plus est, à contre-sens, quand l'Allemagne redevient menaçante.

    En 1912, touché par la maladie de l'un de ses enfants, il part en pèlerinage à Chartres, du 14 au 17 juin, parcourant 144 kmen trois jours ; Alain-Fournier l'accompagne sur une partie du chemin. Il fait à nouveau ce pèlerinage en 1913, du 25 au 28 juillet. Il écrit : «… J'ai tant souffert et tant prié… Mais j'ai des trésors de grâce, une surabondance de grâce inconcevable… ». Pourtant, il ne devient pas catholique pratiquant. En effet, Charles Péguy n'aurait jamais communié adulte et n'aurait reçu les sacrements qu'un mois avant sa mort sous l’uniforme, au champ d’honneur de la « Grande Guerre », tué d'une balle au front, le samedi 5 septembre 1914  à la veille de la première bataille de la Marne.,.

    Qui de nous n’a jamais lu ces vers célèbres, qui font écho aux Béatitudes :

    « Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle/Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre. (…)

    Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles/Couchés dessus le sol à la face de Dieu (…)

    Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés. »

    "Profondément antimoderne, l'œuvre de Péguy célèbre avec flamme des valeurs qui pour lui sont les seules respectueuses de la noblesse naturelle de l'homme, de sa dignité et de sa liberté : d'abord, son humble travail, exécuté avec patience, sa terre, cultivée avec respect, sa famille : « Il n'y a qu'un aventurier au monde, et cela se voit très notamment dans le monde moderne : c'est le père de famille », écrit-il. Ce sont là ses valeurs essentielles, liées à son patriotisme et à sa foi dans une République qui serait enfin forte, généreuse et ouverte. Et c'est précisément là, pour lui, que dans une action résolue, se rencontre Dieu. À ce titre Péguy peut apparaître comme un théologien, chantre des valeurs de la nature créée par un Dieu d'amour. D'où aussi son attachement profond à Marie : il aurait passé la nuit précédant sa mort à fleurir la statue de la Vierge dans la petite église du village où stationnait son unité" (Charles Péguy, Wikipedia)

    JPSC