Le Premier ministre français Edouard Philippe a dévoilé, devant les députés réunis ce mardi 28 avril, le plan de déconfinement établi par le gouvernement de la république.
Déception pour l'Eglise: il a notamment exclu toute mesure de déconfinement pour les offices religieux publics au moins jusqu'au 2 juin, sans s'avancer sur la suite du calendrier.
La Conférence des évêques de France a pris acte de cette décision "avec regret" et invite les catholiques à vivre le mois de mai comme un mois au "Cénacle".
Commentaire d'’Antoine Pasquier sur le site web de « Famille Chrétienne » :
« Les évêques n’auront donc pas été entendus. Alors qu’il présentait le plan de déconfinement du gouvernement devant les députés réunis à l’Assemblée nationale mardi 28 avril, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé que les cérémonies religieuses ne reprendraient pas avant le 2 juin. « Je sais l’impatience des communautés religieuses, mais je crois légitime de demander de ne pas organiser de cérémonies avant cette barrière du 2 juin ». Le Premier ministre a toutefois rappelé que les lieux de culte pourraient « continuer à rester ouverts » et a annoncé la réouverture au public des cimetières. Les obsèques, elles, « resteront autorisées comme aujourd’hui dans la limite de vingt personnes ».
Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’un déconfinement progressif en plusieurs phases voulu par le gouvernement. Ce dernier craint en effet une seconde vague de contaminations au Covid-19. Le 2 juin a été choisi comme date de début de la seconde phase du déconfinement, soit trois semaines après le 11 mai. Le temps nécessaire pour mesurer les effets de la première phase sur la santé de la population.
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La Conférence des évêques de France (CEF) « prend acte avec regret de cette date qui est imposée aux catholiques et à toutes les religions de notre pays ». Si elle partage « le souci du Gouvernement de limiter au maximum la circulation de l’épidémie », elle diverge sur le fait que la messe puisse « favoriser la propagation du virus et gêner le respect des gestes barrières plus que bien des activités qui reprendront bientôt ». En attendant le 2 juin, les évêques encouragent « les fidèles à se rendre dans les églises pour y prier individuellement » et recommandent « aux diocèses et aux paroisses de continuer à proposer les moyens nécessaires à leur vie de foi ».
Réunie le 24 avril en assemblée plénière extraordinaire, la CEF avait adressé au gouvernement son plan de déconfinement dans lequel étaient détaillées les mesures sanitaires envisagées pour une reprise du culte. Les évêques avaient réclamé auprès des autorités publiques une reprise à partir du dimanche 17 mai. Les catholiques français ne pourront donc pas vivre la fête de la Pentecôte, le dimanche 31 mai, au sein de leur communauté. Pour cette raison, les évêques invitent « les catholiques à vivre le mois de mai comme un mois "au Cénacle" dans une prière instante pour le don de l’Esprit Saint et comme un mois marial ».
La liberté religieuse serait-elle moins précieuse
que la liberté d’entreprendre ou de travailler ?
En réponse à cette question, le site du "Salon beige" publie par ailleurs le texte suivant: " Dans une tribune signée par un certain nombre de philosophes, professeurs, avocats… et publiée dans La Croix, il est rappelé que la liberté de culte est un droit qui ne saurait souffrir de limitations excessives :
"[…] la liberté de culte, qui autorise les croyants à pratiquer leur religion en public et collectivement, est aussi protégée par le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État. Elle ne peut être limitée par les États qu’avec circonspection, pour des raisons impérieuses d’intérêt général, et à condition que ces restrictions soient justifiées, nécessaires et proportionnées.
Les limitations actuelles à la liberté de culte, justifiées par la crise sanitaire, ne peuvent donc être maintenues qu’à la condition qu’elles soient absolument indispensables. Au fur et à mesure que la situation s’améliore, les restrictions doivent s’estomper.
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