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International - Page 182

  • Le Président Donald Trump nomme Amy Coney Barrett à la Cour suprême

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    Donald Trump nomme Amy Coney Barrett à la Cour suprême : elle est catholique, pro-vie et mère de sept enfants

    26 Sep 2020

    Le président Donald Trump vient d’annoncer officiellement son intention de nommer  le juge catholique pro-vie Amy Coney Barrett  pour pourvoir le siège laissé vacant de la Cour suprême des Etats-Unis par le décès de Ruth Bader Ginsburg le 18 septembre. Il reste au Sénat de confirmer la nomination de cette brillante magistrate de 48 ans, mère de sept enfants. Elle prendra alors la place d’une femme qui a soutenu la culture de mort de toutes ses forces à la Cour suprême depuis 1993, exerçant au demeurant un pouvoir démesuré dans la mesure où cette Cour a outrepassé son droit et son devoir de contrôle de constitutionnalité des lois américaines pour devenir elle-même créatrice de droit.

    Dans son discours dans la roseraie de la Maison Blanche, Donald Trump a confirmé ce que divers médias, dont le New York Times et The Hill, annonçaient déjà avec confiance vendredi.
     
    « Je me tiens devant vous aujourd’hui pour remplir l’une de mes plus hautes et plus importantes fonctions », a déclaré le président des Etats-Unis. « C’est vraiment pour moi un moment de grande fierté. »
     
    Trump a salué en Mme Barrett l’« une des plus brillantes et talentueuses juristes de notre nation ».
     
    « C’est une femme qui a connu des réussites sans pareille, à l’intelligence hors pair, aux compétences remarquables », a-t-il déclaré, soulignant également sa fidélité envers la Constitution américaine.
     
    Barrett, mère de sept enfants, dont deux adoptés, sera la première femme pro-vie à la Cour suprême. Elle sera également la seule femme ayant des enfants à exercer la fonction de juge à la Cour suprême.
     
    Sonia Sotomayor, nommée par le président Barack Obama, est divorcée et n’a jamais eu d’enfants, tandis qu’Elena Kagan, également nommée par Obama, ne s’est jamais mariée.
     
    Les enfants et le mari de Barrett étaient dans la Roseraie, assis près de la première dame Melania Trump, lorsque la nomination de Barrett a été annoncée. Maureen Scalia, épouse du regretté juge Antonin Scalia, se trouvait également dans la Roseraie.
     
    Pendant de nombreuses années, Barrett a enseigné le droit à l’université de Notre Dame. Elle est devenue célèbre lorsque la sénatrice californienne Dianne Feinstein l’interrogée sur sa foi catholique lors de son audience de confirmation à la Cour d’appel américaine du septième circuit en 2017.
     
    « Lorsque vous lisez vos discours, la conclusion que l’on en tire est que le dogme vit bruyamment en vous. Et cela est inquiétant quand on aborde de grandes questions pour lesquelles un grand nombre de personnes se battent, depuis des années, dans ce pays », avait lancé la sénatrice.
     
    Ancien clerc du défunt juge vigoureusement conservateur Antonin Scalia, Barrett est largement considérée comme une « originaliste » pro-vie. Les « originalistes » sont les juristes américains qui tiennent que les affirmations de la Constitution américaine doivent être interprétées selon la volonté de ses rédacteurs et de ceux qui étaient en vie au moment de son adoption. Une telle approche aurait empêché par exemple l’utilisation de la Constitution des Etats-Unis pour légaliser le « mariage » des couples homosexuels par l’arrêt Obergefell v. Hodges en 2015, car à l’évidence les auteurs de la Constitution n’y auraient pas été favorables en leur temps.
     
    Amy Coney Barrett a été membre du groupe « Faculty for Life » de Notre-Dame. En 2015, elle a signé une lettre exprimant « la solidarité avec nos sœurs du monde en développement contre ce que le pape François a décrit comme des “formes de colonisation idéologique qui visent à détruire la famille” ». On dit aussi qu’elle a signé une autre lettre publiée par Becket Law critiquant la politique de l’administration Obama en matière de contraception.
     
    Barrett a été violemment attaquée par les démocrates et les médias de gauche avant même que Trump ne l’annonce comme candidate officielle.
     
    Le responsable de la stratégie de la campagne démocrate Dana Houle a tweeté : « J’aimerais savoir quelle agence d’adoption Amy Coney Barrett & son mari ont utilisé pour adopter les deux enfants qu’ils ont fait venir d’Haïti. »
     
    « Voici donc une question : la presse enquête-t-elle sur les détails des adoptions des Barrett en Haïti ? Certaines adoptions en provenance d’Haïti étaient légales. Beaucoup étaient très approximatives. Et si la presse apprenait qu’elles étaient contraires à l’éthique et peut-être même illégales, le signalerait-elle ? Ou pas, parce que cela implique ses enfants », ajoutait-il.
     
    Ces tweets ont été supprimés, mais le sénateur du Missouri Josh Hawley a mis en ligne une capture d’écran avec ce commentaire : « Lisez ceci de la part d’un militant démocrate & d’un membre de l’équipe du Hill. On se demande si #AmyConeyBarrett a adopté *illégalement* ses enfants d’Haïti, peut-être en les arrachant à leurs parents biologiques ! Voilà le jeu que les Démocrates entendent jouer. Rien d’autre que du sectarisme et de la haine. Je vous promets que ça ne se passera pas comme ça. »
     
    Le sénateur de l’Arkansas Tom Cotton a tweeté, « Dégoûtant. La gauche s’en prend maintenant à Amy Coney Barrett pour avoir adopté des enfants. »
    Si Amy Coney Barrett siège dans la plus haute cour du pays, Trump aura nommé trois juges sur neuf, les deux autres étant Brett Kavanaugh et Neil Gorsuch.
     
    Trois juges actuels de la Cour suprême sont considérés comme de fervents libéraux : Sotomayor et Kagan, ainsi que Stephen Breyer, qui a été nommé par le président Bill Clinton.
     
    Tous les autres juges ont été nommés par des présidents républicains. Parmi eux, le premier juge John Roberts est considéré comme ayant une voix pivotale, bien qu’il se soit rangé à plusieurs reprises du côté des libéraux, notamment dans l’affaire National Federation of Independent Business v. Sebelius, qui a sauvé le système de santé socialisant Obamacare en 2012.
     
    Certains conservateurs ont également exprimé leur inquiétude quant à l’importance accordée par Brett Kavanaugh à la jurisprudence de la Cour, les fameux « précédents », ce qui laisse supposer qu’il pourrait ne pas annuler la décision de 1973 dans l’affaire Roe contre Wade qui a légalisé l’avortement.
    Neil Gorsuch a déçu les conservateurs lorsqu’il a rédigé l’opinion majoritaire dans l’affaire Bostock contre le comté de Clayton au début de cette année, en redéfinissant le terme « sexe » dans la loi sur les droits civils de 1964 pour qu’il ne signifie pas simplement « homme » et « femme » en tant que réalités biologiques, mais aussi « orientation sexuelle » et « identité de genre ».
     
    Josh Hammer du First Liberty Institute a appelé cette décision le  « Roe v. Wade de la liberté religieuse » – c’est en tout cas une décision qu’on aurait pu croire évitable grâce au poids des juges conservateurs.
     
    Le plus dur reste à venir pour Amy Coney Barrett. Evoquant ses prochaines audiences de confirmation, Hammer a tweeté hier : « Cette bataille va faire passer la confirmation de Kavanaugh pour une partie de plaisir. Toute la guerre politique de la gauche que vous verrez se déployer au cours des cinq prochaines semaines visera à protéger le ‘droit’ de supprimer les enfants à naître dans le sein maternel. »
     
    Quoi qu’il arrive, il est déjà remarquable que Donald Trump ait choisi de passer immédiatement à l’acte pour remplir le siège vacant à la Cour suprême, alors qu’il aurait pu, par tactique, décider d’attendre que l’élection présidentielle de début novembre soit passée. Du point de vue de sa campagne cela pouvait se défendre : la perspective d’une nomination déterminante à venir au sein de la Cour suprême aurait pu davantage inciter les électeurs conservateurs ou pro-vie à voter pour Trump. La nomination étant acquise, ce n’est plus une monnaie d’échange.
    Mais le choix si manifeste de Donald Trump pour une candidate dont tout hurle qu’elle est opposée à la culture de mort – la carrière, les paroles, les actes – vient témoigner de sa volonté de ne pas laisser la question de la Cour suprême en suspens. C’est le moyen de laisser une marque durable, et positive, dans la vie politique américaine, quel que soit son sort à lui dans cinq semaines. Trump s’est saisi de l’occasion. Il l’a fait à sa manière, forte et entière, ne craignant pas de frapper ni de prendre des risques quand la conjoncture se présente. Un passage en force, diront certains. Mais c’est une force mise au service de la justice – la vraie.
     
     
     Cet article est largement inspiré de celui de Martin Bürger et Calvin Freiburger pour LifeSiteNews.
  • Les réticences du Saint-Siège face à la réponse des Nations Unies à la pandémie de Covid-19

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    ONU : le Saint-Siège mitigé sur la réponse à la pandémie (traduction complète)

    « Un manque de consensus et des lacunes »

    L’Observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies, à New York, a présenté sept remarques et émis une réserve après l’adoption du projet de résolution intitulé « Réponse globale et coordonnée à la pandémie de Covid-19 ». Il déplore que la résolution omnibus ait été « adoptée sans consensus » et estime « très regrettable » le fait qu’elle « comporte la référence profondément inquiétante et source de division à la “santé sexuelle et reproductive et aux droits génésiques“ ».

    Mgr Gabriele Giordano Caccia, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, a fait une déclaration lors de la 64e réunion plénière de l’Assemblée générale (74e session), après l’adoption du projet de résolution, le 11 septembre 2020 à New York. Il a demandé, entre autres, des vaccins « “exempts de préoccupations éthiques“ et accessibles à tous », « la réduction, voire l’annulation, de la dette » des pays pauvres et a rappelé que la crise climatique « reste l’une des urgences mondiales les plus graves ».

    Mgr Caccia regrette « l’exclusion des organisations confessionnelles de la liste de celles qui jouent un rôle important dans la réponse à la pandémie » et un « manque de précision dans la terminologie et dans son ancrage dans le droit international des droits de l’homme » ; il souligne également des lacunes risquant de fragiliser d’une part la garantie des libertés de religion, de conviction et d’expression et, d’autre part le respect du droit à la vie des personnes âgées.

    Voici notre traduction de la déclaration de Mgr Gabriele Giordano Caccia prononcée en anglais.

    HG

    Déclaration de Mgr Gabriele Giordano Caccia

    Monsieur le Président,

    Je tiens tout d’abord à remercier les coordinateurs, la représentante permanente de l’Afghanistan, S. E. Madame l’Ambassadrice Adela Raz, et le représentant permanent de la Croatie, S. E. Monsieur l’Ambassadeur Ivan Šimonović, pour leur travail.

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  • Chine : l'Eglise catholique officielle théoriquement reconnue par l'Etat mais persécutée dans les faits

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    De YANG XIANGWEN sur Bitter Winter :

    Eglise catholique officielle : Approuvée par l'État, mais persécutée

    09/22/2020

    Le fait de rejoindre l'Association catholique patriotique chinoise ne signifie pas que les persécutions prennent fin : les lieux reconnnus par l'État sont également harcelés, indûment contrôlés et fermés.

    Depuis des années, les églises catholiques non enregistrées de toute la Chine subissent des pressions pour rejoindre l'Association catholique patriotique chinoise gérée par le gouvernement, avec des menaces et des intimidations, mais aussi la promesse d'une paix de l'esprit et d'un culte sans entrave tant qu'elles sont sous le contrôle de l'État. Mais la réalité est loin de là : de nombreux lieux de culte enregistrés sont harcelés et intimidés, quel que soit leur statut officiel.

    Le gouvernement du comté de Linyi à Dezhou, une ville au niveau de la préfecture dans la province orientale du Shandong, a fermé en juin deux églises affiliées à la CPCA (Eglise patriotique reconnue), affirmant que "peu de membres de la congrégation assistent aux rassemblements".

    Le 6 juin, toutes les croix, les autres symboles religieux et les bancs ont été retirés de l'église du village de Wangdangjia. Le panneau "Église catholique" au-dessus de son entrée a été recouvert de planches de bois. L'église catholique de la ruelle de Cuijia fut bientôt fermée de la même manière.

    Le 19 mai, les autorités locales ont ordonné de retirer la croix et la statue de la Vierge Marie qui se trouvaient au sommet de l'église catholique du village de Wuqiu, dans la ville de Jinling, administrée par le comté de Lanling de la ville de Linyi, au niveau de la préfecture, parce qu'elles "étaient plus hautes que le bâtiment du comité de village".

    Le 10 novembre dernier, le gouvernement du comté de Tancheng s'est rendu dans une église catholique enregistrée pour démolir son clocher, une statue de Jésus et un pilier en ciment sur lequel se trouvait la croix précédemment enlevée. Ils ont déclaré que de telles structures religieuses n'étaient pas autorisées. L'église rectifiée ressemble maintenant à un bâtiment résidentiel ordinaire.

    Les lieux catholiques enregistrés sont également supprimés dans la province de Hebei, dans le nord du pays. Une église catholique du village de Zhangmengtun, dans la ville de Dingzhou, ouverte en 2017 avec l'approbation du gouvernement, a été construite dans le style occidental. Le 2 juin, les autorités municipales sont venues fermer l'église. Ils ont d'abord détruit certains des piliers de style roman de l'église, enlevé tous les symboles religieux à l'intérieur et à l'extérieur de l'église, y compris l'autel et le podium, les bancs et les images des 14 stations du chemin de croix, une colombe ornementale sur le toit de l'église, et repeint les symboles de la croix sur des tuiles de céramique.

    À la mi-mai, des fonctionnaires du United Front Work Department et d'autres institutions de l'État, accompagnés de la Brigade de sécurité nationale et de policiers, sont venus superviser le retrait de cinq croix d'une église catholique du comté de Julu, administré par la ville de Xingtai au niveau de la préfecture. Le panneau en caractères chinois indiquant "Église catholique" a également été retiré de ce lieu de 83 ans, approuvé par l'État.

    Le diacre d'une autre église de Hebei, dont la croix a été retirée, et une caméra de surveillance installée à l'entrée en juillet, a expliqué que l'église avait rejoint le CPCA, espérant être laissée en paix en organisant des cultes. "Mais la situation a changé, et les églises enregistrées sont parfois plus harcelées que les non enregistrées. Elles se font également retirer leurs croix", a déclaré le diacre. "Le gouvernement est encore plus confiant dans le contrôle des églises enregistrées. Si nous avions su cela à l'avance, nous n'aurions pas adhéré à la CPCA".

  • Mgr Delville, évêque de Liège: "Quelques bienfaits de la messe en latin"

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    Quelques bienfaits de la messe en latin 

    Interview donnée par 

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    MGR JEAN-PIERRE DELVILLE

     évêque de Liège 

    Emission sur RCF Liège « Trente minutes avec notre évêque » du lundi 29 juin 2020 à 16h03, rediffusée lundi 24 août 2020 à 16h03

    Ref. http://www.belgicatho.be/archive/2020/08/31/l-eveque-de-liege-explique-l-interet-de-la-messe-en-latin-6260342.html (13’30 à 25’45) 

    Ralph Schmeder

    Monseigneur, le 13 juin dernier, à l’occasion de la Fête-Dieu à Liège, vous avez célébré une messe en latin à l’église du Saint-Sacrement, célébration d’ailleurs retransmise par RCF-Liège, qu’on peut encore réécouter sur la page Facebook de la radio.

    En même temps, récemment les éditions ADF/Bayard musique ont publié un CD avec des musiques pour la messe en latin.

    Est-ce que ce sont des signes d’une renaissance de la messe dans les anciens rites ? Et d’ailleurs est-ce qu’il y a un public particulier pour ce genre de célébration ?

    Mgr Delville

    Effectivement cette année-ci, la messe a été retransmise par RCF et par Facebook. Quand j’ai accepté de célébrer cette messe que je célèbre chaque année dans l’église du Saint-Sacrement à Liège, en latin dans la forme ancienne de la liturgie, il n’était pas prévu de retransmission.

    Ici il y a eu la retransmission à cause du Covid et, en fait, j’ai insisté pour que la retransmission se fasse d’une manière (on va dire) dynamique et pédagogique, c’est-à-dire qu’on ne se contente pas de regarder de loin le prêtre qu’on voit de dos, mais qu’on ait des caméras qui montrent ce que le prêtre fait à l’autel, ce qui se passe autour de lui, etc. C’est une manière d’entrer plus activement dans les différents rites de la célébration de cette messe, c’est donc une modernisation au sens d’une manifestation plus explicite de ce qui se fait.

    Y a-t-il une renaissance de ce type de messe ? Ce que je trouve intéressant, c’est que c’est un patrimoine particulièrement riche dans notre histoire chrétienne. On fait beaucoup pour sauver le patrimoine architectural, on fait beaucoup pour restaurer les églises et les cathédrales - regardez ce qu’on fait pour Notre-Dame de Paris -, il faut reconnaître que la liturgie, c’est aussi un patrimoine, mais un patrimoine immatériel : c’est fait de chants, de gestes, de textes et d’attitudes de prière qui sont en quelque sorte un trésor spirituel. Je trouve qu’il serait dommage de le laisser uniquement couché dans les livres et dans les témoignages du passé, mais que cela vaut la peine de l’actualiser dans une célébration concrète.

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  • Mike Pompeo met la pression sur l’accord Chine-Vatican

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    De Loup Besmond de Senneville sur le site du journal La Croix :

    Avant sa visite à Rome, Mike Pompeo met la pression sur l’accord Chine-Vatican

    Les faits 

    Le secrétaire d’État américain presse le Saint-Siège de ne pas renouveler l’accord sur la nomination des évêques conclu il y a deux ans avec Pékin. Une demande qui intervient quelques jours avant sa visite à Rome, où il participera à une rencontre sur le thème de la liberté religieuse, et devrait s’entretenir le pape François.

    Loup Besmond de Senneville (à Rome), 

    Avant sa visite à Rome, Mike Pompeo met la pression sur l’accord Chine-Vatican

    Rencontre entre le pape François et le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo le 3 octobre 2019. VATICAN MEDIA/EPA/MAXPPP

    C’est un article publié dans First Thingsqui se présente lui-même comme « le journal le plus influent d’Amérique sur la religion et la vie publique ». Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo y presse le Vatican de ne pas renouveler son accord avec la Chine.

    « La situation des droits humains en Chine s’est sévèrement détériorée sous la loi autocratique de Xi Jiping, particulièrement pour les croyants », estime-t-il, avant de faire référence à la « sinisation » des religions menées par le gouvernement chinois et qui désigne un certain nombre d’actions entreprises pour exercer un contrôle sur les religions.

    « Il est clair que l’accord Chine-Vatican n’a pas protégé les catholiques des exactions »

    Conclu en septembre 2018, cet accord, valable deux ans, porte sur la nomination des évêques, et doit arriver à échéance.

    « Deux ans plus tard, il est clair que l’accord Chine-Vatican n’a pas protégé les catholiques des exactions du Parti [communiste chinois, NDLR], sans parler du traitement horrible par le Parti des chrétiens, bouddhistes tibétains, croyants du Falun Gong et autres croyants »peut-on lire sous la plume du secrétaire d’État américain.

    → À LIRE. Nomination des évêques : le Vatican et la Chine reconduisent leur accord

    Il fustige un accord « flou », introduisant « de la confusion pour les catholiques chinois qui ont toujours eu confiance en l’Église »« Beaucoup refusent d’adorer dans des lieux de cultes approuvés par l’État », poursuit-il. Il presse le Vatican de ne pas renouveler son accord.

    En réalité, comme le rapportait La Croix dès le 16 septembre, Pékin et le Saint-Siège ont déjà acté une prorogation de l’accord qui les lie depuis 2018 pour deux nouvelles années. Cet accord, dont les détails sont toujours demeurés secrets, reste strictement inchangé, selon les informations de La Croix.

    Mais ces déclarations interviennent quelques jours avant la visite du secrétaire d’État américain à Rome, sans doute la dernière avant les élections américaines. Une ultime visite diplomatique en Europe prévue à la toute fin du mois, les 29 et 30 septembre.

    Un entretien avec le pape

    Or cette visite sera précisément placée sous le signe de la liberté religieuse, cheval de bataille de la diplomatie américaine, avec un symposium organisé le 30 septembre par l’ambassade américaine près le Saint-Siège, justement intitulé « Promouvoir et défendre la liberté religieuse internationale à travers la diplomatie ».

    Une rencontre qui donnera lieu à une rencontre entre « un haut responsable du Vatican » et le secrétaire d’État américain, confirme à La Croix une source vaticane. Le chef de la diplomatie américaine devrait aussi s’entretenir avec le pape François, selon le quotidien La Repubblica.

    « Il est clair que l’entretien de telles relations avec la Chine est aussi un moyen pour le Saint-Siège de faire entendre une autre voix que celle des États-Unis dans ce dossier compliqué », commente, à Rome, un bon connaisseur de la Chine.

    La dernière visite de Mike Pompeo à Rome remonte à octobre 2019, également à l’occasion d’un congrès sur la liberté religieuse.

  • Etats-Unis : Les catholiques réagissent après le décès de Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour suprême

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    Du National Catholic Register :

    Les catholiques réagissent après le décès de Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour suprême, à l'âge de 87 ans

    La mort de Ginsburg pourrait faire pencher la balance du tribunal vers une majorité conservatrice de 6-3, si le président Donald Trump nomme un nouveau juge pour combler le poste laissé vacant par Ginsburg avant l'élection de novembre.

    19 septembre 2020

    Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour suprême, qui a siégé à la cour pendant plus de 27 ans, est décédée d'un cancer du pancréas le 18 septembre. Elle avait 87 ans. Le président Bill Clinton avait nommé Mme Ginsburg à la Cour suprême en 1993. Mme Ginsburg avait auparavant été juge à la cour d'appel. Ginsburg, qui était juive, était connue pour son amitié avec Antonin Scalia, un catholique et collègue juge à la Cour suprême, qui est décédé en 2016. Le fils de Scalia, Christopher, a tweeté quelques souvenirs de l'amitié de son père avec Ginsburg après l'annonce de sa mort.

    Ginsburg a exprimé son soutien à la légalisation de l'avortement lors de son audition de confirmation au Sénat en 1993, comme elle l'avait fait auparavant. Bien qu'elle ait critiqué publiquement avant sa nomination le raisonnement juridique utilisé dans l'affaire Roe c. Wade, Ginsburg a constamment émis des opinions en faveur de l'avortement et de la contraception, y compris une dissidence en 2007 dans une affaire confirmant une loi qui interdisait l'avortement à la naissance partielle.

    La mort de Ginsburg pourrait faire pencher la balance du tribunal vers une majorité conservatrice de 6 contre 3, si le président Donald Trump nomme un nouveau juge pour combler le poste laissé vacant par Ginsburg avant les élections de novembre. Le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, a déclaré précédemment qu'il essaierait d'obtenir la confirmation par le Sénat d'un candidat à la Cour suprême du Président Trump. Les démocrates du Sénat ont exprimé leur opposition à toute nomination, citant l'objection de McConnell à la nomination de Merrick Garland à la Cour en mars 2016 par Barack Obama. A l'époque, les républicains du Sénat ont déclaré qu'ils n'envisageraient pas une nomination pendant une année électorale.

    Dans une déclaration publiée vendredi soir, McConnell a déclaré que "le candidat du président Trump recevra un vote au Sénat des États-Unis". La semaine dernière, M. Trump a élargi la liste des candidats potentiels à la magistrature qu'il envisageait de nommer. Lors d'un débat présidentiel en octobre 2016, M. Trump s'est engagé à nommer des juges qui renverseraient l'affaire Roe c. Wade. En 2017, il a nommé Neil Gorsuch pour remplacer Scalia, et en 2018 il a nommé Brett Kavanaugh pour remplacer le juge Anthony Kennedy, qui prenait sa retraite.

    Sur les médias sociaux, les catholiques ont appelé à prier pour Ginsburg et sa famille vendredi soir. Le père dominicain Pius Pietrzyk, avocat civil et canoniste et professeur de droit canonique à l'université et au séminaire St. Patrick en Californie, a tweeté ce message : "Dans notre politique moderne divisée, l'amitié entre les juges Ginsburg et Scalia a brillé comme un modèle du respect que les gens peuvent avoir les uns pour les autres, même s'ils ne sont pas d'accord. Qu'elle repose en paix, maintenant avec lui".

    De nombreuses réactions sont venues des organisations pro-vie, dont certaines ont exprimé leur espoir d'un remplacement pro-vie au tribunal. "Repose en paix, Ruth Bader Ginsberg. Prions pour le repos de son âme et pour sa famille. Continuons à prier pour notre nation", a déclaré Lila Rose, présidente du groupe pro-vie Live Action. Americans United for Life, un groupe national pro-vie, a noté que malgré certains éléments positifs dans les efforts de Ginsburg pour l'égalité des sexes, sa jurisprudence pro-avortement a laissé un héritage bien plus regrettable. "Nous sommes reconnaissants à la juge Ruth Bader Ginsburg d'avoir contribué, en tant qu'avocate avant d'être juge, à faire tomber les obstacles juridiques à l'avancement des femmes dans la société américaine. Nous sommes profondément attristés par sa mort, en particulier à ce moment de l'histoire de notre nation", a déclaré le groupe sur Twitter. "L'avortement est compris pour ce qu'il est par des millions d'Américains en raison de sa cruauté et de sa violence. Les générations futures ne sourient pas à la culture de l'indifférence envers la vie humaine que le juge Ginsburg a perpétuée [pour] les femmes qui méritent mieux... L'avortement ne contribue pas au bonheur des femmes, et l'avortement n'est pas nécessaire pour que les femmes réussissent".

    Le groupe pro-vie Students for Life a tweeté : "Ce soir, la juge de la Cour suprême Ruth Bader Ginsburg est décédée, et nos pensées vont à sa famille." "En partenariat avec l'action Students for Life, nous appelons le président Trump à prendre rapidement un rendez-vous, à la lumière de sa mort tragique."

    Ginsburg avait survécu à plusieurs épisodes de cancer avant de mourir entourée de sa famille, a déclaré la Cour suprême. Son mari, Marty Ginsburg, est décédé en 2010.

  • Chine : les catholiques non enregistrés doivent obéir au Parti Communiste Chinois ou subir les conséquences

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    De WANG YONG sur Bitter Winter :

    Les catholiques non enregistrés doivent obéir au PCC ou faire face aux conséquences

    16 septembre 2020

    Alors que l'accord Vatican-Chine de 2018 expire ce mois-ci, les prêtres qui refusent d'adhérer à l'Association catholique patriotique chinoise sont menacés de nouvelles restrictions.

    Alors que la date de renouvellement de l'accord provisoire Vatican-Chine de 2018 se rapproche, les prêtres non enregistrés du diocèse catholique de Yujiang, dans la province du Jiangxi, au sud-est du pays, subissent des persécutions accrues. L'archevêque Claudio Maria Celli, principal négociateur du Vatican, estime que l'accord devrait être renouvelé pour un ou deux ans, alors que les objecteurs de conscience catholiques de Yujiang et d'autres diocèses non enregistrés redoutent le nouvel accord. Ils craignent que les demandes d'adhésion à l'Association catholique patriotique chinoise (CPCA), que le PCC applique en ignorant les directives du Vatican de 2019 qui demandent de respecter ceux qui refusent pour des raisons de conscience, s'accompagnent de répressions encore plus sévères.

    Un prêtre des diocèses de Yujiang a déclaré à Bitter Winter qu'il avait été convoqué trois fois en seulement deux semaines par les autorités locales, qui l'ont informé que le nouvel accord avec le Vatican ne serait plus provisoire. "Ils m'ont dit qu'il me serait interdit de célébrer la messe si je refusais d'y participer", a déclaré le prêtre. "Ils m'ont même menacé de me punir selon la loi de sécurité nationale si je le faisais."

    Les fonctionnaires ont également souligné que les églises non enregistrées en Chine sont illégales, et que tous les lieux de culte doivent obéir au Parti communiste et fonctionner selon ses règles ; ceux qui ne le font pas seront considérés comme des xie jiao. Selon eux, la liberté de religion ne peut être exercée que sous la direction du Parti communiste, et toutes les églises catholiques en Chine doivent être "sinisées".

    "Le renouvellement de l'accord Vatican-Chine menacera à la fois le développement de l'Église et l'avenir des prêtres", a ajouté le prêtre. "Le PCC vise à éliminer les églises non enregistrées. Les prêtres qui refusent de rejoindre le PCCA n'ont pas d'autre choix que de retourner chez eux et de vivre en isolement, incapables d'exercer leurs fonctions pastorales".

    Les membres de la congrégation s'inquiètent de l'avenir du prêtre. "S'il résiste au gouvernement et refuse de rejoindre la CPCA, il sera certainement arrêté", a déclaré un catholique local à Bitter Winter.

    Un membre de l'église a ajouté que les autorités locales avaient prévu d'arrêter huit prêtres du diocèse qui refusent de rejoindre le CPCA, menaçant de détenir les membres de la congrégation qui ne révèlent pas leurs allées et venues.

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  • RDC : Bulu-bulu na bango

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    Violences, corruption, anarchie et instabilité  (même sous le règne autoritaire du « Maréchal »), ruine économique et sociale : au fond rien n’a changé depuis l’effondrement des structures de l’Etat congolais quatre ou cinq jours après que son tuteur belge lui eût jeté l’indépendance à la figure le jeudi 30 juin 1960. Soixante ans plus tard, les élections truquées par un deal inopérant conclu entre les deux fistons des papas Laurent Kabila et Etienne Tshisekedi perpétuent la tradition du poto-poto national. Christophe Rigaud (*) fait le point sur le site Afrikarabia :

    Kabila Tshisekedi 400x225_929973.jpg« Œil pour œil, dent pour dent. Cela fait maintenant plusieurs mois que Félix Tshisekedi et Joseph Kabila sont à couteaux tirés, et passent pas le plus clair de leur temps à se mettre des bâtons dans les roues. Le premier cherchant à grignoter un peu de pouvoir à un FCC tout puissant, et le second tentant de récupérer par tous les moyens le fauteuil présidentiel en 2023. Depuis son arrivée à la tête de la RDC en janvier 2019, Félix Tshisekedi ne démérite pas pour tenter de barrer la route à l’hégémonie du FCC sur les institutions congolaises et use de toutes ses prérogatives, quitte à composer un peu avec la Constitution.

    CENI,justice,armée…Tshisekedi tente de peser

    Lorsque le FCC veut imposer le très contesté Ronsard Malonda à la tête de la Commission électorale (CENI), Félix Tshisekedi bloque sa désignation. Lorsque que des députés pro-Kabila présentent une réforme électorale censée caporaliser les magistrats par le ministre de la justice FCC, le président Tshisekedi obtient la démission dudit ministre et réussit à retarder l’examen du projet loi. Dans l’armée, où les relais de Joseph Kabila sont encore omniprésents, le nouveau chef de l’Etat parvient à écarter John Numbi, un proche de l’ancien président, et à mettre sous les verrous le colonel Christian Ngoy, soupçonné d’avoir participé au double assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.

    Cet été, Félix Tshisekedi a également voulu faire le ménage au sein de la très stratégique Cour constitutionnelle qui reste, avec la CENI, les deux organes d’organisation et de contrôle des élections de 2023. Le président nomme deux juges de la Constitutionnelle, proches de l’ancien président Kabila, à la Cour de cassation alors qu’ils exerçaient encore leurs mandats. Une permutation très politique qui a provoqué l’ire du FCC, mais aussi de l’opposant Martin Fayulu, qui a accusé Félix Tshisekedi de « trahison » pour avoir « violé la Constitution ».

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  • Irak : 25 villages chrétiens pilonnés par l'aviation turque

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    D'InfoChretienne.com :

    25 villages chrétiens bombardés en Irak, les survivants fuient pour échapper aux attaques

    En Irak, des villages chrétiens pris pour cibles. Les villages de Chalik, Bersiveh et Sharanish seraient parmi les plus touchés.

    Dans le Kurdistan irakien le long de la frontière avec la Turquie, des villages chrétiens sont le théâtre de violents conflits. Selon Asia News, les frappes aériennes d’Ankara cibleraient les membres du Parti des travailleurs kurdes. Depuis le début de l’année, ce serait au moins 25 villages chrétiens qui auraient été vidés de leur population.

    Samir Youssef, pasteur du diocèse d’Amadiya, raconte :

    « Depuis des mois, ils ont bombardé nos montagnes pour tuer des membres du PKK ou attaquer les Kurdes, qu’ils portent des armes, de la nourriture ou autre chose. »

    Il ajoute que plusieurs « villages chrétiens » ont été « bombardés avec plus d’intensité » et que « des nouvelles de familles fuient leurs maisons pour échapper à ces attaques ».

    Le curé d’Enishke déplore quant à lui une intensification de la violence :

    « Le mois dernier, ils ont tué beaucoup de gens, simplement parce qu’ils étaient proches de zones contrôlées. Dans certains cas, les attentats à la bombe ont également frappé les maisons de la population civile. »

    Une source a rapporté à Asia News que les bombardements sont toujours suivis d’incendies qui détruisent les maisons et les cultures.

    M.C.

  • Chine : divisions et tensions au sein de l'Eglise catholique

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    De Dorian Malovic sur le site du journal La Croix :

    L’Église catholique de Chine toujours divisée et sous tension

    L’accord signé le 22 septembre 2018 entre Rome et Pékin sur la nomination des évêques de Chine n’a pas concrètement favorisé l’unité de l’Église catholique de Chine, dans un contexte de « sinisation » et de répression des religions par le régime de Xi Jinping.

    « L’accord entre la Chine et le Vatican a été appliqué avec succès, et les deux parties continueront à maintenir des consultations et une étroite communication afin d’améliorer encore nos relations bilatérales. » Interrogé le 10 septembre dernier à Pékin sur le bilan de l’accord signé le 22 septembre 2018 entre Rome et Pékin sur la nomination des évêques de Chine, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Zhao Lijian, s’est montré satisfait de l’évolution des relations diplomatiques entre le Vatican et la Chine, rompues en 1951 avec l’arrivée au pouvoir de Mao Zedong.

    « Cet accord a permis de rapprocher les liens entre la Chine et le Vatican »

    Sur le terrain en revanche, la situation est beaucoup plus contrastée. Dresser un panorama général sur l’Église catholique de Chine relève toujours de la gageure. « Depuis la relance des échanges avec le monde catholique chinois en 1974, nous avons traversé de multiples phases de défiance, de tolérance, de tensions mais aussi de détente et de coopération », analyse le père Jean-Pierre Charbonnier des Missions étrangères de Paris (MEP) un des meilleurs connaisseurs du sujet.

    À ses yeux, cet accord, « dans la ligne des deux précédents papes, Jean-Paul II et Benoît XVI, a permis de rapprocher encore les liens entre Rome et Pékin. Cet accord qui va être renouvelé va dans le sens de l’Histoire pour intégrer l’Église de Chine dans l’universalité ». Ayant sillonné la Chine pendant des décennies, le père Charbonnier insiste sur la disparité des situations en fonction des diocèses et des paroisses où les autorités surveillent et contrôlent certains prêtres et évêques récalcitrants à rejoindre « l’Église officielle ».

    « Ici, nous ne ressentons pas la pression politique sur notre évêque, nos prêtres, nos religieuses ou nos fidèles », assure sous couvert d’anonymat un prêtre chinois du diocèse de Xian dans la province du Shaanxi. Historiquement très engagé dans le social, le diocèse ne subit pas la répression que peuvent subir d’autres diocèses. « Nous savons naviguer entre les interdits de l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC) avec qui nous négocions sans cesse, poursuit-il sur sa messagerie cryptée, mais c’est plus difficile dans d’autres provinces. »

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  • L'Ostpolitik du Vatican célébrée par le cardinal Parolin

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    On lira ci-dessous l'éloge de la politique menée par le cardinal Sivestrini qui fut avec le cardinal Casaroli l'artisan de l'Ostpolitik dans les années 70'. Cette lecture des évènements dont certains contesteront l'optimisme béat intervient au moment où le Vatican s'apprête à reconduire l'accord signé avec la Chine communiste. Ce n'est évidemment pas un hasard si le cardinal Parolin qui se livre à cet éloge de l'Ostpolitik est aussi le maître d'oeuvre du rapprochement avec le gouvernement de la Chine communiste. Ses propos retentissent comme un plaidoyer en faveur de sa politique actuelle que des voix autorisées contestent avec force.

    De Giancarlo La Vella sur Vatican News :

    Le cardinal Silvestrini, architecte de l'Östpolitik du Vatican

    Le cardinal Parolin s'est exprimé lors de la conférence organisée par l'ambassade d'Italie auprès du Saint-Siège sur les 45 années écoulées depuis les accords d'Helsinki, qui ont amélioré les relations entre les États-Unis et l'URSS. Le Secrétaire d’État du Saint-Siège est revenu sur le rôle du cardinal Achille Silvestrini, figure de la diplomatie vaticane décédé il y a un an, et qui a exercé une «tâche diplomatique très délicate» avec une grande «sensibilité humaine et chrétienne».

    Le secrétaire d'État du Saint-Siège a rappelé ce matin la figure du cardinal Achille Silvestrini, l’un des protagonistes de l'Östpolitik du Vatican et des premiers contacts avec les communautés catholiques martyrisées de l'Europe de l'Est. Une activité inspirée par le pape Paul VI qui, dans l'encyclique Ecclesiam Suam de 1967, a écrit: «Nous ne désespérons pas que ces régimes puissent un jour ouvrir un dialogue positif avec l'Église». Le cardinal Silvestrini lui-même, a rappelé le cardinal Parolin, a dit qu’il s’agissait de «la clé de l'Östpolitik de Paul VI, qui a déterminé son action à ne pas renoncer à d'éventuelles tentatives, même avec un succès réduit et même lorsqu'elles s'avérèrent infructueuses». Des paroles prophétiques, même s'il reste encore beaucoup à faire. Mais les accords d'Helsinki ont été un bon début pour mettre fin, il y a près d'un demi-siècle, à des années de frictions entre l'Union soviétique et les États-Unis. Le cardinal Sivestrini, a souligné le Cardinal Parolin, a mis en œuvre sa sensibilité humaine et chrétienne dans l'accomplissement d'une tâche diplomatique très délicate.

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  • Le Saint-Siège et la Chine ont l'intention de renouveler leur accord provisoire sur la nomination des évêques

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Cardinal Parolin : le Vatican et la Chine ont des "intentions communes" de renouveler leur accord
    Selon les observateurs, l'accord litigieux se poursuivra probablement à titre provisoire.

    14 septembre 2020

    Le Saint-Siège et la Chine ont l'intention de renouveler leur accord provisoire sur la nomination des évêques, a déclaré lundi le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican.

    L'accord, qui est sujet à révision ce mois-ci, expirera en octobre, a déclaré le cardinal, mais a ajouté que les intentions communes sont de poursuivre son renouvellement, a rapporté l'agence de presse italienne ANSA.

    Le cardinal Parolin, qui a été le fer de lance des pourparlers qui ont conduit à l'accord du 22 septembre 2018, répondait aux questions des journalistes en marge d'une conférence du 14 septembre avec le Premier ministre italien Giuseppe Conte à l'ambassade d'Italie auprès du Saint-Siège.

    L'accord, dont les détails précis restent secrets, vise à apporter l'unité entre l'Eglise clandestine fidèle à Rome et l'Association patriotique catholique chinoise contrôlée par l'Etat en permettant à Pékin d'avoir plus de poids sur la nomination des évêques tout en donnant au Pape un droit de veto.

    Mais l'accord bilatéral, dont les observateurs pensent qu'il sera maintenu à titre provisoire, a été très critiqué depuis sa signature.

    Des opposants tels que le cardinal Joseph Zen Ze-kiun l'ont qualifié non seulement de "trahison" de l'Église clandestine, mais aussi d'inopportun, à un moment où Pékin a violemment réprimé la liberté religieuse et accéléré son processus de "sinisation" - le processus consistant à faire passer les religions non chinoises sous l'influence de la culture chinoise.

    Les partisans de l'accord affirment qu'il s'agissait d'un "pari compréhensible" et que le Vatican "n'avait pas le choix" pour assurer la survie de l'Église en Chine face à la diminution du nombre de prêtres et d'évêques.

    L'accord a également attiré récemment l'attention de publications laïques, dont les commentateurs ont critiqué le silence du pape et du Vatican face à la répression du Parti communiste chinois contre la liberté religieuse et la démocratie en Chine et dans d'autres pays comme Hong Kong. La raison largement répandue de ce silence est la volonté de préserver les relations diplomatiques afin de préserver l'accord.

    Le dernier en date à attirer l'attention sur l'accord est The Economist, qui, dans un article du 13 septembre, titrait "Combien de messes vaut Taipei ? Le Vatican est critiqué pour avoir poursuivi le resserrement des liens avec la Chine. Il a affirmé qu'il sera "difficile pour l'Eglise de revenir sur l'accord, notamment par crainte des implications pour les catholiques en Chine".

    Il a prédit que le maintien de l'accord "aura un coût" pour l'Eglise car il "déconcertera de nombreux catholiques fidèles, et en alarmera beaucoup par la crainte que la Chine réussisse davantage à changer l'Eglise que l'Eglise ne parviendra à tempérer la répression chinoise".