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International - Page 309

  • Le djihad s'invite en Asie du Sud

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    D'Eglises d'Asie (EDA) :

    Al-Qaeda crée une branche indienne pour « répandre le djihad » en Asie du Sud

    Le leader d’al-Qaeda, Ayman al-Zawahiri, vient d’annoncer dans un message vidéo, la création d’une branche indienne du mouvement islamiste afin d’étendre le djihad sur le sous-continent.

    S’exprimant alternativement en arabe et en ourdou, le chef d’al-Qaeda a annoncé dans une vidéo de 55 minutes diffusée sur Internet ce jeudi au petit matin (heure indienne), qu’une branche de la mouvance islamise allait être créée pour l’Asie du Sud.

    La mission de cette unité indienne, a-t-il expliqué, sera de « lancer le djihad dans toute l’Inde », mais aussi en Birmanie et au Bangladesh, partout « où règne l’injustice et l’oppression ». Parmi les régions « à délivrer », Ayman al-Zawahiri a cité l’Assam, le Gujarat (avec la ville d’Ahmedabad, capitale du sultanat du Gujarat au XIVème siècle), mais aussi Islamabad, capitale du Pakistan, ainsi que le Cachemire.

    Le groupe « al-Qaeda in the Indian Subcontinent » (AQIS, al-jihad Jamaat Qaidat fi’shibhi al-qarrat al-Hindiya) sera chargé « d’anéantir les frontières artificielles » qui divisent les musulmans dans cette partie du monde, pour les rassembler sur un même territoire, a-t-il poursuivi dans son allocution, rapportée par SITE, centre américain de surveillance des sites islamistes.

    Le leader islamiste a conclu en appelant la communauté musulmane (oumma) de l’Inde à se soulever pour « lever le drapeau de la guerre sainte, rétablir la charia (loi islamique) et libérer les terres qui lui appartenait avant que l’ennemi infidèle ne l’occupe ». L’étape suivante étant de « rétablir les califats », territoires placés sous l’autorité d’un calife, cumulant les fonctions de chef d’Etat et de chef religieux.

    Cette nouvelle branche d’al-Qaeda, a-t-il encore expliqué, sera formée du regroupement, déjà acté depuis deux ans, de combattants dépendant de l’autorité du Pakistanais Assim Oumar, lui-même subordonné au chef des Talibans afghans, le mollah Mohammed Omar, auquel Ayman al-Zawahiri a renouvelé sa loyauté dans sa vidéo.

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  • François Fillon : «Il faut une puissante réponse militaire en Irak»

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    L’ancien premier ministre français, au « Figaro », sans langue de bois :

     « LE FIGARO - Que faire pour lutter contre les exactions des djihadistes en Irak?

    François FILLON - On ne peut répondre que par la force au danger et à la menace que représentent ces djihadistes, organisés, suréquipés. Il y a des milliers d'apprentis terroristes étrangers qui se sont engouffrés dans leur combat fanatique. On ne peut pas les laisser faire et ignorer leur crime, non! Barbarie, cynisme, violences inouïes… C'est une sorte de fascisme intégriste où tout opposant mérite la mort. Sans parler de l'esclavage ou de la traite des femmes… À cinq heures de vol de Paris, on vend des femmes sur le marché et on s'en vante! On assassine des enfants, des vieillards, des handicapés… C'est une question de civilisation. C'est l'humanité qui est interpellée par cette violence radicale. J'appelle donc à la force et à une réponse militaire puissante! Le président Obama a raison quand il dit qu'il faut éradiquer l'État islamique, car c'est l'alerte rouge en Irak. Cette menace pèse désormais sur le monde entier.

    Comment s'engager concrètement?

    Il y a trois urgences pour l'Irak. La première est humanitaire. Les réfugiés que j'ai rencontrés vivent dans des conditions épouvantables. Ils ne sont pas dans des camps mais dans les rues, les parcs, les églises, là où ils peuvent. Il fait actuellement 50° à l'ombre mais il va bientôt faire très froid, car cela va durer un certain temps. Je demande donc la réunion d'une conférence des pays donateurs pour organiser une aide immédiate en matière de logement, de santé et de scolarisation. Je suis choqué de constater l'inaction de l'Europe qui réagit d'ordinaire très rapidement à ce genre de drame.

    Sur le plan militaire?

    Il faut constituer sous l'égide de l'ONU une coalition internationale qui soit en mesure d'intervenir, y compris sur le terrain. La proposition de François Hollande de réunir une conférence internationale sur la question irakienne est une bonne idée. Je la soutiens à fond, à condition de déboucher sur l'implication dans le conflit des pays de la région comme la Turquie, l'Iran et les pays du Golfe, car il y a des interrogations sur qui aide et finance l'État islamique. Et pourquoi la plupart des combattants islamistes arrivent par la Turquie…

    Quelle est votre troisième urgence?

    Le gouvernement français doit se porter juridiquement devant la Cour de justice internationale, contre les auteurs de ces crimes et contre les dirigeants des États qui les soutiennent et les financent.

    La France en fait-elle assez?

    Il faut reconnaître que la France s'est engagée. Les livraisons d'armes ont commencé. J'ai rencontré les responsables militaires kurdes qui sont élogieux à cet égard, même si cela ne va pas assez vite. Ma démarche n'est pas partisane. Dans cette crise irakienne, la politique française va dans le bon sens, même si elle n'est pas assez puissante. Le président de la République devrait prendre des initiatives plus visibles pour entraîner les Européens.

    Voyez-vous des risques de répercussions en France?

    Si on ne stoppe pas l'État islamique aux portes du Kurdistan, le combat sera demain à Istanbul, Francfort, Paris, Londres… Il faut éviter la contagion et être absolument intransigeant en «criminalisant» toute participation à ce djihad pour que des citoyens français ou des personnes qui vivent sur notre territoire et qui manifestent d'une manière ou d'une autre un soutien à cette guerre puissent être pénalement responsables, condamnés, expulsés s'ils ne sont pas de nationalité française.

     Pourquoi êtes-vous parti là-bas?

     J'ai évoqué l'urgence humanitaire et militaire, mais il y a au cœur de cette question celle des chrétiens d'Orient. Leur extinction est désormais possible. La France a un rôle spécifique dans ce domaine que l'histoire lui a confié. J'estime donc nécessaire de mettre la lumière du projecteur sur eux. »

    Réf. François Fillon : «Il faut une puissante réponse militaire en Irak»

    Merci à Jean-Marie guénois pour cette interview. Enfin un catholique concret, politiquement engagé sans langue de buis dans cette odieuse affaire où, après tant d'autres,  le pape lui-même a vidé l’eau de quelques bénitiers; ce qui est peut-être, après tout, son rôle. JPSC

  • Irak : l'Observateur permanent du Saint-Siège à l'ONU dénonce le tragique échec international

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    Irak : un risque pour le monde entier

    Mgr Tomasi demande des "mesures concrètes" à l'ONU

    Rome, 2 septembre 2014 (Zenit.orgAnne Kurian

    Si la communauté internationale ne parvient pas à « protéger tous les citoyens irakiens », l'actuel « climat de paroles creuses qui équivaut à un silence mondial, aura des conséquences tragiques pour l’Irak, pour les pays voisins et pour le reste du monde », prévient Mgr Tomasi.

    Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU à Genève, est intervenu lors de la 22ème Session spéciale du Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies, hier, 1er septembre 2014.

    L'échec tragique international

    Déplorant « des centres de violence » dans plusieurs régions du monde, il dénonce un « échec tragique » dans la réponse de la communauté internationale face aux attaques contre « la dignité inviolable de la personne humaine ».

    L'archevêque évoque en particulier les crimes de « l’entité destructrice autoproclamée, le fameux groupe de l’"État islamique" (ISIS) » en Irak et en Syrie : « Les gens sont décapités quand ils défendent leur croyance ; les femmes sont violées sans pitié et vendues comme esclaves sur le marché ; les enfants sont obligées de combattre ; les prisonniers sont abattus contre toute disposition juridique. »

    Le Saint-Siège souligne « la responsabilité de la protection internationale, surtout quand un gouvernement n’est pas capable d’assurer la sécurité des victimes ». Il demande de prendre « d'urgence » des « mesures concrètes pour arrêter l’agresseur injuste, rétablir une paix juste et protéger tous les groupes vulnérables de la société ».

    Il met en garde : « une réponse insuffisante, ou même pire, l’inaction totale, a souvent pour effet une nouvelle escalade de la violence » : il y aura alors un « risque de voir se répéter les atrocités. Ce qui se passe aujourd’hui en Irak a déjà eu lieu dans le passé et pourrait se produire demain ailleurs ».

    « Ne pas protéger tous les citoyens irakiens, les laisser être les victimes innocentes de ces criminels dans un climat de paroles creuses qui équivaut à un silence mondial, aura des conséquences tragiques pour l’Irak, pour les pays voisins et pour le reste du monde », insiste Mgr Tomasi.

    Bloquer la circulation d'armes

    Le Saint-Siège appelle à « condamner explicitement le comportement brutal, barbare et sauvage des groupes criminels qui combattent dans l’est de la Syrie et le nord de l’Irak » : « Les auteurs de ces crimes contre l’humanité doivent être poursuivis avec détermination. »

    Il s'agit aussi de bloquer « la circulation d’armes ainsi que tout soutien politique indirect au prétendu groupe de l’"État islamique" ».

    Mgr Tomasi plaide également pour « une aide humanitaire adéquate à ceux qui fuient la violence », aide qui ne peut être que « temporaire » : « les groupes déplacés de force ont le droit de rentrer chez eux, de recevoir une assistance pour reconstruire leurs maisons et de vivre en sécurité ».

    Pour l'archevêque, « la responsabilité de protéger doit être assumée de bonne foi, à l’intérieur du droit international et du droit humanitaire. Les communautés religieuses et ethniques ne doivent pas devenir l’instrument des jeux géopolitiques internationaux » ni non plus « être vues comme un objet d’indifférence ».

    « Si elle n’est pas efficace, la protection n’est pas une protection », ajoute-t-il en soulignant la responsabilité des différentes religions « de dire clairement qu’aucune religion ne justifie ces crimes moralement répréhensibles, cruels et barbares et de rappeler à tous que, comme une seule famille humaine, nous sommes les gardiens de nos frères ».

    Avec une traduction de Constance Roques

  • Le Califat, nouvel horizon du djihadisme international

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    al-quaeda-crucifixions (1).jpgSur FigaroVox, ce billet d’Arnaud de la Grange, rédacteur en chef du quotidien « Le Figaro » :

    L'État islamique (EI) a un territoire, une armée, et il s'est installé si vite dans le paysage moyen-oriental que l'on se demande s'il ne va pas bientôt battre monnaie. En quelques mois, le mouvement djihadiste a réussi ce qu'Al-Qaida n'a jamais réellement accompli en une décennie. En proclamant un califat à cheval sur l'Irak et la Syrie, il a bousculé des frontières vieilles d'un siècle et s'est taillé un sanglant royaume d'où il entend bien rayonner. L'État islamique n'a pas seulement un discours mobilisateur, il a la force d'attraction des vainqueurs.

    La question dès lors se pose de la démonétisation de la «marque al-Qaida». L'État islamique aurait-il réussi une OPA magistrale sur le djihadisme international? Si l'on s'en tient au bruit médiatique et à l'effroi des chancelleries, la réponse est clairement oui. Les sabreurs d'Abou Bakr al-Baghdadi - le nom de guerre du calife - se sont imposés en quelques semaines comme les ennemis publics N°1. Ce sont des maîtres en communication. C'est le terrifiant mariage d'une barbarie anachronique et des technologies connectées.

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  • L'Etat islamique "expliqué à mon fils"

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    Lu sur Oasis, ce beau récapitulatif concernant l'Etat islamique :

    L’Etat islamique expliqué à mon fils

    L’Islam, la violence, la guerre sainte et le califat: voici une conversation à trois voix pour répondre aux questions les plus fréquentes que l’actualité de ces derniers mois impose. Dialogue avec Martino Diez et Michele Brignone, recueilli par Maria Laura Conte.

    Que se passe-t-il en Iraq?

    MD: En Iraq en ce moment on a affaire à un génocide commis par les milices sunnites de l’Etat Islamique contre les minorités religieuses, et contre quiconque ne se reconnaît pas dans leur version de l’Islam. La cause immédiate de ce génocide est la guerre en Syrie, qui a commencé en 2011 pour renverser le régime de Asad. Les groupes les plus fondamentalistes ont fini par prévaloir dans les rangs de l’opposition syrienne, avec notamment l’appui de nombreux combattants étrangers. Mais la guerre a pu se transférer de la Syrie en Iraq aussi facilement parce que l’Iraq n’a jamais pu se stabiliser véritablement après l’intervention américaine et la chute de Saddam Hussein. Plus profondément, il existe dans la région une rivalité séculaire entre sunnites et shiites, deux types d’Islam différents, qui sont en Iraq à peu près aussi forts numériquement l’un que l’autre. C’est à ce point qu’entrent en jeu les intérêts des pays voisins, en particulier de l’Iran shiite et des sunnites wahhabites de l’Arabie Saoudite, qui cherchent à exploiter cette rivalité à des fins politiques. L’idéologie wahhabite-saoudite, depuis le XVIIIème siècle, est un grave facteur de déstabilisation car elle enseigne un Islam pur et dur qui se proclame comme le seul authentique.

    Au début, les medias parlaient de ISIL (Etat Islamique de l’Iraq et du Levant), puis d’ISIS (Etat Islamique de l’Iraq et de la Syrie), à présent, il se donne le nom d’IS (Etat Islamique): qu’est-ce donc que ce califat?

    MB: Le califat est une institution classique de l’Islam. Littéralement, le terme de calife (khalîfa) indique celui qui succède è Muhammad à la tête de la communauté islamique pour « la sauvegarde de la religion et la gestion des affaires terrestres ». Après les premiers califes, appelés les « bien guidés », le califat a assumé – d’abord avec la dynastie des ommayades (661-750), puis surtout avec celles des abbasides (750-1258) – les caractères d’un empire multiethnique et multireligieux à vocation universelle. A l’époque moderne, après l’abolition du califat ottoman en 1924, califat est devenu le synonyme de “Etat islamique”. L’organisation de l’Etat islamique incarne de la manière la plus radicale le mythe de la construction d’une entité politique fondée sur une interprétation rigoriste de la Loi islamique, une entité qui n’a probablement jamais existé dans les termes avec lesquels on l’envisage aujourd’hui.

    stato-islamico-1409736648.jpg

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  • La géopolitique du pape François est-elle efficace ?

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    Alors que les jihadistes de l’État islamique (EI) en Irak ont revendiqué hier  soir l’exécution par décapitation d’un second journaliste américain, Steven Sotloff, 31 ans, se pose toujours, irrésolue, la question de savoir comment stopper efficacemment l’agresseur injuste. A ce propos, sur le blog « Chiesa », Sandro Magister commente la « ligne » sur laquelle s’est positionné le pape François (extraits), au titre de son rôle moral sur la scène mondiale (extraits) :

    «  (…) Lorsqu’il y a des affrontements en un lieu donné, le pape François évite toujours soigneusement de prendre publiquement parti contre l'un ou l'autre des adversaires, surtout si certains d’entre eux sont musulmans, même si cela implique pour lui de ne pas manifester sa solidarité avec des victimes chrétiennes persécutées en raison de leur foi, qu’il s’agisse de la Pakistanaise Asia Bibi ou de la Soudanaise Meriam, ou encore des lycéennes nigérianes qui ont été enlevées par Boko Haram.

    De même la diplomatie de François supporte les camouflets sans rien dire, dans l’espoir de succès futurs. Lorsque le pape est arrivé en Corée du Sud, le 14 août dernier, la Corée du Nord s’est moquée de lui en procédant à trois tirs de missiles à titre de démonstration et en annulant pour sa part l’envoi de quelque délégation que ce soit.

    En ce qui concerne la Chine, le Vatican a enregistré comme un point positif le fait que Pékin ait, pour la première fois, donné l’autorisation de survoler son territoire national à un pape, en faisant parvenir à celui-ci, à cette occasion, des messages de courtoisie.

    Cependant il y a beaucoup plus de points négatifs. Les autorités de Pékin n’ont accordé qu’à un tout petit nombre de catholiques la permission de se rendre en Corée afin qu’ils puissent saluer François. Elles ont rappelé sur le territoire national les prêtres chinois qui résident en Corée. Mais, surtout, elles n’ont donné aucun signe indiquant qu’elles allaient ralentir la répression exercée contre le catholicisme en Chine, où le numéro un de la hiérarchie en communion avec Rome, l’évêque de Shanghai Thaddeus Ma Daqin, est en résidence surveillée depuis le jour de sa nomination et où un très grand nombre d’autres évêques et de prêtres sont emprisonnés ou portés disparus.

    Quant au combatif cardinal Joseph Zen Ze-kiun, évêque émérite de Hong Kong, les autorités vaticanes lui ont imposé de garder le silence afin de "laisser la diplomatie travailler". Depuis que François est devenu pape, la commission chargée de la Chine, que Benoît XVI avait instituée en 2007 et dont Zen est l’homme fort, n’a plus été convoquée. Le cardinal envoie régulièrement au pape des lettres d'information dont il dit tristement : "J’espère qu’il les lit".

    Cependant il y a un niveau de tolérance au delà duquel le pape François lui-même admet l'utilisation de la force. Et c’est ce qui se passe dans le cas du califat islamique récemment créé en Irak et en Syrie (…).

    Le pape François ne s’est pas tout de suite exposé personnellement à propos de cette question.

    Il a laissé s’exprimer les premiers les évêques irakiens, qui ont demandé de manière unanime une intervention militaire massive.

     Au Vatican il a laissé le conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, présidé par le cardinal Jean-Louis Tauran, publier un acte d'accusation terrible et circonstancié contre le califat islamique, et exiger du monde musulman une même netteté dans le jugement. (…)

    Lorsqu’il est revenu de Corée, il a été jusqu’à déclarer qu’il était prêt à se rendre lui aussi en Irak, au cœur de cette "troisième guerre mondiale" qu’il voit menée ici ou là "par morceaux" et avec des "niveaux de cruauté effrayants", parce que "stopper l'agresseur injuste" est non seulement licite mais nécessaire.

    En somme : une armée pour faire la paix. Mais, jusqu’à présent, la réponse des gouvernements et de l'ONU à cet appel lancé par le pape a été faible, pour ne pas dire inexistante. »

    Ref. Une armée pour faire la paix. La géopolitique de François

    C’est bien ce que l’on avait déjà cru comprendre : l’ « ultima ratio » du pape en matière de guerre injuste est de faire appel à l’ONU et à ses « casques bleus ».  JPSC

  • Les 100.000 visages de douleur des chrétiens d'Irak

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    De retour d’Irak, la délégation de l’AED témoigne de la situation sur place et des émouvantes rencontres faites avec les réfugiés chrétiens. Tour d’horizon sur ces cent mille visage de douleur. (parti...

    « Sauver notre vie, l’honneur de nos femmes et de nos filles, et notre foi » : ce sont les trois raisons principales de leur fuite précipitée. De retour d’Irak, la délégation de l’AED témoigne des émo...

     
  • Ukraine/Russie : l’Europe brandit son sabre de bois

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    La riposte envisagée par les Européens le 30 août n’intimidera pas le maître du Kremlin. Non seulement toute aide militaire à l’Ukraine est exclue, mais la menace de nouvelles sanctions économiques divise les Européens. De Philippe Oswald sur le site « aleteia » (extraits) :

    Kiev, en échec militaire face aux milices pro-russes (cf. Le Nouvel Observateur), accuse Moscou d’invasion de son territoire. Jeudi dernier, au cours d’une réunion de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), l’Ukraine a demandé aux Occidentaux une aide militaire « d'envergure » pour contrer les troupes russes qui auraient pénétré dans l'Est du pays. Selon l'Otan, plus de 1.000 soldats russes combattent dans la zone séparatiste (majoritairement peuplée par des russophones) et 20.000 autres seraient massés le long de la frontière. La Pologne et la Lituanie confirment détenir des preuves allant dans ce sens.

    Personne ne croit aux démentis du Kremlin mais personne n’a envie de mourir pour le Donbass…ni pour certaines milices ukrainiennes infréquentables (le blog de Patrice de Plunkett). Le sommet extraordinaire  des 28 membres de l'Union européenne, réunis en sommet samedi 30 août à Bruxelles, s’est soldé par un mandat donné à la Commission européenne pour qu'elle étudie « en urgence » des propositions de nouvelles sanctions économiques « dans la semaine »… ( Le Monde). Il n’est en effet pas question d’envisager une réplique militaire, a assuré Angela Merkel. Même le président ukrainien Porochenko, présent en invité puisque l’Ukraine ne fait pas partie de l’UE, s’est borné à demander une solution politique et d’abord un « cessez-le-feu viable ».  Pas de quoi intimider Vladimir Poutine. D’autant qu’au coup de menton de François Hollande assurant que de nouvelles sanctions économiques devaient être « appliquées pleinement et durablement », a succédé la déclaration de la chancelière Angela Merkel selon laquelle « certains pays européens ont besoin d'un peu de temps pour étudier l'impact de ces nouvelles mesures », elle-même estimant qu’il était trop tôt pour juger de leur efficacité. Le premier ministre slovaque et son homologue hongrois sont, quant à eux, vent debout contre de nouvelles sanctions.(…)

    En réalité les Européens temporisent en attendant que le véritable « patron », le grand frère américain, décide à leur place…Aucune décision ne sera prise avant de connaître la position qu’adoptera Barack Obama au prochain sommet de l’OTAN qui doit se tenir le 4 septembre au Royaume-Uni.. Mais celui-ci a déjà tempéré les velléités belliqueuses en annonçant que les Etats-Unis  « n'auront pas recours à la force pour résoudre le problème ukrainien » (cfL’Express).

    Quant à Vladimir Poutine, il parle désormais de la « Nouvelle Russie » (Novorossia) pour désigner, comme à l’époque tsariste, ces régions tampons de l'est et du sud de l'Ukraine (…) et s’est fendu d’un éloge du président ukrainien Porochenko après leur rencontre mardi dernier à Minsk . La qualifiant de « très bonne » et de « très franche », le président russe a ajouté que l’ukrainien était « le genre de partenaire avec qui on peut avoir un dialogue ».

    Pendant ce temps, les populations souffrent. En un peu plus de quatre mois, ce conflit entre les forces armées de Kiev et les insurgés prorusses aurait fait près de 2.600 morts (selon l'ONU), des milliers de blessés et des centaines de milliers de déplacés et de réfugiés. Le conflit entre populations ukrainiennes et russophones rouvre de vieilles blessures. Dans une lettre ouverte adressée aux conférences épiscopales du monde entier ainsi qu'aux autorités politiques, le chef de l'Église gréco-catholique d’Ukraine, l’archevêque majeur de Kiev, Mgr Sviatoslav Shevchuk, dénonce le silence et l’inaction de la communauté internationale. Selon lui, tout le monde devrait se sentir concerné par la tragédie que vit son pays qui pourrait s’avérer contagieuse. Il demande la prière des chrétiens et dément les accusations du Patriarche de Moscou à l’encontre des aumôniers militaires gréco-catholiques qui inciteraient leurs coreligionnaires à la violence contre les membres des autres Eglises et groupes religieux. La guerre civile entre populations ukrainiennes (majoritairement orthodoxes) et russes (presque exclusivement orthodoxes) ne recoupe pas  le vieil antagonisme entre orthodoxes et catholiques mais néanmoins, elle le ranime, les gréco-catholiques étant ukrainiens et longtemps persécutés comme catholiques par Moscou.
     
    Ref.  Ukraine/Russie : l’Europe brandit son sabre de bois

    L’ Est de l’Ukraine est orthodoxe, russophone et russophile. La frontière est le résultat aléatoire de l'histoire. La solution passe par un accord avec la nouvelle Russie de Poutine. JPSC

  • Pour le roi d'Arabie Saoudite, la prochaine cible des islamistes sera l'Occident

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    Selon le site « aleteia » :

    « Vendredi, le roi Abdullah d'Arabie Saoudite a mis les pays occidentaux en garde contre une possible déferlante djihadiste dans les mois à venir.

    Le roi d'Arabie  Saoudite s'est exprimé lors de la cérémonie d'accueil des nouveaux ambassadeurs accrédités en Arabie saoudite, à Jeddah, dont ceux des USA et de Grande-Bretagne. Le roi Abdullah Bin Abdul Aziz a mis clairement en garde contre la menace terroriste représentée par les combattants de l'EEIL, qui pourraient selon lui atteindre l'Europe et l'Amérique en quelques semaines, si le monde ne s'unit pas rapidement pour les combattre. Le souverain saoudien a souligné que "le terrorisme ne connaît pas de frontière ; c'est un danger qui peut toucher de nombreux pays en dehors du Moyen-Orient." Si on ne se charge pas d'eux,  je suis sûr qu'ils peuvent parvenir  en un mois en Europe, et un mois plus tard en Amérique."

    Pour le monarque saoudien, ces "djihadistes"  ne pratiquent pas le véritable islam, car ils ne respectent par le caractère sacré de la vie humaine. Ne pas agir face à ce phénomène est "inadmissible" : "Voyez comment ils procèdent à des décapitations, laissant des enfants exhiber des têtes coupées dans la rue. Vous n'ignorez pas les crimes qu'ils ont commis et qu'ils vont encore commettre. Je vous demande de transmettre ce message à vos dirigeants : combattez le terrorisme avec force, avec raison et sans attendre."
    Le Roi Abdullah a par ailleurs demandé aux autres pays de se joindre aux efforts du centre anti terrorisme des Nations Unies, créé en 2011 pour faire face aux nouvelles menaces, et financé à hauteur de 100 millions de dollars par l'Arabie Saoudite.

     Ref. Pour le roi d'Arabie Saoudite, la prochaine cible des islamistes sera l'Occident

    Et blablabla : de quel poids concret l’Arabie Saoudite pèse-t-elle dans l’éradication du chancre islamiste ? Pour le moment, ce sont les Kurdes qui ont libéré la ville d’Alqosh, où les chrétiens peuvent rentrer chez eux...

    JPSC

  • Le message de Mgr Léonard lors de la veillée de prière aux intentions des chrétiens d'Orient

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    Voici le message que Mgr Léonard a adressé ce dimanche 31 août lors de la veillée de prière qui a eu lieu en la basilique de Koekelberg et qui a réuni une assistance très nombreuse (on attendait entre trois et quatre mille personnes):

    Homélie de Mgr Léonard, veillée de prière de Koekelberg

    Comme saint Paul, nous sommes ici, ce soir, en ambassade pour la réconciliation, dans la ferme conviction que, dans le Christ, Dieu a réconcilié avec lui le monde entier.

    L’histoire nous impose d’être humbles autant que fermes dans notre engagement. Car nous aussi chrétiens, avons parfois imposé notre foi par la violence. Certaines croisades, certains aspects de la colonisation ont été d’une rare brutalité. Et même entre chrétiens, à l’occasion de conflits entre nations ou lors de guerres dites « de religion », nous nous sommes horriblement entretués. Quant aux rapports entre chrétiens d’Occident et chrétiens d’Orient, ils n’ont pas toujours été aussi fraternels et paisibles qu’ils le sont généralement et heureusement aujourd’hui. Nous sommes conscients de tout cela quand, à juste titre, nous dénonçons fermement, l’atroce persécution que subissent nos frères et sœurs chrétiens en Irak, au Moyen-Orient et en plusieurs autres pays d’Asie et d’Afrique. De tout notre cœur, nous voulons ensemble prier et agir pour que leur dignité humaine et leur liberté de conscience soient respectées.

    Nous nous réjouissons qu’une action militaire bien concertée et strictement délimitée permette à des frères chrétiens d’Irak de rester dans le pays de leurs ancêtres et aide ceux qui pensent devoir quitter leur patrie à le faire en sécurité.

    Nous nous réjouissons que l’aide humanitaire aux populations sinistrées ou exilées s’organise progressivement et espérons que les pays auxquels nous l’avons demandé pourront accueillir généreusement des frères chrétiens qui se retrouvent en exil, dépouillés de tout. Mais notre priorité absolue est que les chrétiens du Moyen-Orient puissent rester et vivre en paix dans ces pays où ils sont enracinés depuis les origines de la foi chrétienne.

    Nous espérons de toute notre âme que, comme pour la femme qui met au monde son enfant dans la douleur, un jour viendra où la peine de nos frères et la nôtre se changera en joie, la joie du respect mutuel et de la paix. Quant à ceux qui ont déjà été cruellement martyrisés, nous osons espérer que leur sacrifice ne sera pas vain et que, comme fut le cas sous l’Empire romain et, à une époque plus récente, au Japon, en Corée, au Vietnam, en Chine, en Ouganda et en tant d’autres pays, leur sang sera une semence de chrétiens dans le pays même où ils furent martyrisés. Cette espérance et cette joie, personne ne pourra nous l’enlever. Amen.


    Veillée en soutien aux chrétiens persécutés d'Irak en la basilique de Koekelberg

  • Nigeria : un archevêque présent aux côtés de son peuple

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    NIGERIA : rester et « servir mon peuple » malgré la violence

    Alors que des milliers de fidèles en Irak sont traqués dans leur propre pays par les impitoyables radicaux islamistes de « l’État Islamique », le Nigeria subit lui aussi une série d’attaques meurtrières sans réponse efficace du gouvernement. La encore, l’Eglise agit comme elle le peut à travers notamment la présence de Mgr Kaigama, archevêque de Jos.

    20130726_014-200x300.jpgNigéria, le pays le plus peuplé d’Afrique, est assiégé par des forces djihadistes déterminées à imposer leur poigne de fer au moyen d’une implacable campagne meurtrière qui a récemment commencé à enrôler des jeunes filles d’à peine 10 ans pour commettre des attentats suicide. C’est là la situation au Nigeria, où une réponse inefficace et inepte du gouvernement a laissé les dirigeants de l’Église être les dernières personnalités auxquelles les gens font confiance.

    « mon devoir est d’être présent »

    Parmi ces personnalités se trouve Mgr Ignatius Kaigama, archevêque de Jos, âgé de 56 ans et président de la Conférence des évêques nigérians. Il est l’un des prélats catholiques du pays les plus visibles et courageux. La ville de Jos ayant été le cadre de deux attaques à la bombe de Boko Haram en une seule journée en mai dernier – faisant plus de 100 morts – l’archevêque est clairement en danger. Pourtant, il refuse fermement d’être entouré par des gardes armés lors de ses visites pastorales. « Je n’ai pas de gardes du corps », explique-t-il à l’Aide à l’Église en Détresse, lors d’une récente visite à New York ; « Ça attire les malfaiteurs. » L’archevêque ajoute également : « me protéger moi-même ferait de moi un prisonnier. Cela effraierait les gens. Imaginez si les prêtres se promenaient avec une protection rapprochée ! Nous croyons que Dieu est avec nous. Nous croyons que nous triompherons malgré les machinations » des terroristes.

    L’archevêque estime que son devoir est d’« être présent », de rester auprès du peuple, « même si la violence se trouve à proximité. » « Nos dirigeants », déplore-t-il, « sont tout simplement insensibles à la situation des pauvres », tandis que l’Église, malgré ses « possibilités limitées », fait tout son possible pour aider les chrétiens ainsi que les musulmans, en « tendant la main au-delà des divisions politiques et religieuses. »

    Avant même l’avènement de Boko Haram — qui, dit-il, s’appuie sur des « sympathisants engagés » à l’intérieur et à l’extérieur du Nigeria —l’archevêque a été un pionnier de ce qu’il appelle le « Dialogue de vie. » Il s’agit d’une approche des relations islamo-chrétiennes qui, réaliste quant à la grande fracture théologique entre les deux religions, met l’accent sur la mise en place d’amitiés et de liens au niveau le plus élémentaire. Le « dialogue » reconnaît simplement que « votre vie affecte la mienne, et ma vie affecte la vôtre, » comme le dit l’archevêque.

    L’archevêque ne mâche pas ses mots : « lorsque vous tuez et détruisez non seulement des combattants mais aussi des femmes, des enfants et des pauvres, c’est le mal. Ceux qui sont morts sur le marché de Jos étaient des vendeurs d’oranges, d’arachide ou de lait, qui cherchent simplement à gagner un peu d’argent pour la soirée. C’est une expression du mal. »

    Il n’est pas étranger à la peur. « Il est normal d’avoir peur », dit l’archevêque, « mais j’ai renoncé à tout pour servir Dieu et son peuple. Je n’ai ni famille biologique ni biens matériels que je puisse considérer comme à moi. Au cas où je perdrais ma vie en défendant les droits des personnes à la liberté de culte et l’unité de l’humanité, je ne laisserais ni veuve ni orphelin. Pourtant, il est vrai que la mort fait peur à tout le monde. »

  • En Chine : une campagne de démolition des églises et des croix

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    La campagne de démolition des églises et des croix se poursuit (Eglises d'Asie)

    Depuis janvier 2014, des centaines d’églises de la province du Zhejiang située dans l’est de la Chine ont été partiellement ou totalement détruites et plus de 360 croix retirées de force par les autorités locales dans le cadre d’une campagne intitulée « Trois rectifications pour une démolition ».

    Officiellement cette opération vise à « embellir » la province en supprimant les aspects disgracieux des structures illégalement construites. Les chrétiens et les défenseurs des droits de l’homme dénoncent quant à eux une vaste opération de répression visant les lieux de culte chrétiens et en particulier les croix dressées sur les édifices, dans le but de stopper la croissance des Eglises dans la région.

    La campagne, qui a débuté en janvier 2013 et doit se poursuivre jusqu’en 2015, a pris une nouvelle ampleur ces dernières semaines. Dans la province du Zhejiang où elle est appliquée, l’opération frappe surtout la zone urbaine de Wenzhou, où les chrétiens, essentiellement protestants, qui forment 15 % de la population, - un phénomène à l’origine du surnom de « Jérusalem de Chine » donné à la ville -, affichent une visibilité qui irrite les autorités locales.

    Parmi les derniers incidents en date, Boxun News, un media indépendant en ligne, rapporte la démolition de l’église de Gao’ao dans la ville de Leqing, située dans le Zhejiang. Selon les témoins, le 21 août dernier, des véhicules de police, des camions et des pelleteuses sont entrés à 8 h 30 du matin dans le village de Gao’ao tandis qu’une centaine de policiers se massaient devant l’église avec des matraques et des boucliers pour prévenir toute réaction de la population.

    Lorsque les fidèles ont essayé d’entrer dans l’église pour empêcher sa destruction, la police les a refoulés avec brutalité, utilisant toutes les armes anti-émeute y compris les gaz lacrymogènes qui ont blessé plusieurs personnes. Les témoins présents rapportent des scènes d’une grande violence, les protestataires étant laissés inconscients et couverts de sang sur le sol après avoir été frappés par les forces de l’ordre. L’un d’eux aurait été traîné, inanimé, dans un véhicule de police et emmené vers une destination inconnue.

    La campagne antichrétienne avait déjà pris un tour sanglant le 21 juillet dernier lorsque des centaines de policiers avaient tenté lors d’une opération de force massive d’arracher la croix de l’église de l’Armée du Salut édifiée dans le district de Pingyang de la ville de Wenzhou. Des centaines d’officiers de police assistés d’hommes de main s’étaient affrontés alors aux membres de l’église tentant de protéger leur lieu de culte. On avait dénombré parmi les fidèles plusieurs blessés graves, et les forces de l’ordre avaient dû abandonner momentanément la destruction, avant de revenir l’achever le 14 août dernier.

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