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Médias - Page 150

  • Peut-on relire l’évangile à la lumière de la culture contemporaine ?

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    C’est tout le problème de Vatican II . Vini Ganimara a posé la question à l’abbé Claude Barthe pour l’ « Osservatore Vaticano » :

    « Nous écoutions hier soir, sur Radio-CourtoisiePhilippe Maxence,Guillaume de Thieulloy et l’abbé Claude Barthe parler du livre de Roberto De MatteiVatican II. Une histoire à écrire (éditions Muller).

    Nous avons demandé à l’abbé Barthe de nous dire comment il sentait les propos tout récents du Pape à propos justement du Concile dans son entretien donné à La Civiltà Cattolica et à Études « Vatican II fut une relecture de l’Évangile à la lumière de la culture contemporaine. Il a produit un mouvement de rénovation qui vient simplement de l’Évangile lui-même. Les fruits sont considérables. Il suffit de rappeler la liturgie. Le travail de la réforme liturgique fut un service du peuple en tant que relecture de l’Évangile à partir d’une situation historique concrète. Il y a certes des lignes herméneutiques de continuité ou de discontinuité, pourtant une chose est claire : la manière de lire l’Évangile en l’actualisant, qui fut propre au Concile, est absolument irréversible. Il y a ensuite des questions particulières comme la liturgie selon le Vetus Ordo. Je pense que le choix du pape Benoît fut prudentiel, lié à l’aide de personnes qui avaient cette sensibilité particulière. Ce qui est préoccupant, c’est le risque d’idéologisation du Vetus Ordo, son instrumentalisation ».

    L’abbé Barthe nous répond : « “Vatican II fut une relecture de l’Évangile à la lumière de la culture contemporaine”. Tout concile, le concile de Nicée, le concile de Trente, est une lecture de l’Évangile, plutôt qu’une relecture. Et on peut caractériser le champ et la portée de cette lecture, pour chaque concile, de manière précise (explicitation christologique, définitions sur le sacerdoce, la messe, les sacrements, la grâce). Pas pour Vatican II. Que la relecture faite par Vatican II le soit à “la lumière de la culture contemporaine” est précisément tout le problème de la part discutable tant du Concile que de la réforme liturgique : le grand écart d’une acculturation de l’Évangile dans une “culture” construite contre l’Évangile »

    Référence sur « Riposte catholique » :« C’est tout le problème de Vatican II » : propos de l’abbé Claude Barthe

    JPSC 

  • Encore un commentaire sur les réponses du pape François aux questions de la revue «Etudes » de la Compagnie de Jésus

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    Dans l’interview  qu’il a donnée à la revue des jésuites, Jorge Mario Bergoglio résout l'énigme de son silence en ce qui concerne la révolution anthropologique actuellement en cours. Qui concerne la naissance, la mort, la procréation, toute la nature de l'homme . Sur son blog  Chiesa, Sandro Magister met en lumière le propos  de l’évêque de Rome sur ce point (extraits) :

    « On trouve, dans les vingt-huit pages de l’interview accordée par le pape François à Antonio Spadaro, le directeur de "La Civiltà Cattolica", et publiée simultanément dans seize autres revues de la Compagnie de Jésus dans le monde entier, deux passages dans lesquels il résout l’une des grandes énigmes de son pontificat. C’est-à-dire qu’il y explique pourquoi il parle aussi peu des questions à propos desquelles les papes qui l’ont précédé se sont le plus vivement opposés à la culture dominante.

    Voici le premier de ces passages : "Nous ne pouvons pas insister seulement sur les questions liées à l’avortement, au mariage homosexuel et à l’utilisation de méthodes contraceptives. Ce n’est pas possible. Je n’ai pas beaucoup parlé de ces choses et on me l’a reproché. Mais lorsqu’on en parle, il faut le faire dans un contexte précis. La pensée de l’Église, nous la connaissons, et je suis fils de l’Église, mais il n’est pas nécessaire d’en parler en permanence.

    "Les enseignements, tant dogmatiques que moraux, ne sont pas tous équivalents. Une pastorale missionnaire n’est pas obsédée par la transmission désarticulée d’une multitude de doctrines à imposer avec insistance. L’annonce de type missionnaire se concentre sur l’essentiel, sur le nécessaire, qui est aussi ce qui passionne et attire le plus, ce qui rend le cœur tout brûlant, comme l’eurent les disciples d’Emmaüs. 

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  • L’interview du pape François dans les « Etudes » : première réaction sur le site de l’hebdomadaire « La Vie »

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    Nous l’avons déjà signalé ici : « Quand François se dévoile » : la revue mensuelle des jésuites français Études publie aujourd’hui 19 septembre 2013 la traduction française d’une interview exclusive du pape François. Cette interview est publiée simultanément dans les revues culturelles jésuites de 16 pays d’Europe et d’Amérique. Sur le site de l’hebdomadaire « La Vie », ce jeudi soir, une première analyse de Jean Mercier  « Pape François : "L'amour avant la morale et la discipline" :

    « Dans une interview exclusive réservée aux journaux jésuites, le pape François fait une critique vigoureuse du conservatisme catholique. C’est la première fois depuis le 13 mars, jour de son élection au siège de Pierre, que le pape s’exprime de façon aussi approfondie sur sa vision pour l’Eglise catholique. Interrogé par le jésuite Antonio Spadaro, directeur de la Civilta Cattolica, il réaffirme sa vision d’une Eglise miséricordieuse, tournée vers ceux qui sont loin, à rebours de tout repli identitaire. Il explique ses choix personnels dans un texte très fort.

    Balayant les rêves d’une réforme rapide de l’Eglise, il explique la nécessité du discernement, qui lui vient des jésuites : “Ce discernement requiert du temps. Nombreux sont ceux qui pensent que les changements et les réformes peuvent advenir dans un temps bref. Je crois au contraire qu’il y a toujours besoin de temps pour poser les bases d’un changement vrai et efficace. Ce temps est celui du discernement. Parfois au contraire le discernement demande de faire tout de suite ce que l’on pensait faire plus tard. C’est ce qui m’est arrivé ces derniers mois. Le discernement se réalise toujours en présence du Seigneur, en regardant les signes, en étant attentif à ce qui arrive, au ressenti des personnes, spécialement des pauvres”.

    Humble, le pape revient sur lui-même et ses défauts. Il explique, comme il l’avait déjà fait, qu’il se trompe presque toujours lors de son premier jugement. Il explique aussi qu’il a fait de nombreuses erreurs à cause de son autoritarisme, du temps où il était provincial des jésuites et dévoile sa manière de fonctionner.“Quand je confie une tâche à une personne, je me fie totalement à cette personne. Elle doit vraiment faire une grosse erreur pour que je lui retire ma confiance. Cela étant, les gens se lassent de l’autoritarisme. Ma manière autoritaire et rapide de prendre des décisions m’a conduit à avoir de sérieux problèmes et à être accusé d’ultra-conservatisme. J’ai vécu un temps de profondes crises intérieures quand j’étais à Córdoba. Voilà, non, je n’ai certes pas été comme la Bienheureuse Imelda, mais je n’ai jamais été conservateur. C’est ma manière autoritaire de prendre les décisions qui a créé des problèmes.”

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  • Le pape est-il démago ?

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    Charismatique et populaire, François n'hésite pas à poser les gestes qui font mouche et lancer les formules qui font le buzz ? N'en fait-il pas un peu trop ?

    Loin de la langue de buis, ce commentaire de Jean Mercier (hebdomadaire « La Vie ») sur son blog « Paposcopie », ce 18 septembre :

    La doxa mediatique a tranché. Le pape François est un type très bien. Six mois après son élection, les critiques qui se sont déversées par tombereaux entiers sur Benoît XVI ne sont plus qu’un vieux souvenir. Enfin, les catholiques ont un pape acceptable, ce qui ne s’était plus vu depuis 30 ans…

    Et si François était un tout petit peu démago, du point de vue culturel qui est le nôtre ? L’idée me titille depuis quelques semaines… Même si je m’émerveille de la capacité de ce pape à nous parler avec une totale humanité, de son contact charnel avec la “chair du Christ” que sont les pauvres, je suis parfois gêné par sa capacité de séduction qui n’est pas sans une forme de manipulation, consciente ou non de sa part.

    Je pense à sa façon de demander à ce jeune homme inconnu, qu’il appelle au téléphone, de le tutoyer. Pas de doute, c’est le genre d’anecdote qui plaît dans les rédactions de France, de Navarre et du monde entier !

    Le comble dans le genre est la conférence de presse improvisée dans l’avion au retour des JMJ. Quelques mots ont déclenché une excitation sans précédent. Lorsqu’on demande au pape de se positionner sur l’homosexualité, il répond : “Qui suis-je pour juger…?”

    Tout est dans le “Qui suis-je ?”. Et bien, tout simplement : il est le pape… Et c’est pour cela qu’on lui pose la question. Et pour cela que sa réponse a fait le buzz...

    Si je suis en plein accord avec ce que François a dit sur l’attitude de l’Eglise face aux gays, je ne peux m’empêcher de tiquer. Sa réponse est soit une manière de ne pas assumer son état, soit une pirouette destinée à séduire la totalité de la planète médiatique par son humilité - et faire conclure à une “révolution” sur l’attitude de l’Eglise.

    Le summum a été atteint dans sa fameuse lettre aux non-croyants publiée dans la Repubblica, destinée à Eugenio Scalfari. Magnifique coup médiatique. Néanmoins, lorsque le pape explique que le non-croyant peut se trouver quitte devant Dieu parce qu’il a été fidèle à sa conscience, je ne peux m’empêcher de trouver l’argumentation très faible à tous points de vue. Parce que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Les tortionnaires sans foi ni loi vous disent qu’ils ont la conscience tranquille. Sans doute aurait-il fallu que le pape rentre un peu dans la complexité du sujet...

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  • Célibat sacerdotal : Tony Anatrella revient sur les propos de Mgr Parolin

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    Le célibat sacerdotal, entre dogme et tradition

    Entretien avec Mgr Tony Anatrella

    Paris, 16 septembre 2013 (Zenit.org) Anita Bourdin

    L’interview, dans la presse du Venezuela, de Mgr Pietro Parolin, secrétaire d’État nommé, du pape François, a donné lieu à diverses interprétations. Pour les lecteurs de Zenit, Mgr Tony Anatrella apporte des repères pour savoir comment situer cette explosion médiatique.

    Mgr Tony Anatrella, psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale, consulteur des Conseils pontificaux pour la famille et pour la santé, enseigne et consulte également à Paris. Il intervient dans les séminaires et dans le cadre de journées de formation sacerdotale sur les divers aspects du célibat sacerdotal. Il donne régulièrement un cours sur ce thème lors du Cours international des formateurs de séminaristes qui a lieu tous les ans pendant tout le mois de juillet à Rome depuis plus de 20 ans.

    Zenit - Comment avez-vous réagi à l’interview de Mgr Parolin ?

    Mgr Tony Anatrella - Il faut lire intégralement l’interview qui a été donnée par Mgr Parolin au journal vénézuélien El Universal le 8 septembre 2013 dans laquelle le Secrétaire d’État répond plus largement aux questions du journaliste sur la situation de l’Église. Puis il doit réfuter une distinction introduite par le journaliste qui pose problème quand il s’interroge sur deux types de « dogmes » : certains qui seraient « amovibles » pendant que d’autres seraient « changeants ». Or ces deux types de « dogmes » n’existent pas. Mgr Parolin répond très logiquement et avec raison que le célibat des prêtres n’est pas un « dogme ». L’Église ne l’a jamais présenté de cette façon. De ce fait, la presse s’embrase sur une seule phrase pour faire toutes sortes hypothèses largement infondées. Une fois de plus, une phrase est sortie de son contexte pour lui faire dire tout et son contraire. Il devient de plus en plus difficile de parler sans que la pensée soit détournée à des fins partisanes. Les journalistes ont ainsi pensé et parlé à la place de Mgr Parolin. Certains sont même allés jusqu’à affirmer que cette réponse était concertée entre le Pape et son Secrétaire d’État, et que, sans doute, on assisterait dans les prochains mois à des remises en question. Ce qui est bien sûr injustifié. Mais le journaliste, comme l’ensemble de l’opinion publique, savent-ils encore ce qu’est un « dogme » ?

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  • Le pape François et la théologie de la Libération

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    La semaine dernière, le pape a reçu, en audience privée, une des figures fondatrices du courant progressiste bien connu sous le nom de "théologie de la libération", le père Gustavo Guttierez. Rien n'a percé de l'entrevue à la suite de laquelle aucun communiqué n'a été publié. Faut-il y voir une reconnaissance de ce courant théologique à l'égard duquel Jorge Maria Bergoglio a toujours manifesté beaucoup de réserves ? Il ne semble pas. D'ailleurs, Gustavo Guttierez a lui-même beaucoup évolué et sa position actuelle est devenue extrêmement nuancée. Il semble donc que l'emballement de commentateurs enthousiastes qui se réjouissent d'un tournant de la ligne vaticane est totalement exagéré et que rien ne permet de déduire de cette entrevue un quelconque signe d'un retournement à travers lequel le "progressisme" serait désormais le bienvenu à Rome comme l'affirment des journalistes du Monde, de La Croix, ou de La Libre. La note qui suit permettra d'éclairer le débat :

    Sur le pape François et la théologie de la libération (Chrétiens dans la Cité)

    Les journalistes assimilent à tort l'option préférentielle pour les pauvres (qui peut s'inscrire dans une théologie politique pleinement orthodoxe, y compris dans sa formulation en termes de "doctrine sociale de l'Eglise") et la théologie de la libération qui fut un courant de pensée particulier, imprégné de philosophie marxiste, que le cardinal Bergoglio a combattu. 

    La genèse de la théologie de la libération se situe dans les années confuses de la crise post-conciliaire, lorsqu'un activisme catholique tentait de s'affirmer par rapport aux bouleversements culturels qui allaient conduire à mai 68. C'est précisément en 1968 que la conférence de l’épiscopat latino-américain de Medellin, adopta certains thèmes qui allaient agiter les théologiens. L'option préférentielle pour les pauvres en fit partie.

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  • Communication : quand François prend des risques

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    Jean Mercier (La Vie) évoque le nouveau style de communication de François mais souligne les risques encourus :

    La façon du pape de s'adresser directement aux gens du peuple est révolutionnaire, mais l'expose à des risques de manipulation.

    En six mois de pontificat - fêtés ce vendredi 13 septembre -, François s’est imposé comme un as de la communication. Dès le soir du Conclave, il créait immédiatement un capital de sympathie, qu’il s’est employé à faire grandir et consolider, de sorte que l’Eglise catholique n’a jamais eu autant la cote depuis une douzaine d’années (rappelons que la fin de règne de Jean Paul II avait suscité moult critiques, notamment sur la question de l’image de l’Eglise produite par un pape très diminué).

    Le pape avance sur plusieurs fronts. Primo, des gestes - ne pas prendre la berline papale, mais les automobiles du peuple (jusqu’à la 4L, véhicule emblématique du curé de campagne), porter sa sacoche de travail, mettre à la première place les blessés de l'existence (il lave les pieds des détenus en prison, embrasse les handicapés, consacre beaucoup de soin à toucher ce qu’il appelle la “chair” du Christ dans les pauvres de toutes sortes). Secundo, des paroles fortes : ses coups de poing en faveur d’une Eglise pauvre et purifiée, sa façon d’envoyer les catholiques vers les “périphéries existentielles”, hors de leurs cocons sécurisants. Tertio, des décisions qui font rupture - création de commissions pour faire des audits divers et variés au sein du Vatican. Quarto, une communication qui s’affranchit des contraintes liées à la papauté : aussi bien ses coups de fil aux gens de la base que sa lettre adressée à Eugenio Scalfari, fondateur du quotidien La Repubblica, comme une main tendue aux non-croyants, voire sa manière de traiter en direct avec les journalistes dans l'avion de retour de Rio.

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  • La lettre du pape aux incroyants; François aurait-t-il trébuché dans la « cour des gentils » ?

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    La traduction de la lettre du pape à Scalfari, et à travers lui aux incroyants, publiée dans le Repubblica, figure sur le site "Liberté politique".

    Le site « Benoît et moi » publie la traduction française d’ une réflexion publiée en italien sur le site « Settimo Cielo » de Sandro Magister:

    http://magister.blogautore.espresso.repubblica.it/2013/09/12/nel-gentile-cortile-di-la-repubblica/ 

    Il n’y a pas, en effet, que le « buzz » suscité par les déclarations de  Mgr Parolin, son futur secrétaire d’ Etat, sur le célibat sacerdotal : voici que le pape François lui-même occupe à nouveau la scène médiatique « 
    avec sa réponse par voie de presse à deux lettres ouvertes que le très laïc Eugenio Scalfari lui avait écrites dans "La Repubblica" : la première, le 7 Juillet, avec un titre qui ne présageait rien de bon:  Les réponses que les deux papes ne donnent pas  et la seconde le 7 Août:  Les questions d'un non-croyant au pape jésuite nommé François « 

    Sandro Magister poursuit :

    « Cette dernière lettre comportait notamment un passage qui attribuait au nouveau pape trois innovations très appréciées:"Votre mission comporte deux scandaleuses nouveautés: l'Église pauvre de François, l'Église horizontale de Martini. Et une troisième: un Dieu qui ne juge pas, mais pardonne. Il n'y a pas de damnation, il n'y a pas d'enfer. " Mais encore une fois exprimant du scepticisme: "Je ne pense pas que vous répondrez."

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  • Parole, parole, parole... Mgr Parolin a-t-il manqué une occasion de se taire ?

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    Gérard Leclerc (France Catholique) est interviewé sur Atlantico :

    Atlantico : Le nouveau numéro deux du pape François, Mgr Pietro Parolin, a rappelé au quotidien vénézuélien El Universal que le célibat des prêtres "n’était pas un dogme" et que cette question "pouvait être discutée". Qu'entend-il par-là ? Est-il vraiment possible de revenir sur cette question ?

    Gérard Leclerc : Les propos du nouveau numéro deux du Saint-Siège ne sont pas une révélation. On a toujours su que le célibat des prêtres était une question de discipline ecclésiastique. A l’intérieur même de l’Église catholique, des "secteurs" orientaux comptent en leur sein des prêtres mariés. L’Église n’a jamais vu dans le mariage des prêtres une anomalie, mais dès les origines du christianisme, il apparaît que la chasteté constitue un impératif. Une logique établie par des ouvrages particulièrement savants a amené le sacerdoce catholique à adopter définitivement le célibat, en raison d’exigences propres. Ce sujet est souvent abordé de manière très légère, suivant le postulat selon lequel tout serait résolu si les prêtres pouvaient se marier. Pourtant, les hommes mariés désireux de devenir prêtres sont rares.  Ceux qui prônent cette solution n’ont aucune idée du problème. Chez les Orthodoxes et les Catholiques de rites orientaux, le sacerdoce se fait « à deux vitesses ». Les prêtres mariés ne peuvent accéder à l’épiscopat. Seuls les moines, qui sont célibataires, le peuvent. Et ce dont on n’a pas vraiment conscience non plus en Occident, c’est que la structure de l’Église orthodoxe est fortement monastique. Le monachisme a une importance considérable pour les Orthodoxes, par conséquent le célibat reste prééminent. Par ailleurs, le mariage des prêtres pose des problèmes, ne serait-ce que dans l’éducation des enfants. Les pasteurs protestants le savent. A cela s’ajoute le fait que prêtres et pasteurs ont des statuts différents. Un problème de double autorité du père se pose. De par son sacerdoce, il aura des relations difficiles avec ses enfants, qui auront du mal à s’identifier à un père dont l’autorité excède celle des pères dits normaux.

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  • Célibat sacerdotal : quand Mgr Parolin, le nouveau secrétaire d'Etat du pape, évoque une "ouverture aux signes des temps"

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    A peine nommé et pas encore en fonction, Mgr Parolin, nouveau secrétaire d’Etat du pape, vient de donner  à un quotidien de Caracas (il est nonce au Vénézuéla) une interview sur les questions qui agitent l’Eglise postconciliaire : démocratisation, corruption, pédophilie et autres…

    Il était attendu, notamment, sur l’incontournable revendication de la mise en place d’un clergé marié dans l’Eglise latine. Sa réponse balancée a immédiatement été saisie au vol par les médias et autres militants pour l’abolition du célibat des prêtres . La voici : « «On peut parler, réfléchir et approfondir ces questions qui ne sont pas des définitions de la foi, et penser à quelques changements, mais toujours au service de l'unité et tout selon la volonté de Dieu ... Dieu parle de nombreuses façons. Nous devons prêter attention à cette voix qui nous oriente sur les causes et sur les solutions, par exemple la pénurie de clergé. Donc, il faut garder à l'esprit, au moment de prendre des décisions, ces critères (la volonté de Dieu, l'histoire de l'Eglise), ainsi que l'ouverture aux signes des temps », ce qui en dit trop ou pas assez. Imprudence ou ballon d’essai pour compte d’autrui ?

    La question du célibat sacerdotal, c’est comme le boléro de Ravel : on croit que c’est fini et cela recommence encore obstinément. Sans remonter aux conciles d’Elvire (IVe siècle) ou du Latran (le premier, au XIIe siècle), le thème a refait surface, une fois de plus, à la faveur de la révélation de l’épidémie pédophile dans le clergé des années postconciliaires.

    Petit rappel : dans les pays catholiques les plus éprouvés par le « sécularisme » doctrinal et moral -comme l’Autriche ou la Belgique- des évêques ont épanché publiquement leurs doutes et leur trouble. Lorsqu’à la mi-mai 2010, un  évêque autrichien, Paul Iby, d’Eisenstadt, déclare que « les prêtres devraient être libres de décider s’ils veulent se marier ou non » et que « le Saint-Siège est trop timide à ce sujet », le cardinal-archevêque de Vienne, Christophe Schönborn, commente : « les préoccupations qui ont été exprimées par l’évêque Iby, nous les ressentons tous ».Un peu plus tard, dans un contexte similaire, trois évêques flamands, NN.SS. De Kesel (Bruges), Bonny (Anvers) et Hoogmartens (Hasselt) ont, à leur tour, saisi au bond la balle des scandales pédophiles, pour pousser l’amalgame encore un peu plus loin. Dans une interview à la radio flamande VRT, Mgr De Kesel a déclaré (18 septembre 2010): « Je pense que l'Eglise doit se poser la question de savoir s'il convient de conserver le caractère obligatoire du célibat » et, poursuivant sur sa lancée: « on pourrait dire qu'il y a des prêtres célibataires mais que des personnes pour lesquelles le célibat est humainement impossible à respecter devraient aussi avoir la chance de devenir prêtre » pour conclure: « la discussion sur le célibat [des prêtres] pourrait avoir une suite bien plus rapide que celle sur l'accès des femmes à la prêtrise" ».

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  • La lettre du pape publiée dans la Repubblica

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    Zenit revient sur cette publication d'une lettre répondant aux interpellations d'Eugenio Scalfari dont elle donne une synthèse exhaustive :

    Lettre du pape François aux non croyants; il explique la force de Jésus (Zenit.org - Antonio Gaspari)

    Le pape François nous étonnera toujours. Mercredi 11 septembre, le quotidien italien La Repubblica a publié dans ses quatre premières pages une lettre que le pape a adressée à Eugenio Scalfari, fondateur, éditorialiste et ancien directeur du quotidien.

    Le pape a répondu à deux éditoriaux d’Eugenio Scalfari publiés le 7 juillet et le 7 août, dans lesquels l’ancien directeur de La Repubblica, qui s’est lui-même défini un « non croyant qui ne cherche pas Dieu », commentait l’encyclique Lumen fidei et posait des questions au pape et à l’Eglise catholique.

    De manière inattendue et insolite le pape répond au journaliste, cordialement, sur un ton qu’il qualifie « d’affectueusement fraternel ».

    Le pape salue de manière très positive la possibilité de dialoguer sur « une réalité aussi importante que la foi, qui renvoie à la prédication et à l’image de Jésus ».

    Il explique ce paradoxe auquel on est confronté de siècle en siècle : « La foi chrétienne, dont la nouveauté et l’incidence sur la vie de l’homme  dès le début s’exprimait à travers le symbole de la lumière, a souvent été accusée d’être une ombre de la superstition qui s’oppose à la lumière de la raison ».

    « D’où cette incommunicabilité  qui est née entre l’Eglise et la culture d’inspiration chrétienne d’une part, et la culture  moderne imprégnées d’illuminisme, de l’autre ».

    Selon le pape François l’heure est venue d’ouvrir un dialogue sans préjugés pour réaliser une rencontre sérieuse et fructueuse.

    A ce propos le pape cite le n. 34 de l’encyclique Lumen Fidei où il écrit : « Il résulte clairement que la foi n’est pas intransigeante, mais elle grandit dans une cohabitation qui respecte l’autre. Le croyant n’est pas arrogant; au contraire, la vérité le rend humble, sachant que ce n’est pas lui qui la possède, mais c’est elle qui l’embrasse et le possède. Loin de le raidir, la sécurité de la foi le met en route, et rend possible le témoignage et le dialogue avec tous. ».

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  • Le célibat sacerdotal au risque de la communication

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    Alors que les journaleux de tout poil glosent à tort et à travers sur l'abandon "du dogme du célibat sacerdotal", les observations de Philippe Maxence sur l'Homme Nouveau se révèlent d'une cruciale opportunité :

    Pendant longtemps, la discrétion fut la marque distinctive de la diplomatie et cette vertu fut portée à son plus haut degré d'incandescence par la diplomatie pontificale. Certes, les rapports entre l'Église et les États, entre les Princes de l'Église et les Grands de ce monde ne se réglaient pas forcément dans l'obscurité des confessionnaux. Mais, pendant des siècles, on préféra privilégier la lettre personnelle ou l'entretien tranquille aux bruits de la rue. Les temps ont-ils changé ?

    La question est vaine parce qu'elle est positive. Et elle l'est au moins depuis le XXe siècle quand les papes se sont mis à répondre aux questions des journalistes, ce qui fut le cas, par exemple pendant la Première Guerre mondiale et que les pères Lombardi de l'époque furent mobilisés en toute hâte pour en rattraper les effets désastreux.

    Le tout-médiatique, qui est comme l'âme profonde de notre monde actuel, n'épargne pas l'Église. Alors même qu'il n'entrera en fonction que le mois prochain, Mgr Pietro Parolin, nouveau Secrétaire d'État, a accordé un entretien dont la teneur nous est notamment présentée par Jean-Marie Guénois du Figaro. Il faut certes toujours vérifier à la source les propos rapportés. Gageons, cependant, que le chroniqueur religieux du Figaro, qui n'a rien d'un anti-romain, est resté fidèle à la teneur des propos de Mgr Parolin. Il tente même de désamorcer à sa manière les effets destructeurs que pourrait avoir l'exploitation des propos de Mgr Parolin. Ainsi il écrit à propos du nouveau bras droit du Pape : « Il ne dit pourtant rien de révolutionnaire et reste d'une grande prudence, mais il reconnaît que ce débat du célibat des prêtres pourrait être ouvert dans le cadre du nouveau pontificat. »

    Alors, de quoi s'agit-il exactement ? À une question posée sur le célibat des prêtres, le prélat aurait répondu qu'il ne s'agissait pas d'un dogme, mais d'un effet de la tradition, renforcé par le concile de Trente et que de ce fait, on peut en discuter. Mais cette discussion, précise-t-il, ne peut pas aller dans n'importe quel sens : « L'on ne peut pas simplement dire que cela appartient au passé ».

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