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Défense de la Vie - Page 62

  • La déclaration commune des grandes religions monothéistes sur la fin de vie

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    De sur Smart Reading Press :

    MOURIR DANS LA DIGNITÉ : LA DÉCLARATION COMMUNE DES GRANDES RELIGIONS MONOTHÉISTES

    8 Nov 2019

    Mourir dans la dignité : la signature
    Le 28 octobre dernier, à l’initiative d’un rabbin israélien, membre de l’Académie pontificale pour la vie, une déclaration commune sur la fin de vie a été signée par des représentants des grandes religions monothéistes catholiques, orthodoxes, juifs et musulmans. L’aboutissement de ce travail sous la forme d’un document signé et publié est un événement en soi, car il constitue une première dans un paysage médiatique international qui souligne plutôt les oppositions et les divisions entre les religions.

    L’accord historique sur la fin de vie signé le 28 octobre par des représentants des grandes religions monothéistes – dont vous trouverez une traduction à télécharger – veut contribuer à une prise de conscience sociétale de ce qui définit véritablement une mort dans la dignité. Car dans les débats politiques actuels, c’est au nom du droit de mourir dans la dignité qu’on légalise l’euthanasie et/ou le suicide assisté dans une approche qui nie non seulement la dignité de la vie humaine, mais aussi sa condition, qui comprend la souffrance et la mort.

    Ce travail permet ainsi de conclure de façon claire à des éléments indispensables pour permettre une fin de vie digne qui respecte toutes les dimensions de la personne humaine, physique, psychologique et spirituelle, rappelant à chacun ses responsabilités et ses devoirs, qu’il s’agisse du politique, du personnel soignant ou des communautés de croyants.

    UN ÉVÉNEMENT INTERNATIONAL ET HISTORIQUE

    Rassembler les grandes religions monothéistes dans une position éthique commune et formelle constitue une première historique. Dans une société occidentale de plus en plus sécularisée, qui renvoie le fait religieux à la sphère strictement privée, elle permet de donner le poids de la représentativité de plus de 2,6 milliards de croyants et pratiquants de ces religions et une prise de conscience que le fait religieux est un fait humain qui concerne tous les hommes.

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  • "Santé et droits sexuels reproductifs" : pourquoi le Saint-Siège ne participera pas au Sommet de Nairobi

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Le Saint-Siège ne participera pas au Sommet de Nairobi

    « La CIPD et son programme d’action englobant le vaste programme de développement de la communauté internationale ne devraient pas être réduits à ce que l’on appelle « la santé et les droits sexuels et reproductifs » et à « l’éducation à la sexualité complète » », estime le Saint-Siège qui ne participera donc pas au Sommet de Nairobi. Il regrette l’absence de « consultation sur le texte » et aussi une organisation du sommet « hors du cadre des Nations Unies »: on ne saurait le considérer comme un « sommet de l’ONU ». Il réaffirme le « droit à la vie ».

    Un communiqué de la Mission du Saint-Siège à l’ONU, à New York, publié ce vendredi 8 novembre, en anglais, rappelle tout d’abord les engagements du Saint-Siège: « Le Saint-Siège est et reste un ardent défenseur de la promotion d’un développement humain équitable, durable et intégral qui favorise la dignité humaine et le bien commun de chaque homme, femme et enfant, comme l’a déclaré le pape François: le développement doit être fondé sur accès pratique et immédiat de tous aux biens matériels et spirituels essentiels: logement, travail digne et bien rémunéré, nourriture et eau potable adéquates; liberté religieuse et, plus généralement, liberté spirituelle et éducation. Ces piliers du développement humain intégral ont un fondement commun, à savoir le droit à la vie et, plus généralement, ce que nous pourrions appeler le droit à l’existence de la nature humaine elle-même.[1] »

    Il rappelle aussi son intérêt pour la Conférence du Caire, et ses réserves: « La conférence tenue au Caire en 1994 était un événement important. Le Programme d’action se félicitait en particulier de son affirmation contre toutes les formes de coercition dans les politiques de population. La position du Saint-Siège sur les documents de la CIPD et leur terminologie figurent dans les réserves spécifiques aux mêmes documents [2]. »

    Et il redit son intérêt pour la conférence de Nairobi aussi, mais il regrette d’accent mis justement sur les points controversés du Caire: « C’est pourquoi le Saint-Siège a noté avec intérêt la nouvelle qu’une conférence visant à commémorer le 25e anniversaire de la CIPD était prévue cette année et qu’elle devait se dérouler en Afrique. Il est toutefois regrettable que les organisateurs aient décidé de centrer la conférence sur quelques questions discutées et controversées qui ne font pas l’objet d’un consensus international et qui ne reflètent pas avec précision le programme de croissance de la population et du développement défini par la CIPD. La CIPD et son programme d’action englobant le vaste programme de développement de la communauté internationale ne devraient pas être réduits à ce que l’on appelle « la santé et les droits sexuels et reproductifs » et à « l’éducation à la sexualité complète »».

    Il aurait souhaité que soient également abordés des « aspects du Programme d’action, tels que les femmes et les enfants vivant dans l’extrême pauvreté, migration, stratégies de développement, alphabétisation et éducation, promotion d’une culture de la paix, soutien à la famille en tant que cellule de base de la société, lutte contre la violence à l’égard des femmes et assurer l’accès à l’emploi, à la terre, au capital et à la technologie, etc. »

    Ainsi, « le Saint-Siège ne peut souscrire à la «Déclaration de Nairobi sur la CIPD25: Accélérer la promesse». Il regrette qu’aucune consultation de fond sur le texte n’ait été menée. Le Saint-Siège note que si plus de temps et une approche véritablement inclusive avaient été choisis, un soutien plus large aurait pu être assuré pour le texte et pour la conférence ».

    Autre point de divergence: « Il est également regrettable que la conférence se déroule hors du cadre des Nations Unies, empêchant ainsi des négociations intergouvernementales transparentes tout en donnant l’impression trompeuse d’un «consensus» sur la «Déclaration de Nairobi». Par conséquent, le «Sommet de Nairobi» ne peut être considéré comme une rencontre de l’Organisation des Nations Unies ni tenu sous ses auspices. »

    « En conséquence, le 24 octobre 2019, le Saint-Siège a informé le Gouvernement du Kenya qu’il ne participerait pas à la conférence », conclut le communiqué.

    *****

    NOTES:

    1. Discours du pape François à l’Assemblée générale des Nations Unies le 25 septembre 2015.

    2. Les réserves du Saint-Siège doivent être interprétées conformément à la déclaration faite par le représentant du Saint-Siège à la 14e séance plénière de la Conférence internationale sur la population et le développement, le 13 septembre 1994; disponible à: https://www.un.org/en/development/desa/population/events/pdf/expert/27/SupportingDocuments/A_CONF.171_13_Rev.1.pdf, p. 143.

  • De l'avortement et de l'avortement encore jusqu'à la nausée

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    Nous ne le répéterons jamais assez : la démocratie libérale moderne, tout particulièrement dans notre pays, trouve sa fondation ultime dans une transgression majeure que notre roi Baudouin a solennellement refusé de cautionner : celle qui autorise l'élimination du petit d'homme en gestation dans le sein maternel. C'est une barbarie que rien ne peut justifier et qui est avalisée même par des gens qui prétendant militer en faveur du respect de la nature et de l'environnement font bon marché de la vie humaine. Cette transgression fondamentale entâche tout l'exercice de la vie politique dans notre société et devrait déterminer chez tout être humain ayant un peu de sens moral un profond dégoût à l'égard d'une classe politique qui nous donne la nausée. Face à une telle dérive, nos évêques ne devraient-ils pas envisager de frapper d'interdit un pays qui bafoue aussi gravement la loi naturelle et divine ? YW

    Lu sur La Libre de ce jour (p. 11):

    L’avortement va être totalement dépénalisé 

    Le texte pourrait déjà être voté mercredi prochain en commission Justice de la Chambre. PS, SP.A, MR, Open VLD, Écolo, Groen, Défi et PTB [… ] ont trouvé un consensus, jeudi, sur une réforme de la loi sur l’avortement. Cette réforme prévoit, entre autres, la dépénalisation totale de l’IVG, y compris pour le médecin. Des détails restent toutefois à régler sur ce dernier point. Ce qui était déjà acquis avant la réunion parlementaire de jeudi, c’est l’élargissement du délai légal pour une IVG de douze à dix-huit semaines de grossesse ; la réduction du délai de réflexion de six jours à 48 heures entre la première visite chez le médecin et l’IVG ; et la dépénalisation totale de l’avortement pour les femmes, même au-delà du délai légal. … Concrètement, avec la nouvelle loi, l’avortement sera considéré comme un acte médical. Il sera donc soumis, comme n’importe quel autre acte médical, au respect du droit commun et de la déontologie des médecins, lesquels prévoient des sanctions en cas de faute. Les libéraux se sont montrés satisfaits, jeudi.

  • Pourquoi l’avortement n’est pas un acte médical

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Pourquoi l’avortement n’est pas un acte médical

    31/10/2019

    C. du Bus

    L'actualité exige d'être clair sur les enjeux en matière d'avortement. C'est pourquoi, ce Flash Expert  peut contribuer à enrichir la réflexion.L'avortement est parfois présenté comme un « acte médical » au motif que sa pratique est confiée par la loi à un médecin. Or, il faut examiner la nature d'un acte, déterminée entre autres par sa finalité, et non pas uniquement la qualité de celui qui le pose, pour conclure qu'il constitue ou non un acte médical. Deux pages pour comprendre et argumenter.

     Télécharger le PDF

  • Accueillir le handicap : le touchant témoignage de Florence Givelet sur RTL

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    2019_11_01_10_04_52_Greenshot.pngVoir également : https://www.cathobel.be/2019/06/12/ouvrir-son-coeur-et-accueillir-la-difference/

  • Et si Ecolo se montrait cohérent ?

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    Une carte blanche publiée sur le site du Vif (opinion) :

    Lettre ouverte au parti Ecolo : pour une écologie cohérente

    30/10/19

    Chers députés, chers mandataires, chère présidente et cher président de parti, dans tous les combats que vous menez, ou peu s'en faut, vous visez juste, nous vous le concédons. Vous parlez avec le coeur, mais aussi avec la voix de la raison.

    Vous cherchez à préserver le monde au sein duquel nous vivons, la vie qui nous entoure, la beauté de notre planète. En toutes choses, vous cherchez à concilier l'écologie avec une nécessaire exigence sociale, en vous préoccupant du sort des plus vulnérables.

    Nous sommes jeunes, nous croyons dans votre combat. Comme vous, nous avons marché pour le climat. De la sphère privée à l'action collective, l'écologie politique est pour nous une lutte quotidienne. Nous adhérons à vos valeurs et nous vous avons soutenu jusqu'ici.

    Mais vous vous engagez aujourd'hui sur une voie où nous ne pouvons vous suivre. Dans le contexte actuel des affaires courantes, loin des médias, en l'absence de tout débat public, vous cherchez en effet à faire passer en grande hâte un projet de loi visant à élargir le délai d'avortement à 18 semaines en vous appuyant sur une majorité de circonstance.

    Outre le fait que le contexte mentionné n'est guère propice à la transparence et au débat démocratique que nous chérissons tant, et dont Ecolo s'est toujours targué d'être l'un des plus fervents défenseurs, nous avons l'intime conviction que ce projet de loi va dans une direction qui ne devrait pas être la vôtre. A l'heure où nous devons rebâtir notre lien avec la communauté, vous participez à la fuite en avant vers une glorification de la liberté individuelle aux dépens des vies vulnérables. Vies vulnérables qui ne sont pas uniquement celles des foetus, mais aussi celles des femmes qui les portent. Cette vulnérabilité ne devrait ni être niée ni être perçue comme une honte et encore moins comme un obstacle à la vie décente. Nous n'avons pas besoin qu'on fasse encore une fois retomber notre échec commun sur les épaules de quelques-unes. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un monde auquel les femmes n'ont pas peur d'exposer leurs enfants. C'est d'une société où nous disons à ces femmes pour qui une grossesse apparaît comme impossible à assumer : "Tu vas pouvoir continuer tes études, tu vas pouvoir travailler dans des conditions humaines, car nous sommes là." Ce dont nous avons besoin, c'est de réenchanter la solidarité, et non de se déresponsabiliser du sort d'autrui.

    C'est en tant que jeunes écologistes que nous nous adressons à vous, car nous sommes persuadés de lutter pour la même cause. Nous nous disons écologistes parce que nous luttons contre le mépris dont la nature fait l'objet. Aujourd'hui, l'être humain ne peut plus espérer nier son insertion dans une réalité plus fragile et mystérieuse que la masse de ressources qu'il a espéré avoir à sa disposition. Il nous semble y avoir une grave contradiction entre d'une part militer pour préserver le climat, les écosystèmes et la biodiversité, et d'autre part faire comme si le corps humain et sa propre fécondité pouvaient constituer un monde à part, un empire dans un empire, pour paraphraser Spinoza. Comment peut-on militer pour le respect de la vie, la protection et le bien-être des animaux, en ce compris leurs petits, et dans le même temps permettre d'avorter jusqu'à 18 semaines de grossesse ? Sauf à considérer que la vie d'un foetus de 18 semaines vaut moins qu'une vie animale, n'y a-t-il pas là une incohérence à dénoncer ? La révolution écologique que nous voulons suppose d'accepter que tout est lié, et que le mépris de l'enfant à naître, la violence à l'égard de la femme qui le porte et la destruction de notre maison commune sont les avatars d'un même égoïsme.

    Chaque femme qui fait le choix de l'avortement doit être traitée avec le plus grand respect ; chaque situation est toujours particulière et comporte son lot de difficultés et de peines. Mais nous devons impérativement garder à l'esprit qu'une personne qui avorte est le plus souvent une personne seule face à l'immensité de la tâche qu'est celle d'accueillir un enfant dans ce monde en ébullition. L'extension du délai d'avortement à 18 semaines, c'est par bien des aspects le choix de l'indifférence.

    Nous brisons tous les jours un peu plus la vie qui nous nourrit. N'allons pas jusqu'à nous dissocier de celle que nous engendrons.

    Jean-Baptiste Ghins

    Marie Hargot

    Grégoire Cuchet

    Alix Le Jemtelle

    Fiona Degrave

    Margaux Villebrun

    Marie-Sophie van Kerckhoven

    Priscilla de Hemptinne

  • L'Association Médicale Mondiale (AMM) réaffirme son opposition à l'euthanasie et au suicide médicalement assisté

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    LES MÉDECINS DU MONDE CONFIRMENT LEUR OPPOSITION À L'EUTHANASIE ET AU SUICIDE ASSISTÉ

    28 octobre 2019

    Samedi 26 octobre, l'Association Médicale Mondiale (AMM) a réaffirmé son opposition constante à l'euthanasie et au suicide médicalement assisté (cf. L’association médicale mondiale toujours fermement opposée à l’euthanasie et au suicide assisté). Elle a indiqué dans un communiqué qu’elle réitérait « son ferme attachement aux principes de l'éthique médicale », mais aussi « que le plus grand respect doit être maintenu pour la vie humaine ». Par conséquent, l'AMM « est fermement opposée à l'euthanasie et au suicide médicalement assisté ». Cette déclaration, adoptée lors de son Assemblée annuelle à Tbilissi en Géorgie, est le fruit d’une enquête menée auprès de médecins et de non-médecins du monde entier.

    « Aucun médecin, souligne la nouvelle Déclaration, ne devrait être contraint de participer à l'euthanasie ou au suicide assisté, et aucun médecin ne devrait être obligé de prendre des décisions liées à cette fin ». Elle indique aussi, à propos du refus de l’acharnement thérapeutique, que « le médecin qui respecte le droit fondamental du patient de refuser un traitement médical n'agit pas de manière contraire à l'éthique en renonçant ou en refusant des soins non désirés, même si le respect d'un tel souhait entraîne la mort du patient ».

    La Déclaration révisée définit l'euthanasie comme étant l’acte d’« un médecin qui administre délibérément une substance mortelle ou qui intervient pour causer la mort d'un patient ayant la capacité de prendre des décisions » le concernant.

    Le suicide médicalement assisté correspond aux cas où, « à la demande volontaire d'un patient ayant une capacité de décision, un médecin permet délibérément à un patient de mettre fin à sa vie en lui prescrivant ou en lui fournissant des substances médicales dans l'intention d'entraîner la mort ».

    Pour le Dr Frank Ulrich Montgomery, Président de l'AMM : « Ayant tenu des conférences consultatives impliquant tous les continents du monde, nous pensons que cette formulation révisée est en accord avec les points de vue de la plupart des médecins du monde ».

  • Retour sur l'euthanasie de la championne paralympique Marieke Vervoort

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    A PROPOS DE L’EUTHANASIE DE LA CHAMPIONNE PARALYMPIQUE MARIEKE VERVOORT

    28 octobre 2019

    Mercredi 23 octobre, les médias annonçaient la mort par euthanasie de l'athlète paralympique belge Marieke Vervoort (cf. L’athlète paralympique belge Marieke Vervoort a été euthanasiée). Analyse et décryptage avec Carine Brochier de l’Institut Européen de Bioéthique.

    Gènéthique : Dans quelles circonstances cette athlète a-t-elle demandé l’euthanasie ?

    Carine Brochier : Tout d’abord, je dois dire qu’elle était porteuse d’une maladie dégénérative qui lui causait de très grandes souffrances. Elle souffrait vraiment. Elle était dans les 4% de souffrances réfractaires qu’on ne sait pas soulager. Marieke Vervoort a tenu très longtemps grâce à un parcours adapté de prise en charge, soutenue aussi par ses challenges et les compétitions sportives. Mais elle était aussi depuis très longtemps, proche des milieux qui soutiennent et qui font la promotion de l’euthanasie, des médecins militants et euthanasieurs. C’est à se demander parfois si Marieke n’a pas été instrumentalisée par leur cause. De son côté, elle avait tout préparé en vue de son euthanasie et se disait soulagée de pouvoir y recourir quand elle ne pourrait plus aller plus loin. Après les jeux olympiques de Rio où elle a été médaillée d’argent du 400 mètres fauteuil dames, elle a utilisé ce moment de célébrité pour annoncer qu’elle se ferait euthanasier quand la souffrance « ne serait plus supportable », ajoutant qu’elle « aimerait que dans tous les pays, l’euthanasie ne soit plus considérée comme un meurtre, mais que cela signifie un sentiment de repos et de tranquillité » (cf. Une championne paralympique belge demande à être euthanasiée). Depuis lors, un suspens était entretenu autour d’elle.

    G : Est-ce qu’on peut dire que ce faisceau de circonstances a pu l’enfermer dans sa décision ?

    CB : Il est légitime de se poser la question. Mais avant, il faut reconnaitre qu’il est des maladies neurologiques où la souffrance est terrible et inapaisable. La souffrance est la première à susciter un enfermement sur soi. L’athlète, je crois a été très courageuse de durer aussi longtemps. Et c’est précisément cela qu’il convient de saluer. Cependant, quand une personne a déclaré son intention de recourir à l’euthanasie, surtout quand c’est une personne médiatisée, il est difficile pour elle de revenir sur ce qu’elle a dit.

    On touche là quelque chose de très important. Je connais une personne qui souffre jour et nuit et dont les souffrances ne peuvent être apaisées. Elle est accompagnée par plusieurs personnes qui veillent à l’entourer de mille attentions. Par trois fois, elle a été tentée d’en finir, elle a failli demander l’euthanasie, mais chaque fois, elle a dépassé la crise, tout en restant dans un déluge de souffrance. Pourquoi ? Et c’est ici un point extrêmement important : celui de l’entourage immédiat du malade. Le milieu qui le porte, l’environnement, tout cela influe sur le mental de la personne malade, surtout si la douleur est présente. Selon que l’entourage et les amis ne voient aucune malice au fait qu’un médecin provoque la mort de la personne en souffrance, ou selon, au contraire, que l’entourage répugne à cette pratique et décide de s’investir pour l’accompagner à travers la souffrance, l’impact est différent. Les conséquences le sont aussi. Pour cette raison, la façon dont une société soutient ou non les malades est cruciale. Quand elle soutient l’euthanasie, le message qu’elle donne se résume en un « tu souffres, tu décides ! ». La question essentielle est celle de savoir quel est le milieu porteur qui accompagne la personne ? Si ce milieu fait d’elle une figure de proue de son combat, il va lui être difficile de ne pas s’exécuter…et même de faire marche arrière.

    G : Comment expliquez-vous l’importance du milieu, de l’entourage de la personne malade en souffrance ?

    CB : Dans son livre « les souffrances du jeune Werther », Goethe raconte l’histoire d’un jeune homme en quête d’absolu que les souffrances de la vie vont pousser au suicide. Quand le livre a été publié, beaucoup de jeunes gens l’ont imité, se sont identifiés au héros… jusqu’au suicide. Ce roman a été interdit un temps pour cette raison et a fait l’objet de l’analyse de psychologues. Ce qu’on peut en déduire, c’est que la figure du héros a un effet sur ceux qui le regarde et s’y identifient. A contrario, dans « la flûte enchantée » de Mozart, le personnage de Papageno est arrêté alors qu’il s’apprête à se suicider par trois jeunes garçons qui lui indiquent une autre voie ; il renonce à son projet. Encore une fois, ce qui importe c’est de savoir quelle société porte les plus fragiles. Si on en arrive, comme c’est le cas aujourd’hui en Belgique, à banaliser l’euthanasie, si on présente, dans les médias notamment, l’exemple de Marieke Vervoort comme une panacée, on ne sera pas prêts à porter les malades dans une autre direction que ce soit par la pensée, le cœur ou bien plus prosaïquement en moyens financiers.

    G : Comment aider les personnes qui vivre une souffrance inapaisable ?

    CB : Il est difficile de ne pas démissionner face à la souffrance. Ce qui fait la différence c’est la petite vitamine de vie qu’on arrive à insuffler à la personne fragile. Ce que je veux dire, c’est qu’on ne laisse pas un révolver sur la table de nuit d’un suicidaire. La société doit proposer une autre perspective que la mort, elle doit proposer un sens. Dans le cas de Marieke Vervoort, sa vie aurait pu être une leçon de courage malgré la souffrance pour tous, parce que la personne peut faire signe, ou même être un signe. Elle a orienté sa force intérieure vers une quête de reconnaissance : celle des jeux olympiques, et on peut se demander si ultimement, l’euthanasie n’a pas été, alors qu’elle ne maitrisait plus rien, sa dernière médaille. Il faut se demander vers où notre force intérieure est dirigée ? La diriger demande un effort, un entrainement, une résistance à la souffrance, de l’humilité. Encore une fois, le milieu porteur garantit que la personne traversera l’épreuve de la souffrance, qu’elle sera prête à affronter les enfers.

    G : Est-ce qu’elle était en fin de vie ? Est-ce que sa situation entrait dans le cadre de la loi?

    CB : Non, elle n’était pas en fin de vie et on ne pouvait pas lui appliquer de sédation, mais oui, elle entrait complètement dans le cadre de la loi. Sa maladie la conduisait à une souffrance insupportable et inapaisable et comme telle, elle pouvait recourir à l’euthanasie. En Belgique, la fin de vie n’est pas une condition nécessaire. Dans ce cas simplement, ce qui change ce sont les conditions plus nombreuses en termes de qualification des médecins ou de délais qui sont nécessaires pour l’obtenir. Légalement, tout était en règle.

  • Fin de vie : une déclaration commune des religions monothéistes

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    De Vatican News :

    Au Vatican, les religions monothéistes signent une déclaration sur la fin de vie

    Des représentants juifs, musulmans et chrétiens ont signé ce lundi matin une déclaration commune rejetant l'euthanasie et le suicide assisté et invitant à développer les soins palliatifs.
     
    Olivier Bonnel - Cité du Vatican

    Proposé au Pape François par le rabbin Avraham Steinberg, coprésident du Conseil national israélien pour la bioéthique, ce texte a ensuite été validé par l'Académie pontificale pour la Vie qui a réunit un groupe de leaders juifs, chrétiens et musulmans. Ce texte intitulé «déclaration des religions monothésites abrahamiques sur les problématiques de la fin de vie» a été signé lundi 28 octobre à la Casina Pie IV, dans les jardins du Vatican, siège de l'Académie pontificale des Sciences. Parmi les signataires figurent Mgr Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la Vie, le rabbin Avraham Steinberg, Kyai Marsudi Syuhud, chef de la plus importrante organisation d'oulémas d'Indonésie, ou encore un représentant du patriarcat de Moscou. 

    «Les problématiques morales, religieuses, sociales et juridiques du traitement du patient en phase terminale sont parmi les sujets les plus complexes et les plus débattus dans le domaine de la médecine moderne», peut-on lire en préambule du document. Les thématiques liées à la fin de vie ne sont pas des problématiques simples à aborder en raison des nombreux progrès scientifiques et technologiques de ces dernières années, des changements dans les rapports entre le médecin et le patient, et plus globalement des changements culturels en particulier dans les sociétés occidentales, souligne encore le préambule. 

    Les objectifs de cette déclaration

    Ce texte a pour ambition de mieux présenter la vision des religions monothésites sur ces questions délicates de la fin de vie, mais aussi d'améliorer la capacité des agents de santé à mieux comprendre, respecter, guider, aider et réconforter le croyant et sa famille dans l'exercice de leurs fonctions. «Respecter les valeurs religieuses ou culturelles du patient n'est qu'un problème religieux, souligne encore ce document, mais c'est une exigence éthique pour les personnels soignant qui accueillent des patients de confessions religieuses différentes.»

    L'assistance à ceux qui sont sur le point de mourir, lorsqu'il n'y a plus de traitement possible, est, d'une part, une manière de prendre soin du don divin de la vie, et d'autre part, un signe de responsabilité humaine et éthique, à l'égard de la personne qui souffre, souligne cette déclaration. 

    Refus de l'euthanasie et du suicide-assisté

    Cette déclaration rappelle aussi clairement l'opposition des grandes religions monothésistes à l'euthanasie, et à toute forme d'aide au suicide. L'euthanasie «est un acte direct, délibéré et intentionnel de prendre la vie et l'assistance médicale au suicide,  qui est un suicide direct, délibéré et intentionnel sont des actes  totalement contraires à la valeur de la vie humaine», lit-on dans ce texte. Par conséquent, ces actes «répréhensibles tant du point de vue moral que religieux devraient être interdites sans exception.»

    Le texte évoque également l'importance de développer les soins palliatifs pour mieux accompagner les malades en fin de vie, et rappelle l'engagement des grandes religions monothéistes à sensibiliser le grand public à ces soins. Le document signé a ensuite été présenté au Pape François lors d'une audience privée. 

    Voici les grands points de cette déclaration:

    - L'euthanasie et le suicide assisté sont moralement et intrinsèquement mauvais et devrait être interdite sans exception. Toute pression et l'action sur les patients pour les persuader de mettre fin à leur vie est catégoriquement rejetée.

    - Aucun personnel de santé ne devrait être forcé ou contraint à le faire, d'être associé, directement ou indirectement, au décès délibéré, d'un patient par suicide assisté ou par toute forme de suicide assisté. Au fil des ans, il a été accueilli favorablement le fait que le l'objection de conscience à ces actes contraires à la loi devrait être respectée. Ceci reste valable même si de tels actes ont été déclarées légaux dans certains lieux. L'objection de conscience devrait être universellement respectée.

    - Nous encourageons et soutenons une présence qualifiée et professionnelle des soins palliatif partout et pour tous. Même quand la mort est un poids difficile à supporter, nous nous engageons moralement et religieusement à ne pas nous laisser abattre ainsi qu’à assurer réconfort, soulagement de la douleur, proximité, assistance spirituelle à la personne et sa famille.

    - Nous appuyons les lois et les politiques publiques qui protègent le droit et la dignité de la personne en phase terminale, pour éviter l'euthanasie et promouvoir les soins palliatifs.

    - D'un point de vue social, nous devons nous engager pour que le désir des patients de ne pas être un fardeau ne leur inspirent pas le sentiment d'être inutiles et que leur vie mérite d'être vécue dans la dignité, d’être soignée jusqu'à son terme naturel.

    - Tous les professionnels de la santé devraient être tenus de créer les conditions nécessaires pour qu’une assistance religieuse soit garantie à toute personne qui en fait la demande.

    - Nous nous engageons à utiliser les connaissances et la recherche pour définir des politiques qui favorisent les soins et le bien-être sociaux, émotionnels, physiques et spirituels, fournir un maximum d'informations et de soins aux personnes confrontées à des maladies graves et à la mort.

    - Nous nous engageons à impliquer nos communautés sur les questions bioéthiques, en lien avec la phase terminale afin d’offrir une compagnie compatissante à ceux qui souffrent et meurent.

    - Nous nous engageons à sensibiliser le public aux soins palliatifs à travers  une formation appropriée en développant des ressources liées aux traitements pour la souffrance et la mort.

    - Nous nous engageons à apporter un soulagement à la famille et aux proches des patients qui sont sur le point de mourir.

    - Nous appelons les politiciens et les professionnels de la santé à se familiariser avec le vaste enseignement des religions abrahamiques pour fournir de meilleurs soins pour les patients mourants et leurs familles, en fonction de leurs traditions religieuses respectives.

    - Nous sommes déterminés à impliquer sur ces questions les autres religions et toutes les personnes de bonne volonté dans le monde.

  • Parce que l’avortement restera toujours un drame

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    Une contribution externe sur le site de la Libre :

    L’avortement restera toujours un drame

    24 octobre 2019

    Proposer d’élargir le délai d’avortement, c’est ouvrir un faux débat. Pourquoi le monde politique ne cherche-t-il pas d’abord à soulager la détresse de nombreuses femmes qui ne souhaitent pas avorter, mais qui sont contraintes de le faire ?

    Une opinion d'Isaure De Clerck, Marie Dekkers, Clothilde Desaint, Wivine Muret, Dominique Richter, Sonia Samaan, Agathe Thiercelin, Marie Van Houtte, Brigitte Van Wymeersch, et Isaure Villiers, citoyennes.

    Ce mercredi débutaient à la Chambre des débats pour étendre le droit à l’avortement. L’un des textes qui seront examinés propose d’augmenter le délai légal d’une interruption volontaire de grossesse en le faisant passer de 12 à 18 semaines. Cette proposition nous interroge. En effet, existera-t-il jamais un cadre législatif qui sera jugé suffisant par les uns et les autres pour traiter de la question délicate de l’avortement ? À nous, femmes jeunes et moins jeunes, il nous semble que cette course effrénée pour supprimer une à une toutes les balises passe à côté du véritable enjeu.

    Lorsque l’on parle d’avortement, on ne parle pas de chiffres ou d’individus abstraits. Il est question de vies humaines, de leur infinie complexité ; il est question de notre condition charnelle d’êtres humains. Il s’agit de femmes qui ressentent dans leur chair une nouvelle vie qui se crée. La rhétorique désincarnée prononcée par les uns et les autres élude complètement cette réalité concrète, vécue dans notre corporéité intime. En se contentant de revendiquer des droits formels et symboliques, on éclipse de ce fait les souffrances des femmes qui avortent. Gravées dans le marbre des lois et non vécues comme telles dans nos corps, ces libertés théoriques appartiennent au registre de l’idéologie, déconnectées qu’elles sont de notre vécu.

    Aucune loi n’éludera le drame

    Voir en l’avortement un choix, supposer dans l’IVG une liberté, c’est faire abstraction de cette réalité charnelle que l’on ne veut pas voir ; c’est gommer les souffrances de toutes celles - et elles sont nombreuses, trop nombreuses - qui ont vécu l’avortement comme un drame, personnel et intime, comme un échec dont elles ne se sont jamais remises parce qu’il les a affectées dans leur chair et dans leur être-au-monde.

    Une autre femme l’a dit en d’autres temps, et nous le redisons encore : "L’avortement est toujours un drame, et restera toujours un drame"(1), quel que soit le nombre de lois qui passeront, légalisation ou dépénalisation, délai de réflexion d’une semaine ou de 48 h, à 12 semaines ou à 18. Et c’est un drame parce qu’il est question de notre corps et de ce qui s’y joue, de la fécondité qu’il abrite, de la vie qu’il porte et à laquelle l’avortement mettra toujours un terme.

    Que l’être humain soit capable de surmonter les drames, c’est une évidence. Mais il portera en lui, pour le restant de ses jours, chaque drame qu’il a vécu, chaque tragédie qu’il a traversée, comme une cicatrice que les lois et les beaux discours sur la liberté des femmes n’effaceront jamais. Ces blessures dans notre être intime peuvent être prévenues et, quand elles sont là, soignées ; cela demande d’abord et avant tout un regard vrai posé sur elles, et une aide à la reconstruction de soi. Considérer l’avortement comme un "acte de santé publiquecomme le fait Sylvie Lausberg, c’est nier la blessure qu’il représente, nier la souffrance des femmes qui le vivent, nier la vulnérabilité de la personne humaine.

    Où est-elle, la liberté ?

    En tant que femmes, nous hébergeons la vie en nous et nous la donnons au monde, et c’est une des choses les plus belles qu’il peut nous être donné de vivre. C’est précisément la raison pour laquelle nous ne pouvons tolérer que la question de l’avortement soit réduite à une revendication de nouveaux "droits". Il ne suffit pas de marteler le mot "liberté" pour le rendre réel. La liberté ne se réduit pas à un choix, elle est toujours plus qu’un consentement : devoir choisir entre Charybde et Scylla n’est jamais un choix libre, mais bien plutôt la fin de toute liberté.

    Où est-elle, la liberté, lorsque nous ressentons en notre sein la douleur insoutenable, physique et morale, d’avoir perdu la vie qui en nous naissait ? De quel droit parlons-nous lorsqu’une femme avorte parce qu’elle n’a plus d’autre choix, parce qu’elle n’a plus les moyens ni la force d’élever seule un enfant dont le père, l’entourage ou la société ne veulent pas ? Une femme à bout de force qui ne se sent pas le courage d’assumer l’éducation d’un enfant n’est pas libre. Elle ne dispose pas d’un droit d’avorter, quoi qu’on en dise : elle n’a que sa détresse, et la vie qu’elle abrite en elle qui ne verra jamais le jour parce que ce monde n’est pas celui dont elle rêvait pour son enfant.

    Que l’on travaille sur des alternatives

    On ne peut légiférer sur un tel sujet qu’avec la plus extrême prudence.

    Que nos représentants s’interrogent d’abord sur la situation de ces femmes en détresse - car oui, elles sont en détresse même si l’on cherche à bannir ce mot du langage. Que nos politiques s’interrogent sur les raisons pour lesquelles elles ne peuvent garder cet enfant, sur la misère qui est la leur : misère sociale, misère économique, misère morale. Nous attendons de nos représentants qu’ils se préoccupent de cette misère avant toute chose, qu’ils prennent en compte la vulnérabilité des femmes et des hommes de ce pays. Quand nos politiques examineront-ils de véritables aides et alternatives pour les femmes qui ne souhaitent pas avorter mais qui y sont contraintes pour des raisons économiques, sociales ou culturelles ? Qu’ils s’interrogent, enfin, quant à leurs renoncements vis-à-vis des fragilisés de notre société.

    Proposer d’élargir le délai d’avortement de 12 à 18 semaines, c’est ouvrir un faux débat. Nous souhaitons plutôt des partis qu’ils mènent en leur sein une vraie réflexion, et qu’ils cherchent à éviter d’autres drames aux femmes qui les vivent. Les moyens de contraception n’ont jamais été aussi nombreux et accessibles : alors pourquoi le nombre d’avortements n’a-t-il jamais baissé ? Voilà une vraie question.

    On ne parle pas ici de quelques euros de plus ou de moins dans le portefeuille de la ménagère : on parle du corps humain et de la fécondité qu’il abrite. On parle d’une vie qui s’interrompt dans le sein des femmes : cela ne pourra jamais être simplement assimilé à "un acte de santé publique".

    En tant que personnes humaines, enracinées dans un vécu fait de don et de fécondité, nous considérons que notre vraie liberté, la seule, c’est de pouvoir vivre dans cette condition charnelle notre intime et irréductible dignité d’êtres humains. Notre conviction intime, c’est qu’augmenter le délai légal d’avortement ne fera en rien grandir cette liberté.

    (1) Discours de Simone Veil à l’Assemblée nationale, 26 novembre 1974.

  • Irlande du Nord : les évêques s'indignent suite à la légalisation de l’avortement

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    De Vatican News (Adélaïde Patrignani) :

    Les évêques d’Irlande du Nord s'indignent suite à la légalisation de l’avortement

    La loi qui décriminalise l’avortement et légalise le mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord a pris effet ce mardi 22 octobre. L’épiscopat régional évoque «un jour tragique» pour les enfants à naître, et s’inquiète aussi de la situation politique de l’Irlande du Nord, qui a conduit à ce changement législatif.

    C’est à minuit, ce mardi, que ces changements sont entrés en vigueur en Irlande du Nord. L'avortement a été libéralisé et le mariage homosexuel légalisé sur décision du Parlement de Westminster à Londres, où sont gérées les affaires courantes de la province britannique en raison de la paralysie de l'exécutif local. En juillet dernier, les députés britanniques avaient voté des amendements pour étendre le droit à l'avortement et au mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord si aucun gouvernement local n'était formé d'ici le 21 octobre. Dépourvue d'exécutif depuis janvier 2017 à la suite d'un scandale politico-financier, les institutions politiques de la province britannique d'Irlande du Nord sont toujours actuellement à l'arrêt.

    Une région jusque-là «à part»

    Des députés nord-irlandais étaient revenus siéger lundi en début d’après-midi afin de débattre de la loi et de tenter de s’y opposer. Une action surtout symbolique, car sans le soutien de plusieurs partis, un premier ministre et un vice-premier ministre ne peuvent pas être élus, et la loi adoptée à Londres n’a donc pu être bloquée.

    Contrairement au reste du Royaume-Uni, où il est autorisé depuis 1967, l'avortement était jusqu'ici illégal en Irlande du Nord, sauf si la grossesse menaçait la vie de la mère. Le mariage entre personnes de même sexe, autorisé partout ailleurs dans le pays, y restait également interdit.

    Respecter le don de la vie

    Dans une déclaration datée publiée ce 22 octobre, les évêques catholiques nord-irlandais estiment qu’il s’agit d’un «jour tragique pour les enfants à naître qui ne béniront jamais le monde par leurs vies uniques et précieuses». «C’est aussi un triste jour pour notre démocratie locale», ajoutent-ils. 

    L’épiscopat d’Irlande du Nord souligne que l’avortement «est une violation brutale du don précieux de la vie», et que ce droit à la vie «ne nous est donné par aucune loi ou gouvernement». Il évoque aussi «la liberté de conscience des professionnels de la santé», qui doit «être respectée». Ceux-ci ne devraient pas être contraints  de «soutenir une action qui entre en conflit avec leur engagement à défendre la vie». Les évêques se disent par ailleurs «inquiets» de la redéfinition du mariage avec son ouverture aux personnes de même sexe.

    La responsabilité des élus

    Le message des prélats nord-irlandais revient en des termes vigoureux sur la situation politique, d’où découle la mise en application de cette nouvelle loi. «L’inévitable vérité, peut-on lire, est que nos élus locaux avaient le temps et le pouvoir d’éviter que cette draconienne législation sur l’avortement de Westminster ne soit introduite au-dessus de la tête des citoyens locaux, mais ils ont choisi de ne pas le faire. C’est le devoir des citoyens de tenir leurs représentants élus pour responsable de ces décisions qu’ils ont prises», estiment les évêques.

    «Toute loi humaine qui ôte le droit à la vie est une loi injuste, et chaque personne, chaque votant, chaque représentant politique doit y résister», écrivent-ils plus loin, d’autant plus lorsque ces élus sont catholiques puisque le sujet interpelle alors leur «foi».

    Agir politiquement et prier

    Les évêques appellent les partis politiques d’Irlande du Nord à «redoubler leurs efforts pour restaurer l’Assemblée et un pouvoir exécutif partagé», afin de «faire face au besoin urgent de construire une société fondée sur le respect du droit à la vie» et attentive aux plus nécessiteux. Ils demandent aux votants de participer aux prochaines consultations sur la législation introduite ce 22 octobre, et de «ne laisser aucun doute à leurs représentants quant à leurs sentiments sur le sujet». Et c’est un appel à la prière que l’épiscopat nord-irlandais lance en conclusion de son communiqué. Prier «pour une société qui respecte l’égal droit à la vie et au soin d’une mère et de son enfant à naître, avec une compassion qui accueille chaque enfant comme un cadeau unique et merveilleux».

  • Londres impose l'avortement et le mariage gay à l'Irlande du Nord contre son gré

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    Lu sur le site 7 sur 7 :

    L'avortement et le mariage gay sur le point d’être légalisés en Irlande du Nord, contre l’avis de ses députés

    L'avortement est sur le point d'être libéralisé et le mariage homosexuel d'être légalisé en Irlande du Nord, sur décision du Parlement de Westminster, à Londres, malgré une ultime tentative symbolique lundi de députés nord-irlandais de s'y opposer.

    Contrairement au reste du Royaume-Uni, où il est autorisé depuis 1967, l'avortement est illégal en Irlande du Nord, sauf si la grossesse menace la vie de la mère. Le mariage entre personnes de même sexe, autorisé partout ailleurs dans le pays, y est également interdit.

    Dépourvue d'exécutif depuis janvier 2017 à la suite d'un scandale politico-financier, la province britannique d'Irlande du Nord a ses institutions politiques actuellement à l'arrêt et voit ses affaires courantes gérées par Londres.

    Profitant de la situation politique paralysée, les députés de Westminster, à Londres, ont voté des amendements en juillet pour étendre le droit à l'avortement et au mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord si aucun gouvernement local n'était formé d'ici ce lundi. Ces changements entreront en vigueur à minuit.

    "NOUS Y SOMMES, le jour où nous disons au revoir à des lois sur l'avortement oppressives qui ont contrôlé nos corps et nous ont refusé le droit d'avoir le choix", s'est félicité sur Twitter Grainne Teggart, chargé de campagne pour l'ONG Amnesty en Irlande du Nord.

    Pour s'y opposer, des députés nord-irlandais sont revenus siéger, lundi en début d'après-midi, afin de débattre de la loi, une action surtout symbolique. Car concrètement, sans le soutien de plusieurs partis, un Premier ministre et un vice Premier ministre ne peuvent pas être élus - ce qui signifie que la loi adoptée à Londres ne pourra pas être bloquée lundi.

    “C’est un jour très triste”

    Parmi les parlementaires présents, des membres du principal parti unioniste et ultraconservateur DUP, opposé à tout assouplissement sur ces questions et mené par l'ancienne Première ministre nord-irlandaise Arlene Foster.

    "C'est un jour très triste", a déclaré cette dernière à la presse après la séance parlementaire. "Je sais que certaines personnes voudront faire la fête aujourd'hui et je leur dis: 'Pensez à ceux d'entre nous qui sommes tristes aujourd'hui et qui estiment que c'est un affront à la dignité humaine et à la vie humaine'".

    Des manifestants anti-avortement étaient présents aux abords de l'assemblée nord-irlandaise, certains tenant des pancartes proclamant "L'avortement? Pas en mon nom". Parmi les protestataires, Bernadette Smyth, directrice du groupe Precious Life Northern Ireland a fustigé la décision prise à Londres et qu'elle juge "non démocratique et injuste". (...)