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Politique - Page 170

  • A Glasgow : une grand messe apocalyptique

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    De Ludovic Lavaucelle sur La Sélection du Jour :

    COP26 : une nuée de jets privés pour une grand messe apocalyptique

    « C’est la réunion de la dernière chance ! » s’est exclamé le Prince Charles. L’archevêque anglican de Canterbury, Justin Welby, est allé plus loin : « Les gens maudiront les politiciens d’aujourd’hui plus qu’ils ont maudit ceux qui ont cherché à amadouer Hitler, parce que les décideurs actuels vont laisser faire un génocide plus terrible encore » ... Alors que la COP26 bat son plein à Glasgow, la situation climatique est-elle aussi grave qu’on l’entend partout via les grands médias ?

    Sur quoi se fondent ces prévisions catastrophiques se demande Tom Chivers pour Unherd (voir son article en lien) ? Le scénario de référence est le RCP 8.5 (Representative Concentration Pathway). Le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) a établi quatre hypothèses (RCP) qui sont construites sur des prévisions d’émission de gaz à effet de serre d’ici 2100. Or, le RCP 8.5, utilisé comme référence, est en fait le pire scénario envisagé. Déjà improbable lors de sa publication, il l’est de plus en plus à mesure que le temps passe.

    Les modèles du GIEC sont les suivants : le RCP 2.6 est le scénario optimiste. Les RCP 4.5 et 6.0 sont les modèles médians. Le RCP 8.5 est donc le pire. Comment en est-on arrivé à prendre comme référence le scénario le plus catastrophique ? Il semble, nous dit Tom Chivers, que les médias ont interprété les termes employés par le GIEC pour mieux servir leurs intérêts : une nouvelle catastrophique se vend bien mieux qu’une analyse prudente de projections scientifiques complexes. « Il est normal d’inclure un scénario pessimiste » remarque le climatologue Zeke Hausfather, « mais pas de le présenter comme le plus probable comme si aucune prise de conscience n’avait eu lieu ». De fait, les accords de Paris engagent les signataires à viser un réchauffement inférieur à 1,5°C. Il y a donc bien des efforts concertés pour réduire les émissions que n’envisageait pas le scénario RCP 8.5. De plus, Hausfather met en avant que les progrès en termes de production d’énergie non carbonée ont été plus rapides que prévus : le coût du solaire est déjà en deçà de ce que le GIEC prévoyait pour 2050 et il faudrait augmenter l’impact carbone de 700% par personne pour atteindre la prévision du RCP 8.5…

    Par conséquent, les projections du RCP 8.5 d’un réchauffement de 4°C à 6°C par rapport aux niveaux préindustriels sont peu crédibles. Il n’empêche : une augmentation de 3°C aurait déjà des conséquences catastrophiques, comme l’a précisé Hausfather dans la revue Nature l’année dernière. Et, si les taux d’émission de gaz du scénario 8.5 sont hautement improbables, on ne peut pas totalement exclure les conséquences décrites. La modélisation climatique est soumise à de nombreuses incertitudes, à cause du processus appelé « rétroaction climatique ». La glace reflète les rayons du Soleil alors que la Terre les absorbe. La fonte de la glace accentue le réchauffement qui accélère la fonte… À l’opposé, l’augmentation de CO2 dans l’atmosphère accélère la pousse des plantes qui absorberont plus vite le CO2…

    On ne sait pas calculer l’impact des phénomènes de rétroaction climatique. La « sensibilité climatique » est une autre inconnue… Quel impact sur le réchauffement d’une hausse modérée de la concentration en CO2 (due par exemple à la fonte du permafrost sibérien) ? Pourrait-il être disproportionné ?

    Les experts se disputent au sujet de l’utilisation du RCP 8.5 comme base de travail. Roger Pielke Jr., de l’Université du Colorado, préconise de l’abandonner : « Un scénario aussi improbable ne peut pas déboucher sur une projection fiable ». Richard Betts, de l’Université d’Exeter, pense au contraire qu’il faut une base de travail pessimiste pour construire des politiques plus efficaces. Pour Gavin Schmidt, de l’Institut Goddard de la NASA, l’utilisation d’un scénario extrême est légitime car il permet de mieux comprendre le climat en dégageant des grandes tendances qu’une analyse plus prudente aurait du mal à distinguer.

    Les rivalités personnelles entre les scientifiques, n’aident pas à la sérénité du débat… Tom Chivers essaie de garder une position équilibrée : il est légitime de conserver le scénario extrême comme outil d’étude. Mais les experts devraient être transparents avec le grand public et les décideurs politiques en expliquant les différents modèles et en y attachant des probabilités.

    Ne parler que du scénario le plus catastrophique est une forme de désinformation et affole des populations. Quand le RCP 8.5 prédit que 3 milliards de personnes vivront dans des conditions quasi insupportables en 2070, la conséquence se lit dans les courbes de natalité et la santé mentale des jeunes générations.

    En attendant, 400 jets privés sont massés sur les tarmacs autour de Glasgow pour parler de notre marche vers l’apocalypse. Il paraît qu’il faut « ouvrir nos cœurs » pour sauver la planète. Faut-il comprendre payer plus pour se chauffer ou se déplacer ? « Salauds de pauvres ! » s’écriait Jean Gabin. Et ils polluent en plus !

    Pour aller plus loin : The great climate change fallacy

    >>> Lire l'article sur: Unherd

  • La légalisation de l’avortement ne conduit pas à une baisse de la mortalité maternelle

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Le nombre d’avortements clandestins n’est pas lié à la dépénalisation

    4 Nov, 2021

    Contrairement aux arguments développés en faveur de la légalisation de l’avortement, celle-ci ne conduit pas à une baisse de la mortalité maternelle.

    Des statistiques pas si fiables

    En effet, bien souvent, les statistiques sont déformées. Par exemple, « la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique affirmait que les avortements à risque représentaient 13% des mortalités maternelles mondiales ». Or, l’étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) incluait notamment dans ces 13%, « les décès dus à une grossesse extra-utérine, à une fausse couche ». De même, le Collège royal des obstétriciens et gynécologues a récemment relayé une information selon laquelle « 12 000 femmes au Malawi meurent d’avortements à risque chaque année. Mais la dernière estimation du nombre total de décès maternels au Malawi chaque année est de 1 150, soit moins de 10% de ce chiffre ». Il semble que « 6 à 7% de ces décès sont dus à une fausse couche et à un avortement provoqué combinés ». Ce qui revient à surestimer le nombre de décès par 100 (Cf. Malawi : fake news sur le nombre de décès liés à des avortements clandestins ; Malawi : les législateurs ne reviendront pas sur l’accès à l’avortement).

    La légalisation de l’avortement réduit-elle la mortalité ?

    La légalisation de l’avortement peut conduire à une augmentation de la mortalité maternelle. Ce qui a été le cas au Rwanda, aux Pays-Bas et en Ethiopie. A contrario, au Chili et en Pologne, « la mortalité par avortement et la mortalité maternelle ont continué de baisser après la pénalisation de l’avortement ».

    En effet, plusieurs raisons confirment ce phénomène :

    • La légalisation de l’avortement augmente le nombre total d’IVG. Bien souvent, le nombre d’avortements illégaux restent constant même après la légalisation. Et dans de nombreux cas, ils augmentent.
    • De nombreuses femmes continuent à choisir l’avortement clandestin.
    • La plupart des décès peuvent être évités par des « soins post avortement ».
    • La plupart des avortements, légaux ou illégaux, sont « médicamenteux » et « autogérés». Hors la présence d’un personnel de santé.

    Source : Journal of Medical Ethics, Calum Miller (01/11/2021)

  • RDC : le président du Sénat congolais regrette que les « experts » chargés d’instruire, en commission parlementaire belgo-belge, le procès de l’œuvre colonisatrice de la Belgique au Congo aient omis d’en souligner les aspects positifs.

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    Lu sur le blog de la journaliste du « Soir », Colette Braekmann (extrait) :

    Statue du roi Léopold II au Congo, près de Kinshasa, ex-Léopoldville

    « Nous recevant en marge de la visite de parlementaires belges à Kinshasa, le président du Sénat congolais Modeste Bahati Lukwebo  a accepté de commenter le rapport présenté par les experts chargés de présenter le travail de la commission décolonisation.  Pour lui en effet, « il importe d’être réaliste et de rappeler toutes les facettes de l’entreprise coloniale. Certes, il y a eu des contraintes, la chicotte a été utilisée, mais en même temps les ressources du Congo ont été mises en valeur. L’’impunité n’existait pas et les lois étaient appliquées ; les enfants étaient obligés d’aller à l’école  et  sanctionnés s’ils n’y allaient pas… » Se souvenant d’un passé qui n’est pas si éloigné, le numéro deux de l’Etat congolais regrette que les experts aient omis de souligner les aspects positifs de la colonisation : « il n’y avait pas que les questions politiques.. Il ne faudrait pas oublier que des plantations ont été créées, que de nouvelles villes sont apparues, dotées d’un plan d’urbanisation.  Bukavu en est un exemple : créée par les Belges, la ville était très belle, très attrayante pour les touristes. Aujourd’hui elle est ravagée par les érosions, les maisons s’effondrent ou sont ravagées par des incendies : c’est un effet de la guerre, de la mauvaise gouvernance . Bravant les règlements, les gens ont construit dans des parcelles qui ont été loties, on a coupé les arbres.. Au fil du temps,  beaucoup de Congolais se souviennent de l’époque coloniale avec nostalgie  et beaucoup seraient tentés de dire « c’était mieux avant » ajoutant  que les nouveaux dirigeants n’ont pas valu mieux que les Belges ! Ces derniers  veillaient à ce que les règles soient appliquées et obligeaient les gens à travailler, mais pour leur bien… Si on veut se développer, il faut de la discipline…»

    L’ancien colonisateur devrait il présenter des excuses ? « Oui, il faudrait s’excuser pour les excès qui ont été commis, mais aussi faire la balance entre le positif et le négatif.. Tout n’était pas mauvais, il faut avoir le courage de le dire. Et de nombreux compatriotes ont regretté que Patrice Lumumba ait manqué de respect envers le roi Baudouin.. » […]

    Ref. Le président du Sénat congolais se montre indulgent envers la colonisation belge 

  • Quand le Conseil de l'Europe promeut le hijab

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    De François-Xavier Bellamy sur le site du Figaro via artofuss.blog :

    François-Xavier Bellamy: «Le Conseil de l’Europe promeut le hijab, un indice de plus de l’entrisme des islamistes»

    3 novembre 2021

    TRIBUNE – Le Conseil de l’Europe, institution distincte de l’Union européenne, a soutenu et financé, avec le concours de la Commission européenne, une campagne faisant l’apologie du hijab, avant de la suspendre devant le tollé. Cette affaire n’est en rien une maladresse anecdotique, démontre le député européen.

    François-Xavier Bellamy est chef de la délégation de LR au sein du groupe du Parti populaire européen (PPE). Par ailleurs normalien et professeur agrégé, il est notamment l’auteur de «Demeure. Pour échapper à l’ère du changement perpétuel» (Grasset, 2018).

    C’est une courte vidéo promotionnelle comme on en voit tant sur les réseaux sociaux. Une jeune femme vous regarde, souriante. Une ligne balaie l’écran de gauche à droite: cette fois, le visage est voilé. L’opération se répète plusieurs fois, avec des visages différents, et un message: «La liberté est dans le hijab.» Ce message publicitaire est relayé sur les réseaux sociaux, accompagné d’un slogan: «Joy in hijab», «la joie dans le hijab».

    Contre toute apparence, cette campagne n’est pas diffusée par une organisation islamique, mais par le Conseil de l’Europe, avec le cofinancement de la Commission européenne. C’est une courte vidéo, qui aura en quelques heures fait couler beaucoup d’encre. Pourtant, elle n’est qu’un symptôme parmi bien d’autres, qui ensemble permettent d’établir le constat d’une dérive de grande ampleur.

    À LIRE AUSSI «La liberté dans le hijab»: une campagne de communication du Conseil de l’Europe fait polémique

    Depuis des années, des hauts fonctionnaires, des universitaires, des chercheurs alertent sur les stratégies d’entrisme qu’ils observent de la part d’une nébuleuse islamiste qui, sous couvert d’antiracisme, prend place dans l’environnement des institutions européennes: des associations, des fédérations, des organisations non gouvernementales proposent des projets et obtiennent des financements européens.

    Elles utilisent les mots-clés en vogue: défendre l’inclusion, promouvoir la diversité, contrer les «discours de haine»… Et, au nom de la «lutte contre l’islamophobie», elles parviennent à imposer leurs thèses. Ainsi du projet «dialogue sur la radicalisation et l’égalité» (DARE), financé dans le cadre du programme de recherche européen Horizon 2020, qui a conclu au fait que la «radicalisation» (le mot islamisme n’est jamais cité) s’expliquait par les «discriminations structurelles» en Europe. Improbable retournement: les pays victimes d’une série d’attentats en deviennent soudain les coupables…

    Le Parlement européen lui-même ne manque plus une occasion de relayer ce type d’accusation: quelques jours après la mort de George Floyd, il votait une résolution dénonçant «l’oppression et le racisme structurel en Europe», ainsi que «le recours excessif ou létal de la force par la police dans l’Union européenne», sans qu’on voie bien où pouvait se trouver la responsabilité des forces de l’ordre européennes dans la mort d’un citoyen américain au Minnesota.

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  • Lourde défaite pour Biden : un républicain pro-vie élu gouverneur de Virginie

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    De kath.net/news :

    Un politicien pro-vie devient le nouveau gouverneur de la Virginie - Lourde défaite pour Biden !

    3 novembre 2021

    Le républicain et homme politique pro-vie Glenn Youngkin gagne contre le candidat pro-avortement Terry McAuliffe, soutenu par Joe Biden, transformant ainsi un État démocrate très important en RED.

    Aux États-Unis, cette nuit, les républicains ont remporté une victoire pro-vie très importante lors de l'élection du gouverneur de Virginie. Le républicain et homme politique pro-vie Glenn Youngkin a gagné contre le candidat soutenu par le président américain Joe Biden, Terry McAuliffe, qui est considéré comme un pro-avortement strict. Au cours de l'été, le démocrate était encore nettement en tête dans les sondages, mais entre-temps, l'élection était considérée depuis des semaines comme un référendum sur le président américain Joe Biden et comme un indicateur très important pour les prochaines élections de mi-mandat, dans un an.

    La Virginie est considérée comme un pays démocrate fiable depuis des années. Cette défaite montre de facto le début de la fin pour le président américain Joe Biden et son programme anti-vie. La Virginie est très importante du point de vue des pro-vie, car elle a été gouvernée jusqu'à présent par un politicien radical pro-avortement, Ralph Northam. Il y a quelques mois, il a même déclaré que les parents devraient décider si les enfants qui ont survécu à un avortement devraient être autorisés à vivre. Il a donc de facto prôné le meurtre des nouveau-nés.

    Avec Younking, il y a un changement clair de direction. Le républicain s'est prononcé à plusieurs reprises contre le soutien des avortements avec l'argent des contribuables et il est également considéré comme un partisan de la "loi sur la protection des enfants à naître capables de ressentir la douleur", qui interdit l'avortement à partir du moment où l'enfant à naître peut ressentir la douleur.

  • L’Union Européenne compte-t-elle imposer l’IVG aux États africains ?

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    L’UE compte-t-elle imposer l’IVG aux États africains ?

    L’Union européenne utilise-t-elle l’accord de Cotonou pour imposer l’avortement aux pays africains ? Alors que de nombreux États en Afrique mais aussi en Europe, cherchent à réduire le recours à l’avortement, l’UE entend conditionner ses aides au développement à la légalisation de l’avortement. Analyse de l’ECLJ sur RCF :

  • Catalogne : béatification de quatre martyrs de la guerre civile espagnole

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    De Vatican News (Roberta Barbi) :

    Béatification en Catalogne de quatre martyrs de la guerre civile espagnole

    Le martyre n'était pas recherché mais subi, un choix libre et non une imposition: c'est le cœur du témoignage des quatre martyrs de la guerre civile espagnole, béatifiés samedi dans la basilique cathédrale de Santa Maria di Tortosa. C'est ce qu'a souligné le préfet de la Congrégation pour les causes des saints dans son homélie de béatification, samedi 30 octobre.

    La somme de l'amour et du sacrifice aboutit au martyre. Les quatre jeunes prêtres tués en 1936 pendant la terrible expérience de la guerre civile espagnole et béatifiés samedi 30 octobre à Tortosa en Catalogne (Espagne). Francisco Cástor Sojo López et ses trois compagnons martyrs avaient de nombreux points communs: ils étaient tous prêtres, bien sûr, et se souciaient tous des vocations, même s'ils venaient de diocèses différents. Surtout, tous les quatre ont rencontré la mort dans l'odium fidei -haine de la foi-, comme l'exige la formule d'une réalité douloureuse et toujours présente, mais aussi avec une «attitude de pardon dans le support de la torture», comme l'a souligné dans son homélie de béatification le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, citant en particulier le bienheureux Millán Garde Serrano.

    Dimanche, après la prière de l'angélus, le Pape François a qualifé ces quatre martyrs de «pasteurs zélés et généreux, restés fidèles à leur ministère même au risque de leur vie pendant la persécution religieuse des années 1930»«Que leur témoignage soit un modèle, notamment pour les prêtres. Applaudissons ces nouveaux bienheureux!», s'est exclamé François devant les fidèles réunis sur la place saint-Pierre, en cette veille de la Toussaint. 

    Le martyre comme choix libre

    Dans son homélie de béatification, samedi 30 octobre, le cardinal italien rappelle que Jésus invite tout le monde, «mais vraiment tout le monde», à le suivre. «Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix chaque jour et qu'il me suive». Il s'agit d'une «invitation péremptoire et claire, qui ne laisse aucune place aux artifices», relève le cardinal. Mais c'est aussi une invitation, et non une imposition: chacun peut l'accepter tel quel, sans l'atténuer ou l'éviter, mais il s'agit toujours d'un choix libre. Se renier soi-même «signifie répudier non pas ce que l'on est, mais ce que l'on est devenu par égoïsme et par intérêt», a souligné le préfet, insistant sur le fait qu'il est beaucoup plus facile de quitter ses biens que certains de ses traits de personnalité.

    Porter sa Croix quotidienne

    Dans le même passage de l'Évangile, Jésus parle aussi d'une croix personnelle, que chacun porte dans sa vie quotidienne. Le cardinal Semeraro explique qu'il est facile d'ici d'évoquer le Golgotha et l'image de Jésus crucifié, mais le Christ n'a porté cette croix «qu'une seule fois, parce que sur cette croix il a donné sa vie», prenant ainsi «une valeur éternelle», pour nous, au contraire, il parle d'une croix quotidienne.  «Nous, pour compléter dans notre vie le chemin de la Croix du Seigneur, nous devons la reprendre chaque jour et chaque jour pour reprendre le chemin de la suite», a exhorté le cardinal, rappelant que le Pape avait un jour parlé de cette tentation «de suivre un Christ sans Croix». Jésus, au contraire, nous redirige constamment sur son chemin, qui est celui de l'amour, du sacrifice de soi et, donc, de la croix.

    Un témoignage d'acceptation et de pardon

    «Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera». Jésus l'a dit et les quatre nouveaux bienheureux l'ont fait dans le cadre de leur expérience terrestre. Francisco Cástor Sojo López a été ordonné prêtre en 1903, puis a rejoint la Fraternité sacerdotale Operarios Diocesanos à laquelle appartenaient les trois autres compagnons de son martyre. Il a servi dans plusieurs séminaires, de Tolède à Ciudad Real, et c'est là que la milice a fait irruption le 23 juillet 1936. Le prêtre a été retenu prisonnier jusqu'à la nuit du 12 au 13 septembre où il a été emmené juste à l'extérieur de la ville et assassiné.

  • Le cardinal Müller : réflexion sur les droits de l’homme

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    Lu sur le site web du mensuel « La Nef » :

    "Le cardinal Gerhard Ludwig Müller intervient sur « La nature comme fondement de l’image de l’homme ». Interview de Lothar C. Rilinger sur kath.net traduit en français par Jean Bernard.

    Müller©Elke-Wetzig-Commons.wikimedia.org_-620x330.jpg

    Les évolutions sociales issues de la philosophie et de la théologie ont toujours façonné l’image que l’homme se fait de lui-même. Comment l’homme se considère-t-il ? Se voit-il comme faisant partie du monde ou bien – pour utiliser des termes chrétiens – comme faisant partie de la création ? Se regarde-t-il de manière inconditionnelle comme un détenteur de droits ou bien, au contraire, comme une chose appartenant à d’autres personnes ayant une capacité juridique ? Est-il considéré comme un égal parmi les égaux ou comme quelqu’un qui doit bénéficier des droits de l’homme dans la seule mesure où sa position dans la société l’impose ? Si ces questions sont discutées de manière superficielle dans le domaine des droits de l’homme, elles reposent sur l’image de l’homme telle qu’elle est véhiculée par la société et ses membres. Nous devons nous demander ce qu’est l’être humain. En tant qu’objet, est-il une chose ou un sujet de droit ? C’est une question qui touche aux fondements mêmes de l’humanité et qui est certainement aussi capable de les ébranler. Puisque la discussion a repris depuis la fin de l’esclavage, qui traitait les personnes comme des choses, et que les personnes sont divisées selon la dualité du corps et de l’esprit et donc, sur la base de la théorie de l’évolution, en choses animales et personnes spirituelles, nous avons souhaité consacrer plusieurs discussions à la question de l’image de l’homme, question dont découle la nature même des droits de l’homme. Dans le cadre de cette discussion qui porte sur les fondements du vivre-ensemble des êtres humains, notre interlocuteur est le cardinal Gerhard Ludwig Müller, théologien et philosophe, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (2012-2017).

    Rilinger : Avant d’aborder l’image de l’homme, nous devons discuter de ce que nous entendons par « nature ». Devons-nous imaginer la nature comme une creatio ex nihilo, comme quelque chose venant du néant, qui s’est développée sans aucune influence régulatrice et qui est donc exclusivement due au hasard, ou bien la terre s’est-elle formée sur la base d’une pensée venant de Dieu, sous la forme de principes et de règles insufflés dans le monde et à partir desquels le développement est possible ?

    Cardinal Gerhard Ludwig Müller : Il s’agit de la question fondamentale : Qu’est-ce que l’être humain ?

    Dans la tradition judéo-chrétienne, si la nature humaine a un caractère particulier, c’est parce que cette nature s’ancre dans le fait que l’être humain a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. L’être humain existe et vit orienté vers Dieu dans une relation qui transcende le monde et à l’égard de laquelle tout est relatif. Dieu est l’origine et le but de tous les êtres, lesquels parviennent à l’existence grâce à sa connaissance et à sa volonté, et sont maintenus en existence selon leur nature et leur causalité secondaire interne. Mais Dieu n’est en aucun cas le démiurge qui forme son œuvre, le monde et l’être humain, comme un constructeur humain à partir d’un matériau présent et transitoire – tel que nous le connaissons dans la philosophie classique gréco-romaine. Pour cette philosophie – qui partage une compréhension idéaliste et matérialiste de l’être du cosmos –, l’idée même d’un être divin personnel ou trinitaire, de même que celle d’un monde existant à partir de la création du néant sont complètement étrangères. Selon Platon et Aristote, pour ne citer ici que les plus grands penseurs, le cosmos est imprégné de la raison divine – le Logos. Ainsi, le sens du monde est révélé dans la causalité émanant du Logos. En ce qui concerne la chose individuelle en tant que telle, il s’agit d’une combinaison de la cause formelle et de la cause matérielle. Par contre, par rapport à l’ensemble de l’être, le Dieu-Logos, c’est-à-dire la raison qui se pense elle-même, se manifeste dans la cause active et finalisée, qui classe et assigne les choses individuelles dans le contexte de la signification de l’ensemble du cosmos (Dieu qui se déplace mais n’est pas déplacé ; Dieu qui est recherché mais qui, parce qu’il est sans recherche, ne recherche rien d’autre que lui-même). À l’opposé, il y a – pour faire simple – la vision atomiste du monde de Démocrite, Épicure et Lucrèce, vision qui explique tout en termes d’effets mécaniques. Selon ce point de vue, toutes les choses et tous les phénomènes du monde sont liés par un lien causal global. Mais l’ensemble de l’être ne débouche pas sur un Logos supérieur et omniprésent. Au lieu du Logos, c’est le destin aveugle ou le hasard qui règne sur elle. En ce sens, la science naturelle moderne, dont la méthodologie est limitée à la forme mathématique-géométrique de la pensée et au lien causal mécanique, demeure impuissante devant l’énigme impénetrable que constituent l’univers dans son ensemble, l’origine de la vie ou encore le caractère unique de la raison humaine qui s’élève vers l’être en tant que tel, comme l’a formulé Stephen Hawkins. Ou bien, en ce qui concerne l’émergence du substrat matériel de la raison humaine, c’est-à-dire dans le cadre de l’évolution de l’espèce biologique « homme », seule la catégorie interprétative du « hasard » peut être supposée. Ce que l’on entend ici, bien sûr, n’est pas le hasard absolu, c’est-à-dire que ce qui existe existe sans la raison de son existence. Il s’agit plutôt d’un hasard relatif, à savoir que ce qui existe est dépourvu de sens ou s’est produit en l’absence de toute planification. Ce qui existe par hasard n’a donc pas d’essence qui rassemble ses composants à partir d’un principe intérieur et les unit en un tout significatif. Philosophiquement, nous appelons cela le nihilisme, c’est-à-dire l’expérience négative et l’opinion désespérée que l’être est sans signification et sans but et que l’homme se ridiculise dans sa recherche du sens de l’être et de l’orientation de ses actions vers le bien. L’homme serait ainsi simplement jeté dans un abîme qui ne pourrait jamais constituer un soutien pour supporter nos titubations et nos chutes. Il serait condamné à attribuer de manière autonome un sens à son existence factuelle, car son existence serait par elle-même dépourvue de substance, comme l’a écrit Jean-Paul Sartre (1905-1980).

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  • La mondialisation dangereuse : une analyse fouillée des dynamiques mondiales en cours

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    Lu ICI :

    Le déclassement européen

    Alors que les fractures se creusent et que les conflits se multiplient, Alexandre Del Valle et Jacques Soppelsa offrent une analyse fouillée des dynamiques mondiales en cours. Entretien.

     
    Pandémie de Covid-19, terrorisme mondialisé, prolifération nucléaire ou encore guerres éco-énergétiques : les évolutions récentes sur la scène internationale viennent plus que jamais modifier les équilibres. Nous sommes ainsi engagés dans une époque nouvelle, à la suite de la fin du monde bipolaire de la guerre froide. Deux géopolitologues chevronnés, Alexandre Del Valle et Jacques Soppelsa, proposent des clés de lecture pour décrypter les tendances actuelles et comprendre les défis à venir. Dans un ouvrage conséquent et très complet, ils invitent à se pencher sur l’avenir de la mondialisation et la place de l’Occident, en mettant en exergue l’importance de la problématique de l’identité. Un ouvrage instructif, assorti de cartes géographiques, qui souligne les maux de l’esprit de court-termisme et de non-responsabilité.

    Votre ouvrage s’intitule la Mondialisation dangereuse. Vous constatez, en effet, que « la mondialisation heureuse ne fait plus l’unanimité », pourquoi ?

    A. D. V. L’idéologie de la mondialisation heureuse, portée par des penseurs libéraux comme Alain Minc ou Francis Fukuyama, est aujourd’hui remise en question par le fait que les conflits et les guerres n’ont pas disparu, que la pauvreté et les inégalités progressent et que des pans entiers de la planète demeurent exclus de la digitalisation. La vieille Europe est le dindon de la farce d’une mondialisation dont elle est la seule à avoir une lecture mondialiste, antisouverainiste et anti-identitaire. La réalité est que la mondialisation est un lieu d’hyperconcurrence, de rivalités, donc un théâtre de projection de puissance pour les États ayant un projet hégémonique. Les États souverainistes ou néo-impériaux, comme les supergrands chinois et états-unien, l’instrumentalisent, tandis que la vieille Europe, en voie de désouverainisation, la subit. Par contre, les mafias, les terroristes, les multinationales, les Gafam, l’islam politique, les virus et les puissances prédatrices montantes se nourrissent de la faiblesse volontaire de l’Europe.

    Crime organisé, terrorisme, prolifération nucléaire, multinationales : quelle est justement la plus grande menace ?

    J. S. Sans sous-estimer la prolifération nucléaire et le rôle majeur des firmes multinationales dans les effets pervers de la mondialisation, nous pouvons privilégier les deux premières menaces.

    La criminalité organisée est l’un des grands vainqueurs de la mondialisation, du fait de la conjugaison de trois facteurs : la porosité des frontières nationales, confortée par la médiocrité des moyens de lutte ; la diversification croissante des secteurs d’activité des criminels, les domaines “classiques” (drogue, prostitution, kidnapping, etc. ) augmentés par les technologies de la cybercriminalité ; et, last but not least, le changement d’échelle de leur rayon d’action, tant pour les mafias traditionnelles que pour les nouvelles venues, albanaises, russophones, kurdes ou nigérianes décrites dans le livre…

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  • Les paradoxes de la COP26

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    De Valeurs Actuelles via le Salon Beige :

    La COP26 est une supercherie anti-écologique qui enrichit médias et ONG

    Deux articles intéressants de Valeurs actuelles mettent en évidence cette supercherie :

    Pourtant, l’organisation de ce sommet sur le changement climatique est pointée du doigt pour son hypocrisie. Et ce, avant même son ouverture. D’abord, la majorité des participants se rendront à Glasgow… en avion. Il s’agit de l’un des moyens de transport les plus polluants au monde, rappelle le média (…)

    Certains participants n’hésiteront pas non plus à venir en jets privés. Extinction Rebellion a d’ailleurs dénoncé que ces « vols privés causent la moitié des émissions polluantes du secteur aérien » et ne servent qu’à « seulement 1% de la population mondiale ». En effet, les organisateurs de la COP26 invitent les participants, issus des pays placés sur « liste rouge » en lien avec l’épidémie de Covid-19, à venir en avion. Le but : arriver par certains points d’entrée afin de respecter l’isolement de dix jours réclamé par les autorités britanniques (…)

    Les problèmes de logements à Glasgow font également polémique. Face à l’affluence, aux prix qui explosent en lien avec la COP26 et au manque de logements dans la ville écossaise, les organisateurs ont eu l’idée d’affréter deux bateaux de croisières. Les navires peuvent chacun accueillir jusqu’à 6 000 personnes, relate le site. Il s’agit ainsi d’un autre moyen de transport très polluant et fonctionnant au gasoil. D’après nos confrères, des voitures électriques de la marque Tesla seront mises à disposition pour les invités. Le problème : afin de pallier au manque de stations de rechargement de ces véhicules, des générateurs électriques, marchant au diesel, seront aussi disponibles (…)” [source]

    Les Cop, ces grands-messes climatiques et médiatiques (Cop signifie Conference of the Parties, les parties étant les 197 membres signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques), se promènent un peu partout, mobilisant plus ou moins d’attention selon l’actualité du moment (…)

    Les médias en feront encore des tonnes sur les événements climatiques extrêmes, les disparitions d’espèces ou les quelques records de température – c’est-à-dire sur le récit, sur l’habillage – tandis que les vrais débats porteront sur des sujets beaucoup plus terre à terre. On ne parlera pas de science, ni même de science climatique ; on ne parlera pas de “l’incertitude profonde”, des modèles “prêts à l’emploi”, de la question de la “variabilité interne naturelle”, sujets auxquels le sixième rapport du Giec (“AR6 WG1”) consacre pourtant beaucoup d’attention. Comme souvent lors des Cop, il sera surtout question d’argent, d’influence, de promesses aussi (…)

    La désinvolture est plus manifeste encore du côté de la Chine, premier pollueur mondial (27 % des émissions de CO2), puisque son président, Xi Jinping, sera carrément absent, comme Vladimir Poutine. Cela, du reste, pourrait suffi re pour conclure la Cop26 et le présent papier : la Chine ne fera absolument rien de ce que certains peuvent espérer d’elle ; elle ne sacrifiera jamais le plus petit point de croissance à un hypothétique sauvetage du monde, dont elle ne se soucie guère, probablement parce que ses dirigeants ne croient tout simplement pas à la catastrophe. Or, si la Chine fait défaut, le reste ne compte pas (…)

    Depuis Kyoto [en 1997] , les Cop sont en échec total, tranche Bertrand Alliot. Elles permettent surtout aux grandes ONG et aux médias complices de relayer le récit de l’apocalypse climatique, les unes pour attirer des fonds à même de nourrir leurs structures, les autres pour vendre du papier. Ce récit finit soit par instiller une peur qui déclenche des comportements aberrants dans la population ou chez les gouvernants, soit, dans la mesure où il est usé jusqu’à la corde, par générer de l’indifférence ou de la lassitude. » [source]

  • COVID : le cardinal Eijk pourfend les adversaires de la vaccination et du pass sanitaire

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    De Corrispondenza Romana (Antonio Socci) :

    Le cardinal Eijk démolit l'idéologie des No-vax et No-pass

    26 octobre 2021

    L'intervention de Card. Willem Jacobus Eijk, archevêque d'Utrecht, samedi dernier, lors de la conférence Voice of the Family à Rome sur "La santé des malades et le salut des âmes", est un énorme coup porté à l'idéologie des catholiques novax et nopass.

    Non seulement parce que le rapport du cardinal illustre avec compétence - et non avec des slogans et des théorèmes délirants - la question des vaccins (Mgr Eijk a une formation médico-scientifique) et répond aux questions éthiques soulevées par l'utilisation de lignées cellulaires dérivées d'avortements (il est expert en bioéthique).

    Non seulement parce qu'il démontre ainsi la validité de la Note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui a déclaré la licéité morale de l'utilisation des vaccins anti-covidiens.

    Le cardinal va jusqu'à affirmer que la vaccination est probablement même "une obligation morale" pour le bien commun.

    Et l'aspect qui met le plus en échec le catho-no-vax est le suivant : Eijk est un prélat qui se réfère - culturellement - au Magistère de Jean-Paul II et de Benoît XVI, il fait donc partie de ceux que les médias, en simplifiant, définissent comme "conservateurs".

    Son travail méritoire de clarification sur les vaccins est extrêmement précieux pour toute l'Eglise, car la Note de la Congrégation de décembre dernier était trop synthétique et manquait d'explications, et les discours du Pape Bergoglio étaient trop simplistes, avec une exaltation presque théologique du vaccin et sans jamais aborder les questions éthiques qui y sont liées.

    Le rapport providentiel de M. Eijk clarifie enfin les doutes, même douloureux, de nombreux catholiques, et dissipe un épais brouillard de soupçons et de mensonges qui a été savamment alimenté ces derniers mois.

    Le Cardinal rétablit la confiance dans l'Eglise sur la question délicate des vaccins. Ceux qui avaient des doutes éthiques peuvent ainsi être convaincus. Mais le clivage avec ceux qui adhèrent à l'idéologie no-vax et no-pass sera-t-il rétabli ? Difficile.

    Les médias ne s'en sont pas rendu compte, mais la guerre contre les vaccins et le Pass Vert a produit une blessure très dramatique au sein du monde catholique.

    On ne se souvient pas d'un événement similaire dans un passé récent. Un phénomène comparable s'est produit en 1974. Lors de la campagne référendaire pour l'abrogation de la loi sur le divorce en Italie, un groupe d'intellectuels catholiques a fait un tollé en se prononçant contre l'abrogation de la loi, adoptant une position opposée à celle de l'Église et du monde catholique.

    Aujourd'hui, cependant, nous n'avons pas un glissement vers la gauche, mais vers la droite. Et ce ne sont pas des intellectuels, mais surtout des catholiques de base, militants, qui se disent orthodoxes, fidèles à la tradition et à l'Eglise, mais qui accusent l'Eglise d'avoir cédé sur la légalité du vaccin et du passeport vert.

    Et pourtant, paradoxalement, les intellectuels que ces catholiques culturellement conservateurs suivent et relancent sont de gauche : de Massimo Cacciari à Giorgio Agamben, de Diego Fusaro à Carlo Freccero.

    Et la mentalité que - sans s'en rendre compte - ils embrassent, à travers l'idéologie Novax, est exactement cette idéologie individualiste qui sous-tend la culture radicale et libertaire à laquelle ils s'opposent sur d'autres questions (comme l'euthanasie ou l'avortement).

    Un certain nombre d'intellectuels catholiques de l'aire ratzingerienne ou traditionaliste, comme les professeurs Pietro De Marco et Roberto de Mattei, ou le professeur Josef Seifert (membre historique de l'Académie pontificale pour la vie) ont expliqué à plusieurs reprises cette erreur aux catholiques No-vax.

    Mais le monde catholique-novax semble imperméable à tout raisonnement. Et ils considèrent également que la déclaration de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur la licéité éthique des vaccins anti-covidiens est plus ou moins du papier brouillon. Selon eux, elle n'est pas fondée sur la théologie morale, mais sur les idées du pape Bergoglio, qu'ils considèrent (de manière absurde) comme le plus grand témoignage en faveur du vaccin.

    Cette frange du monde catholique a pour chef l'archevêque Viganò et c'est lui qui - dans ses rassemblements apocalyptiques où il s'improvise virologue, économiste, médecin, historien et politologue - a surfé sur cette identification entre le vaccin et le pontife argentin.

    Il est inutile d'objecter que la note de la Congrégation reflète une orientation qui précède le pontificat bergoglien ; il est également inutile de rappeler que Benoît XVI lui-même s'est fait vacciner et que même au sein du monde lefebvriste, la légitimité morale du vaccin contre la pandémie a été reconnue.

    Les catholiques-novax partagent avec tous les novax l'imperméabilité aux raisons qui réfutent leurs arguments, même lorsque le démenti d'une erreur ou d'une fake news apparaît clivant.

    Ils vivent dans une bulle autoréférentielle (comme ils disent, "ils la chantent et la jouent"), alimentée le plus souvent par les réseaux sociaux, s'opposant à toute autorité, de celle de l'Église à celle de l'État, de celle de la science à celle des médias.

    Le rapport de M. Eijk est également une légitimation du laissez-passer Greeen, car s'il affirme que la liberté de ceux qui ne veulent pas se faire vacciner doit être respectée (avec toutefois l'obligation pour le personnel de santé), il précise que "les personnes qui refusent de se faire vacciner doivent toutefois s'efforcer de maintenir une certaine distance avec les autres personnes, se désinfecter fréquemment les mains et se soumettre à des tests Covid-19 fréquents. Un test Covid-19 négatif, ne datant pas de plus de 48 heures, devrait leur permettre d'accéder aux restaurants, aux théâtres et aux événements".

    En substance, dit-il, "les gouvernements ont le droit et même l'obligation de limiter la liberté des citoyens dans une certaine mesure si cela est nécessaire pour empêcher des agents infectieux, tels que le virus Covid-19, de se propager dans la population", même si "la culture individualiste proteste souvent contre les mesures gouvernementales prises à cette fin".

  • Le président indien rend visite au pape mais sur place la situation des chrétiens s'aggrave

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    D'Anna Bono sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Inde, la persécution des chrétiens s'aggrave

    30-10-2021

    Le premier ministre indien Modi a rendu visite au pape ce 30 octobre pour montrer le bon côté de son gouvernement, mais la réalité est qu'il est de plus en plus difficile pour les chrétiens de vivre dans "son" Inde : rien que depuis le début de l'année, plus de 300 cas graves de persécution ont été signalés : attaques contre les églises et leurs biens, meurtres, harcèlement et abus, sous prétexte de "conversions forcées".

    Selon certains observateurs, la première rencontre du pape François avec le Premier ministre indien Narendra Modi, samedi 30 octobre au Vatican, pourrait ouvrir la voie au voyage tant attendu du pape en Inde (le dernier à s'y être rendu est Jean-Paul II en 1999). Des sources politiques indiennes suggèrent plutôt que l'événement pourrait être considéré comme une tentative de Modi de se rapprocher de la communauté chrétienne et de s'assurer son soutien lors des élections générales prévues en 2022 dans l'État de Goa, où les catholiques représentent un quart de la population (alors qu'ils sont à peine plus de 2 % au niveau national).

    Modi a toutes les raisons de s'inquiéter du vote des chrétiens. L'Inde est l'un des 13 États dans lesquels les chrétiens subissent des formes de persécution que l'organisation à but non lucratif Portes Ouvertes classe comme extrêmes dans sa liste de surveillance mondiale 2021. La faute en revient aux fondamentalistes hindous, qui se montrent de plus en plus intolérants et agressifs, surtout depuis 2014, lorsque le Bharatiya Janata Party (BJP), le parti nationaliste hindou dont Modi est le chef, a pris le contrôle du gouvernement fédéral et de ceux de plusieurs États.

    Bien que la Constitution indienne reconnaisse le droit de professer, de pratiquer et de diffuser librement sa religion, les épisodes d'intolérance, de violence et d'intimidation à l'encontre des chrétiens sont de plus en plus fréquents, comme en témoignent les dizaines d'articles publiés sur le blog "Persecuted Christians" de la Nuova Bussola Quotidiana. Selon un rapport élaboré par certaines organisations gouvernementales, publié le 21 octobre et intitulé "Christians under attack in India", plus de 300 cas graves ont déjà été signalés depuis le début de l'année 2021 : attaques contre des églises et des biens ecclésiastiques, meurtres, harcèlement et abus, parfois répétés au point de contraindre les victimes à quitter leur village, en perdant tous leurs biens et moyens de subsistance, et raids de groupes d'extrémistes hindous dans des maisons privées où se tiennent des réunions de prière. Dans l'ordre chronologique, la dernière victime de l'intolérance hindoue est la Christ Jyoti Senior Secondary School de Satna, dans le Madhya Pradesh. C'est une école catholique, appréciée, comme toutes les écoles fondées et administrées par des chrétiens, pour le haut niveau de l'enseignement dispensé. Ses plus de 3 000 étudiants sont presque tous hindous. Il n'y a qu'une cinquantaine de chrétiens. Le 25 octobre, les jeunes du Bajrang Dal, une organisation nationaliste, ont ordonné à la direction de l'école d'installer une statue de la déesse hindoue du savoir, Saraswati, dans un délai de 15 jours, menaçant de "troubles et de grèves parmi la population".

    L'un des moyens les plus courants de harceler les chrétiens consiste à accuser les religieux et les missionnaires d'extorquer des conversions au christianisme : par la force, par la tromperie, en offrant de l'argent, en promettant des avantages matériels. Elles sont appelées "conversions forcées" et neuf États de la Fédération ont déjà adopté des lois les interdisant et les punissant sévèrement. Dans le Madhya Pradesh, par exemple, la loi anti-conversion, entrée en vigueur le 8 mars dernier, prévoit de un à cinq ans de prison pour les contrevenants, et de deux à dix ans si la conversion "forcée" concerne un mineur, une femme ou une personne appartenant aux castes inférieures et aux communautés tribales. Depuis le début de l'année, des centaines de cas de violence résultant de fausses accusations de conversions forcées ont été enregistrés dans 21 États de la Fédération.

    Les accusations de conversions forcées contribuent au ressentiment et à la haine des chrétiens au sein de la population. En outre, ils créent un état d'insécurité croissant parmi les fidèles, qui est accru par le fait que, très souvent, les forces de sécurité et les autorités sont réticentes à défendre les chrétiens, même lorsque les accusations sont clairement prétextuelles et que les religieux accusés ont été victimes de violence et de vandalisme.

    Une vidéo qui circule actuellement sur les réseaux sociaux donne une idée du climat hostile qui entoure les chrétiens. Elle a été réalisée le 23 octobre lors d'une manifestation contre les conversions au christianisme et montre un chef religieux hindou du Chhattisgarh, le swami Parmatmanand, exhortant la population à "se défendre". "Gardez vos bâtons dans la maison", crie le swami à la foule rassemblée, ajoutant : "Les gens des villes ne font pas cela, mais dans nos villages, ils gardent aussi leurs haches". Décapitez-les quand ils viennent faire des conversions religieuses. Vous vous demandez peut-être pourquoi un saint comme moi parle de la violence. Vous direz : comment peut-il être un saint s'il allume le feu ? Il faut parfois allumer du feu, même Hanuman (une divinité hindoue, ndlr) l'a fait. Je vous le répète, quiconque vient se convertir dans votre maison, dans votre rue, dans votre quartier, dans votre village, ne doit pas être pardonné".

    L'agence Asia News, qui a rapporté la nouvelle, a souligné la gravité de la situation dans laquelle se trouvent les chrétiens, soulignant que des membres éminents du parti au pouvoir, le BJP, ont assisté à l'événement et ont applaudi les paroles du swami Parmatmanand, notamment Nand Kumar Sai, ancien président de la Commission nationale pour les castes défavorisées. En outre, après l'événement, le surintendant de la police d'une ville voisine a publié une déclaration à l'intention de tous les postes de police leur demandant, comme le rapporte The Wire, "de surveiller les missionnaires chrétiens et les tribus récemment converties pour mettre fin à ces activités "illégales"".

    Lire aussi : Narendra Modi invite le pape François en Inde