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Politique - Page 168

  • RDC : il faut maintenant récupérer l’argent détourné et les biens mal acquis

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    jean-claude-mputu_0.jpgJean-Claude Mputu (politologue congolais issu de l’Université de Liège et porte-parole de la campagne CNPAV : le Congo n’est pas à vendre) a été interviewé par Christophe Rigaud – Journaliste, directeur du site Afrikarabia consacré à l'actualité en République démocratique du Congo (RDC) et en Afrique centrale :

    Afrikarabia : La corruption endémique qui sévit en République démocratique du Congo (RDC) n’est malheureusement pas un phénomène nouveau. Qu’apportent de plus les révélations de  « Congo Hold-up » ?

    Jean-Claude Mputu : Il y a tout d’abord l’étendue des révélations. Elles sont énormes. Et ensuite, il y a la précision dans les faits dénoncés. Les documents que révèlent « Congo Hold-up » montrent clairement l’importance d’un détournement organisé et systématisé par la famille de Joseph Kabila avec les moyens de l’Etat. Cela permet de retracer le circuit de certaines sommes d’argent qu’on soupçonnait avoir été détournées, mais pour lesquelles on n’avait pas tous les éléments et toutes les certitudes. Avec « Congo Hold-up » nous avons maintenant l’exactitude des faits. Nous pouvons maintenant dire qu’à telle date, telle somme a été retirée de tel compte et a été récupérée par telle personne dans telle banque. Cela nous permet de dire aujourd’hui aux autorités qu’elles n’ont plus d’autres choix que d’agir.

    Afrikarabia : Qu’est-ce que nous apprend « Congo Hold-up » par rapport au système de détournement d’argent public mis en place dans le passé par Mobutu ?

    Jean-Claude Mputu : Cette question est importante parce que les partisans de Joseph Kabila disaient « Mobutu a volé, Mobutu a pillé, pourquoi cela devient un problème pour Kabila ? » Pour moi, Mobutu était « un voleur de caisse ». Il prenait directement l’argent dans les caisses de l’Etat. Joseph Kabila est allé au-delà : il a privatisé les moyens de l’Etat. Il s’est approprié nos terres, nos mines, nos entreprises, nos dividendes et les a partagés avec sa famille. L’exemple le plus parlant, c’est le dossier Gertler, sur lequel nous travaillons depuis plusieurs années. Les actifs de la Gécamines ont été cédés à Dan Gertler, qui est très proche de Joseph Kabila. Gertler touche plus de 200.000 dollars par jour, et cet argent aurait dû être touché pour la Gécamines, donc par l’Etat congolais.

    Afrikarabia : Pourquoi n’y a-t-il pas eu de contrôle des institutions congolaises, mais aussi des bailleurs internationaux, comme les Nations-unies ? On apprend dans « Congo Hold-up » que l’argent versé par l’ONU aux casques bleus congolais qui intervenait en Centrafrique a été détourné.

    Jean-Claude Mputu : Au niveau de la RDC, évidemment, toutes les institutions étaient contrôlées par Joseph Kabila. Les gens avaient peur. La répression était systématique et brutale. De ce côté-là, il y a des « excuses ». Au niveau international, ce n’est qu’à la fin du mandat de Joseph Kabila que les bailleurs ont commencé à s’intéresser à l’homme, alors qu’avant, il était complètement « accompagné » par cette même communauté internationale. A un moment donné, Joseph Kabila a dû rompre avec la communauté internationale pour pouvoir développer son système de prédation. Il a même fini par refuser tous les contrôles exigés par les bailleurs.

    Afrikarabia : Qu’attendez-vous de ces révélations ?

    Jean-Claude Mputu : Nous attendons d’abord que le gouvernement, comme il l’a annoncé, puisse ouvrir des enquêtes, identifier les coupables, les poursuivre et les punir. Nous attendons aussi la récupération des biens détournés. Il y a bien eu quelques procès par le passé, mais nous n’avons jamais récupéré les biens. « Congo Hold-up » nous permet d’identifier certains biens, comme des bateaux, des immeubles, ou des entreprises achetés avec de l’argent public. Ces biens doivent revenir à l’Etat congolais. Nous comptons mettre en place un collectif d’avocats, avec « Le Congo n’est pas à vendre », afin de poursuivre ces personnes en justice et demander la restitution des biens mal acquis. Enfin, nous espérons que ces révélations permettront à la population congolaise une prise de conscience et d’exiger de nos responsables une certaine redevabilité. Il faut une fois pour toute, briser la chaîne de l’impunité et de la corruption des dirigeants politiques.

    Afrikarabia : La BGFI, la banque au coeur du scandale, a promis de rendre 43 millions de dollars. C’est un premier pas significatif selon vous ?

    Jean-Claude Mputu : C’est un premier pas malheureusement très insuffisant. Il faut d’abord qu’elle le fasse effectivement. Mais le problème, c’est que les autres co-auteurs de ce détournement de 43 millions de dollars, la Banque centrale (BCC) ou la société Egal, sont, comme par magie, exemptées des conséquences de leurs actes. C’est une solution trop facile. On rend 43 millions et on oublie tout le reste. Des centaines de millions de dollars sont en jeu. On veut une vraie justice, car c’est de l’argent des Congolais dont il s’agit.

    Afrikarabia : Le parquet vient d’ouvrir une information judiciaire. Joseph Kabila peut-il être mis en cause, ou seulement ses proches ?

    Jean-Claude Mputu : Beaucoup de ses proches sont impliqués, mais certaines des sociétés qui apparaissent dans « Congo Hold-up » ont pour principal actionnaire Joseph Kabila et ses deux enfants, comme « Egal » ou « Port de Fisher ». Sa responsabilité directe est engagée. Mais un problème juridique se pose avec la loi sur les anciens chefs de l’Etat, que Joseph Kabila lui-même a fait adopter à la fin de son mandat. Nos avocats vont d’ailleurs travailler sur ce sujet, mais de nombreux acteurs de la société civile demandent au parlement de réviser cette loi. C’est un bon indice pour voir si le pouvoir actuel a la volonté de mettre véritablement fin à l’impunité.

    Afrikarabia : De nouvelles révélations peuvent-elles toucher le pouvoir actuel ?

    Jean-Claude Mputu : C’est notre plus grand espoir. Il faut que le cycle de l’impunité soit brisé. La corruption qui continue aujourd’hui est tout aussi injustifiable que celle d’hier. On espère qu’il y aura des éléments, des preuves, notamment sur le dossier des « 100 jours ». On a vu que la justice était « imparfaite » sur cette affaire. Le temps est notre meilleur allié, et le temps va devenir le cauchemar de tous les corrompus de la République.

    Afrikarabia : Au vu de l’étendue des révélations de « Congo Hold-up », la justice peut-elle reculer ?

    Jean-Claude Mputu : Non, mais il faut faire attention avec la justice congolaise si les actes ne suivent pas. Il y a eu l’affaire des 15 millions, il y a eu le dossier des « 100 jours », il y a eu le dossier Covid. On assiste pour l’instant à une justice qui semble manipulée pour endormir le peuple. On se rappelle que dans l’affaire des 15 millions, un activiste a été menacé d’arrestation parce qu’il demandait des comptes au procureur pour savoir où en était le dossier ! La justice congolaise ne devrait pas reculer, mais cela fait des années qu’on demande qu’elle se comporte normalement… sans résultats. »

    Ref RDC : il faut maintenant récupérer l’argent détourné et les biens mal acquis

  • Emmanuel Macron et le pape François : à tu et à toi

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    Du site du journal La Croix (Loup Besmond de Senneville):

    Macron et le pape François, à tu et à toi

    En entendant le son accompagnant les images diffusées par le Vatican, il a fallu s’y reprendre à deux fois. Une attention nécessaire pour réécouter cette phrase d’Emmanuel Macron, à la fin de son rendez-vous avec le pape François, vendredi 26 novembre.

    Sur la vidéo, donc, le président tend un livre de l’écrivain François Sureau au pape François : « Un petit livre qui est un portrait d’Ignace de Loyola, que tu connais mieux que moi. » En salle de presse, où les journalistes écoutaient attentivement, un confrère a lâché : « Attends ? Il le tutoie ? » Un tutoiement en effet dûment vérifié, y compris dans la suite de la conversation. Emmanuel Macron : « Je t’ai fatigué, avec toutes ces histoires. » Le pape François : « Tu ne m’as pas fatigué », ou encore « Salue ta femme pour moi. » Puis Emmanuel Macron : « Merci de ta patience. Merci. »

    Ces paroles entendues au vol ne manqueront pas de provoquer l’agacement. Y compris parmi les plus proches du pape, qui ont souvent un avis bien tranché sur la question. « Je déteste les gens qui tutoient le pape, confiait l’un d’entre eux à La Croix il y a quelques mois. On ne fait pas cela, même si on le connaît depuis des années. Le pape est le pape. » D’autres y verront au contraire un signe de simplicité.

    Mais entre Emmanuel Macron et François, il faut y voir la marque d’une complicité évidente, et la confirmation de l’excellente entente entre les deux hommes, vantée d’ailleurs régulièrement par l’entourage d’Emmanuel Macron. Et mise en avant par l’Élysée, à l’approche du début de la campagne présidentielle.

  • L’islamisme n’a-t-il rien à voir avec l’islam ?

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    L’islamisme : rupture ou continuité de l’islam ?

    (Valeurs actuelles du 05-11-2021: entretien avec Marie-Thèrése Urvoy, auteur du livre Islam et Islamisme. Frères ennemis ou Frères siamois? Ed. Artège 2021)

    L’islamisme n’a-t-il rien à voir avec l’islam ? Cette affirmation, courante chez certains médias, est battue en brèche à la lecture du nouvel ouvrage de Marie-Thérèse Urvoy, Islam et islamisme, frères ennemis ou frères siamois ? Professeur émérite de l’université Bordeaux-III et de l’institut catholique de Toulouse, l’islamologue, historienne et essayiste, expose avec rigueur et fermeté les origines du problème suscité par une religion tiraillée par une ambiguïté de départ et un besoin de réforme. L’experte reconnnue nous fait découvrir les schémas mentaux propres à cette religion, ses tiraillements et ses enjeux.

    Valeurs actuelles. Il y a un an était annoncée la loi sur le séparatisme islamiste. Quel regard portez-vous dessus ?

    Marie-Thérèse Urvoy. C’est le mot même de “séparatisme” qui fait difficulté. L’islamisme ne vise pas à séparer mais à conquérir. Il n’y a pas de partage, mais seulement l’utilisation des moyens administratifs et financiers de l’État en place avec l’intention de les subvertir au profit non pas seulement d’une communauté particulière parmi d’autres mais de la communauté islamique (umma) universelle. Ce qu’exprime la proclamation : “Nous gagnerons par vos lois et nous vous gouvernerons par nos lois. ” Et ce qu’illustre l’imam Iquioussen en incitant ses coreligionnaires à traiter avec des candidats aux élections : apport des voix contre engagement à soutenir leurs exigences.

    Valeurs actuelles. Dans les textes d’origine du Coran, vous relevez deux courants opposés. Lesquels ? Que nous apprennent-ils ?

    Marie-Thérèse Urvoy. Dans les sourates les plus courtes du Coran, qui figurent vers la fin du recueil et qui sont considérées par tous comme les plus anciennes, domine le souci des fins dernières, de façon comparable à d’autres courants de l’Antiquité tardive au Moyen-Orient, et notamment certains auteurs chrétiens syriaques. Dans ces textes, le Prophète est présenté comme un simple “avertisseur”. Ce trait persiste dans les sourates du reste de la période dite mecquoise, c’est-à-dire antérieure à l’émigration (hégire), où le Prophète montre une allure pacifique et un caractère magnanime. Mais une plus grande partie du texte, réputée de révélation ultérieure à l’hégire, donne un tableau d’autorité temporelle et d’action guerrière. Or c’est ce dernier aspect qui a été considéré par les institutions islamiques comme les fondements de la communauté, ce qui a donné la prédominance au juridisme. Les thèmes apocalyptiques peuvent être repris par certains auteurs mais soit à titre seulement personnel, soit dans un contexte de subversion de la religion qui a toujours été combattu comme hérésie. Ce qui a pu subsister, c’est une forme atténuée, appelée le murgisme, qui séparait le jugement des actes, relevant de la communauté, du jugement des cœurs, “renvoyé” à Dieu. Accepté très largement de fait, le murgisme n’en a pas moins été souvent invoqué comme une marque de laxisme. Ce n’est qu’en 1925 que le caractère politique de l’islam a commencé à être mis en question par Ali Abdelrazik, qui a été chassé du corps des ulémas et dont la thèse est toujours disputée, puis par Mahmoud Mohamed Taha, qui a été jugé apostat et pendu, et dont le mouvement qu’il a fondé au Soudan est aujourd’hui bien diminué. De nos jours, la critique historique du texte coranique par les orientalistes envisage, plutôt qu’une unique continuité linéaire, la présence simultanée de deux grands courants. L’un, pacifique, va en s’amoindrissant, l’autre, agressif, se renforce. Ainsi, la tradition islamique a sacralisé, sous forme d’une “dictée divine” unique, un texte issu en réalité d’une “histoire plurielle”.

    Valeurs actuelles. « L’islam a toujours connu divers niveaux de tension. » Lesquels et
    pourquoi ?

    Marie-Thérèse Urvoy. Au niveau de l’individu, le croyant ordinaire est tenté de se contenter de respecter les obligations et les interdits clairement formulés par le Coran. Mais il y a des indications moins évidentes de ce qui est “louable” ou de ce qui est “blâmable”, dont la mise au jour relève de spécialistes. À quoi s’ajoute une vertu de “scrupule” spécifique à l’islam, qui invite à éviter – et à faire éviter – tout ce qui, à quelque degré que ce soit, pourrait impliquer une souillure. Le croyant peu exigeant sera donc en bute à ceux qui, “spontanés” ou titulaires d’une fonction officielle, rappellent tout ce qu’ils considèrent comme des exigences de la Loi. Au niveau de la communauté, il y a les rappels à l’ordre des autorités et la dénonciation, au besoin par des soulèvements de foule, de quiconque est considéré comme un danger moral. Finalement, la communauté islamique étant un système socioreligieux toujours susceptible de contestations, les révoltes sont souvent érigées en mouvements réformistes.

    Valeurs actuelles. L’exigence de réforme est une réflexion particulière dans l’islam...

    Marie-Thérèse Urvoy. Il y a dès l’origine de l’islam une tension entre des formules radicales et les exigences du réalisme social. Cette tension est pérennisée par l’ambiguïté du texte fondateur, qui fusionne avec la même autorité d’une “dictée divine” ces tendances antithétiques. Le besoin de “réforme” est donc constant et s’exprime particulièrement dès que la communauté est troublée soit par une crise interne, soit – surtout à l’époque moderne -par une confrontation défavorable avec des agents extérieurs. Le plus souvent, l’appel à la réforme prend l’aspect d’un appel à un retour vers les débuts, supposant que l’histoire n’a apporté que des dégradations. On oppose donc la pureté initiale, qui est supposée valable toujours et partout puisqu’elle émane de l’enseignement divin, aux multiples compromissions humaines. Le contact avec un Occident plus développé matériellement a suscité deux attitudes antagonistes. Pour l’une, il fallait séparer ses acquis scientifiques et techniques de leur arrière-plan mental jugé pervers, et assimiler seulement les premiers. Pour l’autre, très minoritaire, l’Occident pouvait apparaître comme un modèle en matière de respect des libertés, d’égalité devant la loi, de respect de la femme, etc. Mais ici encore, on pouvait prétendre que ces valeurs étaient déjà présentes dans l’islam, qu’elles avaient seulement été occultées et qu’il suffisait de les raviver. La remise en question de soi a très rarement amené à une révision de la religion, mais a plutôt débouché sur un discret abandon du terrain.

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  • Wang Huning, l'éminence grise du régime communiste chinois

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    De Ludovic Lavaucelle sur La Sélection du Jour :

    L'homme qui murmure à l'oreille de Xi Jinping

    En août dernier, la star du cinéma chinois Zhao Wei a disparu. Sa page sur le réseau social Weibo, suivie par 86 millions de fans, a été fermée ainsi que les sites de son fan-club. Les films dont elle était la vedette sont devenus introuvables. Zhao Wei est une des victimes de la campagne gouvernementale nommée « transformation profonde » qui balaie la Chine depuis quelques mois. Elle suit deux lignes parallèles : la mise sous tutelle du secteur privé par l’État, et la réforme morale et culturelle de la société. Pourquoi une reprise en main si soudaine ? Derrière l’obsession de Xi Jinping de contrôler tous les rouages du pouvoir, nous assistons à l’exécution d’un plan réfléchi depuis des années par un homme de l’ombre, Wang Huning, explique l’analyste N.S. Lyons (voir son article en lien ci-dessous).

    L’éminence grise

    Wang Huning est une caricature de l’intellectuel arpentant les allées de bibliothèque. Le prédécesseur de Xi Jinping, Jiang Zemin, avait dû insister pour qu’il accepte de rejoindre le PCC et les hautes sphères du pouvoir, au début des années 90, alors qu’il n’était encore qu’un jeune et brillant professeur de philosophie. Le changement a été radical : Wang Huning a coupé les ponts avec tous ses amis. Il s’est aussi fixé une règle : ne jamais adresser la parole à un étranger. Cet homme de l’ombre fait aujourd’hui partie du Politburo composé de sept membres. Il est le grand théoricien, le cerveau qui inspire les grands projets de Xi Jinping, de la « nouvelle route de la soie » aux campagnes anti-corruption, et la stratégie diplomatique plus agressive. Il est comparé au « Machiavel chinois », Han Lei – le « dishi » (« précepteur de l’empereur ») qui se tient juste derrière le trône… Il a servi les deux prédécesseurs de Xi Jinping, ayant survécu aux guerres internes au PCC. Wang Huning est devenu le prisme à travers lequel Pékin peaufine sa relation au monde…

    Le fin-lettré

    Né en 1955 au sein d’une famille communiste, il a échappé aux affres de la Révolution Culturelle en étudiant dans une école d’élite de Shanghai. Il a choisi comme première langue le français, lisant en version originale, et en cachette, les livres que ses professeurs admiratifs lui prêtaient. Quand, en 1978, les universités chinoises ont rouvert leurs portes, il a passé si brillamment les concours qu’il a été admis à la prestigieuse université de Fudan à Shanghai. Sa thèse s’intéressait au concept de souveraineté nationale en Occident et passait en revue tous les grands philosophes politiques pour les confronter à la vision chinoise. Sa pensée politique s’est tôt articulée autour des piliers suivants : l’importance de la cohésion culturelle, le respect de la tradition, et les valeurs à promouvoir pour assurer la stabilité politique. Déjà en 1988, il publiait un essai dénonçant le matérialisme du développement chinois et insistait sur l’importance de continuer à écrire un roman national. Mais, comme la plupart des Chinois d’alors, il voyait d’un bon œil l’importation des idées libérales pour permettre à la Chine de se moderniser…

    Un voyage initiatique

    Cette même année 1988, Wang Huning a reçu une bourse pour visiter les États-Unis pendant six mois. À la manière d’Alexis de Tocqueville, il a exploré le pays en tous sens. Ce qu’il y a trouvé l’a profondément troublé : loin d’une démocratie triomphante, une société en crise perpétuelle, déchirée entre cultures rivales, et où les entreprises privées cherchent à gouverner à la place de l’État. Il voit l’Occident voué à la destruction car pourri par un individualisme nihiliste… Si les nouvelles élites rejettent ce qui a fait la grandeur de leur civilisation, la société se désintégrera, prévient-il. De retour dans son pays, il recherche fiévreusement comment contribuer au développement de la Chine sans imiter les erreurs occidentales. Les événements de 1989 vont précipiter les choses : le pouvoir aux abois fait appel à lui pour définir une nouvelle ligne idéologique.

    Un communiste réactionnaire ?

    Pour ses lecteurs, les prophéties de Wang Huning sur l’Amérique sont en train de se réaliser : les images du Capitole le 6 janvier 2021, les manifestations de Black Lives Matter et les pillages « antifas » … Mais Wang Huning voit aussi un cauchemar se réaliser en Chine : l’importation d’un libéralisme nihiliste a profondément pénétré la société devenue ultra-inégalitaire (1% des Chinois possèdent 31% des richesses). Les familles se disloquent, la natalité ne reprend pas… Les nouvelles générations ne sont plus attachées à leurs racines, et le trafic de drogue est en plein essor.

    Le tour de vis

    Wang Huning a donc convaincu Xi Jinping qu’il fallait changer de cap. D’où les campagnes récentes du PCC qui témoignent à la fois du triomphe et du cauchemar du professeur de philosophie multilingue. Il a finement analysé les dangers du libéralisme, mais on peut douter, conclut N.S. Lyons, que l’ingénierie sociale d’un régime totalitaire permette de les écarter.

    Ludovic Lavaucelle

    The triumph and terror of Wang Huning
    Palladium 11-10-2021
    The triumph and terror of Wang Huning

    Lire l'article sur : Palladium

  • Bruxelles : les fabriques d'église devront vendre leur patrimoine si le déficit s’installe

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    Lu sur le Soir (26 novembre, p. 12) :

    Bruxelles révolutionne le financement des cultes

    La Région bruxelloise devient la seule autorité compétente pour intervenir financièrement dans les déficits des fabriques d’églises sur son territoire. Les cultes sont invités à mieux gérer leur patrimoine, quitte à fusionner les fabriques ou devoir vendre. … Incitées à « surveiller elles-mêmes l’état de leurs dépenses », les fabriques devront vendre leur patrimoine si le déficit s’installe, une révolution par rapport au décret napoléonien. Le projet d’ordonnance prévoit la vente ou location de biens mobiliers et immobiliers, mais aussi les donations, legs, fondations et dons manuels. « On est prêt à travailler loyalement et l’Eglise fera tout pour se conformer à la réforme », assure Thierry Claessens qui explique que les revenus sont variés, entraînant de grandes disparités entre les fabriques : dons des fidèles, collectes, revenus immobiliers suite à des legs. Plus insolite, les antennes GSM rapportent aux églises qui louent leur clocher aux opérateurs. … L’ordonnance impose des obligations aux cultes qui souhaitent être financés : chaque communauté s’enregistre, démontre son « existence stable » dans les trois ans, et prouve qu’elle est composée de 200 membres.

  • Biden "le catholique" contre la liberté religieuse

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le catholique Biden contre la liberté religieuse

    25-11-2021

    Le ministère américain de la santé a révoqué les exemptions accordées aux agences chrétiennes de placement familial qui souhaitent conserver leur identité chrétienne. Pour la énième fois, Biden se plie aux souhaits des avorteurs et des lobbyistes LGBTI.

    La liberté religieuse et la liberté de conscience sont de plus en plus menacées par les décisions de l'administration Biden, ce qui représente un réel danger pour la démocratie. Le premier droit de l'homme, sans lequel il n'y a pas de respect de la dignité et de la liberté de la personne vivante, est celui de la liberté de religion et de conscience, comme nous l'a enseigné tout le Magistère de Jean-Paul II. Ce sont précisément ces droits fondamentaux qui sont aujourd'hui limités et érodés par les décisions du président "catholique" Biden, dont l'administration, par le biais du département de la santé (HHS), a révoqué ces derniers jours les exemptions accordées aux agences d'adoption chrétiennes ayant un accord avec le gouvernement fédéral et résidant dans les États du Texas, du Michigan et de la Caroline du Sud, au motif qu'elles ne confient pas d'enfants à des couples LGBTI.

    Ces dérogations ont exempté ces organisations des exigences de "non-discrimination" imposées aux bénéficiaires de subventions fédérales, qui prévoient qu'"aucune personne éligible ne sera exclue de la participation, privée d'avantages ou soumise à une discrimination dans l'administration des programmes et services du HHS".  Dans la déclaration publique, le ministère de la Santé affirme que les dérogations constituent une "utilisation généralisée d'exemptions religieuses contre toute personne ou des chèques en blanc pour permettre la discrimination contre toute personne, y compris les personnes LGBTQ+, dans les programmes financés par les contribuables".

    Le secrétaire du HHS, Xavier Becerra, promoteur bien connu des multinationales de l'avortement et des lobbies LGBTI, a justifié la décision de supprimer les "exemptions inappropriées et trop larges" par la nécessité de faire en sorte que le département soit "mieux préparé à protéger le droit de chaque Américain à ne pas subir de discrimination", car au HHS, "nous prenons au sérieux toute violation des droits civils ou des libertés religieuses."

    Les cordons de la bourse publique sur les organisations caritatives et sociales qui ne renient pas leur identité et leur mission évangéliques sous couvert de " garantir les droits civils et les libertés religieuses " vont-ils se resserrer ? Nous en sommes maintenant à la déformation institutionnalisée du sens des mots et du bon sens, afin de répondre à tous les souhaits de la communauté LGBTI. La décision d'étrangler les réalités sociales chrétiennes avait été anticipée par FOXNews TV la semaine dernière, le 17 novembre, lorsque le diffuseur avait montré des projets de documents préparant la révocation des décisions de la précédente administration Trump en faveur de la liberté religieuse et de la liberté de conscience. Les projets de décisions envisagés par le ministère de la santé visent spécifiquement la mise en œuvre de la loi sur la restauration de la liberté religieuse (RFRA), une disposition qui exige que les réglementations fédérales garantissent le libre exercice de la liberté de religion et empêchent les violations du libre exercice de la religion, avec seulement deux exceptions très limitées. Sous l'administration Trump, en plus des nombreuses décisions en faveur et pour la protection de la liberté de religion et de conscience (en voici une liste précise), les organisations sociales et caritatives d'inspiration religieuse qui fournissaient des "services de placement familial" pour les mineurs se sont vu accorder le plein droit légalement protégé "de pratiquer leur foi par de bonnes œuvres".

    Le ministère de la Santé de l'époque, évaluant un cas d'agences chrétiennes en Caroline du Sud en 2019, avait reconnu que l'agence fédérale ne devait pas, "et en vertu des lois adoptées par le Congrès, ne peut pas, pousser les fournisseurs de soins d'accueil motivés par la foi hors de leur activité de service aux enfants sans un intérêt gouvernemental impérieux." Tout a changé à Washington, et depuis l'arrivée du nouveau locataire "démocrate catholique", tout change pour le pire. Biden, qui a déjà montré à maintes reprises qu'il se plie aux moindres désirs des avorteurs et des lobbies LGBTI, a cette fois-ci également exaucé les vœux des défenseurs des "droits civils" qui, au nom de la "non-discrimination", veulent étrangler les œuvres sociales et caritatives chrétiennes.

    Incroyablement, ce mépris pour l'esprit public des chrétiens se heurte aux faits de ces jours-ci. Le premier est le règlement de 2 millions de dollars de dommages et intérêts que la ville de Philadelphie (dirigée par les démocrates) doit verser aux services sociaux catholiques du diocèse, à la suite de l'arrêt de la Cour suprême de juin dernier qui a reconnu comme illégitimes les coupes dans le financement public de l'organisme catholique d'accueil et d'adoption, injustement accusé de " discrimination " à l'égard des couples LGBTI (Fulton v. City of Philadelphia). Deuxièmement, la publication par le prestigieux Becket Fund du "Religious Freedom Index", une enquête menée sur un échantillon de 1000 Américains représentatifs de l'ensemble de la société, dont les résultats montrent comment le soutien à la liberté religieuse dans le pays s'est renforcé, passant de 66% à 68%.

    Alors que Biden montre qu'il veut violer la liberté religieuse et la liberté de conscience dans les moindres détails, il se permet de convoquer une grande conférence mondiale sur "la démocratie et l'État de droit", dont les invités sont des dirigeants et des pays notoirement anti-chrétiens, comme le Pakistan, et de ne pas inviter ceux, en premier lieu la Hongrie, qui a construit sa crédibilité précisément sur la liberté religieuse des chrétiens. La culture "woke" a pris le contrôle de la Maison Blanche.

  • Rendre les cours de religion optionnels ?

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    De sur le site de La Libre :

    Nouvelle étape vers des cours de religion et de morale en option dans l'enseignement officiel

    Six députés de la majorité ont déposé une proposition de résolution dans ce sens. Déjà, Défi et le CDH exprime des regrets. Le texte sera prochainement discuté, éventuellement amendé puis soumis au vote au Parlement. Le gouvernement en étudiera ensuite les conséquences et le calendrier.

     
    Le groupe parlementaire chargé de travailler sur l’opportunité de faire passer d’une à deux heures par semaine les cours de philosophie et de citoyenneté a fini son travail. C’était un des engagements figurant dans la déclaration de politique gouvernementale.

    Après plus d’un an d’auditions et de discussions à huis-clos, six parlementaires de la majorité PS-MR-Ecolo (1) ont présenté, ce lundi, une proposition de résolution. Elle sera discutée dans quinze jours en commission Education puis soumise au vote en séance plénière, dans la foulée.

    Première recommandation: deux heures pour tous dans l'officiel

    Aujourd’hui, la philosophie et la citoyenneté font l’objet d’une heure de cours obligatoire par semaine dans l’enseignement officiel, où la deuxième heure de cours dits philosophiques peut être consacrée, au choix, soit à la philo et citoyenneté, soit à un des cours de religion ou à la morale. La première recommandation vise à passer à deux heures obligatoires d'éducation à la philosophie et à la citoyenneté (EPC) pour tous les élèves de l’officiel.

    Dans l’enseignement libre confessionnel, le texte suggère aussi d’améliorer les conditions de l’organisation de l’EPC qui ne fait pas l’objet d’un cours spécifique à ce stade. Il est suggéré d’y examiner la piste d’une heure de cours proprement dit. Dans le non confessionnel, l’extension à deux heures de philo et citoyenneté par semaine pourrait être soutenue.

    Deux: respecter le droit de chacun à une éducation morale ou religieuse en proposant des cours à option

    Que deviendront les cours de religion dans l’enseignement officiel? Les signataires recommandent qu’on continue à les proposer de manière optionnelle, sur base volontaire. Les conditions doivent être suffisamment confortables pour que le droit de chaque élève à une éducation morale ou religieuse, prévue par la Constitution, soit respecté. Les six députés recommandent aussi d’étudier toute autre modalité d’organisation, par exemple dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires.

    Trois: faire les comptes

    Très important: avant la mise en oeuvre d’un quelconque changement, il faudra en estimer le coût budgétaire.

    Quatre: soutenir les enseignants

    Autre précaution: il faudra également assurer la soutenabilité du cadre humain, budgétaire, statutaire et organisationnel. En clair, cette réforme concernera de nombreux enseignants. L’idée est de leur permettre aux professeurs de religion ou de morale qui souhaitent enseigner la philo et citoyenneté de suivre une formation à la neutralité. Les informations et l'offre devront être suffisantes.

    Mais que fera-t-on de ceux qui ne veulent pas? Les signataires bottent en touche et renvoient la balle au gouvernement.

    Cinq: inspecter

    Enfin, une inspection spécifique devra être organisée pour ces importants contenus.

    Concertation et entrée en vigueur progressive

    Les six députés insistent sur la concertation préalable au choix qui sera finalement opéré. Au gouvernement d’anticiper ses conséquences et d’imposer le timing. On sait déjà que l’idée n’est pas de s’enfermer dans un calendrier, d’autant que d’autres importantes réformes sont sur la table. L’option d’une entrée en vigueur progressive, comme l’entrée dans le tronc commun du Pacte d’excellence, est évoquée.

    Dans l'opposition, Défi exprime ses regrets

    Conformément à la méthode de travail choisie, les députés de l’opposition auront le loisir de faire des propositions d’amendements.

    Chez Défi, Joëlle Maison et Michaël Vossaert déplorent que des recommandations communes n’aient pas pu être dégagées et jugent la proposition incomplète. Très impliqué dans le débat, le parti revendique depuis toujours un cours d’Éducation à la philosophie et à la citoyenneté de deux heures hebdomadaires et le passage des cours de religion en cours facultatifs, hors de la grille horaire des élèves.

    Pour Défi, le fait religieux, l'histoire des religions et le dialogue interconvictionnel ne doivent pas disparaître de l'école. "La connaissance des différentes religions et grands courants de pensée, de leurs origines, pratiques, rites, ainsi qu'un dialogue et des échanges encadrés pédagogiquement entre élèves, constituent un socle indispensable à la connaissance de l'autre mais aussi un préalable indispensable à la cohésion sociale", estime Joëlle Maison.

    Ce dialogue figurait d’ailleurs dans les recommandations du rapport du groupe de travail Philosophie et citoyenneté présentées, en juin 2018, par les trois mêmes formations politiques (PS, MR et Ecolo) mais en a totalement disparu aujourd’hui. C’est le principal regret de Défi qui demande aussi l’extension, dans le réseau libre également, à un référentiel de deux heures de cours hebdomadaires.

    Le CDH déplore que le PS se soit une nouvelle fois "enfermé dans ses dogmes"

    Même position au CDH. "Nous regrettons que le PS se soit une nouvelle fois enfermé dans ses dogmes", réagit Alda Greoli, "et que ni le MR ni Ecolo ne soient sensibles au dialogue interconvictionnel et à la pluriculturalité de notre société." Et de critiquer le renvoi des questions religieuses dans la sphère privée sous couvert d'une pseudo option. "On parle beaucoup de citoyenneté mais très peu de questionnement philosophique. C'est pourtant fondamental."

    Réaction forte des évêques de Belgique

    Enfin, le porte-parole francophone de la conférence des évêques, Tommy Scholtes, critique fortement l'idée de rendre les cours de religion optionnels. "

    Cela me paraît une grave erreur", dit-il. "Si la constitution en son article 24 demande qu’on organise un cours, ce n’est pas pour le sortir de la grille. C’est dans l’intention du constituant de le faire dans le cadre scolaire, et non pas le mercredi après-midi ni le vendredi après 16h ou encore le samedi matin. C’est oublier que le religion et la morale font partie de manière constitutive de la vie sociale et culturelle des jeunes citoyens que sont les élèves. Transférer de manière facultative le cours en le rendant à option, c’est laisser place à toutes sortes d’initiatives qui seront organisées en dehors du contrôle d’une inspection scolaire. Ce type d’orientation ne respecte pas le citoyen, qui est aussi un être qui a une culture spirituelle. L’enseignement public se doit de contribuer à cette dimension de sa formation."

    --> (1) Les signataires de la proposition de résolution sont Latifa Gahouchi, Stéphanie Cortisse, Jean-Philippe Florent, Laurent Léonard, Hervé Cornillie et Kalvin Soiresse-Njall.

  • RDC : des détournements à la mesure du « système Kabila »

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    Une importante fuite de données bancaires révèle que des millions de dollars ont été transférés à des proches de l’ancien président Joseph Kabila. Mais de nouvelles révélations doivent être faites risquant d’éclabousser l’ensemble de la classe politique congolaise largement corrompue. Lu sur le site web « Afrikarabia » :

    « Les soupçons de détournements de fonds dans l’entourage de l’ancien président Joseph Kabila ne sont pas une découverte après les révélations des Panama Papers, de Bloomberg, Global Witness ou du Centre Carter. Mais la colossale enquête « Congo hold-up », menée par un collectif de 19 médias et 5 ONG, révèle de nouveaux cas de fraudes, et surtout décrypte le mode opératoire de ces détournements. Dans les premières enquêtes, réalisées à partir de la fuite de plus de 3,5 millions de données bancaires, le montant des sommes détournées par Joseph Kabila et son entourage s’élèverait à 138 millions de dollars entre 2013 et 2018. Des fonds publics qui seraient tombés directement dans les poches de l’ancien président et de ses proches.

    Une banque, une société écran et des institutions sous contrôle

    Pour opérer ce hold-up sur l’argent destiné à l’Etat congolais, le système révélé par le collectif d’enquêteurs repose sur trois piliers : une banque contrôlée par la famille de Joseph Kabila (le BGFI Bank RDC) une société écran (Sud Oil) gérée également par la galaxie Kabila, et des institutions étatiques (Banque centrale, ministères… ) peu regardantes, voir complices, des malversations. Pour détourner 138 millions de dollars, et braquer les propres caisses de son Etat, Joseph Kabila a d’abord placé des personnes de confiance à la tête d’une banque privée, la BGFI Bank RDC. Cette filiale congolaise d’un groupe bancaire dont la maison mère se trouve au Gabon, était en effet dirigée par Francis Selemani Mtwale, le frère adoptif de l’ancien président. Et à l’ouverture de la filiale en 2010, la sœur de Joseph Kabila, Gloria Mteyu, s’est vue proposer gracieusement 40 % du capital.

    Détournements mode d’emploi

    Arrêtons-nous sur une partie de l’enquête menée notamment par Mediapart et RFI en France. Elle montre comment le clan Kabila aurait détourné 92 millions de dollars à des institutions publiques, stocké cet argent sur les comptes d’une société écran et enfin, retiré du cash auprès d’une banque « amie », la BGFI, contrôlée par une soeur et un frère adoptif de l’ex-président. Pour trouver où détourner l’argent, le camp Kabila a de l’imagination. Il se tourne d’abord vers l’ONU, qui verse 7,3 millions de dollars pour financer une mission de casques bleus congolais en Centrafrique. L’argent est alors versée à l’ambassade de RDC aux Nations unies, qui reverse 6,8 millions à l’Etat, via la Banque centrale du Congo (BCC) sur son compte… à la BGFI. « Si les 7 millions ont bien été versés à l’ambassade, le Congo n’en a jamais vu la couleur » explique Mediapart. Le virement atterrit directement sur les comptes de Sud Oil, une société fantôme proche de Kabila.

    CENI, Fonersiphonnés

    Autre tour de passe-passe. Pour organiser les élections de 2016, qui auront finalement lieu en 2018, la Commission électorale (CENI), emprunte 25 millions de dollars à la BGFI. Les frais font gagner à la banque « amie » 1 million de dollars. Le même jour, la BGFI emprunte de nouveau la même somme, cette fois-ci manuellement, et empoche encore 1 million de dollars, qui part… sur les comptes de Sud Oil. Mais ce n’est pas fini. L’argent du Foner, l’agence publique qui construit les routes au Congo, intéresse également l’ancien président. « Elle possède plusieurs comptes à la BGFI » affirme Mediapart, qui révèle que le Foner « émet 5 transactions importantes entre décembre 2014 et janvier 2015 vers un compte interne de la BGFI » : 852.000 dollars, puis deux fois 594.000 dollars, 586.000 et enfin, près de 600.000 dollars. Les 3,2 millions de dollars auraient dû transiter d’un compte du Foner à l’autre. Mais en fait, La BGFI vire la somme sur deux autres comptes : Sud Oil et sa filiale, Kwanza Capital.

    Banque centrale et Gécamines ponctionnées

    « La Banque centrale du Congo (BCC) a elle aussi financé la famille Kabila » dénonce Mediapart. 30 millions de dollars « disparaissent étrangement » d’un compte de la BGFI pour réapparaître sur un autre compte de Sud Oil… du même montant. La Gécamines, le géant minier congolais, est elle aussi mise à contribution. En 2016, elle décide de payer ses impôts en avance. Depuis son compte à la BGFI, elle vire 2 millions de dollars à la BCC. Sauf que le virement tombe directement chez Sud Oil, « avec un libellé différent, pour brouiller les pistes ». En 2018, les comptes de la BGFI sont audités. Panique chez les Kabila, qui décident de « nettoyer » les opérations frauduleuses. La BGFI renvoie les 2 millions touchés par Sud Oil à la Gécamines et envoie les impôts à la banque centrale. Le vent du boulet n’est pas passé loin. Mais l’enquête « Congo hold-up » révèle la fraude. La Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF), les journalistes et les ONG partenaires de l’enquête ont également détecté une somme de 33 millions de dollars qui a été déposée en espèces à la BGFI, ainsi que 72 millions de dollars « d’origine inconnue », qui ont transité par un compte de la BGFI à la Banque centrale du Congo.

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  • Le nombre de crimes de haine contre les chrétiens a augmenté massivement

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    De kath.net/news :

    Le nombre de crimes haineux documentés contre les chrétiens a augmenté massivement

    20 novembre 2021

    Un nouveau rapport de l'OSCE enregistre plus de 7 000 incidents dirigés contre les minorités et les religions pour 2020 - le nombre de "crimes haineux" contre les chrétiens a augmenté de 70 % - ainsi que beaucoup plus de rapports de crimes haineux antisémites

    Varsovie / Vienne (kath.net/KAP) Le bureau des droits de l'homme BIDDH de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a documenté plus de 7 000 crimes haineux contre les minorités et les croyants de différentes religions au cours de l'année écoulée. Selon le nouveau rapport « Hate Crime Data » publié à Varsovie mardi, le nombre de crimes haineux antisémites et antichrétiens a considérablement augmenté. 42 des 57 États membres de l'OSCE ont récemment communiqué des données pour le rapport annuel. Des groupes de la société civile ont rapporté des informations en provenance de quatre autres pays.

    Pour la période d'observation 2020, le rapport a enregistré 7 181 incidents dirigés contre des personnes et des installations dans 46 pays. 980 crimes haineux ont été dirigés contre des chrétiens ou des lieux de culte, des symboles et des institutions chrétiens. Par rapport à l'année précédente (578), cela signifie une augmentation de près de 70 %. Le nombre de crimes haineux à motivation antisémite qui ont été signalés a également augmenté d'environ 600 pour atteindre 2 316. Le rapport classe 2 385 incidents documentés sous « Racisme et xénophobie ». 1 207 rapports traitaient de l'orientation sexuelle des personnes. Le rapport a enregistré 333 crimes haineux contre les musulmans, tandis que 84 incidents documentés étaient dirigés contre la population rom et sinti.

    Les données du rapport de l'OSCE ont été recueillies auprès de 136 groupes de la société civile, de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés UNHCR et de diverses missions de l'OSCE. L' « Observatoire de l'intolérance et de la discrimination à l'égard des chrétiens en Europe » (OIDAC), basé à Vienne, qui fournit chaque année les données qu'il recueille pour le rapport, est également fortement impliqué. Environ 4 000 cas du rapport sont descriptifs, le reste provient des statistiques policières de certains des États de l'OSCE.

    L'augmentation massive du nombre de crimes de haine contre les chrétiens devrait ouvrir les yeux des élites politiques et culturelles, a averti la directrice de l'OIDAC Madeleine Enzlberger. « Dans les médias et sur le plan politique, la haine des chrétiens est à peine perçue comme un problème social de plus en plus évident. Le rapport de l'OSCE ne reflète qu'une partie de cette tendance que nous documentons depuis des années, et pourtant c'est un cri d'alarme contre l'indifférence et la mode. Christian bashing", a expliqué le chef de "l'Observatoire de l'intolérance et des discriminations à l'égard des chrétiens" de Vienne dans une émission mardi.

    Enzlberger soupçonne également que le nombre réel de crimes haineux anti-chrétiens est beaucoup plus élevé. Par exemple, pour le nouveau rapport de l'OSCE, 24 États ont communiqué des données sur les crimes de haine commis sur la base du racisme ou de la xénophobie. Vingt États ont signalé des incidents avec un motif anti-LGBTI, 16 d'antisémitisme et 14 incidents contre des musulmans. Cependant, seuls onze pays avaient soumis des données sur les crimes de haine contre les chrétiens, ce qui a considérablement faussé les statistiques, selon le directeur de l'OIDAC. De plus, sur les 136 organisations de la société civile qui ont fourni des données descriptives, seules huit ont systématiquement signalé des incidents contre des chrétiens.

    Le chef du Bureau des droits de l'homme de l'OSCE a également souligné le nombre élevé de cas non signalés dans toutes les formes de « crimes de haine » lors de la publication du rapport annuel. Les crimes haineux violent les droits humains ; Le directeur du BIDDH, Matteo Mecacci, les a exhortés à être mieux documentés et les personnes concernées à recevoir un plus grand soutien. Plusieurs États ont pris des mesures concrètes pour lutter contre les crimes haineux. "Mais la plupart de ces crimes restent non signalés, non enregistrés et poursuivis, de sorte que les victimes ne reçoivent ni soutien ni réparation", a déclaré Mecacci.

  • Pologne : canonisation du père Macha, jeune prêtre martyr du nazisme

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    De Vatican News (Roberta Barbi) :

    Le père Macha, martyr du nazisme, témoin d'une foi héroïque

    Comme le grain de blé dont parle Jésus dans l'Évangile de Jean, ce jeune prêtre polonais, martyr à l'âge de 28 ans seulement, est mort pour permettre à son fruit de grandir. C'est ce qu'a souligné le préfet de la Congrégation pour les causes des saints dans son homélie de la messe de béatification du père Macha, à Katowice.

    Ce n'est pas un hasard si la messe de béatification de Jan Franciszek Macha, jeune prêtre tué en haine de la foi par le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale, se déroule dans la cathédrale de Katowice, une ville de Haute-Silésie, en Pologne. C'est en effet à Katowice qu'il a été ordonné prêtre, le 25 juin 1939, quelques mois seulement après l'invasion du pays par l'Allemagne nazie ; c’est là encore qu'il a accompli son bref service de charité, pour lequel il a été arrêté, puis condamné à mort et tué.

    Mais c’est surtout parce que, par son martyre et l’offrande de sa vie, ce très jeune prêtre montre à l'homme d'aujourd'hui comment «la domination terrestre passe, tandis que le Royaume du Christ demeure». Ce sont là les mots du cardinal Marcello Semeraro dans son homélie lors de la célébration qui s’est tenue dans la cathédrale dédiée au Christ-Roi, à la veille de cette solennité. 

    Pas de distinction de nationalités, confessions ou niveau social

    Le nouveau bienheureux est né en 1914 dans une famille pleine d'amour. Le petit Jan est, dès le début de sa vie, sensibilisé à l‘attention envers le prochain, et c’est tout naturellement qu’il se tourne vers la prêtrise. «Il a compris que seules la foi et la charité permettent de reconnaître en chaque personne, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu, sa propre dignité inaliénable», a affirmé le cardinal.

    Affecté comme vicaire à la paroisse Saint-Joseph de Ruda Śląska, au plus fort des hostilités, il fonde une association caritative appelée “Konvalia” (muguet, en français), pour apporter un réconfort moral ou matériel à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, étaient victimes de la guerre à travers le deuil, la faim ou la pauvreté : «Il ne se souciait pas des différences de nationalité, de confession religieuse ou de niveau social, a poursuivi le cardinal Semeraro, combien son exemple est précieux aujourd'hui !». C'est ainsi que le nouveau bienheureux nous rappelle que nous serons tous jugés sur l'amour.

    «Une forêt sans arbre reste une forêt»

    Mais toute cette charité, cet amour débordant et gratuit pour les autres, n’est guère du goût des nazis. Sans compter que le prêtre continue à les défier en refusant de célébrer la messe en allemand, comme ils l’avaient imposé.

    Le père Macha est donc arrêté le 5 septembre 1941, et dix mois plus tard, après des mois d'emprisonnement et de torture pour tenter de le faire céder, de le faire renoncer à la foi et au choix pastoral qui ont été le moteur de sa vie, la condamnation à mort est prononcée. «Il ne s'est jamais senti abandonné, a rappelé le cardinal, il est mort pour porter du fruit, afin que la vie de Jésus puisse être manifestée dans son corps mortel».

    Il n'avait que 28 ans, mais il était conscient que «chaque personne sur cette terre a été créée pour remplir une mission». «Une forêt sans arbre reste une forêt», écrit-il dans une lettre à sa famille, peu avant de mourir. Il y  livre un enseignement à valeur universelle : «les aspirations au bonheur sont authentiques si elles deviennent défense de la justice, service du bien commun, partage, acceptation, respect, attention aux besoins des autres», a encore expliqué le cardinal. Le père Macha est guillotiné dans la nuit du 3 décembre 1942.

    Martyr de la charité, exemple pour les prêtres

    L'enseignement du nouveau bienheureux s'adresse évidemment à tous, mais ce sont les prêtres, surtout les plus jeunes, et les séminaristes qui, à son exemple peuvent apporter «le fruit du don de saintes vocations au service de ce peuple bon et persévérant». Car le père Macha est aussi un fils de sa Pologne, et son rejet ferme de la germanisation nazie le montre.

    Son martyre, a souligné le cardinal Semeraro, est aussi une invitation «à rester avec le Seigneur, à le chercher dans la prière et le dialogue intérieur, à le glorifier par une vie sainte». Et plus que jamais, comme en ce temps de pandémie où l'Église fait ses premiers pas dans son parcours synodal, «nous devrions nous rendre compte que pour nous sauver, nous avons besoin les uns des autres, car personne ne se sauve seul.» 

  • "Le mystère de l'Eucharistie dans la vie de l'Église" : ce que les évêques américains ont réellement dit à Baltimore

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    De George Wigel sur The Catholic World Report :

    Ce que les évêques ont vraiment dit à Baltimore

    Les catholiques qui doutent de ce qu'ils lisent dans la presse sur pratiquement tous les autres sujets ne devraient pas mordre à l'hameçon lancé par les médias et penser que les évêques ont esquivé la "question de l'avortement" au moment crucial.

    18 novembre 2021

    Après que les évêques des États-Unis ont adopté "Le mystère de l'Eucharistie dans la vie de l'Église" le 17 novembre, il a fallu moins d'une heure au Washington Post pour déformer ce que le document enseignait, puisque l'article en ligne du Post était intitulé "La Conférence des évêques catholiques des États-Unis approuve le document sur la communion sans pointer du doigt les politiciens qui soutiennent le droit à l'avortement."

    Le Wall Street Journal, qui a eu toute la journée pour réfléchir à la déclaration des évêques, s'est lui aussi complètement trompé, en titrant le lendemain : "Les évêques évitent la question de l'avortement dans les directives sur la communion".

    Si je peux emprunter la formule à un païen, Jeremy Bentham, c'est un non-sens sur des échasses.

    Pour ceux qui s'intéressent à cette facette particulière d'une déclaration finement élaborée destinée à raviver l'étonnement et la vigueur eucharistiques dans l'Église, voici les paragraphes clés avec leurs notes de bas de page :

    38. Le Pape François nous a prévenus que dans notre "culture du jetable", nous devons combattre la tendance à considérer les gens comme "jetables" : "Il semble que certaines parties de notre famille humaine puissent être facilement sacrifiées pour le bien d'autres personnes considérées comme dignes d'une existence insouciante. En fin de compte, "les personnes ne sont plus considérées comme une valeur primordiale dont il faut prendre soin et qu'il faut respecter, surtout lorsqu'elles sont pauvres et handicapées, "pas encore utiles" - comme les enfants à naître, ou "dont on n'a plus besoin" - comme les personnes âgées".(1) En tant que chrétiens, nous avons la responsabilité de promouvoir la vie et la dignité de la personne humaine, d'aimer et de protéger les plus vulnérables parmi nous : les enfants à naître, les migrants et les réfugiés, les victimes de l'injustice raciale, les malades et les personnes âgées.

    39. Le Concile Vatican II souligne l'importance de la révérence envers la personne humaine. "Chacun doit considérer son prochain sans exception comme un autre soi-même, en tenant compte avant tout de sa vie et des moyens nécessaires pour la vivre dignement, afin de ne pas imiter l'homme riche qui n'a pas eu le souci du pauvre Lazare.(2) Le Concile poursuit en disant que

    "tout ce qui s'oppose à la vie elle-même, comme tout type de meurtre, de génocide, d'avortement, d'euthanasie ou d'autodestruction volontaire, tout ce qui viole l'intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, les tourments infligés au corps ou à l'esprit, les tentatives de contraindre la volonté elle-même ; tout ce qui porte atteinte à la dignité humaine, comme les conditions de vie infrahumaines, les emprisonnements arbitraires, les déportations, l'esclavage, la prostitution, la vente de femmes et d'enfants, ainsi que les conditions de travail indignes, où les hommes sont traités comme de simples outils pour le profit, plutôt que comme des personnes libres et responsables ; toutes ces choses et d'autres semblables sont des infamies. Elles empoisonnent la société humaine, mais elles font plus de mal à ceux qui les pratiquent qu'à ceux qui en souffrent. " (3)

    48. Nous devons également garder à l'esprit que "la célébration de l'Eucharistie présuppose que la communion existe déjà, une communion qu'elle cherche à consolider et à porter à sa perfection".(4) L'Eucharistie est le sacrement de la communion ecclésiale, car elle signifie et réalise pleinement la communion avec le Christ qui a commencé au Baptême. Cela inclut la communion dans sa "dimension visible, qui implique la communion dans l'enseignement des Apôtres, dans les sacrements et dans l'ordre hiérarchique de l'Église".(5) De même, la réception de la Sainte Communion entraîne la communion avec l'Église dans cette dimension visible. Nous répétons ce que les évêques américains ont déclaré en 2006 :

    "Si un catholique, dans sa vie personnelle ou professionnelle, devait sciemment et obstinément rejeter les doctrines définies de l'Église, ou sciemment et obstinément répudier son enseignement définitif sur les questions morales, il diminuerait cependant sérieusement sa communion avec l'Église. La réception de la sainte communion dans une telle situation ne serait pas en accord avec la nature de la célébration eucharistique, de sorte qu'il devrait s'en abstenir. "(6)

    La réception de la Sainte Communion dans une telle situation est également susceptible de provoquer un scandale chez les autres, en affaiblissant leur volonté d'être fidèles aux exigences de l'Évangile(7).

    49. La communion avec le Christ et son Église implique donc à la fois la "communion invisible" (être en état de grâce) et la "communion visible". Saint Jean Paul II a expliqué :

    "Le jugement sur l'état de grâce n'appartient évidemment qu'à la personne concernée, puisqu'il s'agit d'un examen de conscience. Cependant, dans le cas d'un comportement extérieur gravement, clairement et résolument contraire à la norme morale, l'Eglise, dans sa préoccupation pastorale pour le bon ordre de la communauté et par respect pour le sacrement, ne peut manquer de se sentir directement concernée. Le Code de droit canonique fait référence à cette situation de manque manifeste de dispositions morales appropriées lorsqu'il affirme que ceux qui "persistent obstinément dans un péché grave manifeste" ne doivent pas être admis à la communion eucharistique "(8).

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  • Pie XII : du nouveau ?

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    De KTO Télévision :

    Du nouveau sur Pie XII ?

    18/11/2021

    Elu le 2 mars 1939 au cours du conclave le plus rapide des XXe et XXIe siècles, le cardinal Pacelli prend le nom de Pie XII. Le 2 mars 2020, alors que l’Europe entre à peine dans la crise pandémique que l’on connaît, il règne au Vatican une certaine effervescence. En effet, pour la première fois, une équipe de chercheurs peut accéder aux fameuses archives de Pie XII. Une décision que l’on doit au pape François ; un pape est le seul à pouvoir décider de la date d’ouverture des archives de ses prédécesseurs. L’émission Au risque de l’histoire se penche sur l’un des pontificats les plus controversés du XXe siècle. Que faut-il attendre de l’ouverture de ces archives ? Faut-il opposer Pie XI et Pie XII comme les études historiques ont parfois l’habitude de le faire ? Que savait le Saint-Siège de l’extermination des Juifs et quel fut son rôle au cours de cet événement inouï que fut la Deuxième Guerre mondiale?