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Politique - Page 174

  • RDC: toujours aucun accord entre confessions religieuses sur la composition de la Céni

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    Lu sur le site web de la « Libre Afrique » :

    ceni-690x450.jpg« Deux mois et demi après la date-butoir initialement fixée, la République démocratique du Congo (RDC) est toujours privée, faute d’accord entre les acteurs directement concernés, de toute direction à la tête de la Commission électorale qui doit organiser les scrutins prévus fin 2023 – dont la présidentielle et les législatives -, dans un contexte de méfiance entre les confessions religieuses, au risque d’entraîner un « glissement » de élections. La loi congolaise reconnaît à huit confessions religieuses la prérogative de proposer le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Il s’agit de désigner le successeur de Corneille Nangaa Yebeluo, dont le mandat a expiré l’an dernier après avoir organisé les élections générales contestées du 30 décembre 2018.

    Depuis des mois, le processus de désignation de son successeur est bloqué en raison du rejet par deux des plus importantes confessions religieuses en RDC – la puissante Église catholique et l’Église du Christ au Congo (ECC, protestante) – de deux candidatures considérées comme étant techniquement les meilleures mais ne remplissant pas les exigences d’éthique, de réputation et de l’indépendance.

    Le candidat président de la Céni proposé par les six autres, Denis Kadima Kazadi, est ainsi soupçonné par les catholiques et les protestants d’être trop favorable au président de la République, Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo.

    Le dernier rebondissement en date remonte à jeudi, avec le rappel, lors d’une conférence de presse à Kinshasa de la Conférence épiscopale du Congo (Cenco, catholique) et de l’ECC, de leur opposition à la candidature de M. Kadima. Les deux confessions religieuses ont évoqué un dossier entaché de plusieurs irrégularités dont des « menaces » et des « tentatives de corruption », affirmant détenir des enregistrements des discussions entre les huit confessions religieuses.

    Ce qui a fait bondir les six autres confessions religieuses – l’Eglise kimbanguiste, la Communauté islamique en RDC, l’Eglise du Réveil, l’Union des Eglises indépendantes du Congo et l’Armée du Salut -, qui ont, dans un communiqué conjoint, dénoncé les enregistrements comme étant un « acte illégal » passible de peine de prison et « qui ne reflète pas l’éthique tant vantée par la Cenco  et l’ECC ».

    Le groupe de six a réitéré samedi son choix, de M. Kadima, affirmant qu’il ne « cédera pas aux caprices des catholiques et des protestants ». « Nous avons désigné six confessions contre deux, ces dernières ont rejeté un principe élémentaire de la démocratie, c’est cela aussi, savoir s’incliner quand on a perdu », ont ajouté leurs représentants.

    Face à cette impasse, et en mettant un peu d’eau dans leur vin, l’Eglise catholique et l’ECC ont émis jeudi dernier le souhait de voir l’équipe actuelle de la Céni amorcer les préparatifs techniques en attendant la désignation des nouveaux membres de la centrale électorale, afin d’éviter le glissement du calendrier électoral.

    Les deux principales confessions ont été rejointes par le secrétaire permanent adjoint du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD, la formation de l’ancien président Joseph Kabila Kabange), Ferdinand Kambere. Il a, durant le week-end, appelé Corneille Nangaa – pourtant décrié pour l’organisation des élections de 2018 – à entamer les préparatifs des prochains scrutins en attendant la mise en place du nouveau bureau de la Céni.

    Ref. RDC: toujours aucun accord entre confessions religieuses sur la composition de la Céni

    À elles seules, l’Eglise catholique et l’Eglise du Christ (protestants) représentent l’immense majorité des Congolais : près de cinquante pourcents pour les catholiques et un peu plus de trente pour les protestants (les proportions n’ont guère varié depuis l’époque coloniale) : c’est dire si ces deux puissantes confessions sont financièrement moins manipulables ou corruptibles que les sectes islamiques, kimbanguistes ou autres églises du réveil approchées par l’establishment politique de la RDC.

    JPSC

  • Lever le secret de la confession ?

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    Du père Simon Noël osb (source) :

    Le secret de la confession

    12 Oct 2021


    Dans plusieurs pays, confrontés au problème des abus sexuels sur mineurs ou personnes vulnérables, certains veulent que le secret de la confession soit levé, dans ces cas, et que le confesseur dénonce le délinquant à la justice, sous peine d'être lui-même objet de poursuites judiciaires. Nous ne pouvons que dire non à de telles propositions.

    Faisons d'abord remarquer le manque total de réalisme sur la situation religieuse actuelle. Peu de gens se confessent encore dans nos pays. Et ces êtres totalement pervertis que sont les prêtres abuseurs se gardent bien d'aller reconnaître leurs forfaits au confessionnal et sans doute ne se confessent plus depuis très longtemps.

    Mais supposons quand même qu'un d'entre eux, touché par la grâce, aille se confesser, plein de repentir et de désir de changer complètement de conduite. Il ne pourra être absous, la miséricorde de Dieu étant infinie, que s'il revient de tout son cœur au Seigneur et à une vie de chasteté totale. 

    Le confesseur, pour tester sa sincérité, devra-t-il lui imposer de se dénoncer lui-même à la justice pour réparer ses torts? Il semble bien que non, car dans ce cas, à quoi servirait le secret de la confession? C'est en tout cas ce qu'enseigne la morale classique: "En présence de péchés, comprenant des cas de délits, il n'est jamais permis de mettre comme condition à l'absolution, l'obligation de se rendre à la justice civile, en vertu du principe naturel, accepté dans toutes les législations, selon lequel nemo tenetur se detegere" (Pénitencerie apostolique, 29 juin 2019). C'est à la justice à faire son travail. Si le prêtre coupable est ensuite mis en examen, qu'il l'accepte en signe de pénitence. Si, aucune plainte n'ayant été faite, il ne réponde jamais dans la suite de ses comportements criminels, c'est que la Providence l'a voulu ainsi et que le coupable redouble d'amour pour Dieu en se convertissant encore plus sérieusement. Tout ce qui nous arrive d'heureux ou de malheureux a été prévu par la Divine Providence, qui agit toujours pour notre bien et le salut de nos âmes.

    Par contre, le confesseur sera en droit d'imposer au coupable l'obligation de cesser toute espèce de ministère le mettant en contact avec des jeunes. Saint Alphonse dit qu'il est plus important de rompre avec l'occasion du péché que de rompre avec le péché. Souvent en effet les pénitents renoncent au péché mais pas à l'occasion du péché. Cela n'est pas réaliste et remet en cause la sincérité du repentir.

    Le secret de la confession est inviolable et absolu. C'est une institution divine et nul n'a le droit de la remettre en question. L'Eglise elle-même, le pape même, n'ont aucune autorité pour en dispenser.

    Bien plus, si le pénitent avait quelque crainte que le secret soit violé (un prêtre confesseur dont on redouterait qu'il ne parle, possibilité de micros mis par la police dans le confessionnal...), il peut omettre d'avouer ces péchés très graves et ne parler de rien. L'absolution qu'il recevra sera valide quoique indirecte, à condition que son repentir soit sincère et sa volonté de cesser d'offenser Dieu réelle et efficace. L'obligation de l'intégrité matérielle de la confession est alors en effet suspendue. Le pécheur devra cependant à une autre occasion avouer ses forfaits et recevoir une absolution directe, dès que ce sera possible et qu'il n'aura aucune crainte que le secret de la confession soit violé. C'est là ce qu'enseignent tous les manuels classiques de théologie morale. L'abbé Stock, ce prêtre allemand qui était sous l'occupation aumonier de la prison de Fresnes, ne craignait pas de dire aux résistants français prisonniers qu'il était prêt à les absoudre de tous leurs péchés sans qu'ils s'en confessent, dès qu'ils n'avaient pas confiance en lui et redoutaient qu'il soit un agent de la Gestapo.

  • Nancy Pelosi reçue en audience par le pape

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    Lu sur The Guardian :

    Nancy Pelosi rencontre le Pape François à Rome alors que le débat sur l'avortement fait rage aux Etats-Unis.

    La catholique Nancy Pelosi, qui a demandé aux juges de bloquer la nouvelle loi du Texas, a été critiquée par certains évêques américains pour son soutien au droit à l'avortement.

    Le pape François et Nancy Pelosi, samedi. Le Vatican a annoncé l'audience de Mme Pelosi avec le pape dans son bulletin quotidien mais n'a pas donné de détails.

    9 oct 2021

    Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, a rencontré le pape François à Rome samedi.

    Catholique, Pelosi a été critiquée par certains évêques américains pour son soutien au droit à l'avortement.

    Sa rencontre avec François a eu lieu plusieurs semaines avant que Joe Biden ne rencontre le pape alors que le président se trouve à Rome pour des discussions entre les dirigeants du G20, le groupe des principales économies.

    Joe Biden, le deuxième président américain catholique, a déclaré qu'il était personnellement opposé à l'avortement, mais qu'en tant qu'homme politique, il ne pouvait pas imposer son point de vue. Mme Pelosi, qui a cinq enfants, a déclaré qu'elle soutenait le droit des femmes à choisir.

    L'administration de M. Biden et Mme Pelosi ont exhorté les juges à bloquer une nouvelle loi texane interdisant les avortements à partir de six semaines, estimant qu'elle est inconstitutionnelle. L'interdiction a été temporairement rétablie vendredi par une cour d'appel à tendance conservatrice.

    L'église catholique enseigne que la vie humaine commence au moment de la conception. Biden et Pelosi ont été critiqués par les médias catholiques conservateurs et les évêques conservateurs américains, dont certains disent qu'aucun ne devrait être autorisé à recevoir la communion.

    Le mois dernier, le pape, interrogé sur le débat sur la communion aux États-Unis, a déclaré aux journalistes que l'avortement était un "meurtre", même peu après la conception, mais il a également semblé critiquer les évêques catholiques américains pour avoir traité la question de manière politique plutôt que pastorale.

    "La communion n'est pas un prix pour les parfaits... la communion est un don, la présence de Jésus et de son église", a déclaré François.

    En juin, une conférence divisée d'évêques catholiques romains américains a voté pour rédiger une déclaration sur la communion qui, selon certains évêques, devrait admonester spécifiquement les politiciens catholiques, y compris Biden. Ils reprendront la question le mois prochain.

    Le Vatican a annoncé l'audience de Mme Pelosi avec le pape dans son bulletin quotidien mais n'a donné aucun détail. Dans une déclaration, Mme Pelosi a déclaré que son audience avec le pape était un "honneur spirituel, personnel et officiel". Elle a salué sa défense de l'environnement, des immigrants, des réfugiés et des pauvres.

    Après la rencontre de Mme Pelosi avec le pape Benoît XVI en 2009, le Vatican a indiqué qu'il lui avait dit que les législateurs et d'autres personnalités publiques devaient contribuer à créer "un système de lois juste, capable de protéger la vie humaine à tous les stades de son développement".

    L'archevêque de San Francisco, ville natale de Pelosi, Salvatore Cordileone, a déclaré que les personnalités publiques qui soutiennent l'avortement devraient se voir refuser la communion et a exhorté les catholiques à prier pour la "conversion du cœur" de Pelosi.

    Le cardinal Wilton Gregory, archevêque de Washington DC, n'a pas essayé d'empêcher Biden, un pratiquant régulier, de recevoir la communion. La rencontre de M. Biden avec le pape sera la première depuis son élection, bien qu'ils se soient rencontrés à plusieurs reprises, notamment lorsque M. Biden était vice-président de Barack Obama.

    Mme Pelosi est à Rome pour un sommet des présidents de parlement avant le G20 ainsi que pour une réunion des dirigeants parlementaires avant le sommet sur le changement climatique de la Cop 26, le mois prochain à Glasgow.

    Samedi, François a déclaré séparément aux parlementaires qu'ils avaient un rôle décisif à jouer dans la protection de l'environnement.

    Le Vatican a annoncé vendredi que le pape ne se rendrait pas à Glasgow mais que sa délégation serait dirigée par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État.

  • Le bras de fer entre la Pologne et l’Union Européenne est crucial pour tous les États-membres

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    Le bras de fer entre la Pologne et l’UE est crucial pour tous les États-membres

    Ça sent le roussi au sein de l’Union Européenne ! Le 7 octobre, le Tribunal constitutionnel de Varsovie a affirmé la primauté du droit national polonais sur le droit communautaire. En réplique, la Commission européenne a soutenu que le droit de l'Union européenne primait non seulement sur les lois mais sur les Constitutions des États-membres. Ce conflit majeur ébranle l’UE déjà fort mal en point depuis le Brexit.

    Selon le Tribunal constitutionnel polonais, plusieurs dispositions des traités européens sont contraires à la loi fondamentale polonaise, s’agissant notamment du rôle de la Cour de justice de l’UE (CJUE). « La tentative d’ingérence de la CJUE dans le système judiciaire polonais remet en cause les principes de l’État de droit, de la primauté de la Constitution polonaise ainsi que le principe de sauvegarde de la souveraineté dans le processus d’intégration européenne », a expliqué Julia Przylelska, la présidente du Tribunal constitutionnel polonais. La réplique n’a pas tardé : dès le lendemain, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est montée au créneau en promettant d’utiliser contre la Pologne « tous les pouvoirs » prévus dans les traités : « Nous ferons respecter les principes fondateurs de l’ordre juridique de notre Union », a-t-elle assuré. Une menace qui ne sera pas facile à exécuter sans faire exploser l’UE.

    Pour Varsovie, l’enjeu est clair : s’affranchir de la justice de l’UE car « un État souverain et démocratique » doit préserver sa « souveraineté juridique ». Depuis plus de quatre ans, la Pologne fait l’objet de condamnations de la CJUE à propos de sa réforme judiciaire. Rappelons qu’en 2016, les Polonais ont élu un gouvernement de droite nationaliste et conservatrice, dominé par le parti Droit et justice (PiS). Celui-ci a entrepris de réformer le système judiciaire pour écarter des juges qu’il estime « corrompus ». Mais ces réformes sont dénoncées par la CJUE qui accuse le PiS de mettre à mal l'indépendance de la justice. La CJUE multiplie les arrêts défavorables à Varsovie, arrêts auxquels se réfèrent les magistrats polonais hostiles aux réformes du PiS. Excédé, le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a saisi le Tribunal constitutionnel de son pays en mars dernier. Celui-ci vient donc de trancher : selon le Tribunal, certaines dispositions du traité sur l’Union européenne sont incompatibles avec la Constitution polonaise.

    « C’est le pas le plus avancé vers une sortie juridique de l’UE jamais franchi par un tribunal national », estime René Repasi, professeur de droit international et européen à l’université Erasmus de Rotterdam, interrogé par Le Figaro (8 octobre). La plupart des capitales européennes ont fait chorus contre Varsovie, Berlin et Paris en tête. « C’est gravissime. Ce n’est pas un sujet technique ou un sujet juridique. C’est un sujet éminemment politique qui s’inscrit d’ailleurs dans une longue liste de provocations à l’égard de l’UE », a déclaré notamment le ministre français en charge des Affaires européennes, Clément Beaune. À Bruxelles, on brandit la menace de rétorsions financières, alors que la Commission européenne était sur le point de valider, sous conditions strictes, le plan de relance polonais de 57 milliards d’euros (dont 23 milliards de subventions).

    Le sujet est en effet éminemment politique : il s’agit de savoir si « le droit de l'Union prime le droit national, y compris les dispositions constitutionnelles », comme l’a affirmé la Présidente de la Commission européenne dans son communiqué du 8 octobre. Le fait est que des lois particulières des États-membres sont actuellement soumises au droit européen. Par exemple, l'article 55 de la Constitution française dispose que « les traités ou accord régulièrement ratifiés (...) ont une autorité supérieure à celle des lois » (françaises). C’est bien la Constitution qui autorise cette soumission : la France comme chaque État-membre, conserve donc sa Constitution, une loi fondamentale, hiérarchiquement supérieure aux lois particulières. « Par définition, aucun texte n'est supérieur à une constitution. Si le droit européen s'impose sur le droit national, c'est parce que les constitutions nationales le permettent, ou plutôt ne s'y opposent pas explicitement » explique David Cayla, coauteur de « La fin de l'Union européenne », dans l’hebdomadaire Marianne (en lien ci-dessous). Une Constitution, c’est pour ainsi dire l’âme d’une nation : il ne faut y toucher qu’avec des gants de velours et en tremblant. Si Éric Zemmour veut modifier certains articles de la Constitution française, c’est précisément pour affranchir le pays d’un « État de droit » supranational qu’il juge antidémocratique. En revanche, soumettre la Constitution d’un pays aux instances de l’Union européenne, comme prétend le faire Ursula von der Leyen, revient à nier la souveraineté des États-nations. Pouvoir supranational contre souveraineté nationale, deux conceptions de l’UE et de la démocratie s’affrontent !

    Pour aller plus loin :

    • Le stupéfiant coup de menton de la Commission européenne contre la Pologne

    >>> Lire l'article sur : Marianne

  • Abus sexuels et secret de la confession : un faux problème

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Les abus sexuels et le secret de la confession : Un faux problème ?

    10/11/2021

    Le rapport français soulève une question : les prêtres doivent-ils dénoncer les abus sexuels dont ils ont eu connaissance en confession ? Ils ne le peuvent pas. Mais cela n'arrive presque jamais.

    Comme si la tragédie des abus sexuels dans l'Église catholique française ne suffisait pas, l'irrépressible ministre déléguée chargée de la citoyenneté au ministère de l'Intérieur, Marlène Schiappa, bien connue pour ses campagnes contre les "sectes", a commencé à agiter le gouvernement au sujet du secret de la confession.

    Ce qui s'est passé, c'est que la commission indépendante qui a publié la semaine dernière un rapport alarmant sur les abus sexuels perpétrés par le clergé et les travailleurs laïcs catholiques en France a notamment recommandé que les prêtres qui apprennent l'existence d'abus sexuels sur des mineurs en confession ignorent les dispositions du droit canonique et signalent les abus à la police. Sans surprise, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a immédiatement répondu que cette recommandation ne peut même pas être envisagée, car le secret de la confession est inviolable et les prêtres qui le rompent pour quelque raison que ce soit sont excommuniés. Schiappa rétorque que l'Église catholique ne peut être privilégiée en France par rapport aux autres religions.

    Schiappa a peut-être raison, mais le fait est que les juridictions nationales et internationales ont reconnu que le secret de la confession est inviolable non seulement dans l'Église catholique, mais aussi dans toutes les religions qui ont des pratiques confessionnelles similaires. Les abus sexuels perpétrés par des prêtres catholiques sont une tragédie que personne ne peut nier, y compris l'Église française - qui est si préoccupée qu'elle a commandé le rapport indépendant et l'a payé (une circonstance qui n'est pas toujours mise en lumière dans les commentaires internationaux). Ce n'est pas un problème français. C'est, comme l'a dit le pape François, c'est une honte mondiale qui menace l'avenir même de l'Église catholique et soulève des questions inéluctables sur le fonctionnement des séminaires et la formation des futurs prêtres.

    Or, utiliser cette tragédie comme une arme pour briser le secret de la confession, pour toutes les églises, menace gravement la liberté religieuse. En 2011, j'ai occupé le poste de représentant de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) pour la lutte contre le racisme, la xénophobie, l'intolérance et la discrimination à l'égard des chrétiens et des membres d'autres religions. J'ai acquis une certaine célébrité (ou notoriété, selon le point de vue) en me querellant avec l'Irlande, un pays qui s'inquiétait (à juste titre) de l'implication du clergé catholique dans les abus sexuels et qui a tenté (à tort) d'utiliser cette préoccupation pour légiférer contre le secret de la confession. J'ai également fait partie de plusieurs commissions laïques et catholiques qui ont enquêté sur les horreurs des abus sexuels commis par des clercs, et j'ai étudié ces problèmes pendant des décennies.

    La controverse sur la confession présente deux aspects. Premièrement, le secret de la confession fait partie de l'essence même de l'Église catholique. C'est l'une de ses institutions et l'un de ses principes les plus sacrés, et il existe des secrets similaires dans d'autres religions. L'idée que les religions ne devraient pas avoir de secrets, ou que les États ont le droit de les connaître tous, méconnaît le lien millénaire entre sacré et secret.

    Le 20 mars 1393, le roi de Bohême Wenceslaus IV a fait arrêter, torturer et jeter du pont Charles à Prague dans la rivière Vitava un prêtre catholique appelé Jean Népomucène, où il est mort. Le crime de Jean était d'avoir refusé de discuter avec le roi de ce qu'il avait appris en confession de sa femme, la reine Sofia. Jean a ensuite été canonisé par l'Église catholique en tant que martyr du secret de la confession et incarnation du principe selon lequel les prêtres catholiques doivent mourir plutôt que de briser le sceau de la confession. Le droit canonique réaffirme ce point. Les prêtres qui violent le secret de la confession, même pour obéir à des lois séculaires ou pour sauver leur propre liberté et leur vie, sont excommuniés.

    Le deuxième aspect de la controverse est qu'il s'agit en grande partie d'un drapeau levé pour des questions de principe. Dans ma propre étude des abus sexuels au sein de l'Église catholique, qui date de dix ans, je n'ai jamais rencontré de prêtre qui ait été confronté au dilemme de révéler ce qu'il avait appris en confession ou de laisser un agresseur sexuel en liberté. Les criminels qui abusent des mineurs ne vont pas déverser leurs secrets en confession. La jurisprudence canonique connaît de rares cas (survenus pour la plupart dans les siècles passés) de prêtres immoraux s'absolvant mutuellement en confession. S'ils étaient pris, ils étaient excommuniés, mais comme ils faisaient tous partie des mêmes réseaux criminels, ils n'auraient pas dénoncé les autres, et eux-mêmes, à la police.

    Les mineurs abusés par des prêtres peuvent le dire à d'autres prêtres, mais pourquoi devraient-ils le faire dans le contexte rituel de la confession ? Sans compter que le pourcentage de catholiques en général qui se confessent a dramatiquement diminué, et qu'il existe des paroisses, certainement en France, où seule une poignée de vieux fidèles irait se confesser. Et que ceux qui ont commis des actes honteux ou illégaux en général ne les confesseraient pas s'ils n'étaient pas sûrs que le sceau du confessionnal garantit que ce qu'ils disent au prêtre ne sera rapporté à personne d'autre.

    Dans le cas improbable où une victime parlerait de l'abus en confession, le prêtre peut toujours lui demander de répéter l'histoire une fois que le rituel de la confession a été clôturé par la formule sacramentelle de l'absolution. Bien entendu, les révélations à un prêtre en dehors de la confession ne sont pas couvertes par le sceau du confessionnal.

    Tous les ministres Schiappa de ce monde ne semblent pas comprendre comment les confessions fonctionnent réellement au 21e siècle. Ils ne se soucient pas non plus profondément de la liberté religieuse, qui est un problème non moins grave que les crimes commis par les abuseurs cléricaux.

  • Quand une église devient une salle d'escalade ou la "bonne manière de reconvertir les églises"

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    Lu sur La Capitale de ce 12 octobre (p. 6) :

    Forest : On pourra grimper dans l’église St-Antoine 

    "Une partie de l’église forestoise va être désacralisée pour permettre d’y aménager des structures grimpables. Le bâtiment accueillera une salle de bloc et une salle de corde. La commune soutient le projet. ... La particularité de ce projet est qu’il conservera une partie dédiée au culte tandis que le reste sera désacralisé pour laisser place aux sportifs. « La partie dédiée au culte sera dans le narthex [le vestibule de l’église] », confie Thierry Claessens, adjoint de l’évêque pour les questions temporelles à l’archevêché de Malines-Bruxelles. « Il y aura une séparation entre l’espace de prière et la zone d’escalade. Le projet fera en sorte que la beauté du lieu soit respectée. Il faudra également porter attention aux aspects acoustiques. » « À la commune, nous avons beaucoup insisté pour que le projet soit respectueux du patrimoine et que le projet soit ouvert à tous et avec des prix accessibles au quartier », développe Alain Mugabo (Ecolo). L’échevin de l’Urbanisme juge que c’est une bonne manière de reconvertir les églises, « une problématique à laquelle on sera certainement de plus en plus confronté dans les années à venir »."

    Effectivement... surtout si le financement des cultes est revu à la baisse comme le souhaite aujourd'hui la Région bruxelloise :

  • Le « lent génocide » des chrétiens au Nigeria

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    De Filipe Avillez sur Aleteia.org :

    L’Église dénonce le « lent génocide » des chrétiens au Nigeria

    09/10/21

    L’Église catholique du Nigeria affirme que les chrétiens de ce pays sont victimes d’un processus de nettoyage ethnique effectué par les musulmans peuls, avec la complicité de l’État.

    Les mots sont forts et témoignent de l’urgence de la situation au Nigeria. « Il ne s’agit pas seulement de questions de pâturage. Pour moi, c’est une guerre de religion », a déclaré Mgr Wilfred Anagbe, évêque du diocèse de Makurdi, dans l’État de Benue (Nigeria), lors d’une conférence organisée par l’Aide à l’Église détresse (AED). Plusieurs participants ont confirmé que la violence qui sévit dans le pays depuis plusieurs années n’est pas seulement due à des « affrontements » entre bergers musulmans et agriculteurs chrétiens pour la possession de la terre. « Ils ont un programme qui est d’islamiser ce pays. Et ils le font en éliminant méthodiquement tous les chrétiens et en occupant les territoires. S’il s’agissait de pâturage, pourquoi tuer des gens ? Et pourquoi brûler leurs maisons ? », interpelle-t-il.

    Implication des plus hautes sphères de l’État

    Johan Viljoen, directeur de l’Institut sud-africain Denis Hurley Peace, qui œuvre à la promotion de la paix, de la démocratie et de la justice et qui étudie les attaques armées des Peuls dans le sud-est du Nigeria, parle d’une « occupation concertée et bien planifiée ». « Tout cela se passe sous le couvert de Miyetti Allah, dirigée par le président Buhari », dit-il, faisant référence à une organisation qui prétend défendre les droits des bergers peuls.

    L’implication des plus hautes sphères de l’État est l’une des raisons pour lesquelles les forces armées se sont montrées réticentes à intervenir et à contrôler la violence. « Je ne pense pas que l’armée essaie de résoudre quoi que ce soit. Ils chercheraient plutôt à encourager les choses », a déclaré Johan Viljoen, en rappelant une récente mission d’enquête au Nigeria au cours de laquelle des collaborateurs de son institut ont été arrêtés tous les cinq kilomètres par des soldats, tous peuls, qui se montraient menaçants et pointaient des armes sur eux. Après des années de violence, « pas un seul Peul n’a été poursuivi en justice pour violences », ajoute-t-il. 

    Mgr Wilfred a souligné que les forces armées sont sous le contrôle direct du président, et que par ailleurs, « tous les chefs de service, de la marine, de l’armée de l’air et de la police, sont musulmans ». Les chiffres officiels indiquent que cette vague de violence a causé environ 3.000 morts au cours des dernières années, mais les personnes présentes sur le terrain affirment que ce chiffre pourrait atteindre 36.000, sans compter les nombreuses personnes déplacées, démunies et profondément traumatisées par ce qu’elles ont vécu. De nombreuses ONG ayant quitté les zones dangereuses, l’Église catholique et ses institutions sont les seules alternatives fiables pour apporter de l’aide aux populations sur le terrain.

    Les représentants de l’Église demandent aux occidentaux de contribuer à l’acheminement des secours, mais aussi d’aider autrement. « Il faut changer le discours, on ne peut pas suivre le récit du gouvernement nigérian », a insisté le père Remigius Ihyula, qui est également du diocèse de Makurdi. « Ils ont placé leurs protégés dans les ambassades du monde entier, si bien que la parole officielle donne l’impression qu’il ne se passe rien ». 

    Ce n’est pas un affrontement, c’est un lent génocide. Déplacer des personnes de leur terre ancestrale, les priver de leurs moyens de subsistance et les massacrer est une forme de génocide.

    Le père Joseph Fidelis, du diocèse de Maiduguri, a expliqué pour sa part qu’il est irritant d’entendre parler « d’affrontements » ou de « conflits » entre groupes opposés. « Ce n’est pas un affrontement, c’est un lent génocide. Déplacer des personnes de leur terre ancestrale, les priver de leurs moyens de subsistance et les massacrer est une forme de génocide ».

    Le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique. Il n’y a pas de chiffres officiels, mais les estimations indiquent une répartition égale entre musulmans et chrétiens, les premiers étant majoritaires dans le nord et les seconds dans le sud. Cependant, la violence s’est maintenant propagée dans tout le pays, menaçant la stabilité de l’ensemble du pays.

    Lire également : Persécutions religieuses, violences… Le cri d’alarme d’un évêque nigérian

  • France : « lutter contre les stéréotypes de genre » identifiés dès la vie in utero

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Traquer les stéréotypes de genre dès la vie in utero

    8 Oct, 2021

    Dans un rapport remis à la délégation aux droits des femmes, les députés Gaël Le Bohec et Karine Lebon listent des recommandations pour « lutter contre les stéréotypes de genre », identifiés dès la vie in utero. Le rapport a été adopté à l’unanimité.

    « La déconstruction des stéréotypes de genre, dès le plus jeune âge, s’inscrit pleinement dans la grande cause du quinquennat : l’égalité entre les femmes et les hommes », estiment les deux rapporteurs, qui listent donc des mesures à mettre en place « dès la petite enfance ». La « cellule familiale » est particulièrement visée. Gaël Le Bohec trouve ainsi problématique que « dès que les parents apprennent le sexe de leur bébé, ils ne s’adressent pas à lui de la même manière selon qu’ils attendent une fille ou un garçon ».

    Les auteurs du rapport préconisent donc d’« éduquer les parents à l’égalité entre les filles et les garçons dès la grossesse », via des « séances d’accompagnements à la parentalité axées sur l’égalité par les mairies ou les caisses d’allocation familiales ». Ensuite, « masculiniser les métiers de la petite enfance » pour « contrer l’idée intégrée très tôt par les tout-petits que le rôle ‘naturel’ des femmes est de s’occuper des enfants ». Mais aussi « réformer le congé parental, afin d’inciter davantage les pères à en bénéficier »« Instaurer deux modules de formation obligatoire sur les stéréotypes de genre » pour les enseignants. Créer un « label qualité » en la matière pour les manuels scolaires[1]. Instaurer des quotas selon les spécialités proposées au lycée, dans les classes prépa et les écoles d’ingénieur. Enfin, la mise en place d’un « baromètre annuel » qui traduirait « le ressenti et les attentes » des enfants en matière d’égalité.

    D’ici la fin de l’année, ce rapport sera présenté « aux différents ministères et secrétariats d’Etat concernés (Education, Enseignement supérieur, Egalité, Enfance) ». Dans l’objectif de trancher « sur quelles mesures ils sont prêts à s’engager ».

    Sources : Libération, Virignie Ballet (6/10/2021) ; LCP, Soizic Bonvarlet (6/10/2021) ; Ouest France, Virginie Enée (6/10/2021) ; AFP (6/10/2021); Photo: iStock DR

    [1] « Le ministère de l’Education devrait donner un coup de pouce financier pour permettre aux écoles de renouveler leurs stocks de manuels scolaires parfois vieillissants ».

  • France : mobilisation pour empêcher le vote d'une loi autorisant l'avortement à 14 semaines

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    Vous souvenez-vous de la proposition de loi pour un avortement à 14 semaines ? 

    Cette proposition de loi inventée et soutenue par la députée extrémiste Albane Gaillot (à gauche sur la photo), avait été retirée en février 2021 grâce, notamment, à VOTRE mobilisation. 

    Cette loi revient aujourd'hui sur la table. Le sinistre Christophe Castaner, aujourd'hui patron de la majorité à l'Assemblée Nationale, projette même de l’adopter avant la fin du quinquennat ! Elle sera à l'ordre du jour dès fin novembre 2021. 

    Tout avortement est une atrocité, et plus il est tardif plus celle-ci est manifeste.

    • L’avortement à 14 semaines c’est disséquer le bébé pour le sortir du ventre.
    • Le fœtus à 14 semaine est un être humain au visage déjà bien dessiné, des expressions faciales et des réflexes, des empreintes digitales… Il commence même à sucer son pouce ! 

    Il est donc bien plus difficile de l’éliminer… Opposé à cette loi, le Professeur Israël Nisand affirme : 

    « La tête du fœtus à 14 semaines est ossifiée et il faut l'écraser ». 

    Ce n'est pas gagné pour la bande à Albane Gaillot. Le président de la République et le Syndicat national des gynécologues-obstrétriciens de France (Syngof) sont opposés à cette proposition de loi. 

    NOUS AVONS UNE CHANCE DE FAIRE RECULER CETTE PROPOSITION DE LOI.  

    Avec vous, la Marche pour la vie prépare une mobilisation inédite :

    • Un happening géant devant l’Assemblée Nationale (pour rejoindre l'organisation, engagez-vous à Génération pro-vie)
    • Une pétition nationale pour demander la suppression immédiate de cette proposition de loi (elle sera en ligne très rapidement)
    • Un débat entre Aliette Espieux, porte-parole de la Marche pour la vie, et Albane Gaillot, si cette dernière l’accepte enfin.
    • Une lettre ouverte à Emmanuel Macron 
    • Un manifeste de 343 jeunes femmes opposées à cette loi destructrice 

    Allonger le délai de l’avortement c’est multiplier le nombre de victimes, et annihiler encore et toujours les consciences !

    Vous ne les laisserez pas faire !

    > Faites circulez la date de la PROCHAINE MARCHE POUR LA VIE : Dimanche 16 janvier 2021 

    > Engagez-vous dans la génération pro-vie qui organise des actions toute l'année 

    > Soutenir financièrement la Marche pour la vie / même 2 ou 3 euros, c'est déjà beaucoup pour défendre la vie humaine ! 

  • Comment un professeur d'éthique néerlandais a révisé son point de vue sur l'euthanasie

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    De Federico Cenci sur International Family News :

    Euthanasie au Pays-Bas : Pourquoi un médecin défenseur de l’euthanasie a finalement révisé sa position

    Le professeur Boer, ancien partisan de la loi, déclare : "Beaucoup de gens se demandent où nous allons finir".

    Il y a 20 ans, les Pays-Bas ont brisé un tabou mondial. Avec l’adoption de la loi sur le “contrôle de l’interruption de la vie sur demande”, ils sont devenus le premier pays à légaliser l’euthanasie. Le vote du Parlement a été l’aboutissement d’un débat qui a duré des décennies. De nombreuses personnes ont accueilli la nouvelle loi, la saluant comme une libération. Parmi les partisans de l’euthanasie figurait le professeur Theo Boer, professeur d’éthique des soins de santé. Après son approbation, il a été membre de la Commission de contrôle néerlandaise pendant neuf ans, chargé de veiller à ce que la loi soit appliquée dans les délais. C’est à cette époque que le professeur Boer a commencé à réviser son point de vue sur l’euthanasie. Maintenant, il en parle à iFamNews.

    Professeur Boer, comment la loi sur l’euthanasie a-t-elle été adoptée aux Pays-Bas ?
    Ce fut un long processus, qui a commencé par des discussions et des procès dans les années 1970 et 1980. Une loi provisoire a été adoptée en 1994, puis la loi définitive en 2002.

    Quels ont été les effets de cette loi au fil des ans ?
    Avant l’adoption de la loi, l’euthanasie était déjà pratiquée dans des milliers de cas chaque année. La loi a rendu cette pratique plus transparente et a offert aux médecins une plus grande protection juridique. Mais elle a également introduit une nouvelle dynamique, dans trois sens. Tout d’abord, le nombre de cas est passé de 2 000 en 2002 à 7 000 en 2020 et continue de croître. Deuxièmement, il s’agissait de nouvelles pathologies. À l’origine, l’euthanasie était surtout possible si l’on souffrait de maladies incurables (cancer, maladies neurologiques), mais aujourd’hui, elle concerne aussi la polypathologie, la démence, les maladies psychiatriques, un certain nombre de handicaps et autres. Et troisièmement, les gens considèrent de plus en plus qu’il s’agit d’un droit, même si légalement ce n’est pas le cas. Cela met la pression sur de nombreux médecins.

    Y a-t-il eu un “moment clé” où vous avez changé d’avis ?
    Il n’y a pas eu un moment précis, mais pendant les années où j’ai travaillé à la Commission de contrôle, de 2005 à 2014, j’ai été témoin de ces évolutions et j’ai réalisé que, dans de nombreux cas, l’euthanasie n’était plus le dernier recours, mais une option par défaut. Je me suis rendu compte que la loi apportait une certaine stabilité mais introduisait aussi de nouvelles instabilités.

    Le nombre de citoyens néerlandais opposés à l’euthanasie a-t-il augmenté au fil des ans ?
    Oui et non. Je pense que de nombreuses personnes en sont venues à considérer l’euthanasie comme une partie normale des fonctions d’un médecin, au même titre que l’accouchement ou la chirurgie. Mais j’ai l’impression qu’une minorité considérable et croissante se pose une question teinte d’une certaine inquiétude : “Où cela va-t-il finir ?”.

    La “souffrance psychologique” est-elle aujourd’hui une raison suffisante pour demander l’euthanasie aux Pays-Bas ?
    Oui, et cela concerne environ 80 patients par an. Dans la plupart de ces cas, les procédures sont beaucoup plus longues que dans le cas d’une maladie physique. Le problème est double. Tout d’abord, il est rare que l’on sache avec certitude qu’un patient est sans espoir : après de nombreuses années de souffrance psychiatrique, certains patients se remettent sur pied et trouve l’équilibre et le bonheur. Deuxièmement, comment savoir si les souhaits du patient sont libres et bien informés ? De nombreuses maladies psychiatriques incluent, presque par définition, un patient qui souhaite mourir.

    Qu’est-il advenu du projet de loi sur l’euthanasie par “vie achevée” ?
    Il s’agit d’un projet de loi qui accorderait à tout patient de plus de 74 ans une aide au suicide, quelles qu’en soient les raisons. Il a d’abord été discuté en 2011, puis annoncé en 2016 et enfin présenté au parlement en 2020. Entre-temps, toutefois, deux projets de recherche gouvernementaux ont fortement déconseillé cette loi.

    Que revendiquent ces deux projets de recherche ?
    Le premier datant de 2016, soutenait que si la loi était adoptée, elle affecterait les personnes vulnérables, affirmant que la plupart de ces cas seraient couverts par la loi existante sur l’euthanasie. Le second datant de 2020, a fait valoir que le nombre de personnes souhaitant mourir est faible, et que le nombre de personnes dans la tranche d’âge de 50 à 70 ans est au moins aussi important. Des négociations très compliquées ont actuellement lieu entre deux partis libéraux et deux partis chrétiens-démocrates pour former un gouvernement de coalition. J’espère que la coalition qui émergera laissera au parlement le soin de décider, car je suis convaincu que le soutien parlementaire à cette loi est tombé bien en dessous de 50%.

    Y a-t-il eu une diminution des cas d’euthanasie pendant la pandémie ?
    Seulement au début. Cela est en partie dû au fait qu’un acteur majeur dans ce domaine, le ” Centre Expert en Euthanasie “ (anciennement connu sous le nom de ” Clinique de Fin de Vie “), a cessé de pratiquer l’euthanasie à la mi-mars 2020, affirmant que l’euthanasie n’était pas un ” traitement prioritaire “. Cependant, le centre a repris ses activités en mai 2020 et, à la fin de l’année dernière, on a découvert que le nombre d’euthanasies était plus élevé que jamais. Je n’en connais pas les raisons, mais la solitude pendant le confinement peut avoir contribué à ce désir de mort.

    Est-il vrai qu’aux Pays-Bas, l’euthanasie a été étendue aux enfants de moins de 12 ans ?
    Formellement non. Toutefois, le gouvernement a publié des directives qui rendront l’euthanasie des enfants pratiquement possible, en ordonnant au procureur général de ne pas poursuivre les médecins qui euthanasient des enfants de moins de 12 ans, à condition qu’ils répondent à certains critères. Mais je ne suis pas sûr que le procureur général ” obéira ” à ces instructions du gouvernement.

    En Italie, certains font la promotion d’un référendum visant à légaliser l’euthanasie. Voulez-vous envoyer un message aux parlementaires italiens ?
    Ne vous attendez pas à ce que l’euthanasie contribue à réduire le nombre de suicides. Aux Pays-Bas, les cas ont considérablement augmenté au cours de la dernière décennie. Impliquer l’aspect médical le moins possible. Ne suivez pas l’exemple néerlandais. Cependant, le fait que le suicide assisté soit déjà possible en Italie, laisse à mon avis 1suffisamment de place à ceux qui insistent tragiquement pour avoir le droit de mourir.

  • La Hongrie et la Pologne opposent leur veto aux conclusions de l'Union européenne pour protéger leurs écoliers de la propagande LGBT

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Hongrie et Pologne opposent leur veto aux conclusions de l'Union européenne pour protéger leurs écoliers de la propagande LGBT

    7 Oct 2021

     Judit Varga

    Aujourd’hui, les ministres de la Justice de l’UE ont discuté des conclusions du Conseil sur la stratégie de la Commission européenne en matière « de droits de l’enfant ». Le ministre polonais de la Justice Zbigniew Ziobro avait décidé de mettre son veto.

    La ministre hongroise de la Justice, Judit Varga, a pris la même décision et a rejoint le veto polonais. « Comme certains États membres ont insisté jusqu’à la dernière minute pour autoriser l’entrée de militants LGBTQ dans nos écoles, nous avons dû exercer notre droit de veto avec mon collègue polonais », a-t-il souligné. 
     
    S’opposer à la violence contre les enfants ou à la prostitution enfantine, ou garantir les droits des enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux ou des handicaps, y compris rejeter toute forme de discrimination, toutes ces choses n’étaient pas plus importantes pour eux que de « garantir des droits supplémentaires aux lobbies LGBTQ », a écrit le ministre, qualifiant les événements d’incroyables. 
     
    « Nous ne céderons pas aux pressions du lobby LGBTQ. »

    Suprématie de la Constitution polonaise sur le droit de l’Union européenne

    Le tribunal constitutionnel polonais a décidé, jeudi 7 octobre, que certains articles des Traités européens sont incompatibles avec sa Constitution nationale et sapent la souveraineté du pays. 

    « Des organes européens agissent au-delà de leurs compétences », a ainsi déclaré la présidente du Tribunal Julia Przylebska.

    La présidente a ensuite énuméré une série d’articles des Traités qui sont, selon ses juges, en contradiction avec la loi suprême polonaise, et a dénoncé « l’ingérence de la Cour de justice de l’UE dans le système juridique polonais ».

    La plus haute instance juridique du pays, qui avait reporté sa décision quatre fois d’affilée, affirme ainsi la primauté du droit polonais sur le droit européen,

    Sources : Le Monde, Reuters et Magyar Hirlap (quotidien hongrois, circulation de 37 000 exemplaires par jour)

  • Le secret de la confession « plus fort que les lois de la République » ?

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    De Xavier Le Normand sur le site du journal La Croix :

    Abus sexuels : le secret de confession est-il « plus fort que les lois de la République » ?

    Président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort est convoqué « en début de semaine prochaine » par le ministre de l’intérieur pour avoir estimé que le secret de confession « est plus fort que les lois de la République ». Au-delà de la polémique, ces propos interrogent sur la nature de ce secret et les garanties offertes par la loi pour le protéger.

    07/10/2021

    « Le secret de confession s’impose à nous et, en ce sens-là, est plus fort que les lois de la République. » Visiblement mal à l’aise, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), semble se douter mercredi 6 octobre que ses propos tenus sur le plateau de Franceinfo feront polémique. À rebours des recommandations émises la veille par la commission Sauvé dans son rapport, il réaffirme que l’épiscopat ne compte pas transiger sur le secret de confession, même pour protéger des mineurs de violences sexuelles.

    → LES FAITS. Secret de confession : Mgr de Moulins-Beaufort rencontrera Gérald Darmanin

    Les propos du président de la CEF lui valent d’ailleurs d’être convoqué « en début de semaine prochaine » par le ministre de l’intérieur. Sur les réseaux sociaux, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme de 2014 à 2017, Gilles Clavreul, a dénoncé des propos « inacceptables et d’une particulière gravité », appelant à la démission de celui qui est aussi archevêque de Reims. Tandis que la députée LREM Aurore Bergé a écrit sur Twitter que « les lois de la République s’imposent à chacun d’entre nous. Cela ne souffre aucune exception. » « Rien n’est plus fort que les lois de la République », a surenchéri le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

    Une obligation de dénoncer…

    L’interrogation est en réalité double : le secret de confession est-il reconnu comme secret professionnel ? Et le cas échéant, doit-il s’effacer devant une obligation de dénoncer les sévices commis sur mineurs ? Sur le premier point, si la loi française ne définit pas précisément que les ministres des cultes sont protégés par le secret professionnel, la jurisprudence, notamment par des arrêts de la Cour de cassation de 1810 et 1891 confirmés depuis, tranche clairement en ce sens. Une circulaire du ministère de la justice de 2004 vient d’ailleurs souligner cette existence du secret professionnel pour les ministres des cultes, donc les prêtres.

    → DÉBAT. Abus sexuels : faut-il lever le secret de confession en cas d’agressions sur mineurs ?

    Néanmoins, ce secret professionnel est-il suffisant pour ne pas dénoncer des violences sur mineurs ? L’article 434-1 du Code pénal punit en effet de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende « quiconque ayant connaissance d’un crime dont il est encore possible de prévenir ou de limiter les effets, ou dont les auteurs sont susceptibles de commettre de nouveaux crimes qui pourraient être empêchés » et ne dénonçant pas.

    … sous réserve d’exceptions

    Mais l’article se poursuit avec deux exceptions. La première concerne la famille, « sauf en ce qui concerne les crimes commis sur les mineurs ». Par exemple, une personne sachant qu’un mineur est violenté par son père est tenu de dénoncer ce dernier. Seconde exception : « les personnes astreintes au secret dans les conditions prévues par l’article 226-13 ». Dans ce second cas, aucune précision concernant les mineurs.

    Pour Maître Emmanuel Le Mière, avocat au barreau de Coutances-Avranches (Manche) « ce n’est pas du tout un oubli, le législateur a entendu protéger totalement le secret professionnel de ceux qui y sont astreints ». La circulaire de 2004 du ministère de la justice a d’ailleurs la même interprétation. La logique est similaire pour l’article 434-3 qui concerne spécifiquement les « agressions ou atteintes sexuelles infligés à un mineur », mais qui prévoit également que « sont exceptées » de l’obligation de dénonciation « les personnes astreintes au secret dans les conditions prévues par l’article 226-13 »,« sauf lorsque la loi en dispose autrement ».

    → À LIRE. Abus sexuels dans l’Église : ce qu’il faut retenir du rapport Sauvé

    Les prêtres en confession relèvent-ils de l’article 226-13 ? A fortiori oui, puisque celui-ci mentionne toute personne dépositaire « d’une information à caractère secret (…) soit par état ou par profession, soit en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire ». Ce qui permet à l’avocat normand d’affirmer que si « la formule de Mgr de Moulins-Beaufort est malheureuse et n’est pas vraie, c’est plutôt (parce) que la protection du secret de confession est reconnue par la loi de République ».

    Lire la suite