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Politique - Page 404

  • Reconnaître la primauté de l'Etat de droit ou obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes ?

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    Les représentants des 6 cultes reconnus dans notre pays et ceux de la laïcité ont signé (voir ICI) une déclaration dans laquelle il s'agit notamment de reconnaître la "primauté de l'Etat de droit sur la loi religieuse". Voici un texte de Benoît XVI qui contredit radicalement cette Déclaration:
     
    "Saint Pierre se trouve devant l’institution religieuse suprême (le Sanhédrin), à laquelle on devrait normalement obéir, mais Dieu se trouve au-dessus de cette institution et Dieu lui a donné un autre « règlement »: il doit obéir à Dieu. L’obéissance à Dieu est la liberté, l’obéissance à Dieu lui donne la liberté de s’opposer à l’institution. Et les exégètes attirent ici notre attention sur le fait que la réponse de saint Pierre au Sanhédrin est presque ad verbum identique à la réponse de Socrate au juge du tribunal d’Athènes. Le tribunal lui offre la liberté, la libération, à condition cependant qu’il ne continue pas à rechercher Dieu. Mais rechercher Dieu, la recherche de Dieu est pour lui un mandat supérieur, il vient de Dieu lui-même. Et une liberté achetée en renonçant au chemin vers Dieu ne serait plus une liberté. Il doit donc obéir non pas à ces juges – il ne doit pas acheter sa vie en se perdant lui-même – mais il doit obéir à Dieu. L’obéissance à Dieu a la primauté.

    Il est important de souligner ici qu’il s’agit d’obéissance et que c’est précisément l’obéissance qui donne la liberté. L’époque moderne a parlé de la libération de l’homme, de sa pleine autonomie, et donc également de sa libération de l’obéissance à Dieu. L’obéissance ne devrait plus exister, l’homme est libre, il est autonome: rien d’autre. Mais cette autonomie est un mensonge: c’est un mensonge ontologique, car l’homme n’existe pas par lui-même et pour lui-même, et c’est également un mensonge politique et pratique, car la collaboration, le partage de la liberté est nécessaire. Et si Dieu n’existe pas, si Dieu n’est pas une instance accessible à l’homme, il ne reste comme instance suprême que le consensus de la majorité. En conséquence, le consensus de la majorité devient le dernier mot auquel nous devons obéir. Et ce consensus – nous le savons depuis l’histoire du siècle dernier – peut également être un « consensus du mal ».

    Nous voyons ainsi que la soi-disant autonomie ne libère pas véritablement l’homme. L’obéissance à Dieu est la liberté, car elle est la vérité, elle est l’instance qui nous place face à toutes les instances humaines. Dans l’histoire de l’humanité, ces paroles de Pierre et de Socrate sont le véritable phare de la libération de l’homme, qui sait voir Dieu et, au nom de Dieu, peut et doit obéir non pas tant aux hommes, mais à Lui, et se libérer ainsi du positivisme de l’obéissance humaine. Les dictatures ont toujours été contre cette obéissance à Dieu. La dictature nazie, comme la dictature marxiste, ne peuvent pas accepter un Dieu qui soit au-dessus du pouvoir idéologique; et la liberté des martyrs, qui reconnaissent Dieu, précisément dans l’obéissance au pouvoir divin, est toujours l’acte de libération à travers lequel nous parvient la liberté du Christ.

    Aujourd’hui, grâce à Dieu, nous ne vivons pas sous une dictature, mais il existe des formes subtiles de dictatures: un conformisme qui devient obligatoire, penser comme tout le monde, agir comme tout le monde, et les agressions subtiles contre l’Eglise, ainsi que celles plus ouvertes, démontrent que ce conformisme peut réellement être une véritable dictature. Pour nous vaut cette règle: on doit obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Dieu n’est pas un prétexte pour la propre volonté, mais c’est réellement Lui qui nous appelle et nous invite, si cela était nécessaire, également au martyre. C’est pourquoi, confrontés à cette parole qui commence une nouvelle histoire de liberté dans le monde, nous prions surtout de connaître Dieu, de connaître humblement et vraiment Dieu et, en connaissant Dieu, d’apprendre la véritable obéissance qui est le fondement de la liberté humaine.

    Saint Pierre dit que Dieu a élevé le Christ à sa droite comme chef et sauveur (cf. Ac 5,31). Chef est la traduction du terme grec archegos, qui implique une vision beaucoup plus dynamique: archegos est celui qui montre la route, qui précède, c’est un mouvement, un mouvement vers le haut. Dieu l’a élevé à sa droite – parler du Christ comme archegos veut donc dire que le Christ marche devant nous, nous précède et nous montre la route. Et être en communion avec le Christ signifie être en chemin, monter avec le Christ, suivre le Christ, c’est cette montée vers le haut, suivre l’archegos, celui qui est déjà passé, qui nous précède et qui nous montre la voie.

    Il est ici bien évidemment important que l’on nous dise où arrive le Christ et où nous devons arriver nous aussi: hyposen – en haut – monter à la droite du Père. La « sequela » du Christ n’est pas seulement l’imitation de ses vertus, n’est pas seulement le fait de vivre dans ce monde, pour autant que cela nous soit possible, semblables au Christ, selon sa parole ; mais c’est un chemin qui a un objectif. Et l’objectif est la droite du Père. Il y a ce chemin de Jésus, cette « sequela » de Jésus qui termine à la droite du Père. C’est à l’horizon de cette « sequela » qu’appartient tout le chemin de Jésus, également arriver à la droite du Père.

    En ce sens, l’objectif de ce chemin est la vie éternelle à la droite du Père en communion avec le Christ. Aujourd’hui, nous avons souvent un peu peur de parler de la vie éternelle. Nous parlons des choses qui sont utiles pour le monde, nous montrons que le christianisme aide également à améliorer le monde, mais nous n’osons pas dire que son objectif est la vie éternelle et que de cet objectif proviennent ensuite les critères de la vie. Nous devons comprendre à nouveau que le christianisme demeure un « fragment » si nous ne pensons pas à cet objectif, qui est de suivre l’archegos à la hauteur de Dieu, à la gloire du Fils qui nous rend fils dans le Fils et nous devons à nouveau reconnaître que ce n’est que dans la grande perspective de la vie éternelle que le christianisme révèle tout son sens. Nous devons avoir le courage, la joie, la grande espérance que la vie éternelle existe, qu’elle est la vraie vie et que de cette vraie vie provient la lumière qui illumine également ce monde."
     
    Extrait d’une homélie prononcée devant la Commission biblique pontificale, dans la chapelle Pauline (15 avril 2010)
  • Fusion UCL - Saint-Louis : l'analyse décapante du Professeur Guillaume de Stexhe

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    Cueilli sur "facebook" :

    Universités, universitaires : réalités, défis et conneries

    Hier, j’ai donné à Saint Louis mon dernier cours de l’année – merci aux students de ce merveilleux auditoire pour leur bienveillance et leur intérêt ! Ce sera peut être aussi le dernier cours de ma carrière – même si je reste impliqué dans les projets pour penser à l’université le religieux et les convictions ultimes, et dans les efforts pour en faire, à Bruxelles, une dimension d’échange plutôt que d’étrangèreté, de réflexion plus que d’identité, de créativité plus que de tradition.

    J'ai découvert Saint Louis grâce à Jean Ladrière, lorsque je cherchais du travail en 1981. Ardennais passé par Namur, Leuven et Paris d'où j'arrivais en stop parce que j' étais fauché, j'ai dû chercher dans le quartier de la gare du nord (si vous voyez ce que je veux dire) pour trouver Saint Louis, qui comptait alors environ 800 étudiants: le budget de la recherche tournait, si je me rappelle bien, autour de 50.000 € (en euros constants). On compte maintenant environ 4.000 étudiants, et le financement de la recherche avoisine 3 millions et demi d’euros, provenant presqu’entièrement de contrats extérieurs.

    Changement d’échelle et de configuration, donc; mais tout autant mutation socio-culturelle. Début des années 80, le public étudiant (et enseignant) provenait en grande majorité des bons collèges cathos bruxellois, avec la monoculture correspondante et une trajectoire automatique vers l’UCL (et retour). Aujourd’hui, le public étudiant est extraordinairement représentatif des diversités bruxelloises. Il reste une proportion significative de BBB ( bourgeoisie bruxelloise- BW), mais rejointe par des proportions tout aussi significatives d’étudiant-e-s issu-e-s des migrations et expatriations, en particulier du Maghreb et d’Afrique noire : entre Schaerbeek , Molenbeek, Schuman et Matongé, le rôle d’université de proximité dans la capitale de l'Europe a (heureusement) surpassé celui de pépinière clanique. Même si les statistiques « ethniques » sont interdites, on a de bonnes raisons de penser que Saint-Louis a le public étudiant culturellement le plus diversifié des universités belges, comme la plus forte proportion d’étudiants boursiers de la fédération Wallonie-Bruxelles. La culture catho y est devenue quasiment imperceptible au fil de la rapide dé-religiosation de la « vieille Europe » ( si bien que chez nous une prestigieuse tradition de travail théologique s’est presque éteinte). Un robuste et joyeux pluralisme culturel et convictionnel colore nos auditoires et la cafetaria du personnel, et la chapelle sert désormais bien plus à la prière des étudiant-e-s musulmanes qu’à celle des chrétiens. Pour autant, pas plus qu’ailleurs on ne peut parler d’une démocratisation de l’université, puisque les taux de réussite restent dramatiquement tributaires de l’origine sociale.

    Le volume du personnel a explosé plus encore que celui des étudiants, à cause du développement de la recherche et des multiples services que demande la complexification du contexte universitaire. En temps pleins: 72 académiques, 66 assistants, 47 chercheurs, 75 administratifs. De la même façon que les étudiants poursuivent désormais leurs études à l’ULB aussi facilement qu’à l’UCL, chercheurs et enseignants circulent d’une institution à l’autre – ce qui fait de Saint Louis un milieu de travail bien plus pluraliste que celui de ses grandes sœurs. Et les collaborations avec l’ULB se sont multipliées : par exemple, en faculté de lettres, nos étudiants suivent deux cours à l’ULB, et ceux de l’ULB deux cours chez nous.

    C’est sur cette toile de fond qu’il faut interpréter les mouvements en cours. Ce soir, l’AG élue de notre ASBL (car Saint Louis est une ASBL totalement autonome et indépendante) va peut-être (le suspense est réel) décider ou non de fusionner avec l’UCL. Comme on le sait, un précédent processus de fusion, alors fortement poussé par les pouvoirs publics, a échoué in extremis il y a quelques années. Aujourd’hui, pourquoi remettre le couvert ? Je me décide à en parler parce qu’après la décision de ce soir on va voir enfler la masse des commentaires construits sur une ignorance à peu près complète des réalités et des enjeux, et sur une vision de fossiles qui réduit tout à des rivalités idéologiques ou institutionnelles.

    Ce qui a poussé l’équipe rectorale en place à engager une négociation en vue d’une fusion, et qui a poussé deux tiers du personnel à accepter cette perspective, presque toujours en hésitant beaucoup, n’a rien à voir une stratégie de renforcement du pilier catho ; c’est uniquement le changement des paramètres de la vie universitaire, redoublé par le changement de taille de notre université. A ma façon, je soulignerais trois aspects de ce changement de paramètres.

    D’abord, l’internationalisation extrêmement rapide du monde universitaire : enseignants, étudiants, chercheurs, projets et crédits circulent désormais d’un bout à l’autre de l’Europe et du monde. Comment faire pour les attirer ou les retenir si l’on n’apparaît même pas dans les classements internationaux ? Deux exemples : la valeur d’un doctorat, ou d’une recherche sont d’abord, dans les commissions de nomination, liés à la réputation de l’université où ils ont été poursuivis. Comment attirer de jeunes chercheurs brillants en sachant que, quels que soit leur valeur réelle, le diplôme d’une petite institution inconnue les handicapera ? Autre exemple : à Bruxelles, comment une faculté d’interprétariat (l’ex-Marie Haps, intégrée à St Louis) peut-elle se passer de collaborations avec la Chine pour l’échange d’étudiants ? Mais le gouvernement chinois ne connaît et ne reconnaît pas notre micro-université. Alors, la faculté d’interprétariat étouffe…

    Second élément : la complexification des fonctions d’administration, de gestion, de soutien à la recherche et à l’enseignement. Un ensemble infini d’exigences règlementaires et de dispositifs institutionnels obligent à disposer de compétences nombreuses et pointues pour assurer les tâches qui permettent à l’université de tourner. Une petite institution n’a pas la taille nécessaire pour s’assurer ces compétences. Alors on surcharge tout le monde, et on ne trouve plus de suicidaires pour assumer ces tâches surhumaines que sont les fonctions principales.

    Troisième élément : l’évolution du paysage de l’enseignement supérieur. On voit bien que tout bouge, que tout s’organise désormais à l’échelle du grand réseau unique de l’enseignement supérieur (chapeauté par l’Ares). Il est probable que le supérieur non universitaire et l’universitaire vont s’intégrer de plus en plus. Dans ce contexte, à Bruxelles, qui voudrait se lier à Saint Louis ? Ce sera soit à l’ULB, soit à l’UCL. Et St Louis resterait isolé, sans le jeu des passerelles, programmes partagés, etc, qui le garderaient dans le jeu.

    Voilà trois mutations – internationalisations, complexification, réorganisation d’ensemble – qui peuvent justifier, pour une petite unif en pleine santé, de se lier à une autre qui a plus de renom, de moyens, d’atouts. Mais cela ne construit pas une évidence. Le prix à payer serait lourd : perte d’autonomie dans les choix stratégiques et les nominations, alourdissement par l’intégration à de grandes administrations, désinvestissement de certains qui préféreraient le siège central au campus satellite… Il y a beaucoup de bonnes raisons de préférer le statu quo.

    Et une dernière, capitale : éviter de ressusciter la vieille logique clanique des « piliers ». Soyons plats: s'unir à l'ULB serait suicidaire, parce que nous sommes directement concurrents: nous faisons les mêmes choses sur le même terrain: en nous intégrant, quel intérêt aurait l'ULB à ce que nous nous développions ? Et, il faut le reconnaître, il reste un vigoureux mépris anti-calottins du côté du Sollbosch. Mais si Saint Louis se lie à l’UCL, nos liens multiples avec l’ULB, notre précieux pluralisme interne vont en souffrir, au moins pour un temps. Et cela ne concerne pas que nous, mais l’ambiance sociale globale. En ce sens, il est dommage que n’ait pu se construire un projet praticable et efficace autre que de fusion avec l’UCL : le plan d’adossement proposé par l’ULB n’a paru à personne à St Louis (pas même aux nombreux anciens de l’ULB travaillant à St Louis) rencontrer les raisons qui justifieraient un changement de statut.

    Mais j’ai du mal à comprendre, sauf si on réagit avec son cerveau reptilien et sa moëlle épinière plutôt qu’avec son préfrontal, pourquoi l’éventuelle fusion de Saint Louis avec l’UCL suscite, de la part de certains à l’ULB, une rage vengeresse. Sans le comprendre, je constate que certains se situent d’abord et avant tout dans un jeu d’identités rivales, d’identités fossiles au surplus, et qui prime pour eux sur toute autre réalité. Comme si nous ne faisions pas tous le même métier, et de la même façon, et avec les mêmes idéaux ! Je vois aussi qu’au nom d’un refus du jeu des piliers, certains luttent simplement contre tout renforcement de ce qu’ils considèrent comme un pilier rival du leur – en employant toutes les menaces possibles : rupture de toutes les collaborations, etc. Et je peux comprendre, enfin – oui, le cerveau reptilien …- que la pluralité des institutions soit vécue par certains comme un concours de taille de zizis et une concurrence commerciale : le monopole ou la mort !

    Mais, si on peut constater et comprendre, on ne peut accepter que des universitaires se désintéressent à ce point des missions de l’université pour cultiver des fantasmes identitaires et des prés carrés commerciaux. Parce qu’enfin : en quoi une fusion St Louis/UCL nuirait-elle à l’ULB ? St Louis continuerait à faire demain, dans l’enseignement, ce qu’il fait aujourd’hui, ni plus, ni moins (j’espère !), simplement peut-être un peu mieux, plus aisément. En quoi y aurait-il là aggravation de concurrence ? Je pose cette question que certains trouveront stupide – parce que j’attends une réponse sérieuse, autre que le primaire : « si l’adversaire gagne quelque chose, alors forcément j’y perds ». Et surtout, surtout, comment des universitaires bruxellois peuvent-ils redouter qu’une petite université bruxelloise de proximité assure mieux demain qu’aujourdhui sa tâche d’université de proximité ? Y aurait-il trop d’étudiants universitaires parmi les jeunes bruxellois d’aujourd’hui ? L’offre, les moyens, les dispositifs créatifs de formation à Bruxelles seraient-ils en surplus ? Y a-t-il trop de jeunes bruxellois qui accèdent à l’université ? Y a-t-il trop de programmes de formation continue, trop de travaux de recherche sur les problématiques régionales, trop de liens entre l’universitaire, le non universitaire et les mouvements associatifs ? Ces questions-là, oui, elles sont honorables. Les concours de taille de zizi institutionnel, les marquages de territoire de chasse, les guerres d’identité, ne le sont pas.

    Si (on le saura dans deux heures) Saint Louis décide de s’unir à l’UCL, il faudra essayer de déjouer les pièges que perçoivent bien les opposants à cette perspective. C’est un pari risqué. Et il faudra, sans attendre que l’orage commandé d’en haut se soit calmé, nourrir et renforcer les innombrables liens d’amitié, de collaboration, d’idéal, qui font des acteurs de Saint Louis et de l’ULB des partenaires au service de ce qui compte bien plus que leurs petits intérêts.

  • Antichristianisme ou christianophobie : un blogue aux aguets

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    Du site de l'Homme Nouveau (Blandine Fabre) :

    La christianophobie : un phénomène mondial et en hausse constante

    Rédigé par Blandine Fabre le dans Religion

    La christianophobie : un phénomène mondial <br>et en hausse constante

    Le 24 mars dernier s’égrenaient à Notre-Dame de Paris les noms des martyrs de la foi à travers le monde tandis que sous les voûtes résonnaient les témoignages de catholiques ayant frôlé la mort en raison de leur foi, décrivant cette persécution en hausse constante. Le blogue « Observatoire de la christianophobie », tenu par Daniel Hamiche, rend compte de cet antichristianisme souvent insoutenable qui n’épargne pas nos nations d’ancienne chrétienté.

    Vous rédigez le blogue « Observatoire de la christianophobie ». Dans quel but ?

    Daniel Hamiche : C’est un blogue d’informations quotidiennes (1) sur les manifestations d’antichristianisme en France et dans le monde, qui a été lancé en mai 2010. Il doit beaucoup à la réflexion que nous avait inspirée la parution, en 2005, de l’Enquête sur la christianophobie de Michel De Jaeghere (Renaissance Catholique, 228 p., 15 €), un mot dont il est peut-être le « père » mais assurément le vulgarisateur. Nous avons estimé que le phénomène était suffisamment grave et ample pour qu’on s’efforce d’en rendre compte au quotidien dans un blogue dédié.

    Le public a-t-il suivi votre initiative ?

    Je pense que oui, si j’en crois les chiffres. En bientôt huit années d’existence, notre blogue a mis en ligne plus de 10 000 articles et il a enregistré 12 millions de pages lues. Nous avons ajouté à ce blogue une page Facebook qui compte 32 000 abonnés, et un compte Tweeter qui en rassemble pas loin de 7 900.

    Il y a eu des réserves voire des critiques sur le concept même de christianophobie. Qu’en pensez-vous ?

    Je pense que devant la gravité du phénomène on devrait s’abstenir de finasser sur le mot qui a désormais des transcriptions dans toutes les langues. On comprend bien que le concept de christianophobie recouvre les différents types de manifestation de haine contre les chrétiens. Qu’on le veuille ou non, les faits sont têtus : le christianisme est aujourd’hui la religion la plus persécutée dans le monde.

    Comment peut-on l’affirmer ?

    Par quelques chiffres qui sont régulièrement diffusés par des ONG chrétiennes comme « Aide à l’Église en détresse », chez les catholiques, et « Portes Ouvertes », chez les protestants, ou encore par des organismes universitaires comme le Centro Studi Nuove Religioni (CESNUR) qui estime à 90 000 le nombre de chrétiens tués dans le monde en 2016 à cause de leur foi, et entre 500 et 600 millions celui des chrétiens qui sont, avec plus ou moins d’intensité, empêchés de pratiquer ou de professer librement leur foi.

    Ce sont des chiffres qui peuvent bien sûr être contestés et qui le sont… Mais la réalité demeure, et personne ne la conteste, que les chrétiens constituent le groupe religieux le plus persécuté dans le monde.

    Cette tendance est-elle en récession ou en augmentation ?

    Tous les observateurs sur le terrain s’accordent à ­dire que la persécution des chrétiens est en hausse constante : elle a doublé entre 2014 et 2015 (ici), et a encore progressé en 2016 (ici).

    Quelle est la cause principale de cette persécution ?

    Il y a plusieurs causes. Les chrétiens sont persécutés en Occident par le laïcisme. Dans d’autres pays, c’est le système communiste qui les persécute. Dans d’autres encore, c’est la religion dominante (hindouisme et même bouddhisme…) qui s’en prend aux chrétiens. Mais la cause principale, sur laquelle on s’accorde, c’est l’extrémisme islamiste (ici et ici) tel qu’il est pratiqué dans certains États musulmans ou par des groupes djihadistes dans d’autres pays musulmans ou ailleurs, notamment en Afrique.

    Peut-on espérer un infléchissement de cette tendance en 2017 ?

    Pas selon de nombreux observateurs. On craint plutôt une croissance globale de la persécution cette année selon les prévisions de Release International (ici), et même en Europe, comme le craint le Saint-Siège (ici).

    Mais qu’en est-il en France ?

    La christianophobie en France est évidemment celle que nous suivons avec le plus d’attention. Les statistiques que nous tirons des cas que nous évoquons dans notre blogue, montrent que le phénomène est en progression constante année après année. Nous ne prétendons pas à l’exhaustivité, car tous les actes christianophobes ne sont pas signalés, mais la tendance que nous avons mise à jour « colle » parfaitement avec les statistiques du ministère de l’Intérieur qui a, évidemment, des moyens d’investigation autrement plus importants que ceux, bien modestes, dont nous disposons… Lors d’une conférence de presse, le 1er février dernier (ici et ici), celui qui était encore ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, a signalé qu’en neuf ans (de 2008 à 2016), les atteintes aux lieux de culte chrétiens avaient augmenté de 245 % ! Alors que les atteintes aux lieux de culte et aux sites confessionnels juifs et musulmans avaient respectivement baissé de 54 % et 37,6 % en 2016 par rapport à 2015, les atteintes aux lieux de culte chrétiens eux ont augmenté de 17,6 % !

  • De la Wehrmacht au Goulag : les mémoires d'Aloysius Pappert, un Allemand catholique et antinazi

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    Du site de l'Homme Nouveau (Stephen Vallet) :

    Mémoires d’un Allemand catholique et antinazi : de la Wehrmacht au Goulag

    Mémoires d’un Allemand catholique et antinazi : <br> de la Wehrmacht au Goulag

    Les mémoire de guerre d’Aloysius Pappert n’ont certainement pas la portée d’Orages d’acier d’Ernst Jünger qui su, avec force et profondeur, retracer la Première Guerre mondiale des soldats allemands. Il y avait dans ce récit un aspect suffisamment universel pour que les Poilus eux-mêmes se reconnussent dans ce livre et, au-delà, pour qu’il touchât des générations qui n’avaient pas connu ce conflit ni tout simplement la guerre. Puissance incroyable de la grande littérature !

    Aloysius Pappert n’a certainement pas l’ambition d’égaler pour le second conflit mondial, son éminent compatriote. D’ailleurs bien des ouvrages sont parus qui évoquent la vision des combattants de la Seconde Guerre mondiale. Le soldat oublié de Guy Sajer, par exemple, fut au moment de sa sortie un grand succès. Dans un autre genre, les livres d’August von Kageneck en constituent un autre exemple, jusques et y compris son livre de dialogue avec Hélie de Saint Marc, déporté en Allemagne et survivant des camps de concentration avant de reprendre le combat en Indochine et en Algérie.

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  • La condamnation pour « blasphème » du gouverneur de Djakarta et la montée d'un populisme islamique en Indonésie

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    Du site "Eglises d'Asie" (Agence d'Information des Missions Etrangères de Paris) :

    De quoi la condamnation pour « blasphème » du gouverneur de Djakarta est-elle le prélude ?

    Près d’une semaine après la condamnation pour « blasphème » à deux ans de prison du gouverneur de Djakarta, les commentaires et les analyses sur l’état de la jeune démocratie indonésienne sont nombreux. Plus qu’une simple mesure destinée à apaiser les éléments les plus radicaux de la scène musulmane indonésienne, le verdict prononcé par les juges Tribunal de Djakarta-Nord le 9 mai dernier inquiète et augure de difficultés profondes à l’approche des élections présidentielles de 2019, analysent certains.

    Le P. Franz Magnis-Suseno est un jésuite d’origine allemande. Arrivé en Indonésie en 1961, il dirige la faculté de philosophie de l’université catholique Driyarkara de Djakarta. Fervent artisan du dialogue interreligieux, il est une voix discrète mais influente de la vie intellectuelle en Indonésie, ce pays dont il a pris la nationalité en adoptant le nom javanais de Suseno.

    Montée d’un « populisme islamique »

    Interrogé par l’agence Fides, le P. Magnis-Suseno réagit avec vigueur à la condamnation et à l’emprisonnement de Basuki Tjahaja Purnama, connu de tous sous le nom de ‘Ahok’. « Il s’agit d’une décision injuste, prise par les juges à cause des fortes pressions des islamistes », explique-t-il à l’unisson des commentateurs « libéraux » du pays. Le 10 mai, l’éditorialiste du Jakarta Post parlait, lui, de la condamnation d’Ahok comme de « l’équivalent d’une erreur judiciaire ».

    Mais, au-delà du verdict du tribunal, le jésuite met en garde contre la montée d’un « populisme islamique » en Indonésie. Selon lui, « les extrémistes chercheront à poursuivre leur campagne en vue des élections présidentielles de 2019 afin de battre le président Joko Widodo ». Le missionnaire précise que « celui qui en bénéficierait serait Prabowo Subianto, l’homme que l’actuel chef de l’Etat a battu lors des élections de juillet 2014 ».

    Agé de 65 ans, Prabowo est loin d’être un inconnu. Ancien général, ancien chef des forces spéciales de l’armée, les Kopassus à la réputation de violence bien établie, Prabowo a laissé un souvenir cuisant lors de l’occupation du Timor-Oriental par l’Indonésie ou bien encore lors des enlèvements et tortures de manifestants pro-démocratie commis à la chute de Suharto en 1998. Lors de la campagne pour les élections présidentielles de 2014, il est intéressant de noter que la stratégie employée par le camp de Prabowo pour discréditer Joko Widodo, qui était alors gouverneur de Djakarta, a été étrangement similaire à celle mise en œuvre lors de la campagne électorale qui vient de s’achever pour l’élection du gouverneur de la capitale indonésienne. Parti avec, selon les instituts de sondage, une confortable avance sur son adversaire Prabowo, Widodo avait dû faire face à une campagne surgie sur les réseaux sociaux le présentant comme un chrétien d’origine chinoise ou bien encore dénonçant de supposées accointances passées avec les communistes. La manœuvre n’a finalement pas réussi, Widodo ayant été élu, mais ce n’était pas la première fois que l’entourage de Prabowo recourait à des rumeurs visant à disqualifier son adversaire en le désignant comme un chrétien. Dans les dernières années du régime Suharto, alors que Prabowo, longtemps marié à l’une des filles de Suharto, était chargé de courtiser les groupes musulmans conservateurs, des rassemblements furent organisés et des brochures distribuées pour affirmer que la crise financière de 1997-98 faisait partie d’un complot antimusulman orchestré par des intérêts chrétiens, sionistes et chinois ; l’adversaire d’alors de Prabowo était le chef de l’armée, Moerdani, un catholique, et Prabowo était dépeint comme la victime malheureuse d’un complot chrétien ourdi par Moerdani.

    Une coalition silencieuse entre les anciens généraux et les islamistes ?

    Près de vingt ans après la chute de Suharto et la mise en place d’un régime démocratique, les tactiques pour discréditer un adversaire politique représentant une perspective de renouveau ne changent donc pas véritablement. Toutefois, pour le P. Magnis-Suseno, le plus inquiétant n’est pas là. Selon lui, l’aspect le plus préoccupant de la scène politique actuelle est que « depuis plus d’un an, semble se mettre en place une coalition silencieuse faite de généraux à la retraite et de militants islamiques. Une montée des désordres et du chaos social pourrait « contraindre » les militaires à prendre le pouvoir, avec l’appui des islamistes ». Les vieux généraux n’ont jamais accepté les réformes démocratiques mises en œuvre après la chute du dictateur Suharto, au pouvoir de 1967 à 1998, explique encore le jésuite.

    Des élections qui viennent d’avoir lieu pour le gouvernorat de Djakarta, élections pour lesquelles les instituts de sondage donnaient le gouverneur sortant Ahok grand favori au départ, on peut tirer deux leçons pour les mois et les années à venir, continue le P. Magnis-Suseno. « La première est que l’extrémisme islamique a été sous-évalué, même par les grandes organisations musulmanes de masse que sont la Muhammadiyah et le Nahdlatul Ulama. Au cours des six derniers mois, derrière le responsable extrémiste Habib Rizieq Shihab [chef de l’organisation radicale, le Front des défenseurs de l’islam - FPI], se sont groupés de manière enthousiaste de jeunes militants du Nahdlatul Ulama et surtout de la Muhammadiyah. A l’avenir, il est possible que se vérifie un changement auquel nous sommes peut-être en train d’assister dans l’islam indonésien : les radicaux, en se proclamant représentants de l’ensemble de l’islam indonésien et en insistant sur l’identité islamique, vont jouer un rôle central sur la scène politique », analyse le missionnaire, qui rappelle que jusqu’à lors, les partis clairement revendiqués comme islamistes n’ont jamais dépassés, ensemble, les 13-14 % de suffrages aux élections nationales.

    La seconde leçon concerne la minorité chrétienne, une minorité représentant 10 % des 240 millions d’Indonésiens. « Les paroles de Basuki Tjahaja Purnama [qui ont conduit à une plainte contre lui pour « blasphème » déposée par le FPI] et sa présence même en tant que candidat [issu d’une double minorité, chrétienne et d’origine chinoise] ont représenté depuis le départ une provocation. » A l’agence Fides, le missionnaire précise que « le temps n’est pas encore venu pour l’Indonésie d’avoir un chrétien comme responsable national, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un chrétien d’origine chinoise – attendu qu’il existe un sentiment antichinois latent au sein de la société ». Le P. Magnis-Suseno ajoute que la personnalité de Basuki Tjahaja Purnama n’a pas aidé : sûr de lui, ce dernier n’a pas pris la mesure du danger en expliquant aux musulmans que ceux qui utilisaient la sourate al maidah du Coran leur mentaient lorsqu’ils leur disaient qu’il était illicite pour eux de voter pour un non-musulman.

    Dans l’immédiat, conclut le P. Magnis-Suseno, les Indonésiens chrétiens ont « offert à Ahok un appui pacifique ; en signe de solidarité, ils l’ont accompagné jusqu’aux portes de la prison, en chantant l’hymne national et en lançant ce message : les baptisés ne sont pas prêts à laisser l’Indonésie tomber entre les mains des fanatiques et des extrémistes ». Ailleurs dans le pays, des musulmans, des chrétiens, des hindous et des bouddhistes ont manifesté pour demander la révision du procès du gouverneur de Djakarta.

    Avant les présidentielles de 2019, le prochain test électoral sera celui des élections locales d’avril 2018 : les habitants de la province de Java-Ouest, la province la plus peuplée du pays et celle qui entoure la capitale Djakarta, seront appelés à élire leur gouverneur. Après deux mandats, Ahmad Heryawan, appartenant au Parti de la Justice et de la Prospérité, un parti islamiste, ne peut pas se représenter, mais sa femme pourrait le faire à sa place ; son adversaire sera l’actuel maire de Bandoung, le très populaire architecte et progressiste Ridwan Kamil. Ces derniers jours, les réseaux sociaux ont colporté l’information – fausse – selon laquelle Ridwan Kamil, qui est musulman, a autorisé en tant que maire de Bandoung la construction de 300 lieux de culte destinés à d’autres religions que l’islam. La campagne électorale est lancée…

  • Pour les députés roumains, le mariage consacre l'union d'un homme et d'une femme

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    Lu sur le site "Orthodoxie" :

    La Chambre des députés de Roumanie vote à une majorité écrasante la définition constitutionnelle du mariage comme étant celui d’un homme et d’une femme

    La Chambre des députés de Roumanie, chambre basse du Parlement roumain, a voté à une majorité écrasante en faveur de l’amendement de la Constitution nationale, définissant explicitement le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme. Son vote, par 232 voix sur 270, incluait également le renforcement des droits parentaux. Ce vote a eu lieu suite à la récolte de 3,1 millions de signatures sur l’initiative du mouvement « Coalition pour la famille », alors que seulement 500.000 signatures sont requises pour soumettre un projet législatif au parlement. « C’est un moment historique » a déclaré Mihai Gheorghiu, l’un des leaders de cette initiative, laquelle était soutenue par l’Église. « C’est une manifestation de solidarité sans précédent. Trois millions de Roumains ont signé l’amendement proposé », a-t-il ajouté. L’amendement concerné modifie l’article 48,1 de la Constitution roumaine qui dispose dans sa nouvelle rédaction : « La famille est fondée sur le mariage librement consenti entre un homme et une femme, leur pleine égalité et le droit et le devoir des parents d’assurer l’éducation et l’instruction des enfants ». La Cour constitutionnelle de Roumanie a approuvé la proposition législative de révision de la Constitution initiée par la Coalition pour la Famille le 20 juillet 2016, mentionnant que celle-ci était conforme à toutes les exigences constitutionnelles. L’initiative a trouvé un large soutien auprès de l’Église orthodoxe roumaine, les Églises catholique-romaine et évangélique, de même que des groupes juridiques internationaux comme ADF International, Liberty Counsel et European Center for Law and Justice. Toutefois, afin que l’amendement soit entériné, il faut encore l’approbation du Sénat. Si celui-ci se prononce en faveur de l’amendement, un référendum aura lieu automatiquement le dernier dimanche de la période de trente jours suivant le vote sénatorial.

  • Emmanuel Macron et Dieu

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    De Denis Sureau sur son blog "Chrétiens dans la Cité":

    Macron, la foi et la laïcité

    Né dans une famille de médecins soixante-huitards non croyants, Emmanuel Macron a rencontré la foi dans le collège jésuite d’Amiens, la Providence, à l’âge de 12 ans :

    « C’est lorsque je suis entré au collège que j’ai sollicité le baptême : familialement, cela n’avait pas été une priorité. Pendant ces années, j’ai été au contact de la foi catholique dans sa dimension intellectuelle, parfois plus que dans sa dimension proprement spirituelle. Il est néanmoins évident que les Exercices d’Ignace de Loyola qui sont au cœur de la spiritualité jésuite imprègnent la démarche intellectuelle de cet ordre et leur zèle d’enseignants. J’ai été très fasciné par ce mélange d’intelligence et de foi, par la fécondité et la sûreté de l’alliage entre réflexion libre et respect de la règle. Aujourd’hui encore, je crois qu’il faut toujours à l’exercice de la liberté une armature qu’on peut appeler foi, mais qui peut aussi être la recherche d’un sens. »

    Interrogé sur la présence de Dieu dans sa vie actuellement, il répond :

    « Je suis revenu depuis quelque temps à un certain agnosticisme. Mais pour autant je reste réceptif à la présence de la transcendance dans nos vies. Elle peut prendre plusieurs visages. Elle ne se résume pas nécessairement à l’appareil d’une foi construite. Mais il est certain que nos vies sont enrichies par la quête d’un absolu qui nous dépasse, que nous trouvons une plus grande satisfaction dans la quête de sens que dans le relativisme complet. La transcendance peut du reste être une impérieuse immanence, un germe qu’on porte en soi et qu’on épanouit. Il y a dans cette immanence-là aussi une part de mystère » (propos rapportés par Samuel Pruvot, Les candidats à confesse, Salvator).

    À la question « Parlez-vous à Dieu ? » posée par un journaliste de La Vie, il répond : « Pas actuellement. Mais j’ai une réflexion permanente sur la nature de ma propre foi. Et j’ai suffisamment d’humilité pour ne pas prétendre aujourd’hui parler à Dieu. Mon rapport à la spiritualité continue de nourrir ma pensée mais je n’en fais pas un élément de revendication. »

    Le candidat Macron a multiplié comme des clins d’œil à l’électorat chrétien : rencontre avec Philippe de Villiers au Puy-du-Fou, participation à la fête de sainte Jeanne d’Arc à Orléans, affirmant dans un entretien au Journal du dimanche que « la politique, c’est mystique », et inclut une « dimension christique » et une « transcendance » (un mot qu’il utilise souvent) au-dessus de la loi et du pouvoir. Sa vision de la France fait irrésistiblement penser à celle de Péguy : elle ne commence pas à la Révolution. Lors de son entrée en campagne, il s’est rendu en la basilique Saint-Denis. Pourquoi ? Réponse :

    "parce que je crois fondamentalement que l’histoire de France ne se limite pas à l’histoire de la République. La première plonge ses racines dans un passé beaucoup plus lointain, malheureusement moins connu, mais qui fait partie de ce que nous sommes, de ce que nous avons en commun. L’histoire de France est un bloc et je veux l’assumer entièrement. Les racines chrétiennes de la France marquent encore nos paysages, elles imprègnent encore une large part de notre morale commune. Mais je veux également assumer toutes les strates qui sont venues enrichir notre histoire. La sève de notre pays, ce sont aussi ces générations d’immigrés qui sont venus en France, ces Français athées ou d’autres confessions qui apportent eux aussi leurs bagages culturels. De fait, la force de la République, c’est de dépasser nos différences et de mettre la lumière sur ce que nous avons en commun : une langue, une culture, un patrimoine, une ambition universelle. C’est cela, la force et la beauté du projet français » (Famille chrétienne, 5/4/2017). Se démarquant des hommes de gauche, il a déclaré : « Sens commun fait partie des hommes et des femmes qui sont fiers de leur pays, attachés à leurs traditions, pour lesquels j’ai beaucoup de respect » (16/4/2017).

    Cohérente avec cette certaine idée de la France, sa conception de la laïcité est différente du laïcisme fermé d’un Manuel Valls :

    « On entend parfois que la religion devrait, au nom précisément du principe de laïcité, être confinée à l’espace privé. Je pense que c’est une conception erronée du principe de laïcité. Depuis la loi de séparation de 1905, nous vivons dans l’idée que je crois très féconde, d’une laïcité qui n’est pas l’ennemie des religions. Chacun, en France, a le droit de croire dans le Dieu qu’il s’est choisi, ou de ne pas y croire, ou de ne plus y croire. Chacun a le droit de le dire et de le manifester, y compris en dehors de son domicile ou des lieux purement privés » (ibid.)

    À La Vie il déclare : « Chaque individu est libre de croire de manière très intense. Je ne demande à personne d’être discret dans sa pratique religieuse, ou modéré dans ses convictions intimes Mais en tant que citoyen, l’attachement aux règles républicaines est un préalable. C’est notre socle commun. […] Ceux qui veulent réduire l’histoire de France à l’affrontement entre un monothéisme et d’autres religions font fausse route, tout comme ceux qui veulent lutter contre toute forme de spiritualité. Je ne crois ni à la République érigée en croyance religieuse ni à l’éradication des religions. » Et il ajoute : « À travers l’école, l’État doit aussi former les enfants au fait religieux tout en mettant les jeunes esprits à l’abri d’une emprise trop forte des religions. C’est la raison pour laquelle je suis favorable à la législation actuelle sur les signes religieux ostensibles à l’école. »

    Denis Sureau

  • Un télégramme de félicitation du pape à Emmanuel Macron

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    Du site de l'Eglise catholique en France :

    Le Pape François félicite Emmanuel Macron, président de la République

    Son excellence Monsieur Emmanuel Macron, président de la république française,
    A l’occasion de votre investiture comme président de la république française, je vous adresse mes vœux très cordiaux pour l’exercice de vos hautes fonctions au service de tous vos compatriotes. je prie dieu de vous soutenir pour que votre pays, en fidélité à la riche diversité de ses traditions morales et de son héritage spirituel marqué aussi par la tradition chrétienne, porte toujours le souci de l’édification d’une société plus juste et fraternelle. dans le respect des différences et l’attention aux personnes en situation de précarité et d’exclusion, qu’il contribue à la coopération et à la solidarité entre les nations. que la France continue à favoriser, au sein de l’Europe et dans le monde, la recherche de la paix et du bien commun, le respect de la vie ainsi que la défense de la dignité de chaque personne et de tous les peuples. sur votre personne et sur tous les habitants de la France, j’appelle de grand cœur la bénédiction du Seigneur

    François

  • Medjugorge, les "lefebvristes", Trump : les propos du pape dans l'avion au retour de Fatima

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Le pape François récuse les «apparitions» actuelles de Medjugorge

    Pour la première fois, le souverain pontife a publiquement fait part de ses doutes sur ces phénomènes d'apparitions mariales qui suscitent beaucoup d'irritations et d'interrogations dans l'Église catholique.

    De notre envoyé spécial à Fatima (Portugal)

    Dans l'avion qui le ramenait du Portugal à Rome, samedi 13 mai au soir, le pape François a donné comme à son habitude une conférence de presse. Répondant sur plusieurs thèmes, il a notamment abordé la question de Medjugorge, en Bosnie-Herzégovine. Depuis 1981, s'y déroulent des phénomènes sur lesquelles l'Église est restée d'une extrême prudence. Pour la première fois - et comme aucun de ses prédécesseurs - le pape François a publiquement fait part de ses doutes, en particulier sur ces phénomènes d'apparitions qui continueraient chaque jour. Le Pape a également abordé la question des relations avec les Lefebvristes. Et son prochain rendez-vous avec le président américain, Donald Trump, fixé le 24 mai.

    • Medjugorge: «La madone n'est pas un chef de service»

    «Toutes les apparitions ou les présumées apparitions appartiennent à la sphère privée. Elles ne font pas partie du magistère public et ordinaire de la foi. Quant à Medjugorge, Benoît XVI a lancé une commission présidée du cardinal Ruini. Fin 2013, début 2014, j'ai reçu les résultats de la part de ce cardinal. C'était une très bonne commission, formée de bons cardinaux et de théologiens. Mais il y a eu ensuite des doutes émanant de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Cette Congrégation a jugé opportun d'envoyer toute la documentation aux membres de son conseil. Y compris des documents qui semblaient contraires aux résultats de la commission Ruini. Cela ne m'a pas paru juste. C'était comme mettre à la vente aux enchères l'enquête de la commission Ruini qui était très bien faite. J'ai aussitôt écrit au préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi de m'envoyer désormais tous ces éléments d'opinion à moi, personnellement. Finalement tout ce que j'ai reçu soulignait la densité de la commission d'enquête de Ruini.

    Mais il faut distinguer trois choses en principe: les premières apparitions qui ont concerné des enfants. L'enquête dit, plus ou moins, qu'il faut continuer à enquêter là-dessus.

    Ensuite, les apparitions… Les présumées apparitions actuelles. L'enquête de la commission a ses doutes. Moi, personnellement, je suis plus méchant: je préfère la madone mère, notre mère, et non la madone chef de service avec des graphiques et qui envoie des messages tous les jours: “Et donc, à partir de maintenant…” Cette femme n'est pas la maman de Jésus! C'est clair: ces présumées apparitions n'ont pas tant de valeurs, je le dis comme une opinion personnelle. Qui pense, en effet, que la vierge dirait «Venez demain à partir de telle heure, je dirai un message à tel voyant»? Non… Distinguons donc les deux types apparitions.

    Enfin, troisièmement - et c'est le noyau de l'enquête Ruini - il y a le fait spirituel et pastoral. Des gens se rendent là, se convertissent, ils rencontrent Dieu et changent de vie. Il n'y a pas de baguette magique là-bas. On ne peut donc pas nier ce fait spirituel et pastoral.

    Il faut maintenant voir ces choses avec toutes ces données et avec les réponses que les théologiens m'ont envoyées. J'ai nommé un bon évêque qui a cette expérience pour voir comment se déroule l'aspect pastoral. Je me prononcerai à la fin.»

    • Lefebvristes: «Je ne veux pas brusquer les choses»

    «J'écarterai toute forme de triomphalisme, totalement. Il y a quelques jours, la Feria IV de la congrégation pour la Doctrine de la foi - on l'appelle la Feria IV car ce conseil se réunit le mercredi - a étudié un document. Et le document n'est pas encore abouti. J'ai étudié le document.

    Par ailleurs les rapports actuels sont fraternels. L'année dernière, j'ai leur donné (aux prêtres de la Fraternité Saint Pie X, NDLR) à tous, la permission pour la confession. J'ai aussi accordé une forme de juridiction pour les mariages.

    Mais avant tout cela, la congrégation pour la Doctrine de la foi traitait tous les problèmes de sa compétence et qui devaient être résolus. Par exemple, les abus (sexuels, NDLR): les abus chez eux, ils nous en référaient. Idem pour Pénitencerie (le tribunal du Vatican, NDLR) et la réduction à l'état laïc d'un prêtre.

    Il y a des rapports fraternels. Avec Mgr Fellay, j'ai de bons rapports. Nous avons parlé quelques fois. Je ne veux pas brusquer les choses. Il faut cheminer, cheminer, cheminer… Et après, on verra.

    Pour moi, ce n'est pas un problème de gagnants ou de perdants mais de frères qui doivent cheminer ensemble cherchant la formule qui permet de faire des pas en avant.»

    • Trump: «L'estime mutuelle est artisanale»

    «Je ne porte jamais un jugement sur une personne sans l'écouter. Je crois qu'il n'est pas possible de faire cela. Je dirai ce que je pense, il dira ce qu'il pense… Je n'ai jamais jugé sans écouter la personne. Et il y a toujours des portes qui ne sont pas fermées… Il faut chercher les portes qui sont, au moins, un peu ouvertes… Et y entrer pour parler des choses communes et ainsi aller de l'avant, pas à pas.

    La paix est artisanale, elle se fait chaque jour comme l'amitié entre les personnes. La connaissance mutuelle, l'estime sont artisanales, elles se font tous les jours. Il faut aussi le respect de l'autre, dire la vérité de ce que chacun pense. Mais dans le respect… Il faut cheminer ensemble et être très sincère avec ce que chacun pense. Vouloir le change? Ce serait un calcul politique que je ne me permettrai pas de faire. Sur le plan religieux non plus je ne fais pas de prosélytisme.»

  • L’ancien gouverneur chrétien de Djakarta condamné pour blasphème – le communiqué de presse de Mgr Pascal Gollnisch

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    L’ancien gouverneur chrétien de Djakarta est condamné pour blasphème – le communiqué de presse de Mgr Pascal Gollnisch

    Basuki Tjahaja Purnama, ancien gouverneur de Sjkarta (Indonésie), a été condamné à deux ans de prison pour blasphème à l’égard du Coran. Il avait estimé que l'interprétation par certains oulémas (théologiens musulmans) d'un verset du Coran, selon lequel un musulman ne doit élire qu'un dirigeant musulman, était erronée.

    Ces condamnations pour blasphème, dont les chrétiens sont les principales victimes, sont inacceptables et contraires au droit international. Elles fragilisent les minorités religieuses. Au Pakistan, de nombreux chrétiens ont été condamnés, dont Asia Bibi, dans le couloir de la mort depuis novembre 2010.

    L’Œuvre d’Orient invite les organisations de défense des droits de l’Homme à agir contre cette atteinte à la liberté religieuse et à la liberté d’expression.

    L’Œuvre d’Orient appelle les musulmans de bonne volonté à réagir également contre cette image archaïque de l’Islam, dans la dynamique de ce que de nombreux savants musulmans du monde entier ont proposé ces dernières années, en particulier lors des Conférences internationales de Marrakech (25-27 janvier 2016) et du Caire (28 février et 1er mars 2017 ; 27 et 28 avril 2017).

    Mgr Pascal Gollnisch - Paris, le 12 mai 2017

  • L'évolution de la législation sur l'avortement aux USA

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    De genethique.org :

    AUX ETATS-UNIS, LA LÉGISLATION SUR L’AVORTEMENT ÉVOLUE

    Un certain nombre d’Etats américains tentent de faire évoluer les lois très permissives concernant l’avortement. Avec un certain succès.

    En légalisant l’avortement en 1973, la Cour Suprême des Etats-Unis a suspendu le droit à la vie des enfants à naître. Alors que de plus en plus de professionnels du milieu médical se montrent réticents à pratiquer l’avortement - en partie parce que les échographies modernes montrent de manière évidente qu’un fœtus n’est pas, en réalité, un amas de cellules mais une vie humaine - des groupes d’intérêts, largement financés, déploient leurs efforts pour contraindre les médecins à le pratiquer.

    A titre d’exemple, sous couvert de défense de la vie, une association américaine a intenté un procès à un groupe d’hôpitaux catholiques. Elle affirmait que pratiquer la médecine, sans pratiquer des avortements, allait contre les lois fédérales. La cour a rejeté l’affaire après l’intervention d’Alliance Defending Freedom, qui s’est exprimée au nom de plusieurs groupes de médecins.

    Une tendance de fond chez les jeunes

    En dépit de l’opposition, le mouvement de défense de la vie humaine des Etats-Unis gagne en puissance chaque année. Il est financé par des jeunes qui sont de plus en plus opposés à l’avortement. L’année dernière, une étude signalée par Students for Life of America a montré que 53% des jeunes entre 18 et 35 ans considéraient que l’avortement devrait être illégal ou possible seulement en cas de viol, d’inceste, ou dans le but de préserver la vie de la mère ; soit 9 points de plus qu’une étude similaire menée en 2012.

    Là encore, certains rapprochent cette nouvelle tendance aux possibilités accrues que donne la technique de voir les fœtus, notamment grâce aux échographies. Celles-ci montrent que les fœtus ont toutes les caractéristiques d’un être humain, dès 12 semaines de gestation et même plus tôt. Dès 5 semaines et demie de gestation, il est possible de détecter les battements de cœur, et c’est entre 8 et 12 semaines que l’enfant à naître commence à bouger.

    Des restrictions à l’avortement

    Dans le monde, 75% des pays autorisant l’avortement, dont la France, ne le permettent que jusqu’à la douzième semaine de gestation. Parmi ces pays, 92 % d’entre eux n’autorisent pas l’IMG après 12 semaines de gestation. Aux Etats-Unis, les lois sont beaucoup pelus laxistes. Et six Etats, dont le District de Columbia, n’ont absolument aucune restriction concernant l’avortement, et le pratiquent jusqu’au terme de la grossesse.

    Mais ces dernières années, seize états ont interdit l’avortement après 20 semaines. Des efforts remarqués, mais combattus. En effet, l’année dernière, les avocats de l’organisation Planned Parenthood, par exemple, ont poursuivi en justice l’Etat de Caroline du Nord. Ils estiment que la loi de Caroline du Nord est inconstitutionnelle parce qu’elle interdit l’avortement après 20 semaines de gestation, sauf en cas d’urgence médicale. L’affaire est toujours en cours, mais des cas similaires ont été jugés en Arizona et dans l’Idaho, et ils ont confirmés l’interdiction.

    L’issue du procès dépend largement de la capacité de l’enfant à naître à survivre en dehors de l’utérus maternel ou non. En 1992, la Cour suprême a jugé qu’un Etat ne pouvait interdire l’avortement qu’une fois l’enfant devenu viable. En 1994, dans l’affaire Planned Parenthood vs Casey, la Cour Suprême a jugé qu’une fois l’enfant viable, l’intérêt d’un Etat à protéger la vie d’un enfant à naître était supérieur au « droit » à l’avortement.

    Le critère de viabilité de l’enfant hors utérus

    Avec les progrès de la science, cette viabilité intervient de plus en plus tôt au cours de la grossesse. En 2015, The New English Journal of Medicine a publié une étude qui a révélé que certains bébés pouvaient survivre en dehors de l‘utérus et sans traitement à partir de 18-22 semaines. De ce fait, la Cour pourrait maintenir une interdiction de l’avortement après 20 semaines même au vue des lois actuelles. Cela dépendra de la nature des preuves délivrées à la Cour et si elle les considère comme étant recevables.

    Mais cette affaire laisse aussi l’éventuelle possibilité à la Cour Suprême de reconsidérer la viabilité comme étant un bon indicateur du moment à partir duquel protéger l’enfant à naître. La grande majorité des autres pays considèrent, en effet, que d’autres signes de vie, tels qu’un battement du cœur ou le mouvement, sont de meilleurs indicateurs de cette vie que la société se met en devoir de protéger, et cela même si la mère souhaite avorter.

    Il est difficile de savoir si cinq des neuf juges actuels à la Cours Suprême saisiront cette opportunité. La promesse du Président Donald Trump était de nommer des juges qui soutiendraient la constitution telle qu’elle a été écrite à l’origine. Les juges sont souvent qualifiés de « constructionnistes stricts ». Il n’y a aucun argument valable permettant de dire que les auteurs de la constitution et de ses amendements avaient en tête un droit à l’avortement quand ils l’ont rédigée. C’est pourquoi il est probable qu’un « constructionniste strict » revienne sur les décisions Roe vs Wade et Planned Parenthood vs. Casey, qui tirent une interprétation plus large de la Constitution afin d’en tirer un « droit » à l’avortement. Neil Gorsuch, le premier juge nommé par le président Donald Trump à la Cour Suprême, semble déterminé à interpréter la Constitution en ce sens. Mais, les quatre autres juges iront-ils jusqu’à revenir sur une décision qui a déjà été rendue ? 

    Il n’en demeure pas moins que la protection de l’enfant a positivement évolué aux Etats-Unis depuis un an. Nous espérons que le nouveau gouvernement redonnera aux enfants à naître la liberté et la vie que défend si fièrement la statue de la Liberté.

    Kevin Theriot est avocat-conseiller à Alliance Defending Freedom et vice-président de son centre Center for Life.

  • Présidence Macron : Alliance Vita invite à la vigilance

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    Chers amis,
     
    Nous voilà pour 5 ans sous la présidence d’Emmanuel Macron. Après le déplorable quinquennat de François Hollande, cette perspective appelle à la plus grande vigilance. Nous poursuivons notre mise en garde car, avec Emmanuel Macron, plusieurs menaces sont d’ores et déjà d’actualité.

    1. DES PRISES DE POSITION DANGEREUSES OU INCERTAINES

    À sa façon de traiter les questions de société, Emmanuel Macron pourrait ressembler au candidat Hollande de 2012, même si nous ignorons le calendrier des réformes qui menacent. Nous en avons alerté fortement les Français, notamment en publiant nos baromètres bioéthiques pendant la campagne :

      • Son soutien affiché à la procréation artificielle "sans père" pour les femmes célibataires ou homosexuelles sans problème d’infertilité ;
      • Sa tolérance accrue à la gestation pour autrui (GPA), au travers de la facilitation de la reconnaissance des enfants conçus à l’étranger par l’état civil français ;
      • Son discours ambigu sur la fin de vie ;
      • Ses positions libertaires sur l’avortement.
     
    2. SON ENTOURAGE TRANSGRESSIF

    De Pierre Bergé à Jacques Attali, en passant par Bernard Kouchner et Daniel Cohn-Bendit, plusieurs soutiens emblématiques du nouveau prési-dent appartiennent à la nébuleuse libertaire qui a déjà énormément contribué à l’effondrement de notre société. Mais d’autres proches d’Emmanuel Macron ne sont pas sur leur ligne.

    3. L'HORIZON CRUCIAL DES LÉGISLATIVES

    La première étape de notre action à venir se concentre donc sur les élections législatives. Les équipes VITA rencontrent actuellement les principaux candidats pour les mobiliser et les alerter sur la casse sociétale et les enjeux bioéthiques des prochaines années. C’est notre urgence !

    Pendant cinq ans, il faudra peser sur le monde politique, que nous savons fracturé et dispersé, pour éviter les lois transgressives et favoriser les lois de reconstruction ; il faudra aussi être capable de mobiliser dans la rue.

    Emmanuel Macron président : adoptons une « vigilance paisible »