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Politique - Page 52

  • L'avortement inscrit dans la Constitution française : Et après ?

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    L'avortement inscrit dans la Constitution française : Et après ?

    Censé être un "message symbolique" au reste du monde, de l'autre côté des Alpes, les organisations pro-vie appellent déjà à la mobilisation pour empêcher l'exportation du modèle français.

    8 mars 2024

    La pratique de l'avortement est désormais un droit constitutionnel en France, qui devient officiellement le deuxième pays de l'histoire à franchir ce pas, quelques décennies après la Yougoslavie communiste de Tito dans les années 1970.

    En prenant cette mesure pour adopter démocratiquement le droit à l'avortement, la France a également dépassé la situation qui prévalait au niveau national aux États-Unis avant l'annulation de l'arrêt Roe v. Wade en 2022, étant donné que cette constitutionnalisation américaine du droit à l'avortement s'est faite de manière judiciaire.

    Que signifie donc ce changement sans précédent, tant en France qu'à l'international ?

    Après plusieurs mois de débats parlementaires, les députés et sénateurs français réunis en Congrès à Versailles ont voté le 4 mars à une écrasante majorité (780-72) la révision constitutionnelle faisant de l'avortement une "liberté garantie". L'amendement avait déjà été approuvé par l'Assemblée nationale et le Sénat français au début de l'année.

    Pendant ce temps, sur l'Esplanade du Trocadéro à Paris, des scènes de liesse se sont déroulées, avec des bombes fumigènes violettes volant au rythme du tube pop Run the World (Girls) de Beyoncé, avec en toile de fond la Tour Eiffel scintillante affichant le message "My Body, My Choice" (Mon corps, mon choix).

    De telles images, en décalage avec la gravité du sujet, couplées au faste et à la théâtralité du Congrès de Versailles, ont provoqué la consternation d'un certain nombre d'observateurs et d'internautes - dont même des partisans de l'avortement - qui ont dénoncé l'indécence de nombreux soutiens politiques à ce projet de loi.

    "Notre pays se serait honoré en inscrivant plutôt [dans la Constitution] la promotion des droits de la femme et de l'enfant", écrit la Conférence des évêques de France dans un communiqué publié le jour du vote. Ils soulignent que "de tous les pays européens, même en Europe occidentale, la France est le seul où le nombre d'avortements ne diminue pas et a même augmenté au cours des deux dernières années".

    Ces observations sont corroborées par l'Institut national d'études démographiques français, qui a enregistré un chiffre record de 232 000 avortements en 2022, en forte hausse par rapport aux années précédentes, avec un ratio de 1 avortement pour 3 naissances en 2022, contre 1 pour 4 en 2017.

    Un "coup de communication

    En effet, si le président Emmanuel Macron a initié ce projet de modification de la Constitution, c'est moins pour protéger un "droit menacé" en France que pour donner des gages à ses électeurs de gauche dans un contexte social tendu et envoyer un message au reste du monde, à commencer par les États-Unis, dont le renversement de Roe v. Wade a provoqué une onde de choc dans le monde occidental en juin 2022. L'exposé des motifs du projet de loi l'indique directement en affirmant que le droit à l'avortement est menacé dans d'autres pays comme les Etats-Unis, la Pologne ou la Hongrie.

    Pour les opposants au projet de loi, cette initiative française n'est qu'un "coup de pub" dont les conséquences sont difficiles à mesurer.

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  • 4 mars 2024 : le lundi noir de l'homicide sacralisé

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    Un ami nous a fait parvenir cette analyse de Patrick de Pontonx :

    LE LUNDI NOIR DE L’HOMICIDE SACRALISÉ

    1.- Dans un profond petit livre intitulé « La dernière avant-garde » (Cerf, 2023), Romaric Sangars évoque la foi que tant de nos contemporains, spécialement des élites, accordent au Progrès. Ce n’est pas une première. Cette foi, depuis le XIXe siècle, donne à croire aux foules qu’une chose est bonne à proportion qu’elle est nouvelle et que le déterminisme des « avancées » sociales, morales et techniques, les rapproche toujours infailliblement de leur Bonheur. Le développement inouï des sciences informatiques étend considérablement les ailes de cette illusion millénariste.

    Cette idéologie a beau être ringarde en son scientisme, elle avance toujours dans l’histoire, selon la dynamique exponentielle qui lui est propre. Elle aveugle toujours plus les hommes à mesure qu’elle déshumanise leurs esprits et leurs regards, en les éloignant davantage de la lumière divine qui féconde l’ordre de la nature créée. Chemin faisant, même les sanglantes expériences rencontrées, générations après générations, ne leur servent de rien.

    « Dachau et Hiroshima n’ont pas suffi à nuancer » la foi des progressistes, dit l’auteur, « ni le délabrement de l’environnement tant naturel que culturel, pourtant flagrant. Ils croient, comme deux et deux font quatre, que les choses ne peuvent aller qu’en s’améliorant, et qu’il n’y a par conséquent qu’à s’abandonner au train du temps pour parvenir à destination ».

    Les expériences individuelles de la grisaille qui s’étend sur le monde, de la pulvérisation des relations et des sociétés humaines, et des désespoirs qu’elle entraîne, ne suffisent pas davantage à dessiller les yeux. Même au fond du malheur, la religion du Progrès demeure chevillée au corps d’une humanité qui ne se voit pas pourrir sur pied à mesure qu’elle « progresse ». L’attrait fasciné de « l’Avenir radieux » a pénétré les tréfonds de sa conscience, dont le seul mal perçu est celui d’une « réaction » qui contrarierait sa marche au chaos. Si le démuni lui-même rêve de jours meilleurs, c’est par le phantasme d’un gain de hasard et d’une participation plus grande aux fruits de la Consommation engendrés par le Progrès.

    La corrélation de la marche hallucinée de ce Progrès et de la barbarisation de l’homme qu’elle implique est si manifeste que Romaric Sangars va jusqu’à dire de ses acteurs : « Ils s’adonneront de nouveau à l’anthropophagie convaincus d’être à la proue de l’Histoire ».

    Il s’agit là assurément d’une caricature, mais en aucun cas d’une boutade. Le phénomène est si étendu et si profond dans la structuration des esprits de ce temps, en tout cas dans le monde qualifié « d’occidental », que le pape Jean Paul II, on le sait, a pu parler de « culture de mort », c’est-à-dire de terreau d’un anti-humanisme létal.

    2.- Les politiciens français contemporains ne vont pas, assurément, jusqu’à proposer à leurs concitoyens de faire de l’anthropophagie une avancée nouvelle de l’esprit de Progrès.

    Ils ne sont cependant pas en reste.

    L’introduction de l’avortement dans la Constitution française, en ce Lundi Noir 4 mars 2024, établit désormais comme principe structurant et comme norme légale supérieure de cette société l’homicide volontaire d’enfants à naître. Les bruyantes protestations contraires des progressistes ne changent rien à la nature brutale et inhumaine de cet acte, pas plus que son travestissement juridique.

    A ceux qui nous objecteraient que l’avortement n’est pas un crime puisque la loi dit que c’est un droit, il appartiendrait de nous expliquer pourquoi, pour ne citer que cet exemple, la destruction de millions d’ukrainiens en 1932-1933 serait un crime puisqu’elle a été inaugurée par la loi du 7 août 1932 sur le « vol ou la dilapidation de la propriété socialiste ». En réalité, ce n’est pas le droit positif qui détermine la nature des choses ; c’est cette dernière qui fonde la légitimité du droit. Cet ordre entre l’un et l’autre est si manifeste que la Cour européenne des droits de l'homme elle-même voit en la dignité de la personne, qui est une propriété essentielle de la nature humaine, le fondement de tous les droits, fussent-ils fondamentaux eux-mêmes.

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  • Macron se battra pour que le droit d'avorter devienne universel et effectif

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Avortement : vers un « droit universel et effectif » ?

    8 mars 2024

    Le 8 mars, en présence d’Emmanuel Macron, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a apposé le sceau de la République sur la loi visant à garantir aux femmes la « liberté d’accès à l’avortement » (cf. La France inscrit l’avortement dans sa Constitution. Et ensuite ? ; Modifier la Constitution « avec des propositions de vie et non de mort » exhorte le Vatican).

    Lors de cette cérémonie, pour la première fois publique, qui a eu lieu place Vendôme, le chef de l’Etat a confirmé sa volonté d’inscrire « la liberté de recourir » à l’IVG « dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne » (cf. Intégrer le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE ?). Selon lui, « plus rien n’est acquis et tout est à défendre ». « Tant que la promesse d’égalité n’est pas tenue pour l’humanité », ce n’est « pas la fin d’une histoire » estime-t-il.

    « Au-delà de l’Europe, nous nous battrons pour que ce droit devienne universel et effectif » a promis le président de la République. « Nous ne trouverons le repos que lorsque cette promesse sera tenue partout dans le monde » poursuit-il.

    Invitée à conclure la cérémonie de scellement de la Constitution, la chanteuse Catherine Ringer a modifié la Marseillaise en remplaçant le « sang impur » qui « abreuve nos sillons » par « cette loi pure dans la Constitution ».

     

    Quand le "Mane, Thecel, Phares" s'inscrira-t-il sur les murs de l'Elysée ?

  • « Ayez des enfants ! » : une campagne qui fait grand bruit en Espagne

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    De zenit.org :

    « Ayez des enfants » : une campagne qui fait grand bruit en Espagne

    « Ayez Des Enfants » : Une Campagne Qui Fait Grand Bruit En Espagne

    Natalité en Europe : « Ayez des enfants ! » Une campagne qui fait grand bruit en Espagne

    8 mars 2024

    Dure réalité en matière de politique familiale en Espagne : Le dernier rapport sur la natalité, publié par l’Institut National de la Statistique, révèle que 322.075 enfants sont nés en Espagne, soit le taux de natalité le plus bas de toute l’histoire depuis 1941. Selon l’Institut de Politique Familiale (IPF), l’Espagne a besoin de toute urgence de plus de 280 000 naissances pour maintenir un taux minimum de remplacement des générations pour garantir son avenir. 

    María Menéndez de Zubillaga est très claire : « Ayez des enfants ».  C’est aussi le slogan de la campagne de l’Association des Familles Nombreuses de Madrid (AFANMAD), dont elle est présidente.

    ZENIT a contacté la présidente de l’Association des Familles Nombreuses de Madrid pour discuter du succès de cette campagne qui fait grand bruit.  

    Pourquoi la campagne « Ayez des enfants » est-elle plus nécessaire que jamais ? 

    Parce que les preuves de l’effondrement démographique et du vieillissement de la population, avec plus de décès que de naissances, sont manifestes dans la vie de tous les jours (fermetures de classes dans les écoles, lits vides dans les maternités, enfants uniques…) et se reflètent dans le rapport de l’INE qui est sorti le jour même où nous avons lancé la campagne « Avoir plus d’enfants ». 

    La réduction de la population est l’un des objectifs de l’agenda 2030 et d’un supposé nouvel ordre mondial, pour lequel moins de personnes signifie une meilleure répartition des ressources naturelles.  Dénoncer cet agenda pervers est l’un des objectifs de la campagne. Nous voulons  faire cesser cette attaque manipulatrice visant à mettre le monde dans lequel nous vivons sens dessus-dessous.  Ils veulent un monde pour seulement quelques-uns.

    L’Espagne a enregistré le taux de natalité le plus bas de son histoire (322 075) depuis 1941.

    Quel est l’avenir de la famille en Espagne ? Y a-t-il un manque de volonté politique pour résoudre cet hiver démographique ?  

    L’Europe et l’Espagne sont en train de disparaître.  Comme nous le disons dans la vidéo, l’âge moyen est de 42 ans.

    Nous vieillissons très vite et nous manquons de naissances. C’est un problème majeur. Sans enfants, il n’y a pas d’avenir, pas de mères et pas de familles.  Un avenir plein d’espoir est en train de disparaître.

    Comment pouvons-nous vivre avec cette perspective ? Il faut beaucoup de courage pour fonder une famille et avoir des enfants. C’est un défi  au monde qui crie qu’il vaut mieux ne pas avoir d’enfants. 

    La volonté des politiciens est comme un ballon de baudruche : elle n’est remplie que d’air et se crève très facilement. Leurs promesses sont des mots vides, inspirées par l’intérêt personnel et planifiées avec un fort biais idéologique. Les hommes politiques ne se préoccupent que de leur carrière et des profits qu’ils peuvent acquérir. Ils veulent des votes pour rester au pouvoir.  Penser à l’avenir de la société, de leur pays, penser et servir le bien commun ne fait pas partie de leurs plans. 

    La preuve en est qu’il n’y a pas de législation en faveur de la famille. Il n’y a pas de politiques publiques qui investissent dans la famille. Il n’y a que des politiques d’assistance qui servent leurs propres causes. En fait, lorsqu’ils accordent des aides, ils ne regardent pas qui ils vont aider, mais si cela rentre dans leur budget. 

    La vérité est que les familles nombreuses sont de plus en plus acculées.  Nous sommes ignorés presque partout. Nous avons une loi nationale qui est censée nous protéger, mais nous ne comptons pas dans la vie publique. Il n’y a pas de politique familiale publique.  Seules des politiques d’assistance font l’objet de loi et, bien sûr, nous sommes valorisés en fonction de nos revenus. Il faut être pauvre pour être considéré.

    Les familles nombreuses se distinguent par le nombre d’enfants. Pas sur le revenu. Bien que les enfants soient associés à des revenus plus faibles en raison de dépenses plus élevées, cela ne signifie pas que nous sommes plus pauvres parce que nous avons plus d’enfants. Les enfants sont une richesse et un don. Ce qui nous rend plus vulnérables, et non pas plus pauvres, c’est le manque de protection juridique, sociale, culturelle et fiscale, car les éventuels désavantages par rapport à d’autres réalités familiales et à d’autres familles avec moins ou pas d’enfants ne sont pas corrigés.

    L’article 9.2 de notre Constitution, qui établit « le principe de l’égalité matérielle », sert-il à quelque chose ?

    L’Association que vous présidez a lancé une campagne urgente et quelque peu controversée, pensez-vous qu’elle attirera l’attention de ceux qui légifèrent et qu’ils prendront en considération cette demande des familles nombreuses ?

    La campagne a été lancée pour susciter un débat, pour créer une atmosphère propice à la discussion sur cette baisse des naissances, sur cette conviction erronée que la mise au monde d’enfants est irresponsable et constitue une tâche impossible, coûteuse et inutile. 

    Il s’agit également de dénoncer le fait que l’on nous reproche d’être des familles nombreuses. Or, en plus de considérer qu’avoir plus d’enfants équivaut à être pauvre, ils nous accusent d’être plus polluants. D’endommager la planète en ayant plus d’enfants. Ils nous disent que nous devons réduire la population, ils nous « aident » avec des mesures qui ne valorisent pas la vie – comme l’avortement ou l’euthanasie -, avec des idéologies qui détruisent le concept de famille – les ruptures familiales -,  et en éliminant l’essence et le nom de la famille nombreuse – le projet de loi sur la famille…

    Nous le disons déjà dans la vidéo de la campagne : « Mais si l’Europe disparaît à cause du manque de naissances, aucun enfant ne naîtra ! » Est-ce ce qu’ils veulent ?  Eh bien, nous avons fait front avec cette campagne !  Nous ne voulons pas que cette vision négative des enfants qui prévaut actuellement, que la dissuasion de fonder des familles nombreuses, que la tristesse et l’amertume associées à la soi-disante oppression familiale, définissent de façon perverse les familles nombreuses. Nous n’acceptons pas non plus d’être considérés  comme la cause de la surexploitation et de la pollution de la planète.

    Nous voulons envoyer un message à contre-courant, crier aux quatre vents que ce sont précisément les enfants, les citoyens du futur, qui sauveront la planète, qui pourront rendre la société meilleure, qui garantiront un avenir pour tous, qui contribueront à colorer et à égayer ce monde triste, gris et vieillissant.

  • Quand les catholiques semblent condamnés à assister, impuissants, à la prétendue évolution des mœurs et des comportements

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    Lu sur aleteia.org (Jeanne Larghero) :

    L’avortement, les catholiques et la boussole de l’Histoire

    08/03/24

    L’avortement dans la Constitution est présenté comme un progrès inédit. Mais l’Histoire se répète, souligne la philosophe Jeanne Larghero. Les catholiques ont raison de rappeler que l’élimination institutionnelle des plus faibles n’est pas une nouveauté, la société finira par l’admettre.

    Les lois dites « sociétales » s’enchaînent et les catholiques semblent condamnés à assister, impuissants, à la prétendue évolution des mœurs et des comportements. Sont touchés le début et la fin de vie, le mariage, l’identité sexuelle, comme si les libertés individuelles étaient un absolu devant lequel la société tout entière est sommée de s’incliner. Est-ce le sens de l’Histoire ? Ce sens est-il irréversible ?

    Un égarement collectif

    L’actualité récente prête cependant à réfléchir et à remettre en cause le dogme de l’irréversible libéralisation des mœurs. La génération de soixante-huitards pour qui les relations entre adultes et adolescents étaient la preuve d’une grande liberté d’esprit est désormais la cible de toutes les accusations : cependant, à l’époque, les catholiques qui considéraient avec effarement cette prétendue libération des mœurs qui n’était que le déguisement de l’emprise sexuelle, passaient pour des coincés. Avec le recul, tous se demandent avec consternation : comment est-il possible que de tels comportements aient pu se produire en toute impunité, avec la bénédiction ou sous le regard indifférent de la société des années soixante-dix ? On est en droit de faire le même raisonnement sur notre génération. Que penseront les générations futures des progrès « sociétaux »  dont certains sont si fiers ? Que penseront-ils de l’institutionnalisation de l’avortement, de la légalisation probable de l’euthanasie, des législations sur le changement de genre et d’identité sociale des adolescents : le considéreront-ils encore comme une fierté, à l’instar de nos aveugles soixante-huitards, ou reconnaîtront-ils un égarement collectif ?

    L’Histoire se répète

    S’il y a quelque chose qu’on peut affirmer sans trop se tromper, c’est que l’Histoire se répète. Ce que certains prennent comme un progrès historique, avec une prétention qu’on pourrait trouver comique si le sujet de la constitutionnalisation de l’IVG était un sujet léger, n’est qu’un bégaiement de l’histoire… À Sparte, on balançait du haut des falaises les garçons trop fragiles pour tenir leur rang de citoyen. Nous, les Modernes, pensions ces temps révolus. Mais non, aujourd’hui nous disposons de moyens plus efficaces pour arriver au même résultat : ne pas s’embêter avec les vies qui dérangent. Et on trouve des naïfs pour penser et prétendre avoir gagné un combat inédit. Rappelons que Sparte, la grande championne du formatage social n’a rien laissé derrière elle : ni artiste, ni philosophe, ni culture, à la grande différence d’Athènes, une ville où vivait un certain Hippocrate. Celui dont le serment a justement laissé à jamais son nom dans l’Histoire. 

    C’est ainsi : les catholiques ne sont pas en nombre suffisant pour inverser les normes actuelles, en revanche ils détiennent la boussole de l’Histoire, ce qui est une grande raison d’espérer.

    Lire également : « L’inscription et la constitutionnalisation d’un mensonge »

    et aussi : L’IVG dans la constitution : j’ai honte

  • 63 % des résultats de recherche sur Google Actualités sont de gauche

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    De kath.net/news :

    63 % des résultats de recherche sur Google Actualités sont de gauche

    7 mars 2024

    L'observatoire des médias AllSide Technologies a analysé les résultats de Google. Seuls 6 pour cent proviennent de sources de droite, 16 pour cent du centre.

    News sur Google News a un net parti pris en faveur de la gauche politique. Ceci est le résultat d’une analyse réalisée par AllSides Technologies Inc.

    L'organisation a analysé 494 articles sur le site d'information Google News et 480 résultats de recherche également sur Google News en deux semaines en octobre et novembre 2023. 63 pour cent des résultats provenaient de sources de gauche ou plus à gauche, tandis que seulement 6 pour cent provenaient de sources de droite ou plutôt de droite. 16 pour cent étaient issus du centre politique, 15 pour cent n'étaient pas affectés.

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    Sur la page d'accueil de Google, les principales sources étaient CNN (de gauche), le New York Times (de gauche), Reuters (au centre), Fox News (à droite) et Yahoo! News (de gauche). Les dix premiers résultats provenaient tous de sources de gauche ou plus à gauche, aucun de Reuters ou de Fox.

    Les résultats pour certains termes de recherche étaient encore plus unilatéraux. Lors de la recherche sur « avortement », 76 % étaient à gauche ou quelque peu à gauche, 77 % pour « changement climatique », 78 % pour « économie » et 67 % pour « élections ».

    Par rapport à 2022, les résultats ont augmenté avec des tendances à gauche et à droite, tandis que le centre a perdu dix pour cent, précise l'analyse.

  • France : signer l'Appel à une politique de prévention de l'avortement

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    De l'ECLJ :

    Appel à une politique de prévention de l’avortement

    27,104 SIGNATURES

    TEXTE DE L'APPEL

    Le recours massif à l’avortement est un problème social et de santé publique auquel la société doit répondre par une politique de prévention.

    L’avortement est un problème de santé publique

    Chaque année, en France, près de 215 000 femmes mettent un terme à leur grossesse ; plus de 8 millions d’avortements ont été pratiqués depuis 1975 ce qui représente un quart des naissances. Le taux d’avortement en France demeure l’un des plus élevés d’Europe et augmente en particulier chez les jeunes : près de 10 % des lycéennes franciliennes ont avorté et 31 % ont déjà pris la « pilule du lendemain » au moins une fois.

    L’avortement a des conséquences indéniables, culturelles, démographiques, économiques et sociales considérables. 42 % des femmes ayant avorté avant l’âge de 25 ans vivent une dépression. La moitié des femmes mineures ayant avorté souffrent d’idées suicidaires. Les femmes qui avortent ont trois fois plus de risques de subir des violences physiques, mentales ou sexuelles que les femmes qui ont mené à terme leur grossesse.

    Selon un sondage IFOP de 2016, 89 % des Françaises reconnaissent que « l’avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes » et 72 % d’entre elles estiment que « la société devrait davantage aider les femmes à éviter le recours à l’IVG ».

    Il est possible de réduire le recours à l’avortement 

    L’avortement n’est pas une fatalité ; de nombreux pays sont parvenus à en réduire le recours par des politiques de prévention.

    En Italie, par exemple, le nombre d’avortements a chuté de 56 % entre 1982 et 2013, atteignant 102 000, soit moitié moins qu’en France pour une population à peine moindre. Les taux d’avortement et de contraception y sont parmi les plus faibles d’Europe. En Allemagne, le nombre d’IVG est passé de 135 000 à 99 000 entre 2001 et 2015, et de 13 000 à moins de 5 300 en Lettonie entre 2004 et 2013, etc.

    Aux États-Unis, le taux de grossesse adolescente a été réduit de moitié entre 1990 et 2010 grâce à une campagne visant à la responsabilisation et à la valorisation de la sexualité et de la vie humaines. Le nombre d’élèves de terminale se déclarant abstinents a doublé, passant de 33 % à 66 %, provoquant une réduction des deux tiers des avortements chez les jeunes, un recul des maladies sexuellement transmissibles et une amélioration de leur équilibre affectif et psychologique.

    De nombreuses mesures concrètes de prévention méritent d’être mises en œuvre, visant en particulier à mieux éduquer les jeunes, à aider les femmes et à responsabiliser les pères.

    Réduire le recours à l’avortement doit être une priorité 

    Réduire le recours à l’avortement n’est pas seulement un devoir pour le bien des femmes, des enfants et de toute la société, c’est également une obligation contractée par la France en droit international. La France s’est en effet engagée à soutenir la famille, la maternité et les enfants « avant comme après la naissance » (Convention relative aux droits de l'enfant), à « réduire le recours à l’avortement » et à « prendre des mesures appropriées pour aider les femmes à éviter l’avortement » (Conférence du Caire, 1994). Le Conseil de l’Europe a également invité les Etats européens « à promouvoir une attitude plus favorable à la famille dans les campagnes d’information publiques et à fournir des conseils et un soutien concret pour aider les femmes qui demandent un avortement en raison de pressions familiales ou financières » (APCE, 2008).

    L’appel

    Le recours massif à l’avortement est un problème social et de santé publique qui touche toute la société et engage notre avenir.

    Nous appelons les responsables politiques à prendre l’engagement de mettre en œuvre une véritable politique de prévention de l’avortement, en particulier auprès des jeunes.

    Pour ALLER PLUS LOIN

    Téléchargez le Rapport de l’ECLJ pour une politique de prévention de l’avortement (50 p., novembre 2016).

    Commandez le livre Droit et prévention de l'avortement en Europe, LEH Editions, 270 p., novembre 2016.

     droit prévention avortement LEH

    Articles thématiques :

    Sur Causeur : Veut-on entraver tout débat sur l’IVG ?

    Sur GènéthiqueL’avortement ne pourra jamais être un « droit fondamental », ni une « liberté »

    Délit d'entrave numérique : l'impossible normalisation

    Sur Valeurs actuellesLe paradoxe de la contraception

    Sur AleteiaPourquoi l'avortement est-il devenu un « dogme » ?

  • France : le sens des scènes de liesse après l’inscription de la liberté d'avorter dans la Constitution

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    De Jeanne Smits sur Réinformation TV :

    Le sens des scènes de liesse après l’entrée de la liberté de l’« IVG » dans la Constitution

    liesse liberté IVG constitution

    Une « standing ovation » a accueilli dans l’hémicycle géant du château de Versailles les résultats du vote des sénateurs et des députés en faveur de l’inscription de l’avortement dans la Constitution de la Ve République. Sur la place du Trocadéro, ce ne furent que hurlements de joie, cris, larmes, danses au rythme d’ABBA, pendant que les féministes pleuraient d’émotion et saluaient l’aboutissement de cinquante ans de « combat » depuis l’adoption de la loi Veil en décembre 1974. D’abord, le premier ministre Gabriel Attal l’a fait applaudir debout pendant près d’une minute par l’ensemble des parlementaires. A l’heure des résultats de vote : 780 votes « pour », seulement 72 contre et 50 abstentions, les illuminations de la Tour Eiffel ont commencé à scintiller et un panneau lumineux s’est affiché pour laisser défiler des messages en plusieurs langues : #MonCorpsMonChoix, #IVGConstitution. L’heure était à la liesse collective autour de cette « sacralisation » du permis de tuer, et le mot « historique » était sur toutes les lèvres en cette soirée en vérité hystérique. Comme un sabbat de sorcières ou une danse païenne rituelle célébrant le sacrifice humain…

    Ces démonstrations d’euphorie n’ont pas de sens eu égard à l’objet de ce qui a été si largement approuvé : la « liberté garantie » de pouvoir subir une intervention médicale mettant fin à la vie portée par une femme – à la vie d’un des êtres qu’elle aurait le plus chéris au monde s’il avait pu voir le jour. On n’acclame pas en vociférant le droit, fût-il constitutionnel, de subir une extraction de molaire ou une ablation d’amygdale. Tout cela ne se comprend que si l’embryon est un être à part, un gêneur qu’on écarte parce qu’il vous met devant une responsabilité et un devoir rejetés, une manifestation de la bonté de l’existence et de la générosité de Dieu qui donne la vie, et la donne en abondance.

    Journée hystérique, pas historique : la liesse des sectateurs de l’IVG

    Ces cris de satisfaction étaient ceux d’une caste qui a pris le pouvoir dans les domaines politique et médiatique et entraîné avec elle une grande partie du peuple : cris de haine et d’orgueil rejetant avec superbe la loi de Dieu et le respect de la vie qu’Il donne, ricanement démoniaque dans le sillage de celui qui nous promet d’être « comme des dieux », et qui n’est que meurtre et mensonge. L’assassinat des tout-petits est à sa gloire, son mensonge est de dire que ces innocents ne sont rien, alors que créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, ils sont appelés à la Rédemption et à la vie sans fin auprès de la Trinité bienheureuse.

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  • Avortement : l’exception française

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    De Grégor Puppinck sur le site de l'European Centre for Law & Justice :

    IVG : l’exception française

    Le débat sur la constitutionnalisation de l’avortement est étrangement faussé, comme si l’essentiel de la question ne devait pas être posé. Du côté des partisans de la constitutionnalisation, on avance le besoin de se prémunir contre une hypothétique menace de remise en cause de l’IVG. Du côté des opposants, on avance des arguments juridiques.

    Mais ces arguments omettent l’essentiel. Ils omettent le fait même de l’avortement, et l’objet qui en est la victime. Mais cette réalité-là, il est convenu de ne plus en parler. Ils omettent aussi la réalité matérielle de l’avortement, que nous devrions pourtant pouvoir regarder en face : quelles sont les causes et les conséquences de l’avortement, quelle est notre situation par rapport aux autres pays européens ? Nous verrons alors que la France fait figure d’exception, pour le pire.

    Deux fois plus d’avortements en France qu’en Allemagne

    Selon Eurostat, la France détient le record de l’Union Européenne en nombre d’avortements pratiqués chaque année. En 2022, on compte 320 avortements pour 1000 naissances selon la DREES (2023), ce qui place la France en tête des pays européens, largement devant l’Allemagne ou la Suisse qui comptaient respectivement 129 et 125 avortements pour 1000 naissances (Eurostat, 2020).

    Non seulement, le recours à l’avortement en France est le plus élevé d’Europe, mais il ne diminue pas. Nous sommes passés de 202 180 en 2001 à 234 300 avortements en 2022, soit le maximum jamais atteint. À l’inverse, le recours à l’avortement a diminué considérablement chez la plupart de nos voisins. Selon les dernières données de Eurostat disponibles, le recours à l’IVG baisse dans tous les pays européens sauf en France, au Royaume Uni et en Espagne. Cette baisse n’est pas due au seul vieillissement de la population car le taux d’avortements par naissance a baissé considérablement.

    Seule la Bulgarie a encore un taux d’avortements équivalent à celui de la France

    Il a baissé dans les anciens pays communistes. La Roumanie est ainsi passée de 400 IVG pour 1000 naissances en 2014 à seulement 160 en 2020. De même, en Europe de l’Ouest : de 2001 à 2021, le taux d’avortements est passé de 151 à 119 pour 1000 naissances en Allemagne et de 266 à 159 avortements pour 1000 naissances en Italie (selon les instituts nationaux de statistiques d’Allemagne et d’Italie). Ainsi, depuis 2000, le nombre total d’IVG a été réduit de moitié en Italie pour atteindre 63 653, et de 30 % en Allemagne, où il n'est plus que de 94 596 en 2023, selon Eurostat.

    La comparaison avec nos voisins européens démontre que la France pourrait faire bien mieux, sans même modifier la loi. C’est d’ailleurs ce que veulent les Français puisque 73 % d’entre eux estiment que la société devrait aider les femmes à éviter l’IVG, selon un sondage de l’IFOP de 2020. C’est aussi ce à quoi la France s’est engagée. Lors de la Conférence sur la Population et le Développement de 1994, qui est restée une référence en droit international, la France s’est engagée, avec les autres membres des Nations Unies, à « réduire le recours à l’avortement » et à « prendre des mesures appropriées pour aider les femmes à éviter l’avortement ».

    L’IVG n’est plus « compensée » par les naissances

    Longtemps, les responsables politiques ne se sont pas inquiétés de cette exception française, car le taux élevé d’avortements était compensé, disait-on, par un taux également élevé de la natalité. Ce n’est plus le cas : les naissances diminuent alors que l’IVG augmente. Depuis 2010, les naissances ont baissé de 20 % pour atteindre 678 000 en 2023, tandis que le taux de fécondité recule encore à 1,68 enfant par femme. Il est globalement inférieur à deux enfants par femme depuis 1975, année de légalisation de l’avortement. À présent, c’est l’immigration qui contribue « pour près des trois quarts à la hausse de la population » en France selon l’INSEE.

    L’IVG causée par la pauvreté

    Plutôt que de glorifier l’avortement dans la Constitution, il faudrait s’interroger sur les causes de son augmentation en France. L’une d’entre elles, généralement ignorée, est l’accroissement de la pauvreté. Toutes les études sociologiques le démontrent : plus une femme est pauvre et isolée, plus elle est exposée au risque de subir un avortement. Selon la DREES, les femmes seules ont un risque supérieur de 37 % à celui des femmes en couple de subir un avortement. Quant aux femmes faisant partie des 10 % les plus pauvres, leur risque de subir un avortement est supérieur de 40 % par rapport aux 10 % des femmes les plus riches, à groupe d’âge et situa­tions conjugales identiques. Ce déterminisme social de l’avortement est confirmé encore par le sondage de l’IFOP dont il ressort que la moitié des femmes françaises estime que la « situation matérielle » constitue « l’influence principale qui pousse une femme à recourir à l’IVG ».

    Lorsque l’on prend conscience que l’avortement est souvent causé, et même contraint, par la pauvreté et la solitude, on comprend alors qu’il puisse causer de réelles souffrances chez celles qui le subissent. Ici encore, les études le démontrent. L’avortement est lié à un risque accru de dépression, d’addictions à la drogue ou à l’alcool, d’idées suicidaires, etc.[1] 92 % des femmes déclarent d’ailleurs que l’avortement laisse des traces difficiles à vivre, elles sont 96 % chez les 25-34 ans (IFOP).

    Face à un tel tableau, l’attitude des responsables politiques est difficilement compréhensible. Comment la gauche fait-elle pour ignorer la réalité sociale de l’IVG, pour ne pas voir cette misère ? Et pourquoi la droite est-elle si timorée alors qu’il y a tellement de bien à faire ? C’est peut-être cela la plus grande exception française en la matière : le « tabou de l’avortement », ce tabou qui nous empêche de réfléchir et d’agir de façon raisonnable. Et c’est ce tabou que l’on se propose à présent de graver dans la Constitution, pour en faire un principe indiscutable.

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    [1] Voir notamment l’étude de P. K. Colman, « Abortion and Mental health: quantitative synthesis and analysis of research published 1995-2009, The British Journal of Psychiatry, Vol. 199, no. 3, 2011.

  • France : la hiérarchie catholique unanime contre l'inscription de l'avortement dans la Constitution

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    La hiérarchie catholique unanime contre l'inscription de l'avortement dans la Constitution

    « La France sera le premier pays au monde à protéger dans sa Constitution la liberté des femmes à disposer de leur corps » s'est écrié le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, en se félicitant d'avance du « vote historique » des sénateurs, le 29 février. Quatre heures de débats auront suffi pour dégager une majorité de 267 voix contre 50 (cf. Gènéthique magazine, 29 février). Le vote du Sénat a ouvert la voie à l'inscription de l'avortement dans la Constitution par l'ensemble des parlementaires réunis ce lundi en congrès à Versailles. Sur X (ex-Twitter), Emmanuel Macron s'est immédiatement réjoui du vote des sénateurs : « Je me suis engagé à rendre irréversible la liberté des femmes de recourir à l'IVG en l'inscrivant dans la Constitution. Après l'Assemblée nationale, le Sénat fait un pas décisif dont je me félicite. » A l'issue du Congrès, totalement prévisible, « le président devrait promulguer la révision constitutionnelle le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes », annonce La Croix (29 février).

    Si des personnalités et des associations se sont publiquement opposées à l'inscription de l'avortement dans la Constitution de la France, l'Église catholique est la seule institution mondiale à l'avoir totalement désavouée. Alors qu'on évoque actuellement des désaccords au sein de sa hiérarchie sur des sujets tels que l'accueil des migrants ou la bénédiction de couples homosexuels, elle apparaît soudée face à l'avortement, en dépit de l'opinion publique (huit Français sondés sur dix se disent favorables à l'inscription de l'IVG dans la Constitution). Le 7 février, après le vote de l'Assemblée nationale française (30 janvier), le directeur de Radio Vatican et du site Vatican News, Massimiliano Menichetti, s'étonnait d'un tel projet : « Comment est-il possible de juxtaposer dans la charte fondamentale d'un État le droit qui protège la personne et celui qui sanctionne sa mort ? » Il se faisait ainsi l'écho fidèle du pape François qui, lors de sa visite à Marseille, en septembre dernier, s'était publiquement ému du sort des « enfants à naître, rejetés au nom d'un faux droit au progrès, qui est au contraire une régression de l'individu ». Deux ans plus tôt, le 15 septembre 2021, le Pape avait fait une réponse des plus « carrées » au journaliste d'American Magazine, Gerard O'Connell : « Qui pratique l'avortement tue, sans demi-mesure. » Expliquant pourquoi « l''Église est si dure sur cette question », il avait ajouté : « ... si elle acceptait cela, c'est comme si elle acceptait le meurtre au quotidien. » (Zenit, 16 septembre 2021). Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (2013, n°213), le pape François plaide pour « les enfants à naître, qui sont les plus sans défense et innocents de tous , en pleine cohérence avec ses prédécesseurs, notamment Jean-Paul II qui avait solennellement dénoncé « la suppression délibérée d'un être humain innocent » dans l'encyclique Evangelium Vitae (1995, n°58).

    Le mois suivant le voyage du Pape à Marseille, la Conférence des évêques de France avait rappelé son « inquiétude à l'idée que la liberté d'avorter puisse être inscrite dans la Constitution » (CEF, 29 octobre 2023). Après le vote du Sénat, elle a fait part de sa « tristesse », redisant « que l'avortement, qui demeure une atteinte à la vie en son commencement, ne peut être vu sous le seul angle du droit des femmes. » La CEF achève son communiqué en assurant qu'elle « sera attentive au respect de la liberté de choix des parents décidant, même en des situations difficiles, de garder leur enfant, et de la liberté de conscience des médecins et de tous les personnels soignants, dont elle salue le courage et l'engagement » (CEF, 29 février).

    Plusieurs évêques ont argumenté dans le même sens sur le site de leur diocèse. « Une société qui constitutionnalise la culture de mort, qu'elle en ait conscience ou non, se fragilise elle-même en profondeur » a averti Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, dénonçant « une dangereuse inversion des valeurs » dans une déclaration (29 février). Mgr Luc Crepy, évêque de Versailles, lieu du Congrès, a publié ce message (27 février) : « Avec tous les évêques de France, je redis ma tristesse et ma profonde opposition devant cette évolution. C'est bien au contraire le respect de toute vie, de sa conception à sa mort naturelle, qui devrait être reconnu comme faisant partie du socle commun sur lequel se fonde notre société »« Les parlementaires, réunis en Congrès le 4 mars, s'honoreront-ils d'un sursaut de conscience ou bien deviendront-ils responsables devant l'histoire de la plus grande transgression qui soit, celle de l'interdit de tuer ? » interpelle Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne (1er Mars). La veille du vote des sénateurs, Mgr Olivier de Germay, archevêque de Lyon, primat des Gaules, avait pointé cette « contradiction » : « Si la loi était adoptée, la France mettrait au même niveau l'égale dignité de toute vie humaine  principe à valeur constitutionnelle  et la liberté d'accès à l'avortement. Comment expliquer une telle contradiction ? » (Église catholique à Lyon, 27 février, en lien ci-dessous).

    Pour aller plus loin :

    L’IVG dans la Constitution ?

    >>> Lire le communiqué sur le site : Eglise catholique à Lyon

    Lire aussi : France: le Vatican dénonce le "droit" à supprimer une vie humaine

  • Qu'est-ce que le langage inclusif et pourquoi est-il dangereux ?

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    De Julieta Villar sur CNA :

    Qu'est-ce que le langage inclusif et pourquoi est-il dangereux ?

    3 mars 2024

    Le mouvement en faveur d'un langage dit inclusif trouve son origine dans le mouvement féministe, où les activistes considéraient comme sexiste la forme générique masculine des mots, qui a toujours été comprise comme incluant à la fois les hommes et les femmes. 

    Par le passé, par exemple, personne ne pensait que le fait de dire "pour le bien de l'humanité" excluait les femmes. Cependant, le mouvement féministe a attiré l'attention sur ce que les activistes considéraient comme la nature "patriarcale" du langage.

    Diverses publications ont commencé à utiliser des termes ou des formes de mots qui indiquaient clairement qu'un travail pouvait être exercé aussi bien par des hommes que par des femmes. Ainsi, "pompier" est devenu "firefighter" et "mankind" est devenu "humankind", etc.

    Si certains de ces changements ne sont pas si spectaculaires ou perceptibles en anglais, l'introduction d'une formulation inclusive dans des langues telles que l'espagnol, où les noms sont grammaticalement masculins ou féminins, devient tout à fait évidente en raison de la nouvelle modification des terminaisons des noms.

    Le langage non sexiste est également devenu un problème en Allemagne, car les noms allemands sont également soit masculins, soit féminins.

    Le langage inclusif a également été identifié comme "l'un des outils" de l'idéologie du genre, une école de pensée qui a été critiquée à plusieurs reprises par l'Église catholique. 

    Le pape François a mis en garde contre cette école de pensée à plusieurs reprises. Le 1er mars dernier, par exemple, le Saint-Père a souligné que l'idéologie du genre "efface les différences et rend tout identique ; effacer les différences, c'est effacer l'humanité".

    Que signifie un langage inclusif ?

    L'Académie royale espagnole, considérée comme l'autorité suprême en matière d'espagnol correct, décrit le langage inclusif comme "un ensemble de stratégies visant à éviter l'utilisation générique du masculin grammatical".

    En abordant la question, l'académie a déclaré que le masculin générique est "fermement établi dans la langue et n'implique aucune discrimination sexiste" et que les terminaisons artificielles des noms neutres en termes de genre inventées récemment "qui sont censées être inclusives en termes de genre sont ... inutiles puisque le masculin grammatical remplit déjà cette fonction". 

    Dans un article paru en mai 2022 dans le journal argentin La Nación, Alicia María Zorrilla, présidente de l'Académie argentine des lettres, a déclaré que le langage inclusif est basé sur l'erreur de prendre au pied de la lettre le concept selon lequel, dans le langage, le masculin [forme d'un mot] se réfère toujours aux hommes seulement.

    La riposte

    Dans une interview accordée à Edgardo Litvinoff sur YouTube, le lauréat du prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa a déclaré qu'au sein du féminisme, "il y a des excès" qu'il estime "très important de combattre", par exemple dans le domaine de la langue.

    "Nous ne pouvons pas forcer le langage en le dénaturalisant complètement pour des raisons idéologiques ; cela ne fonctionne pas comme ça, les langues ne fonctionnent pas comme ça, et donc le soi-disant langage inclusif est une sorte d'aberration au sein du langage", a-t-il noté.

    Le cardinal Fernández s'exprime

    En 2022, alors qu'il était encore archevêque de La Plata, en Argentine, l'actuel préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, le cardinal Víctor Manuel Fernández, a mis en garde contre "l'imposition idéologique" que le "langage inclusif" peut déclencher.

    En juin de la même année, Fernández a écrit dans une colonne du journal argentin La Nación : Fondamentalement, l'intention ne semble pas être d'"incorporer tout le monde", mais de faire disparaître la conception même de "masculin-féminin". L'objectif est que ce qui était appelé "sexe" laisse place à une construction personnelle qui "fabrique" l'identité que chacun se forge.

    "Détruire la langue et exiger de tous qu'ils se soumettent à une certaine idéologie ne peut qu'être contre-productif et, en raison de la loi du pendule, entraînera davantage d'intolérance et de tensions", a-t-il averti.

    Des réactions de plus en plus vives

    En 2021, le ministère français de l'éducation a interdit l'utilisation du langage inclusif dans les établissements d'enseignement car, selon le Daily Mail, de telles modifications "constituent une menace pour la langue". L'Académie française, une institution vieille de près de 400 ans semblable à son homologue espagnole, a déclaré que le langage inclusif était "nuisible à la pratique et à la compréhension" du français.

    L'administration nationale de l'éducation publique de l'Uruguay a, pour sa part, établi des restrictions en 2022, déterminant que "le langage conforme aux règles de la langue espagnole" devait toujours être utilisé.

    La ville de Buenos Aires, en Argentine, a interdit le langage inclusif en 2022, arguant que cette variante de la langue crée des difficultés pour les élèves dans l'apprentissage des règles grammaticales.

    Plus récemment, le gouvernement argentin, dirigé par le président récemment élu Javier Milei, a étendu l'interdiction à tous les domaines de l'administration publique nationale. Le porte-parole du bureau du président, Manuel Adorni, a annoncé le 27 février que les modifications artificielles de la terminaison des mots pour les rendre neutres du point de vue du genre étaient désormais interdites.

    Julieta Villar est diplômée en communication sociale de l'université nationale de La Matanza (Argentine). Elle a commencé sa carrière professionnelle en tant que rédactrice à l'Agence argentine d'information catholique (AICA). Elle a collaboré à la presse graphique, aux médias et à des tâches de communication dans des organisations de la société civile. Depuis octobre 2022, elle fait partie de l'équipe d'ACI Prensa en tant que correspondante pour l'Argentine, la Bolivie, le Chili et l'Uruguay.

  • Communiqué de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron à propos de l’inscription de l’IVG dans la Constitution française

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    Communiqué de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron à propos de l’inscription de l’IVG dans la Constitution française

    C’est avec consternation que nous apprenons les résultats du vote du Sénat, à la suite de l’Assemblée nationale, ouvrant la voie à l’inscription dans la Constitution française de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à l’IVG ». 50 sénateurs seulement se sont courageusement élevés contre l’idéologie dominante. C’est une nouvelle avancée de la « culture de mort » (Jean Paul II) ou de la « culture du déchet », tant décriée par le Pape François.

    La France, qui détient déjà le triste record du nombre annuel d’avortements (233 000 en 2022), sera l’un des premiers pays à inscrire l’IVG dans la Constitution comme un droit fondamental, performance qui devrait assurément nous faire honte. La classe politique est-elle si dénuée de conscience éthique pour en arriver à un si déplorable résultat ? Les députés et les sénateurs se laisseront-ils interpeller par ces paroles fortes de saint Jean Paul II : « Lorsqu’une majorité parlementaire ou sociale décrète la légitimité de la suppression de la vie humaine non encore née, même à certaines conditions, ne prend-elle pas une décision ‘tyrannique’ envers l’être humain le plus faible et sans défense ? La conscience universelle réagit à juste titre devant des crimes contre l’humanité dont notre siècle a fait la triste expérience. Ces crimes cesseraient-ils d’être des crimes si, au lieu d’être commis par des tyrans sans scrupules, ils étaient légitimés par l’assentiment populaire ? » (Évangile de la vie n. 70). Car, ce qui est présenté comme une victoire du droit des femmes est en réalité une nouvelle atteinte contre la vie humaine en son commencement, autrement dit : un « crime abominable » (Concile Vatican II), le « meurtre délibéré d’une personne humaine innocente », comme l’a rappelé avec force le Pape saint Jean Paul II dans son encyclique l’Évangile de la Vie.

    N’y a-t-il pas d’ailleurs une offense faite à la science, une sorte de régression scientifique, quand on invoque « le droit de la femme à disposer de son corps », comme si la génétique moderne n’avait pas montré depuis longtemps que l’embryon est dès la première cellule fécondée un organisme vivant, distinct de celui de sa mère et dont la molécule d’ADN contient toute l’information génétique qui fera de cet embryon telle ou telle personne humaine, avec toutes ses caractéristiques propres ?

    À travers ce projet de loi constitutionnelle, on prétend ni plus ni moins valoriser la femme contre l’enfant à naître qui demeure le grand oublié des débats. Ce faisant, on est loin de résoudre le problème des femmes, souvent contraintes à avorter en raison de difficultés sociales et économiques, environ 70% des femmes ayant recours à l’IVG. Les nombreuses confidences reçues au confessionnal de la part de femmes ayant eu recours à l’avortement – et beaucoup de psychologues pourraient en dire autant – nous confirment dans l’idée que l’avortement est toujours un drame et une source de profonds traumatismes pour la femme.

    Les parlementaires, réunis en Congrès le 4 mars, s’honoreront-ils d’un sursaut de conscience ou bien deviendront-ils responsables devant l’histoire de la plus grande transgression qui soit, celle de l’interdit de tuer ? En tout cas : « Dieu se fera le juge exigeant de toute violation du commandement ‘tu ne tueras pas’, placé à la base de toute la convivialité de la société. Il est le ‘goël’, c’est-à-dire le défenseur de l’innocent » (Évangile de la Vie n. 53).

    J’invite donc les fidèles du diocèse qui le pourront à prier et à jeûner à cette intention, le lundi 4 mars, alors que le Congrès sera appelé à ratifier ce projet de loi constitutionnelle.

    Bayonne, le 1er mars 2024.

     

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