Telle est la position de Stephen Hawking dans son ouvrage qui vient de paraître : Y a-t-il un grand architecte dans l'Univers?, de Stephen Hawking et Leonard Mlodinow, Odile Jacob.
"Un feu de paille. C’est ainsi qu’Hubert Reeves qualifie la polémique autour du nouveau livre de Stephen Hawking, dans lequel l’astrophysicien britannique remet en cause l’origine divine de la création de l’univers. Pour son confère franco-québécois, cette thèse est «un peu naïve» et «ne fait pas beaucoup avancer les choses».
Entretien sur 20minutes.fr. extraits :
"La thèse de Stephen Hawking est-elle nouvelle?
Non, ce n’est pas quelque chose de nouveau et cela me pose problème. Hawking suppose qu’au commencement, il y avait la gravité. Cela n’explique pas ce qu’il y avait avant. Hawking ne fait que relancer le débat: qu’est-ce qu’il y avait avant et d’où vient la gravité?
Est-ce alors la renommée internationale de Stephen Hawking qui donne de l’ampleur à cette affaire?
Oui, il y a une entreprise médiatique très importante autour de lui. Stephen Hawking est un excellent scientifique, mais je ne suis pas certain qu’il soit à l’origine de ces propos (son ouvrage est co-écrit avec le physicien Leonard Mlodinow, ndr).
Y a-t-il une confusion entre la science et la foi dans ses propos?
Oui, parce que la science ne peut pas répondre à la question de Leibniz: Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien? Elle ne peut pas dire non plus si telle chose est bonne ou pas bonne, ce n’est pas son domaine, son champ d’action. La science relie une chose à une autre chose, ce sont des «pourquoi emboîtés».
La science et la religion sont-elles donc incompatibles?
Elles ne sont pas incompatibles, mais il vaut mieux les séparer. La science vous dit comment faire les choses, comment cela fonctionne. Par exemple, elle vous donne les recettes pour faire des OGM ou des nanotechnologies, mais elle ne vous dit pas s’il est bon de les utiliser. Les questions de valeurs, du bien ou du pas bien, c’est du domaine de la religion.(...) Ce sont deux discours différents. Cela n’empêche pas pour autant un très bon scientifique d’être croyant ou athée. (...)"
Propos recueillis par Corentin Chauvel
"Pour le Britannique John Lennox, «scientifique et chrétien», la théorie de son compatriote est «maladroite»: «Il nous demande de choisir entre Dieu et les lois de la physique, comme si elles étaient nécessairement en conflit mutuel». «Contrairement à ce que prétend Hawking, les lois de la physique ne peuvent jamais fournir une explication complète de l'univers. Les lois elles-mêmes ne créent rien, elles sont simplement une description de ce qu’il se passe sous certaines conditions», ajoute ce professeur d’Oxford dans le Daily Mail.
D’après John Lennox, ce sont peut-être des lois de la physique qui sont à l’origine de la création de l’univers, mais c’est bien Dieu qui est derrière celles-ci. «Pour moi, en tant que croyant, la beauté des lois scientifiques renforce ma foi en une force créatrice d’origine divine. Plus je comprends la science, plus je crois en Dieu», affirme le scientifique qui conclut que ce n’est pas «la nouvelle fusillade d’Hawking» qui va pouvoir «ébranler les fondations d’une foi basée sur des preuves».

La rupture du dialogue avec l’Autre par excellence, avec Dieu, a provoqué dans notre société une dévalorisation de l’altérité comme catégorie, malgré les apparences, ce qui a conduit à une dissolution de la communauté, à une atomisation de la personne, pour aboutir, dans bien des cas, à l’enfermement mortifère du moi, à une sorte d’autisme existentiel. Le monde des arts en constitue l’illustration malheureuse, et à certains égards paroxystique, précisément à cause de la plus grande sensibilité de l’artiste. La décadence que constitue l’AC est le signe révélateur d’une société moribonde. Ce nombrilisme pathétique de tant de performances subventionnées par l’art officiel n’est que l’expression de la vacuité d’une culture qui a répudié son origine. Car une société qui renie ses racines est comme une rivière qui s’affranchit de sa source : elle devient un marécage putride. Nous n’en sommes pas loin aujourd’hui, et la puanteur d’un certain AC est là pour nous alerter ! Car qu’est-ce que l’AC sinon le triomphe du nihilisme, expression d’un moi incapable de s’inscrire dans une relation constructive avec le passé, avec l’autre, avec l’absolu. Permettez-moi de rappeler des souvenirs personnels. Comme aumônier de la Salpêtrière pendant dix ans, j’ai vu défiler toutes sortes de réalisations, absconses aurait dit Marie-José. Absconses et désespérantes, mais fidèles reflets d’une société où les philosophes à la mode jouent à déconstruire le monde. Déconstruire, disait encore Tolkien, c’est l’œuvre d’un cerveau où les rouages ont remplacé l’esprit. A force de déconstruire l’être, la philosophie, l’histoire, les valeurs, il ne reste plus rien sur quoi bâtir sa vie. Quoi d’étonnant alors au fait que nos plasticiens participent de cette impuissance et la reflètent ? Incapables de créer, ces impuissants ne sont plus capables que de décréer, de salir ce qu’ils ne savent même plus imiter. Car l’artiste contemporain est bien trop imbu de sa supériorité bourgeoise pour apprendre un savoir-faire qui l’apparenterait à un artisan ! Non, son impuissance, il la maquille sous une logorrhée vaniteuse, absconse en un mot. Et comme ce qu’il produit n’a pas plus de consistance qu’un excrément, il l’applique à ce qui en a, l’œuvre classique. Les moustaches de la Joconde ! Ou ces réalisations prétentieuses pensées exprès pour inverser le sens d’œuvres belles, comme la chapelle de la Salpêtrière, la façade des Invalides, et j’en passe. L’AC entendu de cette manière tombe sous la définition du mal donnée par la métaphysique aristotélicienne : une privation d’être, un néantement de ce qui est, un parasite, une inversion hideuse de l’œuvre divine, qui elle est pleine de sens et d’intelligibilité. Quand les talents humains sont mis au service d’un moi aux aspirations sécularisées et égocentriques, il se produit une perte de la dimension épiphanique d’autrui et du cosmos. Le monde n’est plus qu’une carrière de matériaux, la société un réservoir de main d’œuvre, l’un et l’autre à exploiter.
Un article à lire et qui donne certainement matière à discussion, sur le site officiel de Guy Gilbert:

Carte blanche à Jacques Le Goff, Professeur de droit public à Brest(*)