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Idées - Page 129

  • Pas moutonnier pour un sou

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    3790036388.jpgDans la « Libre Belgique-Gazette de Liège » du 27 janvier, Paul Vaute rend hommage à l’essai que le Liégeois Mutien-Omer Houziaux vient de publier aux éditions Mols sous le titre : « A contretemps : regards politiquement incorrects » dont nous avions déjà signalé la parution.

    Voici le point de vue du directeur de l’édition liégeoise de la Libre Belgique :

    « Science, éthique, foi… : Mutien-Omer Houziaux est sur tous les fronts. Dans un essai sur Soljenitsyne, la critique littéraire française Corinne Marion relevait que le refus de l’hédonisme, dans le monde occidental contemporain, constitue une forme de dissidence authentique. Voici le livre d’un dissident. Romaniste, ancien maître de conférences à l’Université de Liège, Mutien-Omer Houziaux n’a pourtant en rien le profil passéiste auquel on réduit volontiers ceux qui ne croient pas devoir s’aligner sur l’esprit du temps. En tant que chercheur, il a été notamment un des pionniers de l’enseignement et de l’anamnèse assistés par ordinateur. Dès 1972, à l’époque où le PC domestique relevait encore de la science-fiction, il publiait sur ce sujet aux Presses universitaires de France. La linguistique et la musicologie font aussi partie des domaines de prédilection de celui qui fut, par ailleurs, organiste titulaire de la cathédrale de Liège durant vingt-cinq ans. S’il écrit "A contretemps", comme l’annonce le titre de son livre, c’est notamment à partir du constat que "nos mentalités se laissent anesthésier par un consensualisme de confort et d’hédonisme" et que "les discours appellent d’autant plus à la vigilance qu’ils sont lénifiants et rassurants". En s’exposant au reproche de mélanger les genres, l’auteur met ici sur la sellette les modernités scientifique, éthique et religieuse, avec une attention particulière à la manière dont la pensée, parfois, se laisse piéger par le langage dominant. "Il a vraiment l’air d’un chat aux yeux mi-clos, mais qui surveille patiemment la souris cachée dans le coin pour la débusquer et la trucider", observe, dans la préface de l’ouvrage, le regretté Mgr Michel Dangoisse, doyen du chapitre cathédral de Namur. La couleur est annoncée : ce sont, sans réserves et sans tiédeur, les positions catholiques romaines qui trouvent ici un hardi défenseur. Au chapitre du respect de la vie, notamment, quand il s’interroge "sur la pérennité du respect des vieux, des handicapés, de l’humanité souffrante, bref de nous-mêmes" D’un sujet à l’autre, le fil rouge pourrait bien être cette citation de La Bruyère : "Comme les hommes ne se dégoûtent point du vice, il ne faut pas aussi se lasser de le leur reprocher".

    Mutien-Omer Houziaux, "A contretemps. Regards politiquement incorrects", éd. Mols, 288 pp., env. 22,50 euros.

  • Haro sur la "dictature dogmatique"

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    Une tribune libre paraît aujourd'hui dans un quotidien toujours prompt à relayer la contestation anti-romaine.

    Les « autorités romaines » (en fait, c'est le pape qui est visé) affectionnent, paraît-il, les « formules choc » comme la « dictature du relativisme ». En réalité, voici ce que disait le pape, en novembre dernier :  « Le relativisme (...) apparaît comme l'unique attitude à la hauteur de l'époque actuelle. L'on est en train de mettre sur pied une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif et qui donne comme mesure ultime uniquement son propre ego et ses désirs. » Est-ce la « formule choc » ou le « slogan » incriminés par nos théologiens?

    Armés du « slogan » comme concept pour désigner l’attitude romaine, ils en concluent à son « caractère autoritaire » ("tout slogan étant autoritaire par nature") et, plus grave, ne permettant pas d’appréhender la réalité. 

    Vient ensuite une digression consensuelle sur le relativisme et sur « le pragmatisme qui évacue les questions de sens », mais c’est pour mieux s’en prendre au discours romain qui pècherait par excès inverse, condamnant « sans nuance la société occidentale d’aujourd’hui, jugée hédoniste, partisane d’une culture de mort, sans cœur ni conscience. »

    A leurs yeux, le discours du « Vatican » traduirait ainsi « l’effroi (sic !) devant l’évolution d’un monde jugé décadent. » Décadence que de nombreux esprits s’accordent pourtant à reconnaître mais mot que Benoît XVI ne prononce pour ainsi dire dire jamais.

    La notion absolue de « Vérité » ferait problème, « vérité enseignée par le magistère catholique et désormais mise en doute, voire tournée en ridicule par de nombreux catholiques eux-mêmes. » Ici, nos auteurs ne font pas dans la nuance car ils laissent entendre que le Vatican prétend à la Vérité en tout et pour tout. Or, dans l’enseignement de l’Eglise, il y a des degrés divers, depuis la Vérité révélée dans les Ecritures et incarnée en Jésus, jusqu’aux instructions concernant le culte ou la discipline ecclésiastique. Tout cela ne bénéficie évidemment pas du même niveau d’infaillibilité ; certaines dispositions pouvant être revues et modifiées.

    Les auteurs stigmatisent l’attitude de l’Eglise qui se voudrait détentrice de la vérité en tout et pour tout : c’est de l’orgueil, de la dictature, du fanatisme ! Et d’appeler l’histoire en renfort où « tant d’affirmations catégoriques  de l’Eglise (lesquelles?) ont été démenties par les découvertes scientifiques (lesquelles?) ou par l’expérience vécue (laquelle?) » ! L’historien hausse les épaules devant cette argumentation éculée ; on sait que l’histoire de l’Eglise n’est pas exempte de dérapages et « d’hommeries », mais cela remet-il en cause la vérité dont-elle est porteuse ? Quand il s’agit de rendre témoignage de l’Evangile, il est question, en effet, de points sur lesquels l’Eglise ne peut transiger; cela n’empêche pas la réflexion contrairement à ce qu’affirment les auteurs. Augustin, Thomas d’Aquin, Pascal, Urs Von Balthasar et bien d’autres ne s’en sont pas privés.

    Dans le même sermon de novembre dernier, Benoît XVI affirmait : « Nous possédons, en revanche, une autre mesure: le Fils de Dieu, l'homme véritable. C'est lui la mesure du véritable humanisme. Une foi "adulte" ne suit pas les courants de la mode et des dernières nouveautés; une foi adulte et mûre est une foi profondément enracinée dans l'amitié avec le Christ. C'est cette amitié qui nous ouvre à tout ce qui est bon et qui nous donne le critère permettant de discerner entre le vrai et le faux, entre imposture et vérité. Cette foi adulte doit mûrir en nous, c'est vers cette foi que nous devons guider le troupeau du Christ. Et c'est cette foi, - cette foi seule - qui crée l'unité et qui se réalise dans la charité. Saint Paul nous offre à ce propos - en contraste avec les tribulations incessantes de ceux qui sont comme des enfants ballottés par les flots - une belle parole: faire la vérité dans la charité, comme formule fondamentale de l'existence chrétienne. Dans le Christ, vérité et charité se retrouvent. Dans la mesure où nous nous rapprochons du Christ, la vérité et la charité se confondent aussi dans notre vie. La charité sans vérité serait aveugle; la vérité sans charité serait comme "cymbale qui retentit" (1 Co 13, 1). »

    Cette tribune ne tombe-t-elle pas dans l’excès lorsqu’elle renvoie dos à dos "dictature du relativisme" et "dictature de la pensée dogmatique" ? Cette pensée dogmatique accusée de renoncer à penser en exigeant une obéissance aveugle, comme si, lors des conciles et des synodes et dans de nombreux congrès catholiques, tout le monde était bâillonné; comme si la foi vécue dans la fidélité à l’enseignement de l’église excluait le travail de la raison et le dialogue avec l’autre, dans le respect de l’autre.

    Et nos auteurs de se décerner bravement un brevet d’humanité car ils pratiquent une "saine relativité" qui serait une vertu chrétienne (?) et tout cela en se revendiquant de la Bible, tant il est vrai, pour parodier Boileau, que tout théologien dissident se fait « pape la bible à la main » !

    Une question pour conclure : quand le pape confie la présidence de l’Académie pontificale des Sciences à un médecin protestant, fait-il preuve d’autoritarisme dogmatique ?

  • Avons-nous tous le même Dieu ?

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    Nous nous permettons de reprendre ce texte "trouvé" sur "Le temps d'y penser" dans son intégralité, pour ne pas l'estropier, et parce que nous le trouvons très éclairant. Merci à son auteur pour son aimable autorisation.

    "Nous avons tous le même Dieu"

    Par Henry le Barde • 31 jan, 2011 • Catégorie: Réflexion faite

    Il y a quelques jours a ressurgi sur Twitter un de ces petits débats récurrents entre chrétiens1, petit débat opposant, dans la plupart des cas, traditionalistes et progressistes. On en revient malheureusement toujours là. Une fois l’étiquette collée, la discussion porte dès lors moins sur le fond que sur les arrière-pensées supposées de son contradicteur. Inutile de le nier, nous fonctionnons tous ainsi.

    « On a le même Dieu. » Après tout, certes, pourquoi pas ? Empreinte de charité christianoïde, cette affirmation, particulièrement entendue dans le cadre bien glissant du dialogue islamo-chrétien, fait passer celui qui n’y souscrirait pas pour le dernier des réactionnaires2. Alors quoi ? Émettre simplement l’hypothèse que non, nous n’avons pas le même dieu vous rendrait suspect de quel désir secret ? Relancer les Croisades ? Brûler les mosquées ?

    Que peut donc signifier : « Avoir le même dieu ? » A-t-on un dieu ? Le possède-t-on ? Fait-il partie de notre identité, et rien d’autre ? Est-il un attribut qui nous définit, comme une nation – qu’on peut choisir – ou une famille – qu’on peut quitter ? Notre Dieu est-il contenu tout entier dans la chrétienté ?

    Non, nous "n’avons pas" de Dieu. Car une telle appropriation, en l’intériorisant, rend d’emblée possible l’existence d’autres possessions. J’ai un Dieu chrétien. Tu as un Dieu musulman. Au fond, à chacun son dieu et le monde vivra en paix. Et, depuis l’avènement des monothéismes, cette assertion n’est bien entendu plus acceptable. Le dieu n’est pas le drapeau d’une nation, d’une cité, d’un peuple ou d’une civilisation. Et c’est là que les choses se corsent. Car le monothéisme implique qu’on ne possède plus un dieu, auquel on se soumet, on se consacre plus qu’au dieu de la cité ennemie, auquel on croit également mais qu’on rejette. Le monothéisme invalide de fait l’existence d’autres dieux. Si on croit en son dieu, on ne peut plus croire en l’existence d’un autre. Impossible de valider la vérité d’en face sans mettre en danger la sienne.

    Nouvelle pirouette, donc : nous croyons au même dieu, mais pas de la même façon. Dieu s’est révélé différemment à chacun. Mais au final, c’est le Même qui nous parle. Croire en Dieu suppose donc seulement de croire en son existence ? Toute foi en un principe créateur, surnaturel serait équivalente ? Nous aurions donc le même dieu que les Francs-Maçons ? Que Rousseau ? Dieu, le Grand architecte… même combat ? Au fond du fond, nous achèterions le même produit, malgré une offre commerciale différente, comme ces paquets de lessive fabriqués par la même holding ? Nous aurions tous accès au même réseau malgré des services un tantinet personnalisés – nous chrétiens bénéficiant d’une offre triple-play difficile à expliquer pour les non-initiés ? Autrement dit, le simple accord arithmétique sur le nombre de dieux existant suffit-il à définir la foi en Dieu ? Celle-ci est-elle du même ordre que, par exemple, l’existence du Père Noël ?

    Non, la foi en Dieu implique aussi sa définition : Dieu ne se définit-il pas d’abord par ce qu’Il nous dit ? Par la relation qu’il instaure avec nous ? Dès lors que ces définitions divergent, alors on ne parle plus de la même chose. Entre un Dieu qui noue une alliance avec l’homme, un Dieu qui exige sa soumission et un Dieu qui meurt pour lui et lui demande de l’appeler Père, n’y a-t-il qu’une différence de façade3 ? Comme le dit Jacques Ellul, cité par François Jourdan dans Dieu des chrétiens, Dieu des Musulmans :

    « Croire que Dieu est un seul Dieu (et non plusieurs) cela n’est pas faux, mais reste extérieur, étranger à sa personne. »

    Croire… Tenez, le credo des chrétiens s’arrête-t-il à la définition de Dieu le Père ? Un Dieu qui soufflerait à son prophète que Jésus n’est pas son Fils peut-il être, selon notre regard de chrétien professant ce Credo, le vrai Dieu ? Un prophète postérieur au Christ – et qui nie sa divinité – peut-il être considéré comme envoyé de Dieu ? Ces paroles, nombre de chrétiens de ma connaissance ont du mal à les entendre. Les Musulmans que j’ai pu rencontrer n’ont pas cette fausse pudeur. Parce qu’ils sont logiques. On ne peut croire en même temps en Mahomet et au Christ Fils de Dieu. Que le Coran mentionne des personnages bibliques ne change rien à l’affaire.

    Le Père Jourdan recommande d’ailleurs de bannir le mot « même » dans le dialogue interreligieux en raison de sa polysémie : si l’acception « unique » peut convenir, on ne peut l’étendre à « identique ». Nous croyons tous en un dieu unique. Mais nous ne croyons pas au même dieu. De ces deux phrases ne peut découler qu’une conclusion : l’un des deux n’existe pas, au sens « d’existence qualifiée » et non de simple essence. Et pourtant, les catholiques ne condamnent pas les autres religions, en ce qu’elles sont, par de nombreux aspects, bénéfiques pour les hommes.

    « L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses. » (Encyclique Nostrae Aetate, 1965).

    Affirmer que nous n’avons pas le même Dieu mais qu’il n’en existe qu’Un n’implique pas un manque de respect pour nos frères qui ne partagent pas notre Foi, suggérant une attitude condescendante du style « Nous n’avons pas les mêmes valeurs. » C’est, seulement et avant tout, respecter le Dieu auquel nous croyons.

    Pour provoquer un peu, oui, tous les hommes ont le même Dieu. Le Dieu trinitaire des chrétiens. Mais tous n’en ont pas encore conscience4.

    Il serait intéressant de savoir si ce même débat existe entre musulmans… Pour eux, la question n’est-elle pas sans fondement ? []

    1. Il y aurait tant de choses à écrire sur les raisons de cette capitulation intellectuelle, sur ce sentiment de culpabilité qui ronge tout l’Occident pour ses crimes – et qui ne ronge d’ailleurs que lui –  au point que, tels les accusés des procès de Moscou, il l’amplifie en souscrivant parfois aveuglément à toutes les accusations tierces. Tant de choses à écrire sur ces motivations conscientes ou inconscientes, mais qui nous écartent du débat non sans l’avilir.[]
    2. On comprend bien, ici, que Juifs et Chrétiens peuvent revendiquer un même Dieu.[]
    3. Logiquement et symétriquement, les Musulmans pensent la même chose…[]
  • Afriques : les chemins de la démocratie ?

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    Révolution en Tunisie, émeutes en Égypte, scrutin embrouillé en Côte d'Ivoire, naissance d'un nouvel État au Sud-Soudan...

    "L'Afrique bouge. Nul ne s'est soucié de célébrer l'an dernier le cinquantenaire de l'indépendance de la moitié de l'Afrique subsaharienne, car le bilan de ces premières décennies n'inclinait guère aux congratulations.

    Les élections présidentielles organisées en octobre 2010 en Côte d'Ivoire par le président sortant Laurent Nbagbo, sous la pression de la «communauté internationale», n'offrent pas de motif de réconfort.

    Dans le même temps, l'organisation d'un référendum d'autodétermination au sud du Soudan et la prochaine naissance d'un nouvel État dans cette région ont laissé de marbre les commentateurs. Pourtant, il s'agit de la première remise en cause officielle des frontières héritées de la colonisation.

    Et voilà que l'Histoire s'est mise à avancer là où l'on ne l'attendait pas, dans la Tunisie réputée paisible et stable. Cette révolution démocratique est la première dans le monde arabe et même dans l'ensemble des pays à majorité musulmane. Il n'est pas étonnant qu'elle ait donné des idées aux Égyptiens de la classe moyenne mais rien ne dit que la démocratie avance sur les bords du Nil comme en Tunisie."

    voir la suite de l'analyse d'André Larané sur Hérodote.net

  • Un Belge au Québec, Thomas De Koninck : « Nous avons des raisons d’être optimistes »

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    i_03.jpgUne interview intéressante sur l'Eglise au Québec, contenant quelques "perles".

    "Une objection souvent faite à l’enseignement de l’Eglise consiste à dire qu’il faut suivre sa conscience. Mais ceux qui utilisent cet argument ignorent complètement que c’est précisément ce que l’Eglise préconise depuis toujours ! L’Eglise n’a jamais cessé de dire qu’il fallait suivre sa conscience. Mais une conscience éclairée. Car la conscience, ce n’est pas un talisman magique qui indique infailliblement la bonne direction ! Il faut l’éclairer en réfléchissant, en questionnant, en s’instruisant et en priant. Le cardinal Ouellet a le devoir de répondre aux questions et d’éclairer les consciences."

    "Personnellement j’admire le courage tranquille avec lequel, comme Benoît XVI, le Cardinal Ouellet fait face aux attaques et aux calomnies de la presse. Il a été calomnié et caricaturé avec une grossièreté et une vulgarité qui ne font honneur à personne. En même temps c’est le sort des apôtres. C’est même un vrai classique dans l’histoire de l’Eglise. Comme je vous l’ai dit c’est même plutôt rassurant pour l’avenir. Pas confortable mais rassurant."

    "Ce dont nous avons le plus urgemment besoin c’est de retrouver une véritable culture. Une culture au sens large du terme. Une culture qui englobe évidemment la dimension religieuse mais une culture profane également. Car la culture c’est ce qui permet l’épanouissement du genre humain. Or la culture prédispose à la révélation chrétienne qui a pour objet notre bonheur.

    A l’heure actuelle, l’hédonisme généralisé est un obstacle au bonheur donc à l’Amour qui est ce à quoi nous aspirons tous. Dans un souci, légitime et compréhensible, de rejeter les tendances jansénistes, le Québec contemporain a jeté par-dessus bord toute tradition, c’est-à-dire toute culture impliquant un véritable effort sur soi-même.

    Or la vraie joie est souvent indissociable de la souffrance. Une femme ne peut avoir le bonheur de serrer contre elle son bébé qu’après être passée par le travail de l’accouchement. Un alpiniste ne peut éprouver la joie d’arriver au sommet qu’après avoir surmonté la fatigue et la peur de tomber. Ce que je dis là est vrai d’abord du point de vue naturel mais l’est évidemment du point de vue surnaturel.

    Je pense profondément que ce dont nous souffrons le plus actuellement c’est d’un manque de culture et donc de réflexion. On entend fréquemment des objections du style : « Si vous croyez c’est que vous n’êtes pas sûrs, c’est bien parce que vous ne savez pas ». Ceux qui les formulent ne se rendent pas compte que la plupart des choses qu’ils considèrent comme du savoir, dans le domaine historique ou en tout autre domaine, le sont uniquement parce qu’ils se sont dit intérieurement « Je crois à l’autorité de celui qui a dit cela ». Ce n’est pas autre chose qu’un acte de confiance. C’est-à-dire un acte de foi."

  • Que soit! L'idée de création comme don à la pensée : colloque aux FUNDP

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    Jeudi 10 et vendredi 11 mars 2011 : Colloque international organisé par le Centre ESPHIN (Centre Études Sciences et Philosophie à Namur: sciences humaines, formelles et de la nature) et le CIFR (Centre Interdisciplinaire Foi et Raison) des Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix (Namur)

    L'idée de création dans la Bible, le judaïsme et l'islam, chez les Pères, en philosophie et théologie, entre écologie et économie, en rapport à la physique et la biologie, dans l'art, la musique. 35 conférences. Avec le patronage de : FIUC, FNRS, Conseil Pontifical de la Culture, Compagnie de Jésus (BML).

    image_mini.jpgL’année Darwin a mis sur le devant de la scène la distinction entre les langages, langage scientifique et langage théologique, langage scientifique et langage symbolique. Elle a rappelé la compatibilité, dans leur ordre, de l’évolution et de la création, à distinguer du créationnisme. Il reste à se centrer sur l’idée de création elle-même et à étudier ce qu’elle apporte positivement à la pensée. L’idée de création comme don à la pensée, voilà la perspective directrice de ce colloque international. Don à la pensée en philosophie des sciences et en anthropologie, en théologie et en histoire de l’art, en écologie et en économie, dans les traditions juive, chrétienne et musulmane, hier et aujourd’hui. Lors de chaque conférence et donc en chaque domaine d’investigation, la question à poser sera celle-là : que donne l’idée de création à la pensée ?

    Programme, informations et inscriptions

  • Le "Parvis des gentils"

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    "Le Saint-Père va  s’exprimer publiquement de Rome sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris (place Jean-Paul II) le 25 mars prochain à 21h30. Cette allocution, sur écran géant, interviendra dans le cadre d’une initiative du Saint-Siège intitulée « le Parvis des gentils ».

    Originellement, ce « parvis »  était, chez les hébreux, celui où les « gentils », c’est-à-dire les non juifs, étaient admis dans l’ancien temple de Jérusalem. Le Pape Benoît XVI a exprimé cette idée en 2009, à l’occasion de ses vœux adressés à la Curie, il déclarait alors : « Je pense que l'Eglise devrait aujourd'hui aussi ouvrir une sorte de « parvis des Gentils », où les hommes puissent d'une certaine manière s'accrocher à Dieu, sans le connaître et avant d'avoir trouvé l'accès à son mystère, au service duquel se trouve la vie interne de l'Eglise. Au dialogue avec les religions doit aujourd'hui surtout s'ajouter le dialogue avec ceux pour qui la religion est une chose étrangère, pour qui Dieu est inconnu et qui, cependant, ne voudraient pas rester simplement sans Dieu, mais l'approcher au moins comme Inconnu. "  voir la suite sur "Nouvelles de France"

  • Belgique : la solidarité grandit une culture

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    L'opinion d'un de nos "blogueurs"...

    "La solidarité grandit une culture", tel était le thème de la soirée-spectacle qui a eu lieu hier soir au KVS, à Bruxelles, et qui a remporté un très grand succès. On ne peut qu'applaudir à cette dénonciation d'une vision nationaliste haineuse et à cet appel pour que nous continuions à vivre en harmonisant nos différences. On connaît l'adage "le patriotisme est l'amour des siens, le nationalisme est la haine des autres". L'agression, hier soir, à son domicile, d'un bourgmestre de la périphérie bruxelloise par un groupe extrémiste (le TAK) en constitue une triste illustration.

    Demain, la manifestation "shame" réunira sans doute des milliers de gens qui désirent que l'on mette fin à cette crise politique interminable et qu'un gouvernement soit mis en place. Le succès de cette manifestation conduira-t-il à une "révolution moules-frites" comme le suggère Philippe Geluck? Ce serait souhaitable car il est vrai que si cette crise perdure, le crédit dont notre pays bénéficie encore va être totalement ruiné avec les conséquences que l'on imagine sur les investissements venant de l'étranger, sur les prêts que l'on voudra encore bien nous consentir, avec toutes les répercussions imaginables sur l'activité économique, sur l'endettement global et sur l'emploi...

    Irons-nous, irez-vous, manifester? Nous sommes dans le domaine des opinions et des choix où l'on ne peut se revendiquer d'aucune certitude, la politique n'étant que l'art du possible. Manifester pour qui, manifester pour quoi? Voilà ce qu'il faut sans doute tâcher d'élucider avant de se décider. Si l'on m'interdit d'y arborer le drapeau de notre pays comme il semble que la consigne en soit donnée, cela m'inquiète fortement.

    Se souvient-on encore de l'historien libéral Henri Pirenne qui affirmait qu'en Belgique, le catholicisme tenait lieu de sentiment fédérateur? La déchristianisation avancée de notre pays n'est pas sans lien avec la disparition des solidarités et la montée des particularismes antagonistes. Ne serait-ce pas la clef de ce processus où "la Belgique s'éteint lentement comme une bougie" pour reprendre l'expression cynique de Bart De Wever?

    Quand une société n'est plus unie par le haut, par des valeurs supérieures, elle se décompose par le bas...

  • La foi du mathématicien


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    OLIVIER REY. 
Chercheur au CNRS, professeur de mathématiques
 à  l’École polytechnique
 et de philosophie à la Sorbonne, cet homme
 de savoir vit sa foi comme un long cheminement intérieur… et extérieur.

    « Je n’ai pas eu de conversion brutale. Je dirais plutôt que c’est un long chemin qui n’est d’ailleurs pas encore achevé. Curieusement, c’est la lecture de Nietzsche, philosophe violemment antichrétien, qui m’a amené vers la religion. D’après Nietzsche, ce sont les principes chrétiens qui ont fini par tuer Dieu. Pour moi, ce sont les principes nietzschéens qui m’ont progressivement conduit, à travers l’étude des auteurs que lui-même avait lus, jusqu’aux Évangiles et à la tradition biblique ! »

    À la question de savoir si les mathématiques vont à l’encontre de la foi, Olivier Rey répond par la négative: « On oppose souvent le récit biblique à la science alors que ces deux domaines ne s’adressent pas aux mêmes facultés en nous. La science nous parle du rapport à l’objet quand la religion nous parle du rapport au sujet. Cette controverse est un peu ridicule. D’autant que l’on ne peut pas se construire uniquement grâce à la pensée scientifique, il faut d’abord passer par d’autres récits nécessaires à la construction de l’adulte. » Le professeur s’érige contre cet affrontement entre deux camps, la science et la religion, cette dernière ayant actuellement tendance à être vécue sur le mode purement émotionnel de l’effusion.
    Et Olivier Rey de rappeler que l’on doit vivre sa relation à Dieu avant tout dans la non-maîtrise et dans son rapport à autrui. Un homme pour qui la foi ouvre aux autres : « La fraternité repose sur le fait que nous avons tous le même Père. »

    Voir: "La foi du mathématicien" par Fanny Bijaoui

    et : "Dio è morto, ma era un sosia" par Antonio Giuliano (entretien avec Olivier Rey, en italien) 

  • Philippe de Woot, Fabrice Hadjadj, Mgr Léonard et le Pr Bricmont à l'Institut Sophia

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    Trois conférences (ouvertes à tous) à ne pas manquer :


    * le 26 janvier 2011 à 20 h :

    "Rendre à l’action économique ses dimensions éthique et politique".
    par le Professeur de WOOT.
    A l’Institut d’Etudes Théologiques (IET) , 24 boulevard St Michel, 1040 Bruxelles (Montgomery)

    * Le lundi 21 février, à 20h,

    "Le paradis pour les nuls".
    par le philosophe et écrivain Fabrice HADJADJ.
    A l’Institut d’Etudes Théologiques (IET) , 24 boulevard St Michel, 1040 Bruxelles (Montgomery)

    * Le mardi 5 avril, à 20h,

    "Concilier la science et la foi, est-ce raisonnable".
    par Monseigneur André-Joseph LEONARD, archevêque de Malines-Bruxelles, et par le Professeur Jean BRICMONT.
    A l’Auditoire Socrate, à Louvain-la-Neuve

    Réservations : institutsophia@yahoo.fr

    http://www.institutsophia.org/