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Idées - Page 126

  • Tim Jackson à l'Université de Louvain : "il faut réinventer le concept de croissance"

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    Sur "Catho.be" : Tim Jackson à l'UCL

    Jackson_Tim

    "750 à 800 personnes, en grande majorité des étudiants, ont rempli le Socrate 10 de l'UCL à Louvain-la-Neuve, lundi dernier, pour écouter Tim Jackson désormais docteur honoris causa. Le lendemain midi, l'économiste britannique dialoguait avec Thomas Leysen, Thierry Jacques  et Philippe Defeyt. 

    Comment est-il possible de croître sans cesse dans une planète close, s'est interrogé Tim Jackson. "La croissance n'est pas tenable en l'état. On est déjà au-delà des limites de notre planète." Mais surtout, qui sommes-nous? La question de la croissance est en effet profondément liée à celle de "l'âme humaine". Certains estiment que l'économie peut continuer à croître tout en réduisant l'impact matériel. Ce n'est pas le cas, réagit le Docteur honoris causa. De plus, ceux qui disent qu'il y a une solution technologique ne se posent pas la question de l'être humain.
    Souvent, l'orateur a fait la distinction entre les pays riches - les nôtres - et les pays pauvres ou émergents. Le rapport à la croissance ne peut être le même. Si elle est encore nécessaire pour ces derniers, dans les premiers, on peut se demander si elle améliore vraiment le bien-être. Ne serait-ce pas aux pays développés à élaborer un nouveau système plus durable?
    La consommation est profondément liée à la dynamique sociale. Elle est ostentatoire. Il faut éviter la honte et montrer que l'on peut acquérir les dernières nouveautés. Celles-ci relancent l'économique ainsi que le cercle vicieux du crédit. "On dépense plus que ce qu'on a pour acheter ce dont on n'a pas besoin afin de produire des effets, qui ne durent pas!" Quant à l'État, il est mal pris. Il doit en effet stabiliser l'économie, évitant la récession, et protéger les biens sociaux, les deux n'allant pas souvent de pair. Et l'orateur d'en appeler à un épanouissement moins matérialiste, attentif à autrui plus qu'à soi, et à retrouver l'espace social, mettant en place une économie construite autour des activités de service...

    De la conception à l'action

    Animé par Eddy Caekelberghs (RTBF), le tour de table du mardi 1er février, a commencé avec Thomas Leysen. Le président de la Fédération des entreprises de Belgique est également président de Umicore. Il reconnait l'importance du développement durable, mais rappelle que le monde des entreprises n'est pas uniforme à ce sujet. «Ce sont les années à venir qui vont nous enseigner comment vivre cette croissance ralentie.» Il suggère une solidarité  interpersonnelle, intercontinentale et intergénérationnelle.

    Thierry Jacques (CSC) a rejoint Thomas Leysen sur un point: le système actuel n'est plus aussi efficace qu'avant. Selon lui, le livre de Tim Jackson sort du cadre. Or, il est difficile de sortir de ce cadre en pratique, car nous restons attachés à la croissance. «La croissance nous a permis de vivre dans une société du plein emploi et de la protection sociale, elle reste donc très importante pour les travailleurs.»

    Philippe Defeyt, a alors pris la parole en tant que président du CPAS. Selon lui, il faut aborder ce projet en partant du point de vue des personnes les plus précarisées. Celles pour qui «l'opulence n'existe plus». La mondialisation du travail a mis les petits revenus «hors jeu». «Depuis 77, on dit que plus de croissance résoudra les problèmes de chômage. Or sur le terrain, on constate que c'est faux!»

    Tim Jackson a ensuite réagi à ces différentes interventions. Selon lui, la pauvreté et la prospérité sont liées. C'est pourquoi, il faut réinventer le concept de croissance. Pour la première fois dans l'histoire, l'Homme va manquer de ressources et doit réinventer sa manière de les travailler, de les consommer et de les échanger."

    Quelqu'un a-t-il songé à faire le lien avec l'enseignement du pape dans la récente encyclique "Caritas in veritate" où il écrit notamment (§ 51) : "La façon dont l’homme traite l’environnement influence les modalités avec lesquelles il se traite lui-même et réciproquement. C’est pourquoi la société actuelle doit réellement reconsidérer son style de vie qui, en de nombreuses régions du monde, est porté à l’hédonisme et au consumérisme, demeurant indifférente aux dommages qui en découlent. Un véritable changement de mentalité est nécessaire qui nous amène à adopter de nouveaux styles de vie « dans lesquels les éléments qui déterminent les choix de consommation, d’épargne et d’investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune ». Toute atteinte à la solidarité et à l’amitié civique provoque des dommages à l’environnement, de même que la détérioration de l’environnement, à son tour, provoque l’insatisfaction dans les relations sociales. À notre époque en particulier, la nature est tellement intégrée dans les dynamiques sociales et culturelles qu’elle ne constitue presque plus une donnée indépendante. La désertification et la baisse de la productivité de certaines régions agricoles sont aussi le fruit de l’appauvrissement et du retard des populations qui y habitent. En stimulant le développement économique et culturel de ces populations, on protège aussi la nature. En outre, combien de ressources naturelles sont dévastées par les guerres! La paix des peuples et entre les peuples permettrait aussi une meilleure sauvegarde de la nature. L’accaparement des ressources, spécialement de l’eau, peut provoquer de graves conflits parmi les populations concernées. Un accord pacifique sur l’utilisation des ressources peut préserver la nature et, en même temps, le bien-être des sociétés intéressées."

  • Belgique : au sommaire de "Pâque Nouvelle"

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    Un nouveau numéro de la revue trimestrielle "Pâque nouvelle" vient de sortir. Une publication, dans laquelle Anne-Marie Libert revient sur le thème de la conférence qu’elle a prononcée le 27 novembre dernier à l’église du Saint-Sacrement à Liège. Son article,  qui dénonce l’ordre nouveau qui s’installe contre la vie, s’intitule « La tactique du salami ».

     Toutes les autres contributions sont aussi à citer. Épinglons « Verbum Domini  (au sujet de la dernière exhortation de Benoît XVI) et « Lectio divina » ( par l’abbé Bruno Jacobs), « Et le Verbe s’est fait chair » (par l’abbé Pascal-Marie Jerumanis), « Que ta volonté soit faite » (par Marion Guében-Baugniet), un portrait du P. Joseph Kentenich, fondateur du mouvement marial international (90 pays) de Schönstatt (par Bénédicte et Paul-Bernard Lesuisse) et un article sur le livre du cardinal Marx, archevêque de Munich intitulé,comme de juste : « Le Capital » (par Joseph Pirson).

    Depuis le décès (août 2010) du regretté Mgr Dangoisse, la rédaction de « Pâque Nouvelle » est dirigée par l’abbé Bruno Jacobs (bjacobs@gmx.com).

    Le secrétariat et la gestion des abonnements sont confiés à Marc Emond (tél.+32 (0)83.61.36.30 courriel marc.emond@skynet.be )

    L’abonnement annuel coûte 13€ (Belgique) ou 15€ (autres pays). Pour un premier abonnement découverte ou un abonnement-cadeau à un ami : 10€ (Belgique) ou 12€ (autres pays). A verser au compte IBAN : BE57 0682 1849 3335   BIC : GKCCBEBB de Pâque Nouvelle.

  • Le courage d'une journaliste égyptienne musulmane

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    Un brin d'imagination ne nous fera pas de mal !, par Fatma Naout

    Fatma2 Dans mon article précédent j'ai dit que je m'imaginais souvent à la place des chrétiens, je partage leur chagrin et je l'exprime dans mes écrits. Ceci a eu pour effet de mettre en colère quelques-uns de mes lecteurs, à tel point que l'un d'eux a cru bon de m'écrire: "Repens-toi à Allah!" Comme si la tâche de tout musulman consiste à tyranniser le chrétien !

    Mais malgré l'horreur que m'inspirent les qualificatifs discriminatoires tels que chrétien et musulman, je suis disposée à m'y conformer et à adresser cet article aux seuls musulmans ; chrétiens s'abstenir ! De toutes façons cet article fait appel à l'imaginaire, attendu que la loi ne punit pas l'imagination, pas encore en tout cas.

    Imagine que le maître d'école demande à ton fils musulman: où vas-tu? Et que ton fils réponde: "Au cours de religion Monsieur !" Et que le maître se mette à rire et qu'il lance à ton fils : "Parce que vous appelez ça une religion !"

    Imagine qu'un élève s'étouffe en mangeant et que ton fils plein de bonté se précipite pour lui porter secours en lui offrant de l'eau et que l'élève en question lui crie: " Non ma mère m'a dit de ne pas boire de la bouteille d'un musulman parce qu'ils sont tous impurs."

    Imagine que tu feuillettes le manuel scolaire de ton fils et que tu le trouves rempli de passages tirés des évangiles et pas un seul verset du coran.

    Imagine que tu t'es égaré, tu demandes ton chemin à un habitant du quartier et celui-ci te répond : "Tournez à gauche et continuez jusqu'à… excusez-moi, la mosquée, ensuite tourner à droite" (en Égypte la politesse exige de s'excuser quand on mentionne certains lieux comme latrines, égouts, lupanars…"

    Imagine que ta petite fille s'éveille en sursaut à l'aube, parce que le haut-parleur de l'église voisine (une des nombreuses églises du quartier) se met à hurler: " Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés etc."

    Imagine que ton ami chrétien t'invite à la messe et que tu entendes le curé exhorter ses paroissiens dans son prêche du dimanche : "Ne saluez pas les musulmans, ce sont des incroyants, ne prenez pas de repas avec eux et ne laissez pas vos enfants jouer avec leurs enfants !"

    Que ferais-tu si tu  étais obligé de vivre dans une telle société ? Je sais que tu te dis actuellement: Quelle plaisanterie? Question stupide qui ne mérite pas de réponse, et je serai tout à fait d'accord avec toi et j'admettrai la futilité de mon hypothèse, n'ai-je pas pris la précaution dès le départ de mentionner que tout ceci n'est que le fruit de mon imagination ?

    Bien évidemment les chrétiens n'agissent pas ainsi. Non c'est plutôt nous qui avons pris l'habitude de dire certaines choses comme : "C'est un chrétien mais c'est quand même un brave type" ou bien "ce sont des idolâtres" ou "des mécréants", sans y penser ou volontairement, bien appuyés sur notre majorité et conscients de leur minorité, rassurés par les principes de leur religion qui leur commande: "Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites le bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous veulent du mal et qui vous rejettent"

    J'ai voulu aujourd'hui mettre en évidence ces situations aberrantes pour que chacun de nous tente de ressentir leur impact s'il avait à les endurer. Nous qui hurlons dans les microphones "Allah Akbar" sans tenir compte qu'Allah aime que son nom soit prononcé avec douceur. Nous qui entendons nos imams dénigrer les non-musulmans alors qu'ils se font un devoir de prier pour leurs frères non-chrétiens. Me permettriez-vous de les envier du fait que plusieurs parmi nous n'ont pas retenu la leçon de charité alors que la plupart d'entre eux la mettent en pratique ?

    Soyons plus intelligents que notre gouvernement (nous le sommes en effet), bien que notre gouvernement nous tyrannise tous ensemble, il se plaît à séduire la majorité en l'incitant à tyranniser la minorité, sommes-nous tenus à agir de cette façon ? Mais n'allons pas trop vite, depuis combien de temps nous nous comportons de la sorte ? Depuis les années 70, quelques décennies seulement, un battement de paupière à l'échelle de l'histoire.

    Avant que les poisons du désert (le désert d'Arabie) ne s'abattent sur l'Égypte, les locataires d'un même bloc laissaient leurs portes ouvertes aux voisins, musulmans comme chrétiens, les enfants des uns se mêlaient allègrement aux enfants des autres, et l'amour irradiait dans tous les recoins du quartier. Et le ciel souriait en disant : "Voilà des gens qui ont appris comment aimer le Bon Dieu !"

    Cet article a été publié dans le périodique "el Masry el Yom" ce qui se traduit par "l'égyptien aujourd'hui", et repris sur un site copte en langue arabe.

  • Ce sont les hommes qui font leur propre histoire...

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    jacques_le-goff.jpgCarte blanche à Jacques Le Goff, Professeur de droit public à Brest(*)

    Que pèsent les actes de simples citoyens au regard de l'Histoire ? D'ordinaire, peu de choses. L'actualité a tôt fait de les réduire à l'oubli, et la prison - ou les armes  - au silence. Seule leur répétition peut finir par créer un cours nouveau. La Résistance, toutes les résistances organisées, se fondent sur la fusion entre choix individuels et force collective.

    Il arrive pourtant que des hommes, des femmes, incarnent, à eux seuls, la protestation, au point d'en devenir l'emblème ou l'icône. On pense à Gandhi, à Mandela ou à de Gaulle. Mais aussi à Mohamed Bouazizi, cet étudiant tunisien dont l'immolation ne visait pas à provoquer un effet immédiat d'aussi grande ampleur. Simplement, son désespoir est entré en résonance avec celui d'un peuple qui n'attendait plus que le signal du soulèvement. Puis l'onde de choc s'est propagée jusqu'en Égypte. Avant lui, combien, qui avaient osé braver le pouvoir en place, l'avaient payé de leur travail, de leur liberté, de leur intégrité même, pour ceux qui subirent la torture ?

    Naturellement, revient à la mémoire le geste de Jan Palach, immolé par le feu sur la place Venceslas de Prague, le 19 janvier 1969, pour protester contre l'occupation soviétique. Vingt ans plus tard, Vaclav Havel sera arrêté pour avoir fleuri la plaque commémorative, puis condamné à neuf mois de prison. Avant l'achèvement de sa peine, le régime communiste aura sombré. Si l'acte de Palach n'a pas « créé » la dynamique de résistance, il l'a considérablement amplifiée. Il a donné du courage, par la force d'un témoignage qui montrait une vérité le dépassant de beaucoup. C'est la définition même du « martyr » : celui qui meurt pour attester une vérité qui vaut qu'on lui sacrifie l'essentiel.

    Ces mots sont souvent venus sous la plume d'un grand philosophe qui mourra, comme Socrate, conformément à ce qu'il avait dit et écrit : Jan Patocka, l'un des initiateurs de la Charte 77. Lui, que Havel tenait pour son père spirituel, est mort d'une hémorragie cérébrale à 70 ans, en mars 1977, après une semaine d'interrogatoires de dix heures par jour, debout. Le policier qui l'interrogeait écrira dans son procès-verbal : « Il a assumé ses devoirs civiques et déclaré que, s'il ne le faisait pas, personne d'autre ne pourrait le faire. Il a, en outre, déclaré qu'il était conscient qu'il ne pourrait plus retourner à la vie normale. » À un ami qui voulait quitter la Tchécoslovaquie, il objectait : « On doit rester et garantir une vie spirituelle ici. » Tout est dit. Et Aung San Suu Kyi en Birmanie ? Et Liu Xiaobo en Chine ? Et le père Popieluszko en Pologne ? Combien d'autres, hier comme aujourd'hui, poussent l'indignation jusqu'à ses plus ultimes conséquences.

    Ces « justes » manifestent avec éclat la capacité de soulèvement que peut avoir la conviction, et le pouvoir d'initiative d'individus dont les choix peuvent se situer aux antipodes de l'individualisme (1). Les sociologues, comme Georges Gurvitch, nous ont rappelé que le social, c'est aussi des personnes responsables et agissantes. Et les historiens redécouvrent, après l'engouement pour la « longue durée », le rôle décisif des acteurs et des événements imprévisibles dans le cours de l'Histoire.

    Oui, ce sont les hommes qui font leur propre histoire.

    Parue dans ouestfrance.fr

  • Pas moutonnier pour un sou

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    3790036388.jpgDans la « Libre Belgique-Gazette de Liège » du 27 janvier, Paul Vaute rend hommage à l’essai que le Liégeois Mutien-Omer Houziaux vient de publier aux éditions Mols sous le titre : « A contretemps : regards politiquement incorrects » dont nous avions déjà signalé la parution.

    Voici le point de vue du directeur de l’édition liégeoise de la Libre Belgique :

    « Science, éthique, foi… : Mutien-Omer Houziaux est sur tous les fronts. Dans un essai sur Soljenitsyne, la critique littéraire française Corinne Marion relevait que le refus de l’hédonisme, dans le monde occidental contemporain, constitue une forme de dissidence authentique. Voici le livre d’un dissident. Romaniste, ancien maître de conférences à l’Université de Liège, Mutien-Omer Houziaux n’a pourtant en rien le profil passéiste auquel on réduit volontiers ceux qui ne croient pas devoir s’aligner sur l’esprit du temps. En tant que chercheur, il a été notamment un des pionniers de l’enseignement et de l’anamnèse assistés par ordinateur. Dès 1972, à l’époque où le PC domestique relevait encore de la science-fiction, il publiait sur ce sujet aux Presses universitaires de France. La linguistique et la musicologie font aussi partie des domaines de prédilection de celui qui fut, par ailleurs, organiste titulaire de la cathédrale de Liège durant vingt-cinq ans. S’il écrit "A contretemps", comme l’annonce le titre de son livre, c’est notamment à partir du constat que "nos mentalités se laissent anesthésier par un consensualisme de confort et d’hédonisme" et que "les discours appellent d’autant plus à la vigilance qu’ils sont lénifiants et rassurants". En s’exposant au reproche de mélanger les genres, l’auteur met ici sur la sellette les modernités scientifique, éthique et religieuse, avec une attention particulière à la manière dont la pensée, parfois, se laisse piéger par le langage dominant. "Il a vraiment l’air d’un chat aux yeux mi-clos, mais qui surveille patiemment la souris cachée dans le coin pour la débusquer et la trucider", observe, dans la préface de l’ouvrage, le regretté Mgr Michel Dangoisse, doyen du chapitre cathédral de Namur. La couleur est annoncée : ce sont, sans réserves et sans tiédeur, les positions catholiques romaines qui trouvent ici un hardi défenseur. Au chapitre du respect de la vie, notamment, quand il s’interroge "sur la pérennité du respect des vieux, des handicapés, de l’humanité souffrante, bref de nous-mêmes" D’un sujet à l’autre, le fil rouge pourrait bien être cette citation de La Bruyère : "Comme les hommes ne se dégoûtent point du vice, il ne faut pas aussi se lasser de le leur reprocher".

    Mutien-Omer Houziaux, "A contretemps. Regards politiquement incorrects", éd. Mols, 288 pp., env. 22,50 euros.

  • Haro sur la "dictature dogmatique"

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    Une tribune libre paraît aujourd'hui dans un quotidien toujours prompt à relayer la contestation anti-romaine.

    Les « autorités romaines » (en fait, c'est le pape qui est visé) affectionnent, paraît-il, les « formules choc » comme la « dictature du relativisme ». En réalité, voici ce que disait le pape, en novembre dernier :  « Le relativisme (...) apparaît comme l'unique attitude à la hauteur de l'époque actuelle. L'on est en train de mettre sur pied une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif et qui donne comme mesure ultime uniquement son propre ego et ses désirs. » Est-ce la « formule choc » ou le « slogan » incriminés par nos théologiens?

    Armés du « slogan » comme concept pour désigner l’attitude romaine, ils en concluent à son « caractère autoritaire » ("tout slogan étant autoritaire par nature") et, plus grave, ne permettant pas d’appréhender la réalité. 

    Vient ensuite une digression consensuelle sur le relativisme et sur « le pragmatisme qui évacue les questions de sens », mais c’est pour mieux s’en prendre au discours romain qui pècherait par excès inverse, condamnant « sans nuance la société occidentale d’aujourd’hui, jugée hédoniste, partisane d’une culture de mort, sans cœur ni conscience. »

    A leurs yeux, le discours du « Vatican » traduirait ainsi « l’effroi (sic !) devant l’évolution d’un monde jugé décadent. » Décadence que de nombreux esprits s’accordent pourtant à reconnaître mais mot que Benoît XVI ne prononce pour ainsi dire dire jamais.

    La notion absolue de « Vérité » ferait problème, « vérité enseignée par le magistère catholique et désormais mise en doute, voire tournée en ridicule par de nombreux catholiques eux-mêmes. » Ici, nos auteurs ne font pas dans la nuance car ils laissent entendre que le Vatican prétend à la Vérité en tout et pour tout. Or, dans l’enseignement de l’Eglise, il y a des degrés divers, depuis la Vérité révélée dans les Ecritures et incarnée en Jésus, jusqu’aux instructions concernant le culte ou la discipline ecclésiastique. Tout cela ne bénéficie évidemment pas du même niveau d’infaillibilité ; certaines dispositions pouvant être revues et modifiées.

    Les auteurs stigmatisent l’attitude de l’Eglise qui se voudrait détentrice de la vérité en tout et pour tout : c’est de l’orgueil, de la dictature, du fanatisme ! Et d’appeler l’histoire en renfort où « tant d’affirmations catégoriques  de l’Eglise (lesquelles?) ont été démenties par les découvertes scientifiques (lesquelles?) ou par l’expérience vécue (laquelle?) » ! L’historien hausse les épaules devant cette argumentation éculée ; on sait que l’histoire de l’Eglise n’est pas exempte de dérapages et « d’hommeries », mais cela remet-il en cause la vérité dont-elle est porteuse ? Quand il s’agit de rendre témoignage de l’Evangile, il est question, en effet, de points sur lesquels l’Eglise ne peut transiger; cela n’empêche pas la réflexion contrairement à ce qu’affirment les auteurs. Augustin, Thomas d’Aquin, Pascal, Urs Von Balthasar et bien d’autres ne s’en sont pas privés.

    Dans le même sermon de novembre dernier, Benoît XVI affirmait : « Nous possédons, en revanche, une autre mesure: le Fils de Dieu, l'homme véritable. C'est lui la mesure du véritable humanisme. Une foi "adulte" ne suit pas les courants de la mode et des dernières nouveautés; une foi adulte et mûre est une foi profondément enracinée dans l'amitié avec le Christ. C'est cette amitié qui nous ouvre à tout ce qui est bon et qui nous donne le critère permettant de discerner entre le vrai et le faux, entre imposture et vérité. Cette foi adulte doit mûrir en nous, c'est vers cette foi que nous devons guider le troupeau du Christ. Et c'est cette foi, - cette foi seule - qui crée l'unité et qui se réalise dans la charité. Saint Paul nous offre à ce propos - en contraste avec les tribulations incessantes de ceux qui sont comme des enfants ballottés par les flots - une belle parole: faire la vérité dans la charité, comme formule fondamentale de l'existence chrétienne. Dans le Christ, vérité et charité se retrouvent. Dans la mesure où nous nous rapprochons du Christ, la vérité et la charité se confondent aussi dans notre vie. La charité sans vérité serait aveugle; la vérité sans charité serait comme "cymbale qui retentit" (1 Co 13, 1). »

    Cette tribune ne tombe-t-elle pas dans l’excès lorsqu’elle renvoie dos à dos "dictature du relativisme" et "dictature de la pensée dogmatique" ? Cette pensée dogmatique accusée de renoncer à penser en exigeant une obéissance aveugle, comme si, lors des conciles et des synodes et dans de nombreux congrès catholiques, tout le monde était bâillonné; comme si la foi vécue dans la fidélité à l’enseignement de l’église excluait le travail de la raison et le dialogue avec l’autre, dans le respect de l’autre.

    Et nos auteurs de se décerner bravement un brevet d’humanité car ils pratiquent une "saine relativité" qui serait une vertu chrétienne (?) et tout cela en se revendiquant de la Bible, tant il est vrai, pour parodier Boileau, que tout théologien dissident se fait « pape la bible à la main » !

    Une question pour conclure : quand le pape confie la présidence de l’Académie pontificale des Sciences à un médecin protestant, fait-il preuve d’autoritarisme dogmatique ?

  • Avons-nous tous le même Dieu ?

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    Nous nous permettons de reprendre ce texte "trouvé" sur "Le temps d'y penser" dans son intégralité, pour ne pas l'estropier, et parce que nous le trouvons très éclairant. Merci à son auteur pour son aimable autorisation.

    "Nous avons tous le même Dieu"

    Par Henry le Barde • 31 jan, 2011 • Catégorie: Réflexion faite

    Il y a quelques jours a ressurgi sur Twitter un de ces petits débats récurrents entre chrétiens1, petit débat opposant, dans la plupart des cas, traditionalistes et progressistes. On en revient malheureusement toujours là. Une fois l’étiquette collée, la discussion porte dès lors moins sur le fond que sur les arrière-pensées supposées de son contradicteur. Inutile de le nier, nous fonctionnons tous ainsi.

    « On a le même Dieu. » Après tout, certes, pourquoi pas ? Empreinte de charité christianoïde, cette affirmation, particulièrement entendue dans le cadre bien glissant du dialogue islamo-chrétien, fait passer celui qui n’y souscrirait pas pour le dernier des réactionnaires2. Alors quoi ? Émettre simplement l’hypothèse que non, nous n’avons pas le même dieu vous rendrait suspect de quel désir secret ? Relancer les Croisades ? Brûler les mosquées ?

    Que peut donc signifier : « Avoir le même dieu ? » A-t-on un dieu ? Le possède-t-on ? Fait-il partie de notre identité, et rien d’autre ? Est-il un attribut qui nous définit, comme une nation – qu’on peut choisir – ou une famille – qu’on peut quitter ? Notre Dieu est-il contenu tout entier dans la chrétienté ?

    Non, nous "n’avons pas" de Dieu. Car une telle appropriation, en l’intériorisant, rend d’emblée possible l’existence d’autres possessions. J’ai un Dieu chrétien. Tu as un Dieu musulman. Au fond, à chacun son dieu et le monde vivra en paix. Et, depuis l’avènement des monothéismes, cette assertion n’est bien entendu plus acceptable. Le dieu n’est pas le drapeau d’une nation, d’une cité, d’un peuple ou d’une civilisation. Et c’est là que les choses se corsent. Car le monothéisme implique qu’on ne possède plus un dieu, auquel on se soumet, on se consacre plus qu’au dieu de la cité ennemie, auquel on croit également mais qu’on rejette. Le monothéisme invalide de fait l’existence d’autres dieux. Si on croit en son dieu, on ne peut plus croire en l’existence d’un autre. Impossible de valider la vérité d’en face sans mettre en danger la sienne.

    Nouvelle pirouette, donc : nous croyons au même dieu, mais pas de la même façon. Dieu s’est révélé différemment à chacun. Mais au final, c’est le Même qui nous parle. Croire en Dieu suppose donc seulement de croire en son existence ? Toute foi en un principe créateur, surnaturel serait équivalente ? Nous aurions donc le même dieu que les Francs-Maçons ? Que Rousseau ? Dieu, le Grand architecte… même combat ? Au fond du fond, nous achèterions le même produit, malgré une offre commerciale différente, comme ces paquets de lessive fabriqués par la même holding ? Nous aurions tous accès au même réseau malgré des services un tantinet personnalisés – nous chrétiens bénéficiant d’une offre triple-play difficile à expliquer pour les non-initiés ? Autrement dit, le simple accord arithmétique sur le nombre de dieux existant suffit-il à définir la foi en Dieu ? Celle-ci est-elle du même ordre que, par exemple, l’existence du Père Noël ?

    Non, la foi en Dieu implique aussi sa définition : Dieu ne se définit-il pas d’abord par ce qu’Il nous dit ? Par la relation qu’il instaure avec nous ? Dès lors que ces définitions divergent, alors on ne parle plus de la même chose. Entre un Dieu qui noue une alliance avec l’homme, un Dieu qui exige sa soumission et un Dieu qui meurt pour lui et lui demande de l’appeler Père, n’y a-t-il qu’une différence de façade3 ? Comme le dit Jacques Ellul, cité par François Jourdan dans Dieu des chrétiens, Dieu des Musulmans :

    « Croire que Dieu est un seul Dieu (et non plusieurs) cela n’est pas faux, mais reste extérieur, étranger à sa personne. »

    Croire… Tenez, le credo des chrétiens s’arrête-t-il à la définition de Dieu le Père ? Un Dieu qui soufflerait à son prophète que Jésus n’est pas son Fils peut-il être, selon notre regard de chrétien professant ce Credo, le vrai Dieu ? Un prophète postérieur au Christ – et qui nie sa divinité – peut-il être considéré comme envoyé de Dieu ? Ces paroles, nombre de chrétiens de ma connaissance ont du mal à les entendre. Les Musulmans que j’ai pu rencontrer n’ont pas cette fausse pudeur. Parce qu’ils sont logiques. On ne peut croire en même temps en Mahomet et au Christ Fils de Dieu. Que le Coran mentionne des personnages bibliques ne change rien à l’affaire.

    Le Père Jourdan recommande d’ailleurs de bannir le mot « même » dans le dialogue interreligieux en raison de sa polysémie : si l’acception « unique » peut convenir, on ne peut l’étendre à « identique ». Nous croyons tous en un dieu unique. Mais nous ne croyons pas au même dieu. De ces deux phrases ne peut découler qu’une conclusion : l’un des deux n’existe pas, au sens « d’existence qualifiée » et non de simple essence. Et pourtant, les catholiques ne condamnent pas les autres religions, en ce qu’elles sont, par de nombreux aspects, bénéfiques pour les hommes.

    « L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses. » (Encyclique Nostrae Aetate, 1965).

    Affirmer que nous n’avons pas le même Dieu mais qu’il n’en existe qu’Un n’implique pas un manque de respect pour nos frères qui ne partagent pas notre Foi, suggérant une attitude condescendante du style « Nous n’avons pas les mêmes valeurs. » C’est, seulement et avant tout, respecter le Dieu auquel nous croyons.

    Pour provoquer un peu, oui, tous les hommes ont le même Dieu. Le Dieu trinitaire des chrétiens. Mais tous n’en ont pas encore conscience4.

    Il serait intéressant de savoir si ce même débat existe entre musulmans… Pour eux, la question n’est-elle pas sans fondement ? []

    1. Il y aurait tant de choses à écrire sur les raisons de cette capitulation intellectuelle, sur ce sentiment de culpabilité qui ronge tout l’Occident pour ses crimes – et qui ne ronge d’ailleurs que lui –  au point que, tels les accusés des procès de Moscou, il l’amplifie en souscrivant parfois aveuglément à toutes les accusations tierces. Tant de choses à écrire sur ces motivations conscientes ou inconscientes, mais qui nous écartent du débat non sans l’avilir.[]
    2. On comprend bien, ici, que Juifs et Chrétiens peuvent revendiquer un même Dieu.[]
    3. Logiquement et symétriquement, les Musulmans pensent la même chose…[]
  • Afriques : les chemins de la démocratie ?

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    Révolution en Tunisie, émeutes en Égypte, scrutin embrouillé en Côte d'Ivoire, naissance d'un nouvel État au Sud-Soudan...

    "L'Afrique bouge. Nul ne s'est soucié de célébrer l'an dernier le cinquantenaire de l'indépendance de la moitié de l'Afrique subsaharienne, car le bilan de ces premières décennies n'inclinait guère aux congratulations.

    Les élections présidentielles organisées en octobre 2010 en Côte d'Ivoire par le président sortant Laurent Nbagbo, sous la pression de la «communauté internationale», n'offrent pas de motif de réconfort.

    Dans le même temps, l'organisation d'un référendum d'autodétermination au sud du Soudan et la prochaine naissance d'un nouvel État dans cette région ont laissé de marbre les commentateurs. Pourtant, il s'agit de la première remise en cause officielle des frontières héritées de la colonisation.

    Et voilà que l'Histoire s'est mise à avancer là où l'on ne l'attendait pas, dans la Tunisie réputée paisible et stable. Cette révolution démocratique est la première dans le monde arabe et même dans l'ensemble des pays à majorité musulmane. Il n'est pas étonnant qu'elle ait donné des idées aux Égyptiens de la classe moyenne mais rien ne dit que la démocratie avance sur les bords du Nil comme en Tunisie."

    voir la suite de l'analyse d'André Larané sur Hérodote.net

  • Un Belge au Québec, Thomas De Koninck : « Nous avons des raisons d’être optimistes »

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    i_03.jpgUne interview intéressante sur l'Eglise au Québec, contenant quelques "perles".

    "Une objection souvent faite à l’enseignement de l’Eglise consiste à dire qu’il faut suivre sa conscience. Mais ceux qui utilisent cet argument ignorent complètement que c’est précisément ce que l’Eglise préconise depuis toujours ! L’Eglise n’a jamais cessé de dire qu’il fallait suivre sa conscience. Mais une conscience éclairée. Car la conscience, ce n’est pas un talisman magique qui indique infailliblement la bonne direction ! Il faut l’éclairer en réfléchissant, en questionnant, en s’instruisant et en priant. Le cardinal Ouellet a le devoir de répondre aux questions et d’éclairer les consciences."

    "Personnellement j’admire le courage tranquille avec lequel, comme Benoît XVI, le Cardinal Ouellet fait face aux attaques et aux calomnies de la presse. Il a été calomnié et caricaturé avec une grossièreté et une vulgarité qui ne font honneur à personne. En même temps c’est le sort des apôtres. C’est même un vrai classique dans l’histoire de l’Eglise. Comme je vous l’ai dit c’est même plutôt rassurant pour l’avenir. Pas confortable mais rassurant."

    "Ce dont nous avons le plus urgemment besoin c’est de retrouver une véritable culture. Une culture au sens large du terme. Une culture qui englobe évidemment la dimension religieuse mais une culture profane également. Car la culture c’est ce qui permet l’épanouissement du genre humain. Or la culture prédispose à la révélation chrétienne qui a pour objet notre bonheur.

    A l’heure actuelle, l’hédonisme généralisé est un obstacle au bonheur donc à l’Amour qui est ce à quoi nous aspirons tous. Dans un souci, légitime et compréhensible, de rejeter les tendances jansénistes, le Québec contemporain a jeté par-dessus bord toute tradition, c’est-à-dire toute culture impliquant un véritable effort sur soi-même.

    Or la vraie joie est souvent indissociable de la souffrance. Une femme ne peut avoir le bonheur de serrer contre elle son bébé qu’après être passée par le travail de l’accouchement. Un alpiniste ne peut éprouver la joie d’arriver au sommet qu’après avoir surmonté la fatigue et la peur de tomber. Ce que je dis là est vrai d’abord du point de vue naturel mais l’est évidemment du point de vue surnaturel.

    Je pense profondément que ce dont nous souffrons le plus actuellement c’est d’un manque de culture et donc de réflexion. On entend fréquemment des objections du style : « Si vous croyez c’est que vous n’êtes pas sûrs, c’est bien parce que vous ne savez pas ». Ceux qui les formulent ne se rendent pas compte que la plupart des choses qu’ils considèrent comme du savoir, dans le domaine historique ou en tout autre domaine, le sont uniquement parce qu’ils se sont dit intérieurement « Je crois à l’autorité de celui qui a dit cela ». Ce n’est pas autre chose qu’un acte de confiance. C’est-à-dire un acte de foi."

  • Que soit! L'idée de création comme don à la pensée : colloque aux FUNDP

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    Jeudi 10 et vendredi 11 mars 2011 : Colloque international organisé par le Centre ESPHIN (Centre Études Sciences et Philosophie à Namur: sciences humaines, formelles et de la nature) et le CIFR (Centre Interdisciplinaire Foi et Raison) des Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix (Namur)

    L'idée de création dans la Bible, le judaïsme et l'islam, chez les Pères, en philosophie et théologie, entre écologie et économie, en rapport à la physique et la biologie, dans l'art, la musique. 35 conférences. Avec le patronage de : FIUC, FNRS, Conseil Pontifical de la Culture, Compagnie de Jésus (BML).

    image_mini.jpgL’année Darwin a mis sur le devant de la scène la distinction entre les langages, langage scientifique et langage théologique, langage scientifique et langage symbolique. Elle a rappelé la compatibilité, dans leur ordre, de l’évolution et de la création, à distinguer du créationnisme. Il reste à se centrer sur l’idée de création elle-même et à étudier ce qu’elle apporte positivement à la pensée. L’idée de création comme don à la pensée, voilà la perspective directrice de ce colloque international. Don à la pensée en philosophie des sciences et en anthropologie, en théologie et en histoire de l’art, en écologie et en économie, dans les traditions juive, chrétienne et musulmane, hier et aujourd’hui. Lors de chaque conférence et donc en chaque domaine d’investigation, la question à poser sera celle-là : que donne l’idée de création à la pensée ?

    Programme, informations et inscriptions

  • Le "Parvis des gentils"

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    "Le Saint-Père va  s’exprimer publiquement de Rome sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris (place Jean-Paul II) le 25 mars prochain à 21h30. Cette allocution, sur écran géant, interviendra dans le cadre d’une initiative du Saint-Siège intitulée « le Parvis des gentils ».

    Originellement, ce « parvis »  était, chez les hébreux, celui où les « gentils », c’est-à-dire les non juifs, étaient admis dans l’ancien temple de Jérusalem. Le Pape Benoît XVI a exprimé cette idée en 2009, à l’occasion de ses vœux adressés à la Curie, il déclarait alors : « Je pense que l'Eglise devrait aujourd'hui aussi ouvrir une sorte de « parvis des Gentils », où les hommes puissent d'une certaine manière s'accrocher à Dieu, sans le connaître et avant d'avoir trouvé l'accès à son mystère, au service duquel se trouve la vie interne de l'Eglise. Au dialogue avec les religions doit aujourd'hui surtout s'ajouter le dialogue avec ceux pour qui la religion est une chose étrangère, pour qui Dieu est inconnu et qui, cependant, ne voudraient pas rester simplement sans Dieu, mais l'approcher au moins comme Inconnu. "  voir la suite sur "Nouvelles de France"

  • Belgique : la solidarité grandit une culture

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    L'opinion d'un de nos "blogueurs"...

    "La solidarité grandit une culture", tel était le thème de la soirée-spectacle qui a eu lieu hier soir au KVS, à Bruxelles, et qui a remporté un très grand succès. On ne peut qu'applaudir à cette dénonciation d'une vision nationaliste haineuse et à cet appel pour que nous continuions à vivre en harmonisant nos différences. On connaît l'adage "le patriotisme est l'amour des siens, le nationalisme est la haine des autres". L'agression, hier soir, à son domicile, d'un bourgmestre de la périphérie bruxelloise par un groupe extrémiste (le TAK) en constitue une triste illustration.

    Demain, la manifestation "shame" réunira sans doute des milliers de gens qui désirent que l'on mette fin à cette crise politique interminable et qu'un gouvernement soit mis en place. Le succès de cette manifestation conduira-t-il à une "révolution moules-frites" comme le suggère Philippe Geluck? Ce serait souhaitable car il est vrai que si cette crise perdure, le crédit dont notre pays bénéficie encore va être totalement ruiné avec les conséquences que l'on imagine sur les investissements venant de l'étranger, sur les prêts que l'on voudra encore bien nous consentir, avec toutes les répercussions imaginables sur l'activité économique, sur l'endettement global et sur l'emploi...

    Irons-nous, irez-vous, manifester? Nous sommes dans le domaine des opinions et des choix où l'on ne peut se revendiquer d'aucune certitude, la politique n'étant que l'art du possible. Manifester pour qui, manifester pour quoi? Voilà ce qu'il faut sans doute tâcher d'élucider avant de se décider. Si l'on m'interdit d'y arborer le drapeau de notre pays comme il semble que la consigne en soit donnée, cela m'inquiète fortement.

    Se souvient-on encore de l'historien libéral Henri Pirenne qui affirmait qu'en Belgique, le catholicisme tenait lieu de sentiment fédérateur? La déchristianisation avancée de notre pays n'est pas sans lien avec la disparition des solidarités et la montée des particularismes antagonistes. Ne serait-ce pas la clef de ce processus où "la Belgique s'éteint lentement comme une bougie" pour reprendre l'expression cynique de Bart De Wever?

    Quand une société n'est plus unie par le haut, par des valeurs supérieures, elle se décompose par le bas...