Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Société - Page 321

  • "La responsabilité des familles en matière d’éducation commence dès le « ventre maternel » et dès la naissance"

    IMPRIMER

    Du site aleteia.org :

    L’éducation des enfants commence par celle apportée par les familles

    Le pacte éducatif entre les familles, les écoles et les nations se trouve dans une situation de « grave » crise, a alerté le souverain pontife devant les participants au colloque organisé par l’Académie pontificale des sciences sociales à la Casina Pio IV. Cela s’explique par le fait que les différentes institutions investies dans le champ de l’éducation ont toutes « délégué à d’autres » la tâche « décisive » qui leur incombait.

    Face à cela, chacun est appelé à « renouveler et à consolider le dévouement de tous — individus et institutions — en faveur de l’éducation », a demandé le pape François. Cela doit permettre de « forger un nouveau pacte éducatif », seul moyen selon lui de changer l’éducation. Dans cette nouvelle optique, « il faut donner à la famille toute sa place », a-t-il plaidé.

    « L’un des moyens fondamentaux d’améliorer la qualité de l’éducation au niveau scolaire est de parvenir à une plus grande participation des familles et des communautés locales aux projets éducatifs », a insisté le successeur de Pierre. Or, la « responsabilité » des familles commence déjà dès le « ventre maternel » et à la naissance, a-t-il rappelé. Dans le nouveau contexte mondial, il faut aider les familles à « comprendre » l’importance de ce stade précoce de la vie.

  • "Un père n'est pas forcément un mâle" ?!

    IMPRIMER

    Une tribune d'Annie Genevard sur le Figaro Vox

    «Un père n’est pas forcément un mâle»: quand les partisans de la PMA congédient le réel

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour la députée Annie Genevard, la vision qu’ont le président de la République et sa majorité de la famille relève d’un déni de réalité.

    «Si, pour Emmanuel Macron, un père n’est pas forcément un homme, c’est qu’il peut être une femme» expose la députée Annie Genevard.

    «Si, pour Emmanuel Macron, un père n’est pas forcément un homme, c’est qu’il peut être une femme» expose la députée Annie Genevard. Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro


    Annie Genevard est députée du Doubs et vice-Présidente de l’Assemblée nationale.


    Dans son célèbre roman 1984, Orwell mettait en garde contre un système autoritaire ayant fait de l’emploi de la novlangue et du contre-mot l’un des moyens de sa politique: «la guerre c’est la paix»«la liberté c’est l’esclavage»«l’ignorance c’est la force», etc… Il expliquait ainsi la logique sous-jacente à ce moyen: «Commencez par dénaturer le mot, supprimez-le et la chose disparaîtra». Et si Emmanuel Macron, qui a très certainement lu ce livre, était lui aussi, un adepte de cette négation du réel? La question peut sérieusement se poser après les propos qu’il a récemment tenus à l’Élysée lors d’un repas auquel était conviée, parmi d’autres, Pascale Morinière, présidente des Associations Familiales Catholiques.

    Si la mère n’est pas celle qui accouche, rien de très étonnant à ce que le père puisse être une femme.

    Alors qu’elle s’étonnait du paradoxe consistant à célébrer les 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant en faisant voter, «en même temps», une loi de bioéthique dont la mesure phare - l’extension de la PMA aux couples de femmes - privera irrémédiablement l’enfant du droit élémentaire d’avoir un père et une branche paternelle à son arbre généalogique, Emmanuel Macron lui rétorque qu’ «un père n’est pas forcément un mâle». Passons sur l’emploi du substantif «mâle» qui sied certainement mieux au monde vétérinaire qu’à la famille humaine pour se limiter au sujet essentiel: pour que sa politique coïncide un tant soit peu avec l’idée que l’on peut se faire de ce que sont les droits de l’enfant, Emmanuel Macron a décidé de congédier le réel, de s’affranchir de la réalité.

    Si, pour Emmanuel Macron, un père n’est pas forcément un homme, c’est qu’il peut être une femme. Il faut le répéter pour saisir l’absurdité du propos: un père peut être une femme. Ainsi, l’enfant né par PMA dans un couple de femmes ne sera pas privé de son père: simplement, son père sera une femme. Dormez braves gens, le Président veille sur vous, «l’ignorance c’est la force» ! Si le sujet n’était pas si sérieux, on pourrait en rire. Cependant, cette fameuse loi de bioéthique qui inquiète tant, et à juste titre, Pascale Morinière, Sylviane Agacinski, Jacques Testart, José Bové, de nombreux autres intellectuels de droite et de gauche, deux mille médecins signataires d’un manifeste et les centaines de milliers de Français qui défilent périodiquement et pacifiquement, est traversée par cette négation du réel. C’est ainsi que le gouvernement et sa majorité - dont le récent épisode du refus de prolongation du congé pour deuil d’enfant mineur a permis de saisir à quel point elle était privée de tout libre arbitre! - ont fait adopter en première lecture à l’assemblée nationale un texte qui prévoit qu’il ne suffit pas d’accoucher pour devenir mère. Si la mère n’est pas celle qui accouche, rien de très étonnant à ce que le père puisse être une femme.

    Oui, un père est nécessairement un homme, comme une mère est nécessairement une femme.

    Madame Buzyn, qui est vraisemblablement adepte d’Orwell également, n’affirme-t-elle pas, sans plaisanter, que le père pourrait aussi être «la grand-mère»? On ne s’étonne donc pas que Mme la députée Dubost, rapporteur du projet de loi affirme sans ciller «je ne crois pas que ce soit l’intérêt de l’enfant qui pilote le mode d’établissement d’une filiation».

    Face à cette tentative de manipulation des esprits, dont il est permis de penser qu’elle n’est pas dénuée d’arrière-pensées électoralistes, sachons redire clairement quelques vérités premières. Oui, il est dans l’intérêt de l’enfant d’avoir un père, et une loi qui entend l’en priver délibérément est inique. Oui, un père est nécessairement un homme, comme une mère est nécessairement une femme, et une loi qui supposerait d’affirmer le contraire pour être comprise serait une loi absurde. Oui, la femme doit pouvoir établir sa maternité à l’égard de l’enfant qu’elle a mis au monde par le seul fait, naturel, de l’accouchement sans avoir à accomplir une quelconque autre formalité, et une loi qui affirmerait le contraire serait une loi régressive. En matière de filiation comme sur de nombreuses autres questions, la formule d’Albert Camus doit être rappelée: «mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde. Ne pas les nommer, c’est nier notre humanité».

  • L'Eglise en déclin dans une Irlande toujours plus libérale

    IMPRIMER

    Lu sur "le Télégramme" :

    Le déclin de l’Église dans une Irlande qui se libéralise

    Dans les locaux du Planning familial, à Dublin, les lourdes portes posées pour se protéger des militants anti-avortement ne sont plus nécessaires : les manifestations ont cessé. En Irlande, la très puissante Église catholique perd de son influence.

    « On les avait installées parce qu’il y avait une sorte de peur », explique le directeur général de l’association, Niall Behan, dans les locaux de l’association. « Dans le passé, nos cliniques étaient envahies » par des "anti-choix". » Mais « l’atmosphère a changé ».

    Selon les statistiques officielles, le pays comptait, en 1961, près de 95 % de catholiques, contre 78,3 % en 2016. Cette année-là, les personnes sans religion ont atteint près de 10 % de la population, contre un peu moins de 6 % cinq ans plus tôt.

    À la suite de deux référendums, le mariage homosexuel a été autorisé en 2015, l’avortement libéralisé en 2018. L’arrivée au pouvoir, en 2017, d’un Premier ministre jeune, homosexuel et métis, Leo Varadkar, qui affronte, ce samedi, des législatives difficiles, a constitué un nouveau symbole de la libéralisation d’une Irlande réputée très conservatrice sous l’influence de l’Église.

    Le Planning familial a ouvert ses portes en Irlande, il y a 50 ans, à une époque où la contraception était encore illégale. Ses cliniques ont été les premières à pratiquer des avortements après la libéralisation. Mais, selon Nial Behan, une certaine stigmatisation demeure. Pour les avortements, la loi impose un délai de trois jours entre l’accord du médecin et l’acte, qui, selon ses détracteurs, n’a pas de raison d’être.

    Et 90 % des écoles primaires, 50 % des écoles secondaires sont contrôlées par l’Église catholique, loin de délivrer l’éducation sexuelle telle que le Planning familial la conçoit.

    « Pour des occasions particulières »

    À la messe, le dimanche, la fréquentation a « massivement diminué », selon le père Richard Gibbons, recteur de Knock Shrine, un lieu de pèlerinage dans l’ouest du pays. Baptêmes, mariages, enterrements, « les gens reviennent pour des occasions particulières », souligne-t-il.

    Dans la capitale, Dublin, la fréquentation du centre d’accueil de jour des moines capucins, qui sert des repas gratuitement, n’en finit pas, elle, d’augmenter.

    À leur ouverture, il y a 50 ans, les lieux accueillaient 10 à 15 personnes par jour, explique Sean Donohoe, qui co-dirige les lieux avec son fondateur, le frère Kevin Crowley. « Aujourd’hui, plus de 1 000 personnes passent les portes chaque jour », dit le Frère Sean, dans son habit de moine, « 300 pour le petit-déjeuner », « 600 à 700 pour le déjeuner ».

    Porridge, corn-flakes, café, saucisses… Dans le réfectoire, des dizaines de personnes se réchauffent autour d’un petit-déjeuner réconfortant. L’ambiance est chaleureuse, on discute à chaque table. On ne demande rien aux personnes qui entrent dans ce lieu paisible.

    Car pas question d’importuner les bénéficiaires avec des questions, explique frère Sean, soucieux de préserver la quiétude et le respect dû à ses hôtes. Sur un mur, s’exposent plusieurs séries de photos de visiteurs. Sur l’une d’elles, on peut voir le pape François, venu ici en août 2018.

    Toujours très présente au côté des pauvres

    Sa visite, au cours de laquelle il avait égrené une longue liste de « pardons » aux victimes d’abus commis par le clergé ou des institutions religieuses, avait attiré 130 000 personnes. En 1979, un million de personnes avaient assisté à la messe célébrée par Jean Paul II.

    En Irlande, où la flambée des prix fait que nombreux sont ceux qui ne peuvent s’offrir un toit, la lutte contre la pauvreté a été l’un des grands thèmes de la campagne en vue des législatives de ce samedi. « Une crise majeure », souligne frère Sean, qui rêve que majorité et opposition « travaillent ensemble » pour créer des logements, quel que soit le résultat des législatives de ce samedi.

    Selon lui, l’Église a été « très puissante » dans le passé car l’État, apparu après l’indépendance en 1921, était récent. « Les structures n’existaient pas et il a été demandé à l’Église d’aider dans des domaines comme l’éducation, les hôpitaux ». Si « le déclin de la pratique de la foi est énorme », poursuit-il, « c’est dans des endroits comme celui-ci que l’Église agit ».

  • Donner la communion à des promoteurs avérés de l'élimination des enfants à naître ?

    IMPRIMER

    Alors que l'Eglise d'Argentine tente de se mobiliser contre la légalisation de l'avortement, le président de ce pays déterminé à entériner cette légalisation est accueilli avec effusion au Vatican et y reçoit la communion, malgré une situation matrimoniale en contradiction avec l'enseignement de l'Eglise...

    Du blog de Jeanne Smits :

    8 février 2020

    Communion pour le président argentin, pro-IVG et adultère manifeste: Mgr Sanchez Sorondo justifie. Et traite ceux qui s'en scandalisent de “fanatiques”


    Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, chancelier de l’Académie pontificale des sciences, s’est défendu d’avoir eu tort de donner la communion au président pro-avortement de l’Argentine et à sa maîtresse lors de leur récente visite au Vatican.Ce n’est un « problème » que pour les catholiques américains et le cardinal Raymond Burke, a-t-il déclaré à Diane Montagna de LifeSiteNews.

    Je traduis librement son article paru ici.

    Le prélat a plusieurs fois accusé cette journaliste d’être une « fanatique » parce qu’elle lui demandait des explications à ce sujet.

    Au cours de cet entretien qui s’est déroulé le 6 février, Mgr Sánchez Sorondo, a vivement soutenu que le droit canon « oblige » un prêtre à donner l’Eucharistie aux hommes politiques ouvertement pro-avortement qui se présentent à la table de communion. Le prélat argentin soutenait que seule une personne qui a été formellement excommuniée peut se voir refuser le sacrement.

    « Le président (Fernandez) n’est pas excommunié, donc je peux lui donner la communion », a insisté Mgr Sorondo. Sa politique de légalisation de l’avortement n’a « rien à voir avec cela », a-t-il déclaré.

    Les autres approches ne sont que « l’opinion de certains évêques de votre pays », a déclaré Mgr Sorondo à la journaliste américaine, en épinglant au passage le cardinal américain Raymond Burke.

    Le canon 915 du Code de droit canonique dispose: « Les excommuniés et les interdits, après l’infliction ou la  déclaration de la peine et ceux qui persistent avec obstination dans un péché grave et manifeste, ne seront pas admis à la sainte communion. »

    Clairement, le président Alberto Fernandez affiche sa volonté de demeurer dans une situation de péché grave et manifeste, de par sa cohabitation assumée avec Fabiola Yañez bien qu’il soit marié religieusement.

    En février 2007, le cardinal Burke a écrit un article détaillé de 55 pages pour Periodica De Re Canonica intitulé « Canon 915 : la discipline concernant le refus de la Sainte Communion à ceux qui persévèrent obstinément dans le péché grave manifeste ». Il devait par la suite prendre la tête de la plus haute juridiction du Vatican, la Signature apostolique, pendant plus d’une décennie (2008-2014).

    Le 31 janvier, une vidéo a circulé sur les médias sociaux montrant le moment où le président argentin Alberto Fernandez, 61 ans, et de sa maîtresse, Fabiola Yañez, 38 ans, recevaient la Communion lors d’une messe célébrée par Sanchez Sorondo dans la crypte de la basilique Saint-Pierre.

    Lire la suite

  • La répression religieuse n’a cessé de croître en Chine ces deux dernières années

    IMPRIMER

    De Bérengère Dommaigné sur aleteia.org :

    Chine : un nouveau train de mesures répressives contre les chrétiens

    04 février 2020

    Selon l’agence Ucanews, les autorités chinoises appliquent un nouveau train de mesures répressives envers les communautés religieuses. Elles bannissent notamment les funérailles chrétiennes de certaines régions du pays.

    Les catholiques de Chine continentale subissent, depuis l’arrivée au pouvoir de Mao puis la mise en place de l’Église patriotique (1951), les affres du matérialisme d’un gouvernement qui cherche à supprimer toute divergence spirituelle. Si le pape François a signé un accord en septembre 2018 avec le gouvernement de Pékin, celui reste tenu secret. Il est donc difficile de savoir quelles conditions ont été posées et si elles sont respectées. Malheureusement, force est de constater que la répression religieuse n’a cessé de croître en Chine ces deux dernières années. Croix abattues, églises interdites aux moins de 18 ans, surveillance des familles catholiques, développement de la présence de la police politique lors des messes… Depuis que Xi Jinping a appelé à une nouvelle révolution culturelle et à accroître la sinisation de la société, la liberté religieuse recule manifestement.

    Dernières mesures répressives en date, les funérailles chrétiennes qui sont désormais bannies dans certaines régions chinoises selon l’agence Ucanews. Dans la province de Zhejiang, à l’est de la Chine, il est ainsi interdit aux prêtres de célébrer des cérémonies funéraires en dehors des lieux de culte. Selon le gouvernement, ces nouvelles régulations sont destinées à « se débarrasser des mauvaises pratiques et à favoriser des services funéraires scientifiques, civilisés et économiques ». Par ailleurs, « les membres du clergé ne sont pas autorisés à participer aux funérailles » organisées dans les maisons, et « un maximum de dix membres de la famille du défunt sont autorisés à lire les Écritures et à chanter des hymnes à voix basse », indiquent les nouvelles mesures du gouvernement chinois sur les services funéraires, votées le 1er décembre dernier et entrées en vigueur récemment.

    Le père Guo, prêtre diocésain de la province du Henan, dans le centre du pays, qui fait partie de l’Église « officielle », approuvée par l’État, confie que les autorités leur ont demandé de respecter strictement le règlement sur les Affaires religieuses. « Sinon, il y aura des sanctions. Cela pourrait même conduire jusqu’à la fermeture de l’église et l’annulation du certificat du prêtre concerné, le forçant à partir ». La situation de l’Église chinoise est donc inquiétante. « Je me contente de faire mon devoir, sinon je ne pourrais pas me retrouver face à Dieu. Ils ne me laissent pas être prêtre. S’ils m’empêchent d’entrer dans mon église, je rejoindrai l’Église clandestine. De toute façon, maintenant, l’Église “officielle” est autant réprimée que l’Église “clandestine” », conclut le père Guo.

  • Procès de l’euthanasie : médecins acquittés, législation désavouée ?

    IMPRIMER

    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Procès de l’euthanasie : Médecins acquittés, législation désavouée ?

    06/02/2020

    Absence d'indépendance des médecins, non-respect des obligations de déclaration de l'euthanasie, incertitude sur l'incurabilité de la souffrance psychique, … Nombreux ont été les indices de violation de la loi fournis à l'occasion du procès d'assises relatif à l'euthanasie de Tine Nys.

    Après deux semaines d'audience intenses, le jury d'assises de Gand a pourtant finalement acquitté chacun des trois médecins impliqués dans l'euthanasie de Tine Nys en 2010.

    Indices d'illégalité et doute raisonnable

    Au sujet du médecin (Joris Van Hove) ayant directement pratiqué l'euthanasie, le jury indique notamment qu'un « doute raisonnable » existe quant au fait qu'il n'aurait pas respecté les conditions et la procédure de la loi sur l'euthanasie. En droit belge, l'existence d'un tel doute profite à l'accusé ; Joris Van Hove est donc acquitté. Peu de doute semblait pourtant précisément exister quant au non-respect de la loi par Joris Van Hove, comme en attestait la manière légère avec laquelle celui-ci avait complété et transmis le rapport d'euthanasie à la Commission de contrôle.

    Quant aux deux médecins consultés, de nombreux questionnements ont émergé au fil du procès quant à leur indépendance effective en l'espèce. A l'égard de la psychiatre Lieve Thienpont, le jury néanmoins indique qu'aucun élément ne permet de « conclure avec certitude que celle-ci aurait perdu l'indépendance requise par la loi ».

    Enfin, l'acquittement du médecin de famille (Frank De Greef) tient paradoxalement au fait que celui-ci ne connaissait pas la loi et ne se rendait pas compte que l'avis rédigé de sa plume permettrait in fine l'euthanasie de Tine Nys.

    Nombreuses sont donc les questions non tranchées par le verdict du jury quant à la légalité de l'euthanasie de Tine Nys.

    Une loi, deux incertitudes

    Plus largement, au-delà des enjeux spécifiques à cette affaire, cet épisode judiciaire – le premier de cette ampleur en Belgique quant à l'euthanasie – a fait publiquement émerger deux grandes incertitudes quant à l'application de la loi belge sur l'euthanasie, près de dix-huit ans après son adoption.

    La première grande incertitude porte sur l'existence d'un contrôle effectif du respect des conditions prévues par la loi quant à la dépénalisation de l'euthanasie. Le verdict laisse en effet entendre que le non-respect de la procédure légale n'entraîne aucune sanction pour le médecin concerné. L'absence de sanctions pénales spécifiques dans la loi sur l'euthanasie, conjuguée au fait que la Justice semble peu encline à condamner les médecins fautifs pour empoisonnement, aboutit en pratique à une impunité complète pour les médecins pratiquant des euthanasies hors du cadre légal.

    La seconde incertitude porte sur la pertinence même des conditions légales auxquelles est soumise la pratique de l'euthanasie en Belgique, en particulier dans le cas de l'euthanasie pour souffrance psychique. Les nombreuses interventions d'experts lors du procès ont en effet montré une nouvelle fois la difficulté consistant à pouvoir conclure avec certitude au caractère inapaisable de la souffrance psychique d'un patient.

    Le procès atteste donc à de multiples égards la nécessité d'une évaluation véritable de la loi belge sur l'euthanasie, tant du point de vue de son respect que de la pertinence des conditions qu'elle prévoit.

    Texte intégral du jugement

  • Une "soirée non confessionnelle et méditative" pour fêter le millénaire de l'église de Tourinnes-la-grosse

    IMPRIMER

    Lu dans L'Avenir de ce 7 février (p.7)

    Brabant Wallon :

    Ils ont allumé mille bougies pour le millénaire de l’église de Tourinnes

    C’est parti! L’église Saint-Martin de Tourinnes-la-Grosse fête ses 1 000 ans en 2020! L’année sera donc marquée par une série de rendez-vous centrés sur ce lieu historique qui fait la fierté de toute une commune. La paroisse Saint-Martin s’investit donc pour inviter la population et les admirateurs à fêter ce majestueux édifice qui réunit les Tourinnois depuis dix siècles. Pour toucher un maximum de monde, des célébrations villageoises festives, spirituelles, participatives, culturelles, concertantes, amusantes, priantes, éducatives ou encore créatives sont au programme. Samedi dernier, en ouverture de ces festivités, était proposée une «fête de la lumière» au cours de laquelle quelque 400 personnes présentes, dont de nombreux enfants des écoles, renforçant le caractère transgénérationnel des hommages, ont allumé ensemble les 1 000 bougies installées dans l’église. Les organisateurs avaient annoncé une soirée, non confessionnelle et méditative, permettant d’entrer en dialogue avec l’indescriptible énergie qui se dégage du lieu.

    Extraordinaire qu'il faille recourir à une cérémonie non confessionnelle pour célébrer le millénaire d'une église catholique habitée par la présence du Christ en son Eucharistie (du moins espère-t-on qu'elle le soit toujours) plutôt que par on ne sait quelle "indescriptible énergie se dégageant du lieu".

  • Suisse : une érosion très sensible du catholicisme

    IMPRIMER

    De sur son blog ("une chronique politique sans parti pris" hébergé par Le Temps :

    La religion des Suisses sans les confessions.

    extraits :
    (...) En Suisse on dispose (...) de statistiques religieuses précises, parce que certains cantons financent les Eglises à proportion du nombre de leurs affiliés, et que ceux-ci versent une contribution supplémentaire à leurs impôts. Se déclarer fidèle d’une confession implique dans ce cas une contribution volontaire. Si des fidèles estiment que l’apport de leur Eglise ne compense plus leurs cotisations, ils sortent de celle-ci : cette comptabilité assez matérialiste en dit plus long que des statistiques imprécises sur la fréquentation dominicale.

    Entre 2010 et 2018, la part des catholiques romains dans la population suisse a diminué de 3 points, s’élevant maintenant à 36,5%. Celle des réformés évangéliques a diminué davantage, de 5 points à 24,4%. A l’inverse, celle des musulmans a augmenté de 1 point à 5,2%, due plus à l’immigration qu’à des conversions. La part des communautés juives n’a pas changé. Mais celle des personnes sans appartenance religieuse, athées et agnostiques, a progressé le plus, de 8 points à 25 %. En simplifiant : un tiers de catholiques, un quart de protestants et surtout un quart de sans religion en forte croissance, qui sont même plus nombreux que les réformés.

    Le nombre de sorties de l’Eglise catholique au niveau suisse, qui s’élevait à 20’014 en 2017, a augmenté de 25% en 2018, pour atteindre 25’366. Cette hausse répond aux informations sur des abus sexuels et spirituels commis au sein de cette Eglise à travers le monde et à l’inertie des autorités ecclésiastiques à leur endroit. L’Eglise réformée en Suisse a, elle aussi, dû faire face en 2018 à une augmentation du nombre des sorties comparativement à 2017, pour atteindre un total de 21’751 sorties.

    Depuis 2013, le mariage religieux catholique a régressé d’environ 20% en 2018. Cette dernière année, sur le total des mariages civils conclus en Suisse, où au moins l’un des conjoints était de confession catholique, la proportion des unions célébrées à l’église atteignait 22%. Si les deux conjoints étaient catholiques, la probabilité d’un mariage à l’église s’élevait à 36%. Le mariage religieux ne relève plus du tout de l’évidence pour les catholiques, d’autant plus qu’il entraine de sérieuses complications ecclésiales en cas de divorce civil.

    Le nombre des baptêmes catholiques entre 2013 et 2018 a baissé de 11%. En 2018, 18’568 baptêmes catholiques ont été dispensés soit 21% du nombre des naissances recensées en Suisse. Cette proportion d’enfants baptisés dans l’Eglise catholique est sensiblement plus faible que le pourcentage des catholiques au sein de la population suisse (36,5%). L’Eglise protestante est confrontée à une situation similaire. En 2018, son taux de baptêmes s’est élevé à 13% des naissances enregistrées en Suisse dans l’année, alors que le pourcentage des réformés au sein de la population atteint 24,4%.

    A côté de l’appartenance déclarée à une confession et de la participation à son financement, il y a la réalité de la pratique. Contrairement à un sentiment largement répandu, les musulmans sont ceux qui pratiquent leur foi de manière la plus passive. Après les non-religieux, ce sont les communautés islamiques qui comptent le plus grand nombre de personnes ayant déclaré n’avoir jamais participé à un service religieux, au cours des douze mois précédant l’enquête. La proportion de personnes qui n’ont jamais prié au cours de cette même période de douze mois est également plus élevée chez les musulmans (40%) que chez les protestants (33%) et les catholiques (25%). On est donc très loin d’une islamisation massive de la Suisse, prototype d’une fake news qui a alimenté en 2009 la campagne pour l’interdiction des minarets, approuvée par 57,5% de la population. (...)

  • Comment se comporter en chrétien dans un monde qui ne l'est plus ?

    IMPRIMER

    Du site de France Catholique :

    Se comporter en chrétien dans un monde qui ne l’est plus

    propos recueillis par Guillaume Bonnet

    mercredi 5 février 2020

    Pour Charlotte d’Ornellas, il faut apprendre «  à prier pour ses adversaires  », et «  défendre un bien universel  » pour ne pas sombrer dans la victimisation.
    Journaliste à Valeurs Actuelles, chroniqueuse sur CNews, Charlotte d’Ornellas ne dissimule pas sa foi. Elle se confie sur la façon de se comporter en chrétien dans un monde qui ne l’est plus beaucoup. Profond et très stimulant.
    Sur France Inter, vous avez fait les frais d’attaques concentrées sur votre foi. Êtes-vous parvenue à jeter un regard chrétien sur ceux qui vous roulaient dans la boue ?

    Je ne vais pas faire croire que se faire insulter, en des termes franchement sales, sur le service public, est agréable ou réjouissant. C’est humiliant. Mais je crois très honnêtement que l’auteur de cette chronique, comme de beaucoup d’autres qui ne me concernent pas, s’est plus sali lui-même qu’il ne m’a atteinte. Passée la stupéfaction, j’avais très sincèrement de la peine pour lui.

    Dans ce genre de situation, il faut en revenir à ses principes, et à l’enseignement choisi et reçu. Il faut apprendre à pardonner, et à prier pour ses adversaires. Ce n’est pas facile, mais il faut essayer. Il est nécessaire, je crois, de faire la différence entre la faiblesse et la charité. On peut dénoncer l’absence de réactions, l’insulte que cet homme ne se serait permise avec personne d’autre, sans pour autant vouloir de mal à cet homme. En l’occurrence, l’attaque était trop pitoyable et bien trop personnelle pour mériter la révolte.

    Quel est le juste regard que les chrétiens doivent adopter face à ceux qui, en public, les détestent ou les raillent ?

    C’est une question difficile. Je crois qu’il faut vraiment distinguer les attaques. La moquerie, l’insulte, la dégradation ou la profanation sont des choses différentes, et leur gravité n’est pas égale. Il faut se tenir droit, exiger que la justice soit rendue, formuler le scandale et se garder de la faiblesse. Ensuite, il faut aussi avoir conscience que la foi est un choix exigeant, difficile et que nous croyons en un Dieu qui a donné son fils pour racheter nos péchés. Tous nos péchés, ceux de nos adversaires, mais les nôtres aussi.
    Il ne faut pas perdre de vue que le péché – la moquerie gratuite en est un – ne nous fait horreur que par amour pour le pécheur. Quand nous nous défendons, il faut défendre un bien universel et non sombrer dans la victimisation. Il faut relire saint Thomas d’Aquin sur le blasphème, il est lumineux !

    En revanche, il faut avoir à l’esprit aussi que la défense d’un patrimoine, d’une culture et d’une partie de notre identité française ne relève pas de la foi, mais du droit à la continuité historique. Pour les catholiques évidemment, mais aussi pour tous les Français. Et je crois que l’évangélisation passe aussi par les paysages, les œuvres, ce que l’on entend et voit. Le combat se situe alors sur un terrain différent : là, je crois qu’il nous faut relever la tête et défendre ce qui est attaqué dans l’indifférence générale. Par charité.

    Plusieurs journalistes chrétiens évoluent désormais sur les plateaux de radio ou de télévision. Y a-t-il une évolution favorable ? Ou servent-ils de caution de pluralité à un système plus intolérant que jamais ?

    Il est difficile de répondre pour une raison simple : le système médiatique est une réalité, mais il est composé de personnes qui réagissent différemment. Le témoignage de foi génère des moqueries ou des insultes, comme depuis 2 000 ans, mais il peut aussi engendrer des conversations incroyables. Il y a surtout une grande méconnaissance de ces sujets religieux, et tout particulièrement au sujet du catholicisme. On ne «  connaît  » l’Église que par d’atroces scandales, on imagine que la foi se résume à une doctrine morale dépassée…

    Le système n’est pas plus intolérant que jamais, il suffit de se pencher sur l’histoire de France, du christianisme, ou même de regarder ce que subissent les chrétiens persécutés à travers le monde. Il se peut en revanche que nous nous soyions nous-mêmes affadis par confort, par crainte, par volonté de respectabilité… Alors il faut se souvenir de sainte Bernadette : «  Nous ne sommes pas chargés de le faire croire mais de le dire.  »

    On peut craindre d’être une «  caution  » sur le terrain politique ou idéologique. Mais sur celui du témoignage de foi, qui est un trésor que l’on rêve de partager, c’est impossible. Notre foi nous enseigne que seul Dieu sauve, et il faudrait avoir assez peu confiance en Lui pour imaginer qu’un système médiatique ait le dessus. Ni ce système-là ni un autre n’ont jamais réussi à empêcher la grâce de passer. Il faut simplement avoir à l’esprit que les voies de Dieu sont décidément impénétrables… Et essayer d’être témoins, qui se dit martyr en grec… 

  • Relaxé, Mgr Barbarin se confie

    IMPRIMER

    Du "Forum catholique" (Jean Kinzler) :

    Les confidences du cardinal Barbarin

    Jugé pour ne pas avoir dénoncé le père Preynat pour agressions sexuelles sur mineurs, l'archevêque a été relaxé par la cour d'appel. Il s'explique pour la première fois.

    Propos recueillis par Jérôme Cordelier, sur lepoint.fr

    C'est un document de 37 pages qui reprend, de façon très détaillée, l'affaire communément désignée Preynat-Barbarin pour, au final, dédouaner le cardinal Philippe Barbarin de toute responsabilité pénale. Le 30 janvier, la cour d'appel de Lyon a relaxé le prélat : Philippe Barbarin n'a pas commis, comme on l'en accuse depuis quatre ans, l'infraction de non-dénonciation du père Preynat pour agressions sexuelles sur mineurs. C'était l'avis du parquet, en seconde comme en première instance, réquisitions que le tribunal correctionnel de Lyon n'avait pas suivies, condamnant, le 7 mars 2019, le prélat à six mois de prison avec sursis. La cour d'appel vient d'infirmer ce jugement, relevant notamment que « l'élément intentionnel du délit apparaît clairement manquant alors que Philippe Barbarin n'avait pas dissuadé Alexandre Hezez de porter plainte ». Les parties civiles ont décidé de se pourvoir en cassation. Le lendemain de l'arrêt de la cour d'appel, le cardinal Barbarin, qui n'a pas donné d'entretien depuis 2017 - hormis une intervention sur la chaîne catholique KTO, après sa condamnation en 2019 -, nous a reçu dans son bureau de la maison Saint-Irénée, sur la colline de Fourvière, pour nous confier sa part de vérité.

    Une affaire de six ans

    2014

    Un ancien scout de Lyon, Alexandre Hezez, saisit l'archevêque de Lyon des agressions sexuelles du père Preynat.

    19 décembre 2014

    Le cardinal Barbarin transmet au Vatican une note sur « la situation du père Bernard Preynat ». Rome demande à l'archevêque de « prendre les mesures disciplinaires adéquates » et souligne qu'« il ne peut lui être confié un autre ministère pastoral impliquant le possible contact avec des mineurs ».

    15 juillet 2015

    Le parquet de Lyon ouvre une enquête préliminaire contre Bernard Preynat pour agressions sexuelles sur mineur de 15 ans.

    26 février 2016

    Le procureur de Lyon ouvre une enquête préliminaire pour « non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs ». Au terme des investigations et auditions, le parquet décide de ne pas donner suite. Les victimes conviennent de saisir directement le tribunal.

    7 mars 2019

    Philippe Barbarin est condamné à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon.

    30 janvier 2020

    La cour d'appel de Lyon infirme le jugement du tribunal correctionnel et relaxe Philippe Barbarin.

    Le Point : Comment interprétez-vous cet arrêt de relaxe ?

    Philippe Barbarin : Avant toute chose, je voudrais dire combien ces quatre années m'ont changé. Des victimes sont venues vers moi de partout, et m'ont aidé à comprendre la gravité et la persistance de cette blessure si profonde qui a bouleversé leur vie. Lors du procès de janvier 2019, la phrase qui m'a le plus touché est celle d'une victime qui a déclaré à mon sujet : « Oui, il est traîné dans la boue depuis trois ou quatre ans. Mais est-ce que l'on se rend compte que nous, nous souffrons depuis trente ou quarante ans ? » Il avait tout dit. Pour ce qui est de l'arrêt de la cour d'appel, il m'a réconforté, évidemment ! Mais, n'étant pas juriste, je n'ai ni la compétence ni la distance suffisantes pour savoir l'interpréter. Je comprends aussi à quel point il doit être difficile de juger. Ce qui nous étonne, c'est que les mêmes textes du Code pénal peuvent être interprétés dans des sens contraires. L'acte de juger est vraiment une mission délicate.

    Lire la suite

  • Les contradicteurs du pape François

    IMPRIMER

    de Beukelaer 5e3bd009d8ad586cd5b867a7.jpgUne chronique publiée par le Chanoine  Eric de Beukelaer (1) dans la « Libre Belgique » de ce jeudi 6 février 2020 :

    « Ceux qui s’opposent à l’enseignement de François peuvent être répartis dans quatre catégories aux parois non étanches.

    Paradoxe. Nombre de traditionnels avocats de l’autorité pontificale objectent par moments contre l’enseignement du pape François. D’aucuns contrent même son magistère, en se réclamant de son prédécesseur. Pour déchiffrer l’enjeu des controverses, il est utile de connaître ces contradicteurs et ce qui les motive. En schématisant, je les répartis en quatre catégories aux parois non étanches :

    Il y a les contradicteurs pour raisons personnelles. Benoît XVI était ferme en matière doctrinale, mais doux de caractère. François, lui, est un chef qui n’hésite pas à faire acte d’autorité. Gare aux prélats qui font obstacle à son désir de synodalité ou de transparence financière. Dans la curie romaine, certains vivent douloureusement leur mise à l’écart et rejoignent, dès lors, l’opposition au Pape.

    Il y a les contradicteurs pour raisons sociétales. Héritiers des pontificats de saint Jean-Paul II et Benoît XVI, ceux-là ont une vive conscience du besoin de résister aux dogmes post-modernes que sont le relativisme et l’hyper-individualisme. Ils croient déceler dans l’inflexion du discours moral du pape François, la porte ouverte vers un reniement. Je pense qu’ils se trompent. Notre pape est doctrinalement tout à fait classique. En vrai jésuite, héritier d’une riche tradition missionnaire, il veille cependant à annoncer la joie de l’Évangile dans une société qui n’est plus chrétienne. Pour ce faire, il invite à élaborer une approche pastorale adaptée à nos contemporains, vivant aux périphéries plus que dans les sacristies. Dans sa démarche, il n’est pas isolé. Nombreux sont les couples profondément catholiques qui gardent leurs principes mais changent leurs discours quand leurs enfants grandissent en prenant des sentiers de vie buissonniers.

    Il y a les contradicteurs pour raisons politiques. Les catholiques proches des partis populistes, climatosceptiques et nationalistes, considèrent la religion comme un marqueur identitaire. En conséquence, ils voient un adversaire en ce pape qui plaide la cause des migrants et de l’écologie, se voulant l’apôtre de ponts plutôt que de murs entre les peuples. Souvenons-nous de ce ministre italien invitant il y a peu - chapelet au poing - à huer François. Du jamais-vu. Ces mouvements ont du succès auprès d’une certaine jeunesse sans racines, car ils maîtrisent à la perfection la communication sur les réseaux sociaux et son cortège de fake news.

    Il y a les contradicteurs pour raisons ecclésiologiques. Ceux-là pensent l’Église d’abord à partir du clergé, plutôt que des baptisés. Ils font, dès lors, de la discipline du célibat sacerdotal obligatoire, un absolu constitutif de l’identité catholique. Que des baptisés d’Amazonie (ou d’ailleurs) n’aient plus accès à l’Eucharistie par manque de prêtres, ne peut justifier à leurs yeux, une prudente évolution de l’appel de candidats au sacerdoce. Ce serait une "catastrophe pastorale, une confusion ecclésiologique et un obscurcissement de la notion de sacerdoce" (dixit un livre récent) que de retrouver la pratique des premiers siècles et permettre l’ordination d’hommes mariés éprouvés et reconnus ("prêtre" ne signifie-t-il pas "ancien" en grec ?). Paradoxalement, ce sont les mêmes qui acceptent que des pasteurs réformés, devenus catholiques, soient ordonnés tout en restant mariés. Leur vision de l’Église partant du clergé, ils appuient la régularisation de ceux qui viennent d’un clergé non catholique, mais refusent d’assouplir cette même discipline du célibat pour répondre aux besoins des baptisés.

    Comment réagir ? Osons un fraternel débat avec ces contradicteurs. C’est la volonté du pape François lui-même de voir une culture de la controverse théologique s’installer jusqu’au sommet de l’Église. Ce faisant, veillons bien à ce qu’un tel débat se vive en écoutant… "ce que l’Esprit dit aux Églises" (Apoc.2, 7).

    (1) : Blog : http://minisite.catho.be/ericdebeukelaer/

    Entre Célestin V et Boniface VIII, les goûts et les couleurs varient. Quoi qu'il en soit des argumentaires et classements catégoriels toujours discutables, « on ne peut pas plaire à tout le monde », comme dirait Marc-Olivier Fogiel (France 3, 2000). Les papes eux-mêmes ne sont pas en reste dans l’illustration de cet adage universel. Pourquoi y échapperaient-ils ? Après tout, aucun homme, même canonisé en raison de ses réels mérites, n’est vraiment parfait : hormis le Christ, seul vrai Dieu et vrai homme. La papolâtrie est un vilain défaut hérité de l’exaltation monarchiste des princes qui nous gouvernent. Pour le reste, demeurons, en effet, ouverts et courtois.

    JPSC

  • Pour Emmanuel Macron , le père n'est pas forcément un mâle

    IMPRIMER

    De Pascale Morinière sur aleteia.org :

    « Votre problème, c’est que vous croyez que le père est forcément un mâle » m’a dit Emmanuel Macron

    31 janvier 2020

    Invitée le 26 janvier au Palais de l’Élysée pour célébrer la Convention des droits de l’enfant, la présidente des Associations familiales catholiques (AFC) s’est entretenue avec Emmanuel Macron du projet de « PMA pour toutes ». Elle explique les propos que lui a tenus le président de la République sur la « fonction symbolique » de la paternité.

    Ce 26 janvier avait lieu une réception à l’Élysée à l’occasion des 30 ans de la ratification de la Convention internationale des droits de l’enfant. Cette convention désigne le « caractère primordial de l’intérêt supérieur de l’enfant » (art. 3) et stipule que l’enfant a « dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux » (art. 7). Il était donc étonnant, dans la même semaine, de célébrer cette convention et de voir voté, au Sénat, l’article 1 du texte du projet de la loi de bioéthique autorisant la PMA avec l’effacement du père biologique.

    « Vous croyez que le père est forcément un mâle »

    Reçue, ainsi que plusieurs dizaines de présidents d’associations œuvrant dans le domaine de la protection de l’enfance ou de la famille, j’ai donc interpellé le président de la République sur cette incohérence. Je lui ai en même temps offert le livre Paternité de Fabrice Hadjadj et François-Xavier de Boissoudy (éditions de Corlevour).

    Il a accepté de me répondre en expliquant que la paternité se composait de deux dimensions : le père génétique et le père symbolique. Par cette nouvelle loi, le père « génétique » serait connu de l’enfant né de PMA avec la possibilité d’accéder à des données identifiantes. Quant au père « symbolique », il s’agirait pour Emmanuel Macron d’une fonction pouvant être assumée par n’importe qui. Devant mon incompréhension, il a ajouté : « Votre problème, c’est que vous croyez que le père est forcément un mâle. »

    Plus de sens commun

    La petite phrase d’Agnès Buzyn : « Un père peut être une grand-mère », au moment des débats à l’Assemblée nationale, était passée pour un dérapage verbal. Elle est, on le comprend maintenant, une pensée parfaitement assumée et partagée au sein du gouvernement. Avec la double filiation maternelle qui s’organise dans ce projet de loi, une mère n’est plus celle qui accouche selon l’antique adage : Mater semper certa est — « La mère est celle qui accouche ». Ainsi, avec le vote de la nouvelle loi de bioéthique, nous n’aurions plus de sens commun pour les mots « père » et « mère ».

    Ces mots sont pourtant parmi les plus intimes et charnels de notre expérience humaine. Ils sont ceux qui nous relient les uns aux autres, d’une génération à l’autre en nous ancrant dans une double lignée filiative. Comment pouvons-nous encore faire société sans que ces mots-là, ainsi que les mots « mariage », « homme » ou « femme » recouvrent une réalité partageable par tous les citoyens français ?