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Société - Page 317

  • RDC : dans la mare aux crocodiles

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    La multiplication des poursuites, en RDCongo, contre de hauts personnages accusés de détournements de fonds, sème la confusion sur la scène politique. Pour tenter d’y voir plus clair, La Libre Afrique.be a interrogé le politologue Jean Omasombo, professeur à l’Université de Kinshasa et chercheur au Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren (Bruxelles). Entretien avec Marie-France Cros :

    "De toutes les inculpations signifiées ces dernières semaines à des figures politiques de la RDCongo, laquelle vous paraît-elle la plus significative?

    « Celle de Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du président Tshisekedi. Bien que Joseph Kabila ne l’aime pas depuis leur rupture de 2009, Vital Kamerhe avait, en 2013, offert ses services à celui qui était encore le chef de l’Etat à l’époque, dans le cadre des « Concertations nationales », espérant être nommé Premier ministre. Mais Kabila n’en avait pas voulu et avait reconduit Augustin Matata. En 2015, Kamerhe s’était alors rapproché de Moïse Katumbi, qui venait de prendre ses distances avec Kabila. Mais en juin 2016, lors de la réunion de Genval (Belgique) pour unifier l’opposition, Katumbi avait dribblé Kamerhe en gagnant le soutien de Etienne Tshisekedi, alors que l’élection présidentielle était en vue, soutien que Kamerhe n’était jamais parvenu à obtenir, en particulier en 2011. Mais le Vieux décède en février 2017. Pendant la campagne électorale du dernier trimestre 2018, Kamerhe – que Bemba et Katumbi ne supportent pas – rallie Félix Tshisekedi, plus par faiblesse et opportunisme que par conviction. Avec ce dernier, il va signer, à Nairobi, un accord qui éloignait le duo du reste de l’opposition et prévoyait qu’à la prochaine campagne pour une présidentielle Tshisekedi soutiendrait Kamerhe pour la magistrature suprême. Kamerhe a donc fait élire Joseph Kabila en 2006 et permis de nouer le deal Kabila-Tshisekedi de 2018, hissant ce dernier à la Présidence. C’est un faiseur de roi. Mais je doute qu’il soit jamais roi lui-même. C’est un architecte politique bon joueur, intelligent et opportuniste certes, mais il a peu de chance d’atteindre le sommet du pouvoir (Premier ministre ou chef de l’Etat) parce qu’il est défavorisé par son manque de base politique conséquente. »

    Si les poursuites judiciaires à son encontre devaient aboutir à une condamnation, quelles en seraient les conséquences politiques?

    « Le « lynchage » public de Kamerhe me semble être décidé à la fois par Kabila et Tshisekedi. On irait vers sa mort politique. Car, même si tous puisent impunément dans les caisses de l’Etat, avec une telle condamnation Kamerhe deviendrait un voleur attitré. Son effacement libère deux espaces : a) il consacre la mort de CASH (NDLR: alliance UDPS et UNC, le parti de Kamerhe) et l’UDPS, que l’omniprésence de Kamerhe indispose, va occuper seule l’étroit couloir de pouvoir jusque-là laissé par le camp Kabila ; b) Félix Tshisekedi, qui passe aux yeux de tous pour l’élève de Kamerhe, ne disposerait désormais plus que de sa « ceinture ethnique » (dont sa troupe de militants de rue) comme bouclier; il se fragilise puisqu’il est désormais placé directement face à Joseph Kabila. Sans capacité de déséquilibrer l’armature du camp kabiliste, qui l’étouffe, Tshisekedi fait figure de prochaine proie d’un Joseph Kabila impatient de regagner au plus vite son poste. » 

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  • Michel Houellebecq : « Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde ; ce sera le même, en un peu pire. »

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    De Michel Houellebecq sur France Inter :

    « Je ne crois pas aux déclarations du genre « rien ne sera plus jamais comme avant » - Michel Houellebecq

    Michel Houellebecq est écrivain. C'est la première fois qu'il s'exprime depuis le début de la pandémie. Dans cette lettre, il récuse l’idée de l’avènement d’un monde nouveau après la crise du coronavirus. Son texte et la lecture proposée par Augustin Trapenard, sont reproduits dans leur version intégrale.

    EN UN PEU PIRE

    réponses à quelques amis

    Il faut bien l’avouer : la plupart des mails échangés ces dernières semaines avaient pour premier objectif de vérifier que l’interlo­cuteur n’était pas mort, ni en passe de l’être. Mais, cette vérification faite, on essayait quand même de dire des choses intéressantes, ce qui n’était pas facile, parce que cette épidémie réussissait la prouesse d’être à la fois angoissante et ennuyeuse. Un virus banal, apparenté de manière peu prestigieuse à d’obscurs virus grippaux, aux conditions de survie mal connues, aux caractéristiques floues, tantôt bénin tantôt mortel, même pas sexuellement transmis­sible : en somme, un virus sans qualités. Cette épidémie avait beau faire quelques milliers de morts tous les jours dans le monde, elle n’en produisait pas moins la curieuse impression d’être un non-événement. D’ailleurs, mes estimables confrères (certains, quand même, sont estima­bles) n’en parlaient pas tellement, ils préféraient aborder la question du confinement ; et j’aimerais ici ajouter ma contribution à certaines de leurs observations.

    Frédéric Beigbeder (de Guéthary, Pyrénées-Atlantiques). Un écrivain de toute façon ça ne voit pas grand monde, ça vit en ermite avec ses livres, le confinement ne change pas grand-chose. Tout à fait d’accord, Frédéric, question vie sociale ça ne change à peu près rien. Seulement, il y a un point que tu oublies de considérer (sans doute parce que, vivant à la campagne, tu es moins victime de l’interdit) : un écrivain, ça a besoin de marcher.

    Ce confinement me paraît l’occasion idéale de trancher une vieille querelle Flaubert-Nietzsche. Quelque part (j’ai oublié où), Flaubert affirme qu’on ne pense et n’écrit bien qu’assis. Protesta­tions et moqueries de Nietzsche (j’ai également oublié où), qui va jusqu’à le traiter de nihiliste (ça se passe donc à l’époque où il avait déjà commencé à employer le mot à tort et à travers) : lui-même a conçu tous ses ouvrages en marchant, tout ce qui n’est pas conçu dans la marche est nul, d’ailleurs il a toujours été un danseur dionysiaque, etc. Peu suspect de sympathie exagérée pour Nietzsche, je dois cependant recon­naître qu’en l’occurrence, c’est plutôt lui qui a raison. Essayer d’écrire si l’on n’a pas la possi­bilité, dans la journée, de se livrer à plusieurs heures de marche à un rythme soutenu, est fortement à déconseiller : la tension nerveuse accumulée ne parvient pas à se dissou­dre, les pensées et les images continuent de tourner douloureuse­ment dans la pauvre tête de l’auteur, qui devient rapidement irritable, voire fou.

    La seule chose qui compte vraiment est le rythme mécanique, machinal de la marche, qui n’a pas pour première raison d’être de faire apparaître des idées neuves (encore que cela puisse, dans un second temps, se produire), mais de calmer les conflits induits par le choc des idées nées à la table de travail (et c’est là que Flaubert n’a pas absolument tort) ; quand il nous parle de ses conceptions élaborées sur les pentes rocheuses de l’arrière-pays niçois, dans les prairies de l’Engadine etc., Nietzsche divague un peu : sauf lorsqu’on écrit un guide touristique, les paysages traversés ont moins d’importance que le paysage intérieur.

    Catherine Millet (normalement plutôt parisienne, mais se trouvant par chance à Estagel, Pyrénées-Orientales, au moment où l’ordre d’immobilisation est tombé). La situation présen­te lui fait fâcheusement penser à la partie « anticipation » d’un de mes livres, La possi­bilité d’une île.

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  • Déconfinement : entre prudence et impatience

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    Dans sa newsletter mensuelle (mai 2020)  l’abbé Ralph Schmeder, responsable du service de presse du diocèse de Liège écrit :

    « Chère lectrice, cher lecteur,

    Récemment, une paroissienne engagée publiait une lettre ouverte dans laquelle elle exprimait ses frustrations et son impatience : « Dans toutes les communications sur les secteurs impactés par les mesures de confinement, il y a un grand oublié : c’est la face spirituelle de l’homme. (…) Pourquoi ne communique-t-on jamais sur les mesures prises à l’égard des célébrations religieuses ? »

    Je dois vous avouer que moi aussi, j’ai été déçu, en suivant la conférence de presse du gouvernement le 24 avril dernier, de ne rien entendre au sujet des célébrations dans les églises, temples et mosquées de notre pays. On peut comprendre que les secteurs de l’économie, de l’enseignement et du monde médical et social aient la priorité dans la relance de la vie publique, mais de là à ne donner aucune perspective aux représentants des cultes, il y a un pas.

    Nos évêques ont réagi au début de la semaine en exprimant publiquement leur souhait de reprendre les activités paroissiales. On attend donc avec impatience une prise de position des décideurs politiques.

    En même temps, comme pour les autres domaines, nous savons très bien que l’après-confinement sera assez différent de l’avant. Les paroisses devront prendre des mesures pour protéger les pratiquants dont une bonne partie est composée des fameux « groupes à risque », notamment de personnes âgées. Les salutations et échanges de paix devront se faire à distance… Comment imaginer une chorale où chaque membre doit rester à plus d’un mètre et demi des autres chanteurs ? Comment célébrer les « grandes occasions » comme les premières communions, les professions de foi ou les confirmations, mais aussi certains mariages et baptêmes ou certaines funérailles, lorsque la distanciation physique sera obligatoire ? Comment chanter et communier avec un masque sur la bouche ? Les évêques ont déjà élaboré un « code de bonne conduite », mais il n’a pas de sens tant que le feu vert des autorités n’est pas donné.

    On peut aussi se demander quelle sera la réaction des catholiques habitués à la messe hebdomadaire, voire quotidienne pour certains. Vont-ils revenir en masse, soulagés de ne plus devoir se contenter d’une communion spirituelle devant un écran de télévision ou d’ordinateur, ou bien ont-ils « pris le pli » d’une pratique plus « électronique » ? L’envie de retrouver la communauté paroissiale sera-t-elle plus forte que la peur de la contamination ?

    Des questions auxquelles il est impossible de répondre maintenant. Pour certains, cette période qui approche de sa fin a été l’occasion d’une redécouverte spirituelle, et ils voudront l’approfondir par la fréquentation plus régulière d’une communauté, mais la tendance inverse est possible aussi : on nous a tellement sensibilisé ces dernières semaines à une « pratique intérieure » que certains ne ressentent peut-être plus le besoin de la partager avec d’autres.

    Reste à espérer que l’Eglise retrouve son dynamisme et sa visibilité. Finalement, le nombre assez impressionnant de manifestations qui ont dû être annulées ou reportées n’est-il pas le signe que nos paroisses, aumôneries, mouvements et associations sont des acteurs très actifs et présents dans la société ?

    Bon déconfinement à chacune et chacun,

    Ralph SCHMEDER, responsable du Service de Presse »

    Ref. Déconfinement : entre prudence et impatience

    JPSC

  • Dieu et la question du mal

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    Covid-19©Pixabay-620x330.jpgLa pandémie de Covid-19 (coronavirus) pousse à s’interroger : comment Dieu peut-il permettre de telles calamités ? La présence du mal, en effet, est l’un des arguments le plus souvent avancés pour refuser l’existence de Dieu. Aucune réponse n’est totalement satisfaisante si l’on n’admet pas une part de mystère. De Paul Clavier sur le site web du mensuel « La Nef » :

    « L’animal humain, courageux et loyal entre tous, éprouve quelquefois des difficultés à assumer ses responsabilités. Aussi n’a-t-il pas craint d’attribuer le mal au Destin ou à quelque autre puissance surnaturelle. Jupiter lançait la foudre, Poséidon faisait trembler la Terre, Mars déclenchait les conflits armés, Apollon envoyait la peste, l’Éternel endurcissait le cœur de Pharaon, ou frappait à mort les nouveau-nés… En vain Platon proclamait-il dans sa République que « Dieu n’est pas en cause, n’est pas responsable », il fallait une explication, et le Ciel – coupable idéal – était forcément derrière ces événements fâcheux. Ce réflexe n’est d’ailleurs pas totalement infondé : quand on médite sur les déchaînements de la nature ou de la folie, on peut se dire que tant de haine ou de destruction font entrer en jeu des forces plus qu’humaines.

    Avec le temps, les hommes ont voulu exonérer Dieu de toute cruauté. Peut-être ont-ils réalisé qu’ils avaient jusque-là projeté sur Dieu leur propre désir de vengeance ou d’éradication de l’ennemi. Dieu a fini par devenir « le bon Dieu », dernier refuge de toute bonté. Mais alors si Dieu est bon, d’où vient le mal ? Ce qui est sûr, c’est qu’il paraît choquant de dire : Dieu pourrait intervenir, mais il ne le fait pas. Il semble plus approprié de plaider l’impuissance de Dieu. C’est une réponse qu’on entend souvent : Dieu ne peut rien face au mal. C’est une réponse humaine, dotée d’une forte valeur compassionnelle. Mais justement : n’est-elle pas trop humaine ?

    LE SCÉNARIO DE L’IMPUISSANCE DIVINE

    Dieu fragile, impuissant, désormais incapable d’assurer l’entretien et la réparation de sa création ? L’idée a pu séduire. Après avoir rendu Dieu responsable des pires maux, on a entrepris de l’exonérer de toute responsabilité en la matière. Dieu aurait pris sa retraite : voilà qui pourrait expliquer bien des choses. Par exemple, que la création soit abandonnée à elle-même, que les catastrophes ravagent la planète, que les méchants ne soient plus comme jadis frappés par le châtiment divin, et que des millions d’innocents subissent un sort épouvantable sans que le Ciel intervienne. Dans Le Concept de Dieu après Auschwitz (1984), Hans Jonas affirmait que « Dieu n’est pas intervenu, non pas parce qu’il ne voulait pas, mais parce qu’il ne pouvait pas ». Il ne s’agit pas d’un renoncement temporaire à exercer sa toute-puissance, mais d’un abandon irréversible de prérogative. Cette renonciation est, selon Jonas, le prix à payer pour octroyer la liberté à l’homme : « Dans le simple fait de permettre à la liberté humaine d’exister, il y a un renoncement à la puissance divine. » Bref, il s’agirait d’un départ en retraite inéluctable, rationnellement nécessaire : « Pour que le monde soit, Dieu a dû renoncer à son propre être ; il s’est dévêtu de sa divinité. »

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  • Emmanuel Hussenet : « Ce qui m'inquiète plus que le virus, c'est la peur que nous en avons »

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    emmanuel-hussenet_article.jpgDans les temps inédits où l’on se calfeutre pour éviter la propagation du coronavirus, Emmanuel Hussenet, auteur de Robinson des glaces, explorateur passionné des banquises et philosophe, donne son témoignage à Théophane Leroux pour les lecteurs  du magazine « Famille Chrétienne » :

    « Je suis confiné à la campagne, en Bourgogne. Sur le plan personnel, cela ne change pas forcément grand-chose et je ne souffre pas de la claustration. Sur le plan collectif, je ne peux pas être imperméable à ce que subissent beaucoup de personnes. J’ai beaucoup de peine pour ceux qui vivent un confinement dans un contexte de tension, dans un studio bruyant ou un quartier qui ne leur permet même pas de jouir des premiers soleils.

    J’ai une expérience du confinement volontaire : en expédition, lorsqu’on est seul dans son kayak au milieu des glaces, on accepte la solitude et on est totalement maître de soi. On a la liberté de pouvoir disposer de sa propre vie, quelles que soient les conditions même si elles sont austères, par exemple lorsqu’on reste enfermé sous la tente pendant trois ou quatre jours à cause d’une tempête. Si elle est acceptée, si elle découle d'un choix personnel, la contrainte physique n’est pas déterminante. Quand elle résulte d’un pouvoir en place qui touche ce qui est le plus fondamental, la liberté, quelque chose de l’ordre du sacré. La question que soulève cette situation est celle du sens de la vie: enfermer des gens au prétexte qu'il faut protéger des vies, même si cela est présenté comme nécessaire, a quelque chose de paradoxal, car on ne peut vivre que dans la liberté.

    « Il y a des morts que la société accepte, d'autres non »

    Quand on part en expédition, on sait qu’on prend des risques, qu’on accepte et mesure, on vit avec eux au point qu’à un moment, on ne les voit plus, ils font partie des paramètres qui nous conditionnent et nous inscrivent dans une trajectoire. On anticipe le danger, on est concentré sur les besoins vitaux. Et le principal besoin vital, ce n’est pas boire, manger ou dormir, mais c’est se déplacer. Si l’on est immobilisé sous sa tente, on meurt : tout l’enjeu d’une expédition, c’est de se déplacer. C’est donc la liberté, c’est le choix de sa route. Pour un prétexte sanitaire, on suspend notre route. Malheureusement, le Covid-19 fait beaucoup de victimes, mais moins que d'autres pathologies ou que des causes accidentelles auxquelles nous sommes habitués. Il y a des morts que la société accepte, d'autres non. Le virus fait peur parce que nous n'avons pas appris à vivre avec lui, ce qui est assez étonnant puisqu'à l'âge de la mondialisation, chacun sait que la pandémie est un risque majeur. Ce qui m'inquiète plus que le virus, c'est la peur que nous en avons, laquelle rend suspecte toute personne que nous croisons. Dans notre système hygiéniste, figé sur des représentations matérialistes, les relations humaines sont mises à mal. Le rapport à la vie strictement quantitatif qui nous est imposé exclut la question du sensible et celle de sens. C'est selon moi très préoccupant.

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  • Pourquoi les consécrations à Marie sont les bienvenues n'en déplaise à certains théologiens

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    De John Grondelski sur le National Catholic Register :

    Bartolomé Esteban Murillo, “The Immaculate Conception,” 1660

    Bartolomé Esteban Murillo, “The Immaculate Conception,” 1660

    Une défense de la consécration à Marie

    Non, les évêques ne sont pas «égarés» en consacrant leur pays à Marie. On les attendait depuis longtemps.

    Cela me dérange que persiste une attitude têtue et anti-mariale chez certains théologiens catholiques contemporains, qui tentent souvent de trouver une justification de leur habitus anti-marial dans les documents ou, plus souvent, dans «l'esprit» de Vatican II.

    Exemple: un commentaire du théologien et écrivain français / néerlandais Hendro Munsterman dans La Croix Internationale du 30 avril, demandant pourquoi les évêques consacrent "encore" à Marie. La Croix a la réputation d'être un organe de théologie révisionniste qui semble voir le pontificat de François comme l'occasion de ressusciter les pires idées de «l'esprit de Vatican II» dans ses pages, se présentant comme «le premier quotidien catholique indépendant du monde» (rien de tel que l'humilité...).

    Munsterman observe que les conférences épiscopales américaines, italiennes et canadiennes ont «consacré» à la Bienheureuse Mère de Dieu leurs pays ravagés par le coronavirus, le 1er mai, mois marial traditionnel. Il qualifie leurs efforts de «mal orientés», «théologiquement problématiques et controversés», une posture médiévale que le meilleur de la théologie contemporaine a dépassée. Elle porte prétendument atteinte à la nature «christocentrique» de notre foi. Elle est censés être enracinée dans une mariologie anachronique trop centrée sur ses privilèges ou sa relation unique avec son Fils, conduisant soi-disant à traiter Marie "plus comme une déesse mère païenne". (Ceci provient d'un journal qui n'a pourtant eu aucun problème avec la Pachamama à Saint-Pierre).

    Les consécrations ne sont rien de tout cela, sauf peut-être pour Munsterman et les milieux de La Croix.

    Munsterman invoque le Directoire du Vatican de 2001 sur la piété populaire et la liturgie pour défendre son argument. Je reviendrai à sa lecture exiguë et tendancieuse du passage en question mais, tout d’abord, revenons en arrière.

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  • Covid-19 : la maturité face aux fake news et aux théories complotistes

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    De Jean-Paul Pinon sur le site de "Nous citoyens" (wecitizens.be) :

    ARTICLE - CORONAVIRUS : MATURITÉ FACE À LA DÉSINFORMATION

    30/04/2020

    Nous assistons à un déferlement de fake-news et à des prises de positions ‘émotionnelles’. Trop de citoyens forment un jugement sur base d’informations biaisées. Que penser des théories complotistes ? La maturité s’oppose aux prises de position conditionnées par des messages trompeurs, la peur, les émotions, le grégarisme, le court terme. Sans maturité (civique), la démocratie est dangereuse. Ceux, qui comme nous, croient encore aux vertus de la démocratie, espèrent que la population grandira en maturité au travers de la présente crise.

    Fake news

    Les crises, comme celle du Covid-19, génèrent la peur[1], le sentiment de l’urgence, la curiosité. Pas étonnant que les cyniques s’emparent de cette opportunité pour intensifier leur propagande. Les fausses nouvelles (‘fake news’) ont plus d’impact qu’en temps normal. Selon le département de la Sûreté de l’Etat[2], « des groupements, dirigés ou non par des trolls étrangers, ont recours à des campagnes de désinformation pour étendre leur influence. Un maximum de désinformations relatives au COVID-19 sont diffusées via les médias sociaux dans le but de monter les uns contre les autres certains groupes de la population. » Des exemples typiques sont les opérations de propagande russe, faisant des comparaisons internationales destinées à démontrer la supériorité du gouvernement russe. Parmi d’autres exemples, il y a l’insinuation que la crise sanitaire serait amplifiée par l’immigration, etc.

    Sens de responsabilité

    Le sens de responsabilité intègre l’idée qu’on doit assumer les conséquences de ses décisions, et de ses erreurs. Il s’ensuit qu’on agit plus prudemment, qu’on réfléchit à deux fois avant de poser un jugement. Au niveau des citoyens, on constate une plus grande maturité chez les Suisses. Ils participent directement aux grandes décisions. Ils ne peuvent pas se réfugier derrière la critique des gouvernants, pour expliquer les éventuels déboires politiques.

    Modèle suisse

    Une capsule vidéo[3] de la TV suisse donne cinq raisons pourquoi la Suisse est en meilleure position pour gérer efficacement la crise. (1) D’abord, les Suisses ont plus confiance dans leur gouvernement (75% en Suisse, contre 42% comme moyenne internationale). (2) Les Suisses ont (en moyenne) un plus grand sens civique, un esprit solidaire, un sens de la cohésion. Ils ne dépendent donc pas complètement du contrôle pour se soumettre aux mesures décrétées par le gouvernement. (3) En politique, la logique de l’opposition est remplacée par celle de la coopération. (4) La tradition de consensus est renforcée par le fait que tous les grands partis sont tous représentés dans le gouvernement. Cela génère des décisions pragmatiques. (5) L’endettement public en Suisse est de 30% du PIB, contre une moyenne de 80% dans l’Union européenne, et 100% en Belgique. La Suisse dispose donc d’une excellente marge de manœuvre pour soutenir l’activité économique en temps de crise.

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  • Une nouvelle biographie de Benoît XVI souligne l'emprise spirituelle de l'Antéchrist

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    De LifeSiteNews :

    Le pape Benoît XVI établit un lien entre la prédominance du «mariage homosexuel… de l'avortement» et le pouvoir spirituel de «l'Antéchrist»

    Le pape émérite Benoît XVI a déclaré que la prière était nécessaire pour «résister»

    1er mai 2020 (LifeSiteNews)

    Dans une nouvelle biographie, le pape émérite Benoît XVI a lié la prédominance du «mariage homosexuel» et de «l'avortement» dans le monde (...) au «pouvoir spirituel de l'Antéchrist» .

    «Il y a cent ans», a déclaré Benoît XVI dans la biographie de Peter Seewald, «tout le monde aurait considéré comme absurde de parler d'un mariage homosexuel. Aujourd'hui, on est excommunié par la société si on s'y oppose. » Il en va de même pour «l'avortement et la création d'êtres humains en laboratoire», a ajouté Benoît.

    "La société moderne est en train de formuler un credo anti-chrétien, et si l'on s'y oppose, on est puni d'excommunication par la société", a-t-il poursuivi. "La crainte de cette puissance spirituelle de l'Antéchrist n'est alors plus simplement naturelle, et elle a vraiment besoin de l'aide de prières de la part d'un diocèse tout entier et de l'Église universelle pour y résister."

    La biographie faisant autorité de plus de 1 000 pages, intitulée 'Benedikt XVI: Ein Leben' (en allemand) et 'Benedict XVI The Biography: Volume One' (en anglais) (Benoît XVI, une vie) est prévue pour être publiée en allemand le 4 mai et en anglais le 17 novembre. Une copie préliminaire du livre a été obtenu par LifeSiteNews. Seewald a co-écrit plusieurs livres avec Benoît et a également déjà publié un livre d'entretiens autobiographiques avec l'ancien pape.

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    Page de «Benedikt XVI: Ein Leben» où le Pape mentionne l'«Anti-Christ».

    Après la mort de Jean-Paul II en 2005, Benoît, anciennement appelé cardinal Joseph Ratzinger, a été pape de l'Église catholique jusqu'à sa démission surprise en février 2013. Le pape François a été élu pour lui succéder en mars 2013.

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  • En Lettonie, les messes publiques ne se sont jamais arrêtées

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    De LifeSiteNews.com :

    Les messes publiques ne se sont jamais arrêtées en Lettonie - les évêques ont convaincu les autorités qu'une "nourriture spirituelle" était nécessaire

    RIGA, Lettonie, 1er mai 2020 (LifeSiteNews) -

    Un archevêque letton a déclaré que les fidèles du pays ont reçu publiquement tous les sacrements tout au long de la pandémie de coronavirus après que les chefs spirituels ont convaincu les autorités que «la nourriture spirituelle n'est pas moins importante que la nourriture physique» et que «l'homme ne vit pas seulement de pain. »

    La Lettonie est un petit État d'Europe orientale, bordant à la fois la mer Baltique et la Russie. La population du pays compte moins de deux millions d’habitants et le luthéranisme est la religion prédominante. Environ 20% de la population s'identifie comme catholique.

    L'archevêque Zbigņevs Stankevičs de Riga a envoyé une déclaration à Zenit, une agence de presse catholique, dans laquelle il a expliqué l'importance d'un dialogue permanent avec les autorités gouvernementales.

    L'archevêque et d'autres catholiques ont fait valoir leur point de vue en soulignant comment la célébration publique des sacrements, même en cas de pandémie, serait bénéfique pour l'État en réduisant les tensions sociales.

    «Dernièrement, les psychiatres ont souligné l'aggravation des problèmes mentaux en raison des restrictions, a déclaré Stankevičs. «À cet égard, l'Eglise aide la société à maintenir sa santé psychologique et mentale en temps de crise.»

    L'archevêque a attribué le succès de ses efforts, ainsi que ceux des autres chrétiens, «à l'ouverture des représentants du ministère de la Justice et du ministère de l'Intérieur». Il a ajouté qu'il était important que toutes les églises et communautés chrétiennes maintiennent une «position unie» devant le gouvernement.

    Alors que le gouvernement avait l'intention d'interdire tous les rassemblements publics à la mi-mars, le «dialogue intense» entre Jānis Bordāns, ministre letton de la Justice, et des représentants de diverses confessions chrétiennes, dont l'Église catholique, a conduit à l'accord «que le clergé devraient continuer à célébrer la messe parce que c'est leur devoir. »

    "De plus, dans les messes, la participation des ministres, des lecteurs et des chanteurs était autorisée car le clergé ne peut pas célébrer la messe à lui seul", a déclaré l'archevêque Stankevičs. "Il a également été convenu que des fidèles individuels pourraient être dans l'église pendant la messe, mais leur nombre ne pourrait pas dépasser 50 personnes."

    Stankevičs a déploré que les magasins, bars et lieux de divertissement ne soient pas limités quant au nombre de visiteurs qu'ils pouvaient accueillir à la fois.

    Fin mars, les catholiques lettons ont accepté des mesures de distanciation sociale, ainsi que la réduction du nombre de personnes autorisées à assister à la messe à 25. Pendant les jours les plus sacrés de l'année catholique, vers Pâques, la police était présente pour vérifier si les paroisses se conformaient aux règlements du gouvernement.

    Avant Pâques, le gouvernement "voulait également établir une règle selon laquelle une personne ne pouvait rester à l'église pendant plus de 15 minutes, mais nous avons réussi à l'annuler".

    La bénédiction de la nourriture pour Pâques, qui est une coutume populaire dans de nombreuses régions d'Europe, «a eu lieu dans de nombreux endroits en dehors des églises» afin d'accueillir plus de 25 fidèles.

    Comme dans d'autres pays, les funérailles et les mariages étaient limités à très peu de participants.

    Selon Worldometer, il y a moins de 1 000 cas de coronavirus en Lettonie. Jusqu'à présent, seulement 16 décès ont été enregistrés. (...)

  • Des séminaristes vous parlent de la vocation au sacerdoce

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    Une partie des séminaristes en formation pour la Belgique francophone répondent à quelques questions à propos de la vocation du prêtre aujourd'hui !

  • Chine : les croix retirées des églises et des temples

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    Source

    photo du jour : La Chine communiste continue de retirer les croix des temples !

    1 Mai 2020

    Un incident dans le diocèse d'Anhui s'est produit le 19 avril lorsqu'une croix a été retirée d'une église de la ville de Suzhou vers 4 heures du matin, a déclaré un paroissien identifié uniquement comme Paul.

    L'opération réalisée à l'aube s'est déroulée avec un important déploiement policier qui a empêché les paroissiens de s'approcher ou de prendre des photos. Ils ont emporté un téléphone portable lorsque quelqu'un a pris une photo.

    Entre-temps, le 27 avril, les autorités ont tenté de retirer la croix d'une église protestante à Hefei. "La même routine et les mêmes tactiques sont utilisées dans toute la Chine", a déclaré un prêtre anhui, identifié uniquement comme le père Chen. «Ce n'est pas le cas pour un diocèse ou une province en particulier. Cela se passe à travers le pays, mais l'église continentale est silencieuse. "

    Si les églises ne s'unissent pas pour résister, de nombreuses croix seront supprimées" , a prédit le prêtre.

    Avec le covid 19, on procède autrement.... !

    prions pour les chrétiens persécutés. 

    Lire également : 

    Chine : des prêtres catholiques torturés pour les forcer à rejoindre l'Eglise patriotique

    Chine : les églises dirigées par l’État doivent devenir plus chinoises ou être détruites

    Une mise en garde des chretiens chinois : la persécution religieuse est bien pire que ne l'indique un nouveau rapport fédéral américain