Spiritualité - Page 232
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Feuillet du mercredi (3 juin) de la semaine de la Pentecôte : les 7 dons du Saint Esprit
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Comment peut-on encore parler de l’espérance chrétienne en 2020 ?
De Stéphane Seminckx sur didoc.be :
Veilleur, où en est la nuit?
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En 2016, le Père Adrien Candiard a publié le livre Veilleur où en est la nuit ? Petit traité de l’espérance à l’usage des contemporains (99 pages). L’abbé Stéphane Seminckx en fait ici une brève présentation.
Comment peut-on encore parler de l’espérance chrétienne en 2020 ? Qui en parle encore ? Le christianisme a-t-il quelque chose à dire à un monde morose et tourmenté, hanté par le spectre d’une nouvelle crise économique, à une Europe en quête d’identité, à des jeunes qui n’ont plus grand-chose en commun avec leurs aînés, à une société qui tremble face à la menace de la violence et du terrorisme, à une planète où le dérèglement climatique et les déséquilibres écologiques semblent multiplier les catastrophes naturelles ?
On pourrait ajouter aujourd’hui des questions que l’auteur ne pouvait imaginer en 2016 : qu’avons-nous à dire comme chrétiens quand toute notre manière de vivre, toutes nos sécurités humaines sont remises en question par la propagation, à travers le monde, d’un virus microscopique ? Que dire quand la perspective de la mort se fait soudain si proche ?
Et qu’avons-nous à dire, nous catholiques, dans un monde où l’on réclame comme un droit la possibilité de tuer l’enfant dans le sein de sa mère, d’en finir avec ceux qui sont en fin de vie, d’enlever au mariage et à la famille, pièce par pièce, tout ce qui les caractérise ? Avons-nous encore le droit de proclamer une vérité dans un climat relativiste ? Et finalement, qu’avons-nous à dire et à faire face à la chute vertigineuse de la pratique chrétienne et des vocations sacerdotales, face aux turpitudes de certains qui devraient donner l’exemple dans l’Eglise et à la disparition des références chrétiennes dans la vie quotidienne ?
Toutes ces questions peuvent paraître bien sombres. C’est que le style du livre se veut décapant : pour faire apparaître le cœur de l’espérance théologale, l’auteur veut libérer nos âmes des espérances trop humaines.
Son analyse est fort centrée sur la situation pénible de l’Eglise en France, une limitation que l’on peut regretter. Par ailleurs, il ne s’agit pas d’un traité sur l’espérance — le sous-titre de l’ouvrage est une boutade — mais plutôt d’un essai. Candiard ne prétend pas offrir un exposé systématique mais transmettre une idée essentielle, qui lui tient à cœur. Il le fait avec profondeur, dans un style direct, parfois excessif, mais riche en images et agréable à lire.
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Guy Bedos, l’Église et la miséricorde
Les obsèques de l’humoriste et comédien Guy Bedos, décédé le 28 mai à l’âge de 85 ans, vont avoir jeudi 4 juin après-midi en l’église Saint-Germain-des-Prés. « Il n’était pas très pote avec la religion mais très ému par les églises », a précisé son fils, Nicolas Bedos, sur Twitter. Lu sur le site web « aleteia » :
« Décédé le 28 mai à l’âge de 85 ans des suites d’une « longue maladie », Guy Bedos va être enterré en Corse, à Lumio. Ses obsèques auront lieu en l’église Saint-Germain-des-Prés, dans le sixième arrondissement parisien, jeudi 4 juin à 14h30, a annoncé son fils Nicolas Bedos sur Twitter. Un message accompagné de cette phrase : « Il n’était pas très pote avec la religion mais très ému par les églises. A jeudi !) ».
Car oui, l’humoriste, comédien, agitateur satyrique Guy Bedos n’était pas particulièrement connu pour son attachement à l’Église catholique, sa foi ou ses convictions religieuses. « Ma Torah, mon Coran, ma Bible à moi, c’est la Déclaration universelle des droits de l’homme« , écrivait-t-il dans son livre « Je me souviendrai de tout », paru en 2015.
Pourtant, c’est bien dans une église que ses obsèques auront lieu. Si cela en surprend beaucoup, en laisse certains sceptiques et d’autres interrogatifs, c’est aussi l’occasion de rappeler, comme le souligne Mgr Xavier Malle, évêque de Gap, sur Twitter, que « l’Église est miséricordieuse : soyez le bienvenu ».
Ref. : Guy Bedos, l’Église et la miséricorde
JPSC
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Feuillet de la semaine du mardi (2 juin) de la semaine de la Pentecôte : un poème de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein)
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Le sens de la messe : « Le seul sacrifice agréable à Dieu »
Lu sur le site de France Catholique :
« Après deux mois de privation, les fidèles vont retrouver le chemin de la messe. Qu’elle soit en forme ordinaire ou extraordinaire, c’est l’occasion de refaire le point sur ce sommet de la vie chrétienne, avec l’abbé Jean de Massia, prêtre de la Fraternité Saint-Pierre. Il participe au pèlerinage N.D. de Chrétienté.
Qu’est-ce que la messe ?
Abbé Jean de Massia : On trouve la définition dès le Concile de Trente : la messe est la réactualisation, le renouvellement, du sacrifice du Christ offert sur la croix au Golgotha.
Le Christ ne souffre pourtant pas sa Passion à chaque messe…
C’est bien là le grand mystère de notre foi : il n’y a pas deux sacrifices, d’un côté celui de la Croix et celui de la messe. C’est le même, la messe est le sacrifice de la Croix représenté. Quand je vais à la messe en 2020, je monte au Golgotha. L’unique sacrifice offert une seule fois de manière sanglante, Jésus l’offre encore aujourd’hui, il le réactualise de manière non sanglante et sacramentelle – à travers le pain et le vin devenus corps et sang. Jacques Maritain parlait d’une présence du « moment de la Croix » au moment de la Messe : sous nos yeux il se passe la même chose qu’il y a 2 000 ans.
Que dire des messes sans fidèles, vécues lors du confinement ?
C’est une situation inédite, peu de théologiens y ont réfléchi. Pour autant, je ne pense pas que l’on puisse dire qu’il s’agit d’une absence de culte public, au sens où l’Église le définit : le prêtre prie aux intentions des fidèles, parle au pluriel et la communion de l’Église et des saints est bien présente à la messe. En réalité les messes qualifiées de « privées » n’existent pas. Le Christ offre la messe par l’Église à travers les prêtres et donc chaque messe revêt ce côté public essentiel au culte divin. Cependant, sans présence de fidèles, sans possibilité de se rassembler, le culte est gravement incomplet car notre religion est une réalité incarnée – Jésus a pris un corps : le corps mystique ne peut pas s’exprimer concrètement si les fidèles sont absents. Et les fidèles sont privés de la manifestation sensible du culte, si nécessaire pour leur foi.
Que dire des messes suivies devant l’ordinateur ?
En soi, je peux m’unir au sacrifice du Christ où que je sois : dans ma chambre, au travail, etc. Mais comme nous ne sommes pas des anges, nos actes intérieurs ont besoin d’être portés par quelque chose de très concret. Et pour beaucoup l’ordinateur ne répond pas vraiment à la demande… Attention, je ne dis pas que cela ne sert à rien car le virtuel nous permet de sanctifier le jour du Seigneur, d’écouter sa Parole, l’enseignement du prêtre, d’être en prière. Mais cela ne remplacera jamais la réalité de la présence à la messe. La messe étant le sommet de l’union avec Dieu qui se rend présent, tout cela ne peut se vivre à distance. C’est comme une relation d’amour à distance : on peut se téléphoner, mais cela ne remplace pas la vraie rencontre !
Quel est le risque d’être privé de la messe ?
Pour certaines âmes de grande qualité ce manque va être un catalyseur et ils retrouveront Jésus avec encore plus d’amour. Mais il faut être réaliste : parfois, nous allions à la messe plus par devoir ou par habitude. Ne plus y aller, à cause du confinement, nous met en danger : il faudra être vigilant à ne pas perdre cette habitude, et retrouver le chemin de la messe le plus vite possible. Aller à la messe le cœur débordant d’amour c’est l’idéal, mais y aller par devoir, c’est bien également : on y reçoit des grâces, des enseignements et les sacrements opèrent en nous en nous sanctifiant.
Il est impossible donc d’être missionnaire sans vivre des sacrements ?
Vers qui amener les gens si ce n’est vers Jésus, réellement présent dans son Église ? C’est le but même de la mission. Et on ne puise cette force de la mission que dans les sacrements, dans l’eucharistie, notre plus beau trésor. Si l’on vit la charité fraternelle sans prière ni sacrement, on place alors l’homme au-dessus de Dieu et on ne peut plus apporter Dieu aux autres. »
Ref. « Le seul sacrifice agréable à Dieu »
Prions pour que le déconfinement de la messe, concédé moyennant des conditions restrictives rigoureuses, se déroule sans incidents ni contre-témoignages indignes de la grandeur de l’Eucharistie qui est le sacrement par excellence de la vie chrétienne.
JPSC
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Semaine de Pentecôte en confinement; feuillet du Lundi de la Pentecôte (1er juin) : récits et expériences eucharistiques (10) "Toi, veux-tu ?" (Bessières)
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La leçon d’une pandémie : un monde sans Espérance ?
Il faut bien en convenir, l’éditorial de Jacques Julliard dans le dernier numéro de Marianne (du 22 au 28 mai) auquel se réfère le site web de « L’Homme Nouveau », aborde une question importante – notre rapport actuel à la mort – et le changement de civilisation que révèle notre attitude pendant la pandémie :
« De quoi meurt-on ? Les réponses sont multiples, qui vont du cancer et des maladies cardio-vasculaires jusqu'aux accidents de la route et, aujourd'hui, au coronavirus. Pourquoi meurt-on ? Parce que la mort est inscrite dans notre patrimoine génétique. Pour quoi meurt-on ? Jadis, les réponses étaient variées : pour sa patrie, pour sa foi, pour la révolution, pour la République… Aujourd'hui, c'est une question sans réponse. On n'a plus grande envie de mourir pour ces nobles causes. On ne meurt plus guère, dans nos sociétés, que pour les siens, c'est-à-dire pour sa famille, a coutume de répondre Luc Ferry. La vérité est qu'on n'a moins que jamais envie de mourir. Tous les comportements, individuels ou collectifs, enregistrés pendant la pandémie que nous vivons témoignent de cette évidence : sauve qui peut, la vie ! Encore un petit moment, monsieur le bourreau ! Il n'y a pas d'autre explication à la facilité avec laquelle la moitié de l'humanité a accepté de se mettre pendant deux mois en vacance de son destin. Sur la grande scène de l'univers, nous avons accepté bien volontiers de nous muer en intermittents du spectacle. Vous allez me dire que c'est bien naturel. Je vous y prends : justement, ce n'est pas naturel ! C'est même la première fois. (…) Au-delà de ses raisons prophylactiques, la fermeture des églises, temples, mosquées revêt une signification symbolique, une sorte de bannissement de toute espèce de spiritualité. Confinés comme le commun des mortels, les hommes d'Eglise ne se sont guère fait entendre, incapables d'apporter à l'événement un surcroît de sens. Aux informations, cette interruption sans précédent du culte a été à peine mentionnée. Si le Mont-Saint-Michel est apparu si souvent à l'écran, ce n'est pas parce qu'il abrite une église abbatiale, c'est seulement parce qu'il est un haut lieu du tourisme, une tour Eiffel dans l'eau. Cette éclipse totale du religieux retire à un événement collectif de cette ampleur ce qui en faisait jadis la dimension émotive et spirituelle. Et c'est finalement le Conseil d'Etat (*) qui a ordonné la levée de l'interdiction de réunion dans les lieux de culte. Voulez-vous une définition de notre civilisation ? C'est peut-être la première pour laquelle aucun de ses bénéficiaires n'a envie de mourir ! Un morne silence s'est abattu sur toute la société, meublé de rigolades rebattues. »
Ref. Au quotidien-n°51
« ‘ Vous qui entrez ici, laissez toute espérance’ : ces mots tracés d’une sombre couleur, je les vis écrits au-dessus d’une porte » raconte l’auteur de la Divine Comédie. L’orée du siècle présent serait-elle la porte et le vestibule du premier cercle de l’enfer dantesque ?
(*) En Belgique, sans un regard sur le fond du dossier, le Conseil d’Etat a tout simplement rejeté le pourvoi en urgence déposé par deux cents jeunes chrétiens, renvoyant ceux-ci aux dispositions que le Conseil National de Sécurité serait susceptible de prendre le 3 juin prochain.
JPSC
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Le discours du pape la veille de la Pentecôte
D'Anita Bourdin sur zenit.org :
Veillée de Pentecôte: le pape François invoque la « consolation de l’Esprit » sur le monde (traduction complète)
Une vigile mondiale dans l’unité des chrétiens promue par « Charis »
Le pape François a invoqué la « consolation de l’Esprit Saint » sur le monde dans un message vidéo en espagnol, diffusé lors de la veillée de prière de Pentecôte, ce samedi 30 mai 2020: une veillée mondiale dans l’unité des chrétiens promue par « Charis » depuis et dans les 5 continents grâce à Zoom et à YouTube.
Il a invité les membres du Renouveau charismatique à travailler à un monde meilleur de l’après-pandémie, notamment en travaillant à éradiquer la pauvreté: » Si nous ne travaillons pas pour en finir avec la pandémie de la pauvreté dans le monde, avec la pandémie de la pauvreté dans le pays de chacun de nous, dans la ville où chacun de nous habite, ce temps aura été en vain. »
Après l’allocution du pape François, traduit en direct en différentes langues, les participants du monde entier ont invoqué dans leurs langues la venue de l’Esprit Saint, conscients de vivre un « moment historique » alors que la pandémie continue de répandre le deuil et la souffrance.
« L’Esprit promis par Jésus vient renouveler, convertir, guérir chacun de nous », a dit le pape.
Il a exprimé son voeu de Pentecôte: « Je vous souhaite à tous dans cette veillée la consolation de l’Esprit Saint. Et la force de l’Esprit Saint pour sortir de ce moment de douleur, de tristesse et d’épreuve qu’est la pandémie; pour en sortir meilleurs. »
Il a évoqué la « leçon apprise » de la pandémie: « Nous sommes une seule humanité ». Et il a invité « à construire une nouvelle réalité », avant d’ajouter: « Le Seigneur le fera; nous, nous pouvons y collaborer ».
Le pape a averti du changement imposé par l’expérience de la pandémie, qui consiste à supprimer aussi « la pandémie de la pauvreté »: « Lorsque nous sortirons de cette pandémie, nous ne pourrons plus continuer à faire ce que nous faisions et de la façon dont nous le faisions. Non, tout sera différent. Toute la souffrance aura été inutile si nous ne construisons pas ensemble une société plus juste, plus équitable, plus chrétienne, pas de nom, mais en réalité, une réalité qui nous conduit à une conduite chrétienne. Si nous ne travaillons pas pour en finir avec la pandémie de la pauvreté dans le monde, avec la pandémie de la pauvreté dans le pays de chacun de nous, dans la ville où chacun de nous habite, ce temps aura été en vain. »
Le pape a rappelé la jauge du jugement dernier en Matthieu 25: donner à manger à l’affamé, visiter le prisonnier, accueillir l’étranger.
Il a souligné la responsabilité des membres du Renouveau charismatique en citant le troisième document de Malines qui va dans cette direction: « Soyez fidèles à cet appel de l’Esprit Saint! »
Charis donne rendez-vous lundi soir, à 20h30, heure française, sur son canal YouTube pour une dernière veillée avec Mgr David Macaire, archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France en Martinique (Caraïbes Françaises). La Pentecôte avait été préparée auparavant par une veillée sur 5 lundis.
Voici notre traduction, rapide, de travail, depuis l’espagnol.
AB
Message du pape François
Lorsque la fête de la Pentecôte fut arrivée, tous les croyants étaient réunis en un seul lieu. C’est ainsi que commence le deuxième chapitre du livre des Actes des Apôtres que nous venons d’entendre. Aujourd’hui encore, grâce aux progrès techniques, nous sommes réunis, des croyants de différentes parties du monde, à la veille de la Pentecôte.
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Feuillet du dimanche (31 mai) de la Pentecôte : Sermons (extraits) de Pères de l'Eglise pour la Pentecôte
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Pentecôte 2020 à la Communauté Saint Martin d’Evron (Pays de Loire)
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Les dons du Saint-Esprit
Les dons du Saint-Esprit par l'abbé Christophe Cossement sur le blog de la paroisse de Frameries-Quévy :
Voici la première vidéo d’une série de 8 sur les dons de l’Esprit, en préparation à la Pentecôte. Dans cette première capsule, avant de détailler ce que l’Esprit Saint nous donne, prenons un peu de temps pour nous regarder Dieu nous donner son Esprit
Deuxième vidéo de la série, qui aborde le don de sagesse, celui qui permet de goûter l’amour de Dieu et sa lumière.
Après le don de sagesse, voici le second don du Saint-Esprit, l’intelligence, du latin intus legere, lire à l’intérieur… du mystère de Dieu. Où cela nous mène-t-il ?
On l’appelle don de connaissance, ou de science. Il prolonge le précédent, le don d’intelligence, en permettant d’habiter soi-même dans le projet de Dieu. Il donne aussi une juste place à tout ce qui nous passionne ou nous sert.
Voici le don qui concerne plus spécialement notre action, le discernement que nous devons porter sur ce que nous projetons de faire. Par le don de conseil, l’Esprit Saint nous guide et nous attire vers le bien.
Voici le cinquième des dons de l’Esprit Saint, qui nous permet de mener le combat spirituel, à l’intérieur comme à l’extérieur. C’est le combat de l’amour, à la suite du Christ
L’avant-dernier don de cette série est l’esprit de piété, ou d’affection filiale. Avant tout je vous conseille le site de la basilique d’Avioth, dans le Nord de la France, qui d’une part est très joli et donne envie de s’y rendre en chair et en os, et d’autre part présente de magnifiques commentaires et prières au sujet des dons de l’Esprit.
Voici le dernier don, celui au nom le moins appétissant, et pourtant un des plus beaux. C’est celui de l’amour réel !
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Pentecôte : les fruits du Saint Esprit
Les fruits du Saint-Esprit
Écrit par Stéphane Seminckx le . (sur didoc.be)
A la Pentecôte, Jésus nous envoie son Esprit, pour que nous puissions nous identifier pleinement à Lui, le Fils éternel du Père. Dans un article précédent, nous avons étudié les dons du Saint-Esprit. Dans ce texte-ci, nous évoquons ses fruits.
Dans la Sainte Ecriture, l’homme juste est souvent décrit « comme un arbre planté près d’un cours d’eau, qui donne son fruit en son temps, et dont le feuillage ne se flétrit pas : tout ce qu’il fait réussit » (Ps 1, 3). Cet homme est celui qui se laisse guider par le Saint-Esprit, le Sanctificateur, c’est-à-dire celui qui forge en nous la sainteté, la ressemblance avec Dieu.
De même que l’on reconnaît l’arbre à ses fruits, on reconnaît l’âme unie à Dieu aux fruits que produit en elle la troisième Personne de la Sainte Trinité. « Les fruits de l’Esprit sont des perfections que forme en nous le Saint-Esprit comme des prémices de la gloire éternelle. La tradition de l’Église en énumère douze : charité, joie, paix, patience, longanimité, bonté, bénignité, mansuétude, fidélité, modestie, continence, chasteté (Ga 5, 22-23 vulg.) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 1832).
La charité, la principale de toutes les vertus, est bien évidemment aussi le plus grand fruit du Saint-Esprit. La troisième Personne de la Sainte Trinité est souvent appelée le Don. C’est elle qui nous fait sentir notre proximité avec Dieu et qui suscite la volonté de nous donner, de sortir de nous-mêmes, d’aller à la rencontre des autres, de servir, en un mot d’aimer.
La joie résulte de la charité : elle est le fruit de l’union à Dieu et de notre don aux autres. Jésus lui-même « tressaillit de joie sous l’action de l’Esprit-Saint » (Lc 10, 21). Le pape François « invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus-Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que “personne n’est exclus de la joie que nous apporte le Seigneur” » (Evangelii Gaudium 3). Quand la charité se répand sur les autres, la joie est comme confirmée : « Se donner au service des autres, en s’oubliant soi-même, est d’une telle efficacité que Dieu récompense cette attitude par une humilité pleine de joie » (Saint Josémaria, Lettre, 24-3-31).
Ensuite vient la paix « de Dieu, qui surpasse toute intelligence » (Ph 4, 7). Elle ne dépend pas de circonstances favorables, ni du fait que l’on nous « laisse en paix », ni encore d’une conscience fermée aux exigences du bien. La paix surgit du cœur quand l’Esprit-Saint y habite. Elle est absence d’agitation, repos de la volonté dans la possession stable du bien. Elle suppose le combat spirituel contre les sources intérieures de désordre, à savoir les passions.
« La charité est patiente » (1 Co 13, 4) : sur le chemin de l’existence, la patience (du latin « pati », « souffrir ») nous fait découvrir et vivre le vrai sens de la souffrance, de l’épreuve, de la contradiction. Vécue dans le Christ, elle devient instrument du salut, chemin de rédemption, source de sérénité et de joie : « Ce n’est pas le fait d’esquiver la souffrance, de fuir devant la douleur, qui guérit l’homme, mais la capacité d’accepter les tribulations et de mûrir par elles, d’y trouver un sens par l’union au Christ, qui a souffert avec un amour infini » (Benoît XVI, Spe Salvi 37). La personne patiente sait que, pour donner davantage de fruit, la vigne doit être taillée (cf. Jn 15, 1-2).
La longanimité ressemble à la patience et prolonge la vertu de l’espérance. Elle se reflète par l’équanimité, l’égalité d’âme et d’humeur. Elle est le propre de la personne qui n’est pas le jouet des aléas de l’existence, semblable à une girouette qui tournoie au gré du vent. La personne longanime est ancrée en Dieu : quoi qu’il arrive, elle ne se trouble pas. Elle sait que son existence est féconde, même si les fruits de son action ne sont pas apparents, car « mes élus ne travailleront pas en vain » (Is 45, 23).
La bonté est une disposition stable de la volonté, par laquelle on désire le bien de tous, sans distinction. Elle exclut la jalousie car on ne peut jalouser le bien d’un autre quand on possède le plus grand bien, à savoir l’amitié avec Dieu, qui nous incline à son tour à chercher le bien d’autrui.
La bénignité est la bonté en action. Il ne suffit pas de vouloir le bien d’autrui. Il faut aussi s’employer à le promouvoir. L’attitude-clé de la bénignité est le service. Elle se traduit de façon particulière par les œuvres de miséricorde, tant corporelles que spirituelles.
« La charité ne s’irrite pas » dit saint Paul (1 Co 13, 5). La mansuétude s’identifie avec la douceur, la délicatesse et l’amabilité de la personne qui possède une telle force d’âme qu’elle résiste aux mouvements de la colère, de la rancœur ou de l’impatience. Jésus demande de l’imiter sur ce point : « Apprenez de moi qui suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29).
La fidélité est comme le résumé de tous les fruits. Elle est la justice portée à sa perfection. En nous accordant le fruit de la fidélité, l’Esprit-Saint nous fait participer, en quelque sorte, de l’immutabilité de son Amour au milieu des vicissitudes de l’existence terrestre.
Les trois derniers fruits s’inscrivent dans le cadre de la vertu cardinale de tempérance. La modestie est l’attitude attrayante de la personne simple, équilibrée, qui se connaît elle-même, qui rend grâces à Dieu pour ses talents — sans en faire étalage —, et connaît ses faiblesses — sans concevoir de complexes —, car elle se sait enfant de Dieu. La continence et la chasteté reflètent l’harmonie de toute la personne, qui exerce une pleine souveraineté sur elle-même, pour que son corps et ses pulsions soient au service de l’amour véritable.
En lisant la description des fruits du Saint-Esprit, on a envie de s’exclamer : comme je voudrais être une personne ainsi ! Ce désir ne relève pas de l’utopie, car c’est Dieu qui veut que nous soyons une « personne ainsi ». C’est précisément pour cela qu’il nous donne son Esprit : « Venez à moi, vous tous qui me désirez, et rassasiez-vous de mes fruits. Car mon souvenir est plus doux que le miel, et ma possession plus douce que le rayon de miel »(Si 15, 18-19). A nous d’accueillir son invitation et de correspondre, par notre lutte intérieure, à ses inspirations, à sa lumière et à sa force.
Stéphane Seminckx est prêtre, Docteur en Médecine et en Théologie. Ce texte est inspiré d’une méditation de la série Parler avec Dieu de François Carvajal (éditions Le Laurier, Paris 1993, Tome III-Pâques, pp. 355 ss.).
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