Mgr Jean-Pierre Delville - Diocèse de Liège
08/06/2020
Au premier jour du déconfinement en Belgique, synonyme de reprise des cultes, comment se prépare l’Eglise de Liège ? Son évêque, Mgr Jean-Pierre Delville est dans #LaVieDesDioceses !
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Mgr Jean-Pierre Delville - Diocèse de Liège
08/06/2020
Au premier jour du déconfinement en Belgique, synonyme de reprise des cultes, comment se prépare l’Eglise de Liège ? Son évêque, Mgr Jean-Pierre Delville est dans #LaVieDesDioceses !
De Benjamin Puech sur le site du Figaro :
Des bénédictines enregistrent 8000 heures de chants grégoriens
Tous les jours depuis un an, et pour deux années encore, les offices des bénédictines de l'abbaye de Jouques sont gravés.
On entend les cloches sonner, les bancs qui craquent, une page qui se froisse. On imagine presque la tunique des sœurs frôler les dalles. À l'abbaye Notre-Dame-de-Fidélité de Jouques, près d'Aix-en-Provence, 45 bénédictines sont en train de réaliser, à l'heure où l'on parle, le plus long enregistrement musical de l'histoire. Une intégrale des chants grégoriens, qui rythment leur vie monastique. Un projet qui durera 8000 heures arrivé à son terme. Soit presque 300 jours.
Trente ans après un premier disque gravé par Naxos, les religieuses sont à nouveau enregistrées dans l'abbatiale, où elles se retrouvent sept fois par jour, des laudes aux complies. Un bâtiment de couleur ocre des années 1960. Huit micros, raconte notre consœur d'Aleteia , ont été disposés depuis le mois de mars 2019 par un ingénieur du son américain, John Anderson, à l'origine du projet. L'homme, qui gère aussi une maison de disques dédiée au jazz et au classique, a découvert la beauté du chant grégorien grâce à sa tante, membre de la communauté. «Il y a quelque chose qui dépasse notre individualité, confiait-il à la radio britannique Classic FM. C'est une musique qui vous guide tout de suite vers l'éternité et la spiritualité.»
Les sœurs doivent ainsi penser à lancer les micros avant et après chaque office. Leurs bruits, un froissement de feuille ou une porte qui grince, rendent plus vivante encore l'écoute. Grâce à la 4G installée pour l'occasion à l'abbaye, les nonnes envoient chaque soir le fichier audio à des techniciens. «Ces femmes passent la moitié de leur journée dans l'église, s'émerveille John Anderson. Et ce, tous les jours de l'année, pendant toute leur vie. Elles chantent comme une seule et longue mélodie.» Le reste du jour, elles travaillent, comme le veut la règle de Saint-Benoît, de leurs mains. Au potager ou entre les vignes.
Le chant liturgique par excellence
Principal chant liturgique reconnu par le Vatican, le grégorien, qui remonte aux IVe et Ve siècles, se caractérise par sa monodie, c'est-à-dire l'usage d'un seul et même ton. Il est chanté a cappella. Sa mélodie, censée magnifier les textes sacrés, est façonnée par les accents de la langue latine et l'importance spirituelle des mots. Après une longue tradition orale, ces chants ont été codifiés sous forme de neumes, des notes carrées et noires qui indiquent les variations de la voix.
C'est de cette notation que tire son nom le site - et bientôt aussi l'application - Neumz, qui accueillera les 8000 heures de musique. Auquel seront jointes la partition et la traduction des textes. L'enregistrement des sœurs se terminera en 2022, à la fin du cycle liturgique, trois ans qui intègrent la lecture de tous les Évangiles. Mais plusieurs longues vidéos sont déjà disponibles sur YouTube. Elles rappellent combien les voix féminines s'accordent bien au chant grégorien, ce genre plus souvent associé aux moines, comme ceux de la sublime abbaye de Solesmes.
Ô mon Dieu, Trinité que j'adore
(Sainte Elisabeth de la Trinité)
Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi , tout adorante , toute livrée à votre Action créatrice.
Ô mon Christ aimé crucifié par amour, je voudrais être une épouse pour votre Coeur, je voudrais vous couvrir de gloire, je voudrais vous aimer... jusqu'à en mourir ! Mais je sens mon impuissance et je vous demande de me « revêtir de vous même », d'identifier mon âme à tous les mouvements de votre âme, de me submerger, de m'envahir , de vous substituer à moi, afin que ma vie ne soit qu'un rayonnement de votre Vie. Venez en moi comme Adorateur, comme Réparateur et comme Sauveur. Ô Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à vous écouter, je veux me faire tout enseignable, afin d'apprendre tout de vous. Puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et demeurer sous votre grande lumière ; ô mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement.
Ô Feu consumant , Esprit d'amour, « survenez en moi » afin qu'il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe : que je Lui sois une humanité de surcroît en laquelle Il renouvelle tout son Mystère. Et vous, ô Père, penchez-vous vers votre pauvre petite créature, « couvrez-la de votre ombre », ne voyez en elle que le « Bien-Aimé en lequel vous avez mis toutes vos complaisances »
Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, Immensité où je me perds , je me livre à vous comme une proie . Ensevelissez-vous en moi pour que je m'ensevelisse en vous, en attendant d'aller contempler en votre lumière l'abîme de vos grandeurs .
21 novembre 1904 (Notes Intimes 15)
Hymnus
O lux beata Trinitas
et principals Unitas,
iam sol recedit igneus :
infunde lumen cordibus.te deprecemur vespere ;Lumière, heureuse Trinité,
qui es souveraine Unité,
quand l'astre de feu se retire,
répands en nos cœurs ta clarté.Te mane laudum carmine,
te nostra supplex gloria
per cuncta laudet saecula.
A toi nos hymnes du matin,
à toi nos cantiques du soir,
à toi, pour les siècles des siècles,
la prière de notre gloire.
La pandémie de Covid a donné lieu à de multiples interprétations et interrogations, des plus classiques aux plus farfelues, notamment à propos de l’idée de « châtiment divin ». Petit retour ici aux réalités avec l’abbé Christian Gouyaud sur le site du mensuel « La Nef » :
« Il faudra le temps du recul pour analyser cette étrange séquence de pandémie et de confinement.
Les chrétiens ont pu vivre la privation sacramentelle en termes de désir ou de frustration, un carême inachevé, un Samedi Saint sans issue, un matin de Pâques encore en réclusion sépulcrale sans que quiconque descelle la pierre tombale. Entre, d’une part, la prudence sécuritaire des gestes barrières et, d’autre part, la décontraction de minimiser l’ampleur de la contagiosité ; entre, pour certains, la révolte face à l’interdit de la liberté de culte public et, pour d’autres, l’accoutumance à une pratique religieuse virtuelle par les moyens télématiques, chacun a placé le curseur là où il a pu dans un contexte exceptionnel. Les pasteurs de l’Église, de leur côté, resteront durablement sidérés par des célébrations sans peuple et légitimement interpellés par des brebis détournées du pâturage eucharistique. Plus profondément, sans doute, la réalité nous a rappelé que l’histoire est tragique.
Plutôt que de recourir à la catégorie de la « fin des temps » – puisque, selon le philosophe Agamben, nous sommes plutôt, depuis l’Incarnation, aux « temps de la fin » –, le phénomène de l’épidémie massive nous a en effet mis en face de ce que le cardinal Ratzinger a nommé « la déliquescence interne de l’histoire ».
On sait qu’il y a deux lignes divergentes de lecture dans le Nouveau Testament : la première récusant tout pronostic qui postulerait la venue du Christ comme immanente à l’histoire, au terme d’un processus de maturation suprême ou, au contraire, d’involution dialectique ; la seconde évoquant la vigilance à l’égard de signes avant-coureurs de la Parousie, au nombre desquels figurerait la circonstance traversée. En réalité, même si nous l’avions oublié, chaque génération a connu de tels bouleversements, depuis des ébranlements cosmiques jusqu’aux situations de relégations. L’histoire est tragique car structurellement inaccomplie. Tous les millénarismes en sont confondus : le maître de l’histoire ne surgit en son retour qu’à l’extérieur de l’histoire. C’est ainsi qu’une disponibilité eschatologique du croyant est constamment requise et que le calfeutrage nous a paradoxalement projetés vers l’au-delà.
Alors que la pandémie de coronavirus est toujours présente dans de nombreuses régions du monde, le Saint-Père n’oublie pas ceux qui traversent toutes sortes de difficultés. En ce mois de juin, il demande de prier spécialement pour que tous ceux qui souffrent «trouvent des chemins de vie, en se laissant toucher par le Cœur de Jésus».
Là où il y a de la douleur, là où il y a de la souffrance, là où il y a des épreuves, le Cœur de Jésus est là. Personne n’est seul. Le message du pape François nous rappelle qu’il existe un chemin pour aider quiconque en a besoin. Il nous exhorte à nous approcher du Sacré-Cœur car il est capable d’accueillir «tout le monde dans la révolution de la tendresse».
Juin, mois du Sacré-Cœur de Jésus
La dévotion au Cœur de Jésus, auquel le mois de juin est consacré, a une longue histoire. Du «cœur transpercé de Jésus» dans l’Évangile de Saint-Jean - interprété dans la mystique médiévale comme la blessure qui manifeste la profondeur de son amour - en passant par les révélations à Sainte Marguerite-Marie Alacoque au XVIIe siècle et le culte ultérieur du Sacré-Cœur au XIXe siècle, jusqu’à la Divine Miséricorde avec Sainte Faustine Kowalska au début du XXe siècle. Le pape Pie XII a même écrit une encyclique sur le Sacré-Cœur, Haurietes aquas (1956). Tout au long de l’histoire, il y a eu diverses inculturations de cette dévotion, sous diverses formes et langages, mais toujours pour que le Père nous révèle dans toute sa profondeur le mystère de Son Amour à travers un symbole privilégié: le cœur vivant de Son Fils Ressuscité. Car «le Cœur du Christ est le centre de la miséricorde», rappelle François.
Cette année, nous célébrons le centenaire de Marguerite-Marie Alacoque, canonisée le 13 mai 1920 par le pape Benoît XV. C’est avec l’aide du père Claude La Colombière, jésuite, que cette religieuse visitandine française du 17e siècle a fait connaître le message que le Seigneur ressuscité lui a révélé sur la profondeur de sa Miséricorde.
Par ailleurs, le 3e vendredi après la Pentecôte est célébrée la solennité du Sacré-Cœur, qui est aussi, depuis 2002, la journée de prière pour la sanctification des prêtres. Elle a lieu cette année le 19 juin.
Du site des Missions Etrangères de Paris :
Cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai : César et Dieu, les limites de l’absolutisme
04/06/2020
Ce mardi 2 juin au matin, le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai et président de la conférence épiscopale indienne, a célébré la messe en direct alors que l’État du Maharashtra est toujours confiné jusqu’à la fin du mois – tandis que d’autres États du pays sont déjà sortis du confinement ou en sortent progressivement. Le cardinal indien a commenté l’Évangile du jour en invitant les fidèles à réfléchir aux rapports entre l’Église et l’État : « Rendre à César ce qui est à César, c’est accorder au gouvernement sa valeur : il a une autorité qui lui vient de Dieu, mais il a aussi ses limites. »
« Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » (Mc 12, 13) Pour Mgr Oswald Gracias, archevêque de Mumbai et président de la conférence épiscopale indienne, cette phrase de l’Évangile a « changé le regard des gens ». « Cela a encouragé la reconnaissance de la valeur réelle des gouvernements et des États, tout en maintenant une limite à l’absolutisme », a déclaré le cardinal Gracias durant son homélie, prononcée en streaming ce mardi matin en raison de la poursuite du confinement à Mumbai et dans l’État du Maharashtra. Le cardinal indien a évoqué les rapports entre l’Église et l’État en commentant l’Évangile du jour. Les messes célébrées en direct par le cardinal sont suivies par de nombreux anglophones à travers le pays et à l’étranger. Des lettres et messages arrivent tous les jours à l’archevêché de Mumbai. Actuellement, les relations entre l’État et l’Église en Inde ne sont pas aisées. Avec l’arrivée au pouvoir du gouvernement de Narendra Modi, les attaques contre les chrétiens et les institutions chrétiennes ont augmenté – des agressions attribuées à des groupes nationalistes hindous, partisans de Narendra Modi et de son parti du BJP (Bharatiya Janata Party).
« Rendre à César ce qui est à César, c’est accorder au gouvernement sa valeur : il a une autorité qui lui vient de Dieu, mais il a aussi ses limites. Tout n’appartient pas à César ; il y a aussi ce qui appartient à Dieu. C’est le début des droits de l’homme, de la valeur de chaque personne, de la dignité humaine », a souligné Mgr Gracias, qui a ajouté que « nos dirigeants ont besoin de notre aide et de notre prière ». Le cardinal indien a également confié que l’ancien Premier ministre indien, Atal Bihari Vajpayee, lui a demandé une fois s’il était vrai que les chrétiens priaient pour lui chaque dimanche. « Je lui ai dit que c’est vrai, que nous prions pour lui chaque dimanche durant la prière universelle », poursuit-il. « Notre gouvernement a besoin de notre loyauté. C’est pourquoi j’ai demandé à tous de respecter les règles du confinement. Elles sont là pour notre sécurité, pour celle des autres et celle de notre nation », a-t-il expliqué. « À propos du second principe, le fait que tout n’appartient à César et à l’État, il y a sur notre cœur le sceau de Dieu ; nous sommes faits à son image, et nos cœurs, nos âmes appartiennent à Dieu. C’est pourquoi la loyauté envers Dieu est essentielle », a souligné le cardinal Gracias. « Nous devons posséder la prudence, la sagesse et l’intelligence afin de comprendre comment rendre à César ce qui lui appartient, en participant aux responsabilités du gouvernement, en payant les impôts… Et d’un autre côté, nous devons respecter notre conscience. »
(Avec Asianews, Mumbai)