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Spiritualité - Page 300

  • Le docteur Denis Mukwege reçoit le prix Nobel de la paix

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    Mukwege 648x360_docteur-denis-mukwege-femmes-panzi.jpgAvec une confiance inébranlable en Dieu, ce médecin congolais soigne des milliers de femmes rescapées de viols et témoigne dans le monde. Il a été nommé Prix Nobel de la Paix 2018 ce vendredi 5 octobre (prix partagé avec Nadia Murad, une ancienne victime du groupe Etat islamique). Le gouvernement congolais a "félicité"  Denis Mukwege, « malgré les "désaccords" avec cette figure de la société civile congolaise aux messages radicaux contre le régime du président Joseph Kabila (Belga) ». 

    Lu sur le site du magazine «Famille chrétienne »,  sous la signature de Pierre Jova :

    « L’homme qui répare les femmes ». Ce titre singulier, le Dr Denis Mukwege le doit à son engagement. Gynécologue, il soigne les victimes de viols de guerre dans la région des Grands Lacs, à l’est de la République démocratique du Congo. Habitué des unes du Monde et de Time Magazine, il a reçu le prix Sakharov du Parlement européen, en 2014. Des honneurs qui, souvent, omettent de mentionner sa foi chrétienne. Elle est pourtant palpable.

    Dans le salon de l’hôtel parisien où nous le rencontrons, le médecin congolais a posé sur sa table une Bible. Il est de passage en France pour présenter l’ouvrage de Nicolas Fouquet Ils ont aimé leur prochain (Blf éditions), série de portraits de philanthropes chrétiens, dont il a rédigé la préface. La voix posée, le Dr Mukwege, qui a échappé à six tentatives d’assassinat, ouvre son cœur. Les yeux plantés dans les nôtres.

    « Je n’avais jamais planifié ma vie. C’est un accident de parcours.  J’avais fait des études pour soigner la mortalité infantile », raconte celui qui, dans sa jeunesse, visitait les enfants malades avec son père, pasteur pentecôtiste. Après des études à l’université d’Angers, il retourne dans son pays natal pour ouvrir un hôpital à Bukavu, à la frontière avec le Rwanda. La guerre civile qui s’ouvre en 1998 lui apporte sa première patiente. « Cette femme, qui avait subi un viol, était très gravement blessée au niveau génital. Au bout de trois mois, une cinquantaine d’autres se sont présentées avec des séquelles identiques. »

    Depuis, le médecin et son équipe ont soigné près de cinquante mille femmes rescapées de ces viols commis avec une extrême brutalité par des soudards. « C’est une arme de guerre satanique, détruisant la femme et son entourage, s’attaquant à l’Église, dont la cellule de base est la famille », juge Denis Mukwege. Il blâme sévèrement la cupidité des grands groupes occidentaux, qui achètent les bandes armées de la région pour exploiter le coltan, un minerai utilisé pour les condensateurs d’ordinateur et de téléphone portable. « Si cette exploitation était réglementée, les milices ne se battraient plus sur le corps des femmes. »

    Épuisé de voir se succéder dans son hôpital, depuis vingt ans, « la mère, la fille et la petite-fille », il parcourt le monde pour alerter les décideurs internationaux. « Je suis citoyen, je dois participer à la gestion de la cité. L’indifférence a toujours tué, surtout les innocents. Je considère qu’on ne peut pas garder le silence, qui peut apparaître comme une complicité. »

    Battu par les flots de l’horreur, Denis Mukwege est un roc. Les femmes qu’il opère ne se révoltent-elles pas contre Dieu ? « Elles sont animées d’une force morale et spirituelle qui les poussent en avant. Je me sens si petit devant elles. » Lui-même, n’a-t-il jamais été tenté de reprocher au Seigneur ces atrocités ? « Mon Dieu est un Dieu de miséricorde, qui nous donne sa grâce, mais aussi le choix. Nous ne sommes pas ses esclaves. Celui qui ne voit pas dans l’autre l’image de Dieu, c’est son péché. Ce n’est pas de Dieu, mais de la perversion humaine que vient le péché. »

    Cette confiance inébranlable fait du lui un missionnaire dans l’Occident sécularisé. Il témoigne de sa foi auprès des dirigeants et milliardaires désireux de l’aider, comme Bill Gates. « Ils veulent être heureux en servant l’homme : ils comprennent que leur fortune ne peut pas les combler. Mais ils ont besoin de faire l’expérience qu’ils sont aimés de Dieu, et que c’est de Lui dont on tire la force d’aider son prochain ! » De l’aider, et, ce qui est plus difficile encore, la force de l’aimer.  »             

    Ref. Le docteur Denis Mukwege reçoit le prix Nobel de la paix

    Panzi bklv_p14.jpgL’hôpital du Dr Denis Mukwege à Bukavu est situé à Ibanda: la plus importante (résidence du gouverneur de la province du Sud-Kivu, anciens quartiers européens) -quoique la moins peuplée- des trois communes de la ville.  L’hôpital se trouve dans le quartier en expansion de Panzi  (où l’on a beaucoup construit, le long de la route vers Uvira via Nyangezi : photo). L'hôpital de Panzi a été fondé en 1999 par les pentecôtistes d’Afrique centrale. La population de la RDC est christianisée à 80-90% environ: 50% de catholiques et de 20 à 35% de protestants. Le reste se partage entre animistes et musulmans.

    JPSC

  • Bruxelles (Stockel) : L'éthique des vertus... ou l'art d'être heureux - Ecole du dimanche 2018-2019

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  • François d'Assise (4 octobre)

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    15477662.jpgDe missel.free.fr

    Grâce aux multiples rameaux de 1a famille franciscaine, Saint François d'Assise est assurément le maître spirituel qui a le plus profondément influencé la conscience religieuse populaire en Occident, singulièrement en ce qui touche la dévotion eucharistique. Des Opuscules qui rassemblent les écrits de Saint François d'Assise, on peut extraire une dizaine de textes particulièrement édifiants pour la piété eucharistique.

    Deux des vingt-huit Admonitions, que l'on s'accorde à considérer comme les premières instructions de Saint François d'Assise à ses frères, parlent de l'Eucharistie. Dans la premièreAdmonition, il range parmi les damnés, la « race charnelle » de ceux « qui ne voient pas et ne croient pas, selon l'Esprit et selon Dieu, que ce soit là réellement les très saints Corps et Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui, chaque jour, s’humilie, exactement comme au jour où, quittant son palais royal, il s'est incarné dans le sein de la Vierge. » Ces gens sont condamnés parce que la dureté de leur coeur les empêche de contempler, c'est-à-dire de chercher à voir, « avec les yeux de l’esprit » ce qu'ils regardent avec leurs yeux de chair : « nous aussi, lorsque de nos yeux de chair, nous voyons le pain et le vin, sachons voir et croire fermement que nous avons là le Corps et le Sang très saints du Seigneur vivant et vrai. » Il est bien clair, dans la démarche spirituelle de Saint François d'Assise, que voir au-delà de ce que l'on regarde s'acquiert par l'effort du fidèle qui se veut accorder à l'Esprit Saint qui réside en lui, « c'est donc 1' Esprit du Seigneur, habitant ceux qui croient en lui, qui reçoit le Corps et le Sang très saints du Seigneur. Tous les autres, qui n'ont point part à cet Esprit et qui osent le recevoir, mangent et boivent leur condamnation. »

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  • Du silence de l'âme unie à Jésus au silence de Dieu dans sa gloire...

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Cardinal Sarah : Le chant grégorien, 
    du silence de l'âme unie à Jésus au silence de Dieu dans sa gloire

    Rédigé par Son Eminence le Cardinal Robert Sarah le  dans Religion

    Cardinal Sarah : Le chant grégorien, <br>du silence de l'âme unie à Jésus au silence de Dieu dans sa gloire

    Les 22 et 23 septembre derniers, à l’occasion de l'Assemblée Générale de l'association Pro Liturgia (association fondée en 1988 qui milite pour l’application exactes des décisions du Concile Vatican II) dans l'Ain, Son Éminence le Cardinal Robert Sarah a adressé aux membres un message de reconnaissance et d'encouragement. À cette occasion le Cardinal a développé un élément essentiel du chant grégorien et qui peut sembler paradoxal : le silence sacré. Afin de faire profiter nos lecteurs de cette réflexion nous vous publions le texte complet ci-dessous :

    Chers amis de l’association Pro Liturgia,

    Je suis heureux de vous adresser ce message d’encouragement et de reconnaissance à l’occasion de votre Assemblée Générale. En vous assurant de ma prière aux intentions qui vous sont chères, je profite volontiers de cette opportunité pour exprimer ma profonde gratitude à votre président, M. Denis Crouan et, par son entremise, à chacun d’entre vous pour votre détermination, malgré les obstacles qui jalonnent votre engagement, à défendre et à promouvoir la liturgie en langue latine de la forme ordinaire du Rite romain. Cette défense ne doit pas être menée avec des armes de guerre, ou avec la haine et la colère dans le cœur, mais au contraire « revêtons la cuirasse de la foi et de la charité, avec le casque de l’espérance du salut » . Que Dieu bénisse vos efforts si méritants et qu’il les rende toujours plus fructueux !

    Je voudrais que nous réfléchissions ensemble sur l’un des éléments essentiels du chant grégorien, à savoir le silence sacré. Cela peut paraître paradoxal, mais nous allons voir que si le chant grégorien, que vous défendez et promouvez avec ardeur, est si important, c’est en raison de sa capacité irremplaçable de nous introduire dans le silence de la contemplation, de l’écoute et de l’adoration du Dieu vivant. Du silence de l’âme unie à Jésus au silence de Dieu dans sa gloire : tel est le titre de ce bref message qui vous apporte mon amitié et mon soutien. En effet, nous allons voir que le chant grégorien et sa parure visible et splendide, le manuscrit enluminé du livre liturgique, naît du silence et conduit au silence.

    Le chant grégorien comporte un double fondement indissociable : la Sainte Ecriture, qui constitue la trame de la prosodie, et la cantillation. Il est établi que, à l’ombre des cloîtres et dans la méditation silencieuse de la Parole de Dieu, les moines bénédictins ont élaboré, au fil des siècles, et pour les besoins de la prière de l’Office Divin chanté en commun, le phrasé cantillatoire pour chaque verset de la Bible qu’ils devaient proclamer, à commencer par les Psaumes. Il s’agissait de revêtir la Parole très sainte de Dieu, si délicate et subtile à l’ouïe et à la vue, cette double porte de l’âme, du parement très humble d’une mélodie à la fois dépouillée, élégante et raffinée de caractère modal qui respecte le rythme de la prosodie. L’ouïe, et aussi la vue, dis-je. En effet, le moine chante et il contemple ce qu’il psalmodie : des premiers manuscrits médiévaux aux incunables des premières années de la Renaissance, qui précédèrent l’apparition de l’imprimerie (la Bible de Gutenberg date de 1455), les psautiers, les antiphonaires, puis les lectionnaires et les évangéliaires se sont progressivement couverts d’ornements et d’enluminures. Les lettres ornées utilisées pour les titres des ouvrages et des divisions principales reçurent les formes les plus variées : ornements gothiques, armoiries, initiales en or… Elles représentaient des personnages de l’époque aussi divers que le laboureur, l’artisan, le ménestrel, la châtelaine filant la laine à l’aide du rouet, mais aussi des plantes, des fruits, des animaux : oiseaux multicolores s’élançant vers le ciel, poissons dans l’onde bienfaisante de la rivière… La salle où se tenaient les moines copistes portait le nom de « scriptorium ». Comme le chant grégorien, au cours de sa lente et patiente éclosion, le travail des copistes était le fruit de leur méditation silencieuse, car ils devaient travailler en silence et en lien intime avec Dieu ; c’est pourquoi, pour qu’ils ne fussent pas dérangés, seuls l’abbé, le prieur, le sous-prieur et le bibliothécaire avaient le droit d’entrer dans leur salle. C’était le bibliothécaire qui était chargé de leur indiquer ce qu’ils devaient transcrire, et de leur fournir tous les objets dont ils pouvaient avoir besoin.

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  • Se convertir, la priorité

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    Un éditorial de Mgr Marc Aillet (revue diocésaine du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron "Notre Eglise" du mois d'octobre 2018)

    Un appel à nous convertir

    Un appel à nous convertir

    Notre année pastorale a commencé sur fond de turbulences, celles en particulier qui agitent l’Eglise de l’intérieur et qui viennent des péchés de ses membres ! La presse se fait l’écho complaisant de ces rapports établis sur les abus sexuels des membres du clergé depuis 70 ans, aux Etats-Unis, en Irlande, en Allemagne… Le monde, qui ne distingue plus le bien du mal, qui se refuse à dénoncer le péché, se plaît paradoxalement à traquer les coupables au sein de notre Eglise, à faire des dénonciations publiques, à organiser des procès médiatiques à l’échelle planétaire ! Il ne s’agit certes pas de minorer la gravité de tels agissements. Pour avoir écouté longuement des victimes d’abus sexuels commis par des prêtres, je mesure mieux la souffrance de ceux qui ont été ainsi durablement et profondément abîmés dans leur corps et dans leur âme, et j’en éprouve une grande honte.

    Et nous avons raison d’améliorer nos programmes de prévention, d’accompagnement concret des victimes de la pédophilie au sein de l’Eglise, de collaboration avec la justice pour attribuer de justes peines aux coupables. Nous avons raison de dénoncer la conspiration du silence qui a trop longtemps régné au sein de la hiérarchie de l’Eglise et nous devons savoir gré au Pape Benoît XVI d’avoir exigé des évêques une gestion plus transparente et plus efficace de ces affaires. Trop souvent, on a voulu soigner l’image de l’Eglise : or, l’Eglise, ce sont des âmes avant d’être une Institution, fût-elle divine, à commencer par les victimes innocentes qui doivent avoir la priorité absolue dans nos préoccupations et nos décisions pastorales.

    Il reste que les prêtres, dans leur immense majorité, se dévouent avec générosité et intégrité à leur ministère, et ils ont droit plus que jamais à être encouragés et soutenus par leurs évêques, comme par le peuple des fidèles, tant ces campagnes médiatiques à répétition, qui exhument des faits souvent très anciens, jettent sur eux l’opprobre et la défiance. Je ne suis pas sûr, en ce sens, que le lien fait de manière insistante entre la pédophilie et le cléricalisme soit du meilleur effet pour leur redonner le moral. N’est-ce pas plutôt l’autoréférentialité qui est la principale cause de l’affaiblissement du sens moral dans l’Eglise : quand des théologiens ou des pasteurs, à commencer par des évêques, prennent publiquement leurs distances par rapport à l’enseignement moral de l’Eglise fondé dans l’Ecriture sainte et dans la tradition, ils participent à l’anesthésie de la conscience morale au sein du clergé et du peuple des fidèles… Ce fut le cas très particulièrement lors de la publication par le bienheureux Paul VI de l’encyclique Humanae Vitae et ce fut lourd de conséquences.

    Nous ne pourrons pas faire l’économie d’un sérieux examen de conscience, en reconnaissant les responsabilités que nous avons, nous aussi, dans les maux de notre temps. Ne sommes-nous pas complices de cette anesthésie de la conscience morale, en affirmant depuis des décennies qu’il n’y a plus de péchés, sous prétexte qu’une certaine mentalité janséniste en cultivait l’obsession auprès de générations qui purent en être à juste titre traumatisées ? Certes, nous devons nous réjouir de l’accent mis par les derniers Papes sur la Miséricorde, mais « La miséricorde du Christ n'est pas une grâce à bon marché, elle ne suppose pas la banalisation du mal » (Benoît XVI). Sous prétexte de miséricorde, nous prenons le risque de banaliser le mal et de sombrer dans ce que le Pape François appelle la « corruption spirituelle » : « Ceux qui ont le sentiment qu’ils ne commettent pas de fautes graves contre la Loi de Dieu peuvent tomber dans une sorte d’étourdissement ou de torpeur. Comme ils ne trouvent rien de grave à se reprocher, ils ne perçoivent pas cette tiédeur qui peu à peu s’empare de leur vie spirituelle et ils finissent par se débiliter et se corrompre ». Et c’est ainsi que le Sacrement de la Réconciliation a été déserté par les fidèles.

    Il reste que ces perversions qui salissent les vêtements et le visage de l’Eglise nous appellent tous à un sursaut. Loin d’accabler les coupables, pour s’exonérer des exigences de conversion qui s’adressent à tous, nous devons cultiver un esprit de repentir, car nous sommes tous pécheurs et membres les uns des autres. Le Christ ne s’est pas présenté en justicier châtiant des coupables, mais « Il s’est fait péché pour nous », détournant « la vengeance de Dieu » sur sa propre personne dans sa passion et sa mort sur la croix, vécues comme un sacrifice d’expiation. Aussi sommes-nous d’abord invités à nous associer, par notre repentir et le témoignage de notre sainteté, unis au sacrifice du Christ, en particulier à l’heure de l’Eucharistie, à cette salutaire expiation pour les péchés du monde. Comme le demande le Saint-Père, nous promulguerons prochainement une journée diocésaine de jeûne et de prière pour prendre un peu de hauteur.

  • Crise dans l’Église : sortir de l’épreuve par le haut

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    Sur le site « aleteia » ce 2 octobre 2018, le point de vue du dominicain Fr. Joseph-Thomas Pini :

    "La crise grave que traverse l’Église ces derniers mois est d’abord une crise des mœurs du clergé, comme il y en eut d’autres dans l’histoire, même si celle-ci est singulière. Sa résolution appelle une réflexion sur ses causes les plus profondes pour sortir de l’épreuve par le haut, selon la nature même de l’Église.

    Antechrist.pngOn ne sait, des nouvelles révélations en série ce qui atterre et blesse le plus tant de fidèles dans l’Église. Quand ce ne sont pas les scandales graves, et pour certains horribles touchant des clercs à divers niveaux et dans plusieurs régions du monde, ce sont des attaques au sein même de l’Église, d’une ampleur et d’une violence frappantes. Il est certain qu’à l’effroi, à la colère et au dégoût se joint aussi finalement le découragement mêlé d’impuissance apparente à y remédier comme à défendre même l’Église et le sacerdoce.

    L’ancienneté, la multiplicité et l’enchaînement des griefs de divers ordres semblent en dire long sur la profondeur du mal atteignant une partie du personnel de l’Église, clercs et consacrés. L’abondance des avis, opinions et « informations », le caractère personnel et irrationnel de nombre de déclarations, une impression de gêne et de paralysie viennent s’ajouter à l’abattement et font craindre alors de prendre la parole.

    Lire aussi :

    « Le cléricalisme, voilà l’ennemi » ?

    Mais si la crainte est celle, en définitive, de la petitesse et de la faiblesse, sachant bien que nous ne valons rien d’autre mais qu’en elles tout devient possible, faut-il ne pas essayer au moins de partir d’un constat et d’un diagnostic permettant les réformes qui seraient utiles selon la nature même de l’Église ? En effet, non seulement, à tous les maux et écueils déjà évoqués, s’ajoute une indéniable et très préjudiciable confusion des causes et des situations, mais le péril n’est pas à sous-estimer : d’une part celui de l’éloignement durable de nombre de fidèles ; d’autre part celui d’empêcher pratiquement l’exercice du ministère des prêtres, en particulier à destination des plus jeunes ; et enfin celui de nier la nature même de l’Église en se lançant dans une contestation excessive et inadéquate de sa constitution hiérarchique d’institution divine.

    Une crise des mœurs du clergé

    La crise, d’apparence récurrente et dont nous connaissons un pic, semble en premier lieu non celle de la « gouvernance » ecclésiale, mais celle, à un degré grave, des mœurs et mentalités dans le clergé. La focalisation sur la pédophilie, à la hauteur de la légitime indignation devant la gravité des crimes en question, et leur caractère systématique dans certains cas, n’est évidemment pas illégitime ; la vigilance et la sévérité croissantes de ces dernières années suivent une juste voie, anticipant même celle d’institutions civiles elles aussi touchées. Le phénomène, qui relève de la pathologie, appelle dans l’essentiel des cas autant un traitement que des sanctions proportionnées, en même temps qu’un départ, inévitable, du ministère sacerdotal ou de la vie consacrée. Mais cela ne peut masquer d’autres manquements, bien plus nombreux.

    Lire aussi :

    Le paradoxe de l’engagement chrétien

    Ces derniers, le plus souvent relatifs aux mœurs sexuelles, même s’ils apparaissent de moindre gravité compte-tenu de la qualité des victimes, n’en sont pas moins des fautes sérieuses et des manquements aux obligations de l’état de vie consacrée ou de l’état sacerdotal librement consenties. Et l’on peut même craindre que l’attention portée à la pédophilie fasse considérer, degré par degré de gravité, les autres atteintes comme finalement tolérables, en particulier lorsqu’il n’y aurait pas scandale.

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  • Emission de rentrée pour « l’Esprit des Lettres » sur KTO

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    Jean-Marie Guénois évoque le pape Paul VI, canonisé en octobre, avec Michel Cool (auteur de Paul VI prophète. Dix gestes qui ont marqué l´histoire, Éditions Salvator). Un pape méconnu, controversé, prophétique par ses paroles et ses gestes. L´abbé Guillaume de Tanoüarn, présente sa méditation stimulante sur la fraternité : "Face aux enjeux de notre temps, nous semblons à bout de souffle : nous ne savons plus définir ce qui nous est commun et permettrait de relever les défis qui se présentent à nous. Désemparés, nous oublions la fraternité, notion évangélique qui nous permet de vivre ensemble. Pour raviver cette fraternité qui se dérobe à nos yeux, la seule solution est de refonder une foi commune, non pas confessionnelle, mais un élan de vie partagé qui nous porte et nous rassemble. » (Le Prix de la fraternité, Éditions Tallandier). Avec Bernadette Chovelon, l´émission mensuelle du livre de spiritualité accueille un couple étroitement uni sous le regard de Dieu et donné aux autres : le roi Baudouin de Belgique et son épouse Fabiola. De leur romanesque rencontre jusqu'à ce que la mort les sépare, leur itinéraire est aussi historique que spirituel et inspirant. (Aux Éditions Artège, par l´auteur de L´aventure du mariage chrétien).

    JPSC

  • Sub tuum praesidium

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    L’antienne « Sub tuum praesidium confugimus » (nous nous réfugions sous ta protection) que le pape François nous invite à chanter durant ce mois d’octobre est l'une des plus anciennes prières adressées à Notre-Dame (son texte a été retrouvé en grec sur un papyrus égyptien daté du IIIe ou du IVe siècle). Elle est employée dans  les rites tant romain (ci-dessus) et ambrosien que byzantin ou copte.   

     JPSC

  • Pour le mois d'octobre, le pape demande aux catholiques de prier le chapelet en le complétant par le "Sub tuum praesidium" et la prière à saint Michel Archange

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    De zenit.org :

    Le pape mobilise les catholiques: en octobre, prière quotidienne du chapelet pour l’Eglise

    Et la prière de Léon XIII à saint Michel Archange

    Pendant le mois d’octobre, le pape François demande aux catholiques de prier chaque jour le chapelet pour que Marie défende l’Eglise, avec à la fin l’antienne « Sub tuum praesidium » « Sous l’abri de ta miséricorde » et la prière à l’archange S. Michel « S. Michel Archange défendez-nous ».

    Un communiqué du Vatican indique en effet ce 29 septembre 2018, en la fête des saints archanges Michel, Gabriel et Raphaël, que « le Saint Père a décidé d’inviter tous les fidèles du monde entier à prier le Saint Rosaire chaque jour, pendant tout le mois d’octobre; et ainsi de s’unir dans la communion et la pénitence, en tant que peuple de Dieu, demander à la Sainte Mère de Dieu et à saint Michel Archange de protéger l’Église du diable, qui a toujours pour but de nous séparer de Dieu et entre nous ».

    Un appel relayé par le Réseau mondial de prière du Pape

    « Ces derniers jours, avant son départ pour les Pays baltes, le Saint-Père a rencontré père Fréderic Fornos S.I., directeur international du Réseau mondial de prière du Pape; et il lui a demandé de diffuser son appel à tous les fidèles du monde entier, les invitant à conclure la prière du chapelet par l’invocation ancienne « Sub Tuum Praesidium« , et avec la prière à saint Michel Archange qui nous protège et nous aide dans la lutte contre le mal (cf. Apocalypse 12, 7-12) », précise le communiqué diffusé à midi, en italien.

    Le Vatican rappelle l’homélie du pape François à Sainte-Marthe, le 11 septembre 2018 (commentant le livre de Job) : « La prière est l’arme contre le Grand accusateur qui « parcourt par le monde en cherchant comment accuser ». Seule la prière peut le vaincre. Les mystiques russes et les grands les saints de toutes les traditions conseillaient, dans les moments de turbulence spirituelle, de s’abriter sous le manteau de la Sainte Mère de Dieu en prononçant l’invocation « Sub Tuum Praesidium ». »

    Les deux prières demandées par le pape François

    Le communiqué cite ensuite l’antienne en latin et en italien :

    “Sub tuum praesidium confugimus Sancta Dei Genitrix. Nostras deprecationes ne despicias in necessitatibus, sed a periculis cunctis libera nos semper, Virgo Gloriosa et Benedicta. »

    En français, le Réseau mondial de prière du Pape traduit:

    “Sous l’abri de ta miséricorde,
    nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu.
    Ne méprise pas nos prières
    quand nous sommes dans l’épreuve,
    mais de tous les dangers
    délivre-nous toujours,
    Vierge glorieuse et bénie.
    Amen.”

    Le communiqué précise l’intention du pape François en ce temps de combat spirituel : « Par cette demande d’intercession, le Saint-Père demande aux fidèles du monde entier de prier pour que la Sainte Mère de Dieu place l’Eglise sous son manteau protecteur: pour la préserver des attaques du malin, le grand accusateur, et qu’elle devienne en même temps toujours plus consciente des fautes, des erreurs, des abus commis dans le présent et dans le passé et s’engage à se battre sans aucune hésitation pour que le mal ne l’emporte pas. »

    Le communiqué ajoute que le pape demande aussi que la prière du chapelet, pendant tout le mois d’octobre, s’achève par la prière à saint Michel écrite par le pape Léon XIII:

    Sancte Michael Archangele, defende nos in proelio; contra nequitiam et insidias diaboli esto praesidium. Imperet illi Deus, supplices deprecamur: tuque, Princeps militiae caelestis, Satanam aliosque spiritus malignos, qui ad perditionem animarum pervagantur in mundo, divina virtute, in infernum detrude. Amen”.

    Le Réseau mondial de prière du Pape la traduit ainsi en français:

    Saint Michel Archange,
    défendez-nous dans le combat
    et soyez notre protecteur contre la méchanceté et les embûches du démon.
    Que Dieu exerce sur lui son empire, nous vous en supplions ;
    et vous, Prince de la Milice Céleste,
    par le pouvoir divin qui vous a été confié,
    précipitez au fond des enfers Satan
    et les autres esprits mauvais qui
    parcourent le monde pour la perte des âmes.
    Amen.”

    Rappelons que, le 5 juillet 2013, selon le voeu du pape émérite Benoît XVI et en sa présence, le pape François a consacré la Cité du Vatican à saint Joseph et à saint Michel Archange.

  • «Qui n’est pas contre nous est pour nous» (26e dimanche du temps ordinaire)

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    Une homélie du frère Luc-Thomas Somme (archive du 28 septembre 2003)

    «Qui n’est pas contre nous est pour nous»

    Au début de l’épître aux Philippiens, l’Apôtre remarque, avec grande lucidité, que, parmi ceux qui redoublent d’une belle audace à proclamer sans crainte la Parole, certains le font par charité et d’autres par envie et en esprit de rivalité et d’intrigue. Serait-ce alors l’occasion de dénoncer les faux-prophètes? Avec une singulière largeur de vue, Paul s’écrie au contraire: Après tout, d’une manière comme de l’autre, hypocrite ou sincère, le Christ est annoncé et je m’en réjouis (Ph 1, 18). A saint Jean, qui demande confirmation à Jésus, du fait que toute expulsion de démon doit être dûment brevetée, le Seigneur donne la consigne de laisser faire: qui n’est pas contre vous est pour vous, lit-on en saint Luc (Lc 9, 50), et dans la version de saint Marc dont nous venons d’entendre la proclamation: qui n’est pas contre nous est pour nous (Mc 9, 49). Déjà l’autorité de Moïse avait approuvé la prophétie anarchique d’Eldad et Medad, ainsi que nous l’a relaté le livre des Nombres. Pauvre Josué qui espère empêcher que l’effusion de l’Esprit ne s’évade des structures officielles: Moïse mon maître, arrête-les! Pauvre zélé Josué sa générosité mal éclairée porte autant à faux que celle de Pierre tranchant l’oreille du serviteur du grand prêtre lors de l’arrestation de Jésus ou de cet émissaire qui vient tout guilleret apporter à David ce qu’il croit être une bonne nouvelle: la mort de son fils révolté mais chéri Absalom. Moïse lui dit: «Serais-tu jaloux pour moi? Ah! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux, pour faire de tout son peuple un peuple de prophètes!» (Nb 11, 29). Il est beau ce souhait magnanime, qui ne confisque pas pour soi le mérite de tout bien, qui se réjouit sans jalousie que d’autres fassent éventuellement mieux. Cette belle joie de Moïse ne peut qu’être nôtre aujourd’hui, car son souhait, traduit en prophétie par Joël – je répandrai mon Esprit sur toute chair, vos fils et vos filles prophétiseront (Jl 3, 1) – a trouvé sa réalisation à la Pentecôte et nous formons désormais un peuple de prophètes, non moins que de prêtres et de rois. Et partout où souffle cet Esprit Saint, c’est-à-dire où il veut, comme il veut, en qui il veut, la Parole de Vie est exhalée et le salut diffusé. Il ne nous appartient ni d’en fixer ni même d’en connaître les limites. C’est pourquoi qui n’est pas contre nous est pour nous. Mais cet Esprit est l’Esprit du Christ et sans Lui nul ne peut seulement dire que Jésus est Seigneur. Il nous conduit et nous configure au Christ, l’unique médiateur, celui dont le Nom est au-dessus de tout Nom, le seul par lequel nous puissions être sauvés. C’est pourquoi l’Évangile recueille de ses lèvres ces paroles abruptes: Qui n’est pas avec moi est contre moi, et qui n’amasse pas avec moi dissipe (Lc 11, 23; Mt 12, 30).

    Il y a l’un et il y a l’autre: qui n’est pas contre nous est pour nous, d’une part, et qui n’est pas avec moi est contre moi, d’autre part. La tension, le paradoxe, la contradiction ne sont qu’apparents car si ceux qui sont conduits par l’Esprit, ceux-là sont fils de Dieu et donc dans le Christ, en revanche qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas. N’est-il pas sous la mouvance de l’Esprit celui qui donne un verre d’eau au frère de Jésus? Aussi ne restera-t-il pas sans récompense. N’a-t-il pas congédié l’Esprit celui qui scandalise le petit qui croit au Christ, ce plus petit auquel Jésus aime à s’identifier en sorte que c’est Lui, Jésus, qui est en fait atteint: ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait? Aussi le scandale ne restera-t-il pas sans châtiment. L’Évangile se fait ici d’une sévérité extrême: mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une des meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. S’il en est ainsi, tout ce qui de notre vie terrestre entrave notre entrée dans la vie éternelle, doit être retranché. Même si les images de mutilation corporelle employées ici demandent à être interprétées selon la culture, la langue et le temps de l’Évangéliste et ne pas être appliquées littéralement comme le fit un célèbre Père de l’Église, gardons-nous pour autant de diluer ou d’affadir l’avertissement de Jésus: notre regard sur Dieu est-il assez confiant, assez lucide pour le reconnaître en celui qui prophétise quoique sans mission, en celui qui expulse un démon quoique sans mandat, en celui qui offre les gestes de l’hospitalité à l’étranger ou l’inconnu, en celui dont l’innocence est flétrie par de sordides égoïsmes? Dieu est là, mille fois là mais nos yeux sont-ils ceux de veilleurs, de guetteurs, de prophètes? Que la Bienheureuse Vierge Marie nous aide à acquiescer comme elle aux surprenantes visites de notre Dieu. Que le Ressuscité, ici même, à la fraction du pain, ouvre nos yeux, et que nos cœurs brûlants reçoivent de son Esprit l’intelligence des Écritures.

  • Tallin : Messe grégorienne votive du Saint-Esprit pour l’accueil du pape François en Estonie

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    Belle prestation chorale, simple et très bien chantée, des voix claires sans fioritures maniéristes (25 septembre 2018). L’emploi du latin, langue officielle de l'Eglise consubstantielle au plain-chant, unissait aussi de la sorte un pape et une communauté ignorant, l'un et l'autre, la langue vernaculaire de leur interlocuteur .  

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  • Foy-Notre-Dame, dimanche 7 octobre : 25e pèlerinage familial de tradition

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