Introitus | Introït |
Ps. 27, 8-9 | |
DÓMINUS fortitúdo plebis suæ, et protéctor salutárium Christi sui est: salvum fac pópulum tuum, Dómine, et bénedic hereditáti tuæ, et rege eos usque in sǽculum. Ps. ibid. 1 Ad te, Dómine, clamábo, Deus meus, ne síleas a me: ne quando táceas a me, et assimilábor descendéntibus in lacum ℣. Glória Patri. | Le Seigneur est la force de Son peuple, et le protecteur qui ménage les délivrances à Son oint. Bénis Ton héritage; conduis-le à jamais. Ps. Je crierai vers Toi, Seigneur mon Dieu, ne garde pas le silence à mon égard, de peur que, si Tu ne me réponds pas, je ne sois semblable à ceux qui descendent dans la fosse. ℣. Gloire au Père. |
Spiritualité - Page 68
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Dominus fortitúdo plebis suæ (Introït du 12ème dimanche du temps ordinaire)
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Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? (12e dimanche du T.O.)
Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (homelies.fr - archives)
Rien ne distingue physiquement Notre-Seigneur d’un autre homme. A en juger au programme de ses journées et aux nuits passées en prière, il est certes particulièrement résistant ; mais il a néanmoins besoin de repos comme tout le monde. La journée de prédication l’a épuisé ; aussi s’endort-il sans tarder sur le coussin - à vrai dire très dur - dont se servaient les rameurs dans les barques de pécheurs de l’époque. Il dort même si profondément, que ni le hurlement du vent soufflant en tempête, ni le fracas des vagues malmenant le frêle embarquement, ne troublent son mystérieux sommeil.
A bout de ressources, craignant d’être à chaque instant engloutis par cette mer déchaînée, « ses compagnons le réveillent » tout angoissés, et lui crient leur détresse : « Maître nous sommes perdus : cela ne te fait rien ? ». Etonnement et reproches se mélangent dans ce cri qui semble l’ultime recours de ces hommes, pourtant habitués à affronter les tempêtes subites et redoutables de ce lac au microclimat capricieux. Répondant aussitôt à leur appel de détresse, Jésus se lève, et avec une autorité souveraine, « il interpelle le vent avec vivacité ». Saint Marc vient d’utiliser le même verbe que celui par lequel il décrivait la prise de pouvoir de Jésus sur les démons. Poursuivant son action, Jésus s’adresse également à la mer comme à une altérité personnelle, pour lui imposer le silence. Et les éléments obéissent instantanément, comme s’ils reconnaissaient la voix de leur Maître. On imagine sans peine la stupeur de ces pécheurs ! Non seulement les démons, mais même « le vent et la mer lui obéissent ! ».
En évoquant cet épisode, la liturgie de ce jour nous encourage à découvrir nous aussi par la foi, celui qui est présent à l’ordinaire de nos journées si souvent bousculées. Certes sa présence est à ce point discrète qu’il semble dormir ; pourtant lui seul a autorité sur les forces du mal qui nous accablent. Comme le rappelait le pape Benoît XVI lors de sa récente visite pastorale en Pologne : « Jésus se tait, mais il agit ». Comment en effet celui qui « retient la mer quand elle jaillit du sein de l’abîme », qui la « lange de nuage » comme une mère le ferait pour son enfant, qui « fait de la nuée son vêtement et lui impose des limites » (1ère lect.), comment pourrait-il être menacé par une bourrasque, aussi impressionnante fût-elle à nos yeux ? « C’est au cœur des tempêtes qu’il nous cherche le plus » écrivait Saint Thérèse d’Avila en guise d’encouragement, à des carmélites soumises à de rudes épreuves. Mais comme il nous est difficile de discerner la présence rassurante de Notre-Seigneur, dans nos barques ballotées sur les flots en furie de nos vies en proie à tant de difficultés !
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Thomas More, champion de la Contre-Réforme
Saint Thomas More (source)Le 15 juin 1520, Léon X signe la bulle Exsurge Domine contre Luther. Dès le 24, celui-ci rédige son Appel à la Noblesse chrétienne de la Nation Allemande pour l’amélioration de la Chrétienté. C’est une déclaration de guerre à la Papauté. Puis, il lance un violent réquisitoire contre l’Église et ses Sacrements, suivi de la revendication d’une totale liberté du chrétien par rapport à toute autorité ecclésiastique, et d’un appel à la libération des moines par rapport à leurs vœux. Le 10 décembre, à Wittemberg, il brûle la Bulle de l’Antéchrist !
Le Roi d’Angleterre a jugé de son devoir d’intervenir. Le 12 juillet 1521 paraît son Assertion des Sept Sacrements, en réponse au réquisitoire de Luther, et se voit décerner le titre de “Defensor fidei” par le pape Léon X.
Luther répond en lançant avec insolence et mainte grossièreté un défi au roi (…). Celui-ci ne peut décemment relever le défi sans déchoir : il en laisse le soin à son ami et conseiller l’honorable Sir Thomas More, qui, sans négliger aucune de ses charges publiques répond par un énorme pamphlet : l’Adversus Lutherum, sous le pseudonyme de Guilelmus Rosseus, le donneur de rossées. L’ouvrage parut en 1523. (…)
L’ADVERSUS LUTHERUM
Les sept premiers chapitres du Livre Premier nous apprennent beaucoup sur la personne de Luther. Pour y être vivement rossé, il n’en est pas moins fort exactement observé et critiqué. (…) More fustige l’incommensurable orgueil de ce Docteur. (…)
Mille détails le dépeignent dans sa pleine vérité, n’en déplaise à ses admirateurs. Thomas More lui reproche sa conduite vulgaire, nous le montrant écrivant ses livres dans la compagnie des buveurs de bière. Puis, plus sérieusement, il lui reproche, à lui qui n’est pas un saint et loin de là, de ne pas distinguer les vices répréhensibles des gens d’église de leurs fonctions toujours saintes et du dépôt de la doctrine et des sacrements qui sont choses divines.
More manie la langue verte, pour répondre à Luther en son propre langage, parce qu’il jugeait que l’autre le méritait.
Sur le fond doctrinal, More démontre l’absurdité d’un système selon lequel il ne faudrait rien tenir pour certain qui ne soit prouvé par un texte évident de l’Écriture. Et d’autant plus que Luther falsifie et truque les textes, les oublie ou leur fait dire le contraire de ce qu’ils signifient ! Avec force, More déclare qu’un tel principe autorise et provoque une destruction totale de l’Église, comme Magistère de vérité, Autorité législative, Dispensatrice des sacrements…
More défend la primauté et l’antériorité de la Tradition sur l’Écriture. (…) Là, il atteint la vérité la plus profonde : ce libre-examen fondé sur l’Écriture est une nouvelle forme de rationalisme !
Luther fait encore appel à « l’Église », mais « l’Église du Christ », qui n’est pas l’Église Catholique, devenue à ses yeux Babylone, la Synagogue de Satan. Son Église, c’est l’Église invisible, parce qu’elle doit être sans péché ? Mais, rétorque Thomas More, Luther veut une Église sans péché ? Mais pour lui toute œuvre bonne est péché et orgueil et damnation ; toute œuvre mauvaise au contraire est principe d’humiliation et de salut par la foi. La foi seule sauve, même sans confession ! Alors, l’Église romaine qui est saturée de péchés devrait être la vraie, dans la foi ! L’Église des Purs, selon Luther, n’en est que la diabolique caricature, pleine d’orgueil, qui n’a pas besoin de prier et ne peut avoir la foi ! L’Église romaine se sait pauvre et faible, elle croit, et elle prie…
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Thomas More : patron des responsables de gouvernement et des hommes politiques
22 juin : fête de saint Thomas More
LETTRE APOSTOLIQUE EN FORME DE MOTU PROPRIO
POUR LA PROCLAMATION DE SAINT THOMAS MORE
COMME PATRON DES RESPONSABLES DE GOUVERNEMENT
ET DES HOMMES POLITIQUESJEAN-PAUL II
EN PERPÉTUELLE MÉMOIRE1. De la vie et du martyre de saint Thomas More se dégage un message qui traverse les siècles et qui parle aux hommes de tous temps de la dignité inaliénable de la conscience, dans laquelle, comme le rappelle le Concile Vatican II, réside «le centre le plus secret de l’homme et le sanctuaire où il est seul avec Dieu dont la voix se fait entendre dans ce lieu le plus intime» (Gaudium et spes, n. 16). Quand l’homme et la femme écoutent le rappel de la vérité, la conscience oriente avec sûreté leurs actes vers le bien. C’est précisément pour son témoignage de la primauté de la vérité sur le pouvoir, rendu jusqu’à l’effusion du sang, que saint Thomas More est vénéré comme exemple permanent de cohérence morale. Même en dehors de l’Église, particulièrement parmi ceux qui sont appelés à guider les destinées des peuples, sa figure est reconnue comme source d’inspiration pour une politique qui se donne comme fin suprême le service de la personne humaine.
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"Tout est un cadeau" : Les leçons de Chiara Corbella sur la souffrance
De Joseph Pronechen sur le NCR :
"Tout est un cadeau" : Les leçons de Chiara Corbella sur la souffrance
Humainement, nous ne pouvons rien faire d'autre que de prier et de demander à Dieu la force de vivre cette épreuve en toute sainteté".
Le pape Benoît XVI salue Chiara Corbella et sa famille sur la place du Vatican après l'audience générale. (photo : Vatican Media / chiaracorbellapetrillo.org)
20 juin 2024Une autre cause de sainteté pour une jeune personne progresse rapidement. Le 21 juin, la phase diocésaine de la cause de la Servante de Dieu Chiara Corbella, Petrillo, décédée en 2012, sera officiellement clôturée dans le diocèse de Rome.
Après avoir donné naissance à un fils puis à une fille, qui n'ont vécu que 30 minutes et ont été baptisés pendant cette période, Chiara et son mari, Enrico, sont devenus les parents de Francesco. Pendant cette période, Chiara a terriblement souffert d'une tumeur cancéreuse qui s'est propagée et qui lui a causé de grandes douleurs et d'intenses souffrances.
Pourtant, elle a été un modèle d'amour pour tous au cours de ses épreuves.
Elle est décédée le 13 juin 2012, à l'âge de 28 ans. Le cardinal Agostino Vallini a célébré sa messe de funérailles et l'a appelée "la deuxième Gianna Beretta", en référence à sainte Gianna Molla.
Voici quelques-uns de ses écrits sincères sur la souffrance, glanés sur ChiaraCorbellaPetrillo.org et surtout sur Chiara Corbella Petrillo : A Witness to Joy de Charlotte Fasi, de Sophia Institute Press.
Dans ses notes, elle écrit
Aimer une personne signifie
accepter de ne pas comprendre
tout d'elle,
être prêt à être changé et à souffrir,
renoncer à quelque chose pour elleDans l'écoute de Dieu, il faut
accepter de ne pas comprendre,
être disposé à souffrir, à renoncer au mal, c'est-à-dire à choisir [le bien].
le mal, c'est-à-dire choisir [le bien]Aimer une personne signifie :
accepter de ne pas comprendre
tout ce qui la concerne,
être prêt à être changé et à souffrir,
renoncer à quelque chose pour elleCommunicante quotidienne, Chiara a affronté sa souffrance sans craindre sa tumeur, notant : "Humainement, nous ne pouvons rien faire d'autre que de prier et de demander à Dieu la force de vivre cette épreuve en toute sainteté."
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Le Sacré-Cœur, une dévotion qui unit l'affection et la raison
De Nico Spuntoni sur la NBQ :
Le Sacré-Cœur, une dévotion qui unit l'affection et la raison
Le monde offre "une vision superficielle et illusoire de l'amour", où le sacrifice n'est pas envisagé. "Mais l'amour chrétien est plus profond et signifie imiter le Christ". Dans la spiritualité du Sacré-Cœur, l'affection, l'intelligence et la volonté travaillent ensemble. La Bussola s'entretient avec le cardinal Collins.
19_06_2024
Juin est le mois consacré au Sacré-Cœur de Jésus. Un culte qui a apporté de grands fruits de sainteté à l'Église et dont la diffusion est particulièrement due à sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690). Benoît XVI a rappelé que "dans le cœur du Rédempteur, nous adorons l'amour de Dieu pour l'humanité, sa volonté de salut universel, son infinie miséricorde". Cette dévotion profondément eucharistique est particulièrement chère au cardinal Thomas Christopher Collins qui, lorsqu'il était archevêque de Toronto, a écrit une belle lettre pastorale sur le Sacré-Cœur de Jésus intitulée "Le cœur parle au cœur". Le cardinal canadien revient sur l'importance de ce culte, surtout aujourd'hui, dans cet entretien accordé à la Nuova Bussola Quotidiana.
Cardinal Collins, que peut enseigner la couronne d'épines avec laquelle est représenté le Sacré-Cœur de Jésus à une société comme celle d'aujourd'hui où la souffrance fait peur ?
L'amour véritable implique le sacrifice, et cet amour généreux et sacrificiel implique souvent la souffrance. Nous lisons l'amour sacrificiel de Jésus dans la lettre aux Philippiens (2,6-11), où saint Paul dit que la deuxième personne de la Trinité ne s'est pas accrochée à son égalité avec Dieu, mais qu'elle s'est vidée d'elle-même et est venue dans notre monde, jusqu'à accepter la mort sur la croix. Une couronne d'épines entoure donc le Sacré-Cœur de Jésus, comme lors de sa crucifixion, car l'amour qu'il offre n'est pas autoréférentiel, mais généreusement sacrificiel, comme devrait l'être le nôtre si nous vivons à l'imitation du Christ. Nous partageons la souffrance des autres, et parce que nous vivons dans un monde qui se détourne de Dieu, aujourd'hui comme dans la vie du Christ sur Terre, ceux qui sont fidèles peuvent faire l'expérience de la souffrance. Il y a plus de martyrs aujourd'hui qu'au premier siècle. Notre monde offre souvent une vision superficielle et illusoire de l'amour qui évite la possibilité d'une couronne d'épines ; mais l'amour chrétien est plus profond et signifie imiter le Christ ; il a offert un amour généreux dans un monde de gens au cœur dur, et cela a conduit à une couronne d'épines. Nous, chrétiens, ne devons pas essayer d'éviter le risque de souffrance que courent ceux qui offrent l'amour du Christ dans ce monde parfois froid.
Un cœur blessé pour symboliser l'amour véritable, l'amour divin. Pourquoi ne s'agit-il pas d'une contradiction ?
La blessure dans l'image du Sacré-Cœur nous rappelle le fondement biblique de cette dévotion, qui n'est pas un simple exercice de piété, mais qui, comme la dévotion à l'Eucharistie et la dévotion à Marie, a un solide contenu doctrinal enraciné à la fois dans l'Écriture et dans la tradition. En Jean 19, 34, nous lisons qu'un soldat a transpercé le côté de Jésus avec une lance et qu'il en est sorti du sang et de l'eau. Cette blessure au cœur physique de Jésus sur la croix a été considérée à juste titre comme représentative non seulement de sa souffrance, au même titre que la couronne d'épines, mais aussi de la grâce sacramentelle qui découle de la souffrance, de la mort et de la résurrection du Christ. La grande encyclique du pape Pie XII sur le Sacré-Cœur s'intitule Haurietis aquas, d'après le verset du prophète Isaïe (12, 3) : "Vous puiserez avec joie l'eau aux sources du salut". L'amour du Christ se déverse sur nous et, surtout à travers les sacrements, en particulier le baptême et l'eucharistie, nous offre une source de salut dans notre voyage à travers le désert séculaire, dans ce territoire hostile à notre foi, dans lequel nous sommes en route vers la terre promise. L'amour chrétien s'enracine dans la réalité et non dans l'illusion, et cette réalité implique à la fois la lutte contre le mal et la réalité encore plus grande de l'expérience de la grâce de Dieu.
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Exaudi Domine vocem meam (Exauce ma voix Seigneur) (Introït du 11ème dimanche)
Introitus Introit Ps. 26, 7 et 9 EXÁUDI, Dómine, vocem meam, qua clamávi ad te: adiútor meus esto, ne derelínquas me, neque despícias me, Deus salutáris meus. Ps. ibid., 1 Dóminus illuminátio mea, et salus mea, quem timébo ? ℣. Glória Patri. Exauce, Seigneur, ma voix, qui a crié vers Toi ; sois mon secours, ne m'abandonne pas, et ne me méprise pas, Dieu de mon salut. Ps. ibidem, 1. Le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui craindrai-je ? ℣. Gloire au Père. -
La Parole qui nous est annoncée (11ème dimanche du temps ordinaire)
Evangile du jour : Marc 4, 26-34
Parlant à la foule en paraboles, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d'un homme qui jette le grain dans son champ : nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin du blé plein l'épi. Et dès que le grain le permet, on y met la faucille, car c'est le temps de la moisson. »
Jésus disait encore : « A quoi pouvons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole allons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences du monde. Mais quand on l'a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de la comprendre. Il ne leur disait rien sans employer de paraboles, mais en particulier, il expliquait tout à ses disciples.
Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (Archive 2009) (homelies.fr)
« Jésus leur annonçait la Parole » : l’expression peut surprendre. Lorsque nous annonçons un message, nous communiquons à nos interlocuteurs un discours composé d’un certain nombre de paroles. Ici par contre, l’objet de la communication est constitué d’une seule Parole. Pourtant Notre-Seigneur est obligé de raconter de nombreuses paraboles pour transmettre l’information contenue dans cette unique Parole.Nous pressentons le caractère mystérieux de cette Parole qu’il est impossible de prononcer, délivrer, communiquer en tant que telle, mais qui ne peut être que désignée, suggérée, dans un discours parabolique. Or, comme son nom l’indique, la para-bole veut nous élever de ce qui est décrit dans le récit, vers ce qu’il annonce ; ou encore : de ce qui est perceptible et donc susceptible d’être formulé dans le langage, vers ce qui est présent de manière imperceptible et qui demeure dès lors indicible, ineffable. La parabole veut donc nous mettre en route vers une destination inconnue, qui est précisément cette fameuse Parole que Jésus annonce et qu’il désigne également comme étant le « Règne de Dieu ».
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Qui mieux que Jésus peut guider nos prières à l'occasion de la Fête des pères ?
Fête des pères : Jésus nous apprend à prier pour eux
Qui mieux que Jésus, dans la relation parfaite qui l'unit à son Père, peut guider nos prières à l'occasion de la Fête des pères ?
« Abba ! Père ! »
Seigneur Jésus, c’est ainsi que par des gémissements ineffables,
Tu t’adressais à ton Père,
Le Dieu tout-puissant, créateur de l’univers visible et invisible.
Et c’est ainsi qu’aujourd’hui, pour la fête des pères,
tu nous invites à nous tourner vers Dieu ton père et notre père :Abba, Père,
Par ton Fils Jésus-Christ, notre frère,
Tu nous as fait la grâce de nous combler de ton amour
et de nous adopter comme tes enfants bien-aimés !Père infiniment bon,
nous te bénissons pour « le grand Mystère »
que tu instituas dès l’origine,
l’union entre l’homme et la femme,
afin qu’à ton image et à ta ressemblance,
ils fussent féconds dans l’amour.Abba ! Père !
De même que tu confias ton Fils Jésus à saint Joseph,
Pour qu’uni à son épouse la très sainte Vierge Marie,
Il l’élève et le conduise à sa maturité humaine ;
Tu nous as confié à notre père terrestre,
Pour qu’uni à notre mère,
Il veille sur nous avec amour et nous élève vers toi.C’est pourquoi, Abba, Père,
En ce jour de la fête des pères, nous te prions pour notre papa
Et pour tous les papas du monde :
Que par le témoignage de leur vie donnée,
ils soient en ce monde les dignes icônes de ta paternité divine,
Et que dès cette vie ils soient comblés de tes bénédictions,
En attendant de partager la gloire des bienheureux
dans la communion de ton Esprit d’amour.Amen.
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Dominus illuminatio mea (Introit du 10e dimanche du T.O.)
Introitus
Dominus illuminatio mea, et salus mea,
quem timebo?
Dominus defensor vitae meae,
a quo trepidabo?
qui tribulant me inimici mei, infirmati sunt,
et ceciderunt.Le Seigneur est la lumière qui m’inonde, et mon salut,
qui craindrai-je ?
Le Seigneur est le défenseur de ma vie,
devant qui tremblerai-je ?
Mes ennemis qui me persécutent ont chancelé,
et ils sont tombés.Ps. 1Si consistant adversum me castra:
non timebit cor meum.Si des camps prennent quartier contre moi,
mon cœur ne craindra pas. -
Pourquoi le blasphème contre l’Esprit Saint ne peut être pardonné (10e dimanche du T.O.)
D'Aleteia.org :
[HOMÉLIE] L’impardonnable péché contre l’Esprit saint
Religieux dominicain du couvent de Bordeaux, le frère Jean-Thomas de Beauregard commente l’évangile du 10e dimanche du temps ordinaire. Se tromper ou être trompé, y compris en blasphémant Jésus, est pardonnable, mais pourquoi le blasphème contre l’Esprit saint ne l’est pas ? Le discernement des esprits est un art difficile. Face à un phénomène spirituel spectaculaire, comment discerner si c’est l’œuvre du démon ou l’œuvre de Dieu ? Les scribes n’ont pas tort de s’interroger (Mc 3, 22)… Le discernement est d’autant plus difficile que Satan, créature spirituelle, est le “singe du bon Dieu”, qui imite les manières de faire de Dieu et des saints. Les vies de saints sont d’ailleurs remplies d’histoires où le Diable se fait passer pour un messager de Dieu, ou pour le père abbé lorsque l’histoire se passe dans un contexte religieux. On voit aussi bien souvent des supérieurs religieux ou conseillers spirituels prétendre gouverner directement par inspiration divine : “L’Esprit saint m’a dit que…”, “j’ai vraiment dans le cœur que tu dois…”, jusqu’au terrible et plus direct : “Tu ne te reçois pas assez de moi.” Là aussi, ils singent les manières de faire des saints, mais c’est bien le démon qui est à l’œuvre.
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7 juin : anniversaire de l'apparition de saint Joseph à Cotignac
D'Ermes Dovico sur la NBQ :
Cotignac, la plus célèbre apparition de saint Joseph
7 juin 1660, Cotignac, Sud de la France : Saint Joseph apparaît à un jeune berger assoiffé et lui fait découvrir une source aux propriétés miraculeuses. Une apparition, reconnue par l'Eglise, qui ne cesse de porter du fruit.
07_06_2024
Statue de Saint Joseph avec l'Enfant Jésus (photo du site du Sanctuaire de Cotignac)
A l'occasion de l'anniversaire - qui tombe aujourd'hui 7 juin - de l'apparition de saint Joseph à Cotignac, nous publions ci-dessous un texte extrait du livre San Giuseppe, maestro per ogni stato di vita, d'Ermes Dovico et publié par Nuova Bussola.
***
Nous sommes dans une petite ville du sud de la France (région Provence-Alpes-Côte d'Azur). Nous sommes le 7 juin 1660 et un jeune berger, Gaspard Ricard, fait paître ses moutons sur le mont Bessillon. Il est environ une heure de l'après-midi et la chaleur est intense. Épuisé par la soif, Gaspard s'allonge sur le sol. Soudain, il voit apparaître un homme imposant et vénérable qui lui montre un gros rocher et lui dit : « Je suis Joseph, soulève ce rocher et tu boiras ».
Gaspard, à la vue de ce rocher, hésite (plus tard, au soir de ce 7 juin, huit hommes parviendront à le déplacer avec beaucoup de difficultés). Mais Joseph lui répète l'ordre. Cette fois, le berger obéit, soulève le rocher avec facilité et voit couler de l'eau fraîche en abondance. Il boit avec appétit à cette source inattendue, mais lorsqu'il relève la tête, il s'aperçoit qu'il est seul.
Vers trois heures de l'après-midi, Gaspard se rend sur la place principale de Cotignac et raconte ce qui lui est arrivé. La nouvelle de l'apparition de saint Joseph se répand rapidement et les pèlerins découvrent que cette source du Bessillon a des propriétés hors du commun : rares sont ceux qui reviennent guéris de fièvres, de maladies des yeux et d'autres infirmités ; surtout, les grâces spirituelles de guérison et de fortification intérieure ne se comptent plus.
Grâce aux dons des fidèles, il a été décidé de construire une chapelle. Deux mois après l'apparition, le 9 août, la pose de la première pierre fut bénie. Les travaux furent achevés en octobre 1660. Mais dès l'année suivante, l'église étant insuffisante pour faire face à l'afflux de fidèles, un bâtiment plus grand fut mis en chantier. C'est le sanctuaire consacré en 1663 - toujours debout et destination des pèlerins - qui se trouve à côté de l'emplacement de la source miraculeuse, où est gravé en langue locale un passage significatif du prophète Isaïe [voir photo ci-contre, de Maria Bigazzi] : Haurietis aquas in gaudio de fontibus Salvatoris, « Vous puiserez avec joie l'eau des sources du salut » (Is 12, 3).
L'apparition eut lieu alors que sévissait en France le jansénisme qui, par sa dureté et sa conception erronée de la miséricorde divine, éloignait les gens des sacrements, principalement de la confession et de l'Eucharistie, et critiquait également le culte des saints et de la Vierge Marie elle-même.
A cet égard, il convient de rappeler que toute la Sainte Famille s'est manifestée à Cotignac en l'espace de moins d'un siècle et demi. En 1519, donc à l'aube de la crise religieuse initiée par Luther, la petite commune française avait en effet été le théâtre de deux apparitions - qui eurent lieu les 10 et 11 août (à environ trois kilomètres de l'endroit où saint Joseph apparaîtra plus tard seul) - de la Vierge Marie avec l'Enfant Jésus dans les bras. La Mère de Dieu avait demandé au voyant, le bûcheron Jean de la Baume (parfois appelé « de la Saque » ou « de la Mire », les noms de famille étant rarement fixés à l'époque), de dire au clergé et aux consuls de Cotignac de travailler à la construction d'une chapelle sous le vocable de Notre-Dame des Grâces et de s'y rendre « en procession, pour recevoir les dons que je veux vous répandre ». Et quelque temps plus tard, cette église, bientôt construite en obéissance à l'ordre céleste (la première pierre fut posée le 14 septembre, jour de l'Exaltation de la Sainte Croix, en 1519), fut confiée à la garde des Oratoriens.
C'est à cette même famille religieuse qu'au siècle suivant, suite aux événements liés à la source du Bessillon, l'évêque de l'époque, l'Italien Giuseppe Zongo Ondedei, dans une lettre datée du 31 janvier 1661, confie la garde du lieu et de la chapelle en l'honneur de saint Joseph. Nous, voulant suivre (...) les voies que la divine Providence nous a tracées, et pour ne pas séparer les choses qu'elle a voulu unir, nous avons cru qu'il n'y avait rien de mieux que de confier l'administration de la chapelle de l'époux [Joseph] à ceux qui remplissent si bien celle de l'épouse [Marie]", écrit l'évêque Ondedei. Un petit monastère fut également construit à côté du sanctuaire.
Plus d'un siècle plus tard, la Révolution française entraîne l'abandon de ce lieu béni. Le monastère tombe en ruine, tandis que la chapelle reste debout, entretenue par les curés de Cotignac et ouverte deux à trois fois par an aux fidèles, notamment pour la solennité du 19 mars.
Le XXe siècle est le siècle de la renaissance du culte au Bessillon. Dans sa lettre pastorale du 1er février 1971, où il rappelle le caractère exceptionnel de la visite de saint Joseph, Monseigneur Gilles-Henri-Alexis Barthe, évêque de Fréjus-Tolone (1962-1983), écrit : « Nous avons sans doute trop oublié le privilège de cette visite du Saint Patriarche à l'un des plus humbles jeunes gens de notre pays. [Joseph] s'est retiré dans son silence, mais la source continue de couler, témoin de son passage. Il fut un temps où les pèlerins étaient plus nombreux à venir le prier. Dans les joies et les espoirs, les peines et les angoisses de ce temps, combien de leçons nous pouvons tirer de saint Joseph, le bienfaiteur juste, attentif et silencieux. Combien de grâces nous devons lui demander pour l'humanité, pour l'Eglise dont il est le Patron, pour notre pays, pour notre diocèse".
En l'année sainte 1975, le retour en France des bénédictins du monastère Saint-Benoît de Médéa (Algérie) s'avère providentiel pour Cotignac : les religieux reprennent le sanctuaire de Saint-Joseph et reconstruisent le monastère (en confiant la tâche à l'architecte Fernand Pouillon), en veillant à harmoniser les nouveaux bâtiments avec ceux du XVIIe siècle. Le reste est de l'histoire récente.