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BELGICATHO - Page 850

  • Mgr Robert Mutsaert (Pays-Bas) : «La question du célibat touche à l’identité du prêtre »

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    Rédigé par Mgr Robert Mutsaerts, évêque auxiliaire de Bois-le-Duc, aux Pays-Bas, propos recueillis par Jeanne Smits le 01 février 2020 et publié sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    Mgr_Rob_Mutsaerts.jpg« Mgr Robert Mutsaerts, évêque auxiliaire de Bois-le-Duc, aux Pays-Bas, s’exprime volontiers sur un blog au ton acéré où il livre ses réflexions sur l’actualité de l’Église, « Paarse Pepers » (Piments violets). Il s’est déjà confié à L’Homme Nouveau en octobre dernier pour dire ses inquiétudes au sujet du synode sur l’Amazonie qu’il voit passer à côté de l’essentiel : le Christ. Cet essentiel est revenu sur le devant de la scène avec le livre du pape émérite et du cardinal Sarah sur le célibat. Mgr Mutsaerts a bien voulu répondre de nouveau à nos questions.

    Monseigneur, pourquoi la question du célibat sacerdotal est-elle d’une telle importance pour l’Église ?

    Elle dépasse la simple question du célibat. Celui-ci touche à l’identité du prêtre et du sacerdoce ; il touche aussi aux sacrements. Nous sommes après tout une Église sacramentelle. Ce n’est donc pas une question mineure : si on l’écarte, beaucoup de choses sont en même temps abandonnées. Je sais bien qu’on en parle comme s’il s’agissait seulement de le mettre de côté dans un petit nombre de cas exceptionnels. Mais vous le savez bien, une chose en entraîne une autre.

    Avez-vous été surpris d’apprendre que le Pape émérite a collaboré au projet ?

    D’une part, il est pape émérite et il a choisi de rester dans l’ombre, et c’est très sage. Mais je peux aussi imaginer que, lorsqu’il s’agit de quelque chose d’essentiel, il pense devoir s’exprimer – ce qui, soit dit en passant, s’applique à tout le monde : à chaque évêque ou prêtre, ou même aux laïcs. S’il y a des imprécisions, on doit créer de la clarté. C’est d’ailleurs la tâche première du pape François : créer de la clarté. Et c’est là qu’est le problème, car il y a bien sûr beaucoup de confusion et donc aussi de division. 

    Le livre est-il présenté aux Pays-Bas comme une manifestation d’opposition au Pape ?

    Benoît XVI et le cardinal Sarah constatent évidemment certaines tendances, notamment à la suite du synode sur l’Amazonie. Ils sont tout simplement inquiets pour l’Église, parce qu’ils l’aiment. Ce souci justifie qu’on puisse écrire sur un sujet, le célibat en cette occurrence. Cela ne signifie pas automatiquement que le Pape est visé : ce sont plutôt les bruits que l’on entend au sujet desquels on peut prendre une position claire. Il s’agit de dire, notamment, que le célibat sacerdotal n’est pas seulement une règle de nature organisationnelle mais quelque chose d’essentiel pour l’Église, qui existe depuis très longtemps, et pour de bonnes raisons. Et avant qu’il n’existe, on avait des mariages joséphites (1) ; au fond, cela existait réellement, même pour les prêtres qui étaient mariés.

    Le Pape émérite et le cardinal Sarah affirment tous deux qu’ils rencontrent beaucoup de jeunes hommes et de prêtres qui souffrent de la dévalorisation du célibat, et qu’ils veulent les soutenir.

    Je pense que c’est exact. Si vous regardez le jeune clergé, il ne demande pas du tout un sacerdoce marié. Pour lui, le célibat n’est pas seulement un sacrifice, c’est surtout un don. L’idée de l’abandon du célibat est principalement liée à l’actuelle crise de la foi. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de jeunes hommes qui se sentent appelés à la prêtrise et qui seraient prêts à s’y consacrer s’ils pouvaient se marier. Voyez les vocations de notre époque : il n’en existe vraiment que d’un seul type : le type orthodoxe. Les idées libérales sont celles d’une génération complètement différente.

    Le lien ontologique entre le prêtre et le célibat concerne le corps et l’âme, c’est-à-dire un être unique car bien sûr il n’y a pas de dualisme. Jésus n’a même pas choisi Marie comme apôtre, et pourtant, s’il y avait une personne qui était au-dessus de tout, et plus sainte que sainte, c’était bien Marie. On ne peut pas le nier, et on peut encore moins le nier en invoquant la culture de ce temps-là, car pour Jésus ce n’était pas du tout vrai. Saint Paul dit très clairement : il n’y a ni hommes, ni femmes, ni Grecs, ni Juifs, ni païens.

    Le livre traite du célibat, mais il y a aujourd’hui des confusions autour de beaucoup d’autres éléments de l’enseignement de l’Église. Pensez-vous que la question du célibat sacerdotal soit la plus importante ?

    Ce n’est pas le sujet le plus important. L’homme est appelé à la sainteté et cela n’est possible que si nous faisons d’abord clairement comprendre qui est le Christ.

    Bien souvent j’interroge des confirmands avant la messe de confirmation. Et ils sont bien agréables, ces jeunes. Mais quand on en vient au fait et que je leur demande de quel genre de livre relève la Bible – un livre de conte de fées, du genre Harry Potter, ou un livre d’histoire comme le récit de Jules César – ils répondent presque toujours : « C’est un livre de contes de fées, tout cela n’a pas vraiment eu lieu. » Nous sommes arrivés en dessous du point de glaciation.

    Ce n’est pas pour rien que dans la profession de foi on ne dit rien de Jésus, rien sur son annonce, rien sur ses miracles, rien sur le Sermon sur la Montagne ou quoi que ce soit : nous disons seulement qu’Il est né de la Vierge Marie, crucifié, mort, enseveli et ressuscité.

    En d’autres termes, on y parle du Fils de Dieu. Il y a tant de catholiques qui ne s’en rendent pas compte du tout, ou qui ne croient plus, et qui ne croient pas non plus à ce qui se passe lors de la consécration : la transsubstantiation. Si tout cela tombe dans l’oubli et que ce sont précisément ces gens-là qui vont plaider la question du célibat, vous savez d’avance qu’ils parieront sur le mauvais cheval.

    1. Mariage joséphite : mariage abstinent (par référence à saint Joseph).

    Ref. Mgr Robert Mutsaert  (Pays-Bas) : «La question du célibat touche à l’identité du prêtre »

    Concluant sa contribution au livre qu’il vient d’écrire avec le pape Benoît XVI, le cardinal Sarah, préfet de la congrégation romaine du culte divin, écrit sans ambages : « il y a un lien ontologico-sacramentel entre sacerdoce et célibat. Tout amoindrissement de ce lien constituerait une remise en cause du magistère du concile et des papes Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI. Je supplie humblement le pape François de nous protéger définitivement d’une telle éventualité en mettant son veto à tout affaiblissement de la loi du célibat sacerdotal, même limité à l’une ou l’autre région » (Benoit XVI et Cardinal Robert Sarah, Des profondeurs de nos coeurs, Fayard, 2019, p. 162) : une supplique requérant en réponse un oui ou un non sans échappatoire…

    JPSC

  • Eclairage : Tine Nys, l'euthanasie pour souffrance psychique en procès

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    BELGIQUE : TINE NYS, L’EUTHANASIE POUR SOUFFRANCE PSYCHIQUE EN PROCÈS

    30 janvier 2020

    Le 27 avril 2010, Tine Nys allait sur ses 38 ans quand elle a été euthanasiée pour souffrances psychiques. Sa sœur Sophie, estime que les conditions de l’euthanasie n’étaient pas réunies et porte plainte contre les trois médecins qui ont participé, de près ou de loin, à l’euthanasie de Tine. Les médecins aujourd’hui sur le banc des accusés pour un procès inédit en Belgique (cf. En Belgique, trois médecins poursuivis pour empoisonnement après l’euthanasie d’une jeune femme pour souffrances psychiques ) viennent d'être acquittés. Gènéthique fait le point avec Léopold Vanbellingen, juriste et chargé de recherche à l’Institut Européen de Bioéthique.

    Gènéthique : De quoi souffrait Tine Nys ? Dans quel contexte s’est passé l’euthanasie ?

    Léopold Vanbellingen : Tine Nys avait un passé psychiatrique assez lourd avec un suivi tant psychologique que psychiatrique assez important. Le diagnostic posé était celui d’une personnalité borderline. Sa santé s’est aggravée dans les six derniers mois après la rupture avec celui qu’elle considérait comme « l’homme de sa vie ». Peu avant l’euthanasie, un diagnostic d’autisme a été évoqué qui n’a jamais été pris en compte ni en vue d’un traitement, ni dans l’évaluation de l’euthanasie. Tine Nys s’est directement orientée vers l’euthanasie : c’était pour elle la garantie que sa volonté de se suicider serait respectée et que ce suicide se passerait sans souffrance ou sans échec. Elle a été redirigée par sa psychologue vers un centre qui avait l’habitude de considérer l’euthanasie comme un traitement possible dans les cas de souffrance psychique. Sa psychologue pensait alors l’aider. L’idée était que la possibilité de l’euthanasie rassure les patients et les éloigne de la tentative de suicide. Le risque est toutefois d’en venir à banaliser la mort et, au contraire, de conforter les personnes suicidaires dans le bien-fondé de leur désir de mort. Ce fut malheureusement le cas pour Tine Nys.

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  • Célibat sacerdotal : le témoignage de Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et de Lourdes

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    Rédigé par Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes, propos recueillis par Odon de Cacqueray et publié sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » le 03 février 2020 :

    brouwet-1.jpg« Mgr Nicolas Brouwet est évêque de Tarbes et Lourdes. Après avoir lu Des profondeurs de nos cœurs, il a accepté de répondre à nos questions et de nous livrer ses réflexions sur le livre du Cardinal Sarah et du pape émérite, ainsi que sur le célibat sacerdotal. 

    Le cardinal Sarah et le pape émérite Benoît XVI ont sorti un livre sur le célibat sacerdotal, pourquoi ce sujet revêt-il une telle importance aujourd’hui ?

    Deux éléments ont relancé la question du célibat des prêtres. Le synode sur l’Amazonie, d’une part, puisque les pères du synode ont voté une résolution favorable à l’ordination sacerdotale de diacres mariés. La question des abus sexuels commis par des clercs, d’autre part, certains prétendant que le mariage des prêtres aurait pu éviter ces abus. Le manque de prêtres dans nos diocèses est aussi un argument récurrent en faveur de l’ordination d’hommes mariés.

    Les réponses qui circulent réduisent souvent le célibat des prêtres à une « discipline » qui se serait imposée dans l’Église catholique latine au Moyen Âge et qu’il serait temps de réviser parce qu’elle ne correspondrait plus à l’esprit du temps. Voilà pourquoi il fallait écrire ce livre. Je signale aussi le livre très intéressant du cardinal Marc Ouellet, Amis de l’Époux : Pour une vision renouvelée du célibat sacerdotal. 

    Comment comprenez-vous la volonté de Benoît XVI d’expliquer le célibat sacerdotal en recourant à l’Ancien Testament ?

    Faire remonter la décision du célibat pour les prêtres à la réforme grégorienne ou au deuxième concile du Latran en 1239 est réducteur. Le choix de prendre les prêtres parmi les hommes qui ont reçu le charisme du célibat n’est pas une pure décision juridique prise tardivement. Elle s’enracine très profondément dans la vie de l’Église mais également dans l’Ancien Testament où, déjà, apparaît la figure du prêtre consacré pour le culte de Dieu. Il était mis à part pour se tenir devant le Seigneur et le servir, comme l’explique le pape émérite Benoît XVI, et cette consécration se traduisait concrètement par un renoncement à la possession d’une terre et par l’absence de relations conjugales au moment du service liturgique à Jérusalem. « Les prêtres doivent vivre seulement de Dieu et pour lui » (p. 53). Si notre sacerdoce catholique vient du Christ nous sommes aussi héritiers de la figure du prêtre de l’ancienne Alliance. 

    Au-delà du célibat est-ce une manière d’être prêtre et de recevoir le sacerdoce que propose le Pape émérite ?

    La vie d’un prêtre est une offrande de soi à la suite de Jésus, bon pasteur et prêtre de la nouvelle Alliance. Le culte du Temple est pour nous une figure qui trouve son accomplissement dans l’offrande que Jésus a faite de lui-même sur la croix pour le salut du monde, à la fois autel, prêtre et victime. C’est dans cette offrande que se comprend notre ministère sacerdotal.

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  • Les outrances à peine croyables d'un féminisme dévoyé

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Pour une poignée de féministes de plus en plus bruyante, l'hétérosexualité est une perversion et le mâle un ennemi

    La semaine passée, Gabrielle Bouchard, l’homme qui se dit femme et qui est président·e de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) a déclaré : « Les relations de couple hétérosexuelles sont vraiment violentes. En plus, la grande majorité sont des relations basées sur la religion. Il est peut-être temps d’avoir une conversation sur leur interdiction et abolition », a-t-elle écrit sur les médias sociaux.

    Certains ont pu croire que le/la président·e de la FFQ faisait de la provocation. Mais pour une poignée de féministes de plus en plus bruyante, l’hétérosexualité est une perversion et le mâle un ennemi de la nature féminine. Perversion et nature, le langage n’est pas éloigné de la droite moralisatrice. 


    On a donc, d’une part, ceux qui nous disent que l’homosexualité serait probablement innée et certainement pas un choix. Alors que d’autres nous disent que l’hétérosexualité serait le résultat d’un conditionnement social, état que l’on pourrait donc changer pour le plus grand bien de tant de femmes. 
    Certains, plus modérés, soutiennent que l’homosexualité et l’hétérosexualité sont le résultat d’un mélange d’attirances innées, mais également de facteurs environnementaux et de pressions sociales. Mais, si c’est le cas, pourquoi ne pas vouloir modifier les facteurs environnementaux et la pression sociale pour privilégier une orientation particulière ?

    Une manifestation féministe non mixte, organisée en marge du contre-sommet du G7, Irún (Espagne), 22 août 2019.

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  • Plus de 200 églises et chapelles sont vandalisées chaque année en Belgique

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    De Christophe Lamfalussy sur le site de la Libre : 

    Plus de 200 églises et chapelles vandalisées chaque année en Belgique

    Christophe Lamfalussy

    Le 21 décembre, une crèche à Saive brûlait. Le 28 décembre, la crèche de Noël de Watermael flambait sur la place Eugène Keym. "Un acte criminel" selon la police. Puis ce fut le tour de la crèche de Vilvorde le 6 janvier. Une mère dénonça les deux responsables, deux mineurs qui n’avaient que 11 et 12 ans.

    L’Église catholique belge ne comptabilise pas les dégradations de ses édifices. "Chez nous, on ne fait pas ce genre de recensions. Quand une crèche est incendiée, comme à Watermael-Boitsfort, on dit que c’est du vandalisme. Les faits ne sont pas nécessairement antichrétiens", explique Tommy Scholtes, porte-parole de l’Église.

    Pourtant les curés déposent plainte à la police lorsqu’ils constatent des dégradations - tags sur les murs, crèches incendiées, statues renversées. La police fédérale a donc des chiffres. En 2018, 220 églises et chapelles ont subi une dégradation de la propriété, 188 cimetières, 17 cures, 11 couvents et monastères, 2 abbayes mais aussi 4 mosquées, 8 temples et synagogues et 4 édifices de la communauté juive.

    Les chiffres sont constants, de 2016 à 2018. On y découvre que les édifices chrétiens sont les premiers à être vandalisés. Cela tient sans doute au nombre d’églises que compte le pays : 2 550 en Wallonie, 1 748 en Flandre selon le rapport 2018 de l’Église catholique belge, qui rappelle que les biens d’église n’appartiennent plus à l’Église depuis la Révolution française de 1789, mais que le Concordat de 1801 lui accorde des subventions publiques en guise de réparation. Il n’y a que 300 à 400 mosquées en Belgique, pour la deuxième religion du pays après le christianisme.

    Comment distinguer un crime de haine ?

    La police fédérale rencontre pourtant la même difficulté que l’Église : comment différencier un vrai acte de haine religieuse de graffitis barbouillés par des jeunes ? Sur ce point, la police précise qu’"il n’est pas possible d’extraire les crimes de haine sur base des informations présentes dans la Banque de données nationale générale (BNG)". Une des raisons est que "les codes-faits présents dans la nomenclature policière ne sont pas assez détaillés" pour identifier ces crimes de haine.

    Une autre difficulté pour bien cerner le problème est que les chrétiens ne se plaignent habituellement pas auprès des organisations qui combattent la xénophobie et le racisme.

    Chez Unia par exemple, ces chiffres étonnent. L’ex-centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, enregistre pourtant les plaintes pour discrimination et haine sur base des convictions religieuses. "Nonante pour cent des dossiers que nous ouvrons concernent les musulmans", explique son codirecteur Patrick Charlier. "L ’un des rares dossiers dont je me souviens est le cas d’un employé chrétien qui affirmait avoir été licencié parce qu’il avait protesté contre le fait que sa direction avait arboré le drapeau arc-en-ciel, celui de la Gay Pride, sur la façade."

    Le dernier rapport en date de l’Unia évoque l’ouverture de 307 dossiers liés aux convictions religieuses ou philosophiques en 2018, souvent des questions liées au port du foulard.

    © DR

  • Pierre Stéphany : comment la Libre traite l'un de ses anciens collaborateurs qui vient de mourir

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    Un ami nous fait part de ses réflexions :

    Trop catho pour "La Libre"...

       Vingt lignes: l'article paru dans La Libre Belgique de ce lundi, à l'occasion du décès de son ancien journaliste Pierre Stéphany, relève du service minimum. Il aurait été difficile d'être plus discret pour évoquer celui qui, pendant de nombreuses années, assura la couverture de l'actualité audiovisuelle, tout en se consacrant avec brio à la vulgarisation historique.

       Il est vrai que Pierre Stéphany savait mordre où il fallait, ne craignant pas notamment de dénoncer les partis pris gauchistes de la radio-télévision dite de service public. Il ne se fit donc pas que des amis, non seulement à la RTBF, mais aussi au sein même de la rédaction de La Libre où, déjà, il ne faisait plus bon d'afficher des convictions opposées à l'idéologie dominante du complexe politico-médiatique. Il y a une vingtaine d'années, la direction du quotidien ex-catholique mit fin, du jour au lendemain, à la collaboration de Pierre Stéphany. Motif (ou prétexte): un article d'humeur où il s'était moqué des chrétiens prétendus progressistes, qualifiant notamment ceux-ci de "parti de la croix gommée". Scandale !

       Pareille sanction ne risquait pas de tomber sur le journaliste de La Libre qui fit cette sublime observation que certains athées "sont si obsédés par la religion qu'ils seront les derniers à constater que l'Eglise s'est totalement effondrée", phrase mise en exergue de l'article (7 févr. 2003). Ni sur celui qui interpréta un document romain sur les sanctions internes de l'Eglise contre les prêtres pédophiles comme une tentative de les soustraire aux juridictions civiles, alors que les autorités vaticanes avaient explicitement exclu cette possibilité (l'article suscita une mise au point du père Charles Delhez, qui fut publiée dans... le courrier des lecteurs, 1 février 2002). Ni sur celui qui relaya sans réserve la vieille antienne anticléricale selon laquelle "la femme a peu à peu gagné la certitude d'avoir une âme au concile de Mâcon (586)" (4 août 2004). Ni sur celui qui a présenté sous le titre "Franquisme béatifié" l'élévation au rang de bienheureux d'une centaine de religieux exterminés par les républicains pendant la guerre civile d'Espagne (27-28 octobre 2007). Ni sur l'auteur de l'éditorial - censé, donc, engager tout le journal - qui déplora, à l'occasion de la Journée de la femme, qu' "aujourd'hui se font entendre des voix inquiétantes qui veulent revenir sur des droits – comme l'avortement – conquis de haute lutte" (8 mars 2006). Ni sur le critique cinéma qui, au détour d'une phrase dans un article portant sur un documentaire consacré à Klaus Barbie, a défini le Vatican comme "cette organisation qui se charge d'évacuer les criminels nazis vers l'Amérique latine" (7 nov. 2007).

        Nous avons cité à dessein des exemples contemporains ou proches de l'évincement de Pierre Stéphany. Cela fait longtemps, très longtemps, qu'on peut déraper dans "La Libre", mais seulement dans un sens.

         PS: A noter que l'entrefilet maigrichon de "La Libre" réussit à contenir deux erreurs:
        1) en faisant de Pierre Stéphany le coauteur avec René Haquin d'un livre sur les grandes affaires criminelles en Belgique, alors qu'il s'agissait d'un ouvrage collectif (en deux volumes) associant treize contributeurs;

         2) en affirmant que Pierre Stéphany a écrit "un livre sur l'histoire de La Libre Belgique entre 1984 et 1996", un cadre chronologique qui n'aurait strictement aucun sens. Le livre en question retrace en réalité l'histoire du journal depuis ses origines et il a été publié en 1996.
       A part ça...

  • Partisan de l'avortement, divorcé et remarié, le président argentin est accueilli au Vatican et reçoit la communion

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    De Jeanne Smits sur son blog :

    Le nouveau président d’Argentine, Alberto Fernandez, pro-avortement et divorcé remarié, communie au Vatican (et un commentaire de Mgr Aguer)

    Pour qui douterait encore des effets concrets du message véhiculé par Amoris laetitia, la récente visite du nouveau président argentin Alberto Fernandez est venue apporter une clarification dont il faudra se souvenir. Vendredi 31 janvier, il était reçu par le pape François, son compatriote : un entretien qui fut long et cordial. L’exhortation apostolique qui ouvre la porte à la communion pour les divorcés remariés a été remise au couple présidentiel par le pape François ; ça tombait bien, Fernandez est « fiancé », comme on dit, depuis 2014 avec l’actrice argentine Fabiola Yañez, qui vit avec lui au palais présidentiel de Buenos Aires et joue le rôle de Première dame.

    Le président argentin s’était marié en 1993 avec Marcela Luchetti, de laquelle il a divorcé en 2005, « laissant » un fils. De 2005 à 2014, il vivait avec Vilma Ibarra, par ailleurs mère de trois enfants. Les thuriféraires de François nous expliqueront peut-être un jour que Fernandez a bénéficié d’une déclaration de nullité de son mariage et qu’il s’est en fait marié secrètement avec son actuelle concubine. Dans cette éventualité hautement improbable, une seule réponse : on s’en fiche, le scandale a été public. Si les mariages catholiques sont publics, ce n’est pas pour des prunes !

    L’entretien du président et de sa « copine » avec le pape François a été précédé d’une messe célébrée par un autre compatriote, Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, chancelier de l’Académie pontificale des sciences et de l’Académie pontificale des sciences sociales à laquelle le président argentin, partisan actif de la légalisation de l’avortement, a communié, tout comme sa compagne. Vidéo et preuves sur Infovaticana et en français sur Gloria.tv.

    Comble de l’ironie, le pape François prêchait le matin même à Sainte-Marthe à propos de ces catholiques qui vont à la messe le dimanche et qui se disent chrétiens mais qui ont « perdu la conscience du péché ». Il ajoutait que ces chrétiens auraient besoin de quelqu’un qui leur dise la vérité, souhaitant que le Seigneur leur envoie un « prophète » qui leur « donne une petite claque » quand ils se laissent glisser « dans cette atmosphère où tout semble permis ». Evidemment, il évoquait ceux qui paient mal leurs domestiques ou les ouvriers des champs, selon des schémas bien usés…

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  • L’archevêque du diocèse de Kampala, capitale de l’Ouganda, interdit la communion « dans la main »

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    Lu sur le site web « Le forum catholique » :

    Cyprian-Kizito-Lwanga1.jpg''L'archevêque catholique de Kampala, Mgr Cyprian Kizito Lwanga, a ordonné qu'aucun catholique n'était autorisé à recevoir la Sainte Communion dans la main (…) Les directives sont contenues dans un décret qu'il a publié ce samedi, le 1er février 2020, à la suite d'une réunion de haut niveau avec le clergé et les comités de direction des paroisses de la cathédrale de Rubaga à Kampala. (…)

    Auparavant, les catholiques recevaient l'Eucharistie sur la paume de la main ou directement dans la bouche. Mais, en vertu du nouveau décret, le prêtre ne sera autorisé à distribuer la Sainte Eucharistie que dans la bouche. L'archevêque Lwanga a déclaré que la mesure est conforme aux normes liturgiques et canoniques de l'Église universelle en vertu du droit canonique.

    ''Désormais, il est interdit de distribuer ou de recevoir la Sainte Communion dans les mains. La Mère Église nous enjoint de célébrer la Très Sainte Eucharistie avec la plus grande révérence (Can. 898). En raison des nombreux cas signalés de déshonneur envers l'Eucharistie qui ont été associés à la réception de l'Eucharistie dans les mains, il est temps de revenir à la méthode la plus respectueuse de recevoir l'Eucharistie, à savoir sur la langue'', lit-on en partie dans la lettre du décret (…).

    L'archevêque Lwanga met également en garde ceux qui cohabitent car ils ne peuvent pas recevoir la sainte communion. «En suivant les normes claires du Can. 915, il faut réaffirmer que ceux qui vivent en cohabitation illicite et ceux qui persistent dans un péché grave et manifeste ne peuvent être admis à la sainte communion. De plus, afin d'éviter le scandale, l'Eucharistie ne doit pas être célébrée dans les foyers des personnes qui vivent dans une telle situation », lit-on en partie dans sa lettre.

    Il a également été demandé aux prêtres d'éviter de permettre aux laïcs de distribuer la sainte communion pendant la messe. «Selon la loi de l'Église, le ministre ordinaire de la Sainte Communion est l'évêque, le prêtre ou le diacre (Can. 910: 91). Compte tenu de cette norme, il est interdit à un membre des fidèles qui n'a pas été désigné comme ministre extraordinaire de la Communion (Can. 910§2) par l'autorité ecclésiastique compétente de distribuer la Sainte Communion. De plus, avant de distribuer la sainte communion, le ministre extraordinaire doit d'abord recevoir la sainte communion du ministre ordinaire (…) ».

    Voici le texte (en anglais) du décret:

    ob_a1e4a6_com-main.jpg

    Ref. Un archevêque africain interdit la communion dans la main

    Faut-il s'en étonner ? Quoi qu'il en soit de la pratique généralisée actuelle, la norme de principe est que la communion soit reçue sur la langue sauf dérogations particulières. Et non l'inverse.  

    JPSC

  • Liège : procession et messe grégorienne de la Chandeleur, le dimanche 2 février 2020 à 09h45 en l'église du Saint-Sacrement(Bd d’Avroy, 132)

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    chandeleur 2020.jpg

    L’église du Saint-Sacrement à Liège (Bd d’Avroy, 132) offre chaque premier dimanche du mois à 10h00 une messe particulièrement soignée sur le plan musical.

    Le dimanche 2 février 2020,  cette messe sera consacrée à la fête de la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem, communément appelée « la Chandeleur ». Elle sera précédée (à 09h45) par la procession des cierges bénits.

    Les chants de la procession et le propre grégorien de la messe «Suscepimus » seront interprétés par la Schola du Saint-Sacrement. Se chante également au cours de la liturgie du jour le Kyriale IX des fêtes de la Vierge Marie (XIIe s.) et l’antienne mariale « Alma Redemptoris Mater » (XIe s.),

    L’organiste Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers et l’Ensemble instrumental Darius interpréteront des extraits d’une sonate de Jean-Sébastien Bach (1685-1750) et d’une sonate de Carl Philipp Emmanuel Bach (1714-1788) pour violons et continuo

     A la fin de la messe: bénédiction de saint Blaise.

    affiche_santons.jpg

    La crèche aux santons du Saint-Sacrement reste exposée jusqu’au 2 février inclusivement

    Plus de renseignements: tel. 344 10 89  email : sursumcorda@skynet.be

    ________________________________

    Eglise du Saint-Sacrement à Liège - Travaux de restauration 2020 - Appel à la générosité du public

    Restauration_depliant - Copie.jpgL'ASBL Sursum Corda, propriétaire et gestionnaire de  l'église du Saint-Sacrement située au cœur historique de Liège (Boulevard d'Avroy, 132), va réaliser durant cette année 2020, du mois de mars au mois de décembre, d'importants travaux de restauration sur ce bel édifice du XVIII° siècle. Le SPW (Service Public de Wallonie) prendra une sérieuse partie des frais en charge vu qu'il s'agit d'un immeuble classé. L'ASBL fait appel à la générosité du public pour le solde. La Fondation Roi Baudouin a accepté de parrainer le projet, si bien que les dons sont partiellement déductibles d'impôt.

    Nous vous remercions déjà pour le simple intérêt que vous accordez à notre projet en regardant la vidéo ci-dessous:

    JPSC

  • 75e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz : l’O.N.U met le pape Pie XII à l’ ‘honneur

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    pie-xii-1050x600.jpg

    Lu sur le site web "le Salon Beige":

    Le 27 janvier 2020 a marqué le 75e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. “Il est temps pour la vérité!”, a déclaré Michael Hesemann, un historien et auteur du livre «Le Pape et l’Holocauste», au siège du Conseil de tutelle des Nations Unies, l’un des six principaux organes de l’ONU. Depuis que la résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2005 a institué le 27 janvier Journée internationale de commémoration de l’Holocauste, d’innombrables commémorations ont lieu dans le monde.

    Mais le 27 janvier 2020, c’est la première fois que les Nations Unies ont organisé un événement consacré au thème «Se souvenir de l’Holocauste: les efforts documentés de l’Église catholique pour sauver des vies».

    Michael Hesemann explique : “Quand, enfin, en mars, les archives du Vatican ouvriront leurs dossiers du pontificat de Pie XII, il n’y aura plus d’excuse”. «Le monde doit reconnaître ce que ce grand pape a fait pour sauver le plus de Juifs possible.»

    L’année dernière, le pape François a annoncé que le 2 mars 2020, toute la documentation du Vatican sur la période de 1939 à 1958 sera ouverte, ce qui rendra le pontificat de Pie XII accessible à la consultation des chercheurs et des universitaires.

    Pourtant, cela ne signifie pas qu’il n’y avait pas de documentation disponible jusqu’à présent pour montrer des preuves de ce que Hesemann a dit: “Grâce à plus de 40 interventions diplomatiques, en en cachant des milliers même à Rome et en obtenant autant de visas que les gouvernements du monde étaient disposés à accorder, il a sauvé environ 947 000 vies juives”.

    Il dénonce les «fausses nouvelles» diffusées sur «un saint pape, qui ne mérite que reconnaissance et gratitude et doit être déclaré le saint patron des réfugiés et des aides-réfugiés! »

    L’événement était parrainé par la Mission permanente d’observation du Saint-Siège et la Fondation Pave the Way, cofondée par son président, Gary Krupp. Krupp, qui est juif, était un enfant lorsque Pie XII était pape. Il a rappelé son engagement à nettoyer l’image de Pie XII des taches de la «légende noire» du «pape d’Hitler», qui le dépeignait comme silencieux tandis que 6 millions de Juifs étaient abattus.

    Le principal objectif de la Fondation Pave the Way est d’éliminer «les barrières de désinformation qui attisent la méfiance entre les religions». Krupp a expliqué que depuis 2006, la fondation «a consacré des milliers d’heures à dénicher des documents primaires provenant de sources pour prouver que le Saint Siège et Pie XII ont sauvé plus de Juifs que tous les chefs religieux et politiques du monde réunis. »

    Grâce à la fondation, plus de 76 000 pages de cette documentation, ainsi que des interviews vidéo de témoins oculaires, sont disponibles gratuitement en ligne.

    Ref. L’ONU souligne les efforts du Pape Pie XII pendant la Seconde Guerre mondiale

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  • Célibat sacerdotal : une contribution remarquable en filiale obéissance au pape régnant

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    Benoit XVI et Sarah Pentin-BOOKEPISODE2.jpg

    Dans le n° 322 – février 2020 du mensuel « La Nef » , Christophe Geffroy fait le point sur l’événement suscité par la publication du plaidoyer de Benoît XVI et du Cardinal Sarah en faveur du respect absolu du célibat sacerdotal dans l’Eglise latine. Voici cette excellente synthèse :

    Le secret fut particulièrement bien gardé. Le 12 janvier, nous apprenions par le site du Figaro que Benoît XVI et le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin, allaient publier ensemble le 15 janvier un livre pour défendre le célibat sacerdotal : Des profondeurs de nos cœurs (1). Aussitôt, sans même avoir lu le livre, nombre de personnalités catholiques s’en prenaient au pape émérite, l’accusant de trahir François ou de s’ériger en magistère parallèle, ou encore de n’avoir plus toute sa tête et de s’être fait manipuler par un entourage réactionnaire. Le journaliste de La Croix, Nicolas Senèze, par exemple, twittait : « Un méchant coup dans le dos du pape ! Ce pape (émérite) commence vraiment à poser un problème… »

    Une polémique artificielle

    Coup de théâtre avant même la sortie du livre dans les librairies, des journalistes affirmaient d’une façon quelque peu contradictoire que le texte n’était pas de Benoît XVI et qu’il n’avait pas donné son accord pour publier sa propre contribution. Ces graves accusations tendaient à faire passer le cardinal Sarah pour un manipulateur. Après un bref moment de flottement, la vérité a pu être établie sans l’ombre d’un doute. Les deux textes d’introduction et de conclusion ont été rédigés par le cardinal Sarah et approuvé par le pape émérite ; la partie de Benoît XVI, « Le sacerdoce catholique » est bien de lui, texte rédigé en septembre 2019 avant le synode sur l’Amazonie et authentifié par Mgr Gänswein. Le cardinal Sarah, pour défendre son honneur et sa bonne foi, a publié des échanges montrant l’accord de Benoît XVI pour cet ouvrage, ce qu’a reconnu Mgr Gänswein. Les deux hommes se sont d’ailleurs revus le 17 janvier et aucun malentendu n’existait entre eux : « Avec le pape émérite Benoît XVI, nous avons pu constater combien il n’y a aucun malentendu entre nous. Je suis sorti très heureux, plein de paix et de courage de ce bel entretien », twittait le cardinal Sarah le 17 au soir.

    Résultat de cette polémique : le livre est strictement inchangé, ses textes ne sont pas mis en cause, seule la mention des auteurs sera revue dans les éditions suivantes : au lieu d’un livre cosigné par Benoît XVI et le cardinal Robert Sarah, ce dernier sera le seul auteur « avec la contribution de Benoît XVI ».

    Ces réactions polémiques et leur violence révèlent à quel point cet ouvrage est un événement important qui gêne pas mal de monde. C’est en effet la première fois que Benoît XVI s’explique ainsi sur un sujet débattu aussi « chaud » et sur lequel le pape est très attendu. Devait-il sortir de la réserve qu’il s’était imposée ? La question est légitime, mais il n’existe pas de réponse toute faite tant qu’un statut de « pape émérite » n’aura pas été établi. Benoît XVI demeure évêque et conserve à ce titre la liberté de s’exprimer comme n’importe quel évêque émérite. Il est évident qu’il ne s’exprime plus en tant que successeur de Pierre et sa parole n’a donc aucune autorité magistérielle mais elle a l’autorité de son expérience, de sa compétence et de sa sagesse. Son intervention ne commente pas une décision pontificale mais une question ouverte sur laquelle on peut librement discuter, il est donc absurde de voir dans cette initiative une « attaque » ou une critique contre François ; et ce d’autant plus qu’il ne fait aucun doute qu’il ne contestera pas ce que le pape décidera in fine.

    Le fait qu’il ait jugé en conscience devoir parler montre simplement l’importance qu’il prête à ce sujet pour le bien de l’Église. Contribuer à éclairer le pape et les fidèles sur un tel débat est une attitude parfaitement légitime et normale dans l’Église. L’introduction donnait d’ailleurs le ton sans ambages : « Nous offrons donc fraternellement ces réflexions au peuple de Dieu et, bien entendu, dans un esprit de filiale obéissance, au pape François » (p. 23).

    Ce dernier, au demeurant, n’a émis aucune réserve ni effectué aucune pression, a confirmé Mgr Gänswein. Andrea Tornielli, directeur éditorial du Dicastère pour la Communication du Saint-Siège, avait publié dès le 13 janvier un éditorial saluant « une contribution sur le célibat sacerdotal, en filiale obéissance au pape ». Aucune critique contre le principe même de ce livre, l’auteur rappelant au contraire l’attachement de François au célibat sacerdotal.

    La nature du sacerdoce

    Venons-en maintenant au contenu de cet ouvrage. Il faut le redire d’emblée, il n’y a nulle polémique chez les deux auteurs, mais au contraire une réflexion passionnante et très profonde sur la nature du sacerdoce qui justifie pour eux de maintenir le célibat sacerdotal dans l’Église latine. Commençons par le texte de Benoît XVI intitulé « Le sacerdoce catholique ».

    Ce texte assez bref de 45 pages est une approche lumineuse sur la crise actuelle du sacerdoce, sur l’incompréhension qu’en ont beaucoup aujourd’hui dans l’Église. Pour le pape émérite, comprendre la nature du sacerdoce permet aussi de mesurer combien l’ordination d’hommes mariés serait une fausse solution et conduirait au contraire à une situation bien pire.

    « Au fondement de la situation grave dans laquelle se trouve aujourd’hui le sacerdoce, écrit-il, on trouve un défaut méthodologique dans la réception de l’Écriture comme Parole de Dieu. L’abandon de l’interprétation christologique de l’Ancien Testament a conduit de nombreux exégètes contemporains à une théologie déficiente du culte. Ils n’ont pas compris que Jésus, loin d’abolir le culte et l’adoration dus à Dieu, les a assumés et accomplis dans l’acte d’amour de son sacrifice. Certains en sont arrivés à récuser la nécessité d’un sacerdoce authentiquement cultuel dans la Nouvelle Alliance » (p. 29-30). Et il poursuit : « L’acte cultuel passe désormais par une offrande de la totalité de sa vie dans l’amour. Le sacerdoce de Jésus-Christ nous fait entrer dans une vie qui consiste à devenir un avec lui et à renoncer à tout ce qui n’appartient qu’à nous. Tel est le fondement pour les prêtres de la nécessité du célibat mais aussi de la prière liturgique, de la méditation de la Parole de Dieu et du renoncement aux biens matériels » (p. 30).

    Les origines de la crise du sacerdoce

    Benoît XVI explique alors comment le sacerdoce s’est élaboré à l’origine de l’Église, comment la destruction du Temple hérodien a été assumée positivement par Dieu et comment aussi Luther, se fondant sur une autre lecture de l’Ancien Testament, ne voyait plus le sacerdoce que « comme une expression de la “Loi” » (p. 43). Aujourd’hui, cette incompréhension qui érige une opposition entre ministères et sacerdoce demeure largement partagée, d’où la crise que nous vivons. Dans l’Ancienne Alliance, la continuité de la hiérarchie sacerdotale était assurée par l’hérédité, puisque les prêtres étaient issus de la seule tribu de Lévi ; dans la Nouvelle Alliance, c’est Dieu qui appelle l’homme au ministère qui doit reconnaître et accepter cet appel, d’où le problème de la vocation qui existe dans l’Église. « Dans la conscience commune d’Israël, les prêtres étaient rigoureusement tenus de respecter l’abstinence sexuelle dans les périodes où ils exerçaient le culte et étaient donc en contact avec le mystère divin. La relation entre l’abstinence sexuelle et le culte divin fut absolument claire dans la conscience commune d’Israël. […] Étant donné que les prêtres de l’Ancien Testament ne devaient se consacrer au culte que durant des périodes déterminées, le mariage et le sacerdoce étaient compatibles. Mais, en raison de la célébration eucharistique régulière et souvent même quotidienne, la situation des prêtres de l’Église de Jésus-Christ se trouve radicalement changée. Dé­sormais, leur vie entière est en contact avec le mystère divin. Cela exige de leur part l’exclusivité à l’égard de Dieu. Cela exclut par conséquent les autres liens qui, comme le mariage, embrassent toute la vie. De la célébration quotidienne de l’Eucharistie, qui implique un état de service de Dieu permanent, naquit spontanément l’impossibilité d’un lien matrimonial. On peut dire que l’abstinence sexuelle qui était fonctionnelle s’est transformée d’elle-même en une abstinence ontologique » (p. 47-48).

    Certes, reconnaît Benoît XVI, il a existé dans les premiers siècles de l’Église un clergé marié, mais, insiste-t-il, « les hommes mariés ne pouvaient recevoir le sacrement de l’Ordre que s’ils s’étaient engagés à respecter l’abstinence sexuel­le » (p. 50), ce qui était alors admis sans problème et, dès l’origine, le célibat était imposé à tous les évêques, d’Orient comme d’Occident. De même, peut-on ajouter, si saint Pierre était marié, il a quitté sa famille pour suivre le Christ.

    Le regard d’un pasteur

    Dans sa contribution, le cardinal Sarah porte un « regard ecclésiologique et pastoral sur le célibat sacerdotal ». S’appuyant sur son expérience personnelle, il explique combien des prêtres mariés auraient eu du mal à évangéliser l’Afrique et rappelle que, de même que le sacerdoce est un don, il n’existe pas de « droit à l’Eucharistie » (p. 89) et qu’on ne peut donc changer la doctrine catholique du sacerdoce et du célibat en fonction des besoins ressentis ici ou là. En effet, le Cardinal dément avec vigueur l’idée selon laquelle le célibat ne serait qu’une simple loi ecclésiastique, une discipline tardivement imposée. Il est attesté que dès le IVe siècle, les hommes mariés ordonnés étaient tenus à la continence absolue, cela les adeptes de l’ordination d’hommes mariés ne le rappellent jamais. Dans l’Église d’Orient, cette pratique a évolué plus tardivement à la fin du VIIe siècle quand la continence sacerdotale n’a pas disparu mais a été limitée aux périodes qui précèdent la célébration eucharistique. Le contexte culturel de l’époque était cependant différent et, aujourd’hui, « le clergé oriental marié est en crise » (p. 95), le divorce des prêtres mariés étant notamment un vrai problème. Et les vocations ne sont pas plus nombreuses là où existe un clergé marié (2), cette mesure ne résoudrait donc même pas cet aspect, qui est pourtant le premier recherché, et ne ferait que troubler davantage la juste compréhension du sacerdoce de plus en plus réduit à une simple fonction.

    L’exception deviendrait la règle

    Le cardinal Sarah conclut son texte en notant qu’« au sein de l’Église, les crises sont toujours surmontées par un retour à la radicalité de l’Évangile, et non par l’adoption de critères mondains » (p. 142). Et il ajoute : « Je supplie humblement le pape François de nous protéger définitivement d’une telle éventualité en mettant son veto à tout affaiblissement de la loi du célibat sacerdotal, même limité à l’une ou l’autre région » (p. 162). Car, même restreint à une contrée, l’ordination d’homme marié dans l’Église latine créerait une « brèche », « l’exception deviendrait un état permanent préjudiciable à la juste compréhension du sacerdoce » (p. 127).

    Christophe Geffroy

    (1) Benoît XVI, cardinal Robert Sarah, Des profondeurs de nos cœurs, Fayard, 2020, 176 pages, 18 €.
    (2) Saint Paul VI l’avait vu dès 1967 dans son encyclique Sacerdotalis Caelibatus  défendant le célibat sacerdotal déjà attaqué.

    © LA NEF n°322 Février 2020

    Ref. Une défense du célibat sacerdotal

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  • Le progressisme est-il à l'œuvre lors du Synode en Allemagne ?

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    Sur le site web du bimensuel « L’Homme nouveau » :

     Dans le parcours synodal qui a commencé en Allemagne et qui devrait durer deux ans, est-ce le progressisme qui est à l'œuvre ? Pour en parler, le père Thomas, l'abbé Celier, et l'abbé Barthe autour de Philippe Maxence :

     

    Ref.

    Le progressisme est-il à l'œuvre
    lors du Synode en Allemagne ?

    JPSC