Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 8

  • L'archevêque de Malines-Bruxelles a accordé une interview à Paris-Match

    IMPRIMER

    C'est dans Paris-Match de cette semaine, aux pages 74-79 :

    Le patron de l’église Belge n’exprime aucun tabou 

    Le 19 novembre dernier, il était fait cardinal par le pape François. Joseph De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles (il a succédé à André Léonard en décembre 2015), s’est déjà bâti une réputation d’ouverture. Ses positions, sur le célibat des prêtres notamment, ont marqué les esprits. En ce début d’année, nous avons demandé au grand primat de Belgique, connu pour sa proximité de vues avec le pape François, quel était son regard sur le monde. Il nous accueille dans son fief de Malines. « Nous avons une série impressionnante de questions pour vous », lui dit-on. « Et moi, je vais vous donner une série impressionnante de réponses ! » enchaîne-t-il, pratique. Laïcité, islam, divorce, avortement, euthanasie, pédophilie, nature, éthique... Loquace, le débit rapide, l’apôtre de la simplicité n’exprime aucun tabou, même si son message se fait, talent de philosophe oblige, souvent éthéré.

    Interview intégrale

  • Le pape François veut  changer les règles du jeu du système économico-social 

    IMPRIMER

    Le pape François s’est adressé en italien à 1100 acteurs de l’Économie de communion, samedi 4 février, à l’occasion des vingt-cinq ans de ce mouvement initié sous l’impulsion de Chiara Lubich, la fondatrice des Focolari. Les alertant sur le danger d' « idolâtrer » l’argent, le pape les a encouragés à « combattre les structures de péché qui produisent brigands et victimes » et à travailler à « changer les règles du jeu du système économico-social ». Texte intégral sur le site web de « Famille chrétienne » 

    pape accusateur.jpg« Chers frères et sœurs, 

    Je suis heureux de vous accueillir en tant que représentants d’un projet auquel je m’intéresse sincèrement depuis longtemps. J’adresse à chacun mon salut cordial et je remercie tout particulièrement le coordinateur, le professeur Luigino Bruni, pour ses aimables paroles. Je vous remercie aussi pour les témoignages. 

    Économie et communion. Deux mots que la culture actuelle tient pour séparés et considère bien souvent comme opposés. Deux mots que, au lieu de cela, vous avez choisi de réunir, en accueillant l’invitation formulée voici vingt-cinq ans par Chiara Lubich [la fondatrice du mouvement des Focolari, Ndlr], au Brésil, face au scandale de l’inégalité dans la ville de San Paolo, lorsqu’elle demanda aux entrepreneurs de devenir des agents de communion. Elle vous invitait à être créatifs, compétents, mais pas seulement : elle voyait l’entrepreneur comme un agent de communion. En introduisant dans l’économie le bon grain de la communion, vous avez entrepris un profond changement dans la façon de voir et de vivre l’entreprise. Non seulement l’entreprise peut ne peut pas détruire la communion entre les personnes, mais elle peut la construire, la promouvoir. On voit bien, à l’aune de votre vie, que l’économie et la communion sont toutes deux plus belles quand elles vont de pair. Plus belle est l’économie certainement, mais plus belle aussi la communion. Parce que la communion spirituelle des cœurs est plus profonde encore quand elle devient communion des biens, des talents et des profits.

    En pensant à votre engagement, je voudrais vous dire trois choses aujourd’hui. 

    La première concerne l’argent.

    Il est très important qu’au cœur de l’Économie de communion figure la communion de vos bénéfices. L’Économie de Communion est aussi communion des profits, expression de la communion de la vie. J’ai souvent parlé de l’argent comme d’une idole. La Bible l’affirme de différentes manières. Sans surprises, la première action publique de Jésus, dans l’Évangile selon saint Jean, est l’expulsion des marchands du temple (cf. 2, 13-21). On ne peut pas comprendre le nouveau royaume apporté par Jésus si on ne se libère pas des idoles, dont l’argent figure parmi les plus puissantes.

    Comment donc être de ces marchands que Jésus ne chasse pas ? L’argent est important, surtout quand il n’y en a pas et de lui dépend la nourriture, l’école et l’avenir des enfants. Mais il devient une idole quand il devient une fin en soi… L’avarice, qui n’est pas un péché capital par hasard, est un péché d’idolâtrie parce que l’accumulation de l’argent pour lui-même devient la finalité de l’agir personnel. C’est Jésus lui-même qui a donné à l’argent le nom de « maître ». « On ne peut pas servir deux maîtres, deux patrons. » Il y en a deux : Dieu ou l’argent, l’anti-Dieu, l’idole. Voilà ce qu’a dit Jésus. Un tel choix entre deux options situées au même niveau. Pensez-y. 

    Lire la suite

  • Ce que le pape a dit aux supérieurs des ordres religieux

    IMPRIMER

    De Radio Vatican :

    Le dialogue du Pape avec les supérieurs des ordres religieux rendu public

    (RV) La Civilta Cattolica, revue culturelle animée par les jésuites fête son 4000 ème numéro. Fondée en 1850, il s’agit de la plus ancienne revue encore en fonction en Italie. Pour ce numéro anniversaire exceptionnel, la revue a publié ce jeudi 9 janvier la transcription d’une rencontre que le Pape François a eu le 25 novembre dernier avec les supérieurs des ordres religieux, à l’occasion de leur assemblée générale à Rome. Cette rencontre de trois heures fut un dialogue à bâton rompu, comme le Pape les affectionne, fait de questions-réponses, et abordant des thématiques très diverses.

    La première question a porté sur les jeunes et la manière dont François leur parle, les invite à réfléchir à leur vocation dans l’Eglise et le monde. Le Pape a insisté sur l’importance de la formation et du discernement. «Dans la formation nous sommes habitués aux noirs et aux blanc et non au gris de la vie» a-t-il expliqué. Pour le pape, «la logique du noir et blanc peut conduire à l’abstraction casuistique, tandis que le discernement est d’aller de l’avant dans le gris de la vie, selon la volonté de Dieu». Ce discernement est un point-clé, toujours dynamique, comme l’est la vie, a précisé François, qui a critiqué les choses « statiques ». « Les jeunes trouvent le Seigneur dans l’action » a-t-il dit. Le pape a mis en évidence deux mots importants : « écoute » et « mouvement », soulignant que l’écoute des jeunes était un devoir fondamental pour l’Eglise.

    Charisme de l'Esprit Saint contre charisme humain

    Interrogé sur ses espérances concernant le prochain synode sur la vocation des jeunes, alors que celles-ci diminuent dans les pays occidentaux, le Pape a fait part de son inquiétude :« la diminution de la vie religieuse en Occident me préoccupe » a-t-il dit. Mais, il n'a pas caché son non plus sa préoccupation face à l’émergence de nouveaux instituts religieux qui posent question. « Certains d’entre eux semblent d’une grande nouveauté, ils semblent exprimer une grande force apostolique en entrainant tant de jeunes, mais finissent par s’effondrer ». Parfois on y découvre derrière une chose scandaleuse, a noté François. Même s’il y a de nouvelles petites fondations qui font un travail bon et sérieux, d’autres ne naissent pas d’un charisme de l’Esprit Saint mais d’un charisme humain, d’une personne qui attire et fascine.

    Certaines de ces nouvelles communautés a poursuivi le Saint-Père sont "restaurationistes" et apportent rigidité plutôt que sécurité. L’Esprit Saint ne fonctionne pas avec la logique du succès humain, a-t-il souligné, mettant en garde de ne pas s’aveugler sur le « succès » de ces instituts, mais plutôt de suivre le chemin humble de Jésus. « l’Eglise ne grandit à travers le prosélytisme, mais l’attraction » a –il dit en citant son prédécesseur Benoît XVI.

    Le Pape en paix et serein malgré les tensions

    Les supérieurs religieux ont ensuite demandé au Pape comment faisait-il pour affronter les défis immenses de l’Eglise tout en gardant sa sérénité et sa confiance.« Je ne prends pas de tranquillisants ! » a répondu en rigolant le Saint-Père, expliquant combien sa charge pontificale était vécue avec paix. Le souverain pontife a même admis qu’il était beaucoup plus anxieux lorsqu’il était à Buenos Aires. «J’ai vécu une expérience très particulière de paix profonde depuis mon élection. Cela ne me lâche plus. Je ne saurais l’expliquer ».

    Lire la suite

  • Le pape François et ses ennemis

    IMPRIMER

    De Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    Le pape François face à ses ennemis

    Trois ouvrages viennent éclairer les fortes oppositions auxquelles le pape argentin est confronté dans son action.

    • Ce pape qui dérange, de Virginie Riva,Éditions de l’Atelier, 174 p., 16 euros
    • François seul contre tous, d’Arnaud Bédat, Flammarion, 320 p., 20 euros
    • François dans la tempête, de Jean-Louis de La Vaissière, Salvator, 220 p., 19,50 euros

    Dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 février, des affiches hostiles au pape François ont fleuri dans Rome. Une première dans le pontificat. « Un signe que ce pape dérange », note la journaliste Virginie Riva, en référence au titre du livre qu’elle vient de publier.

    Avec pédagogie, la correspondante d’Europe 1 à Rome y détaille les multiples chantiers auxquels François s’est attaqué depuis son élection en 2013 : famille et morale, finances vaticanes, économie mondialisée, lutte contre la pédophilie, gouvernement de l’Église.

    Autant de dossiers que le pape argentin a pris à bras le corps, cassant bien des habitudes au Vatican et créant, aussi, autant d’incompréhensions et de rancœurs. Car le pape souriant et affectueux en public peut aussi se montrer « autoritaire, cassant, parfois blessant » et dévoiler des « méthodes expéditives »face à ceux qui lui résistent ; au Vatican, « les placardisés ressassent leurs envies de vengeance », relève Arnaud Bédat.

    Avec un art consommé du récit, ce journaliste suisse décrit les multiples puissances auxquelles, en presque quatre ans, François s’est attaqué dans l’Église, mais aussi en dehors. Que ce soit les puissances d’argent ou les mafias, certains pourraient même aller jusqu’à menacer physiquement le pape, souligne même Arnaud Bédat qui, en bon Suisse, à ses entrées dans les services de sécurité papaux.

    « Le pape n’est pas une figure bonasse qui se contenterait de paroles inoffensives,rappelle de son côté l’ancien vaticaniste de l’AFP Jean-Louis de La Vaissière dans François dans la tempête. Chaque jour, il rend furieux ceux dont il contrecarre les ambitions mauvaises, car ses appels font se lever le jeune curé dans le bidonville, le député au parlement, tel cadre supérieur dans sa multinationale.

    Certains dorment moins tranquilles et préparent leurs défenses contre le trouble-fête : des vendeurs d’armes aux exploitants de minéraux rares ; des sociétés qui rejettent leurs déchets chez les pauvres aux ultralibéraux qui dérégulent à tour de bras ; des sociétés immobilières qui exproprient les pauvres à ceux qui font travailler les femmes et les enfants. »

    Certes, François en a vu d’autres. Excellent connaisseur des années portènes de Jorge Mario Bergoglio, Arnaud Bédat montre bien comment ses batailles argentines ont été le terreau des combats actuels du pape. Mais il souligne aussi combien les ennemis d’aujourd’hui commencent à s’organiser.

    « Les opposants, dans son troupeau de fidèles, sont plutôt minoritaires, mais ils sont très actifs et ne baissent pas la garde », écrit-il, rappelant l’estimation du vaticaniste italien Marco Politi : « 20 % de la Curie est pro-Bergoglio, 10 % totalement contre lui, et les 70 % restants, légitimistes, qui n’en pensent pas beaucoup de bien, attendent le prochain pape. »

    À la lecture de ces trois ouvrages, il apparaît que l’enjeu de de la seconde partie du pontificat – sera l’image. À cet égard, les récentes affiches contre lui ne sont pas anodines. « Le décalage est souvent important entre l’image du pape François véhiculée par les médias et la réalité des attaques lancées contre lui en Italie,insiste Virginie Riva.

    Difficile d’imaginer ce qu’il se murmure à la sortie de la messe, dans les ambassades, les palais et résidences du Vatican. » Or, de la Ville éternelle, cette guerre de communication, se déplace désormais au monde entier où certains catholiques s’inquiètent de l’action de François.

    Après cinq années à Rome, Jean-Louis de La Vaissière est maintenant responsable de l’AFP à Rennes. Ce changement de perspective lui a fait voir la « colère » et l’« inquiétude rentrées » du « petit troupeau des croyants occidentaux ».

    « Les curés doivent passer une partie de leur temps à expliquer et à tenter de répondre à leurs angoisses, à leurs peurs d’être abandonnés dans leur lutte contre le “laxisme” et la “décadence”, et d’être moins soutenus que par Jean-Paul II et Benoît XVI, constate-t-il.

    Il arrive, dans les cercles catholiques, que le nom du pape François soit omis, avec une sorte de mépris. Il est parfois critiqué ouvertement comme celui qui sème la confusion. Certains se taisent, d’autres font mines d’obéir. »

    Voyant combien « le contexte est tendu, notamment en France » où, sur les réseaux sociaux, « le pape est pris à partie par les uns et les autres », l’ancien vaticaniste ne peut que constater « un immense quiproquo et beaucoup d’envie et de frustrations ».

    « François, en véritable prophète, met toutes ses forces à communiquer avec un talent inouï un message de dignité et d’inclusion, explique-t-il. Au même moment, des combats d’arrière-garde se livrent en coulisse autour des textes, des mots et contre son action. »

    « L’esprit pape François peut-il perdurer au-delà de son pontificat ? (…) Comment porter le changement au-delà de son pontificat ? », s’interroge in fine Virginie Riva. Alors que François vient de fêter ses 80 ans et qu’il n’a pas, pour l’instant, obtenu la « légitimation » du changement qu’il a impulsé par ses gestes et symboles forts, le temps est bien, aujourd’hui, le facteur décisif.

  • Les encouragements du pape à la Civiltà Cattolica

    IMPRIMER

    De Radio Vatican :

    Le Pape rend hommage à la Civiltà Cattolica

    Le message manuscrit du Pape à la Civiltà Cattolica - RV

    (RV) Le Pape François a reçu en audience au Vatican, ce jeudi 9 février 2017, le collège des rédacteurs de La Civiltà Cattolica. Une rencontre à l’occasion du 4.000e numéro de la revue jésuite et du lancement d’éditions en français , anglais, espagnol, et coréen. Fondée en 1850 à Naples et immédiatement transférée à Rome, La Civiltà Cattolica animée par des pères de la Compagnie de Jésus se veut «une revue catholique de culture en prise avec le temps présent». 167 ans après sa création, le Saint-Père salue le travail accompli et encourage les rédacteurs à poursuivre leur mission en évitant de «s’agripper à des certitudes et des sécurités» et en restant en lien étroit avec le Pape.

    «Naviguez au large», et «restez forts face aux vents contraires», faites en sorte que La Civiltà Cattolica soit à la fois «ponts» et «frontières», c’est le message que le Pape François a transmis aux rédacteurs de la revue jésuite, à l’aube d’une «nouvelle étape» avec 4 langues qui viennent enrichir la publication. Il s’agit d’une «évolution que vos prédécesseurs avaient déjà en tête aux temps du Concile» souligne le Saint-Père, ainsi la revue «sera toujours plus ouverte au monde». Un changement que le Pape entend bien accompagner et guider. «Votre navigation n’est pas solitaire»(…) «je vous accompagne avec affection», affirme t-il.

    Prendre conscience des plaies du monde

    Le Saint-Père rappelle que la mission de La Civiltà Cattolica est d’être «une revue catholique» qui «possède le regard du Christ sur le monde». Une mission qui doit s’articuler autour des mots : «dialogue, discernement et frontière». Le Pape propose alors trois paroles clefs et des figures jésuites de référence pour «approfondir le dessein constitutionnel de la revue». Il souligne tout d’abord l’importance d’avoir le souci de la recherche. «Seul le souci donne la paix au cœur d’un jésuite». «Si vous voulez habiter ponts et frontières vous devez avoir un esprit et un cœur soucieux», déclare t-il, recommandant comme patron le jésuite français Saint Pierre Favre, qu’il qualifie d’homme désireux de changer le monde, à «l’esprit inquiet mais satisfait, pionnier de l’œcuménisme». Inspirée par le jésuite français, l’un des premiers compagnons de route de saint Ignace de Loyola, le Pape invite la revue «à prendre conscience des plaies de ce monde et de proposer des thérapies». 

    Il insiste ensuite sur la nécessité de se savoir «incomplet» invitant journalistes et écrivains à avoir une «pensée ouverte et non fermée et rigide(…) pour affronter la crise et la compréhension de la direction que prend le monde». «Que la foi ouvre votre pensée» recommande le Saint-Père proposant de suivre les traces du «serviteur de Dieu, le père Matteo Ricci». Le Pape invite à son image à composer une «mappemonde» : «montrez les découvertes récentes, donnez un nom aux lieux, et faites connaitre la signification de la “civilisation” catholique mais, poursuit le Saint-Père montrez aussi aux catholiques que Dieu est à l’œuvre même hors des frontières de l’Eglise (…) avec le souffle de l’Esprit».

    Plaidoyer pour l'imagination

    Enfin le Pape François met en lumière comme troisième et dernière parole : l’imagination, confiant son attrait pour la poésie. «Celui qui a de l’imagination, observe t-il, n’est pas rigide, il a le sens de l’humour et jouit de la douceur de la miséricorde et de la liberté intérieure». «Il est capable d’ouvrir d’amples visions même dans des espaces restreints comme le fit à travers ses œuvres Andrea Pozzo» peintre et frère jésuite italien du 17ème siècle. «La vie n’est pas un cadre en noir et blanc» note le Saint-Père mais elle est faite «de nuances». «C’est cela le discernement, insiste t-il, l’espace dans lequel l’Esprit agite le ciel»

    La formule française de La Civiltà Cattolica sera celle d’un mensuel regroupant le meilleur de la revue qui paraît tous les quinze jours en langue italienne. Elle vient d’être lancée par les éditions Parole et Silence.

  • L'argent des contribuables belges doit-il financer les ONG américaines faisant la promotion de l’avortement ?

    IMPRIMER

    L'opinion de Jean-Paul Van de Walle sur le site de LaLibre.be :

    Pourquoi dépenser 10 millions d’euros pour promouvoir l'avortement aux Etats-Unis ? (OPINION)

    Il y a quelques jours, Alexander DE CROO (Open VLD), ministre de la Coopération au développement, a annoncé que la Belgique accueillera bientôt la conférence internationale « She Decides » (« Elle décide »). Il s’agit d’une conférence de fundraising, organisée suite à la décision de la Maison Blanche de suspendre le financement, par les Etats-Unis, d’Organisations Non Gouvernementales faisant la promotion de l’avortement. Le site officiel de la diplomatie belge renseigne que cette conférence sera l’occasion d’établir une « stratégie commune afin de limiter l’impact de cette décision américaine pour des millions de femmes et filles ».

    Dans un message-vidéo publié aujourd’hui sur Twitter, Alexander DE CROO a par ailleurs annoncé que la Belgique contribuera à cette levée de fonds à concurrence de 10 millions d’euros, afin de protéger les (dits) « droits reproductifs et sexuels » des femmes. 

    Faut-il s’en réjouir ?

    1. Il est loisible à un ministre d’exprimer son désaccord, personnel le cas échéant, quant aux décisions prises par le Gouvernement des Etats-Unis. L’on peut cependant se demander si le Gouvernement belge a, aujourd’hui, pour vocation première de pallier toute mesure « contestable » prise de l’autre côté de l’Atlantique.

    Si demain un mur est construit le long de la frontière mexico-américaine, la Belgique organisera et financera-t-elle donc après-demain une « initiative de fundraising » pour contrer la construction de ce mur ?

    2. La vitesse-éclair avec laquelle le Gouvernement belge, en "réaction", a décidé d’accueillir la conférence internationale en question, et de donner la somme de dix millions d’euros, peut poser question. Ne serait-il pas plus raisonnable qu’un pays qui, récemment, a mis 541 jours à constituer un gouvernement fédéral, fasse preuve d’un peu plus de prudence, et de recul, avant de prendre ce type de mesure à la hâte? La rapidité avec laquelle l’on débloque des fonds publics (conséquents) afin de, en définitive, contrer une décision américaine de non-financement de certaines ONG, laisse penser que le gouvernement se serait trouvé face à une situation d’urgence grave – laquelle, sauf erreur de ma part, n’existe absolument pas en l’espèce, ni sur le fond, ni sur la forme.

    D’autres situations, objectivement plus « urgentes », relevant directement de la responsabilité du Gouvernement, ne mériteraient-elles pas, bien davantage, pareil soutien financier ? Récemment, par exemple, les conditions de vie inhumaines des prisonniers en Belgique ont une nouvelle fois été dénoncées – et les conséquences néfastes (récidive, radicalisation, etc.) qui en découlent…

    3. Il est juste de reconnaître la détresse rencontrée par des femmes confrontées à une grossesse non désirée. Pour autant, il n’existe aucune obligation, pour un Etat, de financer directement ou indirectement l’interruption volontaire de grossesse, ou sa promotion. L’on doit en effet pouvoir, dans une société démocratique, librement opiner que l’interruption volontaire de grossesse ne constitue pas une ou « la » réponse adéquate à cette détresse – tel que le fait le Président des Etats-Unis.

    Pas uniquement l'intérêt de la femme enceinte

    On peut rappeler, en tout cas, que l’avortement ne concerne pas uniquement l’intérêt de la femme enceinte, mais concerne également l’intérêt du père de l’enfant, l’intérêt de l’enfant en tant que tel, ou encore l’intérêt du corps médical ou des institutions hospitalières. C’est notamment parce que ces intérêts, importants, parmi d’autres, sont en jeu, que l’avortement n’est pas, en Belgique, un « droit » de la femme, ou un « acte thérapeutique », mais demeure une exception conditionnée à la loi pénale – ayant vocation à préserver les valeurs constitutives et essentielles de l’ordre social.

    Présenter l’avortement comme un « droit » me paraît donc erroné. Réduire la question de l’avortement au seul « She Decides » (« Elle décide ») me paraît tout autant appeler de larges réserves.

    Pour ces motifs également, l’on peut se demander s’il est vraiment justifié d’allouer d’emblée des fonds publics conséquents à cette initiative de fundraising – plus récente encore que la Présidence de Donald TRUMP…

    Faut-il donc applaudir la mesure gouvernementale, en y voyant, tel qu’on la décrira peut-être, un geste d’« humanité » de la part de la Belgique, corrigeant, dans sa sagesse, une décision politique américaine (dite) absolument indéfendable ou déraisonnable ?

    Je n’en suis pas vraiment convaincu.

  • Un Fonds international pour l'avortement ? Pas en mon nom !

    IMPRIMER

    Appel aux ministres canadiens, belges, luxembourgeois et des autres pays de l'UE pour rejeter le plan pro-mort des Pays-Bas

    Il y a quelques jours, c’était le 23 janvier, le président des États-Unis, a rétabli ce qu’on appelle la «Politique de Mexico». Cette politique avait été initiée et soutenue par les présidents qui défendaient la vie, mais abolie par les présidents Clinton et Obama.

    La politique dite  « de la ville de Mexico » stipule qu'aucun contribuable des États-Unis ne devrait financer des organisations internationales ou étrangères qui pratiquent ou font la promotion de l'avortement. Le rétablissement de cette politique par le nouveau président américain implique, entre autres, l'arrêt de ce financement pour le Planning Familial, l’association Marie Stopes International et, probablement, pour le Fonds des Nations Unies pour la population.

    En réponse à cette décision américaine, la ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au Développement, Lilianne Ploumen, a lancé une initiative pour financer des organisations internationales pro-mort (celles mentionnées ci-dessus) sous le nom de « Elle décide ».

    Ce fonds proposé vise à combler un déficit de près de 600 millions de dollars : le montant du financement que les États-Unis ne paieront plus aux organisations respectives pour détruire des vies.

    D’après la loi américaine, et depuis 1973, le financement par les contribuables américains ne peut pas être utilisé pour financer directement l'avortement. Cependant, les organisations pro-avortement reçoivent des fonds pour d'autres activités non liées à l'avortement qu’elles utilisent pour tuer les enfants, souvent illégalement, dans le sein de leur mère.

    Grâce au rétablissement de « la politique de Mexico », ce genre de transfert de fonds est maintenant terminé. Les organisations qui pratiquent ou font la promotion de l'avortement ne peuvent recevoir aucun financement américain, même pour d'autres activités non liées à l'avortement.

    Mais le gouvernement néerlandais a déjà accordé 10 millions d'euros au fonds Ploumen «Elle Décide ». Les taxes néerlandaises, sont maintenant utilisées pour rendre l'avortement disponible dans le monde entier et pour le promouvoir. Surtout dans les pays pauvres. Surtout en Afrique.

    Et, d'autres pays dans le monde, y compris le Canada, la Belgique, le Luxembourg, le Danemark et d'autres pays de l'UE ont également exprimé leur souhait de rejoindre ce terrible « fond d’investissements » dont l’objet social, si l’on peut dire, est de détruire la vie.

    Comment peut-on financer de telles officines de mort ? Les monstruosités commises par l’association Marie Stopes International sont de notoriété publique. En Ouganda, par exemple, les cliniques d'avortement clandestines ont été accusées de vider dans les toilettes les bébés tués durant l'avortement et de mettre la musique « à fond » dans leur centre pour étouffer le bruit des femmes qui gémissaient de douleur.

    De telles horreurs se produisent également dans d'autres pays. Nous devons donc nous poser la question suivante : voulons-nous que l'argent de nos impôts soit versé à ces organisations ?

    Les résidents des Pays-Bas, du Canada, du Luxembourg, de Belgique, du Danemark et de tous les pays européens doivent s'opposer au financement des avortements par les contribuables et rejeter le plan néerlandais de Ploumen.

    Ce type de néo-colonialisme doit être rejeté !

    Les pays occidentaux ne peuvent-ils rien proposer de meilleur en en termes de développement ?

    Cette pétition est adressée à Mme Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères du Canada, à la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, à Mme Federica Mogherini, ainsi qu'aux ministres des Affaires étrangères des États membres de l'UE. Elle sera également adressée au gouvernement néerlandais.

    Plus d'informations (en anglais):

    https://www.lifesitenews.com/news/dutch-govt-launches-global-fund-to-bail-out-abortion-industry-after-trumps

    https://www.lifesitenews.com/news/canada-may-join-europe-in-600m-global-abortion-bailout-after-trump-funding

    https://www.government.nl/latest/news/2017/01/28/minister-ploumen-launches-she-decides

    http://www.ncregister.com/daily-news/whistle-blower-multiple-abuses-happened-at-marie-stopes-international-facil

    Un Fond international pour l'avortement ? Pas en mon nom !

    Nous avons pris note de la nouvelle initiative du gouvernement néerlandais, de créer un fond international pour promouvoir l’avortement sous le nom de «She Decides» (Elle décide).

    Nous avons également pris note du soutien de la Belgique (De Croo), du Canada (Bibeau), du Luxembourg (Schneider) et de certains autres pays de l'UE pour ce projet profondément mortifère.

    Et nous savons également que le gouvernement néerlandais a déjà alloué 10 millions d'euros de fonds pour ce projet qui vise à rassembler 600 millions d'euros afin de perpétrer des avortements dans les pays pauvres.

    L'objectif du nouveau fonds est de donner de l'argent aux organisations, comme le Planning familial ou l’association Marie Stopes International, suite à la perte de leur financement en provenance des Etats-Unis.

    Ces organisations commettent des avortements illégaux et dangereux et ne contribuent nullement au développement des pays les plus pauvres et notamment ceux d’Afrique.

    Il s’agit dont, essentiellement, d’une forme de néo-colonialisme vaguement masquée sous une épaisse couche de bonne conscience !

    Plutôt que d’assassiner les enfants dans le sein de leur mère, pourquoi ne pas développer les soins de maternité de base ?

    Madame Ploumen et le gouvernement néerlandais disent vouloir accroitre la dotation de ce fond. Mais nous leur disons : pas en notre nom !

    Bien cordialement,

    Salutations,[Votre Nom] 

    SIGNEZ CETTE PÉTITION MAINTENANT!

  • Overijse, 25 février : conférence de François Billot de Lochner sur les principes non négociables

    IMPRIMER

    affiche 170225.jpg

  • Le nombre des "sorties d'Eglise" augmente en Suisse

    IMPRIMER

    Suisse: les sorties d'Eglise continuent d'augmenter

    Le nombre des sorties d’Eglise, en Suisse, a augmenté en 2015 dans la plupart des cantons, révèlent les dernières statistiques de l’Institut suisse de sociologie pastorale (SPI). La désaffection touche aussi bien l’Eglise catholique romaine que les Eglises protestantes.

    Lire la suite sur le Portail Catholique Suisse

  • Quand les jésuites de Civilta Cattolica envisagent l'accès des femmes au sacerdoce

    IMPRIMER

    Anne Dolhein, sur Reinformattion.TV, se fait l'écho d'un article récent de Sandro Magister sur son blog de l'Espresso :

    Porte ouverte aux femmes prêtres ? Les jésuites proches du pape pour une révolution du sacerdoce

    Sandro Magister, le vaticaniste bien informé et attaché à l’intégrité de la doctrine catholique l’annonce : les dernières nouvelles de Sainte-Marthe sont inquiétantes, car la porte serait désormais ouverte aux femmes prêtres. Cette véritable révolution du sacerdoce est envisagée dans la revue La Civilta Cattolica, dirigée par un très proche ami du pape, le père jésuite Antonio Spadaro.

    La porte serait même grande ouverte, malgré les assurances contraires du pape, qui a déclaré lors de son retour de Suède et des célébrations du cinq-centenaire de la révolte de Luther : « Pour ce qui est de l’ordination des femmes dans l’Eglise catholique, saint Jean-Paul II a eu le dernier mot, et il reste d’actualité ».

    Dans la dernière livraison de La Civilta Cattolica, rapporte Sandro Magister, le rédacteur en chef délégué, le P. Giancarlo Pani conteste tranquillement cette parole définitive, comme le suggère déjà le titre de son article : « On ne peut pas simplement se référer au passé ». Et cela a plus d’importance qu’il n’y paraît, vu les liens entre Spadaro et le pape, et vu, surtout, le fait que la revue ne paraît jamais sans avoir été visée, jusqu’à la dernière ligne, par les services du Saint-Siège. Le P. Pani, quant à lui, est très proche de Spadaro.

    Une révolution du sacerdoce prônée par des proches du pape

    Dans Ordinatio Sacerdotalis, rappelle le P. Pani, Jean-Paul II affirmait de manière « définitive » que l’Eglise n’a aucune autorité « pour conférer l’ordination sacerdotale aux femmes ». La Congrégation pour la doctrine de la foi, interpellée peu après, confirmait que cela appartient au dépôt de la foi, vérité infaillible à laquelle tous les fidèles sont tenus d’adhérer.

    L’article du P. Pani évoque ensuite les « difficultés » liées à cette réponse à travers les « tensions dans les relations entre le magistère et la théologie à propos des problèmes liés » : « Ceux-ci sont relatifs à la théologie fondamentale de l’infaillibilité. C’est la première fois dans l’histoire que la Congrégation a fait explicitement référence à la constitution Lumen Gentium n°25, qui proclame l’infaillibilité d’une doctrine enseignée comme liant définitivement les fidèles par les évêques dispersés à travers le monde, mais en communion à la fois entre eux et avec le successeur de Pierre. En outre, la question touche à la théologie des sacrements, parce qu’elle concerne le sujet du sacrement de l’ordre, qui traditionnellement est en effet l’homme, mais cela ne prend pas en compte les développements relatifs à la présence de la femme dans la famille dans la société au XXIe siècle. C’est une question de dignité ecclésiale, de responsabilité et de participation ».

    Lire la suite

  • L'euthanasie, une solution d'économie budgétaire ?

    IMPRIMER

    Lu sur Euthanasie Stop :

    Opinion du Dr Marc Moens, Président de l'ABSYM (Association Belge des Syndicats Médicaux)

    (...) Depuis août 2016, et à la suite des problèmes budgétaires dans le domaine des soins aux personnes âgées, on commence à débattre d'une politique de l'euthanasie motivée par des considérations socio-économiques. Quels sont les soins (encore) qu'il faut encore prescrire ? Quels sont les traitements qui font sens et qui sont souhaités par les patients? Autrefois, la mort était gratuite, dit Luc Van Gorp, président des Mutualités Chrétiennes. Est-ce que la mort est maintenant trop coûteuse du fait que 80% des frais de santé surviennent dans la dernière année de la vie, que l'on ait quarante ou nonante cinq an ?

    Dans les journaux, on plaide aujourd'hui ouvertement en faveur de l'euthanasie des patients Alzheimer. « Arrêtons le traitement lorsque la maladie est incurable et investissons l'argent dans le soin des personnes âgées », est un autre slogan.

    Quand commence l'acharnement thérapeutique? Qui détermine quoi ? Le partenaire, les héritiers, les soignants ? Bien des médecins, surtout parmi les généralistes, les gériatres et les oncologues, peuvent raconter des histoires fortes sur l'évolution et de la réaction ds citoyens vis à vis de l'euthanasie. L'euthanasie est petit à petit considérée comme un droit, qui peut être utilisé et dont on peut abuser, mais surtout elle devien t un devoir pour le médecin à qui la question est posée.

    C'est une évidence pour les médecins qu'il faut utiliser efficacement les moyens budgétaires qui sont limités et que le gouvernement met à disposition pour financer les soins de santé.

    Mais jamais l'euthanasie ne peut devenir un solution d'économie budgétaire dans l'élaboration de la politique de santé. Et pourtant, la « slippery slope » se rapproche dangereusement.

    Traduction libre d'un extrait de l'Opinion du Dr Marc Moens, Président de l'ABSYM dans le Artsen Krant du 17 janvier 2017: "Gelieve tijdig sterven"

  • La sagesse d'un moine face aux tensions et débats dans l'Eglise

    IMPRIMER

    Lu sur le blog du Père Simon Noël osb :

    Conservateurs et progressistes dans l'Eglise

    Extrémistes et modérés

    En lisant les sites qui commentent l'actualité religieuse, depuis déjà pas mal d'années, on peut constater une opposition au sein de l’Église entre deux courants ou sensibilités. Certains prônent une évolution incessante de l’Église, une adaptation aux réalités du monde contemporain, une ouverture aux autres confessions ou religions, un engagement en politique qui valorise les valeurs de la gauche, une liturgie proche du peuple. D'autres par contre veulent la fidélité à la doctrine, une critique serrée du monde actuel, une affirmation claire du seul salut en Jésus-Christ, au sein d'une seule et vraie Église du Christ, un combat politique pour la défense de la vie et de la famille, une liturgie qui ait le sens du sacré, de l'adoration et du silence.

    Chacun de ces courants a ses extrémistes. Et certains de ces derniers expriment des opinions qui s'approchent du délire mental. Que n'a-t-on pas pu lire naguère sur le pape Benoît XVI et que ne lit-on pas maintenant sur le pape François ? A en croire certains, l’Église serait comme un de nos parlements avec une droite et une gauche et il y aurait au sommet une alternance des gouvernements, comme celle qui existe dans nos démocraties modernes. Ainsi, au lieu d'être simplement catholique, on deviendrait d'abord l'homme d'un parti.

    Il y a aussi entre ces extrêmes, des opinions plus modérées et plus nuancées : ceux qui ont sans doute une sensibilité plus forte avec l'un ou l'autre de ces courants, mais qui savent encore raison garder. Jésus a prié pour l'unité de ceux qui croiraient en lui : De même que toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé (Jn 17, 21). Saint Paul de son côté écrit aux Corinthiens : J'ai appris à votre sujet, mes frères, par les gens de Chloé, qu'il y a des disputes parmi vous. Voici ce que je veux dire : chacun de vous dit : « Moi, j'appartiens à Paul, moi à Apollos, moi à Céphas, moi au Christ. » Le Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous ? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? » (1 Cor 1, 11-13). La question est donc bien celle-ci : sommes-nous d'abord chrétien catholique (universel dans le temps et l'espace) ou l'homme d'un parti ? Il me semble qu'à partir du moment où notre vie spirituelle baisse, par manque de prière profonde et d'enracinement dans le Christ, on risque vite de devenir d'abord l'homme d'un parti et de tomber dans le jugement face à ceux qui ne pensent pas comme nous. Une vie spirituelle profonde et authentique est le garant d'un équilibre spirituel qui nous préserve de toute forme d'extrémisme et favorise en nous une aptitude au discernement qui nous permette de juger plus calmement l'actualité religieuse. Il serait donc souhaitable que ceux qui ne tombent pas dans le piège de l'extrémisme, quelle que soit pour le reste leur sensibilité, apprenne à privilégier l'unité de l’Église et à relativiser les différences d'opinions et de sensibilités.

    Un peu d'histoire

    L'histoire de l’Église peut aussi nous aider à garder le calme dans les tensions d'aujourd'hui. Car les divergences et les oppositions ont toujours existé. Il y a eu toujours des extrémistes. La plupart du temps ils ont été condamnés par le magistère et ont été jugés sévèrement dans la suite par les historiens. L’Église a la plupart du temps suivi une voie médiane, condamnant les extrêmes et discernant une solution qui réalise une unité supérieure, en retenant ce qui était juste dans les différents courants qui s'affrontaient. Les controverses actuelles au sujet d'Amoris laetitia me rappellent le vieux débat entre laxistes et rigoristes, entre jésuites et jansénistes. Les jansénistes étaient vus par les jésuites comme hérétiques, des pseudo-protestants infiltrés dans le catholicisme. Les jansénistes considéraient les jésuites comme des casuistes, des molinistes et des laxistes. Saint Alphonse de Liguori a tracé la voie moyenne dans sa théologie morale. Il a condamné aussi bien les laxistes que les rigoristes, fidèle en cela aux divers documents magistériels sur le sujet, et il a trouvé des solutions ingénieuses pour dépasser les controverses entre moralistes, autorisées par l’Église, notamment celles entre probabilistes et probabilioristes. Le saint curé d'Ars avait été formé par un prêtre plutôt rigoriste. Dans un premier temps il fut un confesseur trop sévère et certaines plaintes parvinrent auprès de l'évêché. L'évêque demanda au saint curé de lire la théologie morale de saint Alphonse, qui commençait à être connue en France. Le bon curé apprit bien la leçon et il trouva dès lors dans la pratique de son ministère sa vitesse de croisière.

    L'histoire de l’Église nous apprend aussi que dans les cas de controverses durables, on a vu à certains moments certains courants sembler gagner du terrain, et avoir les faveurs de la hiérarchie. Puis le balancier de l'histoire a ensuite été dans le sens contraire. La controverse janséniste a duré plus de cent ans et on a vu des évêques opiné dans l'un et l'autre sens. Au point que dans la France du XVIIe siècle, on relève l'existence de deux sortes de catéchismes diocésains. Selon les diverses tendances épiscopales, on avait ici des catéchismes d'inspiration augustinienne, basés sur l'histoire du salut, et là des catéchismes d'inspiration jésuite, basés sur une la triple division : les articles du credo, les commandements et les sacrements. Ces divers catéchismes exprimaient sans doute la même foi catholique, mais avec des nuances subtiles. Ainsi, les augustiniens voyaient d'abord dans l'eucharistie le sacrifice d'adoration. Les Jésuites privilégiaient la communion, la participation sacramentelle à la messe. On a vu ainsi s'amorcer le débat sur la communion fréquente.

    Nous pouvons dans cet esprit que je viens de montrer regarder de plus près quelques événements de l'actualité religieuse et poser sur ceux-ci un jugement qui, je l'espère, sera pondéré.

    Lire la suite