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  • Les massacres aux Etats-Unis ou le côté obscur de la liberté

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    De Stefano Magni sur le site de La Nuova Bussola Quotidiana, en traduction française sur le site "Benoît et moi" :

    Les massacres aux États-Unis, le côté obscur de la liberté

    6 août 2019

    Ce n’est pas la faute de Trump. La raison est plus profonde.

    Trente morts en l’espace d’une journée, dans les massacres d’El Paso (Texas) et de Dayton (Ohio) ont ravivé l’attention sur ce phénomène dramatique et inexplicable typique des États-Unis. La dynamique est toujours la même, de la première fusillade connue dans l’école de Columbine aux derniers massacres: un tueur solitaire, souvent un adolescent, un motif obscur jusqu’au moment où il décide de tirer, et souvent confus même après l’avoir commis, une arme souvent illégale mais obtenue avec facilité. La volonté du meurtrier est toujours de faire autant de morts que possible, en frappant indistinctement. Dans le massacre de Dayton, la sœur de l’agresseur elle-même est morte, il l’avait accompagnée en voiture sur les lieux du crime.

    Les médias considèrent le président américain Donald Trump comme « l’instigateur moral » de ces massacres. Et l‘Alt Right, l’extrême droite américaine, comme l’idéologie qui les motive.

    Les médias perdent beaucoup d’inhibitions, dans ce genre de cas. Alors qu’il y a une réticence extrême, encore aujourd’hui, à parler de « terrorisme islamique », La Repubblica, pour donner l’exemple le plus frappant, titrait hier à la une « USA, massacres de l’homme blanc ». 

    La réalité est moins politique qu’on ne le croit. Donald Trump est le dernier président, mais les massacres sont un phénomène de longue date et leur fréquence ne varie pas avec le changement de la partie politique qui revient au gouvernement. Si l’on consulte les chiffres des archives de la violence armée, du massacre de l’école primaire de Sandy Hook le 14 décembre 2012 (20 enfants et 6 adultes assassinés, un choc national sans précédent) à ce jour, 2180 massacres ont été perpétrés avec des armes à feu.

    Sur ces 2180 massacres, seuls quelques-uns ont droit à la une des journaux. Les plus célèbres, qui ont eu une couverture médiatique mondiale, sont ceux d’Orlando du 12 juin 2016 (50 morts), Las Vegas du 1er octobre 2017 (59 morts), Parkland High School du 14 février 2018 (17 morts). Au total, les massacres de masse avec armes à feu ont fait 2457 morts et 9130 blessés. Ils représentent environ 2% des victimes de crimes commis avec des armes à feu. Les massacres de masse restent une constante dans un tableau qui montre une amélioration sensible: une forte diminution des crimes et délits avec armes à feu au cours des 20 dernières années dans l’ensemble des États américains.

    Lire la suite sur "Benoît et moi"

    Sur cette question, on peut lire aussi : Tueries d’El Paso et Dayton: la Constitution américaine en cause?

  • Belgique : s'inspirer du modèle suisse ?

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    Du site de la RTBF :

    Pourquoi pas un modèle suisse pour la Belgique ?

    Fabien Van Eeckhaut

    Au plan politique, les négociations fédérales n’ont toujours pas démarré et a priori rien ne devrait se passer d’ici la rentrée de septembre. En Wallonie, c’est la trêve aussi dans les discussions "exploratoires" PS-ECOLO-MR, et en Flandre, c’est toujours l’attente du choix du formateur N-VA Bart De Wever quant aux partis du futur gouvernement.

    Pendant ce temps, inquiets précisément de l’indécision et du temps qui passe, certains imaginent la Belgique du futur. C’est le cas de l’économiste anversois Geerts Noels, une voix très écoutée au nord du pays et qui plaide pour un autre système politique pour la Belgique pour améliorer ce qui peut l’être. Un économiste qui refuse l’étiquette N-VA que certains veulent parfois lui coller, tout au plus admet-il une amitié de longue date pour Johan Van Overtveldt, ex-ministre des Finances, mais c’est tout. D’ailleurs sa conception de l’avenir du pays n’est en aucun cas celle des nationalistes. Sa vision n’est pas purement confédérale : "Il faut faire attention aux mots. Ainsi moi je plaide à la fois pour un peu plus de fédéralisme, regrouper certains pouvoirs au niveau fédéral, et en même temps je pense aussi à plus à la décentralisation de certaines autres compétences, parce qu’aujourd’hui on voit que le pays reste bloqué alors que je préférerais de loin que l’on commence à nouveau à gérer notre pays. L’inertie actuelle est très inquiétante, d’autant plus que l’on est en train de déraper au plan budgétaire".

    Une "Belgique helvétique"

    Sa recette : s’inspirer de l’étranger. "Il faut être créatif et voir les bons exemples. Soyons créatifs et gérons ce pays pour que cela soit mieux". Et pourquoi pas la Suisse ? Même surface, même complexité institutionnelle et linguistique, même économie ou presque. Et surtout un mélange de pouvoir central fort et de compétences décentralisées. "Je vois en Suisse que, malgré les frictions parfois, malgré les différences en termes de culture et de langues, ils ont trouvé une solution et des moyens de coopérer, et un système bien meilleur pour tout le monde. Pour un pays, ne pas avoir des frictions et des oppositions tout le temps, c’est un gain énorme. La Suisse est un pays compliqué mais c’est aussi l’un des pays les mieux gérés du monde".

    Un pays mélange au niveau politique : "Je crois que ceux qui disent que c’est du confédéralisme se trompent. Il y a des éléments de fédéralisme, des compétences fortes pour le pouvoir central ; il y a du confédéralisme ; il y a même plus de décentralisation qu’en Belgique parce que les communes suisses, au-delà des cantons, détiennent des compétences essentielles, principales, dans les domaines de l’emploi ou même de l’éducation". 

    La Suisse est en effet un Etat fédéral comportant, constitutionnellement,  trois niveaux politiques : la Confédération (aux compétences définies dans la Constitution fédérale de 1848, avec une Assemblée fédérale à deux chambres et un Conseil fédéral de 7 membres, sorte de gouvernement à présidence tournante), 26 cantons Etats fédérés (avec chacun leurs propres Constitution, parlement, gouvernement et tribunaux) et les communes (au nombre de 2212). "De tout cela, la Belgique ne peut qu’apprendre. J’ai moi-même été un peu 'réveillé", conscientisé par ma fille, qui a 23 ans et habite Londres et y fait sa vie. Elle m’a un jour demandé : "quel est le plan ? Quel est le rêve de la Belgique ? Je pense qu’il faut rêver d’une meilleure Belgique, qui aspire à quelque chose de l’excellence".

    L’idée est que le pouvoir soit exercé au mieux, au plus près des gens. Y compris en termes de sécurité sociale, de pensions, Geert Noels plaide pour le maintien de la solidarité entre les Belges mais pourquoi pas avec transfert de compétences – et de responsabilités – envers les Régions, responsables des "dépenses".

    Obligation pour les grands partis de collaborer au fédéral

    Autre inspiration suisse : l’obligation pour les partis dominants dans les régions de collaborer au fédéral, ici ce serait donc PS et N-VA. "Ce que l’on voit après les élections du 26 mai chez nous, c’est qu’il n’existe aucune pression du système belge pour obliger les partis à négocier, avancer, former un ou des gouvernements. On prend tout son temps, cela ne va pas. Une idée, inspirée à nouveau de la Suisse, c’est que, une fois les gouvernements des régions/cantons formés, les partis de ces gouvernements soient aussi obligés de collaborer et de former le gouvernement fédéral/central. De cette façon, plus aucune excuse pour les partis qui refuseraient de collaborer. Il faut tout de même une certaine pression pour que les grands partis acceptent de s’asseoir ensemble et gèrent ce pays". En Suisse, il est en effet fixé que les différentes Régions/cantons et communautés linguistiques doivent être équitablement représentées au sein du gouvernement/Conseil fédéral de 7 membres. Mais complexié supplémentaire, au-delà de ce critère légal, toute une série de règles non écrites ont de l'importance au moment d'élire un nouveau conseiller fédéral (tous les quatre ans si tout va bien) et le choix des candidats dépend de leur parti, langue et canton d'origine, de la parité homme-femme, rendant certaines fois difficile le choix d'un candidat idéal.

    Objectif du raisonnement de Geert Noels : rendre la Belgique plus performante. Pas de quoi donc plaire aux nationalistes en effet. "Je ne pense pas que la N-VA aime trop que l’on parle de refédéraliser certains pouvoirs. D’ailleurs ceux qui veulent vraiment scinder notre pays ne veulent pas en améliorer le fonctionnement. L’exemple de la Suisse est précisément celui d’un pays qui est resté uni, ensemble, renforcé même malgré ses divergences de culture et de langues. Un exemple à suivre. C’est justement si on ne fait rien, si on ne réforme pas, qu’alors oui la Belgique va se morceler et disparaître".

    Geert Noels plaide pour refédéraliser certaines compétences en matières climatiques, énergétiques, de mobilité aussi. "Pour toutes ces compétences, il faut en effet refédéraliser car il s’agit de matières et d’agendas difficiles à scinder entre 2-3 Régions, c’est à prendre en charge au niveau fédéral. Aujourd’hui, là, c’est l’inertie, l’incapacité à prendre des décisions, ce qui rend de facto notre pays moins attractif pour les générations futures et pour les investissements et le monde des entreprises, cela nuit à notre image".

    Voilà pour les idées. Aux partis à présent de s’en inspirer… Ou pas.

    Idéalement, pour vraiment s'inspirer du modèle suisse basé sur l'existence de 26 cantons, ne faudrait-il pas partir des dix provinces comme entités fédérées ? Un fédéralisme à deux ou à trois peut-il fonctionner ? L'histoire récente semble nous enseigner que non.

  • 4 idéologies qui menacent l'humanité

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    Du site "Ecologie humaine" :

    QUATRE IDÉOLOGIES QUI MENACENT L’HUMANITÉ

    6 août 2019

    Tugdual Derville, co-intiateur du Courant pour une écologie humaine, dévoile quatre idéologies qui menacent l’Homme aujourd’hui, tant sur sa qualité que sur sa quantité…

    « Notre humanité est aujourd’hui largement écartelée entre quatre idéologies qui tendent à la dissoudre, à l’attaquer et à dénaturer notre pleine humanité :

    • La première idéologie est l’eugénisme : elle attaque l’homme sur sa qualité et prétend que, pour être humain, il faut répondre à un ensemble de critères, de normes sans lesquelles la vie ne vaudrait pas la peine d’être vécue et qui, de ce fait, peut nous écarter au début ou à la fin de notre vie.

    • La deuxième idéologie est celle du malthusianisme, celle qui attaque l’homme non pas sur sa qualité mais cette fois sur sa quantité. Elle estime que pour une humanité heureuse, il faut empêcher celle-ci de croître afin d’éviter qu’elle soit trop nombreuse. Il faut donc empêcher éventuellement les pauvres de se reproduire, comme l’imaginait Malthus, et donner des critères de restriction à la natalité comme le fit la politique de l’enfant unique en Chine.

    • La troisième idéologie est le technologisme. Plus récente, elle estime que l’Homme aura son Salut par la technique, quitte à changer de nature grâce à la fusion entre la machine et l’être humain. Elle méprise par conséquent le corps et la vulnérabilité de l’Homme.
    Elle est en lien étroit avec l’eugénisme et le malthusianisme : cette fascination pour la technique serait un nouveau continent, nous conduisant à abandonner notre pleine humanité.

    • La quatrième idéologie est l’antispécisme, idéologie qui estime que l’Homme ne représente pas plus ou moins qu’un animal. À travers cette idéologie, certains êtres humains pourraient s’avérer moins dignes à la naissance que les grands singes, par exemple. C’est ce qu’affirme Peter Singer, le philosophe fondateur de l’antispécisme.

    Technologisme et antispécisme coincent l’Homme entre les robots d’un côté et les animaux de l’autre, tandis qu’eugénisme et malthusianisme coincent l’Homme entre des exigences de qualité et de quantité.
    Défendons la pleine humanité de l’Homme, dans sa vulnérabilité comme dans ses forces, digne d’être aimé, soigné, quelle que soit sa prétendue qualité. »

  • Avortement : l'acharnement des socialistes

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    Lu sur La Libre Belgique de ce jour (7 août), p. 7: 

    Le PS revient à la charge pour dépénaliser l’avortement

    Le Parti socialiste ne s’avoue pas vaincu. Il a déposé, le 16 juillet dernier, une nouvelle proposition de loi visant à dépénaliser l’avortement. … Dans la proposition de loi qu’il vient de déposer à la Chambre, le PS dénonce “une pseudo-dépénalisation de l’avortement” . La nouvelle loi “ne dépénalise pas réellement l’IVG, elle n’élargit pas ses conditions de pratique et ne rencontre ni la demande des femmes, ni celle des médecins, ni celle des experts” . Les socialistes jugent qu’il y a un large soutien populaire en faveur de la dépénalisation. “Toutes les fédérations de planning familial du pays, les recteurs de Mons, de l’ULB, de la VUB, de Gand, de Liège, les doyens de plusieurs facultés de médecine, des médecins de toutes les universités de ce pays, y compris l’UCL et la KUL (toutes deux d’obédience catholique, NdlR) , ont également appelé à légaliser réellement l’IVG.” C’est pourquoi “nous estimons aujourd’hui indispensable de continuer le combat pour une véritable dépénalisation de l’avortement (et) pour en améliorer ses conditions de pratique.”

  • Nicolas Senèze révèle "comment l'Amérique veut changer de pape"

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    Nicolas Senèze, correspondant de La Croix au Vatican, va publier un ouvrage qui devrait dévoiler la stratégie des artisans d'un complot visant à renverser le pape intitulé « Comment l’Amérique veut changer de pape ».

    La présentation de l'éditeur nous éclaire sur la thèse complotiste que l'auteur défend dans cette publication : "Correspondant permanent à Rome du quotidien La Croix, Nicolas Senèze, en bon connaisseur du Vatican a mené une longue enquête dans l'entourage du pape François. Au terme d'une année difficile marquée par la crise des abus sexuels au Chili et la tentative de putsch menée par un évêque italien (Mgr Vigano), ancien ambassadeur du pape aux États-Unis, il est apparu que cet évêque exprimait les idées de certains groupes influents américains liés à des puissances financières. Leur but : renverser le pape et préparer l'ère post-François. Ils lui reprochent sa critique du capitalisme néo-libéral américain, sa condamnation de la peine de mort et son ouverture et sa non-condamnation de l'homosexualité."

    • Comment l’Amérique veut changer de pape, de Nicolas Senèze, Bayard Éditions, 276 p.,

    Voir l'Introduction : De Santiago à Dublin publiée sur le site de La Croix (qui, quelles que soient les intentions de Nicolas Senèze, ne présente pas le pape sous un jour très favorable).

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  • Deux tiers des catholiques américains (USA) croient seulement en une présence symbolique du corps et du sang du Christ dans l'Eucharistie

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    Du site de Pew Research Center :

    Un tiers seulement des catholiques américains s'accordent avec leur Eglise pour dire que l'Eucharistie est le corps et le sang du Christ

    PAR GREGORY A. SMITH

    La transsubstantiation - l'idée que pendant la messe, le pain et le vin utilisés pour la communion deviennent le corps et le sang de Jésus-Christ - est au cœur de la foi catholique. En effet, l’Église catholique enseigne que "l’Eucharistie est" la source et le sommet de la vie chrétienne ".

    Mais une nouvelle enquête du Pew Research Center révèle que la plupart de ceux qui se disent catholiques  ne croient pas dans cet enseignement fondamental. En fait, près de sept catholiques sur dix (69%) déclarent croire personnellement que pendant la messe catholique, le pain et le vin utilisés dans la communion «sont des symboles du corps et du sang de Jésus-Christ». Seulement un tiers des catholiques des États-Unis (31%) affirment qu’au cours de la messe catholique, le pain et le vin deviennent en réalité le corps et le sang de Jésus. "

    Aux États-Unis, sept catholiques sur dix estiment que le pain et le vin utilisés dans la communion sont symboliques

    Seven-in-ten U.S. Catholics believe bread, wine used in Communion are symbolic

    En plus de demander aux catholiques ce qu’ils pensaient de l’Eucharistie, le nouveau sondage comprenait également une question qui visait à déterminer si les catholiques savaient ce que l’enseignement enseigne sur le sujet. La plupart des catholiques qui croient que le pain et le vin sont symboliques ne savent pas que l'église soutient que la transsubstantiation a lieu. Dans l’ensemble, 43% des catholiques estiment que le pain et le vin sont symboliques et qu’ils reflètent également la position de l’église. Néanmoins, un catholique sur cinq (22%) rejette l’idée de la transsubstantiation, même s’ils connaissent l’enseignement de l’église.

    La grande majorité de ceux qui croient que le pain et le vin deviennent le corps et le sang de Christ - 28% de tous les catholiques - savent que c'est ce que l'Église enseigne. Une petite proportion de catholiques (3%) déclarent croire en la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, même s’ils ne connaissent pas l’enseignement de l’Église sur la transsubstantiation.

    Environ six catholiques parmi les plus pratiquants (63%) - ceux qui assistent à la messe au moins une fois par semaine - acceptent l’enseignement de l’Église sur la transsubstantiation. Néanmoins, même parmi ce groupe de catholiques les plus observants, environ un tiers (37%) ne croient pas que le pain et le vin de la communion deviennent réellement le corps et le sang de Christ (y compris 23% qui ne connaissent pas l'enseignement et 14% connaissent l’enseignement de l’Eglise mais n'y croient pas). Et parmi les catholiques qui n'assistent pas à la messe chaque semaine, de grandes majorités déclarent croire que le pain et le vin sont symboliques et ne deviennent pas réellement le corps et le sang de Jésus.

    Most weekly Mass-goers believe in transubstantiation; most other Catholics do not

    La plupart de ceux qui vont à la messe en semaine croient en la transsubstantiation; la plupart des autres catholiques ne le pensent pas. L'enquête révèle également que les catholiques plus âgés croient davantage en la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie, bien que les majorités de tous les groupes d'âge (y compris 61% des 60 ans et plus) croient qu'il s'agit de symboles, pas du corps et du sang de Christ.

  • Quand le pape émérite apporte son soutien à un professeur éjecté de l'Institut Jean-Paul II

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    Du site du Catholic Herald :

    Au milieu des controverses de l’Institut JPII, Benoît XVI rencontre un professeur récemment limogé

    5 août 2019

    Mgr Livio Melina a eu une audience privée avec le pape émérite après avoir été limogé de l'Institut qu'il a dirigé pendant 10 ans

    Le pape émérite Benoît XVI a rencontré la semaine dernière un professeur de théologie morale récemment licencié de l’Institut pontifical Jean-Paul II de Rome, dans un contexte de controverse au sujet des récents changements apportés à l’Institut.

    Benoît XVI a invité Monseigneur Livio Melina à le rencontrer le 1er août, a déclaré à la CNA une source proche de Melina.

    Le pape émérite “voulait recevoir le professeur Mons. Livio Melina lors d'une audience privée. Après une longue discussion sur les événements récents à l'Institut pontifical Jean-Paul II, il a donné sa bénédiction, exprimant sa solidarité personnelle et l'assurant de sa proximité dans la prière. ”

    Melina, président de l'Institut Jean-Paul II de 2006 à 2016, a été démis de ses fonctions après la récente promulgation de nouveaux statuts, ou règles de procédure, pour les études supérieures, et la décision de supprimer la chaire de théologie morale que Melina occupait.

    Les nouveaux statuts ont été adoptés pour la première fois en 2017, lorsque le pape François a annoncé qu'il refonderait légalement l'Institut et élargirait son programme académique, passant de la théologie du mariage et de la famille à une approche incluant également l'étude de la famille. du point de vue des sciences sociales.

    Après l’approbation de nouveaux statuts le mois dernier, des étudiants, des anciens étudiants et des professeurs ont exprimé leur inquiétude quant au rôle des membres du corps enseignant dans la nouvelle structure dirigeante de l’institut, à la réduction des cours de théologie et à l’élimination de certaines disciplines théologiques et de membres du corps professoral, y compris Melina et le p. Jose Noriega.

    Des membres du corps enseignant ont déclaré à l'AIIC qu'ils ne s'opposaient pas au désir du pape d'élargir la mission ou l'approche de l'école, mais affirmaient que les administrateurs responsables de la mise en œuvre de cette mission avaient agi injustement.

    Le pape émérite collabore depuis longtemps avec l'Institut.

    Benoît XVI “a toujours suivi de près les travaux de Mgr. Melina à la chaire de théologie morale fondamentale" et du p. Juan José Pérez-Soba, professeur de théologie pastorale et directeur de la recherche internationale en théologie morale à l'Institut, selon l'AIIC.

    Pérez-Soba a déclaré à l'AIIC que le cardinal Joseph Ratzinger, élu plus tard pape Benoît XVI, avait écrit pour féliciter l'œuvre de Melina en théologie morale en 1998 et avait participé à une conférence sur l'encyclique Veritatis splendor, organisée en 2003 par le département académique de Melina. Institut Jean Paul II.

    «Lors de cette conférence, le cardinal Ratzinger a donné une conférence, publiée ultérieurement, expliquant le renouveau de la théologie morale après le Concile Vatican II. Selon Ratzinger, Veritatis splendor a été écrit pour développer tout le potentiel de la vision morale de Vatican II, en particulier Gaudium et Spes. Veritatis splendor exprime une moralité "non pas conçue comme une série de préceptes", mais comme "le résultat d'une rencontre d'où découlent des actions morales correspondantes", a ajouté le prêtre.

    Le prêtre a expliqué que dans sa conférence de 2003, le cardinal Ratzinger avait présenté une approche de la moralité «où il est constaté que« l'affirmation de commandements absolus, qui prescrivent ce qui est intrinsèquement mauvais, ne signifie pas se soumettre à l'esclavage des interdits, mais s'ouvrir au grande valeur de la vie, qui est illuminée par le vrai bien, ceci est pour l'amour de Dieu lui-même. "

    «Compte tenu de l’importance que Ratzinger a accordée à la morale fondamentale dans l’Institut, la suppression de la chaire de morale fondamentale et le renvoi de Livio Melina reçoivent un nouvel éclairage», a déclaré le professeur.

    «Cet ensemble de changements apparaît maintenant comme une recherche pour changer le paradigme moral. Il semble exister un désir de se défaire d'une morale objective, qui affirme la vérité sur le bien auquel l'homme est appelé, à la suite de Veritatis Splendor. Et il semble viser l'ouverture d'un processus de révision de toute la moralité sexuelle à partir du subjectivisme, à commencer par Humanae Vitae. ”

    Pérez-Soba a ajouté que lors de plusieurs visites à l’Institut au cours de son pontificat, Benoît XVI a parlé de l’importance de l’école.

    Dans un discours prononcé en 2006, Benoît «a souligné deux aspects essentiels de la mission de l’Institut: premièrement, enseigner que le mariage et la famille sont au cœur de la vérité sur l’homme et son destin; et, deuxièmement, montrer que la révélation du Christ suppose et illumine la profondeur de l'expérience humaine. L'énorme nombre de familles qui, après avoir étudié à l'Institut, ont assisté à cette audience, était le signe d'une grande fécondité pastorale dans l'enseignement de Jean-Paul II », a déclaré le prêtre.

    Plus de 250 étudiants et anciens élèves de l’Institut Jean-Paul II de Rome ont signé une lettre dans laquelle ils expriment leur préoccupation face aux nouveaux statuts de l’école et au licenciement de Noriega et Melina. La lettre exprime l'inquiétude que les étudiants actuels ne seront pas en mesure de terminer les programmes académiques dans lesquels ils sont actuellement inscrits, et les licenciements d'enseignants ont eu lieu sans procédure régulière.

    Le 31 juillet, le p. Jose Granados, vice-président de l’Institut, a déclaré à la CNA que «l’identité de l’Institut était sérieusement menacée», et a appelé les administrateurs à reprendre la discussion avec les membres du corps enseignant sur la manière de mettre en œuvre l’appel lancé par le Pape François en vue d’élargir l’approche de l’école.

    Le 2 août, le Catholic Herald a rapporté que les administrateurs de l’Institut avaient déclaré à un journaliste: «L’Institut souhaite toujours fournir des réponses exhaustives, mais demande quelques semaines au mois d’août afin de formuler des réponses adéquates».

  • Aux yeux de l'évêque de Northampton, Chesterton n'est pas canonisable

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    Du site de la CNA (Catholic News Agency) :

    Mgr Doyle déclare que la cause de la sainteté de Chesterton n’avancera pas

    Denver, Colorado, 2 août 2019 (CNA)

    La cause en faveur de la canonisation de l'auteur catholique fumeur de pipe, disert, moustachu et apprécié, Gilbert Keith (GK) Chesterton, ne sera pas ouverte : c'est ce qu'a annoncé Mgr Peter Doyle, évêque de Northampton, le diocèse du défunt Chesterton.

    Malgré les écrits inspirants de Chesterton et son rôle dans le renouveau catholique en Angleterre au début du XXe siècle, plusieurs obstacles empêchent de faire avancer la cause de la canonisation de l'auteur, a déclaré Doyle dans une lettre lue à la séance d'ouverture de la conférence américaine GK Chesterton Society. .

    Les trois préoccupations citées par Doyle sont que Chesterton ne fait pas l'objet d'un «culte» de dévotion locale, l’absence de «modèle de spiritualité personnelle» qui puisse être discerné à travers ses écrits et des charges d’antisémitisme dans ses écrits.

    "Je suis très conscient de la dévotion envers GK Chesterton dans de nombreuses régions du monde et de son influence inspirante sur tant de gens, ce qui rend difficile la communication de la conclusion à laquelle je suis arrivé", a déclaré l'évêque, selon le Catholic Herald au Royaume-Uni.

    Chesterton est né en 1874 et est devenu un écrivain prolifique et un apologiste catholique convaincu après sa conversion à la foi. Il est réputé pour avoir écrit des classiques apologétiques tels que «Orthodoxie» et «L'Homme éternel», ainsi que pour sa série fictive du «Père Brown», parmi de nombreux autres ouvrages. Il est mort en 1936.

    Doyle a loué "la bonté de Chesterton et sa capacité d'évangélisation" mais a déclaré qu'il ne pouvait pas ouvrir la cause pour le moment.

    «… Je ne peux pas promouvoir la cause de GK Chesterton pour trois raisons. Premièrement et surtout, il n’ya pas de culte local. Deuxièmement, je suis incapable de démêler un modèle de spiritualité personnelle. Et troisièmement, même en tenant compte du contexte de l'époque de K. K Chesterton, la question de l'antisémitisme constitue un réel obstacle, particulièrement en ce moment au Royaume-Uni », a-t-il déclaré dans la lettre.

    Dans une interview avec Alfa y Omega, un hebdomadaire catholique espagnol, Doyle a déclaré que même si Chesterton était farouchement opposé aux nazis, il avait stéréotypé le peuple juif dans certains de ses écrits.

    À titre d’exemple, Alfa y Omega a noté que, dans The New Jerusalem, un livre écrit en 1920 par Chesterton, il affirmait que le peuple juif avait besoin d’une nation distincte pour «vivre, autant que possible, dans une société juive dirigée par les Juifs ». Il a également préconisé que les Juifs portent des vêtements distinctifs en public pour les distinguer.

    La Société de Gilbert Keith Chesterton soutient que l'accusation d'antisémitisme contre Chesterton est fausse, car l'auteur déclarait : «Le monde doit Dieu aux Juifs» et «Je mourrai en défendant le dernier Juif d'Europe».

    Chesterton était «un homme qui détestait le racisme et les théories raciales et qui s'est battu pour la dignité humaine et a toujours affirmé la fraternité de tous les hommes», déclare la société sur son site internet.

    Fr. John Udris, qui a enquêté pour la cause de Chesterton, a déclaré au Catholic Herald qu’il «n'enviait pas l’évêque Peter Doyle contraint de prendre une telle décision avec d’énormes implications."

    «Bien sûr que c’est une déception. Mais l'enquête était un énorme privilège. Mieux connaître Chesterton m'a certainement changé pour le meilleur », a-t-il ajouté.

    Fr. Benedict Kiely, un prêtre qui prétend que l’intercession de Chesterton a aidé à guérir sa mère de septicémie, a déclaré que la décision montre que la hiérarchie catholique anglaise baigne dans un «brouillard de médiocrité», une phrase initialement appliquée au groupe par l’auteur anglais Hilaire Belloc.

    «La décision de l’évêque actuel de Northampton de ne pas poursuivre la cause de G.K. La canonisation de Chesterton indique que le brouillard ne s'est pas encore dissipé », a déclaré Kiely au Catholic Herald.

    Selon son entretien avec Alfa y Omega, Doyle a déclaré qu'il était possible que son successeur rouvre la cause. Doyle a 75 ans et a présenté sa démission pour examen au pape François, étant donné qu'il est l'âge de la retraite habituel pour un évêque.

    "Et je ne voudrais pas être un obstacle à cela, au-delà des conclusions que j'ai tirées", a-t-il déclaré.

  • Homélie pour la fête de la Transfiguration

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    1954c4882ee3bc44ad92b8303b5466d0.jpgHomélie du Père Simon Noël osb pour le dimanche de la Transfiguration (source) :

    Transfiguration, homélie

    Jésus prend avec lui à l'écart sur une haute montagne trois de ses apôtres. Nous aussi Jésus nous invite parfois à nous mettre à l'écart, pour être seul en sa divine compagnie, pour un temps de prière et de méditation. Élisabeth Leseur, dans son cahier de résolutions, avait écrit ceci : « La méditation est nécessaire à mon âme ; c'est l'aliment quotidien, sans lequel ma vie spirituelle s'affaiblirait. La méditation prépare le labeur du jour ; être seule à seul avec Dieu nous aide ensuite à être au milieu des hommes et à leur distribuer un peu de notre provision matinale ».

    Jésus fut transfiguré devant ses trois disciples. Une lumière surnaturelle émana de toute sa personne. Dans les icônes orientales, une auréole de lumière entoure les visages des saints. C'est la lumière de leur sainteté. Mais dans le cas du Christ, il y a trois lettres écrites en grec dans l'auréole : O Ôn, ce qui veut dire « Celui qui est », le nom sous lequel Dieu s'est révélé à Moïse. Cela signifie que la lumière qui émane de Jésus n'est pas seulement la lumière de la sainteté, mais celle de la divinité éternelle. Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, comme nous allons encore le proclamer dans le credo.

    Jésus a voulu aussi manifester à ses apôtres la gloire à venir de sa résurrection. Après la passion et la mort sur la Croix, il y aurait la gloire de la résurrection, qui est la plus grande preuve que Jésus est Dieu, victorieux de la mort, du péché et de l'enfer. 

    Moïse et Élie apparaissent aussi en compagnie de Jésus. Moïse et Élie sont deux personnages majeurs de l'ancien Testament qui ont pu voir Dieu, dans la mesure où c'est possible ici-bas : Moïse dans la solennité du Sinaï et Élie dans le doux murmure d'une brise. Nous sommes appelés nous aussi à fréquenter le Seigneur, dans notre vie spirituelle, et au ciel à le contempler éternellement, comme nous le demandons à Marie dans le Salve Regina : « après cet exil, montre-nous Jésus, le fruit béni de tes entrailles ».

    Pierre dit alors : Seigneur, il est bon pour nous d'être ici. Cette parole me rappelle un verset d'un psaume : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ». Ce serait un signe réel de notre progrès spirituel que nous disions la même chose, lorsque nous méditons la Parole de Dieu, que nous prions, et surtout lorsque nous venons de communier et que l'amour et la douceur de Jésus envahissent notre cœur. Le curé d'Ars disait : « La prière est un avant-goût du ciel. Elle ne nous laisse jamais sans douceur. C'est un miel qui descend dans l'âme et adoucit tout. Les peines se fondent devant une prière bien faite, comme la neige devant le soleil ».

    Et voici que de la nuée une voix disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! Cette nuée lumineuse est la gloire de la Sainte Trinité. La voix est celle du Père. Il nous demande d'écouter son Fils, sa Parole, qu'il a envoyé dans ce monde pour nous faire connaître le mystère de Dieu et nous donner la vie éternelle en abondance. Écouter le Fils, le Verbe de Dieu, c'est d'abord croire sa parole, tout ce qu'il nous a dit sur Dieu et sur notre destinée éternelle. La foi, première des vertus théologales, est une vertu qui nous fait croire fermement tout ce que Dieu nous a révélé et tout ce que l’Église nous propose à croire.

    Ensuite il faut écouter Jésus en faisant tout ce qu'il nous a dit de faire : vivre dans la prière, la pureté du cœur, l'humilité, la douceur et par-dessus tout l'amour de Dieu et du prochain. Dans la prière qu'il dit à Jésus avant de communier, le prêtre dit ceci : « Fais que je demeure fidèle à tes commandements et que jamais je ne sois séparé de toi ».

    La transfiguration de Jésus sur la montagne est un des épisodes majeurs de la vie sur terre du Seigneur, au cours duquel ses trois apôtres les plus intimes, les mêmes qui seront aussi témoins de son agonie à Gethsémani, ont reçu une révélation extraordinaire et bouleversante du mystère de Jésus. C'est aussi le quatrième des mystères lumineux du rosaire. Que la contemplation de ce mystère nous conduise nous aussi à la transfiguration de notre existence de tous les jours. Notre existence, en apparence si souvent banale, a une dimension surnaturelle, celle de notre vie d'enfant de Dieu, promise elle aussi dans l'éternité à une destinée glorieuse.

  • De l'Armée Rouge au sacerdoce

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    De Vatican News :

    Victor Pogrebnii, alors officier de l'armée soviétique.

    Victor Pogrebnii, alors officier de l'armée soviétique

    De l'armée soviétique au sacerdoce: l'histoire d'une foi dans l'ombre du régime

    «Enfant, je pensais que le sacerdoce serait l'objectif de ma vie». C'est ainsi que commence l'entretien avec Victor Pogrebnii, soixante-treize ans, prêtre depuis sept ans, mais avec un passé de militaire en Union Soviétique. Marié, père, grand-père, et veuf, il a finalement été ordonné prêtre à Kiev (Ukraine), le 7 janvier 2012.

    Cesare Lodeserto - Chişinău

    L'histoire du père Victor débute dans le village de Slobozia-Rascov, au cœur de l'actuel territoire séparatiste de Transnistrie, toujours disputé avec la République de Moldavie, qui, après l'effondrement de l'URSS, revendique toujours sa juridiction. Ce petit village a donné naissance à de nombreux prêtres ainsi qu'à un évêque, grâce à une communauté catholique très active, dont fait partie le jeune Victor Pogrebnii. Une communauté qui n'a jamais eu peur de témoigner de sa foi, jusqu'à construire une église sans aucune autorisation, au cours des années 1970, autrement dit, en pleine période communiste.

    Le choix militaire, sans perdre la foi

    Le désir de Victor de devenir prêtre a été brisé le jour où il a été appelé à servir dans la marine soviétique. Il dut alors quitter son village de Slobozia-Rascov. Ce fut un éloignement définitif, car après avoir accompli son service militaire et avoir été reconnu pour ses qualités, il entama sa carrière de soldat. Il fit l'école militaire de Kaliningrad, qui n'est certainement pas le séminaire de ses projets initiaux, et monte en grade dans l'armée pour devenir officier. Loin de son village natal et encore plus loin de son désir de devenir prêtre, sa vie prend un tournant radical. Cependant, il ne s'est jamais éloigné de Dieu : «Je n'ai pas perdu la foi et j'ai conservé tout ce que mes parents m'ont enseigné, mais maintenant j'avais commencé une carrière militaire, j'étais estimé et on m'a aussi confié des responsabilités. Ma vie avait changé et j'avais rencontré une jeune fille qui, en 1970, est devenue mon épouse. En fait, je suis bien arrivé jusqu'à l'autel, mais pour être un bon époux».

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  • Peut-on être critique vis à vis de la "révolution bergoglienne" sans être traité d'"ennemi du pape" ?

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana en traduction française sur "Benoît et moi" :

    Pour eux, quiconque ose mettre en doute les orientations de ce pontificat est immédiatement étiqueté comme « ennemi du Pape ». Mais pour un catholique, explique Riccardo Cascioli, cette classification n’a pas de sens: il n’y a pas d’ennemis du Pape, seulement des ennemis de la vérité.

    Le problème, ce sont les ennemis de la Vérité, pas du Pape.

    4 août 2019

    Au sommet de l’Église, il existe un mouvement révolutionnaire qui, pour consolider son pouvoir, étiquette quiconque s’y oppose comme « ennemi du Pape ». Le cas de l’Institut pontifical Jean-Paul II est emblématique en ce sens, mais ce n’est pas le seul. Le vrai conflit, cependant, n’est pas entre ceux qui sont pour ou contre le Pape, mais entre ceux qui veulent vivre et témoigner de la Vérité et ceux qui veulent établir une Église nouvelle faite par la main de l’homme

    Pour pouvoir s’affirmer, toute révolution a besoin de désigner des présumés contre-révolutionnaires à éliminer; c’est de cette façon qu’elle justifie la main de fer, qu’elle resserre le peuple autour des vainqueurs et décourage quiconque d’exprimer publiquement son désaccord.

    Ce fut le cas avec la Révolution française de 1789: avec Robespierre, elle établit la Terreur qui finit par frapper aussi les autres acteurs de la Révolution et élimina même le vieux compagnon Danton.

    Ce fut le cas avec la Révolution bolchévique de 1917 puis tout au long de l’Union soviétique: quiconque s’écartait de la ligne imposée par le Parti, même les vieux camarades de la révolution, était accusé d’être contre-révolutionnaire et finissait mal.

    C’est encore le cas en Chine populaire, où quiconque remet en question la ligne du président (et les intérêts de « sa » cour) est un espion réactionnaire, bourgeois, impérialiste, et gagne un beau voyage dans quelque lieu mystérieux.

    Une autre caractéristique des mouvements révolutionnaires est de considérer la victoire de la révolution comme le début d’une nouvelle ère qui mérite un nouveau calendrier: ce fut le cas pour la Révolution française (de nouveaux noms ont même été inventés pour les mois), pour le fascisme en Italie et aussi au Cambodge de Pol Pot.

    Il est triste de constater que ce phénomène touche maintenant l’Église catholique.

    Jusqu’à il y a quelques années encore, les prêtres et les théologiens qui enseignaient des choses contraires à la foi catholique ou qui faisaient des choix de vie en contradiction flagrante avec l’enseignement de l’Église pouvaient être sanctionnés, et de toute façon, ceci passait par un processus interne dans lequel les raisons de l' »accusé » étaient entendues, et il était invité à changer sa conduite avant de se résigner à une sanction publique. Ce n’est plus le cas: autour du Pape François un mouvement « révolutionnaire » s’est créé – ou l’a précédé – qui interprète le début du pontificat actuel comme l’aube d’une ère nouvelle: il ne parle plus de l’Église catholique mais de l’Église de François, il traite les documents du pontife comme la Constitution de la nouvelle Église, il pratique la justice sommaire envers ceux qui, même de façon simple, rappellent une vérité fondamentale de l’Église catholique: la nécessaire continuité du magistère du pape – donc également de François – avec la Tradition Apostolique.

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  • Il faut relire Soljenitsyne pour retrouver une source de vérité et de courage

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    Archive (3 août 2018) du Figaro Vox :

    «Relire Soljenitsyne pour retrouver une source de vérité et de courage»

    «Relire Soljenitsyne pour retrouver une source de vérité et de courage»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - À l'occasion du dixième anniversaire de la mort d'Alexandre Soljenitsyne et du quarantième anniversaire de son discours d'Harvard, Laurent Ottavi revient sur les maux occidentaux que pointait le dissident russe. Il y voit une dimension prophétique.


    Laurent Ottavi est journaliste à la Revue des Deux Mondes et à Polony TV.


    Ce 3 août 2018 est le dixième anniversaire de la mort d'Alexandre Soljenitsyne. Le dissident russe, auteur d'Une journée d'Ivan Denissovitch et de L'Archipel du Goulag, fût une figure controversée, souvent qualifiée de «réactionnaire». Le ressentiment de l'élite libérale américaine à son égard remonte à un discours retentissant, Le déclin du courage, dont c'est le 40ème anniversaire cette année. Le texte de ce discours prononcé à Harvard a été réédité en 2017 aux éditions des Belles lettres.

    Il faut le resituer dans son contexte et dans la biographie de son auteur, pour en saisir toute la portée.

    Du Goulag à Harvard

    À la veille de la victoire des Alliés, Alexandre Soljenitsyne écrit dans une correspondance que Staline est un chef de guerre incompétent, qui a affaibli l'Armée rouge par les purges et s'est imprudemment allié à Adolf Hitler. Cette critique le conduit pendant huit années dans l'enfer du Goulag, «où ce fut, écrit-il, mon sort de survivre, tandis que d'autres -peut être plus doués et plus forts que moi- périssaient». Il révèle l'existence des camps de travaux forcés au monde dans Une journée d'Ivan Denissovitch. Staline, depuis, est mort. Ce texte est publié dans une revue littéraire avec l'autorisation de Nikita Khrouchtchev. Il donne à son auteur une renommée en Russie mais aussi dans le monde.

    Alexandre Soljenitsyne est récompensé du prix Nobel de littérature en 1970. Après d'autres écrits et sa demande de supprimer toute censure sur l'art, il fait paraître en 1973, à Paris, son livre le plus connu, L'Archipel du Goulag. Le dissident est déchu de sa nationalité et exilé. Il vit d'abord à Zurich puis s'installe aux États-Unis. Il y réside depuis deux ans, dans la plus grande discrétion, quand il est invité par l'université d'Harvard à prononcer un discours lors de la séance solennelle de fin d'année, le 8 juin 1978.

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