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  • Ukraine : volte-face du Pape François

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Ukraine. La volte-face du Pape François. En soutien à la lutte armée d’un peuple martyr

    Infatigable, le Pape François continue à se positionner comme médiateur pour la paix. Mais sa dernière proposition de négociation, lancée il y a une semaine dans une interview accordée à l’hebdomadaire des jésuites de New York « America Magazine », a suscité une réaction de Moscou pour le moins brutale.

    « Ce n’est même plus de la russophobie, c’est une perversion de la vérité » : c’est par ces mots que la porte-parole des affaires étrangères russes, Maria Zakharova, a accueilli les arguments du Pape. L’ambassadeur russe près le Saint-Siège, Alexander Avdeev, a également fait part de son « indignation » face aux « insinuations » papales. Et enfin, le ministre des affaires étrangères en personne, Sergueï Lavrov, n’a pas hésiter à qualifier les déclarations du Pape de « non chrétiennes ». En ajoutant : « Le Vatican a dit que cela ne se répétera plus et qu’il s’agit probablement d’un malentendu, mais ça n’aide pas à augmenter l’autorité de l’État pontifical ».

    Ce qui a déclenché l’ire de Moscou, c’est un passage de l’interview où le Pape déclare avoir « beaucoup d’informations sur la cruauté des troupes » envoyées pour agresser l’Ukraine, avec la précision malheureuse que « généralement, les plus cruels sont peut-être ceux qui viennent de Russie, mais pas de la tradition russe, comme les Tchétchènes, les Bouriates, et ainsi de suite ». Donc non plus seulement les « mercenaires », comme le Pape l’avait déjà dénoncé à plusieurs reprises, mais également les troupes régulières d’ethnies particulières, dont les chefs, avec en tête le Tchétchène Ramzan Kadyrov, ont également vigoureusement protesté.

    Il n’en demeure pas moins – erreurs de communication mises à part, même si elles sont bien trop fréquentes – que dernièrement, ce que le Pape François dit et pense sur la guerre en Ukraine a beaucoup changé.

    Il faut faire remonter cette volte-face à la rencontre que le Pape a eue au Vatican le 7 novembre avec l’archevêque majeur de l’Église grecque-catholique ukrainienne, Sviatoslav Shevchuk (photo). Et elle s’est principalement matérialisée dans cette « Lettre du Saint-Père au peuple ukrainien » diffusée le 24 novembre, que Mgr Shevchuk lui-même avait demandé au Pape François d’écrire, et qui est très proche quant au style et au contenu aux messages que le chef des grecs-catholiques ukrainiens adresse à ses fidèles.

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  • Succès de la mobilisation pro-vie à La Valette

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    Du Times of Malta (Giulia Magri) :

    Des milliers de personnes se rassemblent à La Valette pour protester contre la réforme de la loi sur l'avortement

    Les manifestants ont défilé de Castille jusqu'au palais de justice, pour protester contre les projets du gouvernement.

    4 décembre 2022

    Des milliers de manifestants, hostiles aux amendements proposés à la loi sur l'avortement à Malte, se sont rassemblés à La Valette dimanche après-midi, répondant à l'appel des organisateurs pro-vie.

    Les militants se sont rassemblés autour d'une grande affiche d'un nouveau-né qui a été étalée dans les escaliers menant à Castille, le bureau du Premier ministre. Les manifestants ont également déployé des drapeaux maltais et des posters de nouveau-nés sur la place.

    Les officiers de police supervisant l'événement ont refusé de fournir une estimation de la taille de la foule, qui semblait se compter par milliers, remplissant la place Castille et se répandant dans les rues voisines. Les organisateurs ont déclaré qu'ils pensaient qu'environ 20 000 personnes avaient assisté à l'événement.   

    Des hommes et des femmes, jeunes et vieux, ont été vus portant des pancartes roses et blanches disant "Zomm l-abort l'barra minn Malta" (Maintenez l'avortement hors de Malte), "Ipproteġu lil uliedna" (protégez nos enfants) et "Jien m'għandix vuċi" (Je n'ai pas de voix). La foule a scandé " le għall-abort, iva għall-ħajja " (non à l'avortement, oui à la vie) en défilant de Castille à la rue de la République et vers le palais de justice. 

    La manifestation était organisée par la Life Network Foundation, en collaboration avec Doctors for Life et I See Life.  

    Participants et orateurs

    L'ancienne présidente Marie-Louise Coleiro Preca a pris la tête de la manifestation, marchant aux côtés des organisateurs derrière une bannière sur laquelle on pouvait lire "L-emenda tal-gvern iddaħħal l-abort" (L'amendement du gouvernement introduira l'avortement).

    Parmi les participants se trouvaient l'archevêque Charles Scicluna et le leader du parti nationaliste Bernard Grech, qui plus tôt dimanche a exhorté les députés travaillistes à s'élever contre les plans du gouvernement. 

    Pendant que les manifestants défilaient, des bénévoles se promenaient avec des panniers, sollicitant des dons. Un organisateur a déclaré à la foule que l'argent collecté serait utilisé pour financer leur campagne anti-avortement. 

    Diverses chansons pop ont été diffusées par un système de haut-parleurs installé pour l'événement. Parmi les morceaux choisis, on trouve " Life is Life " d'Opus et " Don't You Want Me Baby " de The Human League. 

    Les discours ont été précédés d'une minute de silence à la mémoire de Bernice Cassar, une mère de deux enfants assassinée il y a deux semaines, et de Jean-Paul Sofia, un ouvrier de 20 ans mort dans l'effondrement d'un chantier de construction samedi. 

    Coleiro Preca a déclaré à la foule qu'elle souhaitait que l'amendement proposé soit modifié pour apaiser les esprits. "Le manque de clarté de cet amendement me préoccupe, ainsi que beaucoup d'autres personnes", a-t-elle déclaré. "Il ne nous rassure pas sur le fait que l'avortement n'entrera pas dans notre pays". La question, a-t-elle dit, dépasse les clivages politiques ou religieux, et mérite une discussion sérieuse et mature. "Nous appelons le gouvernement à rencontrer des experts, des organisations civiles, à discuter avec les parties prenantes et à prendre note du document de position", a déclaré Mme Coleiro Preca, faisant référence à un document de position publié par un groupe d'universitaires et approuvé par elle-même et un ensemble d'ONG. L'ancienne présidente a également exhorté les médias à faire preuve d'"éthique" dans leurs reportages et à refléter "les droits de la mère et de l'enfant qui n'ont pas voix au chapitre".

    Dans un appel vidéo, le juge à la retraite Giovanni Bonello a déclaré que la nouvelle loi ouvrirait la porte à "l'avortement sur demande". Les femmes, les médecins et les infirmières sont déjà protégés par la loi dans sa forme actuelle, a-t-il fait valoir. "Aucune infirmière, aucun médecin, aucune femme n'a été poursuivi en justice parce que la grossesse a été interrompue pour sauvegarder la vie de la mère", a déclaré M. Bonello.

    S'exprimant au nom du groupe I See Life, Maria Formosa a déclaré qu'ils étaient là pour défendre les enfants à naître. "Avec un avortement, vous perdez toujours une vie", a-t-elle déclaré. "Nous savons qu'il y a des femmes qui souffrent de nombreux problèmes, des problèmes de santé et des problèmes sociaux, mais l'avortement n'est pas la réponse. La réponse est de fournir le bon soutien."

    Miriam Sciberras, leader de la Fondation Life Network et organisatrice de la manifestation, a conclu les discours. "A quelques jours de Noël, cet amendement a été présenté, pour tuer un bébé, sans aucune forme de discussion", a-t-elle déclaré. Les amendements présentés par le gouvernement sont remplis de mots "vagues" et "peu clairs", a-t-elle dit, et ne font aucune mention de la vie des enfants à naître. "Ce n'est pas une porte ou une fenêtre vers l'avortement, mais une route vers l'avortement", a-t-elle déclaré. "Nous sauvegardons tant de minorités, tant de lois pour protéger les animaux, l'environnement, les lois protègent les œufs de tortue- mais nous ne soutenons pas la vie dans un utérus ?". Miriam Sciberras a demandé si la loi était adoptée à la hâte par le Parlement parce qu'Andrea Prudente, une femme dont la situation difficile a incité les législateurs à rédiger les amendements, poursuit maintenant le gouvernement. 

    Elle a demandé aux députés de représenter les préoccupations de la population et a déclaré que la Fondation Life Network envisagerait d'intenter une action en justice si les amendements étaient imposés par le Parlement. Mme Sciberras a également annoncé que la Fondation organiserait une veillée le mercredi 7 décembre à 18 heures devant le Parlement. Les personnes qui y assisteront devront apporter des bougies rouges, a-t-elle précisé. 

    Pourquoi les manifestants protestent-ils ?

    Un projet de loi qui rendra l'avortement légal lorsque la vie d'une femme enceinte est en danger ou que sa santé est "gravement menacée" est actuellement en discussion au Parlement. Les amendements, annoncés pour la première fois le mois dernier, visent à libérer les médecins et les femmes enceintes de la menace de poursuites pénales en cas d'interruption de grossesse pour des raisons de santé. 

    Malte est le seul pays de l'UE à interdire totalement l'avortement et, en vertu du code pénal maltais, toute personne qui cherche à avorter ou aide à le faire est passible d'une peine de 18 mois à trois ans de prison.

    Le Premier ministre Robert Abela a déclaré qu'il reviendrait à chaque médecin de décider si la santé ou la vie d'une femme est "gravement menacée". 

    Alors que le gouvernement a fait valoir que les amendements sont destinés à protéger les médecins et les mères dans des cas extrêmes - et rares - les critiques affirment que la formulation des amendements est si vague qu'elle conduira à l'introduction de l'avortement dans la loi.  

    Ils affirment que le gouvernement se hâte d'adopter les changements juridiques sans débat public et craignent que la formulation des amendements ne permette d'obtenir un avortement pour des raisons futiles ou sur la base d'un diagnostic de santé mentale. 

    Outre le mouvement pro-vie, l'Église et l'opposition s'opposent à la réforme. 44 autres organisations, plus de 80 universitaires et 450 médecins s'opposent également aux changements juridiques proposés par le gouvernement.

  • Eglise en RDC : l’Espérance par-delà les épreuves

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    De Kinshasa, l’immense capitale de 17 millions d’habitants, à Goma en état de siège et Bukavu, dans ces provinces de l’Est déchirées par les attaques de groupes armés, la rédaction de KTO vous emmène à la rencontre de l’Eglise catholique en République Démocratique du Congo. L’Eglise accompagne un peuple abandonné à lui-même, qui souffre de dizaines d’années d’instabilité politique et de guerre civile, éprouvée par la pauvreté dans un pays pourtant riche d’immenses ressources naturelles. Dans la perspective de la visite du pape François, cette émission Hors-les-Murs vous invite à prendre la mesure des épreuves et découvrir aussi l’espérance des chrétiens de ce pays. Présenté par Etienne Loraillère. En partenariat avec l’Aide à l’Eglise en Détresse.

  • Les dérives liturgiques viennent-elles de la réforme liturgique de Vatican II ?

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    POUR RECREER LA PAIX LITURGIQUE

    Les dérives liturgiques viennent-elles de la réforme liturgique de Vatican II ?

    L’avis du Docteur Denis Crouan 

    Contrairement à beaucoup d’idées reçues et largement diffusées, les abus liturgiques ne sont pas liés à un rite particulier. Ainsi, dès le début de la prédication apostolique, saint Paul réprouve les dérives qui se glissent dans les assemblées chrétiennes de Corinthe. Dans le chapitre 11 de son Épître aux Corinthiens, l’Apôtre attire l’attention sur le fait que les hommes prient et prophétisent la tête couverte alors que les femmes ont la tête nue. Il poursuit en dénonçant les inégalités entre les riches et les pauvres. Enfin, il regrette l’indignité avec laquelle certains communient. Pour y remédier, saint Paul rappelle que le Christ doit être au centre de la célébration et cite intégralement les paroles de l’institution de l’Eucharistie. 

    Pour réagir face à la diversité des rites qui nuisent de plus en plus à l’unité liturgique de l’Église surtout au du Moyen Âge finissant, le concile de Trente (1545-1563) établit des règles précises pour la célébration de la Messe. Dans ce sens, le missel promulgué par saint Pie V et prévu non pour des messes chantées mais pour des messes « basses » est un chef d’œuvre de codification. Est-ce pour autant la fin des abus liturgiques ? Hélas non, et les innombrables mandements et rappels à l’usage du clergé relèvent régulièrement les erreurs à ne pas commettre. La lecture de certains avis éclaire sur la situation générale. En effet, un cas isolé ne nécessite pas des remontrances collectives. Il est donc permis d’établir qu’un missel, même codifié à l’extrême, ne constitue pas un rempart contre les défauts d’intention et les erreurs des célébrants. 

    En 1909, le Père Caron, prêtre de Saint-Sulpice, publie « Les cérémonies de la messe basse » qui traite des fautes à ne pas commettre lors de la célébration de la Messe. Cet ouvrage, parmi tant d’autres du même genre, illustre le climat liturgique de l’époque et apporte un éclairage sur la formation sacerdotale au début du XXe siècle. A titre d’exemple, le religieux écrit : « On marche précipitamment. Au lieu de quitter la calotte à la sacristie, on la quitte en arrivant à l’autel et on la pose [sur l’autel] : on n’y doit poser que ce qui sert à la messe. Après l’Évangile, en baisant le texte, on baise le premier endroit qui se présente : il faut baiser le commencement. On prononce avec effort les paroles de la consécration, en remuant la tête à chaque mot. A la consécration du vin, certains prêtres tiennent la bouche au-dessus de la coupe, de manière à prononcer les paroles au-dedans du calice : cela n’est pas décent. En faisant l’élévation, tant de l’hostie que du calice, il faut élever l’une et l’autre en ligne droite. Au « Domine non sum dignus », plusieurs étendent entièrement le bras pour se frapper la poitrine avec force : il faut seulement remuer l’avant-bras, se frapper légèrement et poser ensuite sans bruit la main sur l’autel. En prenant le précieux Sang, on suce le calice avec bruit et affection, ce qui choque les assistants. S’il faut éviter la trop grande longueur qui fatigue les assistants, on doit encore plus être en garde contre la précipitation qui les scandalise. Le prêtre sera donc très attentif à prononcer avec gravité, sans manger une partie des mots comme il arrive ordinairement à ceux qui vont trop vite, et à joindre les cérémonies aux paroles qui doivent les accompagner. C’est surtout en faisant le signe de croix sur les dons sacrés, qu’il évitera cette agitation ridicule des mains qu’un saint appelle les cercles du diable. » 

    En lisant ces quelques lignes, on imagine aisément certaines célébrations d’autrefois pourtant régies par une multitude de rubriques très précises ! On peut en conclure que de tout temps, ce qui fait l’abus liturgique, ce n’est pas le rite en lui-même mais la façon de l’appréhender. Ni la liturgie, ni le missel n’appartiennent au prêtre... L’Église lui confie le rite pour qu’il le célèbre intégralement et pas pour qu’il le modifie à sa guise ou selon les goûts du moment. Selon l’intention du célébrant, n’importe quel rite, qu’il soit « ordinaire » ou « extraordinaire », peut être célébré dignement ou donner lieu à un spectacle affligeant. Toute l’histoire de la liturgie nous en donne des preuves éclatantes. 

    Le missel actuel peut être utilisé dans une langue vernaculaire et de ce fait faciliter davantage l’ « improvisation cléricale » que lorsqu’il est utilisé en latin. L’usage des langues courantes devrait donc être pour le prêtre l’occasion d’être d’autant plus rigoureux à lire mot à mot ce qui est écrit, et se rappeler qu’il n’est qu’un instrument au service de Dieu et certainement pas un préfet paroissial du culte divin local. Commençons par exiger des prêtres - et surtout des évêques qui sont les gardiens de la liturgie - qu’ils respectent la liturgie restaurée à la suite de Vatican II et la célèbrent dans le silence et avec toute la dignité requise ; on verra alors qu’il n’est pas nécessaire de faire des kilomètres pour trouver un endroit où la messe est célébrée selon la forme « extraordinaire ». Par la même occasion, on comprendra que ce qu’on appelle la « forme ordinaire » dans nos paroisses n’a strictement aucun rapport avec le missel issu de Vatican II lequel rappelle clairement aux prêtres qu’ils doivent être « attentifs aux normes [rappelées dans la présentation générale de ce missel] et à la pratique reçue du rite romain ainsi qu’au bien commun spirituel du peuple de Dieu, plutôt qu’à [leurs] goûts personnels et à [leur] propres jugements. » 

  • Le "non" du pape à l'ordination de femmes

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    Du site des jésuites d'Europe Centrale :

    Ordination des femmes: le pape propose une autre voie

    Le pape François a livré un long entretien aux journalistes du magazine jésuite America, basé à New-York, qui a été publié le 28 novembre 2022. Il revient sur les grands dossiers diplomatiques du moment –Chine, Ukraine, Russie– ainsi que sur les tensions qui animent l’Église catholique aux États-Unis et dans le monde.

    L’agence I.MEDIA propose de revenir sur les points importants de cet entretien. 

    Ordination des femmes: suivre le «principe pétrinien»

    «Pourquoi une femme ne peut-elle pas entrer dans le ministère ordonné? C’est parce que le principe pétrinien ne le prévoit pas», explique le pape François. Il était interrogé par le magazine américain sur la souffrance de certaines femmes de ne pas pouvoir être ordonnées prêtres dans l’Église catholique. Faisant référence à la succession épiscopale héritée des apôtres de Jésus, tous des hommes, le pape propose d’approfondir d’autres voies que celle de l’ordination ministérielle – sacerdotale et diaconale. 

    «Au Vatican, les lieux où nous avons mis des femmes fonctionnent mieux»

    Il ajoute que l’Église ne peut se limiter à sa dimension ministérielle. «L’Église est femme. L’Église est une épouse. Nous n’avons pas développé une théologie de la femme qui reflète cela», déplore le pape. Le fait «que la femme n’entre pas dans la vie ministérielle n’est pas une privation». Sa place est «beaucoup plus importante» et il reste aujourd’hui à la développer à l’aune du «principe marial». Ce dernier, qui vient avec le «principe pétrinien», concerne la place de la féminité dans l’Église, «de la femme dans l’Église», avance-t-il. Le pape reprend ainsi ce qu’il avait déjà exprimé lors d’une conférence de presse à l’occasion de son voyage retour de Suède, à l’automne 2016.

    Pour le pontife, en plus des dimensions «pétrinienne» et «mariale» se trouve «une troisième voie», qu’il appelle: «la voie administrative». Sur ce point, le pape reconnaît qu’il faut encore donner «plus d’espace aux femmes» dans l’Église. «Au Vatican, les lieux où nous avons mis des femmes fonctionnent mieux». (...)

  • Par la raison seule, par l’intelligence, pouvons-nous trouver Dieu ?

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    De la chaîne youtube Foi et Raison :

    Interview du philosophe et théologien dominicain T.-D. Humbrecht o.p. sur le sujet de la connaissance de Dieu par la raison seule, par notre intelligence. Question qui nourrit parfois quelques débats et mécompréhensions; et il semblerait bien que les théologiens catholiques francophones ont, de nos jours, plutôt délaissé la possibilité d'une connaissance naturelle de Dieu. Mais le Concile Vatican I dans Dei Filius, puis Vatican II (qui a repris cette affirmation dans Dei Verbum), déclare que « Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine à partir des choses créées ». Est-ce que ça veut dire que par la raison seule, l’intelligence, nous pouvons trouver Dieu ? Ça implique donc que nous puissions trouver des preuves ?

    00:00 Intro

    01:05 Connaître Dieu par la raison seule ?

    7:38 « à partir des choses créées » : c’est-à-dire ?

    9:50 La foi n’est-elle pas avant tout une grâce, un don de Dieu ?

    16:59 Fidéisme et rationalisme

    21:05 Les preuves de Dieu délaissées en théologie

    25:55 Humani Generis et la « nouvelle théologie »

  • Inculturer la liturgie dans une anti-culture ?

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    De l'abbé Jean-Marie Perrot sur Res Novae :

    De l’inculturation liturgique dans une anti-culture

    L’accélération des évolutions culturelles et sociales dans les pays occidentaux pose avec plus d’acuité une question lancinante depuis la réforme de la liturgie : celle, désirée voire demandée par le concile Vatican II, de son inculturation.

    L’impossible inculturation dans une culture en mutation

    Les essais ont été nombreux, dès avant le dit Concile. Ainsi, dans le cadre des mouvements d’Action catholique, avant la seconde guerre mondiale et surtout après, on vit s’organiser des processions d’offrandes, où les instruments de travail ainsi que leur produit, étaient présentés avec le pain et le vin qui feraient la matière du sacrifice eucharistique. Si l’on s’interrogea alors sur le bien-fondé de présenter ces objets comme matière « associée » du sacrifice alors que c’en sont plutôt des fruits, fruits d’une vie chrétienne œuvrant dans la création et la société, le moins que l’on puisse dire est que, nonobstant la solution à l’objection liturgique et théologique soulevée, la démarche a définitivement tourné court. Ne restent que des dessins d’enfants ou, dans les « messes des peuples », des danses et des fruits bien exotiques pour un européen. On est assez loin d’une ambitieuse incarnation de la liturgie dans la vie moderne, de son inculturation… Mais l’aurait-on poursuivie, qu’est-ce qu’une telle procession, après l’automatisation du travail, la désindustrialisation, la tertiarisation et actuellement son ubérisation, pourrait aujourd’hui apporter qui représente « le fruit de la terre et du travail des hommes » ? Le monde du travail a profondément changé, et change encore, rendant illusoire l’idée d’en tirer une symbolique durable.

    Le langage a lui aussi changé et surtout, exerçant sur lui leur influence, les mœurs. Au risque de choquer quelque lecteur, mentionnons cette assemblée d’adolescents gloussant et se regardant goguenards en entendant le prêtre parler de la « vierge »… Plus profondément et surtout institutionnellement, la parole féministe a conduit à l’intégration aussi dans le langage liturgique de formules qui, si elles sont plus explicites, sont moins élégantes et alourdissent une rhétorique dont, en monde latin, on louait auparavant la finesse et la concision : « frères et sœurs… celles et ceux… », etc. Ces deux exemples illustrent ce à quoi la célébration en langue vernaculaire ne peut manquer d’être confrontée, car, dans ses mots, elle est inévitablement et immédiatement interprétée à l’aune de la langue telle qu’elle est parlée ici et maintenant. On peut certes, pour pallier les difficultés, aller de périphrases et de lourdeurs sémantiques en circonlocutions explicatives. Néanmoins, le processus ne s’annonce-t-il pas sans fin, et ne s’opère-t-il pas au détriment d’une langue liturgique qui a été l’honneur de l’Église latine ? Elle se meurt d’ailleurs, cette langue liturgique ; ne reste que le langage de tous les jours, qu’une certaine pastorale exige d’ailleurs, puisque « tout le monde » doit pouvoir comprendre…

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  • Belgique : la question de la mort imminente de l'Eglise catholique se pose logiquement.

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    De RTL Info :

    Plus qu'un Belge sur 40 va encore à la messe le dimanche: est-ce bientôt la fin de l’Eglise catholique?

    Ce 4 décembre, on parle religion sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. Les chiffres de la pratique du catholicisme et de la fréquentation des églises connaissent une chute vertigineuse. La question de la mort imminente de l'Eglise catholique se pose donc logiquement.

    "Si on manie uniquement les chiffres pour évaluer la vitalité de l’église, on peut se poser pas mal de questions, les évêques et les prêtres sont inquiets…", estime Jean Kockerols, évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles. Mais pour lui, c’est un "non" catégorique, l’Eglise ne va pas disparaître. "On quitte une époque de chrétienté qui a duré plusieurs siècles, une époque où tout le monde était plus ou moins catholique, plus ou moins pratiquant. On passe à un christianisme auquel on adhère volontairement, des fois quelques dimanches, parfois pas du tout…"

    Pour son micro-trottoir précédant l'interview de Jean Kockerols, Christophe Deborsu a explique avoir peiné à trouver un témoin qui se rendait encore à la messe. Seule une personne a répondu par la positive: une personne ayant été malade, hospitalisée, et qui a récemment trouvé la foi après les drames de sa vie. Mais cela n'est pas représentatif pour l'ecclésiaste. "Il y a des réalités à géométries variables… à Bruxelles cette ’chute’ n’est pas vertigineuse puisque les pratiquants à Bruxelles viennent de partout, hors de Bruxelles et hors de l’Europe, nous avons une communauté très vivante", affirme Monseigneur Kockerols. Autrement dit: les catholiques de l’extérieur, les étrangers. "On est sauvé par ces gens qui nous amènent leur foi et leur manière de la célébrer." (...)