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  • Pas de restauration de la liturgie sans volonté réelle

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    Par Philippe Maxence dans « Res Novae » Perspectives romaines :

    « Il n’y aura pas de restauration de l’Église possible, sans envisager une période de transition liturgique. Outre que celle-ci agira sur une amélioration de la liturgie en elle-même, elle aura aussi des conséquences sur une réappropriation par le peuple chrétien de la doctrine et des mœurs catholiques. Non par un coup de baguette magique, mais par une imprégnation permanente. Lex orandi, lex credendi. Reste que cet effort liturgique, qui s’insère dans une visée plus large, de véritable réforme de l’Église, nécessite des hommes pour l’accomplir. Des prêtres, des évêques, un pape ! Encore faudra-t-il que les artisans de ce « retour » aient la volonté décidée de l’accomplir malgré tous les obstacles qu’ils rencontreront.

    Or, que constatons-nous ? Depuis un peu plus de quarante ans, cette volonté a manqué aux hommes d’Église, alors même qu’ils auraient pu amorcer ce « retour » et qu’ils en parlaient. Plus exactement, ils se sont contentés de vouloir – et encore faiblement – un encadrement de la réforme. Benoît XVI a théorisé cette tentative, qui s’applique notamment à la liturgie, en la qualifiant d’« herméneutique de la réforme dans la continuité », qu’on pourrait aussi qualifier d’herméneutique de conservation des acquis du concile, dans une perspective modérée.

    La liturgie nouvelle rectifiée selon Jean-Paul II

    Il est clair que Jean-Paul II, puissamment aidé par le cardinal Joseph Ratzinger, a voulu imposer une troisième voie entre la réaction traditionaliste et la marche en avant progressiste. En ce qui concerne la liturgie, il s’agissait alors de mettre en application une interprétation de la réforme liturgique en tentant de la placer, dans une certaine mesure, dans le fil de la tradition liturgique. La parole officielle consistait alors à affirmer que la réforme liturgique constituait la dernière étape d’une réforme organique de la liturgie romaine, à l’instar des réformes antérieures de saint Pie X, Pie XII ou Jean XXIII. Une parole officielle qui avait pourtant quelques difficultés à entrer dans les esprits tant le fossé séparant la liturgie traditionnelle de la nouvelle liturgie semblait abyssal à tout spectateur honnête qu’il préfère d’ailleurs l’une ou l’autre de ces liturgies.

    À vrai dire, la difficulté ne venait pas seulement de la compréhension intellectuelle de ces liturgies que de la pratique elle-même de la nouvelle liturgie. D’où la multiplication des textes pontificaux pour à la fois célébrer la réforme liturgique issue du Concile et pour en corriger les mauvaises interprétations.

    Cependant, cette volonté de corriger les abus et de donner une interprétation correcte de ce qu’est « la vraie liturgie » issue du Concile trouvait une première limite dans la pratique liturgique du pape lui-même, notamment de Jean-Paul II. Malgré tout, peut-être sous l’influence de son très bugninien maître de cérémonies, Mgr Piero Marini, le pape de la « restauration », qui était aussi le pape d’Assise, a présidé des Eucharisties dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles s’éloignaient de l’interprétation que le même pape et les organes curiaux compétents en la matière tentaient de faire passer par ailleurs. De la même manière, la célébration d’un rite dit zaïrois en la basilique Saint-Pierre ne s’est pas déroulée la première fois sous le pontificat de François mais sous celui de Jean-Paul II. Il faut dire que Jean-Paul II, qui avait des dons incontestables d’acteur, était parfaitement à l’aise dans la liturgie nouvelle où la part de « jeu » du célébrant est très importante.

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  • RDCongo : Pourquoi le prochain scrutin présidentiel semble déjà “joué”

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    RDC-CENI-élection.jpgDémocratiques, les élections congolaises ne l’ont jamais été, si l’on excepte celles organisées sous la responsabilité de la Belgique pour constituer le premier gouvernement du Congo post-colonial.

    Sur le site web de « La Libre Afrique », Hubert Leclercq énonce déjà les procédures en préparation par l’actuel pouvoir en place pour manipuler les prochains résultats. Bah, « demokrasi, azali nani: mwasi soko mobali ? La démocratie, c’est qui : une femme ou un homme ? » NdB…   

    « L’organisation des scrutins annoncés pour le 20 décembre 2023 par la Commission électorale nationale indépendante multiplie les indices en faveur du pouvoir en place à Kinshasa.

    Si tu organises les élections, c’est pour les gagner”, nous avait expliqué l’ancien président du Gabon Omar Bongo en 2000. La formule, pour caricaturale qu’elle puisse paraître, n’a pas pris une ride. En République démocratique du Congo, les responsables de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ont annoncé, ce samedi 26 novembre, la tenue des prochaines élections présidentielles et législatives (nationales, provinciales et communales) pour le 20 décembre 2023.

    Un timing hyper serré que le patron de la Ceni, Denis Kadima Kazadi, installé à ce poste à la suite d’un processus très critiqué, se fait fort de tenir pour respecter la Constitution congolaise. Pour la plupart des observateurs internationaux, le calendrier est “matériellement intenable”, comme le martèle un expert qui a “accompagné de nombreux scrutins en Afrique”. Un rapport réalisé pour le PNUD à la fin de l’été dernier ne disait déjà rien d’autre.

    Il faut bien comprendre qu’en République démocratique du Congo, il n’y a pas d’état civil et pratiquement aucun suivi entre deux scrutins. À chaque fois, il faut donc enregistrer tous les électeurs, ce qui devrait représenter 50 millions de personnes cette fois. Il faut donc inscrire ces personnes une à une, remplir des fichiers manuellement, même si les équipes utilisent des tablettes informatiques”, poursuit un ancien membre de la Ceni. Pour Denis Kadima, l’enregistrement de ces 50 millions d’électeurs se fera en trois mois. “Impossible”, affirme sans ambage un expert congolais qui insiste sur la nécessité d’aller à la rencontre des électeurs dans des « conditions homériques »« Sans route, sans infrastructure, c’est impensable” et de rappeler qu’il y a cinq ans, “il avait fallu au moins 20 mois pour enregistrer ces électeurs en pouvant compter sur l’intendance de la Monusco pour transporter les kits d’enregistrement et le personnel de la Ceni, ce qui ne sera plus le cas cette année”.

    RDC : Tshisekedi passe en force. Cap sur la CENI ?

    Samedi dernier, en présentant son calendrier, Denis Kadima a d’ailleurs insisté sur la nécessité de recourir à une flotte d’avions pour aller à la rencontre des électeurs et sur le coût – imprévu – qu’aura cette mobilisation aérienne pour les caisses de l’État.

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  • Un pontificat houleux

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    De Francesco Peloso sur domani.it,

    2/12/2022

    Les crises qui pèsent sur le pontificat de François

    À quelques mois du dixième anniversaire de son élection, le pape François se retrouve à la tête d'une Église traversée par des motivations et des impulsions radicalement différentes. Des visions opposées sur l'avenir du catholicisme émergent parmi les évêques et les conférences épiscopales, la discussion se développe davantage par opposition que dans la recherche de médiations possibles. 

    À cet aspect général s'ajoutent d'autres faits critiques dans la vie de la Curie romaine, comme le long procès pour le scandale concernant l'achat de la propriété londonienne de Sloane Avenue avec des fonds de la secrétairerie d'État. L'affaire, qui a entraîné une perte de plus de 100 millions d'euros pour le Vatican, a incité François et ses collaborateurs à accélérer certains chapitres de la réforme financière (la secrétairerie d'État, entre autres, ne pourra plus gérer seule les ressources économiques), mais elle a également mis en lumière un maquis de mauvaise gestion, d'amateurisme et de structures de pouvoir, grandes et petites, alors qu'après des dizaines d'audiences, on ne sait même pas quels types de crimes ont été commis et par qui. 

    L'implication du cardinal Angelo Becciu, ancien substitut pour les affaires générales à la Secrétairerie d'État, dans divers volets de l'enquête n'a fait que nuire davantage à l'image d'une curie déjà sérieusement compromise par les scandales et les événements judiciaires du passé récent. En ce sens, la longueur de la procédure et la succession des révélations liées au procès sont des éléments qui ne semblent pas favoriser la résolution de l'affaire et la manifestation de la vérité.

    Entre-temps, François a réussi à faire passer la réforme de la curie, ce qui n'est pas un mince exploit si l'on considère que cet objectif était à la base du mandat qu'il a reçu en conclave de la part de la grande majorité des cardinaux qui l'ont élu. La nouvelle constitution apostolique Praedicate evangelium n'est en vigueur que depuis quelques mois, et ses effets seront certainement visibles dans le temps. Il convient de noter, entre autres, que tous les éléments de la réforme financière promulguée ces dernières années par le pape au moyen d'un motu proprio, tels que la transparence des budgets, la fin de la discrétion absolue des dépenses des différents départements du Vatican, les règles d'embauche, la création d'organes de contrôle et de planification des investissements, le rôle des différents dicastères économiques, font désormais partie du nouveau cadre institutionnel. Les problèmes ne sont toutefois pas terminés, comme en témoigne la toute récente décision prise par François de commissionner Caritas Internationalis, l'organisme qui regroupe les plus de 160 organisations caritatives de l'Église catholique dispersées dans le monde et placées sous le contrôle du Vatican. Il s'agit d'une décision qui touche à la fois la capacité de gestion interne du personnel et l'organisation du travail, qui font manifestement défaut, et la nécessité de rendre l'organisme plus apte à intervenir de manière adéquate dans les nombreux scénarios de crises humanitaires qui s'ouvrent dans le monde. Il est un fait que le cardinal philippin Luis Antonio Tagle, désormais ancien président de Caritas Internationalis et préfet du dicastère pour l'évangélisation, a également fait les frais de cette opération. Parallèlement, le rôle du cardinal jésuite canadien Michael Czerny, chef du dicastère pour le service du développement humain intégral - le super ministère pour les questions sociales et écologiques créé par le pape - " compétent en ce qui concerne Caritas Internationalis ", s'accroît. D'autre part, on ne peut passer sous silence le fait qu'un autre jésuite, Juan Antonio Guerrero Alves, préfet du Secrétariat à l'économie, a démissionné de son poste pour "raisons personnelles" le 30 novembre, et qu'à sa place a été nommé le secrétaire du même dicastère, le "Dr Maximino Caballero Ledo", c'est-à-dire un laïc, expert en gestion financière, espagnol de naissance et américain d'adoption. Et cela aussi est une petite révolution par rapport aux normes du Vatican ; un laïc à la tête des finances de l'Oltretevere, en effet, est un événement impensable il y a seulement quelques années.

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  • Malgré des attaques incessantes, les catholiques nigérians gardent leur foi

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    De Douglas Burton et Masara Kim* sur Catholic News Agency :

    Malgré des attaques incessantes, les catholiques nigérians gardent leur foi

    Abuja, Nigeria, 2 décembre 2022

    Le mois de novembre s'est avéré être un mois particulièrement meurtrier dans le centre du Nigeria, laissant des catholiques comme Matthew Onah et sa famille lutter pour faire face à leurs pertes. Dans l'enclave catholique de Maikatako, 11 personnes ont été tuées le 15 novembre lors d'une attaque menée par des milices armées, qui seraient au nombre de 200 à 300 et habillées en noir. Parmi les victimes se trouvait le fils de M. Onah, âgé de deux ans. Membre de la mission indépendante St Benedict de Kuba, dans le diocèse de Pankshin, dans l'État du Plateau, M. Onah a déclaré que sa femme, Rosemary, 33 ans, avait été blessée mais qu'elle se rétablissait dans un hôpital local. Leurs deux autres enfants ont survécu.

    Une semaine plus tard, au moins 12 civils non armés ont été tués par des miliciens musulmans radicalisés dans la ville de Wumat, à 45 miles au sud de Jos, la capitale de l'État du Plateau, selon Titus Alams, ancien président de la Chambre d'assemblée de l'État du Plateau. M. Alams a déclaré à CNA que plus de 200 terroristes ont encerclé le village situé au sommet d'une colline dans la froide nuit de mardi à mercredi, tirant sur les résidents qui tentaient de s'échapper.

    Les attaques ont suivi des semaines de raids terroristes sur les villages chrétiens environnants, ce qui a poussé les agriculteurs à rester loin de leurs fermes, a déclaré le père Andrew Dewan, responsable de la mission indépendante St Benedict de Kuba, qui dessert environ 25 villages environnants. "Le mois dernier encore, nous avons enterré deux de nos paroissiens dans une ville proche de Maikatako", a déclaré Dewan. "Ils ont été tués par les mêmes militants fulanis qui sont allés kidnapper leur sœur. Ils enlèvent les chrétiens pour obtenir une rançon, détruisent leurs cultures agricoles et mènent toujours des attaques, tuant les chrétiens et détruisant leurs moyens de subsistance." La motivation de ces attaques est "l'accaparement des terres et l'islamisation forcée", a-t-il déclaré. "Ils ont pris beaucoup de nos communautés et les ont transformées en zones interdites", a ajouté M. Dewan.

    Les autorités nigérianes ont souvent décrit les attaques comme des affrontements entre agriculteurs sédentaires et bergers semi-nomades pour les terres fertiles, qui, selon eux, ont augmenté en raison du changement climatique. L'évêque Michael Gokum, du diocèse de Pankshin, a déclaré à CNA qu'il s'agissait d'une déformation des faits. "Si vous êtes dans votre maison et que quelqu'un vient vous attaquer, ce n'est pas un affrontement", a déclaré Gokum lors d'une interview téléphonique. "Nous sommes inquiets de l'augmentation des meurtres, non seulement de catholiques mais de tous les chrétiens, qui se sont poursuivis sans relâche."

    Les attaques menées par des groupes de miliciens islamistes, diversement appelés "bergers", "bandits" ou "tireurs inconnus", font de plus en plus de victimes dans les villes agricoles des États de la vaste Middle Belt du Nigeria. Le 3 novembre, au moins 18 personnes ont été tuées par balles et à l'arme blanche dans la région nord de l'État de Benue, dans trois villages voisins du comté de Guma, a rapporté le père William Shom, un résident du comté. Beaucoup des victimes étaient des enfants, a déclaré Shom à CNA.

    Les experts nigérians s'inquiètent surtout du fait que les attaques de bergers se multiplient dans les États du sud du pays, où elles étaient rares il y a quelques années.

    Le 21 novembre, un groupe terroriste que l'on a entendu parler la langue de la tribu Fulani a attaqué des villages dans la zone sud de l'État d'Enugu, à environ 400 miles des lieux de l'attaque dans le comté de Bokkos, dans l'État du Plateau. L'État d'Enugu compte plus d'un million de résidents catholiques romains.

    Les analystes ont averti que les attaques incessantes - si l'on n'y résiste pas - pourraient faire tomber la nation la plus peuplée d'Afrique aux mains des islamistes radicaux.

    "Il est vrai que les agriculteurs chrétiens se heurtent aux éleveurs nomades musulmans fulanis, ou militants, depuis des dizaines d'années, mais les récentes attaques des militants fulanis semblent coordonnées et stratégiques", a déclaré à CNA Kyle Abts, directeur exécutif du Comité international pour le Nigeria (ICON). Il est "inquiétant de constater que les tueries se poursuivent dans l'État du Plateau et que, quelques jours plus tard, de nouvelles attaques ont lieu dans l'État d'Enugu, dans le sud du pays", a-t-il ajouté. "Dans toute la Middle Belt, les forces de sécurité sont soit dépassées, soit incapables d'arrêter, soit complices de ces attaques", a ajouté M. Abts.

    Solomon Maren, membre de la Chambre des représentants du Nigeria, a déclaré que Bokkos a connu une augmentation constante des attaques armées et des annexions depuis 2018. "Notre peuple dans les zones rurales ne peut plus cultiver ou se déplacer librement sans craindre les attaques. Rien que le mois dernier, nous avons enterré plus de 30 des nôtres qui ont été attaqués soit dans leurs fermes, soit dans leurs maisons", a-t-il déclaré.

    Le 17 novembre, le gouverneur Simon Lalong a ordonné une répression contre les cachettes des terroristes à Bokkos. Le porte-parole militaire, le Major Ishaku Takwa, a déclaré à CNA cette nuit-là que l'opération était déjà en cours. Cependant, trois heures plus tard, apparemment, la même bande de 300 terroristes qui a attaqué Maikatako a attaqué un village à environ deux miles à l'ouest de Maikatako. Les gardes volontaires de Maikatako, armés de fusils à un coup, ont résisté à l'attaque nocturne du mieux qu'ils ont pu, selon les gardes qui ont parlé à CNA.  "Ils se sont mis à l'abri derrière des maisons en tirant avec leurs armes, mais ont été contraints de battre en retraite par les armes supérieures des terroristes, des fusils d'assaut AK-47", a déclaré Bitrus Dang, un commissaire adjoint de police à la retraite. Dang et deux autres hommes ont été blessés au cours de l'attaque.

    Selon le porte-parole militaire de l'État du Plateau, le major Ishaku Takwa, les villageois n'appellent pas à l'aide assez tôt. "Le partage rapide des informations est essentiel pour mettre fin à ces attaques", a-t-il déclaré. "Ces terroristes arrivent et frappent en quelques minutes et s'en vont, donc nous avons besoin d'informations dès qu'elles se produisent".

    Un pasteur de la ville qui a demandé à ne pas être identifié par crainte de représailles a déclaré à CNA que deux camions de l'armée transportant au moins cinq hommes chacun étaient stationnés sur une rocade encerclant Maikatako plus tôt dans la soirée lorsque des rumeurs d'une attaque prévue ont commencé à circuler. Cependant, ils sont restés là à écouter de la musique pendant l'attaque, a déclaré l'ecclésiastique. "Nous étions impuissants", a déclaré Dang. "Ils sont arrivés avec des fusils AK-47 et AK-49 ainsi que d'autres armes sophistiquées", a-t-il ajouté. "Nous n'avions que des pistolets à cartouche à un coup". Il a ajouté que l'attaque s'est poursuivie pendant quatre heures sans aucune intervention de la police ou des soldats.

    En fouillant dans les décombres de leur maison incendiée le matin du 16 novembre, M. Onah a trouvé une Bible, son seul bien ayant survécu aux tirs des terroristes. "J'ai tout perdu, y compris mon bébé, ma voiture, ma maison, ma nourriture et mes vêtements, mais avec cette [Bible], mon espoir est renouvelé", a-t-il déclaré. "Rien ne m'empêchera d'être catholique. Rien ne m'empêchera de suivre le Christ", a-t-il ajouté.

    * Douglas Burton est un écrivain indépendant spécialisé dans le terrorisme nigérian depuis son domicile près de Washington, DC. Il a commencé à couvrir la campagne pour reprendre Mossoul à ISIS en 2015 et est passé à la couverture d'ISIS au Nigeria en 2019. Il est un ancien fonctionnaire du département d'État à Kirkuk, en Irak.

    Masara Kim est un reporter indépendant sur les conflits et un documentariste basé à Jos, au Nigeria.

  • Deuxième dimanche de l'Avent : Populus Sion

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    Populus Sion, (Introit du 2e dimanche de l'Avent)
    ecce Dominus veniet ad salvandas gentes :
    et auditam faciet Dominus gloriam vocis suae,
    in laetitia cordis vestri.

    Peuple de Sion,
    voici le Seigneur qui va venir pour sauver les nations ;
    et le Seigneur fera entendre sa voix pleine de majesté.
    Et votre cœur sera dans la joie.

    Prête l’oreille, berger d’Israël, 
    toi qui conduis Joseph comme un troupeau.

    (Isaïe 30, 19.30 / Psaume 80, 1)

  • Convertissez-vous (2e dimanche de l'Avent)

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    san-giovanni-battista1.jpgHomélie pour le 2e dimanche de l'Avent (source : Le Carmel en France)

    Frères et sœurs,

    « Pas de souci ! » On connaît l’expression qui s’est imposée dans le langage courant depuis une quinzaine d’années. Dans les relations entre amis, dans les relations professionnelles, l’expression retentit comme une antienne : « pas de souci ! » Certes, c’est une des vertus du langage que de rendre, dans nos relations, toute chose agréable. Mais l’expression, bien de notre époque qui se veut toujours positive et politiquement correcte, est très illusoire. Des soucis, nous en avons tous. Dame liturgie le sait bien, qui nous fait demander en ce jour : « Seigneur, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils ». Elle attire notre attention sur ce que nous en faisons et la place qu’ils occupent dans notre vie, notre vie de foi en particulier.

    C’est dans ce contexte, qu’en ce deuxième dimanche de l’Avent, retentit une autre expression : « convertissez-vous ! » Le violet, couleur liturgique de la conversion et de la pénitence, ne se porte jamais aussi bien qu’en ce jour, alors que l’Avent se parerait également des autres couleurs liturgiques : le vert, couleur de l’espérance à laquelle invite tout particulièrement, dans son appel à la vigilance, le premier dimanche de l’Avent ; le blanc, couleur de la joie qui sera la marque de dimanche prochain ; et le rouge, couleur de l’Esprit-Saint, qui recouvrira la Vierge Marie, dans cette imminence de la Nativité qui caractérise le quatrième dimanche de l’Avent. 

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  • Il faut changer son cœur pour voir Dieu qui vient (homélie pour le 2ème dimanche de l'Avent)

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    homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 2e dimanche de l’Avent A,

    4 décembre 2022

    Je suis touché par le réconfort que nous apportent les Écritures en ces temps difficiles pour le monde et pour l’Église. Chaque jour de la semaine, nous lisons le prophète Isaïe, comme nous venons de le faire aussi ce dimanche. Par sa bouche, le Seigneur rend courage à son peuple épuisé par l’injustice fomentée par les puissants de la société de l’époque et par les menaces de guerre qui planent par le nord (Assyrie) ou par le sud (Égypte). À ce peuple à l’avenir bouché, dont la situation rappelle nos épreuves présentes et à venir, Dieu annonce sa visite, sa présence, la consolation de son amour pour les pauvres, les faibles, ceux qui sont regardés de haut, méprisés ou moqués. Le peuple juif a vécu avec cette espérance. Il pouvait se redire sans cesse : voilà ce que le Seigneur va faire pour nous. Au milieu des épreuves, au lieu du découragement ou du chacun pour soi, les croyants pouvaient se rappeler le merveilleux règne de paix promis par le Seigneur, ce règne où « le loup habitera avec l’agneau », où « il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute la montagne sainte » du Seigneur (Is 11,9).

    Pour quand est-il, ce règne ? Car espérer quelque chose de proche, c’est stimulant. Mais attendre indéfiniment sans jamais rien voir venir, c’est usant. Vous avez entendu que le règne de paix où l’enfant n’a plus à craindre la vipère s’établit parce que « la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer » (Is 11,9). C’est par l’accueil du Seigneur dans notre intelligence et notre cœur, donc notre volonté, que le règne du Christ se répand et se fait voir. C’est quand le Seigneur se sera fait connaître de tous que son règne sera là. Alors on se dit : c’est pas demain la veille ! Et même : ça va de mal en pis ! Oui, mais…

    Dieu dont Isaïe annonce l’action a fait un pas de géant il y a 2000 ans, car ce rejeton de la racine de Jessé, père de David, qui inaugurera ce règne de paix, nous le connaissons, nous l’avons accueilli comme le Christ : c’est Jésus, de Nazareth, lui qui s’est fait serviteur au milieu de nous, par amour, pour nous sauver. Son règne est là, bien établi depuis sa passion et sa résurrection.

    Pourtant nous souffrons souvent de ne pas le voir. Nous ressentons un déficit de l’action du Seigneur, au point que nous oublions que c’est lui qui sauve, que c’est près de son cœur que nous trouvons la chaleur et la lumière dont nous avons besoin pour vivre. Maintenant nous parlons beaucoup de réformes dans l’Église, mais trop souvent ce qu’on dit de l’Église passe à côté de l’essentiel, nous ne mettons pas assez en avant sa mission, qui est de dire ouvertement : « viens te réchauffer auprès du Seigneur ».

    Comment réagir ? Comment vivre de l’espérance du Royaume dans un monde qui semble aller dans l’autre sens et avec une perception si faible de ce que le Christ a déjà réalisé ? Nous oublions que c’est le Seigneur qui sauve, qui apporte la lumière, parce que notre cœur ne le voit pas. Et ce qui nous rend aveugle, c’est le péché, c’est-à-dire ce comportement de l’homme qui refuse de prêter assez d’attention à Dieu et qui dit qu’il va surtout suivre sa propre idée. Le pécheur ne voit pas la lumière, il ne perçoit pas que Dieu est là et qu’il agit, car il a comme des écailles spirituelles sur les yeux. Cela le conduit à se désintéresser de Dieu et à répandre le règne de l’indifférence, du repli sur soi, du découragement. Par notre péché nous devenons incapables de voir le règne du Christ et en conséquence nous collaborons à la diffusion des ténèbres. Nous devenons découragés et décourageants.

    C’est pourquoi Jean le Baptiste a annoncé la venue du Christ par un appel à la conversion. Il faut changer son cœur pour voir Dieu qui vient, pour goûter la paix de Dieu. Il faut sortir des murailles de résignation où nous nous sommes enfermés, il faut désirer le salut. Demandons au Seigneur de voir déjà le règne qu’il établira bientôt de gré ou de force dans notre monde ! Cherchons ce qui nous rend tristes, tendus, pessimistes ! Voyons s’il n’y a pas là un attachement désordonné, une dureté de cœur cachée. Et renonçons-y ! Et allons demander le pardon de Dieu ! Alors nous verrons la lumière de l’amour de Dieu, d’une façon bien plus nette, bien plus forte, bien plus joyeuse. Il vient le Seigneur, et dès maintenant il veut renouveler notre vie. Et bientôt, au milieu des épreuves du monde et de l’Église, son règne éclatera.

  • Bruxelles, 13 décembre : Philo à Bruxelles avec Stéphane Mercier (Progrès spirituel et discipline de vie en Orient et en Occident : perspectives croisées)

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  • Pakistan : Asia Bibi appelle à protéger les victimes des lois sur le blasphème

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Asia Bibi appelle à protéger les victimes des lois sur le blasphème au Pakistan

    3/12/2022

    Le 1er décembre, Asia Bibi, une catholique pakistanaise acquittée en 2018 après des années de prison pour blasphème, a accordé une première interview vidéo, publiée en ligne alors qu’elle et ses proches vivent toujours au Canada, leur pays d’adoption. Elle a appelé les agences gouvernementales pakistanaises à enquêter avec rigueur sur les affaires de blasphème et à protéger les innocents. « Ils doivent être libérés. Des longues peines sans preuve, c’est une grande injustice pour notre pays », a-t-elle déclaré.

    Asia Bibi lors de sa venue à Paris en 2020.

    Asia Bibi, une femme catholique pakistanaise qui a échappé à la peine capitale après avoir été accusée de blasphème et qui vit aujourd’hui au Canada, a appelé à la protection des victimes des lois sur le blasphème dans son pays. Dans sa première interview vidéo donnée depuis qu’elle a été acquittée par la Cour Suprême du Pakistan, en 2018 avant de quitter le pays, elle a appelé les agences gouvernementales pakistanaises à enquêter « rigoureusement » sur les affaires liées au blasphème.

    « Protégez les innocents plutôt que de les battre dans les commissariats. Les innocents doivent être libérés. De longues peines pour des accusations sans preuves, c’est une grande injustice dans notre pays », a-t-elle déclaré dans son interview, publiée en ligne le 1er décembre. « Ils ne comprennent ni la bible ni le coran même après les avoir étudiés. Au nom de Dieu, ouvrez vos cœurs à la pitié. Le Pakistan n’est pas que pour les musulmans. Je me sens en colère quand de bons musulmans sont visés pour avoir sympathisé avec des minorités religieuses démunies », a-t-elle ajouté.

    Elle a également évoqué plusieurs affaires d’assassinats liées à des accusations de blasphème, dont celui de l’ancien gouverneur du Pendjab Salman Taseer, tué pour avoir dénoncé la loi sur le blasphème comme une « loi mauvaise », et celui de l’ancien ministre des Minorités Shahbaz Bhatti, tué en 2011 pour avoir appelé à réformer la législation sur le blasphème.

    Une situation toujours incertaine

    Asia Bibi a souligné que pour vivre, elle a un travail modeste à cause du manque d’éducation qu’elle a reçu. Elle a aussi regretté divers problèmes qu’elle rencontre dans son pays adoptif comme la barrière de la langue. Aujourd’hui, elle vit dans une maison louée. « Il y a des gens qui ont profité de mon nom mais je n’ai rien eu. Notre communauté aurait dû nous aider. Les gens pensent que nous gagnons beaucoup d’argent depuis qu’on nous a accordé le droit d’asile. Le gouvernement nous a seulement soutenus durant un an », a-t-elle poursuivi.

    « Même mes filles n’ont pas pu étudier à cause de ma situation, et aujourd’hui elles font face à un avenir incertain. Mes années de souffrances nous ont affaiblis. Mon mari a été opéré de la vésicule biliaire au Pakistan, et il a cherché du travail durant quatre ans. » La femme catholique, qui a fait la une des journaux après son accusation de blasphème par un groupe de femmes en 2009, confie que sa vie continue d’être « une histoire douloureuse, un test de la part de Dieu », ajoute-t-elle. Sa mère est morte alors qu’elle était en prison, et elle n’a pas pu revoir son père. Trois de ses enfants sont toujours au Pakistan, précise-t-elle.

    Saif ul Malook, le principal avocat qui l’a défendu, estime qu’elle est en partie responsable. « Elle a fait confiance à des ONG qui lui ont fait de fausses promesses. Étant illettrée, elle ne savait pas comment se vendre et par conséquent elle est déprimée. Elle ne m’a même pas remercié après son acquittement », a-t-il souligné.

    Une organisation chrétienne appelle à abroger les lois sur le blasphème

    De son côté, le 29 novembre, l’organisation britannique CSW (Christian Solidarity Worldwide) a appelé à réviser les lois draconiennes sur le blasphème lors d’un événement virtuel sur la situation de la liberté de religion et de croyance au Pakistan. Selon CSW, le pays « doit assurer que des amendements sont appliqués afin de minimiser le détournement de ces lois à court terme, et tendre vers une abrogation totale à long terme ».

    « Le Pakistan doit enquêter sur toutes les affaires de violences contre des personnes accusées de blasphème, et poursuivre tous les responsables », a insisté l’organisation, en demandant également la libération de tous les prisonniers d’opinion sans condition, y compris ceux qui sont actuellement condamnés pour blasphème. CSW a aussi appelé à mettre fin aux attaques qui sont faites contre les musulmans Ahmadis.

    Le blasphème reste une question sensible dans la société pakistanaise. Le Centre pour la justice sociale (CSJ), basé à Lahore, estime qu’au moins 1 949 personnes ont été accusées de dans le cadre des lois sur le blasphème entre 1987 et 2021. Un grand nombre de ces affaires doivent encore être jugées.

    Le mois dernier, l’ONG Voice for Justice a condamné la torture en détention d’Imran Rehman, un chrétien de 32 ans et père de deux filles, arrêté en septembre après avoir été accusé d’avoir publié des contenus blasphématoires sur un groupe WhatsApp. Selon les militants pour les droits de l’homme au Pakistan, la majorité des victimes chrétiennes des lois sur le blasphème et de leurs proches se retrouvent dans une situation incertaine et avec peu d’espoir face à l’avenir.

    (Avec Ucanews)

  • Le chemin synodal allemand a été conçu pour créer une "pression" sur l'Église

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    D'AC Wimmer sur Catholic News Agency :

    Le chemin synodal allemand a été conçu pour créer une "pression" sur l'Église, selon l'un de ses fondateurs
     
    2 décembre 2022

    La voie synodale allemande a été conçue dès le départ pour éviter les sanctions légales tout en créant simultanément une "pression" sur l'Église pour changer l'enseignement catholique, a déclaré vendredi aux médias allemands l'un des fondateurs du processus.

    Thomas Sternberg, ancien président du Comité central des catholiques allemands (ZdK), a déclaré que le processus controversé voulait obtenir des changements dans l'enseignement de l'Eglise sur l'homosexualité, l'ordination des femmes et d'autres sujets, a rapporté CNA Deutsch, le partenaire d'information en langue allemande de CNA.

    S'adressant au radiodiffuseur diocésain allemand Domradio le 2 décembre, M. Sternberg a déclaré que le Chemin synodal se déroulait "avec beaucoup plus de succès que je ne le pensais". 

    À la lumière des interventions du Vatican contre la Voie synodale, il a déclaré qu'il était devenu clair "qu'il était juste de ne pas utiliser la forme d'un synode, car cela aurait été sanctionné par le droit canonique" et "aurait donné au droit canonique la possibilité d'interdire quelque chose comme cela".

    Du point de vue du droit canonique, le Chemin synodal n'était qu'"un processus de discussion non contraignant", a déclaré M. Sternberg. 

    Ce n'est que de cette manière que les participants pouvaient "agir librement". Alors, même les objections critiques préfabriquées qui ont été soulevées par Rome ne servent à rien". 

    Avec le cardinal Reinhard Marx, Sternberg a lancé le Chemin synodal en 2019. Reconnaissant que le processus n'est pas un synode, Marx avait alors déclaré qu'il s'agissait plutôt d'un "processus 'sui generis'."

    La lettre du pape au peuple de Dieu pèlerin en Allemagne est restée "très importante", a déclaré Sternberg le 2 décembre.

    Comme de nombreux dirigeants du ZdK, Sternberg est un politicien professionnel. Il a décrit en détail certains des outils et tactiques politiques que les organisateurs du Chemin synodal allemand ont suivis dans leur quête de changement, a rapporté CNA Deutsch, le partenaire d'information en langue allemande de CNA. 

    D'une part, a-t-il dit, il était clair que les participants ne pouvaient pas "décider de la question de l'ordination des femmes ou de la question de l'abolition du célibat en Allemagne". 

    Cependant, a-t-il ajouté, "je suis un homme politique dans la mesure où je sais que des processus et des développements sont nécessaires pour que les sujets soient dignes de discussion en premier lieu."

    "Lorsque vous vous engagez dans un processus synodal, vous devez également compter avec le fait que parfois vous ne gagnez pas", a déclaré Sternberg à propos du seul texte qui n'a pas encore été adopté par le processus - ce qui a conduit à des scènes tumultueuses lors de l'événement de Francfort.

    "Nous devons en parler, et nous devons faire des demandes", a déclaré l'ancien président du ZdK à propos de l'approche choisie par les organisateurs. "Ce n'est que par la pression qu'un véritable changement s'opère".

    Sternberg a spécifiquement mentionné les textes de la Voie synodale sur l'ordination des femmes au sacerdoce, le cléricalisme et l'homosexualité.

    Il a déclaré que ces sujets étaient désormais discutés "au niveau international, et pas seulement en Allemagne", grâce au processus allemand.

    La semaine dernière, le Vatican a publié le texte intégral de ses derniers avertissements concernant un autre schisme en provenance d'Allemagne, soulevant des préoccupations et des objections fondamentales.

    La Voie synodale risque de ne pas viser à réaliser des innovations pastorales mais à tenter une "transformation de l'Église", a averti le cardinal Marc Ouellet dans sa déclaration, publiée en allemand par CNA Deutsch.

    Le préfet du Dicastère des évêques a déclaré que les suggestions du Chemin synodal "blessent la communion de l'Église", semant "le doute et la confusion au sein du peuple de Dieu".

    Le Vatican recevait quotidiennement des messages de catholiques scandalisés par ce processus, a-t-il ajouté. 

    Le successeur de M. Sternberg à la présidence du Comité central des catholiques allemands, Irme Stetter-Karp, a accusé le Vatican de "snober" les catholiques allemands le 21 novembre.

    La Voie synodale - "Synodaler Weg" en allemand, parfois traduit par "Chemin synodal" - devrait néanmoins se poursuivre comme prévu par les organisateurs. La prochaine (et jusqu'ici dernière) assemblée synodale aura lieu au printemps 2023.

    AC Wimmer est le rédacteur en chef fondateur de CNA Deutsch. Ancien cadre supérieur du radiodiffuseur public SBS et diplômé de l'Université de Melbourne et de l'Université Monash (Australie), il a travaillé comme journaliste dans le monde entier. Avant de rejoindre EWTN News, cet Australien d'origine bavaroise était rédacteur en chef du journal de l'archidiocèse de Munich.

  • Forte augmentation des demandes de "débaptisation" en Belgique

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Forte augmentation des demandes de "débaptisation" en Belgique

    L'Église de Belgique a constaté une forte augmentation du nombre de personnes demandant à ce que leur nom soit rayé des registres de baptême.

    30 novembre 2022

    L'Église catholique de Belgique a fait état mercredi d'une forte augmentation du nombre de personnes demandant la radiation de leur nom des registres de baptême.

    Le dernier rapport annuel de l'Église, publié le 30 novembre, fait état de 5 237 demandes de ce type en 2021, contre 1 261 en 2020 et 1 800 en 2019.

    Le Catéchisme de l'Église catholique indique que "le baptême scelle le chrétien avec la marque spirituelle indélébile de son appartenance au Christ." Alors qu'une personne peut faillir à la pratique de la foi, voire la renier complètement, il est impossible d'inverser les effets du baptême.

    Néanmoins, un mouvement qui se développe en Europe pour promouvoir le "débaptême" a encouragé les catholiques à écrire aux autorités de l'Église pour demander à être rayés des registres de baptême des paroisses. Ce mouvement est un consortium de plusieurs factions politiques et philosophiques parmi les laïcs européens.

    Un porte-parole de la conférence épiscopale belge a déclaré au Pilier le 1er décembre que lorsque l'Église recevait une demande de "débaptisation", "il est noté dans le registre, dans la marge, que la personne a demandé à être désinscrite."

    "Vous n'êtes pas autorisé à rayer ou à supprimer une entrée dans un registre officiel", a-t-il expliqué.

    Le rapport annuel suggère que la réaffirmation par le bureau doctrinal du Vatican, en mars 2021, que l'Église catholique n'a pas le pouvoir de bénir les unions homosexuelles pourrait "expliquer en partie" le pic des demandes.

    Le document indique que "La Congrégation [aujourd'hui Dicastère] pour la Doctrine de la Foi n'autorise pas la bénédiction des couples 'de même sexe'. Cette question fait l'objet d'une attention médiatique considérable. Cela peut expliquer en partie le nombre croissant de demandes de radiation du registre des baptêmes. Les évêques belges appellent les fidèles du pays à œuvrer pour un climat de respect, de reconnaissance et d'intégration."

    En septembre, les évêques flamands de Belgique ont publié un nouveau document sur la pastorale des catholiques qui s'identifient comme LGBT, qui comprenait un texte autorisant la bénédiction rituelle des couples de même sexe.

  • "Nous sommes en voie d’apostasie accélérée"

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    De Guillaume Drago sur le site de La Nef :

    Apostasie

    Apostasie : « abandon public d’une religion, d’une doctrine, d’un parti » (Petit Larousse illustré, 1986). Cette définition, au style presque vieilli tant elle est simple et claire, dit bien ce qu’elle veut dire : apostasier, c’est se renier, dans ses convictions les plus fortes. C’est l’apostasie de l’Europe occidentale à laquelle on assiste, sans que cela ne semble émouvoir grand monde.

    Le continent européen est en voie d’apostasie généralisée. Chacun le sait, le voit et ne dit rien parce que nous nous sentons tous, en quelque sorte, responsables de celle-ci. Quelques esprits clairs le disent, avec leurs mots, leur style, leur pensée. On pense à Chantal Delsol et à sa Fin de la chrétienté (1), à Jean-Luc Marion avec sa Brève apologie pour un moment catholique (2) ou Pierre Manent dont le dernier ouvrage Pascal et la proposition chrétienne (3) est une remarquable tentative de sauvetage de ce que la civilisation occidentale et particulièrement française recèle encore de christianisme.

    Rejet général du christianisme

    Nous sommes en voie d’apostasie accélérée car tout ce qui faisait le christianisme occidental et qui « tenait » la société, comme le ciment « tient » le mur, est aujourd’hui rejeté de la façon la plus générale qui soit. Ce processus restera sans doute dans l’histoire des civilisations comme le témoignage du plus grand sabordage culturel et religieux provoqué non par des coups de boutoir extérieurs, à l’image des grandes invasions et des conversions forcées, mais par ceux-là mêmes qui en ont été les dépositaires.

    Qu’on en juge, si on veut évidemment le voir, tant la cécité de ceux qui ont sacrifié aux idoles du modernisme culturel et religieux est forte et sombre (« ils ont des yeux et ils ne voient pas, ils ont des oreilles et ils n’entendent pas », dit le Psaume).

    Lire la suite sur le site de La Nef

    (1) Chantal Delsol, La fin de la chrétienté. L’inversion normative et le nouvel âge, Cerf, 2021.
    (2) Jean-Luc Marion, Brève apologie pour un moment catholique, Grasset, 2017.
    (3) Pierre Manent, Pascal et la proposition chrétienne, Grasset, 2022.