Le procès de Jésus-Christ
Nous voulons raconter, l’Evangile à la main, et discuter à la lumière de l’histoire, cet inique procès que le Sanhédrin intenta au Christ et qui aboutit au déicide.
Il y aura trois parties :
-Les juges de Jésus-Christ.
-Le jugement de Jésus-Christ
-Critiques du jugement de Jésus-Christ.
Première partie : Les juges de Jésus-Christ.
Chapitre 1 Les juges, membres du Sanhédrin
Les juges qui condamnèrent le Christ à la mort, et firent ratifier par Pilate leur inique sentence, appartenaient au Sanhédrin de Jérusalem.
Qu’est-ce donc que le Sanhédrin ?
Etymologiquement, ce nom est d’origine grecque. Il désignait chez les Juifs « le grand conseil » ou le tribunal suprême de la nation qui fut créé à Jérusalem après l’exil de Babylone (Cf Lemann, Valeur de l’Assemblée, p. 3)
Les sanhédrites tenaient ordinairement séance dans une salle du Temple, construite en pierres taillées et appelée pour cette raison lischkath-hagazith. Quand les sanhédrites se réunissaient au grand complet, ils ne devaient pas être moins de soixante-et-onze, y compris le président.
Ces soixante et onze membres formaient trois chambres ou classes ; la classe des grands prêtres, la classe des anciens ; la classe des scribes ou docteurs de la loi. Tous ses détails nous sont donnés par le Nouveau Testament.
En principe chacune des chambres du Sanhédrin comptait vingt-trois membres. Leur nombre ne furent pas toujours égal. Elles ne l’étaient pas au siècle de Jésus-Christ. A cette époque, les prêtres formaient avec les scribes la majorité du Sanhédrin. C’est donc le parti sacerdotal qui eut la grande responsabilité dans le procès de Christ.
- 1 Anne, l’ex-grand prêtre.
C’est le grand prêtre Anne qui fut l’acteur principal du drame du Christ, l’auteur véritable du meurtre religieux et juridique du Christ. . Caïphe, les scribes et le peuple ne furent en effet que des instruments dociles entre ses mains. Il fut élevé dans les doctrines des saducéens. Esprit vif, ambitieux et retors, il parvint à se faire de bonne heure une réputation rare d’habileté. Il était riche et habile en affaires. Il lui fut donc aisé de s’attirer par des dons magnifiques la faveur du gouverneur, même celle du grand-prêtre Josué qu’il cultivait assidument.
Anne avait 37 ans lorsqu’il fut nommé « grand prêtre » ; C’était une affaire d’intrigues et d’argent. On donnait la tiare à qui offrait le plus. Aussi on pense qu’Anne ne fut « oint » sans user de quelques manœuvres auprès de Sulpicius Quirinius, alors gouverneur de Syrie et de Judée pour briguer les honneurs du suprême sacerdoce.