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Au rythme de l'année liturgique - Page 170

  • Carême : et si nous décidions de ne rien préférer à l'amour du Christ ?

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    Ce pourrait être le fil rouge de notre carême : une conversion qui nous amènerait à ne rien préférer à l'amour du Christ :

    Ne rien préférer au Christ, homélie par le  (source)

    Il y a deux manières, vous le savez, d’accomplir le cours de son existence. Il y a la manière de la feuille morte: à la surface des eaux, elle se laisse emporter, ballotter, au gré des courants et, finalement, elle échoue, inutile, sur le rivage. Et puis il y a la manière du poisson: il sait où il va et il se dirige en fonction de ce but, utilisant les courants, parfois même à contre courant.

    Eh bien, frères et sœurs, que sommes-nous: feuille morte ou bien poisson? C’est-à-dire: nous laissons-nous porter passivement par le flux des événements contradictoires ou bien, avec la grâce de Dieu, essayons-nous de nous prendre en main, de construire notre vie chrétienne de façon responsable? Cette dernière hypothèse – qui est la bonne – implique fondamentalement un choix, le choix résolu de suivre Jésus-Christ envers et contre tout, le choix de ne rien préférer à l’amour du Christ, comme le demande saint Benoît. Tant que cette décision de base ne sera pas prise, nous n’avancerons pas d’un pouce, nous stagnerons, nous tournerons en rond.

    Bref, en un mot comme en mille, il faut choisir. Or, c’est bien connu, choisir, c’est sacrifier. S’engager dans une direction, c’est s’éloigner d’autant des autres. Choisir d’épouser Juliette, c’est renoncer à Cunégonde, qui pourtant n’était pas mal non plus. Or notre problème, c’est que nous avons peur et que nous ne voulons rien lâcher. Au fond, nous voudrions, comme on dit, avoir et le beurre et l’argent du beurre. La Vie éternelle, d’accord… mais à condition de ne rien laisser passer des petits plaisirs de ce monde. Au cas où… Hommes de peu de foi, nous sommes comme ces israélites à l’âme partagée qui, ne pouvant se décider, balançaient entre Dieu et Baal, car il est plus sûr, n’est-ce pas? d’avoir deux fers au feu.  »  Jusqu’à quand, leur reproche le prophète Élie, clocherez-vous des deux jarrets. Si le Seigneur est Dieu, suivez-le; si c’est Baal, suivez-le  » (I R 18, 21). Nul ne peut servir deux maîtres à la fois. Il faut choisir.

    Et c’est d’ailleurs dans ce choix que s’affirme la vraie liberté. Parfois, on s’imagine (bien à tort, mais vous l’entendrez souvent) que la liberté c’est de ne pas choisir, de ne pas s’engager, de dire  » non « . On  » garde sa liberté « . Mais la source qui jaillit de terre, si elle ne s’engage pas dans une direction déterminée, va très vite transformer tout le sol en bourbier. De même notre liberté. Car, en fait, la liberté, c’est cette aptitude étonnante que nous avons à pouvoir nous donner, nous engager, dire  » oui « , non pas sous la pression des contraintes extérieures mais du plus profond de nous-mêmes. C’est donc en choisissant, en se donnant, qu’on exerce vraiment sa liberté et à tout vouloir garder, on risque de tout perdre. On se retrouve alors au milieu ou, pire, au soir de sa vie, les mains vides et le coeur triste, parce qu’on n’a rien donné, rien construit, sous prétexte de préserver sa liberté. Et de toute manière, le temps a choisi pour nous.

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  • L'Aide à l'Eglise en Détresse propose un chemin vers Pâques avec l'Eglise souffrante

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  • Arrête-toi, regarde et reviens : l'homélie du pape pour la messe du mercredi des cendres

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    Homélie du pape François (14 février 2018) (source)

    Le temps du Carême est un temps favorable pour corriger les accords dissonants de notre vie chrétienne et accueillir l’annonce de la Pâque du Seigneur toujours nouvelle, joyeuse et pleine d’espérance. L’Église dans sa sagesse maternelle nous propose de prêter une attention particulière à tout ce qui peut refroidir et rouiller notre cœur de croyant.

    Les tentations auxquelles nous sommes exposés sont nombreuses. Chacun d’entre nous connaît les difficultés qu’il doit affronter. Et il est triste de constater comment, face aux vicissitudes quotidiennes, profitant de la souffrance et de l’insécurité, se lèvent des voix qui ne savent que semer la méfiance. Et si le fruit de la foi est la charité – comme aimait le répéter Mère Térésa de Calcutta -, le fruit de la méfiance est l’apathie et la résignation. Méfiance, apathie et résignation : ces démons qui cautérisent et paralysent l’âme du peuple croyant.

    Le Carême est un temps précieux pour débusquer ces dernières, ainsi que d’autres tentations et laisser notre cœur recommencer à battre au rythme du cœur de Jésus. Toute cette liturgie est imprégnée par ces sentiments et nous pourrions dire que cela fait écho à trois expressions qui nous sont offertes pour «réchauffer le cœur du croyant»: arrête-toi, regarde et reviens.

    Arrête-toi un peu, laisse cette agitation et cette course insensée qui remplit le cœur de l’amertume de sentir que l’on n’arrive jamais à rien. Arrête-toi, laisse cette injonction à vivre en accéléré qui disperse, divise et finit par détruire le temps de la famille, le temps de l’amitié, le temps des enfants, le temps des grands-parents, le temps de la gratuité… le temps de Dieu.

    Arrête-toi un peu devant la nécessité d’apparaître et d’être vu par tous, d’être continuellement à “l’affiche ”, ce qui fait oublier la valeur de l’intimité et du recueillement.

    Arrête-toi un peu devant le regard hautain, le commentaire fugace et méprisant qui naît de l’oubli de la tendresse, de la compassion et du respect dans la rencontre des autres, en particulier de ceux qui sont vulnérables, blessés et même de ceux qui sont empêtrés dans le péché et l’erreur.

    Arrête-toi un peu devant l’obsession de vouloir tout contrôler, tout savoir, tout dévaster, qui naît de l’oubli de la gratitude face au don de la vie et à tant de bien reçu.

    Arrête-toi un peu devant le bruit assourdissant qui atrophie et étourdit nos oreilles et qui nous fait oublier le pouvoir fécond et créateur du silence.

    Arrête-toi un peu devant l’attitude favorisant des sentiments stériles, inféconds qui surgissent de l’enfermement et de l’apitoiement sur soi-même et qui conduisent à oublier d’aller à rencontre des autres pour partager les fardeaux et les souffrances.

    Arrête-toi devant la vacuité de ce qui est immédiat, momentané et éphémère, qui nous prive de nos racines, de nos liens, de la valeur des parcours et du fait de nous savoir toujours en chemin.

    Arrête-toi pour regarder et contempler!

    Regarde les signes qui empêchent d’éteindre la charité, qui maintiennent vive la flamme de la foi et de l’espérance. Visages vivants de la tendresse et de la bonté de Dieu qui agit au milieu de nous.

    Regarde le visage de nos familles qui continuent à miser jour après jour, avec beaucoup d’effort, pour aller de l’avant dans la vie et qui, entre les contraintes et les difficultés, ne cessent pas de tout tenter pour faire de leur maison une école de l’amour.

    Regarde les visages interpellant de nos enfants et des jeunes porteurs d’avenir et d’espérance, porteurs d’un lendemain et d’un potentiel qui exigent dévouement et protection. Germes vivants de l’amour et de la vie qui se fraient toujours un passage au milieu de nos calculs mesquins et égoïstes.

    Regarde les visages de nos anciens, marqués par le passage du temps ; visages porteurs de la mémoire vivante de nos peuples. Visages de la sagesse agissante de Dieu.

    Regarde les visages de nos malades et de tous ceux qui s’en occupent ; visages qui, dans leur vulnérabilité et dans leur service, nous rappellent que la valeur de chaque personne ne peut jamais être réduite à une question de calcul ou d’utilité.

    Regarde les visages contrits de tous ceux qui cherchent à corriger leurs erreurs et leurs fautes et qui, dans leurs misères et leurs maux, luttent pour transformer les situations et aller de l’avant.

    Regarde et contemple le visage de l’Amour Crucifié qui, aujourd’hui, sur la croix, continue d’être porteur d’espérance; main tendue à ceux qui se sentent crucifiés, qui font l’expérience dans leur vie du poids leurs échecs, de leurs désenchantements et de leurs déceptions.

    Regarde et contemple le visage concret du Christ crucifié par amour de tous sans exclusion. De tous ? Oui, de tous. Regarder son visage est l’invitation pleine d’espérance de ce temps de Carême pour vaincre les démons de la méfiance, de l’apathie et de la résignation. Visage qui nous incite à nous écrier: le Royaume de Dieu est possible!

    Arrête-toi, regarde et reviens. Reviens à la Maison de ton Père. Reviens, sans peur, vers les bras ouverts et impatients de ton Père riche en miséricorde qui t’attend (cf. Ep. 2,4).

    Reviens ! Sans peur, c’est le temps favorable pour revenir à la maison, à la maison «de mon Père et de votre Père» (cf. Jn. 20,17). C’est le temps pour se laisser toucher le cœur… Rester sur le chemin du mal n’est que source d’illusion et de tristesse. La vraie vie est quelque chose de bien différent et notre cœur le sait bien. Dieu ne se lasse pas et ne se lassera pas de tendre la main (Cf. Bulle Misericordiae Vultus, n.19).

    Reviens, sans peur, pour faire l’expérience de la tendresse de Dieu qui guérit et réconcilie.

    Laisse le Seigneur guérir les blessures du péché et accomplir la prophétie faite à nos pères: «Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair» (Ez. 36,26).

    Arrête-toi, regarde et reviens !

    © Librairie éditrice du Vatican

  • Le carême, temps de conversion

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    Un emprunt à nos frères orthodoxes sur le site sagesse-orthodoxe.fr :

    LE CARÊME, TEMPS DE LA CONVERSION

    On emploie l’expression « se convertir », mais, en fait, c’est le Seigneur qui nous rappelle. Il ramène son peuple de la captivité spirituelle, comme Il l’a, autrefois, ramené de la captivité de Babylone ou de l’esclavage d’Égypte. Le Seigneur attire l’homme à lui, Il l’appelle, Il le cherche et Il cherche à susciter en lui la nostalgie de son amour et de sa familiarité.  L’exemple du Fils débauché est très parlant : l’Esprit saint agit dans le cœur de l’homme et lui donne le désir de retourner vers le Père. Un théotokion du jeudi de la 4ème semaine de Carême (Cathisme III, t.7) exprime ce mystère en une prière : « Seigneur, nous sommes ton peuple, les brebis de ton bercail : vers toi ramène tes enfants dispersés ; sous ta houlette rassemble les brebis égarées, de ton troupeau aie pitié, bon Pasteur, par les prières de la Mère de Dieu, seul Ami des hommes et Seigneur sans péché. » Le psaume 50 l’annonce : « les impies reviendront à toi ».

    Dieu agit

    La conversion n’est pas un phénomène moral ; elle correspond à une action de Dieu. Cet appel adressé par Dieu à son peuple, et à chaque membre de ce peuple, était très fort chez les anciens, exprimé par la bouche des grands prophètes ; il est devenu encore plus profond depuis l’Incarnation, la Résurrection et la Pentecôte. Plus que jamais, le Seigneur agit de l’intérieur de l’homme pour l’appeler à la communion avec lui-même : « suis-moi ! ». Nous pouvons donc prier ainsi : Convertis-nous, ô Dieu de miséricorde ! « Convertis-moi, que je revienne ! », dit le prophète Jérémie (31, 18).

    Description

    Le désir d’être sauvé est une des façons dont le Seigneur nous appelle. « Lorsque je vois l’océan de cette vie soulevé par la tempête des tentations, j’accours à ton havre de paix et je te prie, ô Dieu de bonté : À la fosse rachète ma vie ! » (hirmos de la 6ème ode en ton 6). La pensée de la mort et de la brièveté de la vie nous réveille du sommeil de l’inconscience et de l’oubli qui nous tuent. Mais surtout le désir des biens à venir, la promesse d’une jouissance indéfinie auprès à l’ombre de l’amour, stimulent la conversion : Dieu « a promis, dans l’observance de ses commandements, immortalité de vie et jouissance des biens éternels » (anaphore de saint Basile)

    La conversion sera un véritable retour de l’esprit vers Dieu, un changement de la pensée, une révolution de la mentalité.  « Vos pensées ne sont pas mes pensées, dit le Seigneur » (Isaïe 55, 8). La conversion est un retournement dont l’enjeu est d’acquérir la pensée divine. Cherchons, dit saint Paul, à avoir la pensée du Christ (1 Co 2, 16).

    Méthode

    Comment le faire ? Il s’agit de changer nos habitudes. Nous sommes habitués au péché, à vivre loin de Dieu et de son Église. Nous sommes gagnés par les pensées et la mentalité du monde. Pour retrouver la mentalité du Christ et de ses disciples, il nous est proposé une période de recyclage, en quelque sorte, de remise à niveau, comme on le fait dans le monde professionnel, de rééducation volontaire. Saint Silouane le dit : nous pouvons remplacer des habitudes par d’autres habitudes, étant entendu que l’homme est un animal d’habitude. Nous devons nous habituer ou nous réhabituer à Dieu, à sa familiarité, à sa douceur, au bien-être qu’il y a à se trouver dans sa maison, chez lui, c’est-à-dire chez nous, puisque nous sommes ses fils et ses filles.

    Exerçons-nous ainsi au pardon, au non jugement, à la sobriété pour changer l’habitude de la gourmandise, à la fidélité aux offices et aux prières communautaires, à nous confesser plus fréquemment afin de communier plus souvent. Entraînons-nous à lire la parole de Dieu, à nous montrer aimables et prévenants avec notre prochain ; habituons-nous à un rythme régulier de prière quotidienne. Ces nouvelles habitudes vont véritablement changer notre vie quotidienne et toute notre mentalité, notre regard sur autrui et sur l’actualité.

    Le repentir

    La conversion n’est pas encore le repentir. Elle est une subversion dans nos habitudes mentales, alimentaires, affectives, voire sexuelles. Mais elle n’a rien à voir avec le repentir, parce qu’elle n’est qu’un changement – révolutionnaire, certes – dans l’organisation de la vie, une discipline de vie en quelque sorte. Mais le repentir est autre chose : c’est un sentiment douloureux de deuil ; un regret douloureux de ses fautes, du temps perdu dans le péché ; une vraie amertume de s’être si longtemps, et stupidement, privé de l’amour de Dieu. Le repentir est un passage de la « mortelle tristesse », ou de la tristesse morbide et mortifère, qui est celle du monde, à ce qu’on appelle la « componction » (Jeudi de la 4ème semaine de Carême, ode 9, théotokion). Celle-ci signifie un cœur blessé par la nostalgie de la familiarité de Dieu. « Pourquoi m’as-Tu repoussé loin de ta face, Lumière inaccessible ? Malheureux que je suis,  les ténèbres extérieures m’ont enveloppé ; fais-moi revenir je t’en supplie, et dirige mes pas vers la lumière de ta loi » (hirmos en ton 8 de la 5ème ode). Pour se muer en repentir, la conversion doit être animée par un cri douloureux, une lamentation, une supplication qui peut aller jusqu’aux larmes. La lecture des écrits de saint Silouane nous instruit beaucoup sur cela.

  • Vivre le carême grâce aux retraites en ligne sur le web

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    D'Agnès Pinard Legry sur aleteia.org :

    Retraite en ligne : vivre le carême à l’heure d’internet 

    Depuis quelques années les retraites en ligne se multiplient afin d’accompagner les chrétiens sur leurs chemins de foi. À une semaine du carême, qui débute mercredi 14 février, Aleteia revient sur ce phénomène. Quand la méditation de la parole de Dieu se fait virtuelle.

    « Il est grand le mystère de la foi ». Chaque semaine, les catholiques le professent dans le symbole des apôtres et le célèbrent dans la liturgie sacramentelle. Ce mystère exige d’eux qu’ils y croient, le louent et en vivent dans une relation vivante et personnelle avec Dieu. Cette relation a un nom : la prière. Que ce soit par des paroles, des mélodies, des gestes ou encore une iconographie, la prière est une rencontre. Mais encore faut-il la vouloir : facebook, twitter, instagram, snapchat… Dans un monde toujours plus connecté, quelle place reste-t-il pour la méditation, le recueillement ?

    Et si la réponse se trouvait tout simplement en inversant le rapport « moyens déployés – fins visées » ? Autrement dit, et s’il suffisait de mettre cette connectivité au service de la prière ? « Notre Dame du Web a été créée en 1999, avec l’intention de faire vivre les Exercices Spirituels de saint Ignace de Loyola, en bénéficiant de tout le potentiel du numérique, on parlait d’ailleurs à l’époque de multimédia », détaille le père Grégoire Le Bel, envoyé en mission sur l’apostolat spirituel jésuite. « L’idée est d’aider les internautes à faire une véritable expérience spirituelle, notamment à l’aide de la méditation de la parole de Dieu », souligne encore le jésuite qui fait partie de l’équipe d’animation de Notre Dame du Web.

    Alors que les chrétiens se préparent doucement à entrer en Carême le 14 février, les retraites en ligne permettent de préparer son cœur et de se mettre en chemin vers Pâques. La rédaction d’Aleteia en a sélectionné quatre.

    Carême dans la ville : Proposée par les Dominicains de Lille, cette retraite en ligne invite à se mettre en route vers la fête de Pâques en méditant sur le cri du Psalmiste : « Tu m’as relevé » (psaume 29). Chaque jour, du 14 février au 1er avril 2018, Carême dans la ville permet de recevoir sur sa boite mail une méditation, sept vidéos-témoignages ainsi que l’enregistrement du temps de prière.

    Notre Dame du Web : Fondé par les sœurs du Cénacle et les jésuites, le site Notre Dame du Web se présente comme le portail de la famille ignatienne sur internet. « Chaque jour une méditation guidée audio (avec Prie en Chemin) et un bonus (un enseignement, une œuvre d’art à contempler, une frise de BD inédite Malt et Dorge, un clip, un fond d’écran etc.) sont proposés, explique le père Grégoire Le Bel. L’idée est de ne pas trop charger la barque, pour que le chemin se fasse durant tout le temps du Carême. » Une des particularités des propositions de Notre Dame du Web et des retraites qui y sont proposées, est « d’inviter l’internaute e-retraitant à entrer en “exercice”, c’est à dire expérimenter quelque chose (à partir de la Parole de Dieu, d’un tableau, d’un clip, d’un kit spirituel etc.), puis de prendre le temps de relire ce qui a été vécu ». Ensuite, « nous nous efforçons de voir comment notre vie spirituelle peut se déployer au plus concret de notre vie, au travers “d’exercices pratiques”. En effet, saint Ignace nous invite à “chercher et trouver Dieu en toutes choses” », explique encore le père Grégoire Le Bel.

    Œuvre des vocations : Depuis 2011, l’Œuvre des vocations propose une retraite en ligne pour l’avent et le carême. Celle du carême comprend des méditations audio (2 minutes) de Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris et directeur de l’Œuvre des vocations. Concrètement, celui qui s’y inscrit recevra un mail trois fois par semaine invitant à écouter ou à lire la méditation. Elle sera également disponible sur Aleteia.

    L’ordre des Carmes déchaux : Depuis l’avent 2011, les Carmes déchaux de la Province de Paris proposent des « retraites en ligne » pour Noël et Pâques. Cette année, les Carmes de Paris proposent une retraite en ligne de carême avec frère Laurent de la Résurrection (1614–1691). « Cet humble frère cuisinier puis cordonnier a eu un grand rayonnement de son vivant et son message est passé à la postérité. Il nous aide à vivre notre quotidien le plus banal sous le regard de Dieu, souligne les Carmes de Paris. La prière n’est plus réduite à des temps spécifiques. C’est toute notre existence qui devient une relation vivante avec le Seigneur. Pendant ce carême, nous nous laisserons façonner par ce Mystère ! ».

  • Tempus Quadragesimae

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    carême blog-scola-metensis-sacramentaire-de-drogon.jpgComme toute fête du calendrier chrétien, le mercredi des cendres, par lequel débute le carême,  se situe en référence à la fête des fêtes qu’est Pâques qui célèbre le passage de la mort à la résurrection du Christ. Fête tellement importante qu’elle est célébrée durant cinquante jours (de là vient le mot Pentecôte), et qu’elle est précédée d’une préparation de quarante jours. Le mot "carême" est la contraction du mot latin quadragesima, qui signifie quarantième -sous-entendu : jour, le quarantième jour étant le jour de Pâques.

    Cette préparation est un temps de cheminement spirituel, tout entier orienté vers Pâques, pour ceux qui se préparent à être baptisés à la veillée pascale et pour tous les fidèles. Il est marqué par le jeûne (privation), la prière et le partage (charité, solidarité), et pas seulement comme pratique à observer - d’ailleurs le plus discrètement possible mais véritable démarche spirituelle. La durée de quarante jours est à mettre en relation avec les 40 jours de Jésus au désert précédant sa vie publique, eux-mêmes en relation symbolique avec les quarante ans de traversée du désert par les Hébreux avant l’entrée en Terre promise.

    C’est pour tenir les quarante jours de jeûne et de privation, en dehors des dimanches qui sont toujours jour de fête et de résurrection - même en temps de Carême - que le début de celui-ci fut avancé au mercredi avant le 1er dimanche de carême. La cendre évoque la faiblesse de l’homme (cf. Genèse 3, 19 "Souviens-toi que tu es poussière…"), elle évoque aussi le péché et la fragilité de l’homme (cf. Sagesse 15, 10 ; Ézéchiel 28, 18 ; Malachie 3, 21) et son regret du péché (cf. Judith 4, 11-15 ; Ézéchiel 27, 30). Pour les chrétiens, l’imposition des cendres est, avant tout, un rite pénitentiel dont la signification est portée par la phrase que prononce le prêtre en faisant le geste :

    "Ne tarde pas, dit le Seigneur, convertis-toi à Dieu, et ne diffère pas de jour en jour." Ce sont les paroles de Dieu et non les miennes; vous ne les avez pas entendues de moi, mais moi je les entends avec vous : "Ne tarde pas, dit-il, convertis-toi au Seigneur." Mais toi tu réponds : "Demain! demain!" (dans le latin du texte : "Cras! cras!") Quel croassement de corbeau! Comme le corbeau envoyé de l'arche n'y est pas revenu et, maintenant qu'il est vieux, dit encore : Demain! demain! C'est le cri du corbeau : tête blanche et coeur noir. Demain! demain! c'est le cri du corbeau : le corbeau n'est pas revenu à l'arche, la colombe est revenue. Qu'il se perde donc, le croassement du corbeau, et que se fasse entendre le gémissement de la colombe." (saint Césaire d’Arles, Ve siècle)

    Ref. Liège: ouverture du carême 2018 à l'église du Saint-Sacrement (célébration: 14 février, 18h00)

    JPSC

  • Liège : ouverture du carême 2018 à l’église du Saint-Sacrement

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    EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Bd d’Avroy, 132 à Liège

    MERCREDI 14 FÉVRIER 2018 À 18 HEURES

    Mercredi-des-cendres.jpg

    MESSE ET IMPOSITION DES CENDRES

    par l’abbé Claude Germeau

    Possibilité de se confesser

    Chants grégoriens et Motets traditionnels

    Repons « Emendemus » de la procession des cendres

    Kyriale XVIII

    Extraits du propre de la messe « Misereris » 

    Hymne du carême

    A  l’orgue, Joseph Jacob

    Le Trait de la messe du Mercredi des Cendres:

    Domine, non secundum peccata nostra, quae fecimus nos: neque secundum iniquitates nostrae retribuas nobis (Psaume 102,10)

    Seigneur, ne nous traitez pas selon les péchés que nous avons commis, ni selon nos iniquités

    Domine, ne memineris iniquitatum nostrarum antiquarum: cito anticipent nos misericordiae tuae, quia pauperes facti sumus nimis

    Seigneur, ne vous souvenez plus de nos iniquités anciennes, que vos miséricordes se hâtent de nous prévenir: car nous en sommes venus au dénuement le plus extrême

    Adjuva nos, Deus salutaris noster: et propter gloriam nominis tui, Domine, libera nos: et propitius esto peccatis nostris, propter nomen tuum

    Aidez-nous, Dieu de notre salut: et, pour la gloire de votre Nom, Seigneur, libérez-nous : et pardonnez nos péchés, à cause de Votre Nom.

    ( V.V. Ps 78, 8-9).

    JPSC

  • Le message du pape François pour le carême 2018

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    Du site du journal La Croix :

    Dans son message de Carême, le pape François dénonce “la duperie de la vanité et la froidure de la charité”

    6 février 2018, message du pape François pour le Carême 2018 (*)

    Daté du 1er novembre 2017, solennité de la Toussaint, le message de Carême du pape François a été rendu public par la Salle de presse du Saint-Siège le 6 février 2018. Inspiré de l’Évangile de Matthieu : « À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira » (24, 12), le texte met tout d’abord en garde contre les faux prophètes, ces « charmeurs de serpents » qui utilisent les émotions humaines « pour réduire les personnes en esclavage ». Ils sont désignés également de « charlatans » ou d’« escrocs ». Le pape François souligne que ces faux prophètes – qui profitent des temps troublés – offrent « des choses sans valeur » qui privent de ce qui est le plus précieux : « la dignité, la liberté et la capacité d’aimer ». « C’est la duperie de la vanité, qui nous conduit à faire le paon… pour finir dans le ridicule », affirme-t-il ainsi. Le pape François met particulièrement en garde contre le refroidissement du cœur. Reprenant l’image du diable assis sur son trône de glace de l’Enfer de Dante, il interroge : « comment la charité se refroidit-elle en nous ? ». La cause réside avant tout « dans l’avidité de l’argent », cette « racine de tous les maux « (1Tm 6, 10), explique-t-il, une cause suivie « du refus de Dieu », de « trouver en lui notre consolation ». En exprimant le désir que sa voix porte au-delà « des confins de l’Église catholique » et rejoigne « tous les hommes et femmes de bonne volonté », le pape invite les membres de l’Église à entreprendre « avec zèle » le chemin du Carême. Soutenus en cela par « l’aumône, le jeûne et la prière », ces trois remèdes au refroidissement du cœur. En effet, « la pratique de l’aumône libère de l’avidité », la prière met au jour les « mensonges secrets » et le jeûne « réduit la force de notre violence ».

    La DC

    Chers frères et sœurs,

    La Pâque du Seigneur vient une fois encore jusqu’à nous ! Chaque année, pour nous y préparer, la providence de Dieu nous offre le temps du Carême. Il est le « signe sacramentel de notre conversion » (1), qui annonce et nous offre la possibilité de revenir au Seigneur de tout notre cœur et par toute notre vie.

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  • Valaam : un monastère russe qui fascine

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    La résurrection du christianisme en Russie après 70 ans de congélation soviétique devrait interpeller l’Occident apostat et l’Eglise romaine postconciliaire.

    JPSC

  • Liège : chants grégoriens pour le temps de la Septuagésime à l’église du Saint-Sacrement

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    Plain-chant, orgue et violon le dimanche 4 février 2018 à 10h00

    (Liturgie  de la Sexagésime)

    Saint-Sacrement 1er dimanche du mois_fevr2018.jpg

     

    Introït du dimanche de la Sexagésime :

    Antienne

    Exsurge , quare obdormis Domine ? exsurge, et ne repellas in finem : quare faciem tuam avertis, oblivisceris tribulationem nostram ? Adhaesit in terra venter noster : exsurge, Domine, adjuva nos et libera nos.

    Lève-toi, pourquoi dors-tu Seigneur ? Lève-toi, ne nous repousse-pas pour toujours. Pourquoi détournes-tu ta face, as-tu oublié notre tribulation ? Notre ventre est collé à la terre : lève-toi Seigneur, aide-nous et délivre-nous.

    Verset  : Deus, auribus nostris audivimus : patres nostri annuntiaverunt nobis. O Dieu, nous l’avons entendu de nos oreilles, nos pères nous l’ont annoncé…

     Source:

    Liege : chants grégoriens pour le temps de la septuagésime à l’église du Saint-Sacrement

    JPSC

  • Liturgie : retour du « consubstantiel » dans le Credo

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    Lu sur le site de Riposte Catholique:

    "Après la nouvelle traduction du Pater Noster, plus conforme au latin, voici le Credo revisité. La commission épiscopale pour la liturgie et la pastorale sacramentelle est en train de finaliser la traduction du nouveau missel, attendue depuis 2002 (16 ans !). Celle-ci devrait être présentée lors de l’Assemblée plénière de printemps de la Conférence des évêques de France, avant d’être soumise à Rome pour validation.

    Dans les nouvelles traductions, on trouve la fin du “de même nature” et le retour bienvenu du “consubstantiel”. On se demande avec amusement si les intégristes n’ont pas pris le pouvoir au sein de l’épiscopat… Le « de même nature que » est en effet incomplet théologiquement. Selon le catéchisme de l’Église catholique, le Père et le Fils ne se contentent pas de partager une même nature divine. Ils sont de la même substance (homousios), et que le Fils est donc « consubstantiel » au Père. Ils sont un seul Dieu, et non pas deux personnes qui seraient simplement de même nature.

    La version en français du missel de 2002 a déjà été votée trois fois par les membres de la CEF. Il y a quelques mois, les évêques n’attendaient plus que le feu vert du Vatican. Pour régler les derniers points, ils avaient délégué un représentant chargé de traiter avec la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements en la personne de Mgr Bernard-Nicolas Aubertin. Mais en septembre, le Motu proprio Magnum principium du pape François, accordant une plus grande marge de manœuvre aux conférences épiscopales, est venu changer la donne. Les responsables de la traduction du texte se sont mis d’accord pour relire une dernière fois leur travail. Une fois que la commission aura terminé son travail, elle doit une nouvelle fois le présenter aux évêques, certainement lors de l’Assemblée plénière de printemps de la CEF. Il sera ensuite envoyé à Rome afin d’obtenir une simple « confirmation » (confirmatio, en latin), et non plus la « reconnaissance » (recognitio) autrefois nécessaire, nouveauté introduite par le récent Motu proprio. Il n’y a donc pas de date prévue à ce stade pour la publication du nouveau missel en français, mais celle-ci pourrait intervenir en 2019.

    Autre modification discutée actuellement, celle concernant l’Orate fratres, actuellement caviardé : « Prions ensemble, au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Église. Pour la gloire de Dieu et le salut du monde » pourrait faire place à une formulation plus proche du texte latin : « Priez mes frères afin que ce sacrifice qui est aussi le vôtre soit agréé par Dieu le Père tout-puissant. Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la gloire de son nom. Pour notre bien et celui de toute Sa Sainte Église. » 

    Ref. Retour du « consubstantiel » dans le Credo

    Du haut du ciel, Etienne Gilson et Jacques Maritain doivent se réjouir…

    JPSC

     

  • Saint Antoine, père des moines (17 janvier)

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    De Marie Malzac sur croire.la-croix.com :

    Saint Antoine le Grand, aux sources du monachisme

    Comment connaît-on la vie d'Antoine le Grand né en Égypte au IIIe siècle, connu également sous le nom d'Antoine d'Égypte, ou Antoine l'Ermite, ou encore Antoine du désert, fondateur du monachisme? 

    Saint Antoine le Grand, icône à l'huile sur toile marouflée sur panneau, de style copte, fin XIXe/début XXe © Wikimedia Commons

    Dans quel contexte saint Antoine a-t-il vécu ?

    En 250 après Jésus-Christ, l’empereur romain Trajan Dèce, désireux d’unifier l’empire par un programme de restauration politique et religieuse, décide de combattre tout ce qui s’oppose à la religiosité romaine traditionnelle. C’est le début d’une persécution brève et violente, menée en particulier contre les chrétiens. «En Égypte, cette persécution va entraîner un mouvement des chrétiens des villes vers le désert, et c’est dans ce contexte que naît Antoine, en 251», souligne le F. Elie Ayroulet, moine de la famille de Saint-Joseph et professeur de patrologie à l’Université catholique de Lyon.

    L’accalmie revient relativement vite, mais «la perception du martyr comme modèle du chrétien» est présente dans le peuple, relève-t-il, dans «sa dimension de radicalité dans la suite du Christ». C’est sur ce terreau favorable que «le moine va prendre le relais du martyr», précise le patrologue, incarnant «une forme de vie consacrée totalement à Dieu». Le héros de la foi ne sera plus uniquement celui qui répand son sang mais celui qui accomplit sur la durée des sacrifices quotidiens en une offrande perpétuelle de sa vie.

    Comment naît sa vocation ?

    À 18 ans, Antoine devient orphelin de ses deux parents, agriculteurs aisés. Deux ans plus tard, en entrant dans une église, il est profondément bouleversé par une parole proclamée, celle de Jésus au jeune homme riche dans l’Évangile selon saint Matthieu : «Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi» (Mt 19, 21). Il décide de prendre cette parole à la lettre, distribue ses biens aux pauvres et part vivre isolé à proximité de l’un de ses champs. Là, il mène un quotidien ascétique, fait de travail et de prière, avant de décider de renforcer sa retraite du monde en s’en allant au désert. Il se réfugie dans des grottes, puis, plus tard, dans un fort romain abandonné où il subira pendant des années les attaques les plus incroyables du démon.

    «Il faut se situer dans la ligne biblique de la compréhension du désert», indique le F. Elie Ayroulet. Il y a tout d’abord le désert comme «lieu du démon : c’est là où le moine va mener son combat spirituel», comme lorsque Jésus est tenté par le diable pendant quarante jours (Lc 4, 1-13). «L’idée était aussi que le moine allait au désert pour occuper le démon, pour le détourner des autres chrétiens», ajoute-t-il. Ce combat, très présent dans la vie d’Antoine, est avant tout intérieur. En effet, toute la vie du moine, explique le F. Elie Ayroulet, est tendue vers le bon gouvernement de ses «passions».

    Mais le désert est aussi le lieu de la rencontre intime avec Dieu. Dans le livre du prophète Osée, c’est là où Dieu «parle au cœur» (Os 2, 21). Ce modèle de vie suscite l’arrivée de nombreux disciples, désireux de se mettre à l’école d’Antoine. Tandis que l’ermite cherche des lieux de plus en plus reculés, ils se réunissent pour l’entendre prêcher et prier à ses côtés, le choisissant comme père spirituel, «abba». C’est ainsi qu’il est aussi appelé saint Antoine abbé. Il devient ainsi le guide de nombreux anachorètes (vivant en solitude) puis de cénobites (vivant en communauté), alors que dans le désert fleurissaient les monastères.

    Comment connaît-on sa vie ?

    C’est principalement grâce à saint Athanase (296-373) que saint Antoine nous est connu.La Vie de saint Antoine le Grand (1) rédigée l’année qui suit la mort de l’ascète par le patriarche d’Alexandrie, docteur et Père de l’Église, est un classique de la littérature spirituelle. Dans cette œuvre, saint Athanase, qui fut le disciple d’Antoine, se fait le défenseur du monachisme et développe les raisons pour lesquelles saint Antoine peut être considéré comme le père de tous les moines. Saint Athanase, à l’instar de ses contemporains, concevait le monachisme non seulement comme une voie vers le salut et la sanctification personnelle, mais aussi et avant tout comme une lutte contre les puissances démoniaques.

    En 311, lors d’une nouvelle persécution, Antoine se rendit à Alexandrie pour soutenir les chrétiens, avant de retourner au désert pour y passer ses dernières années jusqu’à sa mort, à 105 ans. Il n’en resta pas moins en contact avec Athanase, le soutenant notamment dans sa lutte contre l’arianisme, une doctrine chrétienne développée au début du IVe siècle et rejetée par le concile de Nicée en 325, selon laquelle la nature divine du Fils était en substance inférieure à celle du Père.

    Outre cet ouvrage de référence, il existe des lettres attribuées à Antoine, dont l’exploitation est compliquée. Ses lettres ont donc probablement été rédigées dans sa langue, le copte. Seule l’une de ces missives, ainsi que quelques fragments, sont parvenus jusqu’à nous. Sa correspondance a toutefois été traduite dès le IVe siècle en grec, ainsi que l’indique le jésuite Ugo Zanetti, spécialiste des Pères du désert, mais elle a également disparu, sauf un de ses apophtegmes. Ces paroles sous forme de maximes, imprégnées d’Écritures saintes, illustrent la vie spirituelle des Pères du désert qui peuplèrent l’Égypte dans l’Antiquité tardive, à la suite d’Antoine (2).

    Qu’a-t-il apporté à la spiritualité chrétienne ?

    Saint Antoine le Grand a largement marqué la postérité, bien au-delà de la sphère chrétienne, inspirant notamment les peintres et les écrivains, à l’image de Flaubert (3). «Aujourd’hui, les intuitions spirituelles de saint Antoine et des autres Pères du désert restent bien vivantes, relève le F. Elie Ayroulet, même s’il ne s’est pas imposé comme fondateur au sens strict.»

    En tant que père spirituel, «Antoine a engendré des centaines de disciples», les menant sur la voie de la recherche de l’Esprit Saint, inspirant la tradition monastique dans la recherche du «feu de l’amour de Dieu»,poursuit le professeur. Par ailleurs, La Vie de saint Antoine le Grand peut être considérée comme un modèle caractéristique de la pensée orthodoxe sur le rôle joué par les puissances des ténèbres dans la lutte spirituelle de l’homme. Mais son influence dépasse largement la spiritualité orientale. Cette œuvre et l’expérience d’Antoine furent des références pour Jean Cassien, moine du Ve siècle à l’origine du monachisme occidental.

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    (1) Antoine le Grand, père des moines, d’Athanase d’Alexandrie, Cerf, 136 p., 7 €.
    (2) Les Apophtegmes des Pères, Collection « Sources chrétiennes », Cerf
    (3) La Tentation de saint Antoine, Folio « Classique ».