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Débats - Page 488

  • Une encyclique consacrée à la théorie du genre ?

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    De Simon Caldwell sur Catholic News Services (traduit par nos soins) :

    Un cardinal néerlandais dit qu'une encyclique pontificale sur la théorie du genre pourrait être nécessaire

    OXFORD, Angleterre (CNS) - La propagation de la théorie du genre induit en erreur tant de catholiques qu'un document de haut niveau pourrait être nécessaire pour corriger les erreurs de l'idéologie, a déclaré un cardinal néerlandais.

    Le cardinal Willem Eijk d'Utrecht (Pays-Bas) a déclaré qu'une encyclique pontificale ou tout autre document magistral «pourrait sembler nécessaire» pour contrer la propagation de la nouvelle théorie selon laquelle le genre peut être déterminé par le choix personnel plutôt que par la biologie.

    Il a dit que même des parents catholiques commencent à accepter que leurs propres enfants puissent choisir leur sexe notamment parce qu'ils «n'entendent rien d'autre». A présent, a-t-il dit, l'Eglise a  un devoir urgent de leur rappeler la vérité de son enseignement sur le corps humain.

    Il a déclaré à Catholic News Service, lors d'une entrevue le 7 novembre à Oxford, que le pape Benoît XVI et le pape François ont abordé le sujet au cours des cinq dernières années et que chacun a noté que la théorie s'est enracinée dans les sociétés occidentales.

    "Peut-être qu'un document sur ce problème pourrait être une question urgente", a déclaré le cardinal Eijk. "Elle (la théorie des genres) se répand partout dans le monde occidental, et nous devons avertir les gens", a-t-il dit. «Du point de vue de la théologie morale, il est clair - qu'on ne peut pas changer de sexe de cette façon», a-t-il ajouté. «C'est comme l'euthanasie et le suicide assisté», a poursuivi le cardinal Eijk. «Quand les gens ont commencé à en discuter, ils n'étaient pas sûrs», mais beaucoup de gens sont devenus tellement familiarisés à de telles pratiques qu'elles sont maintenant considérés comme ordinaires. Il a dit que beaucoup de catholiques acceptaient à présent la théorie de genre "d'une manière très facile, même les parents, parce qu'ils n'entendent rien d'autre."

    Les remarques du cardinal ont précédé la conférence commémorative d'Anscombe qu'il devait donner à Blackfriars, un monastère dominicain à Oxford, sur le thème, «la médecine est-elle perdante?»

    Théologien moraliste et ancien médecin ayant travaillé à l'hôpital universitaire d'Amsterdam avant de devenir prêtre, le cardinal Eijk, 63 ans, a déclaré qu'il aborderait la montée des pratiques médicales non thérapeutiques, y compris le changement de sexe, l'euthanasie et le suicide assisté. Il a expliqué que les progrès médicaux conduisaient à une culture dans laquelle l'individualisme prospére et où la théorie des genres trouve un terrain fertile.

    Mais il a averti CNS que l'une des conséquences de l'évolution des mœurs est l'émergence de l'intolérance envers les gens qui n'acceptent pas les nouvelles idées. "Nous vivons dans une société assez intolérante", a-t-il dit. «Les gens parlent de tolérance et ils disent que l'individu est libre de penser ce qu'il aime, mais dans la pratique ... les gens doivent accepter une certaine vision de l'homme, cette vision dualiste de l'homme et cette vue du corps comme quelque chose qui est modulable. "Et quand vous dites que, peut-être, ce n'est pas une approche moralement bonne, vous êtes exclus," a-t-il dit. "Vous devez penser selon ces théories modernes ou vous êtes exclus - cela imprègne le monde universitaire, le parlement, les mass médias. «C'est très douloureux et ils vont rendre les choses de plus en plus difficiles pour les chrétiens, j'en suis sûr», a-t-il affirmé, ajoutant que les catholiques doivent faire pression pour le droit de vivre selon leur conscience, à moins qu'ils ne soient harcelés ou même emprisonnés dans les temps qui viennent.

    Les jeunes, a-t-il poursuivi, sont une source d'espoir, car il constate que la minorité de ceux qui sont actifs dans l'Eglise «acceptent la foi dans son entièreté». "Ce sera la force de l'avenir", a-t-il dit. «Je pense que nous serons une petite Eglise, une petite fraction de la population au moins aux Pays-Bas, mais les chrétiens qui restent auront une vie de prière, une relation personnelle avec le Christ, et ils seront clairs sur la foi et prêts à en témoigner.» "Ce sera une petite Eglise, mais une Eglise convaincue, et elle sera prête à souffrir", a-t-il ajouté.

    La théorie du genre est si nouvelle que l'Eglise l'a rarement dénoncée en la désignant par son nom jusqu'aux cinq dernières années. En 2012, le Pape Benoît XVI, dans un discours à la Curie romaine, a évoqué la théorie du genre lorsqu'il a parlé des erreurs profondes qui sous-tendent la révolution anthropologique. Le pape François a implicitement critiqué la théorie du genre dans «Laudato Si», son encyclique papale de 2015 sur l'environnement et a condamné «l'endoctrinement de la théorie du genre» dans le cadre d'une «guerre mondiale contre la famille» lors d'une visite en Géorgie et en Azerbaïdjan.

  • L'élection de Donald Trump n'est pas vraiment une surprise pour des historiens

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    De Joseph Savès sur Herodote.net :

    Donald Trump, une surprise ? Pas vraiment

    Après les référendums de 2005 (France et Pays-Bas) et le Brexit (2016), voici une nouvelle surprise avec l’élection de Donald Trump par une franche majorité d’Américains. À chaque fois, le suffrage universel a eu raison des médias, des sondeurs et de leurs commanditaires (*). On peut au moins se réjouir de cette vitalité démocratique.

    (...)

    Le 23 octobre 2016, nous avons titré notre lettre sur des élections pleines de surprises aux États-Unis et évoqué un précédent largement ignoré : l’élection du candidat « populiste » et « anti-système » Andrew Jackson, en 1828.

    Par bien des aspects de sa personnalité, il n’était pas sans ressembler au nouveau président des États-Unis. Et lui aussi avait été rejeté par les instances de son parti et honni par les élites de la côte Est.

    Ce 3 novembre 2016, à la lumière de l’Histoire, nous avons aussi rappelé ce qu’est le libre-échange prôné par ces mêmes élites comme par les fonctionnaires de Bruxelles et les élites françaises : une utopie aussi folle que le communisme soviétique.

    C’est en partie en raison du libre-échange (*) et du primat de la finance que les électeurs américains ont voté pour Donald Trump : il a su capter leur colère sourde, tout comme d'ailleurs le candidat démocrate Bernie Sanders, rival malheureux d'Hillary Clinton (*).

    L’autre motif qui a conduit à la victoire de Trump et à l'élimination de Sanders tient à l'exaspération d'une majorité de citoyens face aux tromperies de l’utopie « multiculturaliste » et de la société « ouverte ».

    À preuve le vote de l'Iowa en faveur de Donald Trump : dans cet État plutôt prospère, avec un faible taux de chômage, c'est évidemment l'enjeu multiculturaliste qui a fait basculer les électeurs.

    En effet, l’élection en 2008 d’un président noir (pas un Afro-Américain mais un métis, fils d’une blanche du Kansas et d’un Kényan) n’a pas empêché le retour à de nouvelles formes de ségrégation raciale. C'est ainsi que la candidate démocrate Hillary Clinton a tenté de jouer la carte « racialiste » en cajolant les électeurs afro-américains et latinos. Mais sans doute s’est-elle trompée dans son évaluation du vote latino : beaucoup d’Étasuniens latino-américains aspirent à leur intégration dans la classe moyenne et ne se sentent guère solidaires des Afro-Américains.

    Le même phénomène s’observe en Europe de l’Ouest, sous l’effet d'un emballement migratoire sans précédent dans l’Histoire. Les nouveaux arrivants font bloc avec leur « communauté » dans les quartiers et les écoles : Africains de la zone équatoriale, Sahéliens, Maghrébins, Turcs, Orientaux, Chinois etc. Il compromettent ce faisant l’intégration des immigrants plus anciennement installés (*). À quoi les classes dirigeantes répondent par des propos hors-contexte sur le « vivre-ensemble » et l'occultation de la mémoire.

    La chancelière Angela Merkel et même le pape François ont perçu les dangers de cette politique dans leurs dernières déclarations, en novembre 2016. Quant aux élus français, qui ont abandonné leur souveraineté à Bruxelles et Berlin et se tiennent désormais à la remorque des puissants, ils feraient bien de prendre à leur tour la mesure de l'exaspération populaire face au néolibéralisme financier, au multiculturalisme et à l'emballement migratoire. Ils se doivent de nommer et analyser ces phénomènes sans faux-semblants, et de préconiser des solutions respectueuses de la démocratie.

  • Quand la patrie de Franklin semble devenue le tréteau de M. Barnum...

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    Lu sur Le Salon Beige :

    Le jour d'après

    Olivier Hanne (chercheur-associé à l’université d’Aix-Marseille), Thomas Flichy (chercheur-associé au Centre R. Mousnier, Paris IV-Sorbonne) et Gregor Mathias (chercheur-associé au Centre R. Mousnier, Paris IV-Sorbonne) analysent l'élection de Donald Trump :

    Dans son livre L’abolition de l’esclavage paru en 1861, en pleine Guerre de Sécession, le Français Augustin Cochin s’exclamait à propos du système politique américain : « la patrie de Franklin semble devenue le tréteau de M. Barnum »[1]. À moins que l’on découvre des manipulations électorales, comme les deux candidats le laissaient craindre durant la campagne, Donald Trump sera bien élu président des États-Unis, lesquels. Au-delà de ses outrances verbales, Trump conduira la destinée de son pays pendant au moins quatre ans et devra en finir avec l’impression de « Barnum » qu’a laissé cette campagne électorale. Quels seront les grands axes de sa politique et dans quel cadre international gouvernera-t-il ?

    Quelle équipe pour quelle politique ?

    Donald Trump se présente comme une personnalité indépendante sur le plan politique : démocrate au départ, il se rapproche au début des années 1980 des républicains en soutenant Ronald Reagan. Une décennie plus tard, il finance la campagne de Bill Clinton à la hauteur de 100 000 dollars. D. Trump est de religion presbytérienne. Il a été très influencé par un prêcheur, N. Peale, qui met en avant l’initiative personnelle afin de vaincre tous les obstacles. Les signes que sa candidature a des chances d’aboutir sont nombreux. Il séduit la classe moyenne américaine frustrée par la politique de Washington qui craint le chômage et la paupérisation en raison des délocalisations en Chine ou au Mexique. Donald Trump a un discours de droite[2] mais aussi de gauche[3] voire d’extrême-gauche[4].

    Après son élection, Trump va être immédiatement réinvesti par l'énorme masse des conseillers républicains qui l'ont dénoncé durant toute la campagne. Tout l'appareil du parti va revenir vers lui, si bien que sa politique internationale suivra assez fidèlement ce que l'on peut attendre des Républicains, selon le principe "La couronne saisit le vif" (le pouvoir transforme l'individu). 

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  • France : le gouvernement socialiste met les bouchées doubles pour imposer son "délit d'entrave numérique" à l'IVG

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    DÉLIT D’ENTRAVE NUMÉRIQUE À L’IVG : VERS UN PASSAGE EN FORCE AVANT LA FIN DE LA LÉGISLATURE

    L’Assemblée nationale examinera en première lecture, au cours de la semaine du 28 novembre prochain, dans le cadre d’une niche parlementaire, la proposition de loi concernant le délit d’entrave numérique à l’IVG (cf. IVG et délit d’entrave numérique : le PS annonce une proposition de loi et IVG : les députés socialistes déposent leur PPL pour pénaliser des sites Internet). Le groupe socialiste a clairement mentionné que cette proposition de loi était à « vocation clairement électorale ».

    Le gouvernement a décidé d’engager « la procédure accélérée pour l'examen de la proposition de loi relative à l'extension du délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse, déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale le 12 octobre 2016 »[1]. Cette décision confirme la volonté « d’aboutir à une adoption avant la fin de la législature », soit avant le 25 février 2017. En effet, la procédure accélérée, limite la navette parlementaire à une unique lecture dans chaque chambre : Assemblée nationale et Sénat.

    Pour aller plus loin :

    [1] Cf. JO du 8 novembre 2016.

  • Family Planning 2020 : un programme mondial à haut risque pour généraliser la contraception

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    FP2020 : UN PROGRAMME MONDIAL À HAUT RISQUE POUR GÉNÉRALISER LA CONTRACEPTION

    Le projet Family Planning 2020 (FP2020) est un partenariat mondial qui promeut la contraception pour les femmes et les jeunes filles afin qu’elles décident « librement et pour elles-mêmes, si, quand et combien d’enfants elles veulent avoir ». Il soutient que « des centaines de millions de femmes et de jeunes filles sont toujours exposées au risque de grossesse non-désirée et d’un avortement dangereux »[1].

    FP2020 travaille avec les gouvernements, la société civile, des organisations multilatérales, des donneurs, le secteur privé et la recherche. La Fondation Bill et Melinda Gates, les organisations gouvernementales britannique et américaine UK Aid et US Aid ainsi que divers programmes onusiens sont des partenaires majeurs de FP2020. L’objectif, fixé à Londres en 2012 lors du sommet du planning familial, est de permettre à 120 millions de femmes supplémentaires d’utiliser la contraception avant 2020.

    Un objectif qui est loin d’être neutre : en dissociant l’acte sexuel de sa conséquence naturelle, la grossesse, la contraception doit ensuite permettre de proposer ou d’imposer le recours à l’avortement en cas de grossesse non désirée (cf. La contraception réduit le nombre d’avortements ? Réponse d’experts) comme allant de soi. L’objectif à terme est d’influencer durablement les politiques régionales des pays les plus pauvres.

    Le 1er novembre 2016, le projet FP2020 a fait l’objet d’une évaluation à mi-parcours. Le programme s’enorgueillit d’avoir permis à 30 millions de femmes et filles de plus, parmi 69 pays les plus pauvres, d’utiliser un contraceptif. Elles sont désormais 300 millions de femmes et de jeunes filles à en utiliser, soit une croissance de 50% depuis 2003.

    Avec des évolutions différentes selon les régions : en Afrique de l’est et du sud, pour la première fois, plus de 30% des femmes et des jeunes filles utilisent désormais une méthode de contraception moderne. En Afrique de l’ouest, où l’usage de la contraception est historiquement bas, le partenaire d’Ouagadougou a dépassé ses objectifs : il a intégré un million de femmes et de jeunes filles supplémentaires entre 2011 et 2015. Il projette d’atteindre 2,2 millions d’utilisatrices supplémentaires pour 2020.

    Le programme n’a cependant pas atteint autant de personnes qu’escompté : il en manque 19 millions pour atteindre l’objectif. Par ailleurs, le secteur fait face à des coupes budgétaires, qui touchent directement FP2020, et des questions sont encore en suspens sur les moyens d’assurer les réserves de contraceptifs disponibles pour un nombre d’utilisatrices qui n’a pas de précédent. Les partenaires s’interrogent sur les moyens de « mobiliser les ressources nécessaires » pour soutenir FP2020, assurer son succès, alors que ses ressources ont diminué de 6% en 2015 par rapport aux années précédentes.

    Face à ces défis, les différentes parties prenantes, qui s’inquiètent de l’opposition grandissante aux « droits sexuels et reproductifs » et de la baisse de fonds pour le lobbying européen, prônent une approche « stratégique et coordonnée ». Parmi ces approches stratégiques, FP2020 souhaite trouver des alliances plus larges et communiquer d’une manière plus émotionnelle pour combattre les mouvements pro-vie ; faire du lobbying, moins depuis l’intérieur de l’ONU, mais davantage directement au niveau national. Pour cela, les militants travailleront concrètement avec les membres des parlements.

    Pour les prochaines années, l’objectif est de continuer à renforcer les pays, les régions et les partenaires globaux et de forger de nouvelles collaborations avec des parties prenantes variées, ce qui sera « vital » pour atteindre plus de femmes et de jeunes filles. Le partenariat de FP2020 continue de s’élargir avec plus de 90 preneurs d’engagements, incluant 38 des 69 pays pauvres cibles.

    • L’Afghanistan, le Laos et le Vietnam ont rejoint le programme l’année dernière.
    • Trois organisations ont fait de nouveaux engagement : Margaret Pyke Trust, avec le Population & Sustainability Network ; Population Services International ; et Chase Africa.
    • Quatre partenaires ont renouvelé leur engagement avec des objectifs plus ambitieux : le gouvernement allemand, la fédération du Planning familial international (IPPF), Intrahealth International et FHI 360.

    Enfin, le programme met en avant les effets induits sur les familles, les communautés et les pays de l’accès des femmes et des jeunes filles à la contraception, qui permettront de déterminer si « les objectifs de développement durable de l’ONU en matière de santé, de droits de l’homme, de postérité et d’environnement » sont atteints.

    [1] Reuters (01/11/2016)

  • Pour comprendre l'objection de conscience

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    Comprendre l'objection de conscience

    Grégor Puppinck

    Source : La Nef N°286 de novembre 2016

    Grégor Puppinck, directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), membre du Panel d’experts de l’OSCE sur la liberté de religion ou de conviction, nous parle ici d’une étude importante qu’il a publiée sur l’objection de conscience.

    La Nef – Vous avez publié un essai sur l’objection de conscience et les droits de l’homme, quelle a été votre démarche ?

    Grégor Puppinck – Je travaille avec l’ECLJ sur ce sujet depuis plusieurs années auprès des instances européennes et des Nations unies, où nous avons contribué à renforcer la garantie de la liberté de conscience face à des pratiques moralement controversées, par exemple en participant à la rédaction et à l’adoption au Conseil de l’Europe d’une résolution consacrant « le droit à l’objection de conscience dans le cadre des soins médicaux légaux » en 2010.

    Au fil de ces combats, il m’est apparu qu’il serait autant absurde que contre-productif de remporter la victoire par le seul rapport de forces politiques, et qu’une reconnaissance solide du droit à l’objection de conscience imposait de bien comprendre la légitimité d’un tel droit. Or, je dois reconnaître que j’ai moi-même longtemps douté du bien-fondé de cette entreprise, estimant que l’objection de conscience était trop emprunte de subjectivisme et de relativisme pour être un concept juste et fiable. Pourtant, dans la situation politique actuelle, marquée par un effacement du sens métaphysique et moral, il est nécessaire de protéger les personnes contre l’obligation de participer à des pratiques immorales, à défaut de pouvoir en obtenir l’interdiction. La défense du droit à l’objection de conscience me paraissait donc fragile sur le fond, mais opportune politiquement.

    Plus encore, le principal argument des adversaires de l’objection de conscience n’est pas infondé : aucune société ne peut fonctionner si chaque individu entend échapper à l’application de la loi au nom de ses croyances. Face à des croyances diverses qui fragmentent la société, les opposants du droit à l’objection de conscience invoquent le bienfait d’une loi commune et entendent ainsi renvoyer les objecteurs à l’avortement à l’asile des fondamentalistes religieux.

    Sous l’effet du pluralisme croissant de la société, les juges sont saisis de nombreux cas de personnes qui, au nom de leur conscience, refusent d’accomplir des actes très variés. Il est à redouter que submergés de demandes diverses, les juges n’en viennent à les refuser toutes au nom de l’égalité devant la loi positive. De fait, l’étude de la jurisprudence montre que les juges comprennent mal les ressorts de l’objection et que, s’ils reconnaissent le besoin de critères, ils semblent structurellement incapables de les identifier en raison tant de l’interdiction qui leur est faite de porter un jugement sur les religions que de la confusion qui existe entre religion et morale. Une clarification de la notion d’objection de conscience m’a paru donc nécessaire, non pour étendre son champ d’application au risque de la rendre indéfendable, mais au contraire pour mieux la définir afin qu’elle puisse être protégée dans une juste mesure. C’est là l’ambition de cet essai.

    Quelles ont été les principales difficultés rencontrées dans ce travail ?

    L’origine des difficultés réside dans une compréhension erronée de la conscience. Selon la pensée commune, cette dernière serait une forme de sur-moi abstrait, une sphère d’autonomie siège de l’intériorité individuelle. Cette boîte noire secréterait un magma de désirs, de convictions, d’opinions et de croyances. Or, toutes ces notions sont employées dans le champ du droit sans que nous n’en comprenions plus le sens précis. Il s’agit donc d’en retrouver les définitions ainsi que les rapports mutuels en philosophie morale car cette discipline est le soubassement du droit : lorsque celui-ci devient confus, il faut en rechercher les fondations, puis, à partir d’elles, reconstruire le droit positif.

    Lire la suite sur le site de La Nef

  • Soumettre les technosciences à l'éthique

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    JACQUES TESTART : « SUBORDONNER LES TECHNOSCIENCES À L’ÉTHIQUE »

    synthèse de presse bioéthique de genethique.org

    Jacques Testart, biologiste et critique de sciences, publie un article dans un ouvrage collectif [1] avec Geneviève Azam[2] et Dominique Bourg[3], intitulé « Subordonner les technosciences à l’éthique ». Les auteurs font le constat que « l’actuelle crise de civilisation est le résultat d’une réduction de l’histoire humaine à un processus d’expansion par la transformation et l’accaparement de la nature, et par la transformation du travail en ressource à mobiliser et exploiter ». Face à ce constat, on ne voit « qu’une insuffisance humaine ou la tyrannie d’une nature toujours mal maitrisée », sans remettre en question « les fondements d’une telle situation ». Pour y remédier, ce livre formule « des propositions politiques capables de faire face à ces défis », inspirées notamment du principe : « Tout ce qui peut être techniquement réalisé ne doit pas être obligatoirement réalisé ».

    Jacques Testart complète ce constat dans deux articles. Pour lui, la science « s’est réduite à une activité pour développer de nouvelles activités productives et tenter de pousser la croissance économique », et le progrès « s’est réduit à la production effrénée d’innovations ». Cette « perversion du progrès est constitutive de l’appareil technoscientifique contemporain qui s’est aligné sur les impératifs des structures industrielles au nom de l’efficacité/productivité/compétitivité ». Mais « le véritable progrès exige que les citoyens s’emparent de leur devenir en contribuant par leur choix à définir les priorités données à la recherche scientifique ». Il appelle à « revendiquer le principe de responsabilité pour défendre l’intégrité de notre espèce et de la nature ».

    Il s’inquiète de la priorité donnée par nos politiques « à l’intelligence artificielle, aux nanorobots, au contrôle génétique du vivant, ou à la médecine prédictive/préventive, celle qui fait de tout un chacun un sujet médical ». Il dénonce enfin le « nombre de militants écologistes ou féministes » qui sont « hypnotisés par les promesses de progrès qui résulteraient de l'indifférenciation des sexes (masculin/féminin), des êtres vivants (homme/animal) ou des « organismes » (vivant/machine) et par les artifices déjà disponibles pour engendrer autrement, fut-ce au prix de l'aliénation de tierces personnes ou de l'épanouissement de l'enfant à venir. Ainsi la location d'utérus, l'achat-vente de gamètes et embryons, l'insémination anonyme, l'eugénisme dans l'œuf (diagnostic préimplantatoire) sont souvent reçus avec la même gourmandise que le téléphone portable, cette première prothèse universelle et permanente de l'ère transhumaniste. Outre la pulsion ludique et l'illusion de puissance qui minimisent les nuisances collatérales, chacun veut se montrer plus moderne, et fait ainsi le jeu des intérêts qui disséminent et cultivent les aliénations ».

    ​[1] Les Jours Heureux

    [2] Economiste et militante altermondialiste.

    [3] Philosophe et vice-président de la Fondation Nicolas Hulot.

    Sources: Jacques Testart, l'Humanité (3/11/2016) - La décroissance (novembre 2016)

  • Chrétiens crétins ? « Comment croire les fariboles de ces gens-là ? »

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    Les éditions Mols annoncent :

    Nous avons le plaisir de vous annoncer la sortie du nouveau livre de François-Xavier Nève :

    Chrétiens crétins ?
    « Comment croire les fariboles de ces gens-là ? »

    François-Xavier Nève,

    Philippe SOLLERS a déclaré début 2016 lors d’un entretien au Point : « Dieu […] n’existe pas, sauf pour des abrutis fanatiques… » Autrement dit : il resterait quelques débiles pour croire à leur illusion.

    Aujourd’hui, autour de nous, il est de bon ton de donner le coup de pied de l’âne aux chrétiens. Le dernier carré de « crétins », assommés par le renoncement des clercs et le triomphe des sciences et des techniques, semble incapable de réagir. À bon compte, on passe pour un esprit fort, libre et scientifique.

    François-Xavier Nève démontre ici qu’il ne faut pas identifier foi chrétienne et inculture scientifique.

    Souvent l’espérance chrétienne grince ou coince parce qu’on n’en connaît pas le contenu ou qu’on le comprend de travers. L’auteur éclaircit le problème de la souffrance et l’horreur de la mort, trous noirs les plus fréquents. Il montre que le big bang et l’Évolution rendent l’Histoire naturelle chaque jour plus compatible avec l’Histoire sainte. Il explique le Credo, les fameux dogmes chrétiens, ridiculisés parce que méconnus, la trinité, l’immaculée conception, la naissance virginale de Jésus, les miracles et la Résurrection dans le cadre de l’ensemble de nos connaissances en ce début du XXIe siècle.

    L’auteur, très documenté, argumente avec force et virtuosité, sans oublier chaleur et joie de vivre, humour et originalité.

    Éditions Mols : Collection Autres Regards • 155 x 240 cm • 384 pages • 26 € • ISBN 978-2-87402-199-2 • En librairie : 15 octobre 2016 (France : 27 octobre 2016)

    François-Xavier NÈVE est un scientifique. Spécialiste de phonologie et de linguistique, il a publié des centaines d’écrits de recherche et de vulgarisation scientifique, y compris en astrophysique et en biologie.

    www.editions-mols.eu

  • Jésus a-t-il eu des frères ?

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    De l'abbé Patrick Pégourier sur le site de l'Opus Dei (France) :

    La fratrie de Jésus (1)

    Jésus a-t-il eu des petits frères, des demi-frères ou seulement des cousins ? Question qui alimente régulièrement de nombreux débats et des interprétations diverses, souvent erronées. La première partie de cet article traite de la réponse aux deux premières questions.

    Depuis les origines, c’est un thème qui a alimenté de nombreux débats et des interprétations diverses souvent erronées qui s’inscrivent en faux contre la foi de l’Église [1].

    1. le Christ a-t-il eu des frères de sang ? Autrement dit, Marie sa mère a-t-elle donné naissance après la sienne, à d’autres enfants, des enfants biologiques de Joseph ? Diverses citations du Nouveau Testament pourraient le faire croire :

    a) à Bethléem, Marie mit au monde son fils premier-né [2]. Cela sous-entend-il qu’il y en eut d’autres par la suite ? 

    Non, car :

    - souvent, dans la Sainte Écriture, le premier homme qui naît est ainsi désigné, qu’il soit suivi ou non d’autres enfants [3].

    - néanmoins, ce sens est passé dans le langage profane, comme le prouve une épitaphe sépulcrale du Ve siècle avant notre ère, découverte en1922 dans la nécropole juive de Tell-el-Jeduieh (Égypte), qui indique que la défunte, une certaine Arsinoé, mourut dans les douleurs de l’enfantement de son fils premier né.

    - la Loi conférait des droits spécifiques au premier-né mais ordonnait son rachat au cours du mois suivant sa naissance [4]: ce serait un commandement absurde si ceux-ci ne pouvaient lui être attribués tant que ses frères ne seraient pas nés [5].

    - en outre, cette indication de Luc revêt un profond sens théologique : elle prépare la présentation de Jésus au Temple où, uni au sacrifice prescrit par Moïse, il va être racheté pour être consacré au Seigneur [6] et ainsi, lui, le premier-né par la grâce, va assumer le rôle de chef de file de l’humanité dans la nouvelle économie du Salut [7]. Saint Paul donne de l’amplitude à cette pensée : premier selon la dignité, le Christ est, depuis qu’il est ressuscité, premier-né de façon nouvelle ; « le concept de la primogéniture acquiert une dimension cosmique. Fils incarné, il est, pour ainsi dire, la première idée de Dieu et précède toute création, laquelle est ordonnée en vue de lui et à partir de lui. Avec cela, il est aussi principe et fin de la nouvelle création qui a commencé avec la Résurrection » [8].

    - enfin, ce caractère de premier-né du Christ souligne la virginité perpétuelle de Marie, comme l’affirment la Tradition chrétienne, le Magistère de l’Église [9], … et la Vierge elle-même [10] : la conception et la naissance de Jésus ont été miraculeuses et Marie est restée vierge dans le prolongement de son fiat, pour signifier qu’elle est la parfaite complice de Dieu dans son dessein de Salut. Elle est l’épouse du Saint-Esprit, un jardin bien clos, ma sœur, ma fiancée, un jardin bien clos, une source scellée [11]. Que Marie soit la Toujours-vierge est un dogme de foi [12] et saint Augustin le résume dans une formule concise devenue classique : Virgo concepit, virgo peperit, virgo permansit. 

    Lire la suite sur le site de l'Opus Dei (France)

     
     
  • 62% des Suisses estiment que l'islam n'a pas sa place dans leur pays

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    Lu sur le site web de 20 minutes :

    Les Suisses contre la reconnaissance de l'islam

    Une demande de reconnaissance de l'islam comme religion officielle en Suisse est loin de trouver une majorité auprès des citoyens helvétiques, révèle un sondage.

    Reconnaître l'islam au même niveau que le christianisme et le judaïsme en Suisse, n'est pas encore pour demain.

    Seules 39% des personnes interrogées approuveraient une telle mesure.

    A la question de savoir s'il est judicieux de placer l'islam au même niveau que le christianisme et le judaïsme en Suisse, 61% des sondés répondent «non» ou «plutôt non», indique une enquête du Matin Dimanche et de la SonntagsZeitung. Dix-neuf pour cent disent «oui» et 20% «plutôt oui».

    Une majorité de 62% des Suisses estiment que l'islam n'a pas sa place en Suisse. Trente-huit pour cent pensent le contraire. Pour 80% des Helvètes, les valeurs chrétiennes font partie de l'identité suisse.

    Opposition PS-PDC

    Le sondage a été réalisé en ligne en se basant sur 15'617 réponses pondérées selon des variables démographiques, géographiques et politiques. La marge d'erreur est de /-1,2%.

    Le président du parti socialiste Christian Levrat avait appelé en août à un débat de fond sur la place de l'islam en Suisse. «Nous devons réfléchir si nous voulons reconnaître l'islam en tant que religion officielle», cela éviterait notamment de laisser «la formation et le financement des imams à des cercles étrangers, voire fondamentalistes», avait-il expliqué.

    Le président du PDC Gerhard Pfister s'est en revanche à plusieurs reprises déclaré opposé à une telle reconnaissance ces derniers temps.

  • Lourdes : les évêques de France se penchent sur le déclin des vocations

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    D'Isabelle Demangeat et Claire Lesegretain sur le site web du journal La Croix :

    Comment favoriser les vocations sacerdotales diocésaines

    L’Assemblée plénière de novembre des évêques s’ouvre vendredi 4 novembre, à Lourdes, par une journée d’étude et de travail autour des vocations sacerdotales diocésaines.

    Ils tenteront de trouver des solutions pour changer l’image du prêtre diocésain, perçu comme isolé et écrasé par les tâches administratives.

    C’est un peu le leitmotiv ecclésial qui pique le cœur de l’Église française et inquiète les fidèles. Comme le montre la baisse, constante, du nombre d’ordinands – ils étaient une centaine en 2016, 120 en 2015, 140 en 2014 –, il y a de moins en moins de prêtres en France. Et de moins en moins de candidats au sacerdoce. Alors qu’en 2000, 976 séminaristes se préparaient à la prêtrise, ils n’étaient ainsi plus que 756 en 2007 et 653 en 2015 (1).

    À elle seule, cette situation ne justifie-t-elle pas que les évêques, réunis à Lourdes à partir de ce matin pour leur Assemblée plénière, se penchent, une journée durant, sur les vocations sacerdotales diocésaines ? Trois ans après avoir abordé « de manière franche » la question sensible des séminaires…

    Une baisse corrélée à l’effondrement de la pratique

    Pourtant, certains relativisent d’emblée ce tableau qui peut paraître bien sombre. Car cette baisse est corrélée à l’effondrement de la pratique en France. « Il y a largement assez de prêtres en regard du nombre de communautés, relève le P. Nicolas de Brémond d’Ars, prêtre du diocèse de Paris, sociologue et chercheur associé au Centre d’études interdisciplinaires des faits religieux. C’est Dieu qui envoie les prêtres dont on a besoin. S’il n’y en a pas, c’est peut-être que Dieu n’en envoie pas. »

    Or, des appels, il y en a. C’est ce que montrait l’enquête menée, en décembre 2015, par OpinionWay pour la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref). Elle révélait ainsi que 10 % des Français ont déjà pensé à la vie religieuse. Un chiffre qui s’élève à 15 % chez les 18-24 ans et à 14 % chez les 25-34 ans. Même s’ils ne concernent pas directement les vocations sacerdotales, ces chiffres conduisent Sœur Nathalie Becquart, directrice du Service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations (Snejv), à dire que la crise que traverse l’Église en France n’est pas « une crise de l’appel ni même des vocations » mais bien une « crise de la réponse ».

    Mais alors pourquoi cette crise de la réponse ? Quels sont les obstacles, les réticences, les peurs, qui paralyseraient les candidats à s’engager dans la voie de la prêtrise ? Et, surtout, que faire pour encourager ces derniers et les conforter dans un tel engagement ?

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  • Qui êtes-vous, Jean-Frédéric Poisson ?

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    Jean-Frédéric Poisson - Avant, j'aimais pas la politique