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Débats - Page 487

  • La Cour Européenne des Droits de l'Homme confirme l'absence de droit au divorce

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    De Gregor Puppinck sur le site de l'European Centre for Law & Justice :

  • De vains efforts pour nier les conséquences psychologiques de l'avortement

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    DES EFFORTS VAINS POUR NIER LES CONSÉQUENCES PSYCHOLOGIQUES DE L’AVORTEMENT

    synthèse de presse bioéthique de genethique.org

    D’après une étude américaine, avorter n’entrainerait pas de conséquences psychologiques négatives. Les médias, « aveuglés » par la culture ambiante, n’ont pas noté les lacunes de ce travail, dénoncées par le docteur Priscilla Coleman, professeur de développement humain et d’études familiales à la Bowling Green State University.

    Cette étude publiée au mois de décembre dans la revue scientifique JAMA Psychiatric a reçu un accueil très favorable dans les médias ; il s’agissait pour les chercheurs d’étudier la santé mentale des femmes et leur bien-être cinq ans après une demande d’avortement, qu’elle l’ait réalisé ou non. Selon leurs conclusions, les femmes qui ont interrompu leur grossesse n'avaient pas plus de symptômes d'anxiété et de dépression qu'avant la procédure. « Même les femmes ayant eu des avortements plus tardifs n’étaient pas plus affectées que celle ayant eu la procédure au premier trimestre ». En outre, « seules celles qui avaient fait leur demande trop tard pour avorter ont été affectées négativement psychologiquement ».

    Ce qui a permis aux auteurs et aux commentateurs de conclure : « améliorer l'accès aux services d'avortement est plus susceptible de protéger la santé mentale des femmes que le fait de restreindre l'accès à l'avortement ».

    Mais pour Priscilla Coleman, « les résultats de cette étude ne sont pas fiables » pour peu que l’on creuse. Le ton engagé de la publication ne relève pas d’un travail rigoureux, d’autant moins lorsque la littérature qui existe sur le sujet apporte des conclusions divergentes.

    Des centaines d’études internationales publiées au cours des trois dernières décennies indiquent que l’avortement est un facteur important contribuant aux problèmes de santé mentale des femmes. Le Docteur Priscilla Coleman elle-même en a publié une en 2011 dans le British Journal of Psychiatry. Il s’agissait d’une méta-analyse regroupant 22 études, soit 877 297 participantes. Selon cette étude les femmes qui ont avorté ont un risque accru de 81% de présenter des problèmes de santé mentale.

    Dans l’étude en question seuls 37,5% des femmes invitées à participer à l’étude ont réellement participé ; au cours de l’étude, 42% ont abandonné : l’échantillon final était composé de moins de 22% des personnes admissibles à l’inclusion (956 femmes). Or sur des sujets sensibles, assurer un taux de consentement initial élevé et éviter la perte d’échantillon sont cruciaux pour la validité des conclusions. Ainsi les auteurs reconnaissent : « nous ne pouvons pas exclure la possibilité que les femmes ayant des résultats défavorables sur la santé mentale aient été moins susceptibles de participer et/ou d’être retenues ». En outre, les femmes ont été recrutées via la Fédération nationale de l’avortement.

    D’autres lacunes « choquantes » ont été identifiées par le Professeur Coleman, au niveau de l’échantillonnage, de l’analyse des symptômes de dépression et d’anxiété, du consentement des participantes. Autant de preuves qui compromettent les résultats et décrédibilisent les auteurs.

    Enfin, l’étude américaine du mois de décembre était financée par la Fondation David et Lucille Packard, dont l’objectif est de « promouvoir la santé génésique et les droits des femmes en améliorant l’accès à une éducation sexuelle de qualité, au planning familial et à l’avortement sans risque ». Le conflit d’intérêt n’a été soulevé par aucun commentateur.

    Sources: Mercator, Dr Priscilla Coleman (22/12/2016)

  • Les psychiatres américains sont opposés à l'euthanasie des patients non-terminaux

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    Euthanasie des patients non-terminaux : les psychiatres américains sont contre

    Institut Européen de Bioéthique

    Institut Européen de Bioéthique

    Bulletin de l'IEB - Le 12 janvier 2017

    Euthanasie des patients non-terminaux : les psychiatres américains sont contre

    L'Association Américaine de Psychiatrie (AAP) vient d’émettre un avis tranché quant à la pratique de l’euthanasie pour des patients qui ne sont pas en phase terminale. Rejoignant ainsi l’avis de l'Association Médicale américaine, la déclaration affirme qu’« un psychiatre ne devrait prescrire ou envisager aucune intervention dont le but est de causer la mort chez un patient qui n’est pas en phase terminale ».

    Cette déclaration a d’autant plus de poids que l’AAP demeure aujourd’hui la plus importante société savante et professionnelle américaine (36 000 membres) et la plus influente dans le monde dans le milieu de la psychiatrie. La déclaration affirme qu’« aider un patient qui n’est pas en phase terminale à se suicider, que ce soit en lui fournissant les moyens adéquats ou directement par injection létale n’est pas éthique ». L’AAP estime qu’« un psychiatre ne peut ni ne doit assister au suicide de son patient...

    USA : trafic d’organes des fœtus avortés : le Planning Familial (IPPF) coupable

    Le 14 juillet 2015, dans une vidéo filmée par des enquêteurs du Center for Medical Progress (CMP), une association de journalistes américains, Deborah Nucatola, directrice des services médicaux du planning familial, détaillait la « revente de ‘pièces’ d’embryons humains » à laquelle se livrait le Planned Parenthood. (Bulletin IEB)

    Or la loi américaine est très claire : il est illégal de tirer profit des parties du corps de tout être humain, y compris des fœtus avortés.

    Plus d’un an après, le Comité de la magistrature du Sénat américain publie un Rapport officiel de 500 pages qui, sur base des documents internes, contrats et factures du Planning Familial, montre combien le trafic d’organes de fœtus était lucratif.

    Le rapport détaille ainsi le ‘prix de vente’ de différents organes et révèle d’autre détails sordides. Il souligne le rôle des ...

    aider

    Prochain rendez-vous de l'

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    © Europees Instituut voor Bio-ethiek - Institut Européen de Bioéthique - Brussel- Bruxelles
  • Hergé, un "anticommuniste primaire" ?

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    Une opinion de Corentin de Salle, directeur scientifique du Centre Jean Gol, sur LaLibre.be :

    Tintin, "l’anticommuniste primaire" (OPINION)

    En 1929, "Tintin au Pays des Soviets" dénonçait un régime dont l’idéologie a fait 100 millions de morts dans le monde. Ne serait-il pas opportun de rappeler aux Belges francophones d’aujourd’hui les méthodes et les crimes du communisme ?

    Comme chacun sait, "Tintin au Pays des Soviets" sort enfin en version colorisée. Comme tous les autres lecteurs de ma génération, je l’ai découvert en noir et blanc durant mon enfance. Mais quand on évoque cette bande dessinée, je pense directement à une autre : une planche de Claire Bretécher lue durant mon adolescence. Claire Bretécher était, dans les années 70, la dessinatrice vedette du "Nouvel Obs". Elle séduisait chaque semaine un public de gauche bourgeoise et cultivée (on ne disait pas encore "bobo" à l’époque) car, avec talent, elle tournait en dérision ce milieu qui adorait se voir étrillé de la sorte.

    Le gag tient en une planche : un enfant lit un exemplaire de "Tintin au Pays des Soviets" (acheté dans une brocante ou autre part). Sur ces entrefaites, les parents arrivent. Ils sont scandalisés. Ce sont des parents de la classe supérieure votant PS -typiquement le couple qui lit le "Nouvel Obs" - et, d’autorité, le père confisque l’album et décide qu’il est hors de question que son fils lise cette BD car elle véhicule un "anticommunisme primaire"… Mais, saisi d’un doute, il se demande subitement s’il ne s’agit pas de l’édition originale, auquel cas l’exemplaire vaudrait une fortune. Du coup, son attitude change du tout au tout et il dit, de manière admirative : "Tu as eu le nez fin, mon fils." Avant de s’apercevoir, déçu, qu’il s’agit en réalité d’une réédition.

    Les horreurs du régime soviétique

    Aussi étrange que cela puisse paraître aujourd’hui, cette attitude de rejet de la première aventure de Tintin était très répandue dans le troisième quart du siècle passé. A cette époque, une portion importante des intellectuels, des journalistes, des enseignants, etc., était communiste ou proche des idées communistes. Et, pour beaucoup de gens, y compris les non-communistes, il était stigmatisant de se voir traiter "d’anticommuniste primaire". Condamner trop brutalement cette idéologie rédemptrice du genre humain revenait à passer pour un ignare doublé d’un imbécile. C’était également courir le danger de passer pour un être dénué de compassion face aux souffrances de la classe exploitée. Rétrospectivement, cela fait sourire quand on sait que la mise en œuvre criminelle de cette idéologie a fait 100 millions de morts dans le monde. Cet aveuglement volontaire face aux horreurs du régime soviétique a été abondamment commenté depuis, notamment dans "Le Passé d’une illusion", le remarquable ouvrage de François Furet, et dans toute l’œuvre indispensable de Jean-François Revel.

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  • D'après Michel Onfray, la civilisation judéo-chrétienne européenne est en phase terminale

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    Jean-Pierre Snyers nous écrit : "La civilisation judéo-chrétienne européenne est en phase terminale". Tel est le diagnostic du philosophe  (de gauche et athée) Michel Onfray dans une interview publiée le 11 janvier 2016 par le quotidien belge "Le Soir". En voici un extrait... "Avec le Concile Vatican II, l'Eglise a rayé d'un trait de plume vingt siècles de théologie, d'ontologie, de patristique, de scolastique, de philosophie, d'herméneutique... Elle a bradé les oeuvres d'Augustin et de Thomas d'Aquin pour se concentrer sur une morale moralisatrice de boy-scout réduite à une règle du jeu humaniste selon laquelle il vaut mieux faire le bien que le mal, faire la paix plutôt que la guerre, "construire des ponts plutôt que des murs" selon la métaphore cimentée du pape François. La religion chrétienne a perdu tout caractère transcendant au profit de la plus plate immanence". Comme on le voit, les catholiques dits rigides et identitaires ne sont pas les seuls à faire ce constat. Hélas, ils ne sont pas écoutés par ceux qui, à bord du navire, refusent de voir que cette mer qu'est leur idéologie mondialiste risque d'engloutir à jamais ce qui fut durant deux millénaires la foi de l'Eglise apostolique.

    Sur le site de l'Express.fr, Alexis Lacroix présente le dernier livre de Michel Onfray :

    decadence-par-michel-onfray_5774739.jpgL'Occident est "en phase terminale" estime Michel Onfray

    Depuis que la "chute" de l'Occident est un marqueur polémique, il fallait l'audace de Michel Onfray pour titrer son livre Décadence. Analyse.

    Il fallait oser. Oser, depuis que le terme de "décadence" est le marqueur polémique de la "rhétorique réactionnaire", titrer un livre ainsi. Décadence? Près de 700 pages d'un ouvrage dense et très ambitieux, d'un captivant précis de décomposition scandé d'aperçus philosophico-théologiques, qui électriseront ceux que hante la prescience du déclin, en donnant aussi à réfléchir à ceux qui résistent encore à l'hypothèse de la chute inéluctable. 

    Michel Onfray, d'ailleurs, est conscient que cette divergence de sensibilités renvoie à deux conceptions irréconciliables du temps. Au cours de deux millénaires, l'Occident judéo-chrétien européen a fait triompher l'idée d'un temps prometteur; il a érigé la confiance dans le potentiel progressiste, voire émancipateur, du temps en véritable "code culturel". Or, ce qui est en train de (re)surgir, depuis que le visage de l'homme s'efface comme un dessin tracé dans le sable, c'est une temporalité non plus prometteuse, mais "cyclique": celle que les Anciens appelaient l'éternel retour. 

    La triste sagesse du penseur

    Dès la première page, avec le commentaire de l'allégorie picturale de Monsu Desiderio, Onfray installe ce qui apparaît comme un nouveau rapport à l'Histoire, ou un nouveau régime d'historicité: un devenir qui ne promet plus le progrès illimité, mais la ruine et la destruction. Surprise? En un certain sens, oui. On savait le fondateur de l'Université populaire de Caen sensible au socialisme libertaire d'un Proudhon ou d'un Camus, on le savait prompt à manier le "marteau" nietzschéen, pour déboulonner les idoles contemporaines; on le découvre ébranlé par l'axiome célèbre de Paul Valéry: "Nous autres, civilisations, savons désormais que nous sommes mortelles." Car, ainsi qu'il l'écrit, "ce qui fut grand est appelé à devenir poussière".  

    Onfray se dévoile habité par la triste sagesse d'un penseur comme Oswald Spengler (même s'il se défie de l'automatisme "mécanique" de sa théorie): à cette aune, l'histoire du monde n'est plus celle d'un progrès du droit et de l'autonomie, mais la ronde de civilisations qui, l'une après l'autre, éclosent, prennent leur essor, étincellent, dominent, puis périclitent tels des astres morts. Onfray n'en démord pas: notre civilisation - l'Occident judéo-chrétien européen, justement - se trouve "en phase terminale".

    Finis Europae? Vive l'apocalypse joyeuse? C'est précisément pour que le lecteur prenne l'entière mesure de ce qui arrive que l'auteur l'entraîne dans un récapitulatif minutieux des accomplissements de cette civilisation. Copieux flash-back subdivisé en deux parties, les temps de la vigueur et les temps de l'épuisement, ces derniers eux-mêmes découpés en une agonie à trois temps: "Dégénérescence", "Sénescence", "Déliquescence". 

    Le temps des deux barbaries

    Néanmoins, comme sous l'effet d'un déterminisme, ces moments de l'esprit dévalent le toboggan du devenir vers une fin implacable: notre présent. L'Europe, qui pensait s'être mise à l'abri des secousses mondiales, est réveillée en sursaut par des trépidations telluriques. La plus débattue de ces trépidations consiste dans les guerres dites "asymétriques", du 11 Septembre américain au 13 Novembre français: "L'Occident hyperindustriel, armé jusqu'aux dents, disposant d'armes de guerre sophistiquées à l'extrême, y compris, pour les Etats-Unis, d'avions furtifs, de sous-marins à propulsion nucléaire lanceurs d'engins atomiques, d'un état-major formé à l'école dans laquelle on analyse les guerres de Thucydide et de Napoléon, de Hitler et de Giap, de César et de Staline, s'est trouvé mis à mal par quatre hommes armés d'un cutter aux Etats- Unis et, pour la France, d'armes achetées d'occasion sur un marché parallèle." 

    Or, dans l'espoir d'éclairer cette paradoxale impuissance des hyperpuissances, Onfray convoque un placide stratège allemand, contemporain de Hegel, Carl von Clausewitz. Il sollicite le cours que ce dernier a prononcé à Berlin, au cours de l'année 1811-1812. Son intitulé? "Conférences sur la petite guerre" ("Vorlesungen über den kleinen Krieg"). Et le philosophe de déplorer que l'on soit "passé à côté de ce moment polémologique majeur", car "la petite guerre est la vérité de notre époque". Vérité d'un présent, précise Onfray, où "les bombes atomiques ne peuvent rien contre le jeune djihadiste décidé à mourir".  

    "Le néant est toujours certain"

    Logique: la petite guerre, disait Clausewitz, est bien souvent la guerre du faible au fort, c'est-à-dire d'une troupe physiquement plus restreinte face à une troupe plus nombreuse, et "il est indispensable d'attaquer par surprise l'ennemi que l'on veut assaillir, quand on est si faible que l'on peut espérer le succès uniquement par le moyen de la confusion que l'on saura semer chez l'ennemi". C'est bien des assauts de Daech contre les populations civiles désarmées d'Europe que rend compte la "petite guerre". 

    A ce stade de son analyse, Onfray, cependant, hésite. Il semble se déprendre de toute forme de certitude, s'accorder une suspension du jugement. Convaincu de la disparition imminente des "empires territorialisés", il pointe un tout autre péril - la reprogrammation de l'existence humaine par le transhumanisme. "Le transhumanisme comme [...] achèvement de la puissance en mort réelle de l'homme, met-il en garde, semble obéir au programme de l'effondrement de l'étoile. Le nihilisme entrera dans sa plus grande période d'incandescence." 

    Deux barbaries, donc, se sont manifestées: le sanglant songe califal des terroristes, d'un côté; le rêve scientiste et glacé de la posthumanité, de l'autre. Et si, pour l'heure, l'issue du drame reste imprédictible, il n'est nulle raison de se réjouir. Dans un cas comme dans l'autre, "le néant est toujours certain". 

    DÉCADENCE, par Michel Onfray. Flammarion, 660p., 22,90€.

    Un extrait :

    «La civilisation du rock, de la BD, du cinéma et de la télévision, de la boîte de nuit et de la tabagie, de la pilule et du divorce, de l’alcool et des produits stupéfiants, du Frigidaire et de l'automobile, de la bombe atomique et de la guerre froide, de l'amour libre et des loisirs, de l'argent et des objets, avance en broyant tout sur son passage. Vatican II ne peut rien y faire. II semble même qu'en ayant voulu être un remède le concile a augmenté la maladie: en faisant de Dieu un copain à tutoyer, du prêtre un camarade à inviter en vacances, du symbolique une vieille lune à abolir, du mystère de la transcendance une plate immanence, de la messe une scénographie décalquant le schéma de l'émission télévisée, du rituel une aventure puisant indistinctement dans le succès des chansons du moment ou dans l'art naïf des croyants les plus allumés, du message du Christ un simple tract syndicaliste, de la soutane un déguisement de théâtre, des autres religions des spiritualités valant bien celle du christianisme, l'Eglise a précipité le mouvement en avant qui annonçait sa chute.»

    Lire également la réaction de Dominique Daguet sur le site de France Catholique : 

    Michel Onfray a-t-il raison de prédire le trépas du christianisme ?

  • A l’Ulg, l’Union des Etudiants Catholiques de Liège et le Groupe « Ethique sociale » organisent un nouveau cycle de lunchs débats inauguré par Mgr Delville le mardi 17 janvier 2017 : les inscriptions sont ouvertes

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    ulg_17 janv 2017.jpg

     aimable rappel: les inscriptions sont reçues jusqu'au 12 janvier inclusivement (téléphone, email ou réservation en ligne, comme indiqué ci-dessous)  

    « Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe », par Monseigneur Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, professeur honoraire d’histoire du christianisme à l’Université catholique de Louvain (U.C.L.) : un lunch-débat organisé  le mardi 17 janvier 2017 à 18h00, à la Salle des professeurs dans le bâtiment du Rectorat de l'Université de Liège, place du XX août, 7, 1er étage (accès par la grande entrée : parcours fléché).

    Participation aux frais : 15 € (à régler sur place) – 5 € pour les étudiants

    Inscription nécessaire au plus tard trois jours ouvrables à l’avance (12 janvier 2017)

    soit par téléphone : 04 344 10 89

    soit par email : info@ethiquesociale.org 

    Plus de renseignements et  s’inscrire en ligne, cliquez ci-dessous:

    http://www.ethiquesociale.org/

      

    CYCLE DE CONFÉRENCES 2017

    L’EUROPE, SES FONDEMENTS, AUJOURD’HUI ET DEMAIN 

    Le cycle complet comportera quatre rencontres :

    Mardi 17 janvier 2017

    1. Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe

    par Mgr Jean-Pierre DELVILLE, évêque de Liège

    L’Europe a-t-elle des racines spirituelles, et plus précisément des racines chrétiennes ? Les invasions germaniques qui ont suivi la chute de l’Empire romain ont bouleversé l’Europe. Le christianisme, et plus spécifiquement l’Église latine, s’est alors affirmé comme fondement de valeurs créatrices d’une culture commune, enracinée dans une histoire des peuples où la mémoire biblique et l’héritage chrétien jouent un rôle majeur.

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  • A propos de l’identité de l’Europe et de la France

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    Pour l’hebdomadaire « Famille chrétienne », Antoine Pasquier interroge le P. Benoît-Dominique de la Soujeole, professeur à la Faculté de Théologie de l’Université de Fribourg :

    restauration-statue-charlemagne-5.jpg" Deux ouvrages à paraître le 12 janvier1 s'interrogent sur le rôle des catholiques, et de l'Eglise en général, dans l'affirmation et la défense de l'identité chrétienne de la France et de l'Europe. Cette identité chrétienne existe-t-elle ? Doit-on choisir entre le Christ et la patrie ? Le discours du pape François sur les migrants menace-t-il l'identité de l'Europe ? Eléments de réponse avec le père Benoît-Dominique de la Soujeole2, professeur de théologie dogmatique à la Faculté de théologie de l'Université de Fribourg (Suisse).

    L'identité d'une nation peut-elle être définie comme chrétienne ?

    L'identité d'une nation comprend plusieurs éléments dont le principal est la culture, c'est-à-dire une sensibilité et une mentalité communes façonnées par l'histoire. La culture française, en son état actuel, possède des éléments venus du droit romain (le mariage par échange des consentements par exemple), d'autres – les plus nombreux et les plus profonds – venus du christianisme, d'autres encore plus récents, les Lumières notamment. La culture française continue aujourd'hui de recevoir d'autres éléments qui s'intègrent plus ou moins harmonieusement au patrimoine déjà possédé. Il résulte de ce donné d'abord historique que l'élément chrétien ne suffit pas à définir la culture française : un juif, par exemple, est tout aussi français qu'un catholique.

    L'identité d'une nation est-elle immuable, figée ou évolue-t-elle au fil du temps ?

    La culture est une réalité humaine fondée dans l'exercice commun de l'intelligence et de la volonté des membres de la communauté nationale. Comme toute réalité humaine, elle est évolutive. Il faut noter la différence entre évolution et révolution. L'évolution, sur le modèle du vivant qui grandit harmonieusement (de la graine à l'arbre par exemple), est l'idéal souhaitable, car elle dit un enrichissement. Malheureusement, l'histoire connaît aussi des révolutions, c'est-à-dire des discontinuités plus ou moins radicales. Cependant, la culture peut, avec le temps, intégrer après discernement ce qui s'est présenté comme une révolution pour en faire, en définitive, une évolution. Pour la culture française, la révolution française mérite bien son nom, et nous voyons depuis deux siècles comment notre culture tâche de discerner dans cet apport ce qui permet une évolution. Ce processus n'est pas achevé !

    La défense de l'identité chrétienne d'une nation peut-elle aller jusqu'à refuser certains préceptes évangéliques, comme l'accueil de l'étranger ?

    Une culture nationale qui doit tant au christianisme, comme l'est la culture française, ne saurait affirmer à un moment de son histoire qu'une valeur évangélique aussi profonde que l'accueil de l'étranger (c'est un des « critères » du jugement dernier en Mt 25,35) pourrait être mis de côté. Ce serait, non seulement bafouer l'Évangile, mais être infidèle à notre culture.

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  • Bien des progrès techniques peuvent s’assortir d’aliénations sociales redoutables

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    SYLVIANE AGACINSKI : « BIEN DES PROGRÈS TECHNIQUES PEUVENT S’ASSORTIR D’ALIÉNATIONS SOCIALES REDOUTABLES »

    synthèse de presse bioéthique de genethique.org

    Sylviane Agacinski, philosophe et auteur de nombreux ouvrages sur la question de la différence sexuelle « se bat sans relâche pour l’abolition universelle de la GPA ». Interrogée par le Figaro, elle explique sa position.

    « Tout le monde se réclame aveuglément du progressisme, alors que bien des progrès techniques peuvent s’assortir d’aliénations sociales redoutables », expose-t-elle. Ainsi, « des ‘progressistes’ prône la ‘liberté’ de louer une femme pour produire un enfant sur commande ». Cet aveuglement conduit aujourd’hui à devoir « expliquer pourquoi il est indigne de demander à une femme de mettre son ventre à disposition d’autrui ».

    « Contrairement à ce que disent les libéraux-libertaires, nous ne sommes pas propriétaires de notre corps », défend la philosophe citant Merleau-Ponty : « Je n’ai pas un corps, je suis un corps ». La maternité « engage l’ensemble de l’existence, la vie corporelle et personnelle des femmes », ce qui justifie selon elle le contrôle de la fécondité par la contraception et l’IVG[1], mais va à l’encontre de la GPA : « Demander à des femmes de louer leur corps, le temps d’une grossesse, et d’accoucher d’un enfant qu’elles devront abandonner à d’autres dès sa naissance, c’est faire de leur vie un instrument de production ». Pour Sylviane Agacinski, il y a là un « scandale » et « une complaisance honteuse » : « certains Etats tolèrent ou légalisent de tels marché », tandis que « la Cour européenne des droits de l’homme ferme les yeux sur cette commercialisation de la personne humaine ».

    En outre, qualifier la GPA d’« éthique » est impossible : « l’adjectif éthique sert souvent, hélas, à signifier qu’on veut limiter les dégâts d’une pratique injuste. Si une pratique sociale est contraire aux droits humains, elle ne peut pas être éthique. C’est comme si on disait : on peut accepter un esclavage éthique ».

    La philosophe critique enfin le « droit à l’enfant », qui « exprime le rêve de mettre la puissance technologique à la portée de tous, sans se soucier des conséquences », en oubliant les droits de l’enfant. « Faire comme si les parents étaient sexuellement indifférents, c’est dénier les conditions réelles de la naissance, qui reste tributaire des deux sexes, et c’est créer plusieurs régimes de filiation. C’est aussi risquer que l’enfant ne soit plus confronté à sa propre différenciation sexuelle, et donc à ses propres limites »

    [1] Sur la question de l’avortement, cf : L’avortement ne pourra jamais être un « droit fondamental », ni une « liberté »

    Sources: Le Figaro, Eugénie Bastié - Vincent Tremolet de Villers (9/01/2017)

  • La confusion persiste autour de la réception d'Amoris Laetitia

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    De Thibaut Collin sur le site de l'Homme Nouveau :

    Réception d’Amoris lætitia : la confusion demeure

    Faisons un premier bilan de la réception d’Amoris lætitia. Deux lignes interprétatives s’opposent : la première est représentée par les évêques argentins de la province de Buenos Aires. Dans leur texte daté du 5 septembre 2016, la discipline de Familiaris consortio (la continence complète lorsque, pour de graves raisons, les concubins ne peuvent se séparer) est rappelée mais elle n’est présentée que comme une proposition possible et non comme une exigence. Le texte continue : « En d’autres circonstances plus complexes, et lorsqu’il n’a pas été possible d’obtenir une déclaration de nullité, l’option évoquée peut ne pas être mise en œuvre dans les faits. Nonobstant, un chemin de discernement est également possible. Si on en arrive à reconnaître que, dans un cas concret, il y a des limitations qui atténuent la responsabilité et la culpabilité, particulièrement lorsqu’une personne estime qu’elle tomberait dans une nouvelle faute en faisant du tort aux enfants de la nouvelle union, Amoris laetitia ouvre la possibilité de l’accès aux sacrements de la réconciliation et de l’eucharistie. Ceux-ci à leur tour disposent la personne à continuer de mûrir et de croître avec la force de la grâce. » Remarquons ici l’étrange argument pointant un soi-disant conflit de devoirs déjà utilisé pour court-circuiter la norme d’Humanæ vitæ : en quoi, en effet, la continence entre les concubins pourrait-elle mettre en danger leurs enfants ?

    La deuxième ligne d’interprétation est représentée par le texte de l’archevêque de Philadelphie, daté du 1er juillet. Après avoir rappelé le nécessaire accompagnement auquel Amoris lætitia invite les pasteurs, Mgr Chaput en cite le § 300 : « Ce discernement ne pourra jamais s’exonérer des exigences de vérité et de charité de l’Évangile proposées par l’Église ». Puis il pose la question controversée : « Les divorcés remariés civilement ­peuvent-ils recevoir les sacrements ? D’une manière générale, les baptisés membres de l’Église sont, en principe, toujours invités aux sacrements. Les portes du confessionnal sont toujours ouvertes à ceux qui se repentent et qui ont le cœur contrit. Qu’en est-il de la communion ? Tout catholique, et pas seulement les divorcés remariés, doit, avant de recevoir l’Eucharistie, confesser sacramentellement tous les péchés graves dont il ou elle a conscience et prendre la ferme résolution de changer. Dans certains cas, la responsabilité subjective de la personne pour une action passée peut être diminuée. Toutefois la personne doit tout de même se repentir et renoncer à son péché, avec une ferme volonté de se corriger. » Et Mgr Chaput de rappeler la nécessité pour les concubins vivant comme frère et sœur de communier dans la plus grande discrétion « de manière à éviter le scandale ou de donner à penser que l’enseignement du Christ peut être laissé de côté. (…) Cet enseignement paraîtra dur à beaucoup de gens, mais être moins explicite serait induire les gens en erreur quant à la nature de l’Eucharistie et de l’Église ».

    Garder tout le magistère

    Ces deux interprétations sont contradictoires. Pour sortir de cette confusion quatre cardinaux, dont Mgr Caffarra très proche collaborateur de saint Jean-Paul II, ont demandé au Saint-Père qu’il exerce sa charge de pasteur en résolvant les doutes. Il s’agit de rejeter clairement les interprétations d’Amoris lætitia remettant en cause le magistère rappelé par saint Jean-Paul II dans Veritatis splendor, notam­ment l’impossibilité de légitimer des actes intrinsèquement mauvais tels que l’adultère en en appelant aux circonstances. La lettre, d’abord privée, a été rendue publique lorsque les quatre cardinaux ont eu l’assurance que le Pape ne leur répondrait pas.

    Quel est le sens d’un tel silence officiel ? On peut en faire deux lectures. La première, humaine, consiste à dire que le Pape refuse de répondre car il considère que le texte de l’exhortation est en lui-même clair. Il a chargé le cardinal Schönborn d’expliquer ce que le cardinal Kasper nomme un « nouveau paradigme », celui de l’accompagnement des personnes. Reste à expliquer comment ce nouveau paradigme s’articule avec l’ancien. C’est sur ce point que les quatre cardinaux ont demandé des précisions qui leur ont été refusées. Le Pape a cependant répondu indirectement en déclarant au journal Avvenire le 18 novembre : « Il y a des gens qui continuent à ne pas comprendre, qui raisonnent en noir ou blanc, même si c’est dans le flux de la vie qu’il faut pratiquer le discernement. » Et dans une lettre privée (opportunément publiée) aux évêques de Buenos Aires, il répond à leur texte : « L’écrit est très bon et il explicite parfaitement le sens du chapitre 8. Il n’y a pas d’autres interprétations. » Enfin le cardinal Farrell, préfet du nouveau dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, a critiqué publiquement son compatriote Mgr Chaput pour son interprétation rigoriste de l’exhortation.

    La deuxième lecture est surnaturelle et consiste à dire que si le Pape ne répond pas officiellement mais par des biais privés ou par médiateurs interposés, c’est qu’il ne peut s’opposer frontalement au magistère antérieur et à la Parole de Dieu. N’est-ce pas Jésus lui-même (Mt 19, 3-12) qui a rappelé aux pharisiens, enfermés dans le paradigme casuistique, le caractère normatif de la vérité sur le mariage tel que Dieu l’a institué « à l’origine » ? La doctrine de l’Église, explicitation de la Parole de Dieu, n’est donc pas abstraite ou déconnectée des personnes comme le répètent à l’envi de nombreux « pasteurs ». La loi de Dieu n’est pas non plus un idéal, devenant pour les fidèles, si on leur demande de lui obéir, un fardeau insupportable. Elle est source de vie dans le concret de l’existence de chacun. Dieu donne toujours la grâce de vivre ce qu’Il commande. Rappelons enfin que le discernement cher à saint Ignace ne peut porter que sur des actes bons et jamais sur des actes intrinsèquement mauvais. Il n’y a pas une manière prudente d’être adultère.

    L’Église est aujourd’hui confrontée à une nouvelle étape de la crise systémique qui a explosé à l’occasion d’Humanæ vitæ. Le fait que, le 24 octobre, le Pape ait fait dans ce contexte un éloge appuyé du Père Bernard Häring, contestataire majeur du bienheureux Paul VI et de saint Jean-Paul II sur les questions de morale sexuelle et familiale, manifeste que la crise atteint aujourd’hui le sommet même de l’Église.

  • Quand Jean-Claude Guillebaud salue le courage d'Yves Calvi

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    De Jean-Claude Guillebaud sur le site du Nouvel Obs :

    Le courage d'Yves Calvi

    Mi-décembre, l'ancien présentateur de "C dans l'air" désormais sur LCI a fait preuve de probité journalistique, qualité moins répandue qu'on ne le croit. 

    C'est un paradoxe : quand un journaliste pose un acte de courage, on en parle dix fois moins que quand un autre "dérape" (comme on dit maintenant). La chose vient d'arriver au détriment d'Yves Calvi qui reprend désormais sur LCI, sous le titre "24 Heures en questions" (du lundi au vendredi, à 18h10), une émission comparable à son ancien "C dans l'air" de France 5. De quel courage s'agit-il ? On pourrait tout aussi bien parler de probité journalistique, qualité moins répandue qu'on ne le croit. L'auteur de ces lignes a d'autant plus envie de saluer cette probité que, dans "TéléObs", il a plusieurs fois dénoncé le néolibéralisme subliminal qui ressurgissait dans l'ancien "C dans l'air" dès qu'il était question d'économie.

    Cet acte de courage mérite donc d'être raconté. Tout commence le 15 décembre. L'émission est intitulée "Alep seule au monde". Dans sa présentation, Calvi reprend la rhétorique en usage sur le martyre de la ville, l'agonie de sa population au milieu des ruines et l'impuissance collective. Ses quatre invités sont les suivants : Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef adjointe à "la Croix", le général Vincent Desportes, ancien patron de l'Ecole supérieure de Guerre, Frédéric Pons, journaliste et professeur à Saint-Cyr, et Frédéric Pichon, auteur d'un livre remarqué sur la Syrie ("Syrie, pourquoi l'Occident s'est trompé", éditions du Rocher, 2014).

    Dès les premiers échanges, les remarques de chacun des invités ont tout pour surprendre l'animateur tant elles prennent le contre-pied des "éléments de langage" en usage, à ce moment-là, dans les médias. On explique d'abord que ces bombardements, en effet effroyables, ne concernent pas "la ville d'Alep" mais seulement deux ou trois quartiers de l'est de la cité. Un invité précise même qu'ils correspondent à un ou deux arrondissements de Paris. Le reste de la ville - Alep-Ouest - n'est pas touché, et ses habitants se félicitent ouvertement de la reconquête annoncée des quartiers Est par l'armée syrienne. Isabelle de Gaulmyn, dont le journal a suivi de très près cette actualité, ajoute qu'il fut un temps où la tragédie était dans l'autre sens. L'Ouest - notamment les chrétiens - recevait les obus et les missiles tirés par la rébellion des quartiers Est, dont les djihadistes. A ce moment-là, ajoute-t-elle, l'opinion occidentale ne s'était guère émue. Le général Desportes enfonça le clou en ajoutant qu'aujourd'hui, l'émotion — compréhensible — suscitée par les bombardements des lointains quartiers Est concernait une population civile prise en otage par les djihadistes, ces derniers, pour une bonne part, étaient les mêmes que ceux que la France bombarde avec ses avions Rafale à Mossoul, en Irak. Très vite, on sentit Yves Calvi désarçonné par la convergence de ces témoignages qui, tous, illustraient une faillite de la diplomatie française (et des grands médias hexagonaux). Laquelle diplomatie était aussi confuse et changeante que celle de Vladimir Poutine fut déterminée et constante.

    Au final, répondant à la question d'un téléspectateur, Vincent Desportes rappela que, dans l'Histoire, les sièges des grandes villes furent à la fois très longs et très meurtriers : Leningrad, Stalingrad, Sarajevo, Falloujah, etc. Après avoir argumenté pied à pied avec ses invités, Calvi ne dissimula plus son embarras. Il confessa même sa crainte d'avoir organisé une émission "révisionniste". Du coup, moins d'une semaine plus tard, le 21 décembre, Yves Calvi choisit de revenir sur le sujet d'Alep avec, cette fois, un seul invité : Eric Denécé, directeur du Centre français de Recherche sur le Renseignement (CF2R). Or, non seulement ce dernier confirma les analyses de l'émission précédente, mais il en rajouta sur les médias, en parlant d'une "énorme falsification de l'information", allant jusqu'à dire crûment : "On s'est fait rouler dans la farine avec Alep."

    Il ajouta bien sûr que quand nos grands médias dénonçaient dix fois par jour les crimes commis en Syrie, ils étaient moins prolixes pour parler de  ceux commis au Yémen par nos "amis" saoudiens, lesquels bombardent à l'aveugle la totalité du territoire et des villes yéménites.

    Précision importante, capitale même. On a réécouté ces différents témoignages recueillis par Calvi au sujet d'Alep. A aucun moment il ne fut question de trouver des excuses à Bachar el-Assad ou de minimiser les crimes commis par son régime. Lequel restera - et reste, hélas - comme l'un des plus barbares qu'ait connu le Proche-Orient depuis le coup d'Etat de Hafez el-Assad (père de Bachar) en 1970. Soit quarante-six ans d'une tyrannie abjecte. Mais pour combattre une tyrannie, il faut s'interdire de mentir ou de truquer la vérité. Pour cette raison, merci et bravo, Yves Calvi !

  • Liberté, égalité, fraternité : des notions dévoyées

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    De Marie-Pauline Deswarte, Professeur de droit public, en tribune libre sur le site de l'Homme Nouveau :

    Liberté, égalité, fraternité : des notions dévoyées

    1. Liberté !

    Telle est la première valeur de notre République qui s’est fondée sur le thème du Contrat social selon lequel il n’est de société que voulue. Les hommes s’associent en corps politique pour ne pas périr et se conserver dans leur nature d’homme libre.

    Le problème réside dans la façon de comprendre la liberté.

    La liberté telle que l’entendaient les révolutionnaires en 1789 était inspirée par la philosophie des Lumières. Ainsi ils considéraient, avec Sieyès, la société comme une machine ordinaire composée de rouages qu’il fallait « rejoindre » pour parvenir à l’harmonie. Dans ces conditions la liberté était la suppression de toute entrave qui empêchait le mouvement naturel de la machine. L’image de la machine et de ses rouages renvoyait à celle de la nation et de ses membres ; elle laissait entendre que la liberté de la première ne pouvait aller sans celle des seconds. Ainsi les constituants entreprirent-ils, dans la Déclaration de 1789, non seulement d’apporter des limites à l’exercice du pouvoir, mais de supprimer toute entrave à l’épanouissement de chacun en lui reconnaissant le libre exercice des droits de nature. C’est pour cela que, dès le début des évènements, des droits ont été reconnus à chacun avant même toute nouvelle constitution.

    La Déclaration de 1789 dit bien que la liberté individuelle ne peut exister que dans une nation également libre et souveraine. (art. 3 et 6). Elle ne supporte aucune autre auto­rité qu’elle soit naturelle ou religieuse (art. 3). La légitimité de toute action politique repose désormais sur sa conformité à la liberté individuelle, c’est ce qu’exprime l’article 16 qui subordonne l’existence d’une constitution à celle de la « garantie des droits ».

    La liberté révolutionnaire, on l’aura compris, est la liberté-émancipation individuelle.

    De République en République

    Ce parti pris émancipateur est repris par les constitutions qui vont suivre. C’est lui qui donne sa cohérence et son unité à la succession de nos diverses Républiques. Chaque fondation républicaine correspond à un nouvel obstacle à renverser. La Première République a détruit avec violence l’institution monarchique et son autorité pour faire de chaque citoyen une part du souverain. La Deuxième République de 1848 a renversé la monarchie oligarchique qui la précédait, jugée contraire à la liberté du peuple, par son affirmation du suffrage universel elle a manifesté le refus de tout privilège social. La Troisième République a rejeté l’Empire autoritaire de Napoléon III, ainsi que la tentative de restauration monarchique chrétienne. La Quatrième République s’est levée contre la République qui avait été asservie par les Allemands, en même temps elle a rejeté la tentative contre-révolutionnaire du régime de Vichy. La Cinquième République a détruit une certaine idée de la république à caractère organique défendue par les partisans de l’Algérie française mais jugée contraire à la république-liberté.

    Il est difficile de refuser de lutter pour la liberté tant elle est une exigence de notre nature. Mais ce choix comporte sa propre logique et nous en souffrons. En effet, une société qui se propose de réaliser un tel objet accepte difficilement de se lier par un quelconque lien. Cela explique la difficulté qu’a la République à s’enraciner de façon institutionnelle. Le désir de liberté est par nature infini, différent d’un individu à l’autre, chacun étant seul juge de sa satisfaction. Il introduit le subjectivisme dans le discours politique et par conséquent le relativisme. Nous avons simplement oublié que la liberté était non pas une fin en soi mais un moyen pour réaliser notre vocation.

    Lire la suite sur le site de l'Homme Nouveau

     

  • Le projet transhumaniste : une utopie

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    « LE PROJET TRANSHUMANISTE N’EST QU’UNE UTOPIE »

    synthèse de presse bioéthique de genethique.org

    Pour Dominique Folscheid, philosophe, codirecteur du Département d’Ethique biomédicale du Collège des Bernardins, « le projet transhumaniste n’est qu’une utopie reprenant les thèmes les plus puissants de l’imaginaire humain ». Toutefois, le posthumanisme a de quoi nous inquiéter, car il « opère au niveau du discours et cherche à nous persuader que l’éthique humaniste est l’obstacle au progrès, l’ennemi à abattre ».

    Le mouvement transhumaniste est « multiforme », mais « il trouve son unité dans son projet, qui est d’améliorer voire de métamorphoser la condition humaine ». Il s’appuie pour cela sur « la combinaison d’avancées scientifiques et d’innovations techniques déjà acquises ou promises pour demain ». Si ces avancées sont employées par la médecine « pour le plus grand profit de ses patients, pour prendre soin des humains tels qu’ils sont, tels que la ‘nature’ les a faits », pour le projet transhumaniste, il s’agit de modifier cette « nature », « pour en finir avec la maladie, le vieillissement et la mort ». L’enjeu pour la médecine est donc de « médicaliser ces nouveaux moyens au lieu de se laisser instrumentaliser par eux ».

    En effet, le risque est là, car « forgés par la technoscience ils [ces nouveaux moyens] recèlent un potentiel opératoire outrepassant les fins médicales ». Et l’exemple de la PMA « nous montre déjà ce qu’on risque à se laisser happer dans un processus strictement technicien » : « du palliatifs à l’infécondité d’un couple, on en est déjà à la ‘production’ d’enfants pour des couples de même sexe ou pour des femmes ménopausées, avec recours à des ‘mères porteuses’ – en attendant l’utérus artificiel, voire le clonage ».

    Mais le projet transhumaniste ne peut aboutir : « on aura beau multiplier les implants qui feront de l’homme ordinaire un bioman, il aura toujours affaire à sa propre humanité ». Le transhumanisme oublie de prendre en compte la « différence radicale entre ce qui est techniquement modifiable en l’homme et ce qui fait de lui un homme, un être humain ».

    Sources: La Croix, Dominique Folscheid (07/01/2017)