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Débats - Page 578

  • Synode sur la famille : interview du cardinal hongrois Erdö, rapporteur général

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    L'Eglise a confié1846542_3_afbf_le-cardinal-peter-erdo-le-4-mars-au-vatican_713cdd6078b7308bcb9e7b2396a0c860.jpg à Peter Erdö, hongrois de 62 ans, des tâches importantes: archevêque de Esztergom-Budapest et primat de Hongrie depuis décembre 2002, cardinal depuis 2003; président des conférences épiscopales européennes depuis 2006, rapporteur général du Synode pour la Famille qui s'ouvre le 5 octobre.

    Giuseppe Rusconi l’a interviewé ici : www.rossoporpora.org, et la traduction figure sur le site « Benoît et moi » (extraits) :

    (…) Eminence, vous avez été nommé rapporteur général du Synode du 5-18 octobre (nous rappelons que dans un an un autre Synode suivra, avec des résultats concrets) et vous aurez donc un rôle de modérateur et de collecteur des instances émergeant du débat. Votre tâche ne sera certes pas facile, car en lisant ce qui apparaît dans les media (qui porte souvent la signature de cardinaux) la discussion promet d'être houleuse. D'après ce qu'on a pu comprendre - pardonnez-nous la métaphore du football - on va assister à une sorte de match très dur entre un front dit conservateur (avec beaucoup de pourpres déployés en style "catenaccio" (verrou), en défense de la porte de la Doctrine) et un front dit progressiste, animé par un fantaisiste tel que le cardinal allemand Kasper et inspiré - comme le suspectent les conservateurs - par un souffleur (suggeritore) argentin de poids. Ce sera vraiment comme ça?

    En réalité je ne crois pas qu'un affrontement s'annonce entre une doctrine plutôt abstraite et une pratique détachée de la foi, mais qu'il s'agira plutôt d'un débat bien plus réaliste autour des valeurs, les valeurs propres à la vie et sur la vie. Comme l'écrivit Paul VI dans sa grande exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, il faut œuvrer afin que l'Evangile entre dans notre propre vie, en faisant toutefois trésor de la tradition et de la foi de l'Eglise. Il faut donc dialoguer avec les hommes et les femmes d'aujourd'hui afin que les valeurs évangéliques soient non seulement acceptées, mais paraissent attrayantes, capables de rendre notre vie heureuse. Voilà le grand défi.

    Tel est l'argument central du Synode, et ce n'est pas par hasard que déjà dans le titre il est appelé á discuter des « défis pastoraux sur la famille dans le contexte de la nouvelle évangélisation ». Ce « contexte de la nouvelle évangélisation » est toutefois souvent oublié dans la présentation des media. (…)

    Vous ne craignez pas qu'à cause des décisions synodales, ne se réduise chez le peuple chrétien la perception de l'indissolubilité du mariage ?

     Sur la base des contenus de l'Instrumentum laboris, fruit des réponses au Questionnaire élaboré par la Secrétairerie du Synode (qui est notre document-base pour l'assemblée), nous pouvons déjà penser que la majorité des catholiques du monde sait que le mariage sacramentel ne peut pas être dissous par les parties contractantes. Il ne s'agit pas d'un rapport à durée limitée, il n'est pas soluble. Ce point est largement partagé, peut-être pas seulement  pour des raisons théologiques abstraites (…)

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  • Une lettre ouverte adressée au Synode

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    Jeanne Smits publie la traduction d'une lettre adressée au Synode par une cinquantaine de personnalités :

    Lettre ouverte au synode : soutenez le mariage, soutenez les enfants

    Lettre ouverte au synode sur le véritable soutien à la famille

    Une cinquantaine de personnalités attachées à la défense du mariage et de la famille ont publié une lettre ouverte à l’approche de l’ouverture du synode extraordinaire sur la famille à Rome, dimanche. Je vous propose ici la traduction de ce document important, réalisé par des experts catholiques ou non, tous d’accord cependant sur le chemin à prendre pour le bien de cette institution indispensable à toute société humaine.
    On notera, parmi de nombreux signataires connus ou moins connus, la présence de Mary Ann Glendon, l’envoyée du pape Jean-Paul II à la Conférence de Pékin pour y contrer, déjà, l’idéologie du genre. J.S.
    Lire la traduction sur le blog de J. Smits
  • Synode : "trouver le langage juste pour transmettre aux jeunes la beauté de l’Evangile de la famille"

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    Synode sur la famille : chercher la vérité ensemble

    Les recommandations du card. Baldisseri

    Rome, 3 octobre 2014 (Zenit.org) Anne Kurian

    Le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du synode des évêques, préconise « un esprit serein, de la pondération et une attitude calme » lors des travaux : les participants « sont appelés non pas à mettre en avant leur propre intérêt ou point de vue, mais à chercher la vérité ».

    Le cardinal revient sur le synode des évêques consacré aux défis de la famille, qui s'ouvrira sous peu (5-19 octobre), dans les colonnes de l'agence de presse de la Conférence épiscopale italienne, le Service d'Information religieuse (SIR).

    Il préconise « un esprit serein, de la pondération et une attitude calme » : « je comprends que les esprits s’échauffent à la veille de l’événement sur certaines questions » et si « exprimer ses opinions est positif », il faut cependant « rester civil et constructif », souligne-t-il.

    « Répondre de manière adéquate demande des efforts et de la bonne volonté pour discuter et rechercher des voies conduisant à une solution dans la vérité et la charité », ajoute-t-il.

    « Le pape François, à de nombreuses occasions, a dit et fait comprendre qu’il est important de s’exprimer, sans peurs et suspicions. Alors la discussion au Synode sera ouverte » : « quand on discute sur des thèmes sensibles, chacun doit pouvoir donner son opinion et s’exprimer selon ses connaissances et convictions ».

    Mais les participants « sont appelés non pas à mettre en avant leur propre intérêt ou point de vue, mais à chercher la vérité, qui n’est pas un concept abstrait, fruit d’une spéculation philosophique ou théologique, mais qui est la personne du Christ, chemin, vérité et vie. C’est de là qu’il faut partir ».

    Le cardinal rappelle que la question des divorcés-remariés ne sera pas la seule du synode : « la polygamie, les mariages arrangés, les mariages mixtes, les pauvretés sous toutes leurs formes et tant d’autres thèmes seront discutés ».

    Par dessus tout, il s'agira de « trouver le langage juste pour transmettre aux jeunes la beauté de l’Evangile de la famille ».

    L'assemblée synodale en deux étapes met en relief « le caractère synodal du cheminement commun qui prévoit des réflexions, des pauses, des reprises et ainsi de suite jusqu’à arriver au but ; et tout cela ne s’accomplit pas en travaillant en solitaire mais par petits groupes de personnes ou commissions, à travers la participation du peuple de Dieu tout entier ». 

    Evoquant la nouvelle méthodologie du synode, le cardinal précise qu' « une attention particulière sera accordée à l’aspect dynamique et participatif durant les travaux ».

    Un couple marié interviendra à chaque séance pour témoigner de son expérience. Parmi les auditeurs en effet, 13 couples mariés provenant des cinq continents témoigneront « d’une vie vécue dans la variété des cultures et des traditions comme une expérience de foi, élément essentiel pour la bonne réussite d’un mariage et d’une famille ».

    « L’information sera beaucoup plus immédiate et rapide », poursuit le cardinal : elle passera notamment par « les briefings avec les Pères et le réseau social Twitter », plutôt que par « un texte de synthèse souvent modifié durant les interventions orales en salle ».

    Pour la clôture du synode, un message au peuple de Dieu et un document synodal sur les ‘propositions’ sont attendus. Le document, approuvé par l’assemblée, sera remis aux mains du pape, qui disposera comme il le souhaite, et constituera la base du document de travail (l’Instrumentum laboris) du synode de 2015.

  • Et si l'élimination de l'Etat Islamique n'était pas l'objectif de la nouvelle guerre d'Irak ?

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    Lu sur le site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    MARC FROMAGER : la troisième guerre d’Irak

    Devant les exactions de l’Etat islamique, une coalition menée par les Etats-Unis a été activée, mais son objectif est-il vraiment de contrer cette terrible menace ? Nous publions ci-dessous une analyse de Marc Fromager, directeur d’AED France, rédigée pour le mensuel d’octobre de La Nef.

    Officiellement, cette troisième guerre d’Irak a évidemment comme visée de contrer l’Etat islamique (EI) en l’affaiblissant avant de le réduire à néant. Néanmoins, un bref rappel des deux premières guerres d’Irak devrait suffire à nous inspirer, à tout le moins, une certaine circonspection.

    Bien entendu, nous n’évoquons ici que les interventions occidentales car sinon, il faudrait également rappeler l’effroyable carnage de la guerre Irak – Iran pendant les années 80, avec un million de morts à la clé dans chaque camp. Cela étant, il y avait également une intervention occidentale puisque nous réussissions à vendre des armes aux deux parties en veillant à un certain équilibre des forces afin de permettre au conflit de durer.

    La première guerre du Golfe (1991) avait pour objectif la libération du Koweït, envahi par l’Irak. On avait encore à cette époque le souci de défendre l’intégrité territoriale des pays de la région, ce qui a visiblement disparu. Mais cette première guerre reposait déjà sur un mensonge : les américains auraient laissé croire aux irakiens qu’ils pouvaient prendre le Koweït, alors que ce n’était qu’un piège pour leur permettre d’intervenir en Irak.

    Passons sur les douze années d’embargo anglo-américain qui auront fait plus de 500.000 morts, notamment des enfants, faute d’accès à de la nourriture et des médicaments suffisants. La deuxième guerre du Golfe (2003) a entièrement reposé sur un mensonge massif, celui des armes de destruction massive (on se rappelle de Colin Powell avec son petit tube de lait en poudre).

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  • Le succès des cohabitations fait chuter le taux de divorces (sic)

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    Les réflexions d'un ami :

    Reprenant une dépêche de presse de Belga publiée (entre autres) par Sudpresse et le Standaard, le site des médias catholiques nous gratifie d'un article au titre accrocheur : 

    Le succès des cohabitations fait chuter le taux de divorces

    Article commentant la baisse en chiffres absolus (mais non relatifs hélas) du nombre de divorces dans notre pays. Un article dans lequel il reprend intégralement de la dépêche originale la phrase suivante :

    « En chiffres absolus, il est normal que le nombre de divorces soit en diminution», analyse Patrick Deboosere, démographe et sociologue à l’ULB. « Car le stock de Belges mariés diminue progressivement au fil des ans. La cohabitation légale et la cohabitation de fait prennent peu à peu le dessus sur le mariage. De plus, avant de s’engager, les jeunes vivent désormais ensemble à l’essai. Ce qui évite les mariages ratés ». 

    Outre le titre particulièrement malheureux, il semble déjà fort peu habile que les médias catholiques fassent le choix de relayer sans décryptage une dépêche pour le moins décourageante à  l'égard de jeunes désireux de vivre des fiançailles chrétiennes, même s'il ne faut pas avoir peur de la vérité. 

    Mais que cela soit fait sans même faire une vérification minimale de l’info, cela laisse perplexe… car il se trouve que l'affirmation de P. Deboosere est tout simplement fausse et même contraire à la réalité: la cohabitation prémaritale augmente le taux de divorces ultérieurs ou, dans le meilleur des cas, ne l’influence pas.

    La plupart des études menées sur le sujet contredisent carrément l’affirmation du professeur de démographie de l’ULB, et s’accordent pour démontrer une influence clairement négative de la cohabitation sur le taux de divorces (jusque + 33% de divorces par rapport à ceux qui ne cohabitent pas) ou, dans le meilleur des cas, une influence neutre. Certaines études affirmant en effet (sans la remettre en cause) que la corrélation observée ne serait pas causale mais due à d’autres facteurs tels que l’âge des mariés. Dans tout les cas, l'information relayée est non seulement décourageante pour le jeune chrétien, mais tout simplement fausse. 

    Averti par un lecteur, le Standaard se fend même d'un article rectificatif. A n'en pas douter, les médias catholiques ne seront pas en reste et feront de même... en écrivant un bel article sur les mérites des fiançailles chrétiennes ?

  • La Communion anglicane à l'heure du schisme ?

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    Pour la première fois de son histoire, la conférence de Lambeth, rassemblement pluriannuel des évêques de la Communion anglicane, a été annulée. Par cette annonce, l'archevêque de Canterbury reconnaît de façon quasi-officielle l'existence d'un schisme, sur la question de l'homosexualité. Pierre Jovanovic et Jean Mercier font le point sur le site de « La Vie » :

    5_Francois_Justin-Welby.jpgL'archevêque de Canterbury Justin Welby (photo, ici en visite chez le pape), primat de l'Eglise anglicane d'Angleterre, « Eglise-mère »de la Communion anglicane mondiale, a fait savoir que la Conférence de Lambeth, prévue en 2018, était annulée. Motif : la perspective de voir des centaines d'évêques, principalement ceux d'Afrique et d'Asie, boycotter l'évènement, le rend inutile. Le schisme virtuel dans lequel vivaient les anglicans est désormais reconnu de façon quasi-officielle.

    Le schisme dure en réalité depuis 2003, lorsque l'Eglise épiscopalienne, la branche américaine de la Communion anglicane, a ordonné, comme évêque du New Hamphire, le révérend Gene Robinson. Le prélat vivait en couple avec un homme (il a divorcé en 2013), et militait pour le mariage homosexuel. L'anglicanisme s'est divisé : d'un côté, les Eglises américaine, canadienne et une frange de l'Eglise d'Angleterre, de tendance libérale, de l'autre, les Eglises des anciennes colonies britanniques africaines, l'Ouganda et le Nigeria en premier lieu, qui revendiquent la fidélité à la Bible.

    Le clivage est d'autant plus fort que le centre de gravité de l'anglicanisme de 2014 se trouve, non plus en Grande-Bretagne, mais en Afrique : sur les 80 millions de fidèles anglicans, plus de 40 millions vivent sur le continent africain, dont 25 millions pour le seul Nigeria, soit autant qu'au Royaume-Uni. « L'anglican moyen est une femme africaine de 30 ans » a coutume de résumer Justin Welby.

    En 2008, déjà, lors de la dernière Conférence de Lambeth, 200 évêques africains, rejoints par des évêques occidentaux dissidents, américains et australiens, avaient refusé de s'y rendre. Certains ont créé une Communion anglicane parallèle, le Global South.

    Alors que Rowan Williams, proche des anglicans libéraux, avait été accusé de laisser s'envenimer le schisme, on s'attendait que le nouvel archevêque de Canterbury Justin Welby, réputé plus conservateur, soit capable de rétablir l'unité. De sensibilité évangélique, il s'est opposé au mariage homosexuel au Royaume-Uni, par conviction, mais aussi pour envoyer un signe aux Eglises africaines, pour les rassurer.

    L'annulation de la Conférence de Lambeth intervient alors que Alan Wilson, évêque de Buckingham, en Angleterre, militant de longue date en faveur du mariage homosexuel, a menacé de révéler l'homosexualité d'une « dizaine » de ses confrères évêques. Un « outing » qu'il justifie pour dénoncer la position « réactionnaire » de l'Eglise anglicane d'Angleterre. Pourtant celle-ci est très tolérante en la matière. Jusqu'à présent, elle interdit les bénédictions d'unions homosexuelles, mais tolère en son sein le militantisme de plusieurs membres du clergé en leur faveur. Cette ambiguïté n'a pas convaincu le camp des dissidents, qui grossit d'année en année. »

    Ref. La Communion anglicane à l'heure du schisme ?

    JPSC

  • Le XXIe siècle, siècle de l'eugénisme triomphant

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    De la Fondation Jérôme Lejeune :

    L’eugénisme fait débat.

    Publié le 01/10/2014 dans Bioéthique

    « Nous sommes entrés dans le siècle de l’eugénisme ». C’est le titre d’une interview de Laurent Alexandre, chirurgien urologue, à la tête d’une société de séquençage de l’ADN.

    Il décrit notre société sélective, sans la dénoncer : prenant le constat de l’élimination des trisomiques, à cause des tests prénataux, il semble se réjouir de la fin des amniocentèses (« un tournant historique »), tout en annonçant qu’après les trisomiques et les handicapés mentaux, nous allons vers l’élimination des myopathies graves.

    Laurent Alexandre prédit l’arrivée d’une troisième vague d’eugénisme : « Le tri embryonnaire, en revanche, est une étape décisive, qui va notamment permettre de choisir le « meilleur embryon ». On se dirige donc vers un « eugénisme de convenance ». Enfin, la quatrième et dernière étape, c’est la modification de l’embryon lui-même, la possibilité de le modeler à la carte. Pour cela, il faudra passer par la thérapie génique.

    Laurent Alexandre, adepte du transhumanisme, donne l’impression de légitimer l’eugénisme (par l’acceptation déjà ancienne de l’élimination prénatale des enfants trisomiques), de cautionner l’« eugénisme décomplexé » et d’acter « l’eugénisme intellectuel » : « Si on élimine définitivement la trisomie 21 qu'est-ce qui nous empêcher d'éliminer ensuite les embryons ayant un QI de 70, 80 ou même 100 ? »

    Cette dérive étant inéluctable pour lui, il critique les positions de Jacques Testart, des écologistes comme José Bové et des catholiques qui la dénoncent. Il s’étonne de la schizophrénie de l’Etat. Etat qui encourage l’eugénisme, par le dépistage des trisomiques, tout en le condamnant légalement.

    Cette problématique n’est pas nouvelle. C’est ce que ne cesse de dénoncer la Fondation qui se mobilise depuis 20 ans contre l’élimination de masse des trisomiques (96% des trisomiques détectés avant la naissance sont éliminés).

    Afin de pouvoir comprendre ces enjeux, nous vous proposons de lire l’entretien débat entre Jacques Testart (critique de science et pionnier de la fécondation in vitro en France) et Jean-Marie Le Méné (Président de la Fondation Jérôme Lejeune) « L’humanisme peut-il faire reculer l’eugénisme ? ».

    Cet entretien réalisé en 2011, par la Revue des deux Mondes, garde toute son actualité.

     Lire l'entretien croisé entre Jacques Testart & Jean-Marie Le Méné ici

    Lire également : Jacques Testart et l'eugénisme : tout le monde finira par choisir le même bébé

  • Les chrétiens très impliqués dans le mouvement de protestation à Hong Kong

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    56481_cardinal-zen-hong-kong_440x260 (2).jpgParmi les leaders de la « révolte des parapluies » se trouvent de nombreux chrétiens, en lutte contre le pouvoir communiste. Lu sur le site « aleteia », sous la plume d’Arnaud Aubry :

    « La photo est tout un symbole. Benny Tai, principal figure du mouvement de protestation hongkongais« Occupy Central », est assis en train de pleurer d'émotion, tout en se faisant consoler (photo 1) par le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong et figure internationale du combat démocratique. Si depuis dimanche soir, l'ancienne colonie britannique connait les plus grandes manifestations de son Histoire depuis son rattachement à la Chine en 1997, les chrétiens sont donc au premier rang.

    Le cardinal Zen est depuis des lustres la bête noire de Pékin. Il prophétisait les manifestations monstres dans une tribune publiée dans Asia News le 10 septembre : « Le mécontentement populaire a atteint son point de rupture, il est permis de hurler, car c’est la marque du désespoir.  […] Si nous ne voulons pas nous résigner à devenir des esclaves, quel autre choix avons-nous alors que celui de résister ? »

    Ce que le cardinal Zen (ici photo 2 avec Benoît XVI) dénonce alors, c'est le contrôle de la vie politiquechinachristians-s6-c10.jpg locale par Pékin. Hong Kong, du fait de son statut d'ancienne colonie britannique, dispose de lois spécifiques mais le chemin vers la démocratie est entravé. Si, en 2017, l'élection du nouveau chef de l'exécutif hongkongais aura bien lieu au suffrage universel comme prévu, ne pourront se présenter que deux ou trois candidats triés sur le volet par un comité de 1 200 grands électeurs adoubés par Pékin... Une décision inacceptable pour de nombreux habitants.

    Dès le 1er juillet, la date anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, 510 000 personnes se rassemblent pour protester.  Un mouvement de désobéissance civile, appelé« Occupy Central with Love and Peace », menace de bloquer le centre d'affaire de la ville, et parmi ses responsables, figure le pasteur baptiste Chu Yiu-Ming qui a dévolu les 30 dernières années à se battre pour la démocratie. S'il reconnaît avoir « peur d’aller en prison et peur du Parti communiste »,dans les colonnes du South China Morning Post, il est prêt « à payer le prix pour la démocratie » quand il le faudra. Pour lui, le mouvement hongkongais a des racines profondes, remontant aux années 1980, lorsque les habitants n'ont pas eu leur mot à dire durant les transactions concernant le futur statut de ce qui était encore une colonie britannique.

    Mais l'implication des chrétiens dans le mouvement de protestation ne se résume pas aux dirigeants. Depuis le 22 septembre, lycéens et étudiants font la grève des cours, un mouvement soutenu par les l'Eglise catholique (qui scolarise un quart des écoliers de la ville) puisqu'elle a assuré que les jeunes de ses établissements ne seraient pas pénalisés s’ils participaient à la grève, du moment qu’ils pourraient produire une autorisation écrite de leurs parents.

    Un engagement catholique qui n'est en tout cas pas étonnant, puisqu'il existe depuis de nombreuses années un véritable bras de fer entre l'Eglise catholique et le gouvernement chinois, notamment autour des nominations d'évêques sans le consentement du pape. Cette situation a entraîné ces dernières années de nombreuses tensions voire même des excommunications, comme celle du P. Joseph Huang Bingzhang ordonné en juillet 2011.

    D'ailleurs les trois nouveaux évêques ordonnés à Hong Kong ont fait montre de leur soutien au mouvement social. Mgr Joseph Ha Chi-shing, très engagé auprès de la jeunesse ainsi qu'auprès des groupes militant pour les droits de l’homme, a ainsi déclaré : « L’Église est très claire à ce sujet. La désobéissance civile est licite lorsque les autorités, qui devraient agir pour le bien commun de la société et en étant guidées par des principes moraux, ne suivent pas ces principes, ou alors si la législation est injuste. » 

    JPSC 

  • La loi belge sur l'euthanasie : une aubaine pour les pervers ?

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    C'est l'avis émis sur leplus.nouvelobs.com par Gérard Lopez, expert psychiatre, président de l'Institut de victimologie :

    Un délinquant sexuel réclame l'euthanasie : la loi belge est une aubaine pour les pervers

    LE PLUS. En Belgique, un délinquant sexuel interné depuis 30 ans réclame l'euthanasie. Même si Frank Van Den Bleeken remplit les conditions médicales et légales prévues par la loi belge de 2002 pour l'obtenir, la justice n'a pas encore tranché. Quels ressorts peuvent sous-tendre une telle requête ? L'analyse du médecin psychiatre Gérard Lopez.

    Il n’est pas question ici d’intervenir pour commenter la loi belge sur l’euthanasie, je n’en ai pas les compétences. Ni de polémiquer sur les problèmes éthiques qu’elle soulève lorsqu’il s’agit de détenus. Ces problèmes ont été largement commentés par ailleurs :

     - suicide assisté ?

    - peine de mort déguisée ?

    - méthode pour vider les prisons de sujets réputés "irrécupérables" ?

    - moyen de se soustraire à une sanction judiciaire ?

    - et que signifie "souffrances psychiques" ?

    Mes propos ne concernent pas Monsieur Frank Van Den Bleeken, 52 ans, interné depuis 30 ans. Je ne l’ai pas examiné. Pour mémoire, il dénonce des conditions de détention "inhumaines" responsables de souffrances psychiques que ne pourraient pas traiter les médecins belges qui interviennent en milieu carcéral.

     Alors, de quoi s’agit-il ?

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  • Pascal Jacob : morale laïque et morale chrétienne : sont-elles compatibles ?

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      Communication de Pascal Jacob au colloque « Morale et laïcité » de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Toulon-Fréjus (Mgr Rey) :

    Pascal Jacob :

    Dire que le discours moral de l’Église est mal reçu est un euphémisme. Il est en vérité hérétique. Critiqué par ceux qui l’ignorent comme par ceux qui devraient le connaître, parfois déformé et rarement défendu, il n’esquive pas le débat rationnel. Mais qui se soucie de raison tandis que partout et sans partage règne l’émotion ?

    Peu osent s’écarter du dogme selon lequel le l’individu ne doit avoir que deux maîtres : le désir tout-puissant, créateur d’un univers virtuel et éphémère, et l’hygiène, ultime étalon du rapport à autrui. Peu résistent aux sirènes du relativisme ambiant, même parmi d’éminents moralistes chrétiens persuadés du fait même d’avoir eu « raison trop tôt » dans une Église trop « frileuse ». Il se pourrait pourtant que la critique philosophique découvre dans la réflexion morale chrétienne une vraie sagesse, qui n’est pas la veuve du temps qui passe, dont l’ambition est seulement de raviver la flamme fragile de notre conscience morale.

    Pascal Jacob ne se limite pas pour autant à une critique d'une certaine théologie contemporaine, il expose avec pédagogie la rationalité de la pensée chrétienne ainsi que les positions de l’Église, en particulier sur des questions controversées.

    Pascal Jacob est agrégé de philosophie, professeur à l’IPC - Facultés libres de philosophie et de psychologie; il enseigne également l’Ethique en licence de psychologie et en Institut de soins Infirmiers (IFSI) et la philosophie en lycée.

    JPSC

  • Chantal Delsol : Peut-on enseigner la morale universelle ?

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    Communication de Chantal Delsol au colloque « Morale et laïcité » de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Toulon-Fréjus (Mgr Rey) :

    Chantal Delsol, philosophe , historienne des idées politiques et romancière française, est professeur de Philosophie Politique à l’Université de Paris-Est et membre de l’Institut de France Elle  est aussi membre de l'Académie des Sciences morales et politiques , éditorialiste  au Figaro , à Valeurs actuelles, et directeur de collection aux éditions de La Table Ronde.

    JPSC

  • Selon Mgr Fernandez, de Cordoue, le pape lui-même récuse la communion pour les divorcés « remariés »

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     Lu sur « Riposte catholique » :

     « Alors que la confusion monte autour du prochain synode sur la famille, un évêque espagnol rapporte que le pape a déclaré aux évêques d’Espagne : ce que le Christ a institué, « le pape ne pas ne peut pas le changer ». C’est dans une interview au journal Diario de Cordoba que Mgr Demetrio Fernandez a raconté il y a quelques jours comment les évêques ont posé la question de la communion aux divorcés « remariés » lors de leur dernière visite ad limina, au printemps.

    Il répondait à la question du journaliste à propos des milliers de personnes séparées de Cordoue, après avoir évoqué les « deux millions de couples détruits en Espagne… un problème social énorme ». « L’Eglise nous dit continuellement que nous devons être accueillants, que les personnes ne se sentent pas exclues, et nous pouvons toujours rendre l’accueil plus ample. Mais… »

    « Ahora bien », dit Mgr Fernardez en espagnol. Un peu plus qu’un « or », un « cependant », un « mais ». Il faut bien écouter, c’est important, c’est précis :

    « Nous avons posé la question aux pape directement. Il nous a répondu qu’une personne mariée par l’église, divorcée et qui aurait contracté un nouveau mariage civil ne peut accéder aux sacrements. Le pape a poursuivi: “Cela a été établi par Jésus-Christ et le pape ne peut pas le changer.” »

    Curieuse époque, où l’évêque de Cordoue – ville pétrie d’histoire mais pas précisément un centre névralgique de l’Eglise – est obligé d’expliquer à la presse que le pape ne compte pas lâcher un enseignement aussi basique que celui sur le mariage sacramentel ! Curieuse époque où des évêques en visite ad limina en viennent à vérifier auprès du pape qu’il n’a pas l’intention de changer la doctrine !

    Mgr Fernandez poursuit : « Je dis cela parce que parfois des gens disent que “tout va changer” et qu’il y a des choses qui ne peuvent pas changer ? L’Eglise se doit à son Seigneur et son Seigneur est vivant. »

    Connu pour son franc-parler, Mgr Fernandez évoquait aussi dans cet entretien de la dénatalité inquiétante en Espagne, où le renouvellement des générations n’est pas assuré : « A quoi servent des routes ou internet s’il n’y a pas d’Andalous pour en profiter ? »

     Ref. Selon Mgr Fernandez, de Cordoue, le pape lui-même récuse la communion pour les divorcés « remariés »

    JPSC