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Débats - Page 581

  • A propos d'un présumé acharnement thérapeutique sur un grand prématuré

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    Lues sur Boulevard Voltaire ces réflexions d'une infirmière anesthésiste au sujet d'une situation délicate montée en épingle par les médias : 

    Qui veut une vie de handicap pour son fils ?

    Il n’y a de véritable liberté que dans le choix du bien. Le bien de l’enfant, pas celui des parents prioritairement.   

    « Qui veut une vie de handicap pour son fils ? » Cette phrase est posée tel un choix incongru. Il faut aujourd’hui « choisir » entre l’enfant avec et l’enfant sans handicap. Allons, levez le doigt ceux qui font le choix d’un enfant avec handicap ! Personne… Qui pourrait, de manière purement raisonnable, faire ce choix ? C’est la question posée par la maman de Titouan dont nous avons entendu les pleurs sur les ondes en début de semaine.

    Elle dit sa douleur, sa profonde souffrance de voir son fil s ainsi abîmé. Elle vient demander, implorer même la mort pour son fils parce qu’elle ne se sent pas capable d’accueillir son tout-petit. Titouan a eu le mauvais goût d’arriver trop tôt, et quand un invité arrive à l’avance, eh bien, tout n’est pas prêt pour le recevoir. C’est le corps de Titouan qui n’est pas prêt, tout immature qu’il est. Et certainement sa maman.

    Il chamboule toute la mécanique parfaitement huilée de l’accueil du joli poupon potelé qui a la décence d’arriver au jour prévu. Il est arrivé 4 mois en avance et a souffert d’hémorragie cérébrale comme un grand nombre de prématurés. Ces lésions cérébrales peuvent être cause de handicap dans 40 % des cas, qui iront de troubles « dys » légers jusqu’au polyhandicap. Il y aura donc 60 % des enfants qui n’auront aucune séquelle.

    Les parents de Titouan demandent l’arrêt de ce qu’ils considèrent comme étant de l’acharnement thérapeutique, une ventilation semble-t-il légère, l’alimentation et l’hydratation. On arrêterait donc l’alimentation de Titouan, pratique qui ne se cache plus vraiment depuis que le Centre d’éthique clinique Cochin a publié une étude sur cette adaptation, pour le moins tortueuse, de la loi Leonetti. Les parents devraient donc choisir entre le handicap et la santé, qui aurait un air de puritanisme sanitaire, entre une vie annoncée comme uniquement constituée de souffrance et la mort. Entre la vie et la mort.

    Le choix de la mort serait courageux, paraît-il. Car, dans la mort, Titouan sera débarrassé de son handicap et dans la vie, il ne pourrait pas être une personne, un homme à part entière. La maman dit qu’elle ne veut pas de cette vie pour son enfant, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne veut pas de son enfant. Comme on la comprend. Mais peut-être que lui se trouvera heureux de cette vie tant qu’il est sous le regard aimant et protecteur de sa mère, de celle qui est là pour le protéger de tous les dangers – et en premier de la mort – en le nourrissant de lait et d’amour, peu importe ses capacités et incapacités.

    Le choix, le véritable choix est la réalisation de la liberté. Il n’y a de véritable liberté que dans le choix du bien. Le bien de l’enfant, pas celui des parents prioritairement. Le bien de l’enfant, pas un moindre mal. Son bien peut-il être dans la mort, lieu de néant, où la possibilité du choix n’existe pas, où la possibilité d’être n’est plus (si nous excluons les croyants) ? Mais surtout lieu où nous ne subirons pas le handicap de Titouan, où nous ne serions pas exposés à ses demandes incessantes pour qu’on s’intéresse à lui, pour qu’on se préoccupe, se soucie de lui. Notre société permet-elle à la maman de Titouan d’accueillir celui-ci ? L’encourage-t-elle dans ce sens ou bien la pousse-t-elle des deux mains dans le dos vers une demande d’euthanasie, vers un eugénisme qui ne veut pas trop dire son nom ? Il est bon de se scandaliser de cette demande, mais également nécessaire de s’interroger sur le regard que nous portons sur Titouan et ses petits camarades, et sur la manière dont nous les admettrons au sein de la communauté humaine.

  • Une demande d'euthanasie qui est un appel à l'aide

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    Lu sur le site de La Libre, cette opinion de Jean-Paul Van de Walle, avocat au barreau de Bruxelles : 

    Non-assistance à personne en danger… d’euthanasie!

    Auteur de plusieurs délits à caractère sexuel et d’un meurtre, Frank Van Den Bleeken n’a pas été condamné à la prison « comme les autres ». Atteint d’un trouble mental, il a fait l’objet d’un internement : « mesure de sûreté destinée à la fois à protéger la société et à faire en sorte que soient dispensés à l'interné les soins requis par son état en vue de sa réinsertion dans la société » (définition légale).

    Vous avez entendu parler de lui récemment. Non en raison des faits qu’il a commis, quoique très graves et aussi injustifiables que douloureux. C’est que Frank a porté devant la Justice une demande bien concrète : « recevoir l’euthanasie ». Or dans sa situation d’interné, lui, Frank, y a-t-il droit ? Peut-il « exiger » l’euthanasie, en invoquant des « souffrances psychiques incurables » ? Désormais, il ne doit plus attendre les réponses à ces questions : Frank a trouvé un médecin disposé à pratiquer l’euthanasie sollicitée ; celle-ci devant avoir lieu prochainement dans un hôpital, où Frank serait transféré « pour 48 heures ».

    Il faut -au moins par prudence- s’abstenir de se prononcer sur un cas dont on ne connaît pas toutes les données, et, a fortiori, les situations humaines sous-jacentes : il n’est nullement dans mon intention de m’en prendre aux personnes concernées. Toutefois, face à cette situation qui me semble profondément injuste, je ne peux m’empêcher de proposer quelques éléments de réflexion critiques.

    L’une des conditions légales à l’euthanasie envisagée, c’est que la demande soit « réfléchie » et « volontaire ». Dans le cas de Frank, que l’on n’a pas voulu condamner « au pénal » en raison de troubles mentaux, il est permis de se demander comment cette exigence pourrait être rencontrée. Frank n’a pas la lucidité d’esprit lui permettant de comprendre ses méfaits ni de subir la peine, nécessitant un traitement et une attention médicale rapprochée… mais aurait la lucidité « suffisante » pour demander validement l’euthanasie ? Que le lecteur veuille bien m’excuser d’émettre un sérieux doute à cet égard.

    Se rend-on compte du précédent ainsi créé ?

    L’on me répondra (-facilement-) que tout s’analyse « au cas par cas »… Soit. Mais que fait-on, en cas de doute ? Depuis février de cette année, peut être pratiquée en Belgique l’euthanasie d’un mineur, à condition d’être certain qu’il dispose de la « capacité de discernement » (-non définie-). Huit mois plus tard, c’est l’euthanasie de Frank qui devrait être admise, sans plus. Va-t-on donc recourir à une « certitude » différente lorsqu’il est question de personnes atteintes de troubles mentaux ? Se rend-on compte du précédent ainsi créé ? Et où cela va-t-il donc s’arrêter ?

    Dans un reportage diffusé il y a un an par la télévision flamande (Panorama-VRT), Frank s’exprimait à propos du désir de suivre un traitement pour « internés » dans un centre adapté, aux Pays-Bas : « Les conditions pour l’euthanasie, c’est que l’on ait une souffrance physique ‘infinie’ (sic), et qu’aucun traitement n’existe. Si je n’ai pas la possibilité d’aller aux Pays-Bas, alors il n’y a pas de traitement possible en Belgique, et alors, suivant la loi, j’ai droit à l’euthanasie. (sic) Et alors l’on a qu’à m’accorder cette euthanasie. Et je serai en dehors de cette société. Mais il y en aura d’autres après moi (n.b. les larmes lui viennent aux yeux). Les gens doivent se rendre compte que… Faites-y quelque chose. Lorsque vous internez des gens, et ils ont commis un délit sexuel, aidez-les. Aidez-les à vivre avec cela. Mais laisser quelqu’un simplement derrière des portes fermées, avec cela ; on aide personne : ni la personne-même, ni la société, ni la victime ».

    Frank n’a finalement pas été admis aux Pays-Bas. Résultat : il demande l’euthanasie. Est-ce cela, une demande d’ « euthanasie » ? Et « volontaire » ? Permettez-moi, une nouvelle fois, d’en douter. Il ne serait en tout cas pas déraisonnable de croire davantage à un appel à l’aide, voire à une carence du système d’internement, qui peine à s’approcher de sa propre définition…

    Malgré cela, certains réclameront peut-être une « nouvelle » extension de la loi, afin de permettre à des personnes comme Frank de « mourir dignement ». Loi, qu’ils ont jadis acceptée en assurant que l’euthanasie serait « l’exception ». Triste exception que celle de Frank, dans notre société « où tous ont une place »… même à l’hôpital, uniquement en vue de recevoir l’euthanasie faute de soins adéquats. Est-ce donc d’une extension de l’euthanasie que notre société, et les médecins, ont le plus besoin ?

    Frank, lui, j’en suis convaincu, n’a pas besoin de mourir dignement : il a besoin de vivre dignement. Il est peut-être encore temps de lui venir en aide. Lui, et tous les autres.

  • Le pape irrité par cinq cardinaux ?

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    À l’approche du Synode des évêques sur la famille, la parution d’un ouvrage, où figurent plusieurs cardinaux en fonction dans la Curie réfutant la proposition à l’égard des divorcés remariés du théologien Walter Kasper, contrarierait le pape François. C’est du moins ce qu’écrit, sous la signature de son correspondant à Rome, le journal « La Croix », un quotidien français réputé sérieux:

    « Avant même sa sortie officielle, « ce livre fait le buzz », selon l’expression d’un prélat au sein de la Curie romaine. Intitulé « Demeurer dans la vérité du Christ », l’ouvrage, qui en France paraît aux éditions Artège le 25 septembre prochain, rassemble des textes de grandes signatures de l’Église, en particulier celles de cinq cardinaux : Walter Brandmüller, président émérite du Comité pontifical pour les sciences historiques et très proche de Benoît XVI, Raymond Burke, actuel préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, Carlo Caffarra, archevêque de Bologne, qui fut proche de Jean-Paul II, Velasio De Paolis, président émérite de la Préfecture des affaires économiques du Saint-Siège, et – non des moindres – Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

    « ERREURS D’INTERPRÉTATION SUR LA MISÉRICORDE »

    Rassemblés par le père Robert Dodaro, président de l’Institut de patristique Augustinianum à Rome, les textes « entendent réfuter » la proposition formulée par le cardinal allemand, Walter Kasper, à l’ouverture du consistoire de février dernier en vue des deux Synodes à venir sur la famille, à propos de l’accès aux sacrements des divorcés civilement remariés. Comme le résumé l’éditeur français du livre, celui-ci s’attache « à montrer l’impossibilité de concilier » l’idée « d’une version catholique de quelques pratiques de l’Église orthodoxe pour certains divorcés remariés civilement (..) avec la doctrine catholique de l’indissolubilité du mariage »Cette idée ne pourrait « que conduire à des erreurs d’interprétation sur la fidélité et la miséricorde. »

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  • Rome : chasse aux tradis ?

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    cardinalRaymondLeoBurke1.jpgSelon Sandro Magister, sur son site « Chiesa », l’impeccable préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique est sur le point d’être réduit au rôle purement honorifique de "patron" d’un ordre de chevalerie. C’est le pape François qui le veut  (extraits) :

    «  La “révolution” du pape François en ce qui concerne le gouvernement ecclésiastique ne perd pas l’élan qui la fait avancer. Et dès lors, comme cela se produit lors de toute révolution qui se respecte, les têtes d’ecclésiastiques considérés comme méritant métaphoriquement la guillotine continuent à tomber.

    Au cours de ses premiers mois d’activité en tant qu’évêque de Rome, le pape Bergoglio s’est tout de suite occupé de transférer à des postes de rang moins élevé trois importantes personnalités de la curie : le cardinal Mauro Piacenza, l'archevêque Guido Pozzo et l’évêque Giuseppe Sciacca, qui sont considérés, en raison de leur sensibilité théologique et liturgique, comme comptant parmi les plus “ratzingeriens” de la curie romaine.

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  • Saint-Patrick : la parade qui divise

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    L’annonce faite, au début du mois, par les organisateurs de la traditionnelle parade new-yorkaise de la Saint-Patrick que des groupes homosexuels pourront désormais participer à ce grand rendez-vous de la communauté irlando-catholique suscite une polémique au sein de l’Église américaine. Sur le site de « La Vie », Anne Latron commente :

    « Bien sûr, l'événement, organisé chaque 17 mars à New York en l'honneur du saint patron de l'Irlande, n'est pas à proprement parler religieux. Mais comme les Irlandais d’origine forment une part importante de la communauté catholique new-yorkaise, cette fête débute toujours par une messe célébrée par l’archevêque de New York. Et pour l'édition 2015, le cardinal Timothy Dolan est même président d'honneur de la parade. C'est pour cette raison que certains catholiques lui demandent, depuis plusieurs jours, de condamner la décision prise par les organisateurs de la parade de la Saint-Patrick et de se retirer.

    Le 3 septembre, ces derniers ont publié un communiqué (en anglais) mettant fin à la règle qui, depuis les origines de la parade au XVIIIème siècle, empêchait les groupes homosexuels de défiler. Une règle contre laquelle la communauté homosexuelle s'élevait depuis les années 1990.

    Une décision que le cardinal Dolan a soutenue dans un communiqué (en anglais) publié le même jour sur le site de l'archidiocèse, assurant les organisateurs de sa “confiance” et de son “soutien”.“Ni mes prédécesseurs comme archevêque de New York, ni moi-même n’avons jamais déterminé qui pouvait ou non marcher à cette parade, a insisté le cardinal Dolan. Comme je le fais chaque année, je me réjouis de célébrer la messe en l’honneur de saint Patrick, saint patron de l’Irlande, et saint patron de cet archidiocèse, pour commencer la fête, et je prie pour que la parade continue d’être une source d’unité pour nous tous.”

    Le cardinal Dolan critiqué

    “Ayant d’abord accueilli, quoique avec réticence, la décision des organisateurs, William Donohue,[président de la Ligue catholique, un organisme de défense des catholiques américains, ndlr], a ainsi changé d’avis, regrettant que plus d’un groupe gay puisse être autorisé à marcher dans l’avenir”, analyse (en anglaisCrux, le nouveau site Internet d’information catholique porté par le Boston Globe.

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  • Que pensent les enfants lorsque leurs parents soutiennent l'avortement ?

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    Fribourg: Mgr Morerod adresse un «message aux survivants» de l’interruption de grossesse (source)

    Que pensent les enfants lorsque les parents soutiennent l’avortement?

    Prenant la parole en toute fin de matinée sur le thème «Message indirect aux survivants», l’évêque a rendu la centaine de participants attentifs aux conséquences sur la société, et en particulier sur les «survivants», d’un soutien à l’avortement et au suicide assisté. Il a lui-même perçu des sentiments de culpabilité (Pourquoi suis-je en vie?) de la part d’enfants dont les parents ont préalablement procédé à des interruptions de grossesse. Ou au contraire, certains de ces «rescapés» s’en sortent avec un sentiment de toute-puissance, voire d’invincibilité après avoir échappé à un risque de non-naissance.

    Motivations «utilitaires» en faveur de l’avortement

    Mgr Morerod a recherché sur internet des études récentes au sujet des motivations affichées par les femmes ayant eu recours à l’interruption de grossesse. Il a été étonné par le caractère «utilitaire» de ces motifs. Ainsi, 38% des femmes interrogées ont souhaité privilégier leur carrière professionnelle, 34% ont souligné qu’elles étaient encore aux études, et 20% ont évoqué en premier lieu des difficultés liées à la grandeur de leur logement. «La plupart affirmaient leur volonté de devenir mère, mais ce n’était pas le bon moment», ajoute-t-il. «Beaucoup sont heureuses d’avoir un enfant plus tard, lorsqu’elles ont accompli un bout de carrière ou terminé leurs études. Mais quel message est véhiculé à l’enfant qui vient au monde, lorsqu’il prend conscience qu’il a eu droit à la vie, contrairement à son frère ou à sa sœur?, se demande le conférencier.

    Le critère fondamental dans l’argumentaire en faveur de l’avortement est le respect du choix de la femme. On ne se préoccupe pas de l’enfant et on transmet un message négatif aux enfants qui viendront, souligne Mgr Morerod, qui est membre de la commission «éthique» de la Conférence des évêques suisses.

    Quel droit à l’autodétermination?

    La même question se pose face à l’euthanasie. L’argumentaire affiché par l’association Dignitas prône une attitude éminemment libérale: le droit à l’autodétermination. Le particulier dispose de toute sa liberté, pour autant qu’il ne nuit pas à autrui. «Dans ce système de pensée, l’individu existe en lui-même et non en fonction d’une religion ou d’une société», affirme l’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg. Le plus faible devient celle soit qui ne veut pas de son enfant, soit celui qui ne veut plus vivre. Lui venir en aide consiste alors à ôter la vie, souligne l’évêque, en dénonçant une perversion de l’aide aux plus pauvres prônée par le christianisme.

    En se mettant à disposition des personnes âgées ou malades pour leur ôter la vie, on véhicule le message suivant: vous coûtez trop cher à la société. «C’est un message terrible», estime le conférencier. De même pour les enfants nés de parents ayant avorté pour des motifs économiques. Quelle valeur privilégier? La vie ou le bien-être matériel?

    Mgr Morerod a fait référence au pape Benoît XVI qui, en visitant une institution pour personnes âgées en 2012, leur a assuré que la vieillesse était un don de Dieu. «Malheureusement la société ne l’accueille pas ainsi. Faire place à la personne âgée, c’est faire place à la vie», avait affirmé le pape allemand. «Lorsque les personnes âgées entendent leurs proches soutenir l’euthanasie, ne se sentent-ils pas appréciés que dans la mesure où ils ne représentent pas une trop grande charge pour la société», a conclu le conférencier. (apic/bb)

  • Protection de la vie : le gouvernement de Rajoy se dégonfle

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    Lu sur le blog de Jeanne Smits :

    Le gouvernement Rajoy renonce à modifier la loi sur l'avortement (presse espagnole)

    La presse hispanophone reprend largement cette information d'El Mundo qui s'appuie sur des « sources gouvernementales » non identifiées : pris entre son opposition de gauche et le ventre mou de son Partido Popular, le Premier ministre espagnol aurait déjà pris la décision de remiser son projet de durcissement de la loi sur l'avortement, sans même avoir pris la peine d'en avertir le ministre de la justice qui porte le projet, Alberto Ruiz-Gallardon.

    Je n'ai certes pas la possibilité de vérifier l'exactitude de l'information, mais – comme le signale elperiodico.es pour s'en réjouir – le fait est que le projet a rencontré des résistances au sein du parti au pouvoir qui s'était pourtant fait élire, en 2011, sur la promesse d'abroger la « loi des délais » introduite sous Zapatero. Cette loi fait de l'avortement un droit de la femme pendant les délais légaux.

    Vrai encore : devant l'absence de consensus au sein de son parti, Rajoy a tenté d'apaiser les uns et les autres en ouvrant des consultations internes et en laissant s'exprimer les chefs de régions affolés à l'idée de perdre leurs mandats sur cette polémique.

    Vrai aussi, le recours de Rajoy aux divers atermoiements qui font qu'en près de trois ans, et malgré les avis favorables : une première version avait été approuvée en décembre dernier et le projet définitif présenté au gouvernement par Ruiz Gallardon en juin, un peu retoqué pour tenir compte des résistances, aurait pu être soumis au Parlement dès la rentrée. S'il avait été dans l'intérêt de Rajoy de le faire, note El Periodico, il n'aurait pas tardé.

    Mais la restriction significative des conditions de dépénalisation de l'avortement, que le projet entend réserver aux seuls cas de danger pour la vie de la mère et de grossesse résultant d'un viol. Ruiz Gallardon avait mis un point d'honneur à éliminer des cas de dépénalisation la « malformation grave » de l'enfant à naître, aux relents évidemment eugéniques. C'est sur ce dernier point que portaient les dernières discussions en date, sous la pression du lobby de l'avortement.

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  • 5 octobre : rejoindre la Manif Pour Tous depuis Bruxelles

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    BANN-5OCT.jpgBus depuis Bruxelles pour La Manif Pour Tous le 5 octobre à Paris

     

    Après le "mariage pour tous", le gouvernement français ne s'arrête pas là. Il lance toujours de nouvelles initiatives : 

    • la GPA : pratique conduisant à l'asservissement des femmes et à la marchandisation des enfants,
    • la généralisation de la PMA : qui revient à concevoir des enfants orphelins de pères,
    • l'idéologie du genre à l'école : qui considère les élèves comme des êtres neutres et interchangeables.

    Nous savons aussi qu'en Belgique deux partis politiques ont demandé une législation sur la GPA dans leur programmes ; il est important de ne pas laisser cette idée s'installer, ni en France, ni en Belgique, car elle sera plus difficile à combattre ensuite dans les deux pays. 

    Ne rien faire, c'est donner à nos adversaires l'argument que tout le monde est d'accord avec leurs idées. 

    Comment venir ?
    Par les cars que nous affrétons depuis Bruxelles et qui vous amèneront, sans fatigue, dans une ambiance familiale et festive, au point de départ de la manifestation, et qui vous ramèneront ensuite à Bruxelles.

    Si vous habitez hors de Bruxelles (Liège, Namur, Anvers, Gand….), des Bruxellois sont prêts à vous héberger la veille (dans la limite des places disponibles) pour vous éviter de partir trop tôt de chez vous.

    Pour des raisons d'organisation, NOUS VOUS DEMANDONS DE VOUS INSCRIRE D'ICI LE 21 SEPTEMBRE.

    Les tarifs sont les suivants:

    • Tarif de soutien : 60 €
    • Tarif adulte : 40 € (50 € après le 21 septembre)
    • Tarif jeune ou étudiant: 30 € (40 € après le 21 septembre)
    • Tarif enfant (moins de 16 ans): 15 €

    L’inscription aux cars du 5 octobre se fait par e-mail via l'adresse manifpourtousbruxelles@gmail.com

    Les inscriptions seront confirmées après le paiement des places par virement sur le compte "LMPT Bruxelles":

    IBAN: BE39 3631 1433 1819

    BIC: BBRUBEBB

    La Manif Pour Tous Bruxelles

  • De Benoît XVI à François, une rupture de style et de vision d'après Jean-Marie Guénois

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    Lu sur FIGARO VOX :

    Jean-Marie Guénois : de Benoit XVI à François, les mystères d'une succession par Vincent Tremolet de Villers

    Quelques mois après son élection, le pape François bénéficie toujours d'une popularité extraordinaire. Jean-Marie Guénois revient sur le style et les idées du nouveau souverain pontife, et sur ses différences avec son prédécesseur.

    Jean-Marie Guénois est rédacteur en chef adjoint du Figaro chargé des religions. Il vient de publier Jusqu'ou ira François chez JC Lattes.

    FigaroVox: Votre livre revient sur le conclave qui a élu le pape François. Etait-ce réellement une surprise? Que sait-on aujourd'hui de cette élection?

    Jean-Marie GUÉNOIS: L'élection de François fut une surprise totale. Dès que Benoît XVI annonça sa démission le 11 février 2013 l'ensemble des observateurs l'ont exclu de leur liste des «papabile», ces cardinaux susceptibles d'être élus comme trop vieux, parce qu'il avait raté son tour en 2005 contre Ratzinger et… qu'il était malade d'un poumon. Nous avons été une poignée seulement à le replacer dans le trio de tête le jour de l'entrée des hommes en rouges dans la chapelle Sixtine parce que bien informés, nous avions su l'impact de son discours devant ses pairs cardinaux. Et nous savions que son nom circulait à nouveau parmi ceux qui allaient voter comme étant peut-être l'homme providentiel qu'ils recherchaient. Avec le recul on s'aperçoit aujourd'hui que cette «remontée» du cardinal Bergoglio dans les sondages cardinalices, si l'on peut dire, n'a pas été un hasard. Certes il a fait une forte impression sur ses confrères lors des séances préparatoires du vote mais il apparait qu'un groupe de cardinaux idéologiquement opposé à Benoît XVI, en particulier ceux qui avaient soutenu le cardinal Argentin lors du conclave de 2005, le considéraient depuis longtemps et toujours comme un recours possible. De ce point de vue la renonciation de Benoît XVI a été pour eux une divine surprise. Ils étaient prêts. Les Italiens et les candidats de curie étant trop divisés, le pape sortant ne voulant peser en rien sur la suite, ce groupe décidé sur le nom de Bergoglio l'a porté suffisamment haut dès le premier suffrage pour mener le conclave car il est apparu à la majorité comme l'homme de caractère, libre des intrigues romaines, âgé donc n'ayant rien à perdre, avec une vision clair et apte à réformer la curie.

    Comment expliquer la différence de vision entre Benoit XVI et François. Qu'est-ce qui les distingue. Est-on passé d'un pape traditionnaliste à un pape progressiste?

    La rupture ecclésiale est totale. Le Vatican et l'Eglise en générale, minimise ce basculement mais c'est une autre vision de l'Eglise que porte le cardinal Bergoglio. Ratzinger et lui ne se connaissaient pas ou presque pas, ne se fréquentaient pas et n'appartenaient encore moins aux mêmes cercles. On sait aujourd'hui que le cardinal Bergoglio, pour être un homme d'Eglise, ne partageait pas les orientations du pontificat de Benoît XVI et évitait de venir à Rome. Mais à simplifier l'opposition entre les deux hommes aux catégories réductrices «progressiste» «conservateur» on resterait à la surface des choses. Je dirais que tout les sépare sauf leur foi catholique profonde ancrée et la même volonté d'évangéliser à tout prix un monde désenchanté. Et c'est sur ce dernier point que les progressistes, ceux que j'appelle dans mon livre «les nouveaux papistes» qui croient détenir enfin «leur» pape et qui imaginent que l'Eglise catholique, cette fois, deux millénaires plus tard va devenir enfin «l'Eglise du Christ», se trompent lourdement. François est loin d'être un protestant qui dépouillerait l'Eglise catholique de sa dentelle. C'est un pape dépouillé ultra catholique, volontaire, à la latino américaine. Il n'a qu'une idée en tête: la nouvelle évangélisation! Il reprend et amplifie le programme de relance de l'Eglise catholique de Jean-Paul II par cette nouvelle évangélisation. François est le pape de la nouvelle-nouvelle évangélisation, un concept violemment combattu depuis trente ans par l'aile progressiste de l'Eglise.

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  • A propos d'une idéologie diffuse qui tue l'école en interdisant la transmission

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    Lu sur FIGAROVOX/BONNES FEUILLES, ces réflexions qui peuvent très bien s'appliquer à la Belgique où l'on s'acharne, au nom de la "pédagogie des compétences", à larguer la transmission des savoirs, de la culture:

    La culture n'est pas un ornement. Elle seule peut, selon François-Xavier Bellamy, apaiser les tensions qui traversent la société. Elle est aujourd'hui menacée et combattue, surtout à l'école, plaide-t-il dans Les Déshérités ou l'urgence de transmettre. Morceaux choisis.

    (...) Les Déshérités ou l'urgence de transmettre, dont nous publions, en exclusivité, les bonnes feuilles, est un texte décisif pour prendre la mesure de la crise de la culture contemporaine. On le doit à un jeune philosophe, ancien élève de la Rue d'Ulm, professeur en classes préparatoires. «Vous n'avez rien à transmettre», a-t-il entendu, lors de son arrivée à l'IUFM. Cette injonction, Bellamy l'a méditée pendant des années. Il a relu Descartes, Rousseau, Bourdieu, pour établir la généalogie des nouveaux pédagogues. Ceux qui préfèrent l'instinct à l'instruction, la spontanéité à l'apprentissage pour former, selon les mots de L'Émile, un «sauvage fait pour habiter la ville». Son constat est implacable: la faillite de l'Éducation nationale n'est pas la conséquence de notre impéritie mais le fruit d'une idéologie diffuse. Son livre, écrit d'une plume limpide, parfois lumineuse, toujours accessible, n'est pas seulement un brillant réquisitoire contre l'ingratitude des esprits forts, il est surtout une magnifique ode à ce qui fait l'humanité de l'homme: la culture. Vincent Tremolet de Villers

    Cette crise de la culture n'est pas le résultat d'un problème de moyens, de financement ou de gestion ; c'est un bouleversement intérieur. Il s'est produit, dans nos sociétés occidentales, un phénomène unique, une rupture inédite: une génération s'est refusée à transmettre à la suivante ce qu'elle avait à lui donner, l'ensemble du savoir, des repères, de l'expérience humaine immémoriale qui constituait son héritage. Il y a là une ligne de conduite délibérée, jusqu'à l'explicite: j'étais loin d'imaginer, en commençant à enseigner, l'impératif essentiel qui allait structurer ma formation de jeune professeur.

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  • Pologne : l'objection de conscience sous le feu des pro-avortement

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    Du bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    L’objection de conscience sous le feu des pro-avortement en Pologne

    Un médecin polonais, professeur et obstétricien de renom, a invoqué sa clause de conscience en refusant de pratiquer un avortement sur une femme enceinte par fécondation in vitro d’un enfant malformé. Le Pr Bogdan Chazan de l’hôpital de la Sainte-Famille à Varsovie, a proposé de prendre le meilleur soin possible de la mère et de l’enfant jusqu’après l’accouchement, et de procurer des soins palliatifs au bébé dont la malformation laissait en effet prévoir qu’il ne survivrait guère. La santé de la mère n’était pas menacée par cette grossesse.

    La loi polonaise dépénalise l’avortement jusqu’au terme en cas de malformation grave du fœtus mais n’en fait pas un « droit » de la mère. Et elle prévoit le bénéfice de la clause de conscience pour le médecin qui ne peut en aucun cas se voir contraint de pratiquer un avortement ou d’y participer. En revanche, la loi polonaise l’oblige à diriger la femme vers un praticien disposé à réaliser l’avortement. 

    S’appuyant sur le non-respect par le Dr Chazan de cette dernière disposition, les autorités publiques ont infligé à l’hôpital qu’il dirige une amende de 70 000 zloty et le Maire de Varsovie, Mme Gronkiewicz-Walz, a décidé de vous démettre de vos fonctions. Nombreux sont les médecins qui soulignent que l’obligation faite au médecin objecteur de renvoyer la femme vers un collègue qui pratique l’avortement, ruine l’objet même de la clause de conscience en le faisant participer à l’avortement contre sa volonté.

    Une bataille juridique fait rage désormais autour de cette disposition légale obligeant l’objecteur de conscience à participer indirectement à la réalisation d’un avortement en indiquant à la femme un autre moyen de l’obtenir. L’hôpital fait désormais l’objet d’inspections à répétition. Cet hôpital est pourtant le meilleur de Varsovie ; depuis l’arrivée du Pr Chazan, les accouchements y ont triplé ; la mortalité périnatale y est deux fois inférieure à la moyenne nationale.

    L’une des parlementaires les plus virulentes dans la dénonciation des droits à l’objection de conscience, Wanda Nowicka, proche du groupe pro-avortement IPAS. Une pétition en faveur du Pr Chazan a déjà recueilli 60 000 signatures et une manifestation de soutien a eu lieu aux abords de l’hôpital de la Sainte-Famille.

    Un entretien avec le Dr Chazan est repris par le site consacré aux témoignages de soignants et à l'objection de conscience ICI

  • Le discours positif de l'Eglise sur la procréation

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    Jacques Berset de l'agence Apic se fait l'écho d'une communication de Thierry Collaud lors d'un colloque sur l'accueil de la vie qui se tient à Fribourg :

    L'Eglise catholique présente un discours positif sur la procréation

    Fribourg, 12 septembre 2014 (Apic) La morale chrétienne ne se limite pas à la connaissance d'une liste de choses permises ou défendues, notamment en matière d'éthique de la procréation, souligne Thierry Collaud, professeur de théologie morale à l'Université de Fribourg. A l'occasion du colloque «La joie d'accueillir la vie», tenu les 12 et 13 septembre 2014 à l'Université de Fribourg, il a demandé de sortir des alternatives binaires – le permis, l'interdit – et d'élargir le regard dans une perspective d'une éthique qui implique nécessairement la justice sociale.

    «Il est important de faire résonner, dans tout ce qui touche à la procréation, la bonté de la parole chrétienne, parole infiniment plus riche que les interdictions auxquelles elle se trouve en général réduite», ont souligné les organisateurs du colloque. Une bonne centaine de personnes ont participé à la rencontre mise sur pied à l'initiative du Département de théologie morale et d'éthique de l'Université et la Commission de bioéthique de la Conférence des évêques suisses (CES).

    Le malaise du moraliste: tout ramener au permis ou à l'interdit

    A l'origine de ce colloque, note Thierry Collaud, il y a le malaise qu'il a souvent ressenti, en tant que moraliste et président de la Commission de bioéthique de la CES, en face des questions de journalistes ou de parlementaires, souhaitant savoir si l'Eglise est pour ou contre, par exemple, la contraception, le préservatif, la fécondation in vitro, l'avortement ou encore le diagnostic prénatal ou préimplantatoire. «Ce mode de questionnement est à tel point omniprésent que, dans l'Eglise, nous en avons été contaminés. Le recours au magistère va se faire alors principalement pour savoir s'il autorise ou réprouve telle ou telle pratique. On construit là une vision de la morale chrétienne qui consisterait en la connaissance de deux listes: une des choses permises et une des choses défendues…»

    Pour le moraliste fribourgeois, si la société voulait bien reprendre dans sa législation l'ensemble de la liste négative de l'Eglise et interdisait l'avortement, le divorce, le mariage pour tous, «nous n'aurions rien gagné, au contraire, ce ne seraient là que des lettres d'une loi, et nous savons que depuis saint Paul, la lettre ne suffit pas, bien plus, à elle seule, elle est mortifère».

    Tenir compte de la complexité des affaires humaines

    Car s'il est légitime de se battre pour une législation plus respectueuse de toute vie, «cela n'est pas le cœur, mais seulement une toute petite partie, peut-être la plus facile, du devoir de ce que nous avons à dire et de ce que nous avons à faire en tant que chrétiens». Et il s'agit de construire une culture positive, comme le demande le pape Jean Paul II dans son encyclique «Evangelium vitae», et ne pas se contenter d'opposer, comme le font certains, la «culture de la vie» et la «culture de la mort».

    D'aucuns utilisent trop facilement cette image pour diviser le monde en deux: les gentils, dont ils seraient, et les méchants, qu'il s'agit de dénoncer. Une vision trop simpliste qui ne tient pas compte de la complexité des affaires humaines. «Si fracture il y a entre culture de la mort et culture de la vie, la frontière passe bien plutôt, comme le suggère Jean Paul II lui-même, à l'intérieur de chacun de nous».

    L'Eglise, «un baume sur les plaies du monde»

    Alors qu'on se dit que l'avortement est interdit et que l'on va tout faire pour que ce soit vraiment le cas en construisant un cadre législatif bétonné, poursuit Thierry Collaud, Jean Paul II nous dit: «Construisez plutôt un écrin pour accueillir la vie!». Après avoir dénoncé la mentalité contemporaine, le pape engage ainsi les chrétiens à un combat positif non pas en dénonçant exclusivement des actes particuliers, mais en proposant «un nouveau style de vie». Pour le professeur de théologie morale, il ne peut y avoir de hiatus entre une éthique de la procréation et une éthique sociale.

    L'Eglise ne peut dire de manière crédible ce qu'elle pense du diagnostic prénatal ou préimplantatoire (DPN, DPI), de la gestation pour autrui (GPA) ou de la fécondation in vitro (FIV) «que si elle montre d'abord ce qu'elle est, c'est-à-dire le corps du Christ illuminant, faisant du bien, prenant soin du corps social», insiste-t-il. Et, selon l'expression d'Etty Hillesum, une jeune juive morte en camp de concentration, que si elle est «un baume sur les plaies du monde».