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Eglise - Page 1676

  • Le vrai remède pour les blessures de l'humanité...

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    Lors de l'Angelus de ce midi, le pape a, en substance (parce que la traduction est de notre cru), adressé ce message :

    Aujourd'hui, dans l'Évangile, le Seigneur Jésus répète les mots que nous connaissons si bien, mais qui nous émeuvent à chaque fois : «Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et qui ployez sous le fardeau, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et laissez-moi vous instruire, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour votre vie. Car mon joug est doux et mon fardeau léger »(Mt 11:28-30). Quand Jésus était sur les routes de Galilée, proclamant le Royaume de Dieu et guérissant de nombreux malades, il ressentait de la compassion pour les foules parce qu'elles étaient fatiguées et abattues "comme des brebis sans berger" (cf. Mt 9,35 à 36).

    Ce regard de Jésus semble se prolonger jusqu'à ce jour, à l'égard de notre monde. Aujourd'hui encore, tant de gens sont accablés par des conditions de vie difficile, n'ayant pas de points de référence valables pour trouver un sens et un but à leur existence. Des multitudes exténuées se retrouvent dans les pays pauvres, éprouvées par l'indigence, mais dans les pays les plus riches il y a tant d'hommes et de femmes insatisfaits, tant de personnes qui souffrent directement de dépression. Pensons aussi aux nombreuses personnes déplacées, aux réfugiés, à ceux qui émigrent au péril de leur vie. Le regard du Christ se pose sur tous ces gens, sur chacun de ces fils du Père du ciel, et il leur répète: «Venez à moi, vous tous ...". Jésus promet de donner à chacun «de repos», mais pose une condition: «Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur». Quel est ce "joug", qui au lieu de peser est léger, qui au lieu d'écraser élève? Le "joug" du Christ, c'est la loi de l'amour, c'est son commandement, qu'il légue à ses disciples (cf. Jn 13,34, 15,12). Le vrai remède pour les blessures de l'humanité, ces manifestations comme la faim et l'injustice, mais aussi les blessures à la fois psychologiques et morales causées par un bien-être illusoire, c'est une règle de vie fondée sur l'amour, sur l'amour fraternel, qui a sa source en Dieu et en vertu duquel nous devons abandonner les voies de l'arrogance et de la violence utilisées pour obtenir des positions de plus grande puissance, pour assurer le succès à tout prix. Même à l'égard de l'environnement, il faut abandonner l'attitude agressive qui a prévalu au cours des derniers siècles et adopter une attitude raisonnable empreinte de douceur. Mais, par-dessus tout, dans les relations humaines, interpersonnelles, sociales, il nous faut adopter la règle de la non-violence, c'est à dire recourir à la force de la vérité contre toutes les injustices; cela seul peut assurer un avenir digne de l'homme.

    Chers amis, nous avons célébré hier un jour de fête spéciale de Marie, louant Dieu pour son Cœur Immaculé. Puisse Notre-Dame nous aider à apprendre de Jésus la vraie humilité, nous décider à accepter son joug léger, à faire l'expérience de la paix intérieure et à être en mesure de consoler nos frères et nos sœurs qui parcourent le sentier de la vie avec beaucoup de peine.

    (voir le texte officiel en italien sur le site du Vatican : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/angelus/2011/documents/hf_ben-xvi_ang_20110703_it.html)

  • La spéculation sur la nourriture hypothèque le droit de toute personne à se nourrir

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    « La pauvreté, le sous-développement et donc la faim sont souvent le résultat d’attitudes égoïstes qui, partant du cœur de l’homme, se manifestent dans son activité sociale, dans les échanges économiques, dans les conditions de marché, dans le non-accès à la nourriture et se traduisent par la négation du droit primaire de toute personne à se nourrir et donc à être libérée de la faim ». C’est ce qu’a affirmé le Saint-Père Benoît XVI en recevant au Vatican, le 1er juillet, les participants à la 37ème Conférence de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Le Pape a ainsi poursuivi : « Comment pouvons-nous taire le fait que même la nourriture est devenue objet de spéculations ou bien est liée aux évolutions d’un marché financier qui, privé de règles sûres et pauvre de principes moraux, n’apparaît attaché qu’au seul objectif du profit ? L’alimentation est une condition qui concerne le droit fondamental à la vie ».

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  • La barque de Pierre

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    Un ami nous écrit : "Voici un texte magnifique que je viens de trouver, au hasard d'une recherche sur la barque des apôtres, dans Saint Mathieu, 8, 23-27 L'auteur est Albert Larrieu (1872 - 1925)."

    La barque de Pierre

    À travers l'océan du monde
    Malgré les remous et les vents
    Une barque vogue sur l'onde
    Depuis bien près de deux mille ans
    Les saints tout rayonnants de gloire
    En sont les heureux passagers
    Ils jouissent de la victoire
    Pour eux il n'est plus de danger.

    Sur la barque un grand mât se dresse
    Et semble percer le brouillard
    C'est la croix que dans la détresse
    Le chrétien cherche du regard
    Là-haut les voiles se profilent
    Éblouissantes dans le soir
    Ce sont des pages d'évangile
    Montrant le chemin de devoir.

    En dépit des grands vents d'orage
    Qui tourbillonnent furieux
    En dépit des flots qui font rage
    Et des courants insidieux
    La barque au milieu des banquises
    Vogue toujours sans s'arrêter
    Car cette barque c'est l'Église
    Que Dieu mène à l'éternité.

  • Abus sexuels: les modifications législatives recommandées par la commission Lalieux bientôt traduites en propositions de loi

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    parlement.jpgLu sur Catho.be : « Après la désignation des experts en vue de la mise en place d’un tribunal arbitral pour lequel l’Église catholique a accepté de coopérer, la Chambre des Représentants devrait voter rapidement quelques-unes des recommandations de la Commission Lalieux.

    Le 7 avril dernier, la Chambre des Représentants votait à l’unanimité (moins une voix) le rapport de la « Commission spéciale relative au traitement d’abus sexuels et de faits de pédophilie dans une relation d’autorité, en particulier au sein de l’Église ». Outre l’instauration d’un tribunal arbitral, les membres de cette commission faisaient part de 70 recommandations afin d’aménager notre droit civil et pénal et d’améliorer le fonctionnement de la justice et de la prévention en matière de pédophilie.

    Bon nombre de ces recommandations, les plus urgentes, devraient rapidement être traduites en proposition de loi et même adoptées avant le 21 juillet, rapporte La Libre Belgique.

    Elles ont été regroupées dans un texte unique. Parmi les changements à venir figurent l’allongement du délai de prescription à 15 ans (au lieu de 10 actuellement) après la majorité de la victime, ainsi que l’enregistrement systématique des auditions de mineurs (dans des pièces adaptées au sein des commissariats) afin d’éviter que les victimes soient obligées de répéter plusieurs fois leur douloureux récit. La nouvelle loi devrait également étendre la levée du secret professionnel, notamment en l’étendant aux infractions révélées par l’auteur de faits et non plus seulement par la victime, et le champ d’incrimination de la pédopornographie à la consultation des sites. Les députés devraient également étendre la possibilité de mise à disposition du gouvernement et du tribunal d’application des peines pour les peines accessoires, et faciliter la « déclaration de personne lésée » afin de permettre à plus de victimes d’être tenues informées des suites données à leur plainte.

    P.G. »

    S’agissant d’étendre la levée du secret professionnel, rappelons que la Commission Lalieux n’a apparemment pas formulé de proposition incompatible avec les dispositions canoniques relatives au secret de la confession.

  • L’autre Credo d’Eric de Beukelaer

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    9782873564957.jpgLe 24 septembre prochain, l’abbé Eric de Beukelaer, ancien porte-parole de l’épiscopat belge, sera installé comme nouveau doyen de Liège Rive Gauche et curé de l’unité pastorale Saint-Lambert-au-Cœur-de-Liège. Mettant aussi un terme au « silence sabbatique » qu’il a observé depuis la fin de son précédent mandat, il vient aussi de publier son « Credo politique » aux éditions « Fidélité ». Le journaliste Christian Laporte l’a interviewé à ce propos pour la « Labre Belgique ». Extraits choisis :

    Un prêtre qui veut parler de politique, cela sent le soufre. Pourquoi cette démarche ?

    (…) S’il est normal de ne pas m’embarquer dans les discussions partisanes, j’ai le droit comme théologien ou philosophe de participer au débat sur la gestion de la "polis", de la Cité.

    (…) En fait, la civilisation des droits de l’homme postule une adhésion à un étalon qui aille au-delà des contingences historiques.

    (…) Il est temps, je pense, de relancer la machine, de conclure un nouveau contrat social qui ne repose pas que sur l’économique, loin s’en faut.

    Vous rendez par contre un hommage surprenant aux hommes politiques…

    Plutôt à la fonction politique On entend trop dire le refrain que ce sont tous des pourris alors qu’il peut, qu’il doit s’agir d’un art noble

     Mais les hommes politiques sont disqualifiés ces temps-ci, aussi chez nous.

    (…) On a les élus qu’on mérite. Si l’on n’est plus content de ses élus, on peut les changer (…) il faut continuer à prendre la politique au sérieux et se réjouir qu’il y ait des marches citoyennes et des citoyens toujours prêts à s’engager.

    Les croyants comme les autres ? L’on dit ci et là que la foi doit être réservée à la sphère privée…

    (…) Les religions et les convictions appartiennent au domaine de l’intériorité mais pas à celui du privé (…) Mais la démarche spirituelle n’est pas du même ordre que celle qui prévaut dans l’arène politique où cohabitent des citoyens de toutes convictions. Chacun doit pouvoir s’y faire entendre

    Une question sur votre avenir : vous allez devenir le coordinateur de l’unité pastorale de Liège-centre. Une rampe de lancement vers le siège de l’évêque de Liège qui va devenir vacant dans plus d’un an…

    Bien que né à Anvers, je suis très heureux de mon retour à Liège où j’habitais depuis plus de vingt-cinq ans. De là à devenir à terme l’évêque J’ai une personnalité qui aime aller jusqu’au bout et j’ai de l’ambition pour ce que je suis, mais certainement pas carriériste (…).

    L’interview complète ici : Le prêtre qui parle politique

    Le"Credo politique" d’Eric de Beukelaer est paru chez Fidélité/Avant-Propos. A noter aussi la sortie d’une nouvelle édition de "Quand l’Eglise perd son âme" chez les mêmes éditeurs.

  • Rome-Pékin : un dialogue illusoire dans l’ « esprit du concile »

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    Joseph-Sun-Jugen1.jpgLu sur le « forum catholique » : le parti communiste chinois a fait sacrer aujourd'hui, de façon illégitime, un nouvel évêque officiel pour le diocèse de Leshan,. Il s'agit de Mgr. Paul Lei Shiyin. Les évêques consécrateurs ont agi sous la menace et après un mois de séances de "rééducation . Au contraire, dans le diocèse de Handan, le jour de la Saint Pierre et Paul devait enfin avoir lieu le sacre épiscopal de l’évêque-désigné, Mgr Joseph Sun Jigen (nommé évêque en 2007 par le Pape), mais il n'a pas pu se tenir, car l’évêque-désigné (photo) a été arrêté et est emprisonné dans un lieu secret. Il aurait tenté de s'échapper de la voiture de police, mais a été repris. A l'annonce de la nouvelle, Mgr. Stéphane Yang Xangtai, évêque émérite du même diocèse, âgé de 89 ans, a fait une crise cardiaque : il s’agit Mgr. Sun Jigen, dont on est sans nouvelles. L'association Catholique patriotique a annoncé qu'elle procèderait dans les prochains mois à 40 sacres d’évêques en défiance du Pape.

    virgin-peking-117.jpgPrions Notre Dame de Sheshan, à l'exemple des moniales chinoises de la Mère de Dieu, qui sont entrées en jeûne, et en adoration perpétuelle, afin qu'un remède soit apporté à cette situation.

  • Archidiocèse de Malines-Bruxelles : procession, consécration au Sacré-Cœur de Jésus, fête des familles...

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    Monseigneur Léonard n’est décidément pas un adepte de la « pastorale de l’enfouissement ». Dimanche dernier, 26 juin 2011, il a conduit la Procession de la Fête-Dieu dans les rues du centre de Bruxelles. Ce vendredi 1er juillet à 19h, il célébrait la solennité du Sacré-Cœur de Jésus dans la Basilique de Koekelberg et  il y renouvelait la consécration de son archidiocèse au Cœur de Jésus.

    A son initiative aussi, sera organisée le dimanche 4 septembre prochain, dans cette même Basilique nationale du Sacré-Coeur  une fête des familles, ouverte à tous.. Au programme : conférence, messe, bénédiction des couples et renouvellement des engagements conjugaux (voir affiche) ci-dessous. Cette journée aura son équivalent néerlandophone le 28 août en la Basilique de Scherpenheuvel.

    fete_des_familles_03b_bl_flyer_ac-63cdb.jpg

  • Père André Manaranche : la crise des vocations est liée à la fragilité et à l’ignorance

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    pere_manaranche_130864128783703700.jpgLes ordinations de prêtres dans les diocèses belges s’approchent du néant. Pour cette année 2011, on cite le chiffre de six ordonnés (trois de part et d’autre de la « frontière » linguistique (il y en avait eu 7 en Wallonie et 4 en Flandre, en 2010). A Liège, Hasselt, Gand et Anvers : aucune ordination sacerdotale. On se console avec des ordinations diaconales…

    Nous avons déjà publié cette information, sans qu’apparemment  beaucoup d’internautes s’en émeuvent.

    Dans le dernier numéro de l’hebdomadaire « Famille Chrétienne », Aymeric Pourbaix a interrogé le Père jésuite André Manaranche sur cet effondrement des vocations sacerdotales et religieuses, qui frappe tout le monde occidental et dont la Belgique donne le plus triste exemple.

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  • Intentions de prières du pape pour le mois de juillet

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    En ce mois de juillet 2011, l'intention de prière universelle du pape Benoît XVI est pour que les chrétiens contribuent à soulager, la souffrance matérielle et spirituelle des malades du SIDA,son intention missionnaire est pour que les religieuses qui œuvrent dans les territoires de mission soient les témoins de la joie de l'Evangile et le signe vivant de l'amour du Christ.
     
    Intention Universelle - Les malades du SIDA.
    Pour que les chrétiens contribuent à soulager, spécialement dans les pays les plus pauvres, la souffrance matérielle et spirituelle des malades du SIDA.

     

    Intention missionnaire - Les religieuses en terre de mission.
    Pour les religieuses qui œuvrent dans les territoires de mission, afin qu'elles soient les témoins de la joie de l'Evangile et le signe vivant de l'amour du Christ.

  • Un rite romain unique : l'objectif de Benoît XVI ?

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    "...l’objectif de Benoît XVI – on le sait et le cardinal Kurt Koch, président du conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, l’a réaffirmé le 14 mai à Rome, lors d’un colloque consacré au motu proprio "Summorum Pontificum" – n’est pas de faire coexister indéfiniment les deux formes du rite, la moderne et l’ancienne. À l’avenir, l’Église aura de nouveau un rite romain unique. Mais le chemin que le pape voit devant lui pour intégrer les deux formes actuelles du rite est long et plein de difficultés. Et il rend nécessaire la naissance d’un nouveau mouvement liturgique de grande qualité, comme celui qui a préparé le concile Vatican II et auquel Ratzinger lui-même a puisé, le mouvement liturgique de Guardini et de Jungmann, de Casel et de Vagaggini, de Bouyer et de Daniélou, de ces grands qui – ce n’est pas un hasard – ont aussi été des critiques sévères des développements liturgiques postconciliaires.

    De même que la liturgie a été, au cours des dernières décennies, le domaine dans lequel se sont manifestées les ruptures les plus évidentes entre le présent de l’Église et sa tradition, de même, avec Benoît XVI, l'herméneutique de la "réforme dans la continuité" a trouvé dans la liturgie son terrain d’épreuve le plus spectaculaire."

    Telle est la conclusion d'un exposé fait par Sandro Magister lors d'un colloque organisé à Pavie, le 21 mai dernier, consacré à Benoît XVI en tant que législateur canonique. On découvrira cet exposé ainsi qu'un bilan des six années de "gouvernement" de Benoît XVI sur le site de S. Magister : http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1348526?fr=y

    Nous sommes heureux de constater que les remarques que nous avions faites sur l'existence de deux rites dans l'Eglise latine vont dans le sens des perspectives ouvertes ici.

  • Prier et méditer sur du beau...

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    fra-angelico-the-annunciation-detail.jpgLe christianisme est une religion de l'incarnation. Le visage de Dieu s'est rendu visible à travers les traits d'un homme : le Christ.

    Très vite, après le départ de Jésus, les chrétiens ont voulu rendre visibles les "mystères" de leur foi à travers des figures, des représentations. C'est ainsi que les parois des catacombes sont peuplées de "bons pasteurs", de poissons ("ichtus"), d'ancres, etc. Cet art se voulait symbolique dans le sens étymologique du terme, c'est-à-dire qu'il nous renvoie aux réalités spirituelles évoquées. La figure n'est pas une fin en soi, elle est support pour la prière et la méditation évoquant l'invisible. Cela explique notamment pourquoi le réalisme, la perspective, la conformité à la réalité qui nous environne, étaient étrangers aux préoccupations de ces artistes, comme ce sera encore le cas dans l'art byzantin ou dans l'art roman.

    Par la suite, les artistes chrétiens ont intégré les "conquêtes" de l'art "renaissant" friand de perfection anatomique, de perspective, de trompe-l'oeil, avec les chefs d'oeuvre que l'on connaît et qui peuplent nos musées. Le danger était cependant bien réel de faire de "l'art pour l'art" et de faire de la forme une préoccupation première avec le risque de faire passer la signification spirituelle ou théologique à l'arrière-plan (maniérisme).

    Les bouleversements provoqués par la mentalité des "Lumières" et par la Révolution ont éloigné les artistes des mystères chrétiens; le profane, la célébration de l'Antiquité, l'historicisme, l'exotisme, le paysagisme... ont pris le pas sur l'art religieux. Au XIXe siècle, les chrétiens ont eu tendance à se replier sur un art pieux et dévot qui a produit des choses souvent discutables : des "remakes" néo-byzantins, néo-romans, néo-gothiques d'un goût plus que douteux, relevant de l'imitation et du pastiche plus que de la création artistique inspirée. Les chromos se sont imposés dans les foyers, les images pieuses, mièvres jusqu'à l'écoeurement, sont venues truffer nos missels, et l'on a assisté à un dévoiement du goût qui persiste hélas aujourd'hui dans certains milieux chrétiens dévots.

    Bien sûr, l'important est la foi et l'attachement qui est manifesté à l'égard du Christ, de la Vierge Marie, des saints, mais est-il nécessaire pour cela de sacrifier au mauvais goût, au risque de faire fuir ceux qui ont une réelle sensibilité artistique et qui ne peuvent concevoir qu'un message puisse être vrai et s'exprimer en même temps de façon si peu esthétique?

    Sans vouloir confondre l'expression de la foi avec l'esthétisme, on peut cependant souhaiter que les artistes chrétiens, à l'instar d'un Georges Rouault par exemple, rompent avec cette imagerie fade et doucereuse et osent s'exprimer à travers des formes d'expression nouvelles tout en restant cohérentes avec le contenu de leur foi. C'est aussi vrai des chants et de la musique liturgique où il n'est vraiment pas indispensable de rester "scotchés" à des recueils de cantiques désuets.

    A travers ces quelques considérations qui ne sont qu'une esquisse de réflexion sur l'art, nous ne voulons blesser ni froisser personne. Nous savons que le mauvais goût de l'imagerie pieuse de son époque n'a pas empêché Thérèse de Lisieux d'être une très grande sainte, mais cela n'empêche que la splendeur du Vrai aurait beaucoup à gagner en éclatant dans la beauté appelée, selon Dostoïevski, à sauver le monde...

    On trouvera une réflexion plus étoffée sur le sujet ICI même si l'on peut ne pas toujours être d'accord avec les propos tenus par son auteur...

    Voir également la note figurant sur le blog "Un idiot attentif" consacrée à la phrase fameuse de Dostoïesvski "la beauté sauvera le monde".

  • La nécessaire réforme de l’école catholique

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    Dans son dernier n° (1497) daté du samedi 2 juillet), le bimensuel L'Homme nouveau publie, sous la signature de l’abbé Henri Dobrolowski, un dossier sur la revitalisation souhaitable de l’enseignement catholique en France. Même si la configuration de cet enseignement est différente, les mesures à débattre sont en définitive les mêmes en Belgique et tournent aussi autour du caractère propre de l’école catholique. Extraits :

    1. Une école évangélisatrice

    110111_card_sarah.jpg« Le cardinal Robert Sarah (photo), lors de son allocution d’ouverture des travaux de Caritas internationalis à Rome en mai 2011 déclarait : « L’Eglise ne peut pas être considérée comme un partenaire des organisations catholiques. Ce sont des organisations qui participent à sa mission ». Il en va de même pour l’enseignement catholique qui ne peut faire l’économie de liens forts avec la vie de l’Eglise universelle, diocésaine ou paroissiale (…)

    2. Pour cela, l’école catholique doit redécouvrir son caractère propre

    Comment les élèves, les parents, les enseignants pourraient-ils le respecter si l’établissement lui-même ne s’en préoccupe pas ? (…)

    3.      Le nécessaire engagement de l’évêque

    Puisqu’il est responsable de l’enseignement catholique dans son diocèse, l’évêque doit être particulièrement vigilant au sujet de la nomination du chef de l’établissement et des responsables de la pastorale, qui doivent être des catholiques pratiquants et ayant une doctrine sûre (…)

    4.  Des professeurs vraiment catholiques

    (….) avec une attention, particulière aux discours tenus, à la qualité desmanuels employés, au témoignage donné par les différents partenaires éducatifs.

    5. Un nécessaire investissement de prêtres diocésains

    Il paraît aussi important que l’évêque ait le souci de former des clercs diocésains capables d’élaborer et de soutenir des projets éducatifs : d’autant plus que peu de congrégations -dont le charisme est l’éducation- ont encore assez de vocations pour exercer ce ministère (…)

    6. La création dans chaque diocèse d’établissements pilotes

    De l’école catholique sous contrat (ndlr : ce qui est pratiquement le cas de ce qu’on appelle l’enseignement « libre » qui  scolarise la majorité de la population scolaire belge) qui a totalement oublié son caractère propre, à l’école hors contrat sans lien avec l’évêque, en passant par les « tièdes », difficile de trouver aujourd’hui en enseignement qui soit conforme à ce que l’Eglise entend, à savoir « une école où est donnée une éducation imprégnée d’esprit chrétien » (code de droit canonique, article 802). Une des solutions de sortie de crise est assurément de se lancer dans un projet audacieux qui consisterait à créer des établissements pilotes qui tiendraient compte des remarques précédentes (…) »

    Litanie de voeux pieux ? Dans les milieux ecclésiaux ordinaires, aujourd’hui, ce qui évoque une « spécificité chrétienne » n’a plus la cote. La foi, vécue et transmise, se dilue dans le pluralisme ambiant. Dans nos pays, c’est toute la vie ecclésiale qui a besoin d’une « sanatio in radice ». Sans s’exclure soi-même du lot.

    JPS