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Eglise - Page 911

  • La mort d'un évangélisateur hors pair

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    De Nicolas Boutin sur le site Aleteia.org :

    Eric Célérier : « Billy Graham voulait annoncer l’Évangile par tous les moyens ! »

    Éric Célérier, pasteur et fondateur de Topchrétien.com, a travaillé avec l'influent prédicateur Billy Graham décédé le 21 février à l'âge de 99 ans. Il décrit pour Aleteia son oeuvre et confie également des souvenirs plus personnels.

    C’était le le télévangéliste le plus connu au monde. L’américain Billy Graham est décédé mercredi 21 février à l’âge de 99 ans. Ordonné pasteur en 1939, il multiplie les prêches aux quatre coins de la planète grâce à une fois chevillée au corps et un authentique charisme. Il attire très vite les foules.

    De la reine Elizabeth au pape Jean-Paul II, en passant par Mère Teresa, cette véritable pop-star de la Bible avait rencontré tous les grands de ce monde et jouissait d’une certaine influence auprès de quelques un des présidents américains qui se sont succédés depuis les années 1950. A cette époque, ce pasteur baptiste avait a su habilement utiliser la radio et la télévision. Éric Célérier, proche du pasteur nous livre ses sentiments.

    Aleteia : Quel rôle a joué Billy Graham dans votre cheminement spirituel ?

    Éric Célérier : Mon parcours de foi s’est fait en deux étapes. J’ai grandi dans une famille catholique, j’ai suivi des cours de catéchisme, fait ma communion… Adolescent plutôt rebelle, j’ai redécouvert la foi à l’âge de 18 ans, dans une église évangélique. C’est là que j’ai commencé à servir Dieu avec ce que je pouvais : la guitare, l’animation de groupes de jeunes, la prêche… Quand j’ai été embauché par Billy Graham, j’étais en fait un jeune converti à la « foi vivante ». Il a été mon premier patron, j’avais 20 ans. J’ai travaillé onze mois pour préparer sa campagne d’évangélisation à Paris en 1986. Je timbrais les lettres ! Lorsqu’il prêchait, j’étais derrière lui sur l’estrade : ses mots m’ont touché et j’ai alors prié pour devenir comme cet homme. En l’écoutant, j’ai compris que l’on pouvait investir de sa vie et de son temps dans un projet chrétien et en voir les fruits. Des milliers de personnes étaient présentes à cet événement, ça a marqué ma vie pour toujours. Je me suis dit qu’il était possible de faire des choses pour servir Dieu et changer la vie des gens. À cette époque, la France considérait les évangélistes comme une secte et après son arrivée tout a changé : il a même été reçu par François Mitterrand. Billy Graham a inspiré beaucoup de monde, il a rassemblé plus de 200 millions d’auditeurs dans 185 pays ! Il voulait annoncer l’Évangile par tous les moyens !

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  • Le cardinal Marx ne fait pas l'unanimité

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    Le cardinal Marx contesté par ses confrères (source)

    Après des propos ambigus sur la bénédiction des couples de même sexe et une lettre louant le travail d’une organisation allemande permettant aux femmes de recourir à l’avortement, le cardinal Marx a dû essuyer la réprobation de plusieurs cardinaux et évêques.

    Le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising, préside la Conférence des évêques d’Allemagne depuis 2014. Le 3 février 2018, à l’occasion de ses dix ans à la tête de l’archidiocèse, le prélat a accordé un entretien au média bavarois Bayerischer Rundfunk. L'article est paru sous le titre accrocheur : « Il est possible de bénir des unions de même sexe ».

    A la question de la journaliste Karin Wendlinger demandant s’il est envisageable de bénir de tels "couples", le prélat a répondu : « il n'y a pas de solution générale. Ne pensez pas qu'une solution globale serait juste car la pastorale concerne les individus : il y a des situations dans lesquelles nous n'avons pas de règles, mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut rien faire (…). Il faut laisser cette question au prêtre qui accompagne les personnes en question. » Ces considérations vaseuses, dignes de la plus pure langue de buis conciliaire, évitent soigneusement de rappeler la morale catholique et la ferme condamnation par l'Eglise de ces unions contre-nature. Elles font écho aux déclarations de Mgr Franz-Josef Bode, numéro deux de la Conférence épiscopale allemande, également favorable à l'élaboration de rites spéciaux ou de « solutions particulières » permettant de bénir des unions de ce type.

    A défaut d'une ferme réaction de la Conférence épiscopale allemande, une voix s'est fait entendre aux Etats-Unis. L’archevêque de Philadelphie, Mgr Charles Chaput, a rappelé dans son bulletin diocésain « qu'il n'y a pas de vérité, pas de vraie miséricorde, et pas de compassion authentique, à bénir une action qui éloigne les personnes de Dieu », ajoutant qu’il est impossible de « coopérer formellement à un acte moralement interdit ».

    Le cardinal Paul Josef Cordes, président émérite du Conseil pontifical Cor Unum, aujourd'hui âgé de 83 ans, a pour sa part déclaré que les propos du prélat allemand étaient d’une « naïveté effrayante, ignorant la claire Révélation de Dieu », et il a dénoncé une idée « sacrilège » !

    L'association Donum vitæ et le refus de la vie

    Qui plus est, le cardinal Marx s’est signalé dans un autre domaine en envoyant, le 23 janvier 2018, une lettre d’encouragement au ZdK, le Comité central des catholiques allemands, afin de louer le travail accompli par les centres Donum vitae.

    L'association Donum vitæ anime en Allemagne 116 centres d'accueil recevant environ 36.000 femmes par an. Outre un rôle de conseil auprès des femmes enceintes, elle délivre à celles qui ne veulent pas garder leur enfant la fameuse « attestation d’entretien », indispensable en Allemagne pour avoir accès à l’avortement. En son temps, le pape Jean-Paul II avait formellement condamné cette pratique. En 2006, la Conférence épiscopale allemande avait fini par interdire au personnel de l'Eglise de travailler au sein de Donum vitæ.

    L’archevêque de Cologne, le cardinal Rainer Maria Woelki, a réagi. Se distançant de son confrère de Munich, le prélat a rappelé par voie de presse que Donum vitæ demeure « hors de l’Eglise » et qu’il est incompatible d’avoir une mission dans le diocèse tout en collaborant avec cette association.

    De son côté, le vaticaniste italien Marco Tosatti, avec la fougue qu’on lui connaît, implore le Saint-Père de réagir face aux propos du cardinal Marx - par ailleurs membre du C9, le conseil restreint chargé par le pape de réformer la Curie romaine. Il lui demande de faire la clarté sur des questions qui mettent en danger le salut des âmes, qui reste la loi suprême de l’Eglise.

    « Comment Rome se positionne-t-elle dans tout cela ? Et qu’on ne vienne pas dire que la confusion est le fait des journalistes (…). La confusion vient de ceux qui, au plus haut niveau, ont le devoir de donner des indications claires, qui ont l’obligation de parler, mais qui se taisent… »

  • Paul VI bientôt canonisé...

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    Paul VI devrait être canonisé cette année ainsi que le rapporte le site aleteia.org.

    C'est le moment de (re)lire la biographie d'Yves Chiron consacrée à ce pape dont l'oeuvre reste controversée (Vatican II, le nouvel Ordo Missae, oecuménisme, l'Ostpolitik, Humanae Vitae....) :

    Item31250.pngPaul VI, le pape écartelé

    25,50 EUR

    Yves Chiron

    Pape italien de 1963 à 1978, Giovanni Battista Montini prend le nom de Paul VI en hommage au Pontife qui mit en oeuvre les décisions du Concile de Trente. Né d'un père journaliste de Brescia, ordonné prêtre sans être passé par le séminaire, il poursuit ses études à la Grégorienne de Rome et à la Sapienza avant de gravir les marches du prosecrétariat d'Etat de Pie XII. Archevêque de Milan en 1954, Cardinal en 1958, il est élu pape à la mort de Jean XXIII.

    Historien du catholicisme, Yves Chiron se penche sur l'intimité quotidienne d'un pape méconnu et revisite à la lumière des archives les événements clefs d'un pontificat marqué par les soubresauts de Vatican II. Trente ans après sa mort au jour de la Transfiguration, c'est le visage d'un pape déchiré entre progressisme et tradition qui apparaît, pape décrié de la morale conjugale (Encyclique Humanae vitae), et pape controversé de la réforme liturgique, de l'Ost Politik et de l'oecuménisme. Un portrait captivant de ce fils de patricien pétri de saint Augustin et habitué par le désir d'une conciliation entre l'Eglise et la modernité.

    14 x 21 cm - 324 pages

  • Lettre de Carême 2018 de Mgr Delville, évêque de Liège

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    VE PN 106 lettre pastorale Delville.jpgDans cette Lettre, Mgr Jean-Pierre Delville commente les visites pastorales qu’il vient d’effectuer dans son diocèse. Comme fil conducteur de son texte, l’évêque de Liège a choisi un superbe médaillon en cuivre et émaux colorés du XIIe siècle appartenant au Trésor de la Collégiale Notre-Dame de Huy. Ce médaillon  représente un arbre fruitier poussant au bord d’une rivière bleue ; l’arbre est présenté par deux anges et porte des pommes mûres. Au centre, on voit une phrase de l’Apocalypse : Qui vicerit dabo illi edere de ligno vitae » (au vainqueur, je donnerai à manger de l’arbre de la vie) Ap.2.7. Sous l’arbre, apparaît la légende « Lignum Vitae » et sur le pourtour du médaillon, on peut lire : « Universae viae Domini misericordia et veritas » (toutes les voies du Seigneur sont miséricorde et vérité) Ps 24.10.

    Il n’est pas possible de reproduire ici toutes les déclinaisons thématiques concrètes que l’évêque tire de ce médaillon pour les appliquer aux thèmes de ses pérégrinations diocésaines.  Retenons celles qu’il consacre à l’Eucharistie et au Baptême :

     « L’arbre de vie présente les fruits de la vie et ces fruits correspondent à l’hostie de l’eucharistie. Le médaillon s’inspire sans doute de Rupert de Deutz (1070-1129), ce moine de Saint-Laurent à Liège, devenu abbé de Deutz près de Cologne et grand théologien de son temps. Il a écrit de nombreux commentaires  de l’Ecriture, en particulier de l’Apocalypse , et il vivait quelques années avant la confection du médaillon de Huy. Il identifie l’arbre de la vie au Christ et la nourriture qui en provient à la communion au Corps du Christ (*) ; ‘Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour (Jn 6.54). Le Christ, en effet est l’arbre de vie, grâce auquel les saintes âmes sont restaurées, tant dans le paradis céleste, par la vision [de Dieu] que dans l’Eglise présente par le Corps [du Christ]’ (**). Il ajoute : ‘Cet arbre de vie, qui est le Christ, nous restaure par son corps et son sang ; et déjà maintenant il ressuscite notre âme de la mort du péché, et il ressuscitera notre chair au dernier jour’(***) C’est donc dès aujourd’hui que nous recevons la vie éternelle, selon l’Evangile de Jean (Jn 6, 54), que nous sommes restaurés en notre corps et que nous sommes ressuscités dans notre âme, selon Rupert, dans la ,perspective de la résurrection générale à la fin des temps. La grandeur de cette restauration de nos vies  et de cette résurrection de nos âmes est présente dans toutes les Eucharisties que nous célébrons et j’ai de merveilleux souvenirs de celles que j’ai présidées au cours de mes visites pastorales,  des plus simples dans une chapelle de semaine jusqu’aux plus solennelles dans les collégiales […].

    Et si  le sacrement de l’Eucharistie est évoqué sur notre médaillon par les fruits de l’arbre de vie, on peut dire que le sacrement du Baptême est suggéré par le cours d’eau qui coule au pied de l’arbre de vie. L’eau vive est symbole du passage de la mort à la vie. Le Baptême est une nouvelle vie. C’est aussi ce que suggère l’Apocalypse : ‘Puis l’ange me montra l’eau de la vie : un fleuve resplendissant comme du cristal […]. Entre les deux bras du fleuve, il y a un l’arbre de vie qui donne des fruits douze fois ; chaque mois il produit son fruit’ (Ap. 22, 1-2). Le texte suggère que l’eau du fleuve fait produire de nouveaux fruits à l’arbre. L’eau du baptême rend les baptisés semblables aux fruits de l’arbre de vie. Durant ce Carême, de nombreux baptêmes d’adultes sont en préparation et seront célébrés à Pâques. Ce sacrement de l’initiation chrétienne est préparés par différentes étapes, qui s’égrènent tout au long du carême  et se réalisent avec la participation de toute l’assemblée chrétienne. Le baptême est donc un passage de la mort à la vie qui concerne toute la communauté […].

    _______

    (*) Rupert de Deutz, Commentaire sur l’Apocalypse, dans Patrologia latina, t. 169, col. 879

    (**) « Qui manducat, inquit, carnem meam et bibit meum sanguinem habet vitam aeternam et ego resuscitabo eum in novissimo die [Jn 6, 54]. Christus namque  lignum vitae est, cuius et in caelesti paradyso visione, et in praesenti Ecclesia corpore, sanctae reficiuntur animae »

    (***) « Hoc autem lignum vitae, quod est Christus, dum nos corpore et sanguine suo reficit, iam nunc resuscitat  animam a morte peccati, et carnem nostram in novissimo die resuscitabit ».

    Publié sous le titre « L’arbre de vie : symbole du Christ et emblème de l’écologie », le document  complet (français/allemand) est disponible à l’évêché  et à la librairie Siloë (40, rue des Prémontrés à Liège). Les prix dépendent du nombre d’exemplaires commandés.

    JPSC

  • Qu'est-ce qui nous fait progresser en humanité ? Les réponses d'un médecin devenu archevêque.

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    MGR AUPETIT : « QU’EST CE QUI NOUS FAIT PROGRESSER EN HUMANITÉ ? »

      

    Monseigneur Michel Aupetit, nouvel archevêque de Paris, a répondu aux questions du magazine La Vie à propos de bioéthique. Les états généraux de la bioéthique sont une occasion toute particulière pour l’Eglise : « même si c’était joué d’avance, cela ne nous empêcherait pas de parler » déclare-t-il, assurant plus loin : « Je ne suis jamais inquiet, parce que l’espérance est plus forte que le désespoir ». Faire entendre la voix de l’Eglise, « c’est un devoir de conscience, quitte à être à contretemps ». Le travail de mobilisation est également important : « C’est éclairer les consciences. La plupart des gens se disent ‘pourquoi pas, qu’est-ce que ça change ?’ Nous voulons qu’ils se disent : ‘oui, il y a un problème’ ». Il y a ici « un enjeu de civilisation, la nécessité d’ouvrir les cœurs à l’attention aux plus faibles. Or on revient peu à peu à la loi de la jungle, à cet homme en bonne santé, riche, bien portant, qui pourra se payer tout ce qu’il veut, faire du transhumanisme pour lui-même, mettre une puce dans sa tête, mais aux dépense de qui ? De la majorité des gens qui crèveront de faim ».

    Interrogé sur le « progressisme », Mgr Aupetit questionne : « Comment définir le progrès ? Est-il technique, humain ? (…) La technique doit toujours être évaluée par l’éthique ». « ‘Progressiste’ veut dire que l’on suit un progrès. Qu’est ce qui nous fait progresser en humanité ? C’est le regard que l’on pose sur les plus faibles. J’ai appris cela quand j’étais médecin et que des handicapés sont venus s’installer à côté de mon cabinet. Je les soignais. Ils m’ont appris bien plus sur l’humanité de l’homme que n’importe quel manuel ».

    Sur la fin de vie, il se dit « vigilant », alors que l’euthanasie est de nouveau débattue sans que la loi Claeys Leonetti n’ait été évaluée, ni les soins palliatifs généralisés. « Une personne très âgée, une personne handicapée, ce n’est pas rentable ! Mais ils nous apprennent l’humanité », rappelle-il. Face à des situations dramatiques présentées dans les médias, il répond : « On ne peut pas partir d’un cas pour écrire une loi générale. Qu’est-ce qui peut protéger l’ensemble des patients, leur assurer le meilleur des soins dans l’état actuel des connaissances scientifiques ou médicales ? Il faut raisonner à partir de cela ». Confronté lors de son exercice de la médecine à des situations de fin vie, il ne s’étonne pas que des proches puissent demander l’euthanasie pour la personne qu’ils accompagnent : « C’est insupportable de voir les gens que l’on aime souffrir en étant dans l’impuissance ». Mais si le proche « peut faire un geste qui soulage et qui exprime son affection », il n’y a « presque plus » de demandes d’euthanasie. « Etre dans l’impuissance, c’est insupportable. Donner la mort est une mauvaise réponse ».

    Lucide sur « les puissances financières qui mettent la main sur nous », mais aussi sur l’eugénisme en place qui « ne laisse pas naitre les enfants trisomiques », il invite à l’écologie, qui comprend aussi la « manière dont l’homme respecte sa propre nature » : « Son désir illimité épuise la planète. Son désir illimité par rapport à lui-même va détruire son humanité. Va-t-il accepter une limite à ses désirs ? La loi va-t-elle s’ordonner au désir individuel de chacun ? ».

    Sources: La Vie, Olivia Elkaim et Aymeric Christensen (20/02/2018)

  • Un évêque contre Hitler; une nouvelle biographie consacrée à Clemens August von Galen

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    De David Roure sur le site du quotidien La Croix :

    LIVRE. Mgr von Galen s’est distingué en menant l’opposition catholique aux euthanasies commises par le régime hitlérien et en dénonçant la persécution de l’Église.

    Von Galen. Un évêque contre Hitler

    de Jérôme Fehrenbach

    Cerf, 418 p., 26 €

    Dans cet ouvrage, Jérôme Fehrenbach s’intéresse à une grande figure de l’Église catholique en Allemagne, connue en raison de sa résistance à Hitler. Clemens August von Galen (1878-1946), surnommé le « lion de Münster », est né dans une famille nombreuse et très croyante.

    Paroisses berlinoises et archevêque sous Hitler

    Le biographe se plaît à narrer tous les liens familiaux qui l’attachaient à de nombreuses familles germaniques aristocratiques et même princières – une complexité pas toujours facile à suivre. Il passe ensuite assez vite sur le quart de siècle (1904-1929) où le jeune prêtre incardiné dans le diocèse de Münster, a servi diverses paroisses à Berlin, qui était à la fois « un poste d’observation de la vie parlementaire » et une « capitale en crise perpétuelle » !

    Revenu dans son diocèse d’origine, il est nommé par Pie XI archevêque en 1933, juste après qu’Hitler soit devenu chancelier. « L’itinéraire de Clemens August au cours des années 1933-1942 est celui d’une ascension régulière, par degrés, vers une contestation de plus en plus ouverte du gouvernement », écrit Jérôme Fehrenbach qui s’attarde sur cette période.

    Œuvres en série

    En 1937, avec quatre autres évêques allemands, Clau – le surnom donné dans sa famille au prélat – aide le pape à rédiger la fameuse encyclique Mit Brennender Sorge, qui, par un véritable « tour de force de communication », parviendra à être lue dans toutes les paroisses catholiques d’Allemagne le dimanche des Rameaux.

    Quatre ans plus tard, Von Galen accomplira une œuvre plus personnelle qui le fera connaître dans tout le pays. Durant l’été 1941, il prononce dans différentes églises de Münster trois homélies (dont le texte est fourni à la fin de l’ouvrage), longues et très virulentes contre le nazisme, en particulier contre l’euthanasie des personnes handicapées et contre les mesures discriminatoires envers les chrétiens que mettait en place ce régime à l’idéologie néopaïenne.

    « Les sermons ne se répandent pas seulement par les villes et les campagnes, dans la société encore civilisée, dans le milieu des opposants actifs ou des dissidents latents, parmi les sympathisants du milieu catholique. Ils prennent aussi, parfois, la direction du front », relève l’auteur.

    Des questions en suspens

    Jérôme Fehrenbach aborde aussi deux questions que ne peut manquer de se poser le lecteur d’aujourd’hui, trois quarts de siècle après les faits : pourquoi Von Galen ne parle-t-il jamais ouvertement des persécutions contre les juifs ? Pourquoi n’a-t-il pas été inquiété par le régime en place ?

    Au sujet des juifs, Von Galen, comme d’autres responsables ecclésiastiques de l’époque, estimait qu’il était plus efficace d’essayer d’en sauver quelques-uns concrètement et discrètement et qu’une critique publique aurait provoqué un acharnement encore plus meurtrier de la part des nazis. Pourtant, une fois la guerre finie, il confiera à son vicaire général son « grand regret » de ne pas avoir osé une « prise de position publique envers les juifs après la nuit de Cristal ».

    Concernant la deuxième question, Von Galen a été protégé par sa renommée. Les nazis n’ont pas osé l’éliminer. Il n’empêche qu’il a connu de grandes souffrances dans les dernières années de la guerre : en représailles, une quarantaine de prêtres – diocésains ou religieux – de Münster furent envoyés en camp de concentration (une dizaine ne reviendront pas) ; plusieurs de ses proches parents sont morts au front (dont au moins cinq neveux) ; sa cathédrale et son évêché furent bombardés en octobre 1943 et lui-même sauva sa vie de justesse !

    Reconnaissance unanime

    Une fois la guerre terminée, Pie XII, qui l’avait toujours soutenu, lui donne le chapeau de cardinal dès février 1946. Mais l’homme, sans doute usé par toutes ces années d’épreuve, meurt le mois suivant, juste après son retour triomphal dans sa ville. Quelques décennies plus tard, le 4 octobre 2005, il est béatifié à Saint-Pierre de Rome (et ce fut la dernière béatification célébrée en ce lieu) par un compatriote, le pape Benoît XVI.

    Cette belle biographie permet de découvrir cet homme encore peu connu en France en détaillant les engagements qu’il sut prendre dans la société où il vivait mais aussi sa vie personnelle de foi et de prière.

    David Roure

  • Les évêques du Congo dénoncent une campagne diffamatoire contre l'Eglise

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/RD CONGO - Déclaration de la Conférence épiscopale à propos de la campagne diffamatoire en cours contre l’Eglise durant la préparation du vote

    Kinshasa (Agence Fides) – « Nous dénonçons la campagne visant à discréditer et à diffamer l’Eglise catholique et sa hiérarchie » affirme la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) dans la déclaration publiée au terme de son Assemblée plénière extraordinaire tenue à Kinshasa du 15 au 17 février. Les Evêques de République démocratique du Congo se déclarent « profondément préoccupés par les faits très graves et les attitudes hostiles » alors que le pays se prépare aux élections présidentielles et législatives du 23 décembre prochain.

    Le document, parvenu à l’Agence Fides, dénonce « la répression sanglante » des manifestations pacifiques du 31 décembre 2017 et du 21 janvier 2018, promues par le Comité laïc de Coordination (CLC), organisation du laïcat catholique. « Pourquoi tant de morts, de blessés, d’arrestations, d’enlèvements, d’attaques contre des Paroisses et des communautés ecclésiastiques, d’humiliations, de tortures, d’intimidations, de profanations d’églises, d’interdictions de prier ? » se demandent les Evêques, qui rappellent que les manifestants demandaient pacifiquement l’application intégrale de l’Accord du 31 décembre 2016, obtenu grâce à la médiation de la CENCO et visant à porter le plus tôt possible le pays aux élections.

    « La communauté nationale et internationale est témoin d’une série de campagnes d’intoxication, de discrédit et de diffamation ayant pour but d’affaiblir la force morale de l’Eglise, et en particulier de S.Em. le Cardinal Laurent Monsengwo, Archevêque de Kinshasa, et de détourner l’attention de la population des véritables problèmes » affirme la déclaration.

    Les Evêques sont en outre préoccupés par l’extension des zones d’insécurité au sein de différentes provinces, « au Grand Kasaï, au Nord et au Sud Kivu, en Ituri, la présence d’assaillants qui sèment la mort et la désolation fait penser à la mise en œuvre d’un plan d’occupation et de balkanisation constamment dénoncé » écrivent les Evêques. « A ce stade du processus électoral, on est en droit de se demander à qui profite la déstabilisation du pays ».

    Les tensions se sont accrues suite à la non application complète des Accords du 31 décembre 2016, surtout en ce qui concerne la liberté de la presse, la libération des prisonniers politiques et le retour en RDC des opposants exilés à l’étranger, mais aussi à cause des polémiques concernant les machines permettant le vote électronique prévues par la Commission électorale indépendante (CENI). L’opposition, la société civile et certains partenaires internationaux de la RDC affirment que ces instruments, destinés à accélérer les opérations électorales, y compris le dépouillement, représentent plus un problème qu’une solution à cause de la crainte qu’elles puissent être utilisées pour truquer les résultats électoraux.

    La CENCO réaffirme l’urgence de voter en 2018 et demande l’application intégrale de l’Accord de la Saint Sylvestre, permettant la liberté d’expression et de manifestation, ainsi que la libération de ceux qui ont été arrêtés au cours des manifestations précédentes.

    « A dix mois du scrutin, nous faisons encore appel à la responsabilité des personnes et des institutions chargées de la préparation et de l’organisation des élections dans l’intérêt suprême de la Nation. Par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Notre-Dame du Congo et Reine de la Paix, que Dieu bénisse la République démocratique du Congo et son peuple » concluent les Evêques. (L.M.) (Agence Fides 20/02/2018)

  • Pour que s'épanouisse la foi du tout-petit

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    POUR QUE S’ÉPANOUISSE LA FOI DU TOUT-PETIT (ouvrage conseillé)

    Ce livre de Monique BERGER, écrit surtout à l’attention des parents de jeunes enfants, met l’accent sur la formation spirituelle des tout-petits et la manière de les introduire dans la vue spirituelle.

    Il s’appuie sur la grande facilité que les enfants ont, dans les toutes premières années, à « capter le divin ».

    20 ans après la parution de « Sur les genoux des mamans », elle a estimé qu’il était indispensable de publier un livre plus complet.
    Il contient maintenant une catéchèse pour la petite enfance.
    Ainsi les les parents seront guidés pour des entretiens d’âme à âme sur 15 thèmes majeurs …

     


    Monique BERGER

    POUR QUE S’ÉPANOUISSE LA FOI DU TOUT-PETIT…
    Que faire ?
    Que lui dire ?

    Format 15 x 21 – 166 pages – 19 €

    Éditions Sainte-Madeleine 84330 LE BARROUX – 2018

    À commander à votre libraire ou en ligne chez l’éditeur.


    Sommaire

    Préface de Monseigneur Xavier MALLE

    PREMIÈRE PARTIE
    L’éducation spirituelle commence avec la vie

    La petite enfance, âge d’or de la vie spirituelle
    La formation religieuse commence par la prière
    Le rôle des parents – Importance de l’exemple
    Le sens de ma présence de Dieu
    Les petits et le sens du sacré
    Les petits et le sens du mystère
    le silence
    La prière des psaumes

    DEUXIÈME PARTIE
    Étapes de la vie spirituelle chez le tout-petit avant 7 ans

    Notamment : particularités psychologiques ou physiques de l’enfant avant 7 ans

    TROISIÈME PARTIE
    Une catéchèse pour la petite enfance

    La petite enfance, âge d’or de la vie spirituelle
    Quelques recommandations pédagogiques
    de la création à la louange de Dieu
    Les anges
    Le démon
    Le péché originel
    Premier enseignement sur le mystère
    Le mystère de l’Incarnation
    Le mystère de la Rédemption
    Parler de la Croix aux enfants
    La Résurrection et le mystère pascal
    L’Ascension
    Comment parler du Saint-Esprit aux 4-7 ans
    La Pentecôte
    La Sainte Trinité
    Premier enseignement sur le sacrifice
    Faut-il parler de la mort aux enfants ?

    Confirmation des neurosciences sur l’importance des premières années
    Conclusion

  • L'itinéraire d'un nouveau converti

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    Du site aleteia.org (Benjamin Fayet) :

    « Se convertir, c’est comprendre qu’il y a un monde en dehors de soi »

    Julien Leclercq, 32 ans, témoigne de sa conversion dans un livre, "Catholique débutant", qui vient de sortir ce mois-ci chez Tallandier. 

    Julien Leclercq est issu d’une famille éloignée de la religion. Longtemps, il a éprouvé une certaine hostilité à l’encontre du catholicisme avant de rencontrer la lumière. Après un cheminement d’une dizaine d’années commencé après les décès de son meilleur ami et de sa grand-mère, il se convertit tout juste trentenaire au Centre Saint-Paul à Paris.

    Aujourd’hui âgé de 32 ans, il travaille dans le secteur de la communication et dirige également le site littéraire Le Nouveau Cénacle. C’est donc par l’écriture qu’il a décidé de témoigner de sa conversion.

    Aleteia : Votre jeunesse s’est faite sans aucune éducation religieuse. A posteriori regrettez-vous de ne pas avoir été baptisé enfant ou préférez-vous avoir mené votre propre cheminement et pu demander vous-même le baptême ? 

    Julien Leclercq : Lorsque j’étais enfant, le catéchisme ennuyait la plupart de mes amis qui s’y rendaient. Ils y allaient par obligation et auraient préféré faire les 400 coups avec moi dehors… Aujourd’hui, ils ont certes une « culture religieuse » essentielle, une familiarité que je n’ai pas avec la religion catholique, car plus ancienne, mais j’ai la foi et, surtout, je vais à la messe. Quant à ces amis qui ont reçu cette éducation, ils n’y vont plus. Alors je vais vous répondre que je suis heureux d’avoir fait ce chemin librement, sans pression familiale ni sociale. C’est celui que je devais suivre. Tout simplement.

    Vous dirigez un site littéraire Le Nouveau Cénacle et pour expliquer votre conversion, vous évoquez entre autres choses, certaines lectures qui vous ont guidé vers Dieu. Quelles-sont les auteurs qui vous ont guidé vers la conversion ? 

    Comme je l’écris dans mon livre, serais-je devenu croyant si ma mère ne m’avait pas appris à aimer les livres ? Au-delà de la transmission de la foi, c’est le rapport à la lecture, au plaisir de lire qui disparaît au sein des nouvelles générations qui est préoccupant. Comment faire lire la Bible à des jeunes qui refusent d’ouvrir un livre ? La question est redoutable, je le conçois. Victor Hugo m’a aidé à grandir dans la foi. Il m’a éveillé au mystère de Dieu tout comme à la nécessité de prier pour entretenir un lien avec ceux qui ne sont plus là. D’ailleurs, un auteur n’a pas nécessairement besoin d’avoir « l’étiquette » catholique ou chrétien pour aider à cheminer sur les sentiers de la foi. La sagesse de Montaigne, la conception de la liberté de Jean-Paul Sartre ou même les aventures de Jack London ont été pour moi des nourritures spirituelles déterminantes dans ma conversion.

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  • Comment être chrétien dans un monde qui ne l'est plus ?

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    Du Blog 'Domini', blog officiel de la Famille Missionnaire de Notre-Dame :

    1) Les racines de la crise

    1er enseignement donné lors du WE Jeunes des 27-28 janvier à Saint Pierre de Colombier 

    Cet article s’inspire du deuxième chapitre de l’ouvrage de R. Dreher, Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus, le pari bénédictin. Éditions Artège, 2017.

    Se demander comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus, c’est commencer par s’interroger sur ce monde, par se demander pourquoi il n’est plus chrétien, pourquoi le monde tel qu’il est est tel qu’il est. Dans un monde qui change, comment être fidèle à l’Évangile et à Dieu qui, eux, ne changent pas.

    Mais, n’est-il pas plus urgent, me direz-vous, de s’attaquer aux problèmes du monde (justice, paix, liberté…) ? Justement, c’est précisément en étant vraiment chrétiens (le radicalisme chrétien, c’est l’extrémisme de la charité) que nous apporterons la lumière de la vérité à tous ceux que nous rencontrerons : « Soyez ce que vous devez être et vous mettrez le feu de l’amour dans le monde ! »[1]. C’est ce qu’on fait les Apôtres : ils étaient Douze, nous sommes aujourd’hui deux millions de chrétiens !

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    2) Les clefs pour un réveil chrétien authentique

    2e enseignement donné lors du WE Jeunes des 27-28 janvier à Saint Pierre de Colombier 

    Notre chemin sera éclairé, balisé par Benoît de Nurcie, plus connu sous le nom de st Benoît.

    Si nous voulons survivre, il nous faut retourner aux racines de notre foi, dans nos pensées comme dans nos actes. Il va falloir renouer avec des habitudes intérieures que les croyants occidentaux ont délaissées. Il va falloir radicalement changer nos vies, notre vision du monde. En un mot, il va nous falloir être l’Eglise, sans compromis, quel qu’en soit le coût ! Il va falloir collaborer avec les chrétiens de notre entourage pour bâtir des réponses aux défis que ce monde lance à l’Eglise. Pour que le sel ne perde pas sa saveur, nous devons agir.

    Arrêter de vouloir colmater les fuites, sauver ce qui est existant. Non ! car bien souvent les structures existantes n’ont plus l’Esprit, elles sont corrompues, elles sont compromises. Il faut créer des structures nouvelles dans lesquelles il n’y pas de compromission, dans lesquelles le monde ne peut faire entrer son venin. C’est un travail passionnant mais aussi c’est un travail qui nécessite des choix radicaux, qui nécessite  de la générosité, des convictions, un changement de vie. Qui nécessite de renoncer parfois à une belle carrière.

    Aujourd’hui, il y a des métiers qui ne peuvent plus être exercés : pharmaciens, médecins jusqu’à quand ?

    Attention cela ne veut pas dire que l’on sera clos sur nous-mêmes, que nous ferons un repli identitaire.

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  • Les attaques hindoues contre les chrétiens sur le continent indien ont doublé en 2017

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    De Saji Thomas, Bhopal, sur le site Eglises d'Asie des Missions Etrangères de Paris

    Inde : en un an, les attaques contre les chrétiens ont doublé

    Selon un nouveau rapport, les victimes de persécution sont souvent accusées de crimes graves comme le blasphème. Avec la montée du nationalisme hindou, les chrétiens se sentent de moins en moins en sécurité.

    En 2017, selon un nouveau rapport, les attaques hindoues contre les chrétiens sur le continent indien ont doublé. Cette montée du nationalisme tend à représenter les chrétiens comme agissant contre l’état, contre sa tolérance religieuse et ses valeurs, selon ce rapport. Selon Persecution Relief (Secours contre la persécution), un forum œcuménique enregistrant les persécutions et soulageant les victimes, le pays a connu, en 2017, 736 attaques contre des chrétiens, contre 348 attaques en 2016.

    Selon ce rapport, la police reçoit également des dépôts de plaintes contre les chrétiens, les accusant d’esprit de révolte, de discrimination, de travailler contre la tolérance religieuse et contre l’unité nationale, de dégrader des lieux de prière ou encore d’insulte contre les religions… « C’est une nouvelle vague d’accusations contre les chrétiens », rapporte Shibu Thomas, fondateur de Persecution Relief. « Si les accusations sont prouvées, l’accusé peut parfois être condamné à perpétuité. »

    Le fait que certains déposent de telles plaintes « montre bien que ceux qui s’opposent aux chrétiens veulent les représenter comme une menace sérieuse contre la sécurité de l’état », analyse Thomas. Les responsables chrétiens affirment que depuis que le parti pro-hindou Bharatiya Janata Party (BJP) a pris le pouvoir en 2014, des groupes hindous multiplient les violences contre les chrétiens. Ces groupes tentent de représenter les minorités religieuses, comme le christianisme ou l’islam, comme antipatriotiques. 

    Cette année, les chrétiens ont subi des violences dans tout le pays, des incidents ayant été rapportés dans 24 des 29 états indiens. La plupart de ces actes de violence sont des « attaques physiques » contre des représentants de l’Église ou contre des fidèles, selon le rapport. Près de 57% des incidents ont eu lieu dans les quatre états de l’Uttar Pradesh, de Madhya Pradesh, de Tamil Nadu et de Chhattisgarh.

    Accusés à tort

    L’Uttar Pradesh, dans le nord du pays, où le BJP a pris le pouvoir en 2017, a enregistré 96 attaques (contrairement à 39 incidents en 2016, quand le parti socialiste Samajwadi était au pouvoir). L’état de Madhya Pradesh, que le BJP dirige depuis quinze ans, a enregistré 52 incidents, une augmentation de 54% par rapport à 2016, tandis que l’état du Tamil Nadu a rapporté 48 incidents (pour une augmentation de 60%).

    Le pasteur Anil Andrias, qui vit dans l’Uttar pradesh, confie que depuis que le très charismatique Yogi Adityanath est Chief Minister (ministre en chef) de l’état, il est devenu risqué pour les chrétiens d’y vivre, à cause de groupes hindous croyant bénéficier du soutien du gouvernement. « Dans ces conditions, les chrétiens ne sont plus en sécurité en Inde », regrette Anil Andrias, ajoutant que le BJP est au pouvoir à New Delhi ainsi que dans 19 des 29 états indiens. « Les difficultés que les chrétiens vont devoir surmonter risquent de se multiplier si le parti au pouvoir remporte également les élections nationales de 2019. » 

    Anil Andrias ajoute que des hindous se sont attaqués à des assemblées en prière, s’attaquant physiquement aux responsables et aux congrégations ayant défié les interdictions de rassemblement. Andrias confie que les attaquants ont ensuite déposé des plaintes auprès de la police, accusant les victimes d’avoir provoqué eux-mêmes les attaques en offensant les gens et leurs sentiments religieux. «Ils menacent les croyants de mesures restrictives comme le boycott social », ajoute le pasteur. Parmi les tentatives de harcèlement, explique-t-il, les chrétiens sont par exemple exclus des plans sociaux, interdits de collecte d’eau auprès des puits publics, ou encore d’embrunter les routes publiques… 

    Shibu Thomas, de Persecution Relief, confie que certaines affaires sont montées de toutes pièces : «Dans 99% des cas, ils font appel à des faux témoins et les victimes chrétiennes sont parfois condamnées à des peines sévères. Si les victimes font appel à l’aide de la police, elles se retrouvent accusées. ‘C’est vous les coupables’ se voient-ils répondre. C’est un signe inquiétant. Malheureusement, la police est de mèche avec les fanatiques et choisit des membres qui soutiennent leur action. »

    Pourtant, Sheela Santiago, une catholique et membre dirigeante du BJP dans l’état de Madhya Pradesh, assure que son parti et ses membres n’ont été impliqués dans aucun incident contre des chrétiens : « Le BJP est un parti national qui travaille au service de tous, sans aucune discrimination. » Sheela admet que« certains groupes hindous extrémistes » ont été impliqués dans des incidents parce qu’ils pensent que les chrétiens tentent de convertir les hindous par la force. Les chrétiens représentent 2,3% (29,9 millions) de la population indienne (1,3 milliards d’habitants), 80% des indiens étant hindous.

    Lire également : http://www.fides.org/fr/news/63785-ASIE_INDE_Appel_des_responsables_religieux_contre_la_violence_ciblee_a_l_egard_des_minorites

  • Quand le pape François retrace sa propre vie

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    De Sandro Magister, traduit sur le site Diakonos.be :

    Comment le Pape Bergoglio réécrit sa propre vie. Les années de la « grande désolation »

    Au cours de la rencontre à huis clos qu’il a organisée au début du Carême, le 15 février, en compagnie des prêtres du diocèse de Rome dont il est l’évêque, François a décrit de façon inattendue le parcours de sa propre vie, en la décrivant comme une série de « passages », certains lumineux, d’autres obscurs.

    Relisons mot à mot cette autobiographie très instructive de la personnalité de Jorge Mario Bergoglio, dans la transcription officielle qui en a été publiée et qui respecte cette façon désordonnées qu’il a de s’exprimer en langue italienne.

    La première phase consiste en une ascension rapide et fulgurante vers ce qu’il décrira plus loin comme la « toute-puissance » :« A peine ordonné, j’ai été nommé supérieur l’année suivante, maître des novices, puis provincial, recteur de la faculté… Une étape de responsabilité qui a commencé dans une certaine humilité parce que le Seigneur a été bon mais après, avec le temps, tu te sens plus sûr de toi : ‘Je peux le faire, je peux le faire…’, c’est le mot qui revient le plus souvent. On sait comment aller de l’avant, comment faire les choses, comment gérer… ».

    En effet, le jeune jésuite Bergoglio a célébré sa première messe en 1969, en 1970 il devient maître des novices et en 1973, à seulement 37 ans, il est nommé supérieur de la province argentine de la Compagnie de Jésus. Il assume cette charge jusqu’en 1979, avant de laisser la place à un jésuite proche de lui, Andrés Swinnen, et de devenir recteur du Colegio Máximo de San Miguel jusqu’en 1985.

    Il faut cependant remarquer que déjà dans cette phase de succès émergeait en lui une inquiétude intérieure qu’il cherche à résoudre en 1978 en se rendant « pendant six mois, une fois par semaine » chez un psychanalyste juif, « qui m’a beaucoup aidé, quand j’avais 42 ans » comme il l’a lui-même révélé l’été dernier dans au sociologue français Dominique Wolton dans un livre-entretien.

    Mais voici à le second « passage » de son autobiographie, non plus ascendante mais de dégringolade brutale, que le Pape François a racontée aux prêtres de Rome :« C’était fini tout cela, toutes ces années de gouvernement… Et c’est là qu’a commencé un processus de ‘mais maintenant je ne sais pas quoi faire’. Oui, confesser, finir ma thèse de doctorat – qui était là mais que je n’ai jamais soutenue -. Et après recommencer à repenser les choses. Une période de grande désolation, pour moi. J’ai vécu cette période avec une grande désolation, une période sombre. Je croyais que c’était déjà la fin de la vie, oui, j’étais confesseur, mais avec un esprit de défaite. Pourquoi ? Parce que je croyais que la plénitude de ma vocation – mais sans le dire, maintenant je m’en rends compte – c’était de faire les choses, celles-là. Eh non, il y a autre chose ! Je n’ai pas abandonné la prière, ça m’a beaucoup aidé. J’ai beaucoup prié, au cours de cette période, mais j’étais ‘sec comme un bout de bois’. Ca m’a beaucoup aidé, la prière là, devant le tabernacle… Mais à la fin de cette période – les années, je ne me souviens pas si c’était en 1980… de 1983 à 1992, presque dix ans, neufs années complètes -, à la fin, ma prière était très apaisée, il y avait beaucoup de paix, et je me disais : ‘Qu’est-ce qui va se passer, maintenant ?’, parce que je me sentais différent, très en paix. J’étais confesseur et directeur spirituel, à cette époque : c’était mon travail. Mais je l’ai vécu d’une façon très sombre, très sombre et dans la souffrance, et même avec l’infidélité de ne pas trouver la route, et la compensation, compenser [la perte] de ce monde fait de ‘toute-puissance’, chercher des compensations mondaines ».

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