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Foi - Page 108

  • 5 mai : Journée des Chrétiens d'Orient

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    De Clément Laloyaux sur cathobel.be :

    Découvrez plusieurs initiatives pour soutenir les chrétiens d’Orient lors de leur Journée Internationale, ce dimanche

    Découvrez plusieurs initiatives pour soutenir les chrétiens d’Orient lors de leur Journée Internationale, ce dimanche

    La 7e édition de la Journée internationale des chrétiens d’Orient se déroule ce dimanche 5 mai 2024. Cette année encore, l'association belge Solidarité-Orient se joint à l'opération (venue de France) afin de sensibiliser les chrétiens de Belgique à l’actualité, la spiritualité, la souffrance et l’histoire des communautés chrétiennes orientales. Parmi les initiatives proposées : une célébration en l'église de la Sainte-Famille (Woluwe-Saint-Lambert) avec la communauté syriaque catholique de l'UP la Woluwe.

    La journée des chrétiens d'Orient est une journée internationale en communion de prière entre chrétiens des différentes Églises catholiques, organisée par l'Œuvre d'Orient, association française fondée en 1856. Cette journée de rencontre permet de mettre en lumière les différentes communautés orientales : syriaques, coptes, maronites, grec-melkites, gréco-catholiques, roumains et ukrainiens, éthiopiens, érythréens, syro-malabares, chaldéens, arméniens et latins rassemblés dans la prière.

    Source : Brochure de l'Œuvre d'Orient - 2019

    L’occasion de mieux les connaître, de prier pour eux et avec eux et de leur manifester notre solidarité dans un esprit de communion. Dans cet esprit, Solidarité-Orient propose aux chrétiens belges de s'engager dans diverses actions pour participer, eux aussi, à cette journée spéciale.

    Quelques propositions pour ériger un pont entre chrétiens d'Orient et de Belgique :

    – Priez spécialement pour les chrétiens d’Orient, individuellement ou en communauté. Demandez éventuellement au prêtre de votre paroisse d’insérer une intention spéciale dans la prière universelle.

    – Organisez une collecte dans votre paroisse pour soutenir les chrétiens d’Orient.

    – Participez à la célébration eucharistique d’une église orientale près de chez vous. Même si vous ne comprenez pas la langue de la liturgie, laissez-vous habiter par la beauté des icônes et/ou des rites.

    – Organisez un temps de rencontres et d’échanges, voire un repas avec des chrétiens orientaux de votre région, des collègues de travail, des voisins,…

    – Ecoutez l’un ou l’autre témoignage parmi les podcasts de la page Média/Vidéo de notre website pour découvrir l’histoire, la vie, les engagements, les combats et les espérances des chrétiens dans leur pays d’origine ou de la diaspora.

    À travers ces propositions, chacun pourra, à son échelle, contribuer à édifier un pont entre Orient et Occident.

    Prière proposée pour la Journée internationale des chrétiens d’Orient :

    « Seigneur, en cette journée des chrétiens d’Orient, tourne ton visage vers la jeunesse d’Orient et d’Occident. Que les jeunes grandissent en artisans de paix et en germes d’espérance pour leurs pays et pour le monde. Donne à la jeunesse des Églises d’Orient et d’Occident de t’invoquer d’une seule voix comme leur Père, et suscite en elle la soif de communion fraternelle. »

    Une célébration avec la communauté syriaque catholique :

    © orient-oosten.org

    La communauté syriaque catholique de l’Unité Pastorale la Woluwe accueillera avec grande joie toute personne souhaitant participer à leur messe dominicale pour la Journée des chrétiens d’Orient.

    La messe de rite syriaque sera célébrée en français, arabe et syriaque. L’abbé Georges Sabounji, curé très dynamique de la paroisse Saint-Éphrem à Alep sera présent ce jour-là.

    Dimanche 5 mai à 12h00 : Eglise de la Sainte-Famille, Place de la Sainte-Famille 1, 1200 Woluwe-Saint-Lambert

    Qu'est-ce que Solidarité-Orient ?

    La double mission poursuivie depuis 1932 par Solidarité-Orient est de faire connaître les chrétiens du Proche-Orient en Belgique, et de leur fournir de aide . "Ils sont nos frères et sœurs aînés dans la foi et restent malgré bien des drames, témoins de l’Evangile dans le monde musulman" indique l'association sur son site. "Les chrétiens d’Orient ont encore un avenir au Proche-Orient et leur présence est indispensable à l’islam de demain".

    Solidarité-Orient s'inspire du pape François qui a souligné que les chrétiens de cette région vivent un «œcuménisme du sang» : "Nous aidons toutes les communautés chrétiennes, sans distinction d’appartenance, qu’elles soient catholiques, orthodoxes, anté-chalcédoniennes ou protestantes".

    Lire Les « sept crises majeures » des chrétiens d’Orient

  • Le Seigneur a délivré son peuple (introit du 6e dimanche de Pâques)

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    Introitus Introït
    Isai. 48, 20  
    VOCEM iucunditátis annuntiáte, et audiátur, allelúia: annuntiáte usque ad extrémum terrae: liberávit Dóminus pópulum suum, allelúia, allelúia. Ps. 65, 1-2 Iubiláte Deo, omnis terra, psalmum dícite nómini eius: date glóriam laudi eius. ℣. Glória Patri. Avec des cris de joie, publiez-le, faites-le entendre, alléluia ; proclamez-le jusqu’aux extrémités de la terre : le Seigneur a délivré Son peuple, alléluia, alléluia. Ps. Poussez vers Dieu des cris de joie, ô terre entière ; chantez une hymne à Son nom ; rendez glorieuse Sa louange. ℣. Gloire au Père.
  • « Mon commandement, le voici ! » (6e dimanche de Pâques)

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    Homélie pour le 6e Dimanche de Pâques  (Jean 15,9-17) du Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d. (source)

    « Mon commandement, le voici ! »

    Qu’est-ce qui fait agir l’homme ? Qu’est-ce qui le pousse à travailler, à se fatiguer, à chercher, à prévoir ? Quelle force le meut de jour en jour, d’année en année, tout au long d’une vie qui passe si vite ?

    Balzac disait : c’est l’intérêt. Les affiches crient : c’est le plaisir ; et les journaux répètent : c’est la soif du pouvoir. Jésus, lui, parlait au futur, et il disait : ce sera l’amour. Et c’est d’amour qu’il a parlé à ses disciples, longuement, dans son discours d’adieux,lors de son dernier repas, alors que s’agitaient contre lui, dans Jérusalem nocturne, Judas et ceux qui le payaient, justement : les forces de l’intérêt et du pouvoir. Et dans la bouche de Jésus, le verbe aimer, ce mot usé, faussé, sali, redevient grand , et porteur d’espérance.

    « Demeurez dans mon amour », dit Jésus aux disciples. Entendons ; demeurez dans l’amour que j’ai pour vous. Et effectivement, pour cette poignée d’hommes qui ont tout quitté et qui l’ont suivi, c’est la seule chose qui puisse donner sens à leur vie : demeurer dans l’amitié de Jésus de Nazareth, le seul qui ait les paroles et les réalités de la vie éternelle.

    Et ils savent ce que cela veut dire, comme nous le savons nous-mêmes : l’amour que Jésus a pour nous est toujours à la fois une initiative et un appel. Une initiative, car Jésus n’attend pas, pour nous aimer, que nous puissions être fiers de nous ; un appel, puisque son amour prend tout l’homme et tout dans l’homme : l’intelligence, l’affectivité, le goût d’agir et la soif de beauté. Tout cela, l’amour de Jésus veut le mettre à son service. C’est pourquoi Jésus ajoute : « Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ».

    C’est dire que cette amitié entre Jésus, Fils de Dieu, et nous, fils et filles de Dieu, ne se mesure pas au baromètre du sentiment, mais à celui de la fidélité. Rien de plus ordinaire, en un sens, que l’amour de Jésus et notre réponse à cet amour, car ils se vivent dans le quotidien et en habits de tous les jours. Jésus lui-même n’a pas vécu autrement l’amour inouï qui le liait à son Père : « Moi de même j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour ».

    Mais quelles sont les consignes de Jésus, qui doivent dessiner ainsi l’horizon de notre liberté et nous permettre de demeurer dans son amour ?

    Jésus n’en a laissé qu’une : « Aimez-vous ». Et de fait, tout est là, car aimer, c’est faire vivre. Aimer, c’est vivre pour que l’autre vive, pour qu’il puisse se chercher, se trouver, se dire ; pour qu’il se sente le droit d’exister et le devoir de s’épanouir. Aimer, c’est faire exister l’autre, les autres, à perte de vue, à perte de vie, malgré nos limites et les handicaps de l’autre, malgré les frontières sociales et culturelles, malgré tous les tassements de l’existence, malgré les ombres de l’égoïsme ou de l’agressivité qui passent jusque dans les foyers les plus unis et les communautés les plus fraternelles. Aimer, c’est repartir sans cesse, à deux, à dix, en communauté, en Église, parce que l’amour du Christ ne nous laisse pas en repos, et parce que, après tout, d’après Jésus lui-même, il n’y a pas de plus grand amour, il n’y a pas d’autre limite à l’amour que de donner sa vie, en une fois ou à la journée.

    Déjà le Psalmiste disait à Dieu dans sa prière, comme pour résumer sa découverte de l’amour du Seigneur : « Toi, tu ouvres la main, et tu rassasies tout vivant ». Dieu est celui qui ouvre la main et qui est sans cesse en train de l’ouvrir ; le disciple de Jésus est celui qui garde la main ouverte, sans jamais la refermer ni sur rien ni sur personne.

    Et nous voilà perplexes et démunis devant un pareil renversement des valeurs. Nous sentons bien, pourtant, et nous savons d’expérience, que par là, sur ce « chemin de la charité », comme disait saint Paul, notre vie retrouve toujours un peu de sa légèreté, et notre cœur un peu de son espace. C’est bien ce que Jésus ajoute, sur le ton de la confidence : « Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ».

    Quand cette joie du Christ trouve un écho en nous, notre vie, comblée ou douloureuse,commence à laisser un sillage. Parfois, il est vrai, la route de l’abnégation paraît longue et nos efforts bien mal payés, par nos frères ou nos sœurs, par les enfants, ou par Dieu. Il est bon, à ces heures-là, d’écouter le Christ nous redire, comme aujourd’hui, pour remettre les choses au point et notre vie dans sa lumière : « Ce n’est pas toi qui m’as choisi, (ce n’est pas toi qui m’as fait un cadeau en acceptant la foi et mon appel), c’est moi qui t’ai choisi ; et je t’ai placé/e, là où tu es, là où tu sers, là où tu souffres et là où tu espères, pour que tu ailles de l’avant, que tu portes du fruit,et que ton fruit demeure ».

    Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d.

  • "Aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés"; 6e dimanche de Pâques

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    Une homélie du Frère Bertrand sur le site du monastère bénédictin Notre-Dame de la Sainte-Espérance :

    Sixième dimanche de Pâques

    (Ac 10, 25-26.34-35.44-48 ; 1 Jn 4, 7-10 ; Jn 15, 9-17)

                       « Mon commandement le voici : aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ».

              Arrêtons-nous aujourd'hui sur ces quelques paroles de Jésus qui constituent en fait le cœur même de l'Évangile dont tout procède.

              Tout d'abord, comprenons-bien ce que signifie un commandement, un précepte, une loi dans le cadre de notre existence chrétienne. N'opposons pas loi à liberté ; c'est un contresens dommageable, car la loi n'est pas obstacle à la liberté ; bien au contraire, elle la fonde. La loi, c'est une parole aimante que Dieu nous adresse pour nous offrir un chemin d'épanouissement. Pensons à cette loi fondamentale que Dieu donne à l'homme dans la Genèse : « Croissez, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la ! ». Les commandements balisent nos routes dans une marche continue vers la plénitude de Dieu ; ils indiquent le sens et la visée de notre existence. Les accepter, les pratiquer, c'est ratifier le dessein d'amour de Dieu sur nous et sur l'univers entier.

              On comprend en ce sens que Jésus puisse nous commander d'aimer. C'est nous rappeler simplement notre vocation fondamentale, la loi d'épanouissement essentielle que le Créateur a inscrite au cœur de notre être et que le péché obscurcit, ne nous rend plus aisément déchiffrable.

              Cependant, l'amour que Jésus nous prescrit n'est pas n'importe lequel : aimez-vous comme je vous ai aimés, nous dit-il. De fait, il y a différents types d'amour qui n'ont en commun que le nom. Pensons à l'amour maternel : une mère peut s'oublier, se sacrifier pour ses enfants. Cela ne signifie pas pour autant qu'elle aime selon le précepte évangélique. Elle peut très bien aimer en ses enfants son reflet, sa jeunesse passée, le prolongement de son être. C'est alors un amour entaché d'égoïsme. Elle peut, par contre, discerner en ses enfants le don de Dieu qu'elle a pour vocation d'épanouir. Elle s'attache alors à servir en son enfant, l'image de Dieu qui lui est confiée, quitte à s'effacer totalement devant le mystère de la grâce à l'œuvre dans ces êtres qui grandissent et qui emprunteront d'autres chemins que le sien. L'amour dont elle entoure ses enfants la portera alors à reconnaître et à servir en tout être le visage de Dieu.

              C'est là le chemin que le Christ nous indique. Jésus n'a jamais été avare en quoi que ce soit. Il n'a jamais dispensé avec parcimonie ses dons spirituels. Il s'est livré tout entier pour nous et c'est le même chemin qu'il nous demande de suivre lorsqu'il nous dit : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Cette traduction ne rend pourtant pas totalement compte de ce que le Christ a vraiment dit. Il faudrait préciser : il n'y a pas de plus grand amour que de donner son âme pour ses amis ; pas simplement ses forces physiques, mais encore ses richesses spirituelles. Il s'agit de tout donner.

              Aimer comme le Christ, ce n'est pas rechercher avidement des biens spirituels pour soi-même, ce n'est pas cultiver un équilibre, une harmonie que rien ne saurait menacer ; c'est emprunter le chemin du Christ dans son offrande sur la croix. Si nous ne comprenons pas ce précepte, c'est que nous transposons les lois du monde matériel dans le domaine spirituel : si j'ai donné mon amour, je me suis appauvri, pensera-t-on. Si je donne mon âme, je n'aurai plus rien. Et pourtant, c'est ce que le Christ nous demande. Si nous nous donnons sans calcul, nous serons configurés au Christ totalement dépouillé par les hommes, mais surtout, totalement abandonné entre les bras de son Père ; et alors, Dieu sera vraiment notre  vie. Nous n'aurons rien perdu, nous aurons simplement accueilli la plénitude de la vie divine. L'amour qui s'offre, l'amour qui se donne, ne tarit jamais la source qui l'alimente, car cette source d'amour qui coule en nous, c'est l'Amour en personne, le Christ Jésus.

    Frère Bertrand

  • Diane Montagna interroge Edward Feser sur « Dignitas infinita »

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    Du Catholic Thing :

    Diane Montagna interroge Edward Feser sur « Dignitas infinita ».

    Edward Charles Feser est un philosophe catholique américain. Il est professeur agrégé de philosophie au Pasadena City College de Pasadena, en Californie.

    4 MAI 2024

    Note : Le texte d'aujourd'hui est plus long que ce que nous publions habituellement à TCT, mais l'importance du sujet et le sérieux avec lequel il est traité ici font qu'il vaut la peine d'être lu - jusqu'à la fin. - Robert Royal

    DIANE MONTAGNA (DM) : Dignitas infinita s'ouvre sur l'affirmation suivante : « Toute personne humaine possède une dignité infinie, inaliénablement fondée sur son être même, qui prévaut dans et au-delà de toute circonstance, état ou situation qu'elle peut rencontrer. » Cependant, saint Thomas d'Aquin écrit : « Dieu seul est d'une dignité infinie, et c'est pourquoi lui seul, dans la chair qu'il a assumée, a pu satisfaire l'homme de manière adéquate ». (Solus autem Deus est infinitae dignitatis, qui carne assumpta pro homine sufficienter satisfacere poterat).

    Lors de la conférence de presse organisée au Vatican pour présenter la nouvelle déclaration, le cardinal Victor Manuel Fernández a fait remarquer que l'expression « dignité infinie » était tirée d'un discours prononcé en 1980 par le pape Jean-Paul II à Osnabrück, en Allemagne. JPII avait alors déclaré : « Dieu nous a montré avec Jésus-Christ « Avec Jésus-Christ, Dieu nous a montré de manière insurpassable comment il aime chaque homme et le dote ainsi d'une dignité infinie ».

    La nouvelle déclaration semble fonder explicitement cette dignité sur la nature, et non plus seulement sur la grâce. La Déclaration fait-elle donc disparaître la distinction entre le naturel et le surnaturel ?

    EDWARD FESER (EF) : L'un des problèmes de Dignitas infinita, comme de certains autres documents publiés pendant le pontificat du pape François, est que les termes théologiques clés ne sont pas utilisés avec précision.  Une grande partie de la force des déclarations découle de leur puissance rhétorique plutôt que d'un raisonnement minutieux.  Il faut donc être prudent lorsqu'on essaie de déterminer ce qui en découle strictement.  Ce que l'on peut dire, en revanche, c'est que c'est précisément à cause de cette imprécision que l'on risque de donner l'impression d'autoriser certaines conclusions problématiques.  L'effacement de la frontière entre le naturel et le surnaturel en est un exemple.  Par exemple, la réalisation de la vision béatifique conférerait évidemment à l'être humain la plus haute dignité dont il est capable.  Par conséquent, si nous disons que les êtres humains ont par nature, et pas seulement par grâce, une « dignité infinie », cela pourrait sembler impliquer que, par nature, ils sont orientés vers la vision béatifique.

    Les défenseurs de la Déclaration souligneront sans doute que le document lui-même ne tire pas une conclusion aussi extrême.  Et c'est vrai.  Le problème, cependant, est que la Déclaration ne prévoit ni n'aborde exactement ce qui est exclu ou non en attribuant une « dignité infinie » à la nature humaine.  Pourtant, dans le même temps, la Déclaration met fortement l'accent sur cette notion et sur ses implications radicales.  C'est une recette pour créer des problèmes, et le document lui-même crée de tels problèmes dans son application de la notion de « dignité infinie » à la peine de mort, entre autres sujets.

    Par ailleurs, l'importance de la remarque du pape Jean-Paul II dans les années 1980 a été largement surestimée.  Il a fait référence à la « dignité infinie » en passant dans un discours mineur, de faible poids magistériel, consacré à un autre sujet.  Il n'en tire pas non plus de conclusion nouvelle ou capitale.  Il s'agissait d'une remarque spontanée plutôt que d'une formule précise, et il ne l'a pas faite dans le cadre d'un traitement doctrinal formel et soigneusement réfléchi de la nature de la dignité humaine.  Quoi qu'il en soit, il ne fonde pas cette notion de dignité infinie sur la nature humaine elle-même.

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  • Le nouveau mobilier liturgique de Notre-Dame de Paris ne fait pas l'unanimité

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    De Samuel Martin sur Boulevard Voltaire via artofuss.blog :

    Mobilier liturgique de Notre-Dame de Paris : pauvres modernes !

    1er mai 2024

    Dans le cadre de l’exposition « Grands décors de Notre-Dame » aux Gobelins (dont nous dirons beaucoup de bien, ce week-end) est présenté le nouveau mobilier liturgique de Notre-Dame de Paris. L’ancien mobilier ayant été détruit par l’effondrement de la croisée du transept lors de l’incendie, c’était l’occasion de revenir sur la lente dénaturation du chœur – nous nous plaçons sur le plan patrimonial – menée de Vatican II à Mgr Lustiger. Occasion manquée : l’orgueil moderne a encore son mot à dire.

    Les chaises des fidèles ont été créées par une « désigneuse », Ionna Vautrin. Il est dit qu’elles « dialogueront avec le mobilier liturgique tout en répondant à la musicalité du rythme créé par les colonnes et les arches de la nef ». Des chaises musicales, en somme. Elles sont décrites comme « confortables ». Peut-être. Je ne les ai pas essayées. Mais elles n’en ont pas l’air, confortables, avec leur dossier très bas. Qui ne s’est pas assoupi pendant un trop long sermon dans une de ces bonnes vieilles chaises ordinaires, en assise paillée, avec un dossier digne de ce nom ? Mon instinct me dit que ces chaises de chêne massif ne s’y prêteront pas.

    Le mobilier liturgique est présenté par des maquettes réduites. Le baptistère a l’air d’un coquetier pour œuf d’autruche géante. On ne pourra pas le rater, car il sera placé dans l’axe de la nef. L’autel a l’air d’un pain de savon (parfum chocolat) ou d’une enclume. La chaise cathédrale a été comparée à un cercueil… Tout cela a été conçu par Guillaume Bardet. Encore un designer, comme Ionna Vautrin. On ne leur en veut pas : ils sont designers, ils ont livré un travail de designers, fonctionnel et décoratif – comme lorsque sont commandées à Ionna Vautrin des loupiottes pour le TGV ou quand Guillaume Bardet dessine un lampadaire tripode. Mais pour l’art chrétien, on repassera. Et là, on en veut à Mgr Ulrich, l’archevêque de Paris.Guillaume Bardet. Maquette du baptistère à l’échelle 1/5e. 2023.

    Présentant ses choix en juin dernier, Mgr Ulrich expliquait qu’il voulait un mobilier liturgique « durable dans le temps ». Souci patrimonial ? On aimerait qu’il en aille ainsi mais Mgr Ulrich, à la tête du diocèse lillois et chancelier de l’Université catholique de Lille, a laissé partir l’Évangéliaire de Saint-Mihiel (« l’un des manuscrits médiévaux les plus précieux au monde ») au musée Getty de Los Angeles pour 8,4 millions d’euros (2020). Il a autorisé la destruction de la chapelle Saint-Joseph à Lille (2021). Emmanuel Macron et lui ont décidé de virer des vitraux de Viollet-le-Duc pour les remplacer par des créations. On l’a compris : le durable dans le temps, c’est pour ce que lui, Mgr Ulrich, décide et fait faire. Son zèle pour la transmission est sélectif.

    En ce XXIe siècle où nous n’avons plus de tradition d’art chrétien, plus d’artistes qui s’y consacrent (ce fut le cas de toute une génération entre les deux guerres), où nous n’avons plus de prélats qui maîtrisent ces questions (Mgr Aupetit était du même tonneau), la prudence aurait été de mise. Mais l’orgueilleux désir de laisser sa marque est le plus fort.

    Et nous n’en sommes pas au bout : le réaménagement de Notre-Dame va être total. Outre le chœur, on craint que les chapelles latérales ne soient dépecées de leurs candélabres et de leurs statues, en tout cas malmenées par un souci de « décoration d’intérieure ». Et l’art ? Et la piété filiale ?

    Sur les réseaux sociaux, les réactions sont plutôt négatives. Si certains ont jugé « moderne » le nouveau mobilier, comme si de soi la modernité était une qualité, d’autres n’ont pas mâché leurs mots. Ainsi de Didier Rykner, le directeur de La Tribune de l’art, qui est à l’origine de la pétition pour le maintien des vitraux de Viollet-le-Duc : « C’est quand même d’une médiocrité… Indigne d’une cathédrale » (à propos des chaises). D’autres y voient un « affront »du mobilier « tout droit sorti d’un catalogue IKEA »« du mobilier funéraire ». Un prêtre suisse n’y voit qu’« épouvantables mochetés ». Aux lecteurs de BV de se faire un avis !

    Grands décors de Notre-Dame. Jusqu’au 21 juillet 2024. Galerie des Gobelins, 42, avenue des Gobelins, 75013 Paris. Metro : Gobelins (ligne 7). Du mardi au dimanche de 11h à 18h.

  • Stigmates, transverbération, bilocation... : ces phénomènes mystiques qui ont marqué la vie de Padre Pio

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    De Constantin de Vergennes sur France Catholique :

    « Padre Pio lisait dans les âmes des pénitents »

    Stigmates, bilocation… Comment interpréter les phénomènes mystiques qui ont jalonné la vie du saint de Pietrelcina ? Entretien avec Yves Chiron, auteur de Padre Pio. Vérités, mystères, controverses (éd. Tallandier).

    1er mai 2024

    Parmi les phénomènes mystiques les plus spectaculaires que connut Padre Pio, le plus visible est celui des stigmates…

    Yves Chiron : La stigmatisation a été progressive : des douleurs, intermittentes, aux mains et aux pieds à partir d’août ou septembre 1910 ; des marques visibles à partir de septembre 1911 mais qui ne furent pas permanentes ; puis le 20 septembre 1918, survient une apparition du Christ souffrant qui marqua Padre Pio, aux mains, aux pieds et sur le côté, de stigmates qui resteront sanglants et visibles jusqu’à sa mort, cinquante ans plus tard. Le sens spirituel de ces stigmates a été donné par le Christ lui-même lors de cette apparition du 20 septembre : « Je t’associe à ma Passion. » Padre Pio a revécu, par participation, la Passion du Christ et a souffert pour le salut des âmes.

    Selon vous, sont-ils crédibles ?

    Ces stigmates ont été constatés par trois médecins mandatés successivement par les autorités ecclésiastiques dès 1919 et contestés aussi très tôt par d’autres médecins – notamment le Père Gemelli, qui avait été médecin avant d’entrer chez les franciscains. En 1921, le pape Benoît XV nommera un visiteur apostolique, Mgr Rossi, chargé d’enquêter sur Padre Pio, sa vie religieuse et les phénomènes extraordinaires dont il bénéficiait. Il interrogera notamment le religieux sur les stigmates et les examinera attentivement. Le rapport qu’il a rédigé n’a été publié qu’en 2008. C’est un document précieux qui conclut à l’authenticité des stigmates.

    Padre Pio a aussi connu trois épisodes de transverbération… En quoi cela a-t-il consisté ?

    La transverbération est un phénomène mystique très rare dans la vie des saints. Sainte Thérèse d’Avila, sainte Véronique Giuliani, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus l’ont connu. Padre Pio l’a vécu trois fois : en août 1912, en août 1918 et en décembre 1918. C’est une grâce surnaturelle. Il s’agit d’une « blessure d’amour » que lui inflige au cœur « un personnage céleste » qui porte « une très longue lame de fer avec une pointe bien effilée, et de cette pointe il semblait que sortait du feu ». Cette blessure fut aussi une « consolation divine », un « feu » et une « douceur » en même temps, dira Padre Pio. La transverbération a fait de lui une « victime d’amour ».

    Le phénomène mystique le plus troublant est sans doute la bilocation…

    La bilocation – être à deux endroits en même temps – est un phénomène extraordinaire de la vie mystique que Padre Pio a connu dès 1905, dans les premiers temps de sa vie religieuse et qu’il a expérimenté à de nombreuses reprises dans les décennies suivantes. La bilocation est contraire aux lois de la physique, de l’espace et du temps. Padre Pio a décrit ce phénomène lors de la visite apostolique de 1921 : « Je constate que je suis en présence de telle ou telle personne, dans tel ou tel lieu ; mais je ne sais pas si je me suis transporté là en esprit, ou si quelque représentation du lieu ou de la personne s’est présentée à moi, je ne sais pas si c’est avec le corps ou sans le corps que j’ai été présent. » Les spécialistes de la mystique s’accordent à dire que la présence du saint dans un autre lieu n’est pas physique, mais qu’il apparaît dans un autre lieu à la personne qu’il vient secourir. Dans tous les cas, la bilocation a un motif spirituel : Padre Pio vient assister un mourant ou vient au secours d’une personne en péril ou encore vient réconforter une âme.

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  • "La rencontre profonde avec Jésus" est la clé de la transmission de la foi (cardinal Goh de Singapour)

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    De Matthew Bunson sur le National Catholic Register :

    EXCLUSIF : Le cardinal William Goh de Singapour : " La rencontre profonde avec Jésus " est la clé de la transmission de la foi

    Dans un entretien exclusif avec EWTN News, l'archevêque parle du pape François, qu'il décrit comme un "phare de miséricorde et de compassion", du Synode sur la synodalité, du fait d'être cardinal et de ses espoirs pour l'Église en Asie.

    30 avril 2024

    Le pape François a récemment annoncé son intention de se rendre en Asie du Sud-Est en septembre pour visiter l'Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor oriental et Singapour. L'île-nation de Singapour est l'une des régions d'Asie les plus diversifiées sur le plan ethnique et religieux et compte environ 395 000 catholiques. Cette nation, petite mais stratégiquement importante, a également la densité urbaine la plus élevée d'Asie, mais elle est classée comme le pays ayant la meilleure qualité de vie. Comme partout ailleurs, elle est confrontée aux menaces du sécularisme et du relativisme, ainsi qu'à la perte des valeurs traditionnelles, en particulier l'attachement à la famille et le respect des personnes âgées.

    Le berger spirituel de l'Église de Singapour est le cardinal William Goh, archevêque depuis début 2013 et cardinal depuis 2022. Le 19 avril, dans sa résidence de Singapour, il s'est entretenu avec Matthew Bunson, vice-président et directeur éditorial d'EWTN News, sur le prochain voyage du Saint-Père, le Collège des cardinaux, le processus synodal et les défis et opportunités pour l'Église en Asie.

    Dans la transcription éditée ci-dessous, le cardinal Goh, 66 ans, observe que "la plupart d'entre nous" au sein du Collège des cardinaux "ne se connaissent pas", un désavantage pour un organe qui sera un jour appelé à choisir un successeur au pape François. Le cardinal suggère également la nécessité d'un "autre niveau" pour le synode sur la synodalité au-delà de sa deuxième et dernière assemblée en octobre, à savoir un synode réservé aux évêques. Le synode actuel, qui comprend des évêques, des membres du clergé et des laïcs, "ne peut pas vraiment être considéré comme un synode théologique dogmatique", dit-il, parce que tous les délégués ne sont pas formés à la théologie.

    Éminence, je vous remercie de m'avoir accordé votre temps. Je sais que vous êtes un homme très occupé, encore plus occupé maintenant avec l'annonce de la visite du pape François à Singapour. J'aimerais commencer par une question sur vous-même. Vous êtes natif de Singapour ?

    Oui.

    Pourriez-vous nous parler de votre cheminement de foi, en particulier de celui qui vous a conduit à la prêtrise, à l'épiscopat et maintenant au Collège des cardinaux ?

    Mon cheminement de foi est vraiment rétrospectif. Lorsque je regarde ma vie, je constate qu'il s'agit d'un parcours rempli de foi, mais que c'est vraiment une grâce de Dieu. Ma famille n'est pas extrêmement religieuse, à l'exception peut-être de ma mère. Mais quand j'étais jeune, étant introverti, au lieu de rejoindre mes camarades de classe pour jouer avant les cours, j'allais à l'église pour prier le chapelet, à l'âge de 7 ans. À l'âge de 12 ans, j'apportais l'office divin, même si je ne savais pas de quoi il s'agissait. Puis j'ai rejoint les servants d'autel. J'ai également fait partie des Croisés. Puis nous avons créé le Club du Rosaire, où 100 jeunes venaient tous les soirs à l'école. ... Pendant la récréation, ils venaient prier le Rosaire, 60 d'entre eux ; au lieu d'aller à la récréation, de manger, ils venaient prier. Plus tard, j'ai été très attiré par cette vocation et je suis entré au séminaire ; j'ai été ordonné, puis j'ai été prêtre assistant pendant quelques années, puis on m'a envoyé à Rome pour poursuivre mes études. [À mon retour, j'ai enseigné au séminaire pendant 22 ans.

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  • "Tradition" : le vrai sens à retrouver

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La tradition, le vrai sens à retrouver

    Il existe deux visions de la "tradition" dans l'Eglise d'aujourd'hui. La vision classique et celle de la théologie moderne, influencée par Gadamer et aujourd'hui dominante, qui voit la tradition comme une réinterprétation continue. Mais seule la première est correcte et l'Église doit la redécouvrir.

    2_5_2024

    L'idée correcte de ce qu'est la "tradition" est d'une importance fondamentale pour l'Église catholique. À notre époque, nous avons été témoins d'interventions du Magistère qui ont bouleversé la vision traditionnelle de la question. Nous nous souvenons par exemple de la modification du catéchisme souhaitée par le pape François concernant la peine de mort. La raison invoquée était que la conscience de l'humanité sur ce sujet avait changé. Cela nous laisse perplexes car, si c'est vrai, il faut s'attendre à d'autres changements de doctrine motivés par l'évolution de la conscience sociale. En effet, beaucoup craignent que même la doctrine sur l'homosexualité contenue dans le catéchisme ne soit remplacée par une doctrine plus actuelle.

    L'exhortation apostolique Amoris laetitia a modifié de nombreux aspects doctrinaux : le sens de l'adultère, le sens du péché, l'existence pour la théologie morale d'actions toujours injustes, le rôle de la conscience, les conditions d'accès aux sacrements, etc. Même la déclaration Fiducia supplicans contredisait divers principes hérités de la tradition, comme le sens de la bénédiction ou le jugement à porter sur la cohabitation d'un couple de même sexe. De nombreux milieux soutiennent que l'enseignement sur la contraception énoncé dans Humanae vitae doit être révisé et, plus généralement, le pontificat actuel de François est interprété comme le point de vue à partir duquel il convient de passer la tradition au crible, et non l'inverse.

    Pour faire court, il existe deux visions de ce qu'est la "tradition" dans l'Église d'aujourd'hui. La première peut être qualifiée de traditionnelle. Elle considère que le dépôt des vérités révélées a déjà été définitivement transmis par l'Écriture et la tradition apostolique, qui sont les deux sources de la révélation. Rien ne peut être ajouté. Ce que le Magistère enseigne en outre n'est pas nouveau, mais constitue une explication de ce que l'Église a toujours cru. Pensez par exemple à l'Immaculée Conception ou à l'Assomption de Marie au Ciel en corps et en âme. L'autre vision soutient que la tradition n'a pas pris fin avec la mort du dernier apôtre, mais qu'elle se poursuit parce qu'elle est fondée sur l'interprétation des événements salvifiques et de l'Écriture, une interprétation qui se poursuit dans le temps, sinon les événements de Jésus-Christ ne seraient plus significatifs pour les gens de notre époque. Pour cette deuxième vision, l'Église interprète toujours, a interprété l'Église apostolique et interprète l'Église de François. La tradition serait la sédimentation sans fin des interprétations et le dogme serait essentiellement historique.

    Ce conflit de visions de la tradition a été défini par la naissance de l'herméneutique moderne, principalement contenue dans le livre Vérité et méthode de Hans-Georg Gadamer, un élève de Martin Heidegger. Sa philosophie a tellement pénétré la théologie catholique qu'elle l'a modifiée structurellement, de sorte qu'on la retrouve aujourd'hui partout. Gadamer a fourni le cadre philosophique de la deuxième version de la tradition évoquée ci-dessus. Selon lui, un texte, n'importe quel texte, est quelque chose d'autonome par rapport à son ou ses auteurs. Cela s'applique également aux Évangiles. Un texte, une fois publié, a une vie autonome, une vie qui s'enrichit de l'histoire de ses effets. Après sa parution, en effet, le texte est interprété, puis réinterprété, et ces interprétations successives (l'histoire des effets précisément) y trouvent un contenu nouveau que les auteurs eux-mêmes n'avaient pas prévu d'y mettre. L'interprète réécrit le texte et les interprétations successives l'enrichissent. Comment se déroule l'interprétation d'un texte ? L'interprétation part toujours de pré-compréhensions et de pré-jugements dus au contexte personnel, social et culturel dans lequel elle s'inscrit et dont elle ne peut se défaire. De temps en temps, cela jette une nouvelle lumière sur le texte, permettant de saisir des détails originaux, ce qui constituerait la tradition. Aujourd'hui, nous pouvons dire que nous comprenons mieux les Dialogues de Platon que Platon lui-même. Nous pouvons dire, toujours dans la perspective de Gadamer, que nous connaissons les Évangiles mieux que les Apôtres. C'est pourquoi on peut dire que la révélation se poursuit et qu'elle se poursuit.

    Il s'ensuit que ce ne sont plus les enseignements du passé qui serviront de guide et de critère aux enseignements d'aujourd'hui. Ce ne sera plus Rerum novarum qui "jugera" tous les Frères, mais l'inverse, et si François dit quelque chose de nouveau, de différent et même de contraire à saint Jean-Paul II, c'est pire pour ce dernier, puisque l'histoire des effets s'est poursuivie par la suite et, avec elle, l'enrichissement du sens du dépôt. La doctrine de la peine de mort a-t-elle été modifiée en faisant appel à la nouvelle sensibilité sociale en la matière ? Rien de mal, et même beaucoup de bien, car la précompréhension se fait toujours à partir d'un contexte qui éclaire le texte pour mieux le comprendre.

    L'herméneutique de Gadamer est une autorité "dogmatique" dans la théologie catholique d'aujourd'hui. Nous devons cependant décider de la remettre en question, sans craindre d'être considérés comme démodés.

  • Le mois de mai, mois de Marie, à Binche-Estinnes

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    Du site du CIPAR :

    Mai, mois de Marie

    Au cours de ce mois de mai 2024, l’église Saint-Vincent d’Haulchin (dans la paroisse de Binche-Estinnes, dans le diocèse de Tournai) accueillera une exposition consacrée à la Vierge Marie. La piété chrétienne a consacré depuis longtemps le mois de mai à la dévotion envers Marie, Mère de Dieu et des chrétiens. Dans chacune de nos paroisses et dans chaque foyer chrétien, le mois de mai était autrefois l’occasion de cérémonies et d’exercices de dévotion spéciaux en l’honneur de Marie. A défaut de ces célébrations, n’hésitons pas à profiter du mois de mai pour visiter l’un ou l’autre sanctuaire ou participer à un pèlerinage marial si nombreux dans notre pays.

    La dévotion mariale en Belgique et ailleurs

    C’est justement pour mettre en valeur ce riche patrimoine marial de Belgique et d’ailleurs que l’église d’Haulchin accueillera cette exposition sur la Vierge Marie. Son objectif est double : d’abord, il s‘agit de présenter la plupart des représentations des scènes de la vie de Notre Dame, qui furent une grande source d’inspiration pour les artistes de tous les temps, à travers la présentation de statues, icônes, images diverses, médailles…Ensuite, le second objet résidé dans la présentation de différents sanctuaires mariaux – certains très connus et d’autres moins – de Belgique et du monde.

    Le contenu riche et diversifié de cette exposition permettra au visiteur de mesurer la place si importante que la Vierge Marie tient dans la vie de l’Eglise et dans le cœur des fidèles chrétiens. N’hésitez pas à venir nombreux en l’église d’Haulchin visiter cette belle exposition, témoignant des merveilles accomplies par Marie à travers les siècles !

    Pour plus d’infos : tél. 0478 33 43 66 (Michael Deneufbourg, sacristain)

    Michael Deneufbourg

    Pourquoi le mois de mai est associé à Marie? Nous vous invitons à lire cet article très intéressant.

  • Liège Fête-Dieu : autour du jeudi 30 mai 2024

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    Liège Fête-Dieu autour du jeudi 30 mai 2024 (source)

    La Fête-Dieu, fête du Corps et du Sang du Christ, célèbre la présence de Jésus à nos côtés, dans notre quotidien. Il est réellement présent dans le pain et le vin consacrés. Il nous donne vie.

    Programme complet de la Fête-Dieu à Liège (doit encore être mis à jour)

    Dimanche 26 mai

    14h00 : Vernissage de l’exposition à l’Eglise du Saint SacrementBvd d’Avroy 132
    « Le bienheureux Jean Soreth (1394-1471), « ine glwére d’amon nos-ôtes » ? – Au temps du sac de Liège, vie contemplative, prédication populaire et vie eucharistique. »

    Visite accessible le dimanche après-midi et en semaine de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 16h00, sauf le jeudi. Entrée libre.

    17h00 : Vêpres en l’honneur du Saint-Sacrement (office composé par sainte Julienne) à l’église du Saint-Sacrement

    Lundi 27 mai

    20h : Grande conférence d’ouverture par le père Etienne Kern, recteur du sanctuaire de Paray-le-Monial : « Le 350ème anniversaire des apparitions du Sacré-Coeur et leur lien avec la Fête-Dieu » au sanctuaire de Cornillon

    Mardi 28 mai

    17h00-19h00 Vêpres suivies de l’adoration, le chapelet et la bénédiction eucharistique à l’église du Saint-Sacrement.

    Mercredi 29 mai

    9h00-17h00 : Journée d’adoration chez les sœurs de Notre-Dame des Anges, Rue E. Vandervelde 67.

    15h00 à 17h00 : théâtre de marionnettes sur sainte Julienne de Cornillon et le bienheureux Jean Soreth à l’église du Saint-Sacrement

    Jeudi 30 mai

    9h30  Laudes par la communauté des bénédictines à la basilique Saint-Martin.

    10h00-18h00  Journée d’adoration à Saint-Martin De 10h à 12h puis de 14h à 17h à l’église du Saint-Sacrement et de 9h30 à 17h00 à la cathédrale.

    19h00  778ème Eucharistie solennelle de la Fête-Dieu, Basilique Saint-Martin, présidée par Mgr Jean-Pierre Delville.

    20h15 Procession solennelle des peuples du monde « Louez le Seigneur, tous les peuples : fêtez-le, tous les pays ! Ps 116 » de Saint-Martin à la cathédrale Saint-Paul, arrêts à Sainte-Croix, Place Saint-Lambert, Opéra, Vinâve d’ile, Cathédrale.

    21h30-24h00 NightFever & 1.000 bougies pour la paix, Cathédrale Conversion de Saint Paul.

    Toute la nuit : nuit d’adoration à la cathédrale.

    Vendredi 31 mai

    9h00 Eucharistie à la cathédrale Saint-Paul, et introduction à la journée d’adoration.

    10h00-17h00 Journée d’adoration, Cathédrale Saint-Paul, animée par le Mouvement Eucharistique Liégeois (MEL).

    12-14h : Adoration du Saint-Sacrement à l’Eglise du Saint-Sacrement.

    19h45-20h30 : « Audition concertante » à l’église des Bénédictines de la Paix-Notre-Dame – florilège de chants médiévaux interprétés par la Schola Gregoriana de l’Université Cardinal Wyszynski de Varsovie, dir. Michal Slawecki. Entrée libre.

    Samedi 1 juin

    9-17h : Journée d’adoration en divers endroits du diocèse.

    10-14h : Conférence-rencontre pour l’unité des chrétiens à l’Espace Prémontrés

    11h-13h : Service au restaurant « Kamiano » d’un repas complet pour les sans-abri. Les personnes intéressées à venir servir le repas peuvent s’annoncer par mail: liege@santegidio.be – Maison Kamiano, rue Jonruelle 8 à Liège

    15h00  Sainte Messe en latin à Tancrémont suivie de la Procession de la Fête-Dieu au sanctuaire de Tancrémont.
    Route de Tancrémont 718, 4860 Theux  (messe traditionnelle en latin – forme extraordinaire)

    18h : Messe grégorienne solennelle de la Fête-Dieu célébrée par Mgr Delville, évêque de Liège au Saint-Sacrement, avec avec la Schola Gregoriana de l’Université Cardinal Wyszynski (Michal Slawecki) ; orgue : Patrick Wilwerth. A 19h30 : bénédiction du Saint-Sacrement et vénération de la relique de Sainte Julienne de Cornillon l’église du Saint-Sacrement.

    Dimanche 2 juin

    Journée de la Fête du Corps et du Sang du Christ partout en Belgique, trouvez vos horaires de messes sur www.egliseinfo.be, le GPS des clochers.

    A la fin des messes dans les UP : Bénédiction Urbi sur les parvis des UP, prière spéciale pour confier la ville ou la commune.

    9-17h : Messe de la Fête-Dieu et journée d’adoration au Sanctuaire de Sainte-Julienne du Mont-Cornillon avec les sœurs clarisses.

    10h : Eucharistie à la cathédrale de Liège, présidée par le chanoine Jean-Pierre Pire, doyen de Liège.

    10h : Célébration des confirmations à Wanze par Mgr Jean-Pierre Delville

    14h00 : Marche contée le long du ruisseau sainte Julienne, au départ du centre de loisirs, rue de la Vaulx à Retinne

    15h00 à 17h00 : théâtre de marionnettes sur sainte Julienne de Cornillon et le bienheureux Jean Soreth à l’église du Saint-Sacrement

    Sanctuaire Notre-Dame de Banneux
    10h30 Messe internationale 
    14h00 Procession du Saint Sacrement dans le Sanctuaire suivie du Salut et la Bénédiction des malades,
    16h00 Messe en français 

    Mardi 4 juin

    18h : Messe de la bienheureuse Eve de Saint-Martin présidée par Mgr Jean-Pierre Delville

    20h : Film-débat « Sacerdoce »

    Mercredi 5 juin

    15h00 à 17h00 : théâtre de marionnettes sur sainte Julienne de Cornillon et le bienheureux Jean Soreth à l’église du Saint-Sacrement

    19h30 : Conférence de Monseigneur Jean-Pierre Delville à l’église du Saint-Sacrement : « Jean Soreth, fondateur des carmélites, interpelle les Liégeois en 1451 »

    Dimanche 9 juin

    17h00 : concert – Ensemble polyphonique  « Praeludium » et Ensemble à cordes « Darius »  (dir. Patrick Wilwerth) : concert « Inspiration Bach », Pachelbel et Bruhns à l’église du Saint-Sacrement

  • Pourquoi tant de jeunes catholiques sont fascinés par la liturgie

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    De Sophie Le Pivain sur le site de La Croix via le Forum catholique :

    Pourquoi la liturgie fascine tant les jeunes catholiques

    Enquête Les jeunes catholiques participent avec une assiduité fervente à la liturgie. « La Croix » a enquêté sur cette recherche de sacré dans l’ère postmoderne, qui se manifeste d’une manière apaisée, loin des querelles de leurs aînés.

    25/04/2024

    C’est un emploi du temps peu commun pour une jeune fille de son âge : étudiante en première année de droit à la fac de Caen (Calvados), Myriam, 19 ans, participe dès qu’elle le peut à la messe en semaine. Elle chante aussi les laudes et les complies avec ses camarades du foyer Saint-Gilles, tenu par la pastorale étudiante et installé au pied de l’abbaye aux Dames : « Prier et chanter en communauté, avec une belle liturgie, m’aide vraiment à me mettre en présence de Dieu », s’enthousiasme-t-elle. Et pourtant : si ces habitudes tranchent avec l’ensemble de ses contemporains, elles ne sont pas si rares parmi les jeunes générations de catholiques français.

    À Lille, ils sont ainsi 600 à 800 étudiants chaque semaine à pousser les murs de la chapelle de la Catho pour une messe célébrée à 22 heures à la lueur des bougies et animée par une chorale polyphonique, dans une ferveur « immense », rapporte avec étonnement La Voix du Nord du 16 mars dernier. Sur le réseau X, des catholiques en vue, et de toutes sensibilités, débattent et plaisantent avec flamme du format des prières universelles, du sens de l’octave pascale, du genre des servants de messe ou de l’innovation en matière de chant liturgique…

    La liturgie, bien mieux perçue « aujourd’hui qu’il y a quarante ans »

    C’est un fait : plus que leurs aînés, les jeunes catholiques accordent une place primordiale à la célébration de la liturgie dans la pratique de leur foi, comme le manifestent deux récents sondages parus dans La Croix : en mai 2023, 24 % des inscrits aux JMJ de Lisbonne affirmaient aller à la messe plusieurs fois par semaine. Quant aux futurs prêtres interrogés en décembre 2023, ils sont 70 % à placer la célébration des sacrements au cœur de leur mission, « devant la prédication ou la transmission des Écritures», même si un grand nombre d’entre eux a tenu à pointer en commentaire « le fait que les différentes missions au cœur de l’identité du prêtre sont indissociables».

    Ce constat est partagé par le père Gilles Drouin, directeur de l’Institut supérieur de liturgie à l’Institut catholique de Paris : «À 60 ans, j’en ai moi-même fait l’expérience : il est bien mieux perçu de se dire intéressé par la liturgie aujourd’hui qu’il y a quarante ans !», remarque-t-il. Pour lui, cet intérêt a dépassé les frontières du traditionalisme ou des milieux classiques où il était cantonné : « Auparavant, les activités des aumôneries tournaient plutôt autour de rencontres et de débats. Aujourd’hui, même les jeunes de la Mission de France demandent à leurs aumôniers davantage de célébrations. »

    Un lieu de conversion personnelle

    Pour beaucoup, cette assiduité s’accompagne d’un intérêt pour les rites et la gestuelle de la messe, avec un retour à des pratiques du passé. Dans les files de communion, il est devenu fréquent de voir des fidèles s’agenouiller pour communier sur la langue, et de nombreux jeunes prêtres reviennent à certaines formes liturgiques qui avaient été abandonnées, en revêtant par exemple un amict sous leur aube. Le succès du compte Instagram du père Timothée Pattyn, avec plus de 34 000 abonnés, témoigne encore de cet attrait pour l’aspect formel de la liturgie : sur fond de musique sacrée, les vidéos hebdomadaires de ce prêtre en soutane du diocèse de Lyon abordent avec pédagogie le sens théologique et spirituel des symboles liturgiques comme la chasuble, la pierre d’autel ou l’imposition des mains sur les offrandes. Ses commentateurs lui disent leur reconnaissance, et sollicitent de nouveaux éclairages sur les vêtements sacerdotaux ou les objets eucharistiques.

    Parfois, la liturgie est aussi le lieu d’une conversion personnelle, comme en témoigne Mathieu, 23 ans, qui a grandi dans une famille peu pratiquante, a animé des messes à l’invitation de son professeur de piano, et est aujourd’hui organiste à la cathédrale de Coutances (Manche) : «La liturgie dit quelque chose de ce qu’on pense de Dieu. Si l’on pense qu’il est beau, il est logique de vouloir lui rendre un peu de cette beauté », déclare-t-il. Jérémie, dont la mère est croyante non pratiquante et le père « plutôt bouffeur de curés », se dit lui aussi attaché au respect de la forme liturgique, après avoir fréquenté pendant ses années de lycée des communautés traditionalistes, et même lefebvristes, puis les dominicains de Bordeaux, par « soif d’absolu et de formation » : «Je crois que ce qui m’a toujours attiré dans la liturgie, c’est le sentiment très fort de la communion des saints avec les générations qui nous ont précédés », réfléchit ce quadragénaire du diocèse d’Aire-et-Dax (Landes), aujourd’hui père de famille.

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